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Des News En Séries, Le Blog
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6 avril 2013

Betrayal [Pilot Script]

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BETRAYAL 

Drama // 42 minutes

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Ecrit par David Zabel (Urgences, Detroit 1-8-7). Adapté de la série hollandaise Overspel. Réalisé par Patty Jenkins (Monster, The Killing US). Pour ABC Studios. 61 pages.

Sara Hayward, une photographe au succès grandissant, et Jack McCutchen, l'avocat d'une puissante famille, tombent éperdument amoureux l'un de l'autre après un coup de foudre aussi inattendu que dévastateur. Victimes du temps et de la routine, leurs mariages respectifs partent un peu plus en lambeaux chaque jour. Lorsque le frère de la femme de Jack est accusé de meurtre et que ce dernier doit se charger de sa défense, c'est le mari de Sara, un Procureur à la recherche de l'Affaire qui lui permettra enfin de sortir de l'ombre, qui s'empare du dossier. Leur histoire bascule alors dans une spirale infernale aux conséquences cataclysmiques...

Avec Hannah Ware (Boss, Shame), Stuart Townsend (XIII, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires), Chris Johnson (Vampire Diaries, Againt The Wall), Henry Thomas (E.T., Gangs Of New York), James Cromwell (American Horror Story, Six Feet Under, La Ligne Verte), Wendy Moniz (Damages, Le Protecteur), Helena Mattson (666 Park Avenue), Elizabeth McLaughlin, Braeden Lemasters...

 

   Ah ces talentueux scénaristes venus du Nord de l'Europe... Qu'ils soient à l'origine de The Killing, de Borgen, de Real Humans ou de bien d'autres excellentes séries, ils donnent toujours de sacrées leçons de maîtrise aux Américains (je n'ose parler de nous, Français...). Bien sûr, ils ne doivent pas tout à fait répondre aux mêmes types d'exigences et, mine de rien, ça aide beaucoup. Ils sont plus libres dans le format, plus libres dans le ton, sur ce qu'ils peuvent dire ou ne pas dire, ce qu'ils peuvent montrer ou ne pas montrer... ils sont plus libres à tout point de vue et peuvent ainsi se permettre de raconter des histoires en prenant davantage leur temps, sans la pression systématique du cliffhanger à l'approche de la prochaine page publicitaire. Par conséquent, la subtilité n'est plus à craindre. Le réalisme est ainsi accentué. Et cela aboutit sur une oeuvre plus approfondie. Un cercle vertueux en somme. Ma conscience professionnelle m'a poussé à regarder le pilote d'Overspel ("Adultère"), la série dont Betrayal est adaptée. Si je n'ai pas été particulièrement impressionné par l'ambiance et la réalisation, ni vraiment par le jeu des acteurs -mais c'est sans doute à cause de la barrière de la langue- j'ai compris le potentiel que les dirigeants d'ABC avaient pu voir en cette histoire à la fois simple et complexe, intime et publique, qui peut donner lieu à un feuilleton intelligent et passionnant. Oui mais... Betrayal n'est pas une série de network. C'est une série du câble. C'est du Showtime. Et c'est un problème.

   Le script que j'ai lu correspond à la 5ème version après annotations de la chaîne. J'ignore ce qui a été retiré et je n'ai, à vrai dire, même pas de pistes. Peut-être de simples détails. Si l'on ne peut pas parler de copier-coller exact par rapport au premier épisode de la série danoise (ou du moins ses 50 premières minutes puisqu'il dure, lui, en réalité 1h30), il y a quand même très peu de choses qui changent en dehors de l'ouverture, moins énigmatique mais beaucoup plus accrocheuse. Spoiler alert: dans l'original, un homme grave sur un disque une pièce à conviction correspondant à des conversations téléphoniques enregistrées à l'insu des protagonistes; dans la version américaine, Sara gît sur le sol, inanimée, le visage en sang, avant de basculer six mois plus tôt. Ce qui m'a d'ailleurs beaucoup fait penser à la saison 5 de Damages et à la série plus généralement. Sans doute ce mélange de thriller, de soap et de série judiciaire. Betrayal, c'est exactement ça. C'est excitant, et c'est en même temps très sobre. Les personnages, le couple central tout particulièrement, sont sans cesse dans la retenu, dans la peur... jusqu'à ce qu'ils explosent dans les 15 dernières minutes. Que ce soit à travers un -supposé- coup de sang qui a abouti sur un meurtre pour les uns, ou sur la concrétisation torride d'une tension sexuelle devenue trop puissante pour être ignorée pour les autres. Des trahisons en somme.

   C'est à partir de ce moment-là que le pilote cesse d'être dans l'exposition un peu ennuyeuse à la longue -surtout quand on connait déjà le pitch- pour embrasser sa destinée, bien plus ambitieuse que le simple récit d'un adultère au fond très banal, mais tout de même raconté avec beaucoup de pudeur et de sincérité, engendrant une certaine fascination et une émotion, surtout si l'alchimie entre les deux acteurs est impeccable. Et elle se doit de l'être pour que la série fonctionne. Les portraits de chacun sont brossés avec pertinence, en évitant de tomber dans les clichés. Il y en a quand même un peu, surtout sur l'aspect romantique de la chose, ou sur le côté "tous pourris" des puissants. On va dire que ça fait partie du genre. Le scénariste joue aussi beaucoup sur le mystère. Bon nombre d'éléments ne sont pas explicités. Par exemple, le frère de la femme de Jack, celui qui est accusé du meurtre et qui est joué par Henry Thomas, est clairement perturbé. Mais est-ce dû à une maladie, à un choc émotionnel passé ? Il y a plein de petites pierres qui sont jetées, pour être mieux abordées plus tard. 

   Betrayal fait partie de ces séries extrêmement prometteuses grâce aux thèmes qu'elle aborde et le ton qu'elle emploie pour le faire qui ne naissent pas au bon endroit et qui, par conséquent, sont vouées à l'échec avant même d'avoir commencé. On ne peut pas blâmer ABC de vouloir produire un drama de qualité, de haute volée même, c'est tout à son honneur, mais Betrayal, aussi réussie soit-elle sur le papier, manque, de par ses origines, de l'efficacité purement américaine nécessaire pour séduire un large public sur un network. Il lui manque ce que The Good Wife ou Scandal, par exemple, possédent : de l'intelligence et de la finesse, oui, mais au service du divertissement. Betrayal n'est pas divertissante. Elle est juste... excellente ?

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6 avril 2013

How To Live With Your Parents (For The Rest Of Your Life) [Pilot]

How_To_Live_With_Your_Parents_Poster_Saison1

Pilot // 8 440 000 tlsp.

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What About ?

Divorcée depuis presqu'un an, Polly a du mal à subvenir aux besoins de sa fille dans la conjoncture économique actuelle. Pour limiter les dégâts, elle emménage avec Natalie chez ses parents, en se convainquant que la situation est temporaire. Se confrontent alors deux visions opposées de la vie. Face à Polly qui s'efforce d'être une mère parfaite avec des valeurs conservatrices, les parents se révèlent être un couple excentrique et "relax" à la sexualité débridée... (AlloCiné)

Who's Who ?

Créé par Claudia Lonow (Parents par accident). Réalisé par Julie Ann Robinson (The Middle, Weeds, Grey's Anatomy). Avec Sarah Chalke (Scrubs, How I Met Your Mother), Elizabeth Perkins (Weeds), Brad Garrett (Tout le monde aime Raymond, 'Til Death), Jon Dore...

So What ?

    Les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures ! Et les reviews aussi, parfois. Et je ne parle même pas des titres de séries ("non mais allo quoi !?"). Alors je vais tenter de faire court. Mais la vérité, c'est que je n'ai surtout pas grand chose à dire de ce pilote. Je connaissais déjà les meilleures blagues grâce aux bandes-annonces. Admettons que ça, c'est de ma faute. Je n'avais qu'à pas les regarder. Peut-être aussi que c'est parce qu'elles n'étaient pas assez nombreuses et pour le coup, je n'y suis pour rien !

