Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Des News En Séries, Le Blog
31 mars 2014

Fresh Off The Boat [Pilot Script]

20443686

FRESH OFF THE BOAT (aka FAR EAST ORLANDO)

Comédie (Single-camera) // 22 minutes

44030377

Ecrit par Nahnatchka Khan (Don't Trust The Bitch in Apartment 23, Fatrick). D'après le livre d'Eddie Huang. Produit par Jack Kasdan (New Girl, Ben & Kate, Bad Teacher). Pour ABC & 20th Century FOX Television. 

Le quotidien d'une famille chinoise issue de la première génération d'immigrants Taïwanais aux Etats-Unis dans les années 90, lorsqu'ils quittent le Chinatown de Washington D.C. pour Orlando en Floride. Tandis qu'Eddie, un ado dopé au hip-hop et à la culture américaine, tente de trouver sa place dans son collège où il est le seul asiatique, son père a bien du mal à attirer des clients dans son restaurant et sa mère à s'habituer à ses nouvelles voisines...

Avec Hudson Yang, Constance Wu, Randall Park (Veep), Paul Scheer (The League), Forrest WheelerRachel Cannon (Underemployed), Ian Chen...

 

   L'an dernier à la même époque, je ne tarissais pas d'éloges sur le script du pilote de The Goldbergs (à l'époque intitulé How The Hell Am I Normal?), à la fois tendre, amusant et authentique. Et le résultat final a été à peu près à la hauteur de mes attentes, tout comme les quelques épisodes suivants que j'ai vus. D'ailleurs, il s'agit à ce jour de la seule nouvelle comédie lancée par ABC qui ait réussi à s'installer et trouver son (petit) lot de fidèles. Je suis sûr qu'elle a un bel avenir devant elle, à la manière de la discrète mais vaillante The Middle. Trophy Wife a eu moins de chance, mais qualitativement, elle est pourtant loin d'avoir démérité (tandis que Super Fun Night s'est transformée en déception assez rapidement et que Mixology méritait mieux). Fresh Off The Boat s'inscrit dans la lignée de The Goldbergs (et The Middle), en troquant les années 80 contre les années 90.

   Tout comme Fatrick, l'autre pilote de la créatrice de Don't Trust The B**** en compétition cette année (mais chez FOX), la seule véritable déception qu'a pu me procurer Fresh Off The Boat c'est un relatif manque d'audace. J'aurais aimé que certaines blagues soient un peu plus osées. Il y a quand même deux-trois insinuations grivoises qui m'ont plu, mais on va dire que tout cela reste très familial, très gentil, très Disney. Et ce n'est pas vraiment un reproche en fait. Je crois qu'ABC est ici dans son rôle, dans ce que le public attend d'elle, et on ne peut pas lui reprocher de commander ce type de pilotes/séries. Quand elle ose des choses un peu plus en marges, du type The Neighbors ou justement Don't Trust The B****, elle se vautre. Finalemement, celle qui s'en sort le mieux en étant pas trop consensuelle c'est Suburgatory. Et encore. Elle a perdu de son mordant au fil du temps et elle n'est plus très loin de l'annulation ! Bref, avec tout ça je ne parle toujours pas précisément de Fresh Off The Boat.

    Au-delà du fait que ce pilote est rythmé, très souvent drôle et évite toujours de tomber dans la niaiserie de justesse, il met tout de même en avant un clash culturel extrêmement intéressant et rarement montré à la télévision. La population américaine originaire d'Asie est silencieuse. On la voit peu, on l'entend peu, elle est pourtant bien là. A bien moindre échelle, c'est comme à Paris où tous ces chinois/japonais vivent mais "n'existent pas" car on ne leur donne jamais la parole et, à vrai dire, ils n'ont pas l'air de la demander non plus. Dans un sens, ça veut certainement dire que leur intégration se passe bien et c'est tant mieux. Celle de la famille Huang n'en est qu'à ses balbutiements dans ce pilote, elle se fait très en douceur et il ne fait aucun doute qu'elle finira par réussir, mais pour l'heure elle est très amusante à suivre, aussi bien du côté des enfants, où c'est finalement assez banal -le weirdo habituel- que de celui des parents, qui l'est déjà un peu moins. Il faut dire qu'avoir choisi la Floride pour situer la série ajoute une dimension un peu surréaliste à l'histoire. Parce que les habitants de la Floride sont eux-mêmes hors-normes, "bigger than life". Je pense surtout aux nouvelles amies de la mère, des Real Housewives avant l'heure, obsédées par faire du roller toute la journée pour garder la forme, tout en commentant le dernier épisode de Melrose Place ! On devrait vraiment se marrer avec elles... La maman elle-même est le personnage le plus drôle -tiens tiens, comme dans The Goldbergs- tandis que le papa, un peu mou du genou, met plus de temps à convaincre. La grand-mère, malgré son silence, est très prometteuse. 

   Fresh Off The Boat a toutes les cartes en main pour devenir le The Goldbergs de la saison prochaine : la petite comédie fort sympathique et attachante qui ne mobilise pas les foules mais qui a de l'amour et de l'humour à revendre. Et il en faut des comme elle !

Publicité
Publicité
29 mars 2014

Constantine [Pilot Script]

20443688 (2)

 

413958

CONSTANTINE

Drama // 42 minutes

44030376

Ecrit et produit par Daniel Cerone (Dexter, Charmed, Mentalist) & David S. Goyer (FlashForward, Batman Begins, Man Of Steel, Da Vinci's Demons...). Adapté de DC Comics. Réalisé par Neil Marshall (Doomsday, The Descent). Pour NBC, Warner Bros. Television & DC Comics. 62 pages.

Les aventures de John Constantine, extralucide anticonformiste et torturé,  à la poursuite des anges et des démons qui hantent les rues de New York. Accompagné de Liv Parson, une jeune femme dont il a bien connu le père et qui a hérité de son don pour voir les morts, il essaye de faire régner la paix là où le mal veut s'installer...

Avec Matt Ryan (Collision, Torchwood, Criminal Minds: Suspect Behaviour), Lucy Griffiths (True Blood, Collision, Robin Hood), Harold Perrineau (Lost, Oz, Sons Of Anarchy), Charles Halford...

 

   Après Gotham et avant iZombie, je me suis attaqué à Constantine, l'un des trois pilotes DC Comics de la saison. Ce n'est pas prendre beaucoup de risques que de dire qu'ils ont de grandes chances de tous être à l'antenne la saison prochaine. Warner Bros. va en tout cas tout mettre en oeuvre pour faire fructifier son catalogue, qui est à sa réponse à l'invasion Marvel attendue sur ABC et Netflix. Et le premier objectif clair est de mettre un maximum de moyens -pour un budget télévisuel- afin que ces séries soient irréprochables visuellement, qu'elles en jettent, et c'est presque la première qualité requise quand on s'attaque à un genre comme celui-là. Tel qu'il est écrit, le pilote de Constantine possède déjà une empreinte forte. Les scénaristes ont une vision bien précise de ce qu'ils veulent. Beaucoup de détails et d'indications sont donc données au réalisateur. Il y a des plans intéressants, des points de vue originaux. Sur tout ça, vraiment, je suis conquis et très curieux de voir si le résultat sera à la hauteur de l'ambition. Sur le fond, en revanche, je suis moins emballé.