   Le premier problème de How To Live With Your Parents... c'est qu'elle veut surfer sur la vague Modern Family en nous proposant un schéma familial qui n'est pas tout à fait classique, mais elle n'a pas sa finesse ni son intelligence. Elle manque de répliques vraiment fortes. Elle blablate pas mal, mais c'est à nous de trier le bon, le passable et l'inutile. C'est un peu comme avec ses personnages, ce qui correspond à son deuxième et avant-dernier problème : il n'y a que les parents de Polly qui valent vraiment le détour, en grande partie grâce à leurs interprétes, les excellents Elizabeth Perkins et Brad Garrett, qui s'en sortent très bien malgré la qualité parfois douteuse du matériel. Ils parviennent même à rendre attachants leurs personnages, ce qui n'était pas gagné d'avance. Mais Polly, en revanche, n'a que Sarah Chalke pour elle. On l'aime bien, l'ancienne de Scrubs, mais elle s'enferme toujours plus ou moins dans le même rôle et, ici, elle est un peu molle, un peu trop gentille, un peu trop... pas assez "adorkable" tiens, puisque le terme est à la mode depuis New Girl. On aimerait l'adorer, mais elle nous indiffére malheureusement, en tout cas à ce stade. La gamine est trognonne, mais elle ne vaut pas Shania de The New Normal ou la petite de Ben & Kate, pour ne citer que les enfants qui sont "nés" cette saison. Quant à l'ex... franchement, j'en ai ma claque de ce stéréotype de l'ex loser, très proche du frère loser d'ailleurs. Il est usé jusqu'à la corde, et celui-là est en plus particulièrement inintéressant. On croise aussi vite faite les collègues de Polly : ils ne valent rien. Je termine par le troisième et dernier problème de la série : elle ne va pas assez loin ! Les parents sont excentriques, mais limite pas assez. On les voudrait presque grossiers. On sait qu'Elisabeth Perkins est imbattable à ce petit jeu-là en plus... C'est trop gentil, et ce n'était pas ce que les trailers m'avaient vendu.

    En cherchant trop à plaire au plus grand nombre, sans jamais froisser personne, How To Live With Your Parents... a gâché son potentiel de fou, dû à son casting surtout. La nouvelle comédie familiale d'ABC se contente d'être sympathique, gentille, lisse. Donc un peu trop ennuyeuse pour que l'on ait envie de revenir. Un sous-The Middle. Un sous-sous-Modern Family. Rendez-nous plutôt The Neighbors !

What Chance ?

 Après un joli démarrage, la comédie dont le destin semblait perdu d'avance pourrait bien surprendre et obtenir une seconde saison, en tout cas si la chute obligatoire des prochaines semaines n'est pas trop grande. Après tout, avec un lancement tardif équivalent, dans la même cas post-Modern Family, Happy Ending et Don't Trust The B***** avaient obtenu un renouvellement les saisons précédentes. Ce serait presque embêtant vu les bons projets de la chaîne pour la saison prochaine en la matière...

How ?



5 avril 2013

Gothica [Pilot Script]

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GOTHICA

Drama // 42 minutes.

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Ecrit par Matt Lopez (L'apprenti sorcier, La Montagne ensorcelée). Produit par Mark Gordon (Grey's Anatomy, Private Practice, Army Wives...). Pour ABC Studios. 57 pages.

Après un exil de quelques années à New York suite à la mort de ses parents, Grace Van Helsing retourne à San Francisco, la ville où elle a grandi, pour rendre visite à son frère qui a repris les rènes de l'entreprise familiale : le journal Le Guardian. Mais lorsqu'il est assassiné dans de mystérieuses circonstances, elle n'a pas d'autre choix que de rester pour élucider l'affaire et comprendre l'origine de la malédiction qui frappe sa famille. Elle croise alors sur son chemin les figures emblématiques de la ville, parfois liées à son passé, comme Dorian Gray, Victor Frankenstein, le Dr Jekyll ou encore Dracula...

Avec Janet Montgomery (Made In Jersey, Merlin), Tom Ellis (The Fades, Miranda), Chris Egan (Kings, Vanished), Melissa George (Hunted, Alias, In Treatment...), Seth Gabel (Fringe, Dirty Sexy Money, Nip/Tuck), Raza Jaffrey (Smash, Mistresses), Tracie Thoms (Cold Case, Wonderfalls), Emma Booth (Underbelly)...

 

    Au petit du jeu du "trouvons la bonne idée qui permettra de faire un soap un peu plus original que la moyenne", Gothica frappe fort avec un concept qui arrive à point nommé. Elle fait du moderne avec du mythique, comme beaucoup de films et de séries aujourd'hui (Bates Motel et Hannibal en sont deux parfaits exemples), elle se veut aussi sexy -ça marche toujours- et gothique -American Horror Story, True Blood et d'autres en ont fait leur fond de commerce- et pour ABC, elle est, consciemment ou inconsciemment, un pendant plus sombre et plus adulte à la féérique Once Upon A Time. Elle possède donc d'un point de vue marketing des atouts non négligeables, que la chaîne saura plus que jamais identifier lorsqu'il faudra décider de son sort dans quelques semaines. En plus, même si Showtime travaille sur un projet très proche sur le papier développé par Sam Mendes et intitulé Penny Dreadful, elle devrait avoir l'avantage de se lancer en premier dans l'arène ! Au fond, que le script du pilote soit bon ou non, j'imagine mal comment ABC pourrait passer à côté. Ah si, il y a quand même la jurisprudence 666 Park Avenue, qui était dans le même style et qui a tenté sa chance cette saison sans succès. Mais elle n'avait pas les mêmes atouts -et les mêmes défauts- que Gothica.

   Mais ce script est-il bon, alors ? Oui... et non. Il est efficace. Ce qui n'est pas rien. Mais il repose en majeure partie sur des rebondissements et des twists assez peu originaux, propres à tous les soaps. Je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne ou une mauvaise chose, en fait. Cela ne sert à rien de toujours vouloir tout réinventer et d'être trop ambitieux. Beaucoup s'y sont cassés les dents par le passé. Mais c'est un peu dommage aussi de ne pas se creuser davantage les méninges pour surprendre davantage le public. Certains rétorqueront -et n'auront pas tort- que de toute façon tout a déjà été fait, que ce soit dans les soaps de journée ou dans les 14 saisons de Dallas, les 14 autres de Côte Ouest et que l'important est surtout de bien faire. Ce qui semble être le cas ici. Gothica a en plus l'avantage de s'assumer, contrairement à une certaine Revenge par exemple. C'est un signe positif pour la suite. En se basant sur des querelles familiales ancestrales -la guerre entre les Van Helsing, les Gray, les  Usher, les Frankenstein et les Drax- le créateur assure ses arrières avec de quoi alimenter facilement plusieurs saisons et proposer régulièrement des épisodes flashbacks, comme peut le faire Vampire Diaries. Il y a tant de choses à faire... c'est vertigineux !

    L'autre gros avantage de Gothica, c'est qu'en se basant sur des personnages déjà connus du grand public, elle s'épargne le dur et parfois ennuyeux processus de présentation de chacun d'entre eux. On comprend assez rapidement qui est qui, malgré les tentatives de créer un faux suspense quant à l'identité de certains, et ils font tous preuve, par essence, d'originalité, avec une aura qui les entoure naturellement. Le plus gros défi, il revient aux acteurs choisis pour les incarner qui ne doivent pas se contenter d'être beaux, ils doivent aussi être charismatiques, mystérieux et inquiétants, car tout le monde est inquiétant dans ce show à part l'héroïne. La distribution est plutôt alléchante. Je suis confiant. Le meilleur rôle, c'est sans doute celui que Melissa George a décroché. On la voit peut-être moins que les autres, mais cette Fiona Hunter en impose à chacune de ses apparitions, et surtout lors de la dernière dont je ne dirai pas un mot de plus. Ce serait gâcher la seule vraie grosse surprise du pilote ! Le flic très classique et la meilleure copine, on s'en serait bien passé. Mais tous les autres valent le détour à leur façon. On n'échappe évidemment pas au triangle amoureux, mais pour tout dire : il pourrait vite se transformer en partouze générale ! On a un peu l'impression parfois que Grace Van Helsing est l'objet de toutes les convoitises et qu'inversement, tous les hommes qui l'entourent de près ou de loin peuvent potentiellement l'intéresser, quand elle ne les a pas déjà consommés bien sûr. A part son frère évidemment, qui ne fait de toute façon pas long feu; et un autre personnage -celui de Seth Gabel- qui doit être gay, même si ce n'est pas dit explicitement. 

    Gothica tient à peu près toutes les promesses énoncées dans son concept : elle est soapesque à souhait, sexy et gothique/effrayante/intrigante. Mais je crains en revanche qu'elle soit plus prétentieuse qu'ambitieuse. Et je le redis une dernière fois : je l'aurais voulu plus surprenante dans son ensemble. A la place des dirigeants d'ABC, je ne me poserai cependant pas longtemps la question quant à la commander ou non. Elle est singulière, mais facile d'accès et surtout facile à vendre ! Et puis elle irait tout aussi bien avec Once Upon A Time, qu'avec Revenge ou même S.H.I.E.LD. Alors...

    

23 mars 2013

Trophy Wife [Pilot Script]

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TROPHY WIFE

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Emily Halpern (Private Practice) & Sarah Haskins. Produit par Gene Stupnitsky & Lee Eisenberg (Bad Teacher, The Office). Pour ABC Studios. 34 pages. 

Kate, une ancienne fêtarde, change de vie instantanément lorsqu'elle tombe amoureuse d'un homme qui a déjà trois enfants, très manipulateurs, et deux ex-femmes, très présentes, qui la jugent sans cesse. En emménageant avec lui, elle n'imaginait pas devoir faire autant de sacrifices...