   Ce qui me dérange principalement, c'est que ce premier épisode ne définit pas de véritables enjeux, que ce soit pour les personnages et leur cheminement, ou concernant une mythologie plus vaste. Je ne doute pas que l'objectif est que la série devienne au fur et à mesure de plus en plus feuilletonnante, de la même manière que Fringe, Person Of Interest ou The Blacklist opérent ou ont opéré,  mais avant d'en arriver là il va falloir se contenter de suivre des héros passer leur temps à courir après des fantômes et des démons, qui prennent parfois des apparences humaines diverses et variées, ou qui restent sous forme de fumée, de souffle glacé ou d'ombre inquiétante. C'est un peu ennuyeux. Et si ça l'est déjà là, ça le sera encore plus au cours d'un deuxième, troisième ou quatrième épisode. Le pilote a au moins l'avantage de nous prendre par surprise de temps en temps puisque l'on ne connaît encore rien de cet univers et de ses personnages. Il m'a plus rendu inquiet pour la suite qu'autre chose. Ce n'est pas très bon signe, et en même temps j'extrapole peut-être un peu trop. Il fallait bien que je trompe l'ennui d'une manière ou d'une autre.

   John Constantine n'est pas le genre de personnage que j'aime en général. Il transforme tout début d'émotion en cynisme. C'est agaçant. L'héroïne le lui fait d'ailleurs remarquer, mais elle, même si elle ne veut pas encore l'avouer, ça la titille dans le bas ventre tout ce mystère. Alors quand il consent à lui révéler un bout du secret de sa naissance, elle est forcément toute attendrie, toute chose. L'histoire d'amour qui se dessine entre eux est d'un classique à pleurer. Un duo à la Bones/Castle/Mentalist de plus. Ce qui n'est pas rassurant, c'est qu'il y a très peu de protagonistes secondaires réguliers à l'heure actuelle. Harold Perrineau joue une sorte d'ange dark qui aide divinement Constantine dans ses "enquêtes". Lesquelles consistent donc à empêcher des démons de s'emparer d'âmes innocentes. Cela ne va quand même pas bien loin et ne promet pas du tout d'être répétitif ! Et puis il y a Chas, une sorte de bras droit que l'on suppose immortel, qui ne dit pas un mot ou presque. Un personnage intéressant, c'est la "lake house" qui sert de QG au héros. Un lieu mystique hyper protégé où les forces du mal ne peuvent pas entrer. Le seul endroit sûr où ils peuvent se poser et penser. Et probablement un jour baiser. Une scène importante se déroule en ce lieu. L'héroïne assiste à travers un miroir à un moment de vie passé de son papa qu'elle n'a jamais connu. Il est celui qui a pacifié cette maison. C'est là qu'elle le découvre pour la première fois. Emouvant. Enfin, j'ai cru comprendre que dans les comics, Constantine fumait beaucoup beaucoup et beaucoup de fans étaient inquiets quant à son addicition dans les séries. Eh bien elle a logiquement disparu. On ne le voit en tout cas pas fumer. Ce n'est pas possible. Mais est-ce si grave que ça ? 

   Constantine est un programme de 22h coûteux qui manque d'ambition scénaristique pour l'heure mais qui pourrait ravir les amateurs de divertissement fantastique un peu plus noir que ce à quoi les networks nous habituent -en dehors de Hannibal- et un cran au-dessus de Grimm. Elles formeraient d'ailleurs un duo cohérent le vendredi soir, mais NBC peut-elle se permettre de diffuser un programme cher dans une case aussi peu exposée ?

27 mars 2014

Save The Date [Pilot Script]

20443690 (1)

SAVE THE DATE

Comédie (Multi-Camera) // 22 minutes

44030376-bis

Ecrit et produit par Jeff & Jackie Filgo (That '70s Show, Une soirée d'enfer). Réalisé par Pamela Fryman (How I Met Your Mother, Frasier). Pour CBS, CBS Television Studios & ABC Studios. 34 pages.

Katie, 35 ans, fraîchement célibataire après avoir été larguée au moment précis où elle pensait être demandée en mariage, noie son chagrin un soir dans l'alcool jusqu'à faire une bêtise : elle réserve la plus belle salle de mariage de Seattle pour le 17 mai 2016. Aucun remboursement de son avance n'étant possible, il lui faut donc trouver l'homme de sa vie à temps !

Avec Maggie Lawson (Pysch, Back In The Game), Michelle Trachtenberg (Buffy, Gossip Girl, Weeds, Mercy), Tom Bennett (Family Tree), Jay R. Ferguson (Mad Men, Surface, Sleeper Cell), Brian Howe (Arrête-moi si tu peux, Gran Torino, Justified), Julie White (Transformers, Go On)...

 

   Quand j'ai lu le pitch de cette comédie, j'ai ri. Mais j'ai ri ! Si vous saviez. Vous aussi peut-être ? Il y a de quoi ! On a rarement lu une idée de départ aussi ridicule. En cherchant bien, on doit pouvoir trouver pire. Genre Cavemen. Mais ça n'arrive pas si souvent. Et heureusement. La CW avait mis la barre haut avec Jane The Virgin. CBS a réussi à faire pire. En association avec ABC, qui produit. Voilà ce que ça donne quand deux networks très opposés font un enfant. Mais trêve de plaisanterie. Je sais que vous êtes des lecteurs observateurs. Vous n'avez donc pas raté les deux étoiles et demi ci-dessus. Non, ce n'est pas une erreur. Je m'attendais à en balancer 0,5, voire 1, ou qui sait 1,5 dans le meilleur des cas ? Et sans les voir venir, des sourires se sont esquissés sur mon visage au fil des pages, qui se sont parfois transformés en petits rires. Et voilà qu'à la fin du premier acte, désorienté, je me suis rendu compte que je prenais un certain plaisir à lire ce Save The Date.

   Il faut quand même que je vous explique. Même si cette histoire d'ivresse et de réservation de salle est bel et bien écrite noir sur blanc et est assumée, d'une part elle n'intervient pas en début d'épisode -ce qui évite d'insister lourdement dessus tout le reste du pilote- mais au milieu, et même après, les scénaristes ont le bon goût de ne pas en faire tout un plat. Au fond, c'est un simple prétexte, un gadget, qui permet de donner un but à l'héroïne et une échéance aux scénaristes. C'est exactement la même chose que la cagnotte de 2 Broke Girls ou le récit de Ted dans How I Met Your Mother en réalité. Et je soupçonne très fortement CBS de la considérer comme un potentiel successeur de cette dernière, au même titre que le spin-off How I Met Your Dad. D'ailleurs, sur le papier, les deux se valent. Mais disons qu'ici le casting est légèrement moins intéressant a priori. Je suppose qu'il n'en restera qu'une au final. Ou aucune.


   Katie est un personnage très frais, très attrayant, gentiment barré sans que ça aille trop loin. Elle m’a plu. Un peu comme si Ted avait été une jolie femme et avait possédé un vrai grain de folie. L’obsession de l’héroïne pour le mariage, surtout en début d’épisode, est relativement agaçante en revanche. Mais elle a quelques répliques qui font bien passer le tout. Elle prend conscience du ridicule de la chose et de l’anti-féminisme total qu’elle véhicule. C’est l’inverse pour sa sœur, qui est demandée en mariage le jour où Katie se fait larguer. Elle accepte sans conviction, avant de péter un plomb d’excitation. Elle et son mari forment un couple mignon, mais qui n’apportera sans doute pas grand-chose de plus que Lily et Marshall. Katie finit le pilote en se mettant en collocation avec le meilleur ami du mec de sa sœur. Ted et Robin, anyone ? Là où Save The Date se détache finalement bien de HIMYM c’est grâce aux parents de Katie, très présents, très drôles, dans le même style que ceux d’Eric dans That ‘70s Show. Ils se taquinent, ils se chauffent… Il est grognon, elle est facétieuse. C’est tordant.