 

Avec Malin Akerman (The Comeback, Watchmen, La Proposition), Bradley Whitford (A la Maison Blanche), Marcia Gay Harden (Damages, Into The Wild, Mystic River...), Michaela Watkins (Enlightened, New Girl), Natalie Morales (The Newsroom, Parks And Recreation)...

 

   Depuis le temps qu'ABC cherche la parfaite compagne à Modern Family, j'ai comme l'impression que si tout se passe comme prévu -si le pilote tourné est à la hauteur du script en clair- elle l'a trouvée en Trophy Wife ! On y retrouve exactement le même type d'humour et d'ambiance -sans les discours face caméra, il ne faut pas pousser non plus- et une même modernité dans le ton avec des schémas familiaux d'aujourd'hui : composés, décomposés, recomposés. Les enfants ne sont pas accessoires, mais ce sont les adultes qui mènent évidemment la danse... avec brio !

    En se basant sur la qualité de la distribution -ils sont tous excellents, même si Marcia Gay Harden, que j'adore, n'est pas spécialisée dans la comédie habituellement- je ne vois pas comment toutes ces bonnes répliques et ces bons dialogues pourraient être gâchés. En même temps, je n'ai pas compris non plus ce qui s'était passé avec The Smart One l'année dernière -où Malin Akerman figurait déjà- (voir la critique) donc on n'est pas à l'abri d'une mauvaise surprise. Toutefois, signe qui ne trompe pas : ABC a commandé ce pilote bien avant les autres, comme la saison dernière avec The Neighbors, ses dirigeants doivent donc la porter dans leur coeur... L'héroïne de cette comédie est d'emblée attachante et sa situation est peu commune : devenir belle mère à 25 ans, d'ados de quinze ans en plus, c'est rare ! Sa bonne volonté n'est jamais récompensée, mais elle se démène tout au long de l'épisode pour prouver à son entourage et à elle-même qu'elle en est capable. C'est touchant. Le prétexte qui est choisi pour la pousser à agir si vivement, c'est que son mari a la grippe. Plutôt ingénieux puisqu'elle doit du coup tout faire à sa place (assister à une réunion parents-élèves notamment), pendant que l'une de ses ex-femmes, la collante et embarrassante Jackie, en profite pour se rapprocher de lui. Le seul défaut de cette idée, c'est que Brad, le mari donc, n'apparait pas sous son meilleur jour. On a un peu de mal à déceler ses traits de personnalité. Il passe la quasi-totalité du pilote allongé, à somnoler. Et puis il y a la soeur de Kate, Meg, qui doit emmener le cadet des enfants à son entraînement de foot. Elle drague le coach et fait n'importe quoi sur le terrain et l'embarrasse terriblement. Un peu classique comme intrigue secondaire, mais ça fonctionne. Au bout du compte, ma seule mini-déception vient du personnage de la première ex-femme, celle qui est interprétée par Gay Harden : elle est un peu bitchy, mais pas assez. Ses répliques manquent de mordant. Sans cela, il aurait été parfait ce pilote...

    Trophy Wife semble être un incontournable de la future grille de rentrée d'ABC, de préférence en duo avec Modern Family pour lui laisser un maximum de chances de triompher. Le script que j'ai lu date de 2011 et ne correspond donc pas à la version finale, ajustée selon les notes du network. En ayant foi en lui, on peut se dire que, peut-être, ce pilote est encore meilleur que prévu ! 

22 mars 2013

Pulling (US) [Pilot Script]

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PULLING (US)

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Gene Stupnitsky & Lee Eisenberg (Bad Teacher, The Office). Adapté de la série anglaise du même nom. Pour ABC Studios. 36 pages.

Alors qu'elle est sur le point de se marier, ce dont elle a toujours rêvé, Donna, la trentaine, réalise que son mari parfait et la vie de famille qui l'attend ne correspond plus à ses envies. Elle décide alors de tout annuler et de retourner vivre avec ses deux meilleures amies, Karen et Louise, comme à l'époque de la fac...

Avec June Diane Raphael (Bachelorette, New Girl), Jenny Slate (Saturday Night Live, Bored To Death, Girls), Kristen Schaal (30 Rock), Matt Oberg (The Onion)... 

 

   Retenez bien les noms de Gene Stupnitsky et Lee Eisenberg. En cette saison des pilotes, ils ont le vent en poupe ! Ils ont réussi à vendre pas moins de 4 projets : outre Pulling, ils ont écrit le Trophy Wife d'ABC, la version télé de leur film Bad Teacher pour CBS, ainsi que la dramédie Hello Ladies pour HBO, et cette dernière a d'ailleurs déjà été commandée en série. Ce serait vraiment pas de chance si aucun des trois premiers ne voyait le jour. Pulling mérite-t-il d'être l'heureux élu ? Sans avoir encore lu les autres, je ne peux pas établir de comparaisons. Je peux toutefois dire que c'est typiquement le genre de comédie que j'aime et que je regarderais les yeux fermés -enfin pas trop quand même- à la rentrée, si ABC se laisse aussi tenter.

   Le principal défaut du pilote de Pulling, c'est qu'il part d'une idée hyper basique. La mariée qui ne veut plus se marier à quelques jours de la cérémonie, c'est vieux comme les sitcoms. C'est ainsi que Friends a commencé pour Rachel. Plus récemment, Happy Endings nous a aussi fait le coup. Ce sont en même temps deux exemples de comédies réussies. Pulling a au moins la décence de nous épargner la scène gênante du départ en furie de l'autel, puisque l'héroïne en question annule tout la veille, lors du dîner de répétition (un concept américain absurde dont je ne comprends toujours pas l'intérêt). Cela n'empêche pas d'avoir une triste sensation de déjà vu et revu tout au long de l'épisode. Et c'est vraiment dommage parce qu'à côté de ça, on s'amuse bien en compagnie de ces trois copines attachantes et pleine d'énergie, qui n'hésitent pas à se vanner dès que l'occasion se présente, mais qui savent aussi se serrer les coudes dans les moments difficiles. Certaines répliques et situations font mouche, d'autres, un peu plus paresseuses, font simplement sourire, mais rien ne tombe à plat. Je me pose quelques questions sur le personnage de Louise, qui devait à l'origine être joué par Mandy Moore avant qu'elle ne cède sa place à Kristen Schaal. En fait, tel qu'il est écrit, je vois mal comment Mandy Moore aurait pu se glisser dans le rôle alors que sa remplaçante semble parfaite. Louise est, en gros, une désespérée de l'amour, qui "stalke" les mecs qui lui plaisent, qui redouble d'ingéniosité pour les faire accepter un rendez-vous galant et qui est de manière générale légèrement timbrée ! Je l'adore déjà.

   Pulling -outre le fait qu'elle doit absolument changer de titre- est une comédie classique mais prometteuse, qui mériterait  de faire partie de la future grille d'ABC. Mais la concurrence est très rude. Et puis, comme pour toutes celles qui ne sont pas familiales, on se demande ce que la chaîne va bien pouvoir en faire. Je l'imagine très bien avec Happy Endings, Mixology et Super Fun Night. Elles formeraient un super carré, de qualité. Mais les audiences seraient probablement abyssales. Et de toute façon, ça n'a aucune chance de se produire !

   

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20 mars 2013

Spy (US) [Pilot Script]

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SPY

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Simeon Goulden, créateur de la série anglaise originale. Pour Hat Trick Productions & ABC Studios. 33 pages.

En instance de divorce, Tim Eliott doit se battre pour reconquérir l'estime de Marcus, son fils de 9 ans dont il espère obtenir la garde. Alors que sa vie est déjà compliquée, comme si cela ne suffisait pas, il est recruté accidentellement par la CIA. Il lui faut dès lors jongler entre ses débuts d'agent secret et sa vie personnelle chaotique.

Avec Rob Corrdry (Children's Hopsital), Mason Cook (Mockingbird Lane), Paget Brewster (Esprits Criminels), Moshe Kasher (Shameless US), Camille Guaty (Prison Break, Cupid), Nat Faxon (Ben & Kate), Ken Jeong (Community)...

 

   Aïe. Je sens que ce Spy sera à l'antenne d'ABC à la rentrée. Cette comédie a un côté hyper familial, qui sera sans doute rassembleur, et elle a semble-t-il déjà fait ses preuves en Angleterre (bon, elle a été annulée au bout de deux saisons quand même...). Le problème, c'est qu'elle n'est pas drôle. Le potentiel est là. Mais les répliques ne suivent pas du tout. Et sur le papier, tous les personnages sont un peu agaçants : que ce soit le père, qui passe vraiment pour un gros débile, mais dont la bêtise est censée nous faire rire; le fils, un petit génie comme on a du mal à les supporter en général; une mère et un beau-père relativement inexistants; et des secondaires tout à fait anecdotiques. Est-ce que les acteurs choisis peuvent sauver du naufrage la série ? Je l'ignore totalement. Je les connais tous très mal. Toutefois, si je ne m'abuse, ni Paget Brewster ni Camille Guaty n'ont la comédie dans le sang. Les autres... à voir. Le matériel qu'on leur fournit n'est quand même pas formidable. Je ne veux pas être complètement négatif non plus dans le sens où ce pilote met en place de manière rocambolesque -et absolument pas crédible- une situation somme toute peu banale, mais ne donne pas réellement d'indices sur ce que sera la suite. Le père va-t-il systématiquement partir en mission, avec ou sans son fils ? Et dans quel genre de mission ? J'aurais presque eu envie de faire un rapprochement avec The Neighbors, qui partait d'une idée farfelue, mais qui a finalement donné lieu à la meilleure nouvelle comédie de l'année. On touche peut-être au même genre d'humour, totalement absurde. Et c'est probablement une chose qui se regarde plus qu'elle ne se lit. De ce que j'ai lu jusqu'ici, ABC a bien mieux à nous offrir la saison prochaine que Spy...

18 mars 2013

NBC's Hatfields & McCoys [Pilot Script]

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Drama // 42 minutes

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 Par John Glenn (L'oeil du mal). Produit par Charlize Theron. Pour ABC Studios & NBC. 62 pages.

A Pittsburgh, lorsqu'un homme puissant est assassiné alors qu'il vient juste de sortir de prison après avoir été condamné pour un crime qu'il n'a pas commis, deux familles rivales légendaires, les Hatfield et les McCoy, se refont la guerre, malgré des années de trêve, afin de prendre le contrôle de la ville...

Avec Virginia Madsen, Rebecca De Mornay, James Remar, Patrick Flueger, Jesse Lee Soffer, Sophia Bush, Nick Westrate, Annie Ilonzeh...

 

   Plutôt que de miser sur Venice/Westside, ABC aurait dû se garder pour elle Hatfields & McCoys, qu'elle produit du coup pour NBC. Ce pilote a bien plus de caractère et d'envergure. Il est par contre beaucoup plus sombre, plus désespéré. C'est peut-être ce qui a déplu aux dirigeants de la chaîne de Disney. On voit bien avec Revenge qu'ils ont du mal à dépasser une certaine limite dans la noirceur. NBC n'est pas en mesure de se poser ce genre de question et encore moins de faire la fine bouche. Pas de grand soleil ni de sable chaud ici, mais des rivières, des forêts humides, de la pluie, des usines... C'est moins glamour, mais il faut se méfier de l'eau qui dort. A Pittsburgh, ça bout à l'intérieur. 

   Tel qu'il est, ce script, sous-titré "Some Feuds Never Die", offre tout ce que l'on on peut attendre d'un soap de prime-time, mais aussi tout ce dont on aimerait se débarrasser une bonne fois pour toutes. Disons qu'il y a des ingrédients qui sont nécessaires, voire indispensables, mais qui ne surprennent plus du tout une fois que l'on a vu Dallas, Côte Ouest, Dynastie, Melrose Place... et tous les ratés du genre. Il faut alors prendre son mal en patience et attendre le rebondissement suivant. Et il y en a beaucoup dans ces 62 pages à vrai dire. Des masques qui tombent, des alliances inattendues qui se forment... du sang, du sexe, des trahisons, des bagarres... et surtout : deux personnages féminins forts, deux divas en puissance, cinquantenaires, que je me plais à imaginer encore plus énigmatiques et impitoyables que Victoria Grayson et Amanda Woodward réunies. Bon, on n'en est pas encore là. Mais leurs débuts sont encourageants. La matriarche McCoy est la plus sympathique des deux. La plus aimante et la plus sincère. Mais quand on la pousse à bout, elle peut devenir mauvaise. C'est cette facette-là qui sera explorée par la suite, j'espère. La matriarche Hatfield est plutôt du genre de celles que l'on adore détester. Elle a bien entendu une bonne raison d'agir ainsi, mais ce qui nous importe présentement c'est les vannes qu'elle envoie et les stratégies qu'elle met en place. Ah oui : c'est la Maire de Pittsburgh. Autant dire qu'elle a le bras très long. Je fais confiance à Virginia Madsen et Rebecca de Mornay pour incarner ces deux personnages avec brio, et ainsi trouver une nouvelle jeunesse à la télévision. Elles le méritent bien. Si les femmes ont le pouvoir dans la série, les -jeunes- hommes ne sont pas en reste. Rien que des chiens fous qui s'amusent à se mordre les uns les autres. On verse souvent dans le cliché avec leurs dialogues, surtout ceux entre les deux frères McCoy. Mais on parvient à s'en accommoder, d'autant qu'on sait qu'ils vont être plaisants à regarder. Sinon, je préfère tout de suite prévenir les fans de Sophia Bush : dans ce pilote, elle n'a pas grand chose à faire et à dire. On n'est pas loin de la figuration. La jeune médecin qu'elle interpréte manque cruellement de développement, mais il y a tellement de personnages qu'il était difficile de leur offrir à tous un temps d'antenne équivalent. Elle prendra sûrement sa revanche par la suite, si suite il y a. 

   Je ne peux en dire plus sur ce pilote, sous peine de gâcher certains effets de surprise, mais je serai en tout cas étonné que NBC ne lui laisse pas sa chance. Elle a quand même validé Deception ! Dans le genre du soap, Hatfields & McCoys est mille fois plus intéressante, avec un véritable ton, une ambiance, des personnages forts, un classicisme aussi, qui a son charme, et une distribution solide. 

7 mars 2013

Once Upon A Time [2x 15]

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The Queen Is Dead // 7 390 000 tlsp.

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    Et si Snow devenait méchante ? C'est vers cette perspective réjouïssante que nous amène cet épisode solide -enfin- de la saison 2 de Once Upon A Time. Pile au moment où l'on pensait les Charming perdus à tout jamais dans leur monde de niaiserie, une lueur d'espoir vient raviver la flamme. Il y a encore du boulot pour rendre le Prince Charmant moins charmant, mais notre héroïne, elle, n'est plus blanche comme neige. De vilaines pensées l'ont envahie et, on l'espère, ne la lâcheront pas de sitôt. Encore une fois, l'excellente Bailee Madison a rayonné dans tous ses flashbacks, son jeu étant toujours plus proche de celui de Ginnifer Goodwin, comme si elle était sa fille ou sa soeur jumelle qui n'aurait pas vieilli. A chaque fois, je n'y peux rien, elle me fascine et me bouleverse. Pour jouer la mère de Blanche Neige, c'était une très bonne idée de faire appel à Rena Sofer. Physiquement, il y a là aussi un vrai lien de parenté. C'est bluffant. Je suis moins fan de son jeu à elle dans cet épisode. Elle n'a pas su trouver le ton juste, versant presque dans la caricature, mais en même temps elle a été payée pour pleurer, tousser et mourir. Alors... Tous ces passages dans le passé, en plus d'être émouvants, nous ont grandement éclairé sur Snow. J'étais ravi de constater qu'elle a eu sa période capricieuse, où elle ne traitait pas forcément les domestiques avec respect -pauvre Mrs Patmore !- mais sa chère maman a su la remettre dans le droit chemin et elle a gardé ses conseils au plus près de son coeur. C'est ce qui l'a amené jusqu'ici et elle constate avec effroi qu'être bonne et aimante ne réussit pas toujours. Les manigances de Cora et Regina sont assez classiques dans le fond, et on a tendance à s'en lasser, mais elles savent encore surpendre de temps à autres, comme lorsque Cora jette littéralement Johanna par la fenêtre ! Et tous les crimes que Cora a commis pour donner le pouvoir à sa fille... Cela explique bien des choses ! Les auteurs ont fait du très bon boulot pour lier intelligemment les destins de chaque personne les uns aux autres. 

   A New York, on prépare malicieusement la suite des événements en ajoutant l'arrivée de Hook aux ingrédients déjà mis en place, très familiaux et familiers. Cela devrait amener "naturellement" Baelfire à rejoindre Storybrooke, chose qui n'était pas gagnée au départ. Le Capitaine Crochet est un vrai bon personnage qui a une capacité rare chez les hommes de la série en dehors de Rumplestiltskin -qui n'est pas son rival par hasard- il ré-flé-chit ! Et il est très doué. Il aurait pu sauvagement assassiner son ennemi. Non ! Il l'empoisonne. C'est plus classe et l'agonie est assurément plus lente et douloureuse. Concernant le comportement de Henry dans cet épisode, j'émet quelques réserves. J'aime bien ce gosse et je me plais à le répéter mais son attitude envers sa mère est un peu too much. Une ligne de dialogue ridicule comme "New York pizza is cheesy, delicious, and doesn’t lie", on s'en passerait volontiers ! Et puis Emma subit encore et toujours tout ce qui se passe autour d'elle. Elle agit deux fois par saison à peu près. De préférence dans le Season Premiere et dans le Season Finale. C'est trop peu. 