   Et si Save The Date était le « vrai » spin-off de How I Met Your Mother ? Ça se rapproche presque plus d’un plagiat, mais ça marche curieusement très bien. En aucun cas novateur, mais fichtrement efficace !

25 mars 2014

Warriors [Pilot Script]

20443686

WARRIORS

Drama // 42 minutes

44030376

Ecrit par Chris Keyser (La vie à Cinq, Les Soeurs Reed). Produit par Laurie Zaks (Castle) & Todd Lieberman (La Proposition, Fighter, Clones). Réalisé par Martin Campbell (GoldenEye, Casino Royale, Green Lantern). Pour ABC, ABC Studios & Mandeville Films. 62 pages.

Tory Sterling, psychiatre, revient aux Etats-Unis après avoir passé deux ans en Afghanistan auprès des soldats de l’armée américaine. Traumatisée mais combative, elle retrouve sa famille, ses enfants et son mari, qui ont appris à vivre sans elle, et reprend ses activités au sein de l’hôpital militaire de Washington où les médecins et les infirmières se battent au quotidien pour sauver ceux qui ont tout donné pour défendre leur patrie. Mais comment oublier les horreurs de la guerre quand on en soigne les douleurs physiques et psychiques jour après jour ?

Avec Morena Baccarin (V, Homeland, Firefly), Courtney B. Vance (FlashForward, New York Section Criminelle), Greg Grunberg (Felicity, Alias, Heroes, The Client List), Eloise Mumford (Lone Star, The River, Fifty Shades Of Grey), Justina Machado (Six Feet Under, Missing, Private Practice), Don Hany (East West 101, Serangoon Road), Linda Park (Star Trek Enterprise, Crash), Abbie Cobb (90210, Suburgatory), Toby Levins (Rogue), Steve Kazee...

 

   Alors qu’ABC peut toujours compter sur Grey’s Anatomy dix ans plus tard, la chaîne a parfaitement conscience que le Seattle Grace n’est pas éternel et que les lieux finiront bien par être désertés d’ici une à deux saisons. Il faut donc préparer sa succession. Peut-être que la meilleure solution est de ne pas lancer tout de suite de nouvelles séries médicales, attendre que le public soit en demande. Mais la tentation est forcément grande étant donné que le genre est sous-représenté en ce moment à la télé. Citez une autre série médicale actuellement à l’antenne ? Depuis l’arrêt de Private Practice, il n’y en a pas d’autres, malgré tous les essais  des uns et des autres (Off The Map, A Gifted Man, Emily Owens, Monday Mornings…). Ce n’est pas faute d’avoir tenté des approches différentes pourtant. Quant à Chicago Fire, elle n’en est pas une à proprement parlé. NBC va lancer bientôt The Night Shift, qui se situe, comme Warriors, dans un hôpital militaire. Son destin ne sera a priori pas glorieux. ABC tentera également en fin de saison la psychologique Black Box (Lire la critique) après Grey’s Anatomy, en lieu et place de Scandal. Tandis que CBS développe Only Human, avec une approche familiale, et FOX Red Band Society, du point de vue des (jeunes) patients, est-ce que la commande de Warriors fait sens ?

   A la base, j’aurais eu tendance à dire que oui. L’idée me plaisait bien et la distribution assemblée est relativement solide avec un bon équilibre entre têtes connues et débutants. Mais le script m’a laissé globalement de marbre, à mon grand désarroi. Il manque de souffle, de personnalité. Il commence mollement, là où il y avait moyen de faire quelque chose de percutant, de surprenant. Basiquement, c’est l’héroïne qui débarque à la fête d’école de sa fille après deux ans passés en Afghanistan. Les retrouvailles se font donc sous les applaudissements des parents en délire. C’est trop, mais ça met tout de suite dans le ton un peu niais et ultra patriotique de l’ensemble. De là à lâcher une larme face à des personnages qu’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam : non. Puis on retrouve madame avec son mari, au lit. Elle n’a pas envie. Lui n’attend que ça. C’est amusant quand on fait le parallèle entre le début de Homeland et celui de Warriors, d’autant que Morena Baccarin est impliquée dans les deux cas. On a d’un côté l’émotion sincère et la subtilité et de l’autre l’émotion forcée et la facilité. On ne devrait pas les comparer évidemment. C’est injuste. Mais ça saute tellement aux yeux ! De manière générale, l’héroïne ne m’a pas séduit… jusqu’à ce qu’on apprenne qu’elle a trompé son mari sur le front, avec celui qui est désormais son patron. Elle devient tout à coup moins lisse. Mais il faudra plus que ça pour nous la faire aimer. En plus, elle s’appelle Tory Sterling. Du coup, pendant toute la lecture, j’avais le visage de… Tori Spelling en tête ! Et c’est un visage que l’on n’aime pas avoir en tête aussi longtemps, croyez-moi.

   On ne peut pas dire que la galerie de personnages secondaires soit tellement plus réjouissante. Le point fort : tout ce petit monde habite sur la base militaire et se connaît donc très bien depuis des années. On sent cette proximité qui donne un sentiment de convivialité, de chaleur. Le point faible : ils sont tous fondus dans le même moule, ils sont brillants, courageux, ils ont un grand cœur… Ils sont méga ennuyeux quoi ! Greg Grunberg joue un handicapé qui ne peut plus exercer son métier de chirurgien comme avant depuis qu’il est en fauteuil roulant. Eloise Mumford interprète une interne amoureuse de son patron, le même qui a un passé amoureux avec Tory. Une infirmière en chef entretient une relation secrète avec une de ses collègues, qui refuse catégoriquement de faire son coming-out… tout ça ne sonne pas très neuf. C’est un sous-Grey’s Anatomy, sans l’humour et l’efficacité. Et le fait que toutes les intrigues soient liées à des soldats ou des vétérans, ce qui fait donc l’originalité du projet, risque très vite de se retourner contre lui : les cas vont tourner en rond. Ceux exposés dans le pilote ne sont pas particulièrement marquants. On les a déjà traités dans des sous-intrigues de d’autres séries, médicales ou non, Grey’s en tête avec le personnage d’Owen, ou Brothers & Sisters avec Justin après son retour d’Irak. Le seul avantage dans tout ça : les patients peuvent revenir de manière récurrente puisqu’ils habitent tous à 10 kilomètres à la ronde. Ça permet de faire du feuilletonnant  avec eux aussi bien qu’avec les médecins. Je ne vous ai pas parlé des dialogues encore. Ils sont lourds, clichés. On les a déjà entendus des milliers de fois.

   J’espère sincèrement me tromper sur Warriors, mais je suis persuadé d’au moins une chose : elle ne révolutionnera pas le genre de la série médicale ! Son sujet et sa vision très américano-américaine peut cependant séduire aux Etats-Unis. Elle fait le job. Sans étincelles et sans ambition, certes, mais elle le fait. Parfois, la simplicité paye…

24 mars 2014

The Winklers [Pilot Script]

20443686

THE WINKLERS

Comédie (Multi-camera) // 22 minutes

44030376-bis

Ecrit, produit et réalisé par Phil Rosenthal (Tout le monde aime Raymond), co-écrit par Max Winkler (New Girl, The New Normal) & Rob Reinis. Pour ABC, 20th Century Fox Television & The Walcott Company. 54 pages.

Jack Conner, un ouvrier en bâtiment un peu rustre, tombe amoureux de la fille d'Henry Winkler, l'acteur mythique héros de "Happy Days", et se voit dans l'obligation d'emménager avec elle dans la grande demeure familiale à Beverly Hills. Au contact de ces gens excentriques et aimants, il va découvrir la tendresse et les petites joies du quotidien...