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// Bilan // Parce qu'il est émouvant et vraiment bien écrit, ce 15ème épisode de la saison 2 de Once Upon A Time est l'un des meilleurs cette année, si ce n'est le meilleur, et l'un des plus réussis depuis que la série est née. On se dirige peut-être vers une suite et fin de saison à la hauteur de celles de la première...

6 mars 2013

Red Widow [Pilot & 1x 02]

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Pilot // The Contact

7 130 000 tlsp.

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What About ?

Marta Walraven voit sa vie bouleversée lorsque son époux, un parrain de la drogue, est assassiné par un rival. Cette femme au foyer de la banlieue californienne se découvre une ténacité qu'elle ne pensait pas avoir. Décidée à tout faire pour garder sa famille unie et venger la mort de son mari, elle rejoint les affaires familiales, aux côtés de son père et de son frère. Alors qu'elle s'immerge dans le sombre milieu du crime organisé, Marta va mettre à l'épreuve sa propre force, ses ressources et sa détermination comme jamais elle ne l'avait fait auparavant.

Who's Who ?

 Drama créé par Melissa Rosenberg (Dexter, Twilight). Adapté de la série nnéerlandaise Penoza. Avec Radha Mitchell (Silent Hill), Luke Goss (Hellboy II), Goran Visnjic (Urgences), Lee Tergesen (Oz), Jaime Ray Newman (Eastwick, Eureka), Suleka Mathew (HawthoRne, Men In Trees), Sterling Beaumon (Lost), Clifton Collins Jr. (The Event) et la participation de Anson Mount (Hell On Wheels).

What's More ?

 Pendant un temps, le projet était nommé The Life. Finalement, ABC, peu sûre d'elle, a demandé aux internautes de choisir via Facebook leur titre favori. C'est Red Widow qui l'a emporté. 

So What ?

   Les sombres trafics de son mari et de sa famille ont pourri la vie de Marta Walraven ? Eh bien je n'ai aucune pitié pour elle : elle a pourri ma soirée ! Je savais que je n'allais pas aimé le pilote de Red Widow puisque la lecture du script m'avait déjà laissé de marbre il y a quelques mois (ICI), mais j'avais l'espoir fou que les prestations des acteurs amélioreraient le produit final. Il n'en a rien été. Ils se débrouillent comme ils peuvent, mais le matériau d"origine est vraiment trop faible. Et comme le premier épisode est plus une mise en place qu'autre chose, le deuxième diffusé dans la foulée avait pour mission de nous donner une idée plus générale de ce vers quoi les auteurs souhaitaient aller au cours de cette courte première saison de huit épisodes. Je m'attendais éventuellement à un format : un épisode = une mission, mais  il faudra encore attendre le troisième morceau pour le savoir puisque l'annonce de la première mission sert de cliffhanger au deuxième épisode ! En clair, ils essayent en vain de crédibiliser et d'approfondir pendant 42 minutes une histoire qui ne pouvait de toute façon que laisser indifférent. Une manière aussi de nous faire croire que nous ne sommes pas devant un formula show, alors qu'en réalité, un petit peu quand même ! Et ce serait préférable de l'assumer à vrai dire. Peut-être qu'on trouverait plus de plaisir à suivre des missions plutôt que des lamentations, des hésitations et des faux mystères. 

   Avec Red Widow, on est à mi-chemin entre le thriller et le soap. Mais un mauvais thriller, ni prenant ni bien ficelé, et un soap médiocre, paresseux et ennuyeux. Tout est très sérieux, sauf peut-être quand le "Parrain" interprété par Goran Visnjic entre en scène, comme s'il était le seul à avoir compris que tout ça est quand même du grand n'importe quoi et qu'il vaut mieux en rire. Il parvient aussi à être menaçant, voire flippant, et il y a une certaine alchimie entre Radha Mitchell et lui. C'est, je crois, les moments qu'ils partagent qui m'ont permis de ne pas m'emdormir devant tant d'ennui. Il faut dire que tous les personnages sont extrêmement antipathiques (le frère, le père, le fils), quand ils ne sont tout simplement pas inexistants (la mère, la soeur, la meilleure-amie). Oui, bizarrement, ce sont les personnages féminins qui sont les moins bien servis. Même l'héroïne ne parvient pas à être attachante. On ne comprend d'ailleurs jamais vraiment ce qu'elle pense, ce qu'elle veut... On nous promettait pourtant des restes de girl power, non ? Rajoutez par dessus tout ça des clichés à n'en plus finir sur les mafieux, sur les Russes, sur les Colombiens, et par extension, sur les sacro-saints Américains, et vous obtenez une série sacrément indigeste. 

   La Red Widow rejoindra bientôt, et sans surprise, son défunt mari aux pays des personnages partis trop tôt, ou peut-être pas assez vite. Elle est morte de l'intérieur et nous morts d'ennui quand on la regarde. Cela fait beaucoup de cadavres pour une si petite série.

What Chance ?

Je n'ai jamais cru en ce projet, et ce n'est certainement pas avec son premier score (surtout sur les 18/49 ans) que l'espoir est permis. ABC a déniché son nouveau flop de la saison 2012/2013, le cinquième après 666 Park Avenue, Last Resort, Nashville (bah oui...) et Zero Hour. Prochaine victime probable : Mistresses cet été ! 

How ? 



4 mars 2013

Revenge [2x 10 > 2x 14]

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Power // Sabotage // Collusion // Union // Sacrifice

7 120 000 tlsp. // 6 170 000 tlsp. // 5 750 000 tlsp. // 5 200 000 tlsp. // 5 990 000 tlsp. 

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    J'avoue que je n'avais pas prévu de ne pas parler de Revenge pendant aussi longtemps, mais la vérité c'est que je me suis tellement ennuyé devant les épisodes 10, 11 et 12 que j'ai eu le sentiment que je n'avais absolument rien à en dire. Ils étaient plus inintéressants encore que les plus mauvais épisodes de la première saison. C'est dire. Il y a heureusement toujours une petite intrigue, un petit quelque chose auquel s'accrocher pour tenir bon, mais ce n'est pas suffisant. Pas étonnant que les audiences descendent en flêche pour atteindre un niveau critique. Les bonnes résolutions du début de la saison sont loin. La série se veut toujours plus qu'un soap : elle veut être un thriller, une comédie parfois -ce qu'elle réussit très bien d'une certaine manière- et une critique ô combien subtile de la société avec sa division riches/pauvres toujours aussi ridicule. Il lui suffirait pourtant de se contenter d'être un soap décomplexé pour fonctionner et, bien sûr, de se débarrasser des frères Porter et de toutes les intrigues nullissimes qu'ils apportent (même quand Conrad et Ashley viennent y fourrer leur nez). Je ne cesserai jamais de le dire. C'est ça aussi qui est fatigant avec Revenge : j'ai l'impression d'écrire inlassablement la même critique. Les défauts sont toujours les mêmes, elle n'apprend strictement rien de ses erreurs, erreurs qu'elle traîne toujours pendant dix épisodes en plus car tout avance relativement lentement quand on regarde bien. Et je ne parle pas de tout ce qui est inutile...

   Mais parlons-en quand même : le petit détour d'Emily et Daniel par Los Angeles n'a servi à rien -en plus, il n'y avait évidemment visuellement aucune différence puisque la série est tournée là-bas- et l'introduction du personnage de Jason Prosser, incarné par Dylan Walsh, n'a eu aucun intérêt. De toute façon, toutes les manigances du côté de Grayson Global m'emmerdent plus que tout. C'est brumeux, mal raconté, mal expliqué, pas assez rythmé. Il faut que Revenge arrête de se prendre pour Damages ! Elle le fait très mal. Etroitement liée à cela, l'Initiative n'est pas plus intéressante. Tout est tellement flou et inutilement mystérieux et compliqué dans cette intrigue tranversale que l'on décroche à coup sûr au bout de quelques minutes. Elle nous a quand même apporté un bon cliffhanger dans l'épisode 13, lorsque Victoria tue Helen Crowley. On ne s'y attendait pas pour la simple et bonne raison que l'on n'a pas l'habitude de voir les scénaristes oser autant. On se fichait du personnage, mais c'est un geste fort pour Victoria en revanche. Ah ça, ce n'est pas Emily qui aurait tiré... L'entrée en politique de Conrad pourrait offrir quelque chose d'intéressant, mais je me méfie. Voilà donc pour les Grayson, que l'on a connu bien plus en forme.

   J'ai beau trouver Emily décevante dans cette saison 2, car trop sentimentale, je dois bien reconnaître qu'elle a eu de jolies scènes, essentiellement dans les épisodes 13 et 14 qui sont, de loin, les meilleurs de la saison. L'histoire de sa mère est déjà oubliée, ce que je regrette tant elle n'aura servie à rien, mais elle voit à nouveau la vie qu'elle aurait dû avoir défiler devant ses yeux lorsque Jack et Amanda se marient, sur la plage. Le parallèle avec les flashbacks de son enfance était pertinent. Forcément, elle craque. Et Emily VanCamp était encore une fois parfaite. Il y a également eu un gros flottement entre Aiden et elle pendant quelques épisodes alors que leur vengeance commune a divergé, mais qu'Emily soit avec lui ou avec Daniel, je reste en général de marbre face à ce type de scènes. Elles fonctionnent rarement. Peut-être parce qu'il y a un manque d'alchimie entre les acteurs, ou peut-être parce que ce n'est tout simplement pas palpitant et pas super bien écrit. Heureusement pour elle, Amanda a eu la bonne idée de mourir dans Sacrifice. J'aimais bien le personnage, mais il était arrivé au bout du bout de ce qu'il pouvait apporté. Les auteurs ont bien fait de s'en séparer. J'aurais bien sûr préféré que ce soit Declan qui se noie, mais l'émotion n'aurait pas été la même, que ce soit pour Emily ou pour nous. Pour le coup, là c'était palpitant. Je n'irai pas jusqu'à dire "bien écrit", parce que tout était truffé de grosses facilités et d'âneries de la part de tous les personnages présents sur le bateau, mais l'important c'est que ça fonctionnait quand même et que c'était déchirant à la fin. Et on fermera les yeux sur les horribles fonds verts en mer, dignes du pilote de Ringer. L'arrivée de Nolan en grand sauveteur avait de la gueule malgré tout, pour le symbole. On adore quand Emily et lui se retrouvent, quelque soit la situation. En parlant de Nolan, le triangle "amoureux" qu'il a formé quelques temps avec Marco et Padma n'a pas du tout porté ses fruits. Les scénaristes ne sont pas (encore) allés au bout de l'idée. Et apprendre que Padma est elle aussi manipulée par l'Initiative ne m'a fait ni chaud ni froid. On s'y attendait un peu. Et de toute façon, on s'en fichait pas mal. Padma me fait de plus en plus penser à la transparente Ashley en fait. Ce n'est vraiment pas une bonne chose... 

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// Bilan // Se coltiner quatre épisodes médiocres de Revenge avant de pouvoir en apprécier un et en adorer un autre, ça force le respect, non ? Il n'y a qu'un sériephile pour accepter de s'infliger cela. Si les auteurs de la série continuent à décevoir autant, il n'y aura plus que quelques téméraires pour la regarder d'ici à la fin de la saison 2. Elle aura une saison 3, parce qu'ABC ne va pas tellement pouvoir faire autrement, et puis elle disparaîtra. Il est encore temps de se rattraper, mais il faut agir maintenant ! Revenge est un soap. Qu'il s'assume ENFIN comme tel, nom d'une Victoria Grayson !

25 février 2013

Resurrection [Pilot Script]

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RESURRECTION (aka FOREVER aka THE RETURNED)

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Drama // 42 minutes

Ecrit par Aaron Zelman (Damages, The Killing US). Adapté du roman éponyme à paraître de Jason Mott. Pour Brillstein Entertainment, Plan B & ABC Studios. 57 pages.

Le petit Jacob, un américain de 8 ans, est retrouvé au beau milieu d'un champ en Chine. Un agent du service de l'immigration est chargé de le ramener dans le village d'Aurora où il a grandi. Lorsqu'il frappe à la porte de la maison familiale, ses parents n'en croient pas leurs yeux : leur fils est mort bien des années plus tôt et celui qui se présente à eux lui ressemble pourtant comme deux gouttes d'eau, comme s'il n'avait jamais vieilli. Rapidement, les Garland et leur entourge découvrent que le phénomène est mondial. S'agit-il d'un miracle ou le signe annonciateur de l'apocalypse ?

Avec Omar Epps (Dr House), Kurtwood Smith (That 70s Show), Frances Fisher (Titanic), Matt Craven (NCIS, Justified), Samaire Arsmtrong (Newport Beach, Dirty Sexy Money), Nicholas Gonzales (Newport Beach, Melrose Place 2.0), Mark  HildrethDevin Kelley... 

 

   Alors, The Returned, plagiat éhonté de nos Revenants Français ? On s'est légitimement posé la question en découvrant le projet, dont le pitch de base n'est pas sans rappeler celui de la création de Fabrice Gobert pour Canal +. La réponse est... non ! J'ignore si l'auteur du livre dont ce scénario est adapté a vu ou non la série, mais une chose est sûre : il n'en a pas gardé le meilleur ! On est clairement plus proche des prometteurs 4400, devenus rapidement décevants, qu'autre chose... 

   Oubliez d'abord l'ambiance intimiste, confinée voire claustrophobique du petit village montagneux à la Twin Peaks. The Returned se déroule essentiellement dans une bourgade américaine de taille moyenne, entourée de grands espaces, mais qui est assez peu décrite par l'auteur. Elle ne semble donc pas être un personnage en soi. Le réalisateur, Charles McDougall (Sex & The City, Desperate Housewives, Big Love) a toute la liberté pour rendre cet endroit plus mystérieux et plus fascinant qu'il ne l'est sur le papier. Et j'aurai tendance à lui faire confiance. Pas de lac articiel ni de barrage impressionnant, mais des champs, une forêt, une rivière et un petit pont de bois. Un endroit qui respire la simplicité en somme, la joie de vivre. En apparence ? Sans doute. Il s'y est évidemment déroulé des événements tragiques, qui nous sont dévoilés par petits morceaux au fur et à mesure du pilote. Comment est mort le petit garçon ? Etait-il tout seul ? A-t-on cherché à l'aider ? Ce que je regrette, et je préfère en parler tout de suite, c'est que l'on ne s'intéresse dans ce premier épisode qu'à un seul revenant : Jacob Garland. Il n'en existe pas encore d'autres à notre connaissance. J'ai peur que l'on s'achemine vers une formule facile un épisode = un nouveau revenant. En attendant, le petit garçon fait évidemment énormément penser à Victor. Lui aussi est muet au départ, mais comme il ne faut pas perdre de temps, il retrouve rapidement l'usage de la parole jusqu'à se confesser en fin d'épisode. La grande scène de retrouvailles n'est pas aussi réussie et subtile (et drôle quelque part !) que celle de Camille et ses parents dans Les Revenants. Mais si les acteurs sont bons, elle pourrait être larmoyante à souhait. De manière générale, il se dégage de toute façon une grande mélancolie de ce script. C'est sans doute ce qui le rend spécial. La série sera-t-elle tout aussi spéciale ?

    On perd en authenticité et en caractère lorsque l'on se penche sur les autres personnages, plus caricaturaux. Martin Bellamy, l'agent du service de l'immigration, semble faire office de héros. Il est un peu l'homme ordinaire qui se retrouve confronté, bien malgré lui, à des phénomènes extraordinaires. On nous dit que c'est le hasard qui l'a amené jusqu'à Aurora -le nom de la ville va d'ailleurs changer puisqu'elle porte le même que la ville où une tuerie a eu lieu récemment- mais je suis à peu près sûr que l'on découvrira quelques temps plus tard que tout a été calculé, qu'il a été "choisi". D'ailleurs, sa patronne, Catherine Willis, ne semble pas nette. Fait intéressant et pas si anecdotique que ça : Bellamy est black. Après Scandal (et Deception plus pour très longtemps), cela fait du bien de voir que la télévision américaine fait quelques efforts pour ne pas rester majoritairement "blanche". D'ailleurs, The Returned frappe fort aussi du côté de la moyenne d'âge de ses personnages puisque la moitié d'entre eux ont plus de 50 ans ! Le shérif de la ville, on ne peut plus classique d'ailleurs, a la cinquantaine; les parents de Jacob, la soixantaine; et personne n'a moins de 30 ans ! Il y a aussi un prêtre, d'une quarantaine d'années, qui vient nous bourrer de sous-texte religieux bien peu subtiles dont on se serait volontiers passé. Mais il est louche, alors ça donne de l'espoir pour la suite. Le premier rôle féminin pourrait être attachant. Gail fait partie de la famille Garland, elle a perdu sa mère quand elle était plus jeune. Une mère qui reviendra sans doute la hanter... Elle se rapproche évidemment de Martin au cours de ce premier épisode. Ils finiront ensemble... Vous l'aurez compris, bon nombre de choses sont prévisibles dans les relations entre les personnages. C'est dommage, d'autant que l'aspect mystérieux n'est pas assez accentué à mon goût. Il y a toutefois un personnage étrange et chauve, qui fait furieusement penser à un Observer, pour ajouter un peu de piquant à tout ça ! 

   Le script du pilote de The Returned souffre évidemment grandement de la comparaison avec Les Revenants. Il n'est pas aussi délicat, aussi fascinant, aussi singulier. C'est d'ailleurs la première fois qu'une série française, sur un thème équivalent, fait mieux qu'une série américaine ! C'est historique. Mais en se débarrassant de ces comparaisons, il est évident qu'au même titre que S.H.I.EL.D. ou Gothica, ABC tient là un projet différent, prometteur, qui mérite bien plus de voir le jour qu'un énième cop-show classique ou qu'un soap sans ambition. 