Avec Domenick Lombardozzi (The Wire, Boardwalk Empire, Breakout Kings), Henry Winkler (Happy Days, Arrested Development, Royal Pains), Judith Light (Madame est servie, Ugly Betty, Dallas 2012), Eve Amurri Martino (Californication), Josh Sussman (Glee, Les sorciers de Waverly Place)...

 

    The Winklers est une sitcom à l'ancienne, que TV Land -foyer de Hot In Cleveland et Happily Divorced entre autres- n'aurait probablement pas refusé si on lui avait proposé. Si ABC s'est battue pour récupérer le projet développé par 20th Century FOX Television autour de Henry Winkler, c'est probablement parce que c'est sur la chaîne que l'acteur est devenu une star de la sitcom US grâce à Happy Days diffusée pendant dix ans. Il était logique qu'il retourne à la maison. L'idée est probablement de réitérer la même opération qu'avec Tim Allen, star de Papa Bricole sur ABC durant huit saisons, désormais à la tête de Last Man Standing depuis désormais trois ans, avec un succès modéré mais suffisant. L'objectif est très clairement de lui trouver la parfaite compagne pour le vendredi soir. The Winklers est la candidate parfaite. 

   Honnêtement, je ne suis pas très client de ce que j'ai lu. Je sais reconnaître les qualités de ce script, plutôt amusant dans l'ensemble, mais il est tellement mais tellement classique et oserais-je dire ringard, que je ne m'imagine pas une seule seconde en regarder plus de deux épisodes. En revanche, il renoue avec une tradition perdue depuis la fin des années 90 qui devrait convaincre un public âgé, présent devant son poste le vendredi soir, et qui a, lui aussi, le droit de rigoler un peu après tout ! Au fond, que les situations soient vues et revues et que les personnages soient des stéréotypes de sitcoms familiales n'est pas très important. Non, ce qui compte c'est que la distribution soit bonne et que leur complicité fonctionne. Et avec Henry Winkler et la géniale Judith Light, on peut au moins être assuré de cela ! Domenick Lombardozzi n'est pas connu pour ses talents comiques mais il a les épaules pour porter le projet. Quant à l'écriture, la réalisation et la production, elles ont été confiées à un vétéran qui a signé l'une des sitcoms les plus populaires EVER de la télévision américaine : Tout le monde aime Raymond. Il maîtrise son sujet et ça se sent. La configuration de The Winklers est à peu près la même puisqu'elle joue elle aussi énormément sur l'opposition entre un couple et les beaux-parents. A noter qu'un bébé est en route, ce qui devrait assurer plein d'intrigues pour l'avenir. Oui, des intrigues que l'on connaît par coeur.

    The Winklers n'est pas faite pour vous, chers lecteurs, mais elle saura sans aucun doute trouver preneur si elle venait à être commandée. Pour Judith Light, on regardera quand même quelques épisodes et qui sait, on se laissera peut-être prendre au jeu... Y'a pas d'âge pour se marrer, non ?

Publicité
Publicité
23 mars 2014

Gotham [Pilot Script]

20443694 (1)

457323

GOTHAM

Drama // 42 minutes

44030377

Ecrit et produit par Bruno Heller (Mentalist, Rome). Réalisé par Danny Cannon (Les Experts, Alcatraz, The Tomorrow People). D'après DC Comics. Pour FOX, DC Comics, Warner Bros. Television & Primrose Hill Productions. 60 pages.

Tout le monde connaît le Commissaire Gordon, valeureux adversaire des plus dangereux criminels, un homme dont la réputation rime avec "loi" et "ordre". Mais que sait-on de son histoire, de son ascension, lui le simple rookie devenu commissaire principal ? Qu'est-ce que cela coûte de s'élever au sein d'une institution corrompue et qui gangrène une ville comme Gotham, terrain fertile des méchants les plus emblématiques ? Comment sont nées ces figures du crime, ces personnages hors du commun que sont Catwoman, le Pingouin, l'Homme-mystère, Double-Face et le Joker ? Et comment est née l'amitié improbable entre le jeune flic et l'héritier des Wayne, le futur Batman ?

Avec Benjamin McKenzie (Newport Beach, SouthLAnd), Donal Logue (Parents à tout prix, Life, Sons Of Anarchy, Terriers), David Mazouz (Touch), Jada Pinkett-Smith (Collatéral, Ali, Hawthorne, Campus Show), Erin Richards (Breaking In), Drew Powell (Mentalist, SouthLAnd), Zabryna Guevara (Burn Notice), Camren BicondovaRobin Taylor, Sean Pertwee...

 

   Gotham constitue l'un des pilotes les plus chauds de cette saison. Il sera certainement l'un des plus chers, l'un des plus beaux visuellement, l'un des plus attendus au tournant aussi... et sa commande en série ne semble qu'être une formalité. D'un point de vue tout à fait personnel, c'est aussi l'un de ceux que j'attends le moins puisque les Dark Knight & co ne m'intéressent pas le moins du monde, pas plus que tout l'univers DC Comics. J'avais par exemple trouvé le pilote d'Arrow très bien fichu mais je n'ai ressenti aucun désir d'aller plus loin. J'ai donc lu ce script de 60 pages sans grande envie, mais aussi sans appréhension et sans attente. Et peut-être que c'est le meilleur moyen de ne pas être déçu. Alors je demande par avance aux puristes de ne pas m'en vouloir, mais il ne s'agit pas ici de la critique d'un expert du l'univers de Batman, seulement celle d'un (futur) téléspectateur lambda qui s'est laissé embarquer par une histoire dont il ne connaissait que quelques vagues détails avant de se lancer. Et qui aura peut-être envie d'en savoir plus...

   Je crois pouvoir dire -même si je n'en suis pas tout à fait sûr- que ce script est de qualité, en ce sens qu'il est parfaitement accessible pour quiconque ne connaît rien ou presque à l'histoire originelle du Commissaire Gordon et de Batman. Je ne me suis jamais senti perdu, ni mis de côté. J'ai tout compris ! Youpi. Mais je suppose que ça peut être a contrario un problème pour les fans : ils connaissent déjà cette histoire par coeur et ne seront surpris par aucun des rebondissements. A moins que le scénariste n'ait pris quelques libertés que j'ignore ? De toute façon, je ne pense pas que cette série s'adresse véritablement à eux, en tout cas dans un premier temps. Ils seront forcément déçus. Mais alors à qui la série s'adresse-t-elle ? Un destin à la Agents of SHIELD est tout à fait possible : des puristes déçus mais persévérants et des curieux déçus et déserteurs. Cela fait beaucoup de deçus. Mais si les acteurs sont aussi convaincants que prévu et que la réalisation est au top, il se peut que les gens soient un peu plus patients avec Gotham qu'avec la série Marvel (pas encore morte, certes, mais pas en grande forme).

   Ce que je peux vous dire, c'est que ce premier épisode inaugre une série procédurale, qui aura évidemment de grandes lignes feuilletonnantes de par ses héros et leurs histoires personnelles et communes. Faire appel à Bruno Heller, qui a géré ce type de narration pendant 6 ans dans Mentalist, fait sens. Il faut quand même espérer que la mythologie de Gordon et ses confrères avance un peu à chaque épisode et non trois ou quatre fois par saison. Dans le pilote, c'est l'affaire du meurtre des parents de Bruce Wayne qui doit être résolue, et vite, et elle l'est au bout d'une trentaine de minutes, un peu trop facilement, jusqu'à ce que l'on apprenne, sans grande surprise, que tout ça n'est que magouille au pays des gangsters, un complot pour faire accuser un innocent qui implique et arrange beaucoup beaucoup de monde au sein de Gotham Les premières trahisons donnent une idée du "tous pourris" qui transpire de cette ville d'acier, froide et implacable, mythique. Les scènes d'action se succèdent de façon équilibrée, essentiellement des courses-poursuites à pied ou en voiture.

   On fait la rencontre des différents joueurs au fur et à mesure, de manière relativement naturelle. Rien ne semble trop forcé. Catwoman ouvre le pilote et le ferme, comme une spectatrice omnisciente de la douleur de Bruce Wayne et de la bravoure de James Gordon. Elle est perchée sur les toits et observe. On est presque frustré qu'elle n'entre pas davantage en action. Un bon point donc. On a envie de la retrouver et de l'apprivoiser. Le Pingouin ne fait pas un entrée flamboyante, mais il parvient à montrer lors d'une scène sa parfaite cruauté. Le reste du temps, il est un animal apeuré, pris au piège. Et pour vous prouver que je ne suis pas totalement largué, mon cerveau a fait "tilt" lorsque Gordon a croisé la route d'une toute petite fille rousse, prénommée Ivy, au cours de son enquête. Là, j'ai compris qu'il s'agissait de la future empoisonneuse. Juste une pierre lancée pour le futur.

   Et puis il y a les deux personnages centraux que sont Harvey Bullock, le co-équipier de Gordon, et Fish Mooney, l'intriguante patronne d'un bar sexy avant tout chef de gang. Ces deux-là se connaissent bien, ont sans doute vécu une histoire amoureuse par le passé, et sont très indulgents l'un envers l'autre alors qu'ils sont censés faire partie de deux camps opposés. C'est là que se glisse un peu de facilité : Bullock laissant toujours le champ libre à Mooney, elle peut continuer de faire régner la terreur en toute quiétude. Mais Bullock reste néanmoins un personnage intéressant. Contrairement à Gordon, qui est héroïque, il n'est ni blanc ni noir. Il a des principes, mais il n'hésite pas à s'en défaire quand la situation le demande. Ce que je regrette un peu dans ce pilote, c'est que le lien entre le jeune détective et son mentor est trop froid. J'aurais voulu plus d'humour. Tout est trop sérieux dans Gotham.

   Gotham part a priori sur de bonnes bases. Le pilote s'annonce convaincant, sans être flamboyant, et la série a clairement pour objectif de plaire à un public le plus large possible, quitte à frustrer les fans. Mais un show se déroulant dans l'univers de Batman sans s'intéresser vraiment à ce personnage peut-il passionner les foules ? Quoiqu'il en soit, FOX tient peut-être là ce qui ressemble le plus à un hit... 

22 mars 2014

The Mason Twins [Pilot Script]

20443688 (2)

THE MASON TWINS

Comédie (Single-camera) // 22 minutes

44030376

Ecrit et produit par Casey Wilson (Happy Endings) & June Diane Raphaël (Meilleures Ennemies). Co-produit par Stacy Traub (Glee, Ce que j'aime chez toi). Pour NBC & ABC Studios. 36 pages.

Deux jumelles se retrouvent après avoir été séparées durant 15 ans. Lorsque la vie de citadine parfaite de l'une s'écroule, l'autre la recueille chez elle, dans la petite ville où elles ont grandi et qu'elle n'a jamais osé quitter. Elles ont toutes les deux passé la trentaine, mais elles n'ont pas franchement mûri. Il est en temps qu'elles s'entraident, pour le meilleur et pour le pire...

Avec Erinn Hayes (Children's Hospital, Guys With Kids, Worst Week), June Diane Raphaël (New Girl), Todd Grinnell (Desperate Housewives), Windell Middlebrooks (Body Of Proof, Scrubs), Bret Ernst...

 

   Cette saison, plusieurs studios internes aux chaînes ont réussi à vendre l'un de leurs projets à un autre network, et c'est particulièrement vrai pour ABC Studios qui en a placé plusieurs chez NBC et CBS. Une stratégie financière pas forcément payante pour nous téléspectateurs car ce sont souvent les scripts qui ont le moins convaincu la chaîne mère qui atterrissent chez la concurrence. L'argument, c'est de dire qu'ils ne correspondent pas à ce qu'elles recherchent pour leurs propres grilles mais qu'elles ont du potentiel pour les autres. C'est sûrement vrai, en partie. Mais dans le cas de The Mason Twins, production ABC Studios qui se retrouve chez NBC, c'est faux. ABC aurait très bien pu la diffuser sur son antenne ! Elle sonne plus comme une comédie qui aurait été proposée il y a quelques années, du type Samantha Who?, mais elle n'aurait pas juré non plus. Non, la vérité c'est que ce pilote est moyen en l'état.

   Le concept de départ, plutôt sympathique, très girly, aurait pu déboucher sur quelque chose de cool. Et les deux actrices principales, deux stars de la comédie en herbe, devraient pouvoir en faire quelque chose de regardable. Il se pourrait même que si commande en série il y a, The Mason Twins devienne vraiment agréable à suivre. Il y a du potentiel. Mais tout ce que ce pilote propose, c'est une présentation des héroïnes un peu trop appuyée sur des clichés éculés, une mise en place lourde -on sait très bien que Lizzie va rester vivre avec sa soeur Pender au final, sinon il n'y a pas de série- et un univers pas assez marqué, surtout que les personnages secondaires ne sont pas loin d'être inexistants. Le personnage de Lizzie a clairement été écrit pour Casey Wilson par Casey Wilson, mais pour des raisons que j'ignore, elle a préféré jouer dans le pilote de son compagnon, Marry Me, à peu près d'égale qualité (j'en parle ICI). Du coup, je ne sais pas si Erinn Hayes parviendra à faire ce que Casey Wilson est capable de faire avec un personnage très proche de celui qu'elle interprétait dans Happy Endings, mimiques comprises. En tout cas, c'est du Casey Wilson pur jus, avec tout ce que cela comporte de délires et de cabotinage. Pender est une héroïne un peu plus intéressante mais pas si atypique : c'est la fausse blonde idiote mais touchante qui se révèle ne pas être si idiote que ça mais toujours aussi touchante ! Et à la fin du pilote, elle a retrouvé sa couleur d'origine et un morceau de son cerveau d'origine aussi. Certaines de ses réflexions m'ont bien fait marrer. Plus que celles de Lizzie, un peu trop sérieuse et casseusse d'ambiance parfois. La complicité des actrices pourrait rendre tout ça meilleur. Le seul personnage secondaire un tant soit peu intéressant est l'ancien meilleur ami (gay) de Lizzie, désormais handicapé, qui lui en veut de l'avoir abandonné mais qui est prêt à lui pardonner tant il s'ennuie dans cette ville. Touchant, là aussi. C'est vrai qu'au bout du compte, malgré l'absence de subtilité dans les rapports des uns avec les autres, il en ressort quelque chose d'attendrissant qui laisse supposer que l'on pourrait aisément s'attacher à eux sur la longueur.

   The Mason Twins est une comédie girlie un peu trop gentillette et facile, qui ne me paraît pas vraiment convenir aux standarts de NBC. Quoiqu'après tout, About A Boy s'en sort plutôt bien sur le même créneau. Elle était toutefois d'emblée un peu plus convaincante... Je ne mise pas beaucoup dessus en somme !