 

Ah, au fait, si vous êtes passé à côté des Revenants (je ne vous félicite pas), ma review garantie 100% sans spoilers vous donnera peut-être envie de leur donner une chance. Ca se passe par ICI.

23 février 2013

Venice / Westside [Pilot Script]

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VENICE / WESTSIDE

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Drama // 42 minutes

Ecrit par Byron Balasco (FBI: Portés Disparus, FlashForward). Produit par McG (Newport Beach, Fastlane, Chuck) et Ilene Chaiken (The L Word). Pour Warner Bros. Television. 61 pages.

A Venice Beach, en Californie, deux familles rivales, qui ont fait fortune ensemble, se sont livré une bataille sans merci pendant plus d'une décénnie pour prendre le contrôle du quartier. Lorsqu'en sortant de prison, Chris Carver retrouve les siens, il tombe nez à nez avec Sophie Nance, son amie d'enfance, qui n'est autre que la fille de celui qui les a ruinés. En entamant une relation amoureuse contre l'avis de tous, ils déterrent la hache de guerre. Dès lors, rien ne va plus sous le soleil...

Avec Jennifer Beals (The L Word, Lie To Me, The Chicago Code), Odette Annable (Dr House, Breaking In), Bruce Greenwood (The River)... (casting en cours)

 

   Si ABC cherchait la compagne idéale pour Revenge, elle l'a certainement trouvée en Venice. Le décor est à peu de choses près le même : de belles et grandes maisons qui longent l'océan, des plages à perte de vue, les bureaux design d'une  entreprise familiale, un restaurant un peu plus modeste... Au fond, que l'on soit dans les Hamptons ou à Venice Beach, sur la côte Est ou sur la côte Ouest, les problèmes des riches et des moins riches sont toujours les mêmes. Ils veulent de l'argent, toujours plus d'argent, soit parce qu'ils n'en ont jamais assez, soit parce qu'ils n'en ont plus, soit parce qu'ils n'en ont jamais vraiment eu. Venice commence comme un soap. Comme n'importe quel autre soap. On pense à Newport Beach, parce que le héros, Chris, a un petit côté Ryan Atwood; et que Sophie est certainement une Marissa en puissance, si toutefois Marissa avait su faire du surf comme une pro. Car oui, le surf prend une place importante dans la série avec quelques séquences clipées que l'on redoute d'avance pour leur potentiel aspect on ne peut plus cliché.

   La galerie de personnages est sans surprise : il y a le papa super méchant, accompagné du fils super méchant en plein apprentissage; le papa mort tué par les méchants, et sa veuve esseulée qui a deux-trois choses à se reprocher; la petite amie bitchy, le frère rebelle, la soeur innocente, l'oncle embarrassant qui ne passera pas la saison... et je pourrais continuer comme ça un petit moment. Tout comme Americana l'an passé (lire la review du script), il s'agit d'un pilote tout sauf original, qui se contente d'aligner les codes du genre et les rebondissements classiques, en prenant pour référence l'histoire de Roméo et Juliette, sans bien sûr en garder l'aspect le plus intéressant : le tragique. Même avec un casting quatre étoiles, en supposant que la chaîne parvienne à attirer de grands noms, la série ne pourra pas faire oublier sa bien maigre ambition de départ. Rien de ce qui est mis en place ne donne particulièrement envie de voir la suite. Mais si le pilote est bien réalisé et si les acteurs ne sont pas mauvais, on tient peut-être là un divertissement honorable. On penche toutefois a priori plus du côté de Deception que de Revenge, laquelle n'est pourtant pas exempte de défauts ! Et quand on voit les résultats réalisés par cette dernière récemment, on se dit qu'ABC a plutôt intérêt à miser sur un autre cheval...

18 février 2013

Mixology [Pilot Script]

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MIXOLOGY

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Comédie // 22 minutes.

 Ecrit par Jon Lucas & Scott Moore (Very Bad Trip). Pour ABC Studios. 32 pages.

Dans un bar branché de Manhattan, le Mix, cinq filles et cinq garçons qui ne se connaissent pas encore tous, qu'ils soient clients ou employés, sont à la recherche de l'amour, pour un soir ou pour toujours...

Avec Mercedes Masöhn (666 Park Avenue), Kate Simses, Blake Lee, Andrew Santino...

 

   Encore une comédie sur un groupe d'amis dans la vingtaine/trentaine ? Oui ! Mais Mixology cherche dès le départ à se distinguer avec un concept fort puisque chaque épisode se déroule au cours d'une même soirée, dans le même bar (vive les économies budgétaires !). L'intérêt de ce premier épisode, et sans doute des suivants si elle est commandée, c'est que les héros ne se connaissent pas tous. On assiste, en direct, à la création de leur amitié et, pourquoi pas, à la formation de couples. Ils évoluent dans un premier temps par petits groupes, qui se croisent grâce à une narration à la How I Met Your Mother avec flashforwards de quelques minutes et flashbacks allant de quelques minutes à quelques années. De cette manière, le lecteur (futur téléspectateur) ne s'ennuie jamais. Le rythme est très soutenu et donne une impression d'effervescence constante. 

   D'un côté nous avons Jessica et Janey, deux soeurs, l'une étant une jeune célibataire un peu naïve et l'autre une mère de famille divorcée qui cherche le nouvel homme de sa vie sur internet. Ce soir-là, justement, elle s'apprête à rencontrer en vrai l'un d'entre eux, Ron, dont elle connait finalement peu de chose, si ce n'est qu'il lui a envoyé... une photo de sa bite (décrite comme "très veineuse" par Janey, un peu choquée) ! Le ton de la série est très décomplexé. J'ai parfois pensé à Don't Trust The B****, au moins pour cet aspect-là. Puis il y a Bruce, Cal et Tom, trois potes très différents "en chasse". Le premier est décrit comme laid et du genre embarrassant, le second comme mignon, doux, mais pas très fûté, et le troisième comme un beau garçon qui n'en a pas conscience et qui ne se met donc pas en valeur. Avec eux, on tombe dans le cliché inévitable du groupe de mecs un peu lourdingues, mais certaines de leurs répliques sont vraiment bonnes. Et puis... ils parlent de Sex & The City ! Ensuite il y a Kacey et Dominic, une serveuse et le barman en chef, surnommé le "Mixologist", dont, malgré leur 20 ans d'écart environ, émane une véritable tension sexuelle. Sauf que l'on assiste ici à leur rupture. Une rupture pas très classique : Kacey largue Dominic et Dominic prétend en être soulagé parce qu'il s'apprêtait à en faire autant... On assiste à une autre rupture en flashback, celle de Tom et d'une certaine Laura. Elle est plus classique pour le coup, mais étonnamment émouvante. A plusieurs reprises, ces morceaux de passé ajoutent très efficacement une douceur à la série bienvenue et apportent beaucoup aux personnages, tout de suite plus attendrissants. Nous avons également Maya et Liv, deux amies et colocataires qui deviennent les cibles des garçons. En particulier Maya, dont Tom s'entiche. Leurs scènes sont vraiment drôles et enlevées. Les Ross et Rachel de la série, ce sont eux ! Petit bémol sur les personnages : pas de gay ou de lesbienne (déclaré en tout cas). Je sais bien qu'il ne faut pas que ce soit une obligation, mais dans une série qui cherche à montrer le mécanisme des moeurs modernes, ça manque un peu.

    Je ne sais franchement pas ce que ABC peut faire de Mixology, si ce n'est l'associer à Happy Endings si celle-ci bénéficait miraculeusement d'une saison 4, mais il était clairement impossible de passer à côté de ce script intelligent, amusant et touchant. Il pourrait se transformer en une comédie d'amis réussie, très loin des échecs de ces dernières années en la matière (Perfect Couples, Friends With Benefits, Mixed Signals et j'en passe). Add it to your mix, ABC ! 

10 février 2013

Zero Hour [Pilot]

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Pilot // Diffusé le 14 février

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What About ?

 En tant qu'éditeur du magazine "Modern Skeptic", Hank Foley consacre sa vie a débusquer des indices, élucider des mythes et même révéler au grand jour des complots. Mais lorsque sa jeune épouse est kidnappée pour d'obscure raisons, il s'embarque dans l'une des plus mystérieuses aventures de l'histoire de l'humanité. Une carte au trésor cachée dans une vieille montre qu'elle détenait pourrait mener à une découverte cataclysmique. Hank doit déchiffrer les énigmes, les symboles et autres secrets que renferment cette carte, avant que les réponses ne tombent entre de mauvaises mains. Avec l'aide de deux jeunes associés et d'un agent du FBI, il s'engage dans une véritable course contre la montre pour retrouver sa femme et sauver l'humanité d'une gigantesque conspiration.

Who's Who ?

 Créé par Paul Scheuring (Prison Break). Réalisé par Pierre Morel (Le Transporteur, Banlieue 13, Taken). Avec Anthony Edwards (Urgences, Top Gun, Zodiac), Scott Michael Foster (Greek, The River, Californication), Michael Nyqvist (Millénium, le film, Mission : Impossible - Protocole fantôme), Carmen Ejogo (Kidnapped, Chaos)Addison Timlin (Californication, Cashmere Mafia), Jacinda Barrett...

What's More ?

 Le pilote a été tourné au Canada, à Toronto.

So What ?

    Après avoir snobé le projet lorsqu'il était en développement, la lecture du script du pilote m'avait emballé, à tel point que j'attendais vraiment Zero Hour avec impatience (Lire la critique). Comme d'habitude dans ces cas-là, sa diffusion à la mi-saison a un peu émoussé mon excitation. Puis savoir exactement tout ce qui allait se passer dans l'épisode n'a pas aidé non plus. Ce qui est à la base un privilège peut devenir un handicap. Observer et analyser le passage de l'écrit à l'écran est toutefois extrêmement intéressant. C'est ce que je vais m'appliquer à faire ici. Le premier constat est simple : tout ce qui paraissait un peu facile sur le papier ou trop classique est encore plus flagrant que prévu. La partie kidnapping par exemple remplit le quota d'action nécessaire à l'épisode, mais elle n'est pas si prenante que ça. On a juste l'impression d'avoir vu ça dix mille fois et ce sont plutôt ses conséquences qui nous intriguent. Je suis même assez déçu par la prestation d'Anthony Edwards. Son inquiètude et son émotion face au drame qu'il est train de vivre a du mal à passer. Mais est-ce de sa faute ou celle du scénario, qui ne lui laisse pas le temps de souffler et de s'apitoyer quelques secondes sur son sort ? Toutefois, dans le rôle du citoyen lambda qui se retrouve plongé dans une aventure extraordinaire, il remplit sa mission correctement. Ce sont surtout ses compagnons qui laissent à désirer. Dans le script, je trouvais que ses deux jeunes recrues apportaient beaucoup d'humour à l'ensemble et permettaient de détendre l'atmosphère. En fin de compte, s'il s'agit bien de leur fonction première, ils ne se révélent pas si efficaces et vont difficilement plus loin. J'ai bien aimé la prestation de Scott Michael Foster, qui est tout à fait dans son élément. J'ai été moins convaincu par sa co-équipière, un peu fade. Et je n'ai carrément pas été safisfait de l'agent du FBI. Le problème ne vient pas de l'actrice mais du personnage. On sent qu'il fallait qu'elle soit là, c'était une obligation, mais elle ne trouve pas son utilité. Elle en aura sans doute plus tard, elle servira certainement d'accessoire scénaristique afin d'aider le héros à avancer plus facilement en lui ouvrant des portes, mais j'aurais aimé qu'elle soit plus caractérisée. Tous les personnages pêchent un peu par leur manque de charisme. Il n'y a que le grand méchant qui joue très bien le grand méchant, ou encore le vieux sage qui fait très bien le vieux sage. Ils sont trop stéréotypés pour totalement fonctionner, mais heureusement qu'ils sont là pour donner toute la grandiloquence nécessaire à une telle histoire !

    Côté réalisation, je trouve le travail du frenchie Pierre Morel pas tout à fait à la hauteur. J'ai le sentiment qu'il a fait le strict minimum, dans les scènes de flashbacks notamment. Je les aurais voulues plus soignées, plus mystiques encore. Mais peut-être que pour un network, c'était trop demandé. Et puis soyons francs, les moyens ne sont clairement pas énormes, pas à la hauteur de l'ambition de la série. On a beau voyagé, on n'a pas tellement l'impression de sortir des Etats-Unis. Le passage qui me paraissait cependant le plus crucial, à la fin dans les plaines enneigées, m'a semblé relativement réussi. C'est évidemment le moment où pas mal de téléspectateurs vont décrocher, parce que trop c'est trop, mais tous les autres s'y raccrocheront certainement pour donner une deuxième chance à la série, s'il leur fallait une raison. La curiosité ne peut qu'être piquée ! Après, sachant que c'est le créateur de Prison Break qui est aux commandes, on ne peut qu'avoir des réserves sur l'avenir de la série. A-t-elle plus d'une saison à offrir ? Je serai tenté de dire que oui. Le principe des 12 horloges fait qu'à moins d'en trouver une par épisode -ce qui est hautement improbable- il faudra plus d'une saison de 13 épisodes pour toutes les récupérer... 

   Zero Hour est une série atypique, ambitieuse et relativement prometteuse, qui offre une alternative intéressante à tout ce que l'on nous offre actuellement à la télévision. Si sa distribution était plus solide et si les moyens suivaient, elle parviendrait sans mal à se placer parmi les meilleures nouveautés de la saison 2012/2013. Elle fait en tout cas d'ores et déjà partie des plus divertissantes ! 

What Chance ?

 Reprendre la case horaire de Last Resort, et feu-tous les flops connus le jeudi à 20h par ABC depuis la fin d'Ugly Betty, semble condamner Zero Hour avant même d'avoir commencé. Avec son côté Da Vinci Code, il me semble qu'elle a le pouvoir de plaire tant aux ménagères, qu'à leurs maris, mais elle aura peut-être plus de mal à intéresser les plus jeunes, les lucratifs 18/49 ans. Une diffusion après Dancing With The Stars le mardi, par exemple, m'aurait paru plus approprié. 

How ?

10 janvier 2013

Once Upon A Time [2x 10]

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The Cricket Game // 9 100 000 tlsp.

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   Le Fall Finale de Once Upon A Time laissait présager un retour à la normale dans la construction des épisodes, avec l'habituelle alternance Fairytale Land (passé)/Storybrooke (présent), qui peut vite devenir lourde et facile. C'est basiquement ce que nous a offert cet épisode malheureusement, avec en supplément un air de déjà vu dont on se serait volontiers passé. Pour le moment, l'arrivée de Cora et de Hook dans la bourgarde enchantée n'entraîne que des situations téléphonées. Je n'ai pas de problème avec le fait que la mère souhaite faire souffrir sa fille sur la longueur, et lui faire perdre tout ce qui lui reste -donc pas grand chose- d'autant que ça permet de la faire traîner dans les parages un petit moment, mais si c'est pour faire accuser Regina de meurtre, quel manque d'inspiration pour une soi-disante very big bad de son espèce ! C'est peut-être voulu, sûrement même, puisque ça fait directement écho à "l'incarcération" de Snow la saison dernière, pourtant innocente, mais j'espère vraiment que cela nous ménera vers quelque chose de plus ambitieux par la suite. Et puis, aussi sceptique soit-elle de nature, Emma aurait quand même pu tout de suite se dire que tout ça n'était qu'une grotesque mise en scène. Elle aurait pu légitimement penser à Cora, aussi. Je sais pas, même en y croyant pas trop, c'est la première chose qui nous serait venue à l'esprit à sa place, non ? Bref. C'est assez décevant.

   Et ce n'est pas la fausse-mort de Jiminy qui va me calmer ! Qu'est-ce que ça coûtait de vraiment le tuer ? Ce n'est pas comme si le personnage était utile. Il était régulier en saison 1, pour rien. Il ne l'est plus depuis cette saison 2. Et si on s'en séparait définitivement puisque l'on ne sait pas quoi en faire de toute façon ? Il n'est pas assez beau pour intéresser qui que ce soit. C'est bête à écrire, mais le souci vient forcément un peu de là. J'imagine très bien ABC envoyer des notes à la production pour leur demander de s'en servir le moins possible parce qu'il ne fait pas rêver qui que ce soit... Et puis ça a eu l'effet inverse de celui escompté sur moi, ce kidnapping : on nous dit en gros que Cora est très méchante, oui, mais qu'elle préfére toujours manipuler les gens à sa guise plutôt que de les tuer. Cette méthode radicale-là, j'aimerais que l'on n'aie pas peur de nous la montrer, show familial ou pas. Ou au moins qu'elle lui écrase le coeur, ce sera toujours plus poétique !

   Ce que je préfère nettement retenir de cet épisode, c'est l'excellentissime prestation de Lana Parilla ! On l'a un peu moins vu depuis le début de la saison, alors ça fait toujours plaisir de la retrouver plus habitée que jamais par son personnage. La scène où elle était sur le point de passer de vie à trépas sous les yeux de la Cour tout entière, dont ceux de Snow et Charming, était très réussie, très émouvante, et ce malgré les horribles fonds verts habituels qui nous gâchent constamment le plaisir. Les événements qui la poussent à redevenir mauvaise aussi rapidement, après s'être assagie en gros 24 heures, m'ont beaucoup moins convaincu. Et puis les relations entre les personnages manquent toujours de subtilité... Enfin vous l'avez compris, j'ai décidé d'être en colère contre Once Upon A Time. Donc c'est comme ça, et puis c'est tout !

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// Bilan // Si cet épisode est à l'image de ce qui nous attend dans la suite de la saison 2, alors la situation est préoccupante. Mais je laisse encore le bénéfice du doute à la série. 

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