22 mars 2014

Red Zone [Pilot Script]

 20443690 (1)

RED ZONE

Drama // 42 minutes

 44030376-bis

Ecrit par Nikki Toscano (Revenge, Detroit 1-8-7). Produit par Kerry Ehrin (Bates Motel, Friday Night Lights, Parenthood).  Réalisé par James Foley (House Of Cards). Pour CBS, Universal Television & CBS Television Studios. 62 pages.

Holden Weller, un ancien agent de la CIA brillant, doit reprendre du service bien malgré lui lorsqu'un acte terroriste meurtrier est perpétué dans un musée de Washington D.C. Il doit alors enquêter sur une nouvelle génération de terroristes qui vivent au sein même de la petite communauté où il est le coach de l'équipe du lycée. Sa mission est de découvrir comment ils sont recrutés, comment ils opèrent, quelles sont leurs motivations et revendications, et de les arrêter avant qu'ils ne commettent, à nouveau, l'irréparable, le tout dans le plus grand secret...

Avec Anthony LaPaglia (FBI: Portés Disparus, Empire Records, Le Client), Kim Dickens (Friday Night Lights, Treme, Deadwood), Aimee Garcia (Dexter, Trauma), Graham Rogers (Revolution), Samantha Mathis (American Psycho, Under The Dome), Kevin Rahm (Desperate Housewives, Mad Men, Amy), Shanley Caswell (The Conjuring), Sepideh MoafiDavid Castro...

 

   Le premier pitch officiel de Red Zone laissait présager qu'il s'agirait d'un procédural centré sur des affaires terroristes, évidemment dérivé du succès de Homeland. Comme vous pouvez le constater par vous-même avec le synopsis que j'ai écrit juste au-dessus, ce n'en est pas un. C'est complètement feuilletonnant. En revanche, la filiation avec Homeland est bel et bien évidente. Comme pour Coercion chez NBC et Identity chez la CW, il est intéressant de noter qu'au complot terroriste sur le sol américain est ajoutée une dimension familiale. C'est ce qui rend ces trois projets plus adaptés aux networks, avec tout de même la sensation qu'on est dans des séries plus proches de l'offre câblée. Un bon compromis qui mériterait de porter ses fruits. Mais avant cela, il va falloir que la malédiction qui frappe Anthony LaPaglia cesse. Deux saisons déjà qu'il essaye de revenir à la télé : d'abord dans le soap Americana pour ABC (Lire la critique), puis dans le thriller familial Boomerang (Lire la critique). Jamais deux échecs sans trois ?

   Le premier acte de Red Zone est très perturbant car on se retrouve face à quelque chose d'inattendu dans ce type de série, mais en même temps de familier. Tout commence un soir de match dans le stade du lycée de la ville de Vienna dans l'état de Virginie. L'ambiance est très Friday Night Light-sienne. Je n'ai pas été surpris de découvrir après coup que la productrice du show avait justement travaillé dessus. C'est exactement ça. On a une foule en délire, un coach très concentré et très paternel avec ses joueurs, dont un visiblement en difficulté. L'idée est clairement de présenter les liens forts qui unissent les personnages et l'ensemble de la communauté, ainsi que quelques premiers signes de dysfonctionnements, avant d'entrer dans le vif du sujet. En soi, c'est osé et pas network-friendly. Il aurait été plus efficace de nous envoyer une explosion dans la tronche dès les premières secondes. Elle arrive, mais un peu plus tard. Juste avant le générique, au bout d'une petite dizaine de minutes. Tout est dans le dosage. Et sans vouloir trop insister sur la ressemblance avec la série de Jason Katims, on a tout de même une configuration familiale similaire avec un coach, sa femme et leur fille unique adolescente, point d'entrée vers tous les ados du lycée et leurs parents. Les personnages principaux, ce sont bien tout ceux-là et non des agents de la CIA. Il y en a bien sûr, mais presque au second plan. Cela évoluera sans doute un peu dans les épisodes suivants en cas de commande. Mais que les choses soient claires : les bureaux de Langley ne sont pas le lieu principal de l'action. C'est bien la petite ville, le lycée, le stade de foot, les foyers des uns et des autres. Comme dans un soap. Red Zone est en partie un soap. 

   Un certain nombre d'habitants ont des secrets. Des gros secrets. Plus le pilote avance, plus on se rend compte que cette ville n'a rien de typique en réalité, sous ses airs communs. On parle d'abord d'adultère soupçonné, de rivalités, de petits mensonges, de mini trahisons. Puis on passe à la vitesse supérieure en nous sortant les grands mensonges et les grandes trahisons. Il y a a un véritable réseau terroriste à Vienna et ses alentours, en grande partie constitué d'adolescents qui paraissent "normaux", sans histoires. C'est tellement choquant que ça en devient presque ridicule. Red Zone ne fait pas dans la dentelle et ne semble pas très préoccupée par l'idée de paraître crédible. Honnêtement, une histoire comme celle-là n'existe pas dans le monde réel. Pas sous cette forme. C'est impossible. Et puis je dois dire que les personnages qui s'appellent Reza Moussaf ou Amir Fassad paraissent tout de suite suspects. Et ça ne rate pas. Ils sont bien impliqués dans toute l'affaire. Prendre le contrepied n'aurait pas fait de mal, ou tout du moins la jouer plus subtile. Ce qui m'inquiète aussi, c'est qu'en dehors des deux rôles principaux, la production n'a pas mis la main sur une distribution super prometteuse. On peut toujours être surpris mais Aimee Garcia en agent de la CIA alors qu'elle a un charisme d'huître ? Graham Rogers, le petit blond agaçant de la saison 1 de Revolution, en terroriste en herbe ? Kevin Rahm, le voisin gay too much de Desperate Housewives en analyste ? Bon, il se débrouille peut-être très bien dans Mad Men... Je suis quand même très réservé. Et puis pour terminer dans les points négatifs : on ne va pas pouvoir nous sortir trois, quatre, cinq saisons de 22 épisodes avec une telle série ! 

   Avec Red Zone, CBS s'aventure du côté de Homeland et s'éloigne à nouveau de ses racines procédurales (cf Hostages) avec tout ce que cela peut comporter comme risques. La chaîne va certainement être très exigeante sur la qualité du rendu final ainsi que son potentiel sur le moyen terme. C'est à mon avis là que ça va clocher. Mais en soi, ce pilote est accrocheur et prometteur.

 

 

20 mars 2014

Dead Boss (US) [Pilot Script]

20443694 (1)

DEAD BOSS (US)

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

44030376-bis

Ecrit par Patricia Breen (Suburgatory, Frasier, Big Love). Adapté de la série anglaise Dead Boss. Produit par Sharon Horgan (Pulling, Free Agents). Réalisé par Barry Sonnenfeld (Men in Black, La Famille Addams, Pushing Daisies). Pour FOX, Warner Bros. Television & Kapital Entertainment. 36 pages.

Helen Stephens est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son patron. Le seul hic, c'est qu'Helen est innocente. Du coup, elle est persuadée que son petit séjour en prison ne va pas durer. Sauf qu'autour d'elle, personne ne semble très pressé de la voir sortir : son avocat est incompétent, sa soeur est une épave qui cherche à vivre sa vie... Au final, à l'intérieur de la prison, on se remue plus pour elle qu'à l'extérieur...

Avec Jane Krakowski (Ally McBeal, 30 Rock), Justine Lupe (Harry's Law, Frances Ha), Amy Sedaris (Sex & The City, Alpha House), Ravi Patel (The New Normal), Cedric Yarbrough (Reno 911!), David Cross (Arrested Development), Rachel Dratch (Saturday Night Live)...

 

   Comme j'aime le faire à chaque fois que je suis confronté au script d'un remake, je regarde le pilote de la série originale. Et souvent, je ne comprends même pas pourquoi les chaînes US ont jugé bon de commander l'adaptation d'un programme très moyen à la base (cf Bad Education chez ABC cette année). Dans le cas de Dead Boss, je comprends. Le pilote de la série britannique est très efficace et Sharon Horgan, la créatrice et actrice principale, est vraiment excellente. On se demande d'ailleurs pourquoi elle n'a toujours pas traversé l'Altantique ! Cela dit, ce n'est pas faute d'avoir essayé. C'est le quatrième projet qu'elle développe aux Etats-Unis. Les trois précédents ont été commandés en pilote mais ne sont pas allés plus loin (Bad Mom, Pulling et Bad Management, toutes chez ABC). Peut-être que ce sera la bonne cette fois, et c'est à espérer !

   Pas mal de choses ont été modifiées pour la version US, des choses qui ne relèvent d'ailleurs pas de la transposition culturelle. Le point de départ est le même mais tout le reste est différent. Le petit-ami de l'héroïne a par exemple été remplacé par sa soeur. Un choix plus payant sur le pilote et probablement sur le long terme aussi. Elle est très creepy cette soeurette mais amusante : elle n'en a strictement rien à faire de sa soeur. Pire : ça l'arrange bien qu'elle soit en prison ! De cette manière, elle récupère son job, son appartement, son chien et son voisin mignon. Par sa faute, la seule preuve qui pouvait l'innocenter part en fumée. Le personnage de l'avocat est tordant tant il est à l'Ouest et inutile. On nage en plein délire et c'est ça qui est bon ! Si je devais faire une petite comparaison, je dirais que l'on est dans un univers à la Greg Garcia, le papa de My Name Is Earl et Raising Hope. C'est moins coloré -encore qu'avec Barry Sonnenfeld aux commandes, le pilote devrait être très soigné visuellement- mais l'esprit est à peu près le même : on est face à des personnages tous plus stupides les uns que les autres, grotesques, mais qui parviennent à devenir attachants presque comme par magie. 

   La série se déroule parallèlement dans deux principaux décors : l'entreprise où Helen travaillait, en compagnie de collègues étranges (celui qui était amoureux transi, celle qui lui en voulait à mort d'avoir monté récemment dans la hiérarchie...), et la prison pour femmes remplie elle aussi de personnages singuliers, caricaturaux forcément, mais drôles (la compagne de cellule, amoureuse  d'elle; la méchante badass qui fait régner la loi avec son gang et qui a pris Helen en grippe parce qu'elle a osé la défier...). Par moment, on ne peut s'empêcher de penser à un Orange is the new black déjanté (alors que l'excellente série de Netflix l'est aussi en quelque sorte mais on ne peut pas la réduire à cela). Et je n'ai pas encore parlé de l'héroïne plus en profondeur : le rôle va forcément aller à ravir à Jane Krakowski ! Elle a un côté ingénue sans en faire une débile, elle est un peu superficielle aussi mais pas trop, et elle est profondément optimiste. Les dialogues sont parfois un peu trop faibles à mon goût, mais l'actrice va forcément transcender tout ça grâce à son don comique. Elle devrait également parfaitement maîtriser la voix-off lorsque Helen écrit son journal intime en prison. Là pour le coup c'est vraiment bien écrit et drôle.

   Dead Boss est un remake qui fonctionne sur le papier, sans être hilarant, et qui bénéficie d'une solide distribution, a priori à la hauteur. J'espère que FOX lui trouvera une place dans sa grille déjà bien remplie. Mais entre elle et Fatrick, mon coeur balance...

18 mars 2014

Forever [Pilot Script]

20443686

FOREVER

Drama // 42 minutes 

44030376-bis

Ecrit et produit par Matthew Miller (Chuck, Las Vegas, 666 Park Avenue). Co-produit par Dan Lin (Lego 1 & 2, Sherlock Holmes 1,2,3). Pour ABC, Warner Bros. Television & Lin Pictures. 59 pages.

Le Dr Henry Morgan, un médecin légiste discret mais brillant, étudie la mort pour une raison bien précise : il est immortel. Depuis deux siècles, il parcourt le monde et cherche un remède à sa condition qu'il considère comme une malédiction, aidé par un son meilleur ami, un vieux chauffeur de taxi roublard. Après un accident de métro au cours duquel il a (encore) perdu la vie, il fait la rencontre de la détective Jo Martinez, une veuve au caractère bien trempé avec qui il ne va pas tarder à faire équipe pour résoudre d'épineuses affaires criminelles...

Avec Ioan Gruffudd (Les 4 Fantastiques, Titanic, Ringer), Alana de la Garza (New York Police Judiciaire, Los Angeles Police Judiciaire), Judd Hirsch (Damages, Taxi, Numb3rs, Independance Day), Joel David Moore (Avatar, Bones, Médium), Barbara Eve Harris (Prison Break, Les Experts), Donnie Keschawarz (Damages, 24, Les Soprano, Homeland)...

 

    Il y avait -et il y a toujours- Castle et Beckett, il y aura peut-être bientôt Morgan et Martinez. Avec Forever, ABC semble avoir trouvé le successeur de Castle, même si cette dernière a certainement encore quelques années supplémentaires à vivre. La série est en tout cas exactement dans le même esprit, avec cet équilibre parfait entre polar, comédie et romance, qui a également fait le succès de Bones. On a d'ailleurs droit ici aussi à des scènes de dissection bien dégueulasses que Brennan n'aurait pas reniées ! Et puis il y a cette dimension fantastique supplémentaire, suffisamment bien amenée pour paraître presque naturelle. A travers une voix-off, le héros explique sa malédiction et ce qui l'a amené jusqu'à New York. Les textes ont tendance à se répéter à la longue, martelant toujours les mêmes idées comme si le téléspectateur était stupide mais c'est ainsi que les pilotes de network fonctionnent, afin que celui qui arrive en cours de route puisse comprendre bien tout comme il faut ce qu'il découvre, et reste. Et quand on propose un programme de ce type, très grand public, c'est un mal nécessaire. Mais c'est dit avec suffisamment d'humour et de second degré pour faire sourire et se laisser porter.

   Le pilote est émaillé de quelques flashbacks plus ou moins longs, se déroulant à différentes époques -et plus particulièrement les années 50- qui nous dévoilent une petite partie du mystère qui entoure Henry Morgan. Ca m'a fait un peu penser à ceux de Vampire Diaries. Ou ceux du pilote d'Arrow. Prenez-le comme vous voulez, mais sous ma plume, c'est plutôt positif. Un peu plus et il s'appellait Harry Morgan notre héros dites, comme le papa de Dexter. Je viens juste de m'en rendre compte. Bref. La scène d'ouverture -un accident de métro- est plutôt marquante. Avec Warner Bros. aux commandes, on devrait avoir quelque chose de léché en plus et non des fonds verts de piétre qualité. Une bonne raison de se réjouir. Il y a ensuite un passage se déroulant à la fin du 19ème siècle, sur un navire en train de couler et notre héros se noyant au plus profond des eaux. Qu'est-ce qu'il l'a amené jusque là ? La réponse viendra certainement dans un futur épisode. Le pilote pose des bases et lance plein de boués, qui seront attrapées en temps et en heure. Bien entendu, Harry a perdu son grand amour, Abigail, il y a bien longtemps. Et il y a peu de chance que ce soit de mort naturelle. Une réponse nous est toutefois gracieusement donnée dans ce premier épisode, quant à la véritable identité de son meilleur ami, Abe. Et je dois dire que ça m'a beaucoup plu, d'autant que je ne l'avais pas du tout vu venir. C'est touchant. Au fil des pages, une petite mythologie se dessine et sur deux siècles, il y a des tas de choses à imaginer. Les scénaristes auront de quoi se renouveler. C'est une belle perspective. 

   Et puis il y a l'enquête du jour et tous les tics habituels des séries policières classiques qui vont avec. Je déteste ça donc j'ai soupiré lors de ces passages, fort heureusement peu nombreux. Je n'ai pas du tout aimé le dénouement d'ailleurs. Plus précisément les motivations du meurtrier. J'ai trouvé ça con, vraiment très con. Mais je me fais la même réflexion à chaque fois que je tombe sur un Esprits Criminels ou autres alors ce n'est pas vraiment un indice sur ce que Forever a dans le ventre de ce point de vue. On va dire qu'il n'y a rien de nouveau. On retrouve un peu de Sherlock Holmes / Elementary chez Henry Morgan dans le sens où il fait des déductions incroyables avec rien, sous prétexte que sa longue expérience de vie fait qu'il sait repérer les signes. Vous pouvez être sûr que si je vivais deux siècles, je serai toujours aussi nul au jeu de devinettes ! Le concept a ses limites. C'est un peu ridicule. Mais bon Casle qui comprend tout parce qu'il a écrit trois romans policiers dans sa vie, c'est pas tellement plus crédible. Pourquoi je cherche à défendre Forever au bout du compte ? Parce que je pense qu'elle a vraiment le potentiel de fonctionner, de plaire et de vivre longtemps, très longtemps. Mais peut-être pas éternellement quand même ! Je ne vous ai pas encore touché un mot sur la complicité entre Henry et Jo, mais elle est évidente, attendue, tout ce qu'il y a de vu et revu. Mais ça plaît toujours, non ? Le parallèle intéressant -sans être d'une incroyable finesse on en conviendra tous- c'est d'opposer un immortel à une veuve. Ils ont deux expériences très différentes de la mort et, au fond, il n'y a que lui qui peut la soigner de son infinie tristesse : il ne mourra jamais. Enfin, sachez que si Jo ignore tout de son "don", il y a quelqu'un quelque part qui sait tout et qui le harcèle anonymement pour le lui faire savoir. Quelqu'un qui clame aussi être immortel mais qui reconnaît être mauvais. On l'a notre fil rouge !

   Forever possède les défauts et les qualités du genre auquel elle appartient, la série policière. Mais grâce à son héros immortel qui a vécu mille et une vies, elle a le potentiel de raconter beaucoup d'histoires dans des ambiances très différentes, d'être plusieurs séries dans la même série. On peut déjà s'imaginer des épisodes spéciaux, d'autres chargés en réponses mythologiques (du côté des fins de saisons), même si l'ensemble sera certainement assez classique, répondant à une formule bien rodée. Le nouveau Castle, c'est lui !

17 mars 2014

How I Met Your Dad [Pilot Script]

20443690 (1)

BTS Group Cast Photo_FULL

HOW I MET YOUR DAD

Comédie (hybride) // 22 minutes

44030376-bis

Ecrit par Craig Thomas & Carter Bays (How I Met Your Mother, The Goodwin Games) & Emily Spivey (Up All Night, Saturday Night Live). Réalisé par Pamela Fryman (How I Met Your Mother, Frasier). Pour CBS, 20th Century FOX Television, Bays-Thomas Productions. 48 pages.

Sally se remémore ses jeunes années, lorsqu'elle était déjà une divorcée, de nouveau célibataire. Elle raconte à ses enfants avec nostalgie et un sens extrême de la précision ses moments d'égarements et de troubles, ses rencontres et sa recherche effrénée du Grand Amour, ainsi que les facéties de sa bande d'amis...

Avec Greta Gerwig (Frances Ha, Greenberg, Sex Friends), Drew Tarver, Krysta Rodriguez (Smash), Nick d'Agosto (Masters Of Sex, Heroes), Andrew Santino (Mixology)...

 

MAJ !

   "And that Kid is the story of How I met your Uncle Frank" ! Ils l'ont fait ! Alors que le tournage du pilote de How I Met Your Dad à New York est imminent, CBS, la production et les scénaristes ont finalement décidé de ne pas faire de Frank le père des enfants de Sally. Très modestement, je pense qu'ils ont lu mon cri de désespoir. Ce n'est plus lui le "dad", mais l'oncle, comme Robin était annoncée comme la tante des enfants de Ted dès le pilote de How I Met Your Mother. Et c'est mille fois mieux comme ça, même si l'on aurait préféré qu'ils trouvent un twist plus novateur. Du coup, je change le nombre d'étoiles : elles passent de 2 à 2,5.

   Le casting est désormais au complet. Je suis déçu par le choix de Krysta Rodriguez pour le rôle de Juliet, étant donné que je détestais son personnage dans Smash, mais on va lui donner le bénéfice du doute. Andrew Santino n'est vraiment pas le meilleur élement de Mixology, mais dans un rôle totalement opposé ici, pourquoi pas ? Et j'ai par contre un gros faible pour Nick d'Agosto, charmant et excellent dans Masters Of Sex (dont il ne sera plus que récurrent en saison 2 malheureusement). Je me trompe peut-être mais j'ai l'impression que ce spin-off est sur la bonne voie, qu'il verra le jour. Et je suis vraiment curieux de le découvrir. Il est possible qu'il soit réussi. Oui oui !

-----------

   Le voilà, le spin-off de How I Met Your Mother. Inévitable après le succès de la série mère, toujours au top dans les audiences au bout de neuf ans. On a souvent reproché à CBS de trop tirer sur la corde, et il est indéniable que les dernières saisons de la sitcom étaient bien moins bonnes que les premières. Elle s'est d'ailleurs transformée peu à peu en dramédie, ses moments d'émotion devenant plus forts que ses moments de délire. Mais force est de constater qu'on est resté jusqu'au bout malgré ses hauts et ses nombreux bas. On quittera la petite bande le 31 mars prochain avec soulagement mais tristesse et nostalgie aussi. Elle a su en partie combler l'absence de Friends. Rien que pour ça, elle a bien du mérite. L'idée même de nous relancer dans une aventure qui pourrait éventuellement durer à nouveau une petite dizaine d'années nous effraie forcément. On est même assez nombreux à la rejeter totalement. Mais on sait aussi très bien que l'on répondra présent à la rentrée pour découvrir How I Met Your Dad si elle est bel et bien commandée. Ne serait-ce que par curiosité. Bref, CBS aurait bien tort de s'en priver...

   Point de lien quelconque avec How I Met Your Mother dans How I Met Your Dad. Non, les enfants de Ted n'apparaissent pas, pas de clin d'oeil non plus à la petite bande. Et même le MacLaren ne semble pas au rendez-vous. Parmi les principaux décors, il y a bien un bar. Mais il ne porte pas de nom dans le script. Peut-être que ça changera. C'est presque à se demander pourquoi ça se passe aussi à New York. Tant qu'à faire, ils auraient pu choisir une autre ville. Au bout du compte, parler de spin-off est presque une erreur. Le même concept est en tout cas décliné. Et encore. Pas tout à fait. Mais j'y reviendrai plus tard, kids. Comme on pouvait s'y attendre, le pilote commence donc sur un plan de New York la nuit puis la voix de la narratrice annonce : "Kids, this is the story of how I met your dad. The story starts in 2014, when I was 27 years old (...)". On découvre au passage qu'elle est devenue une cuisinière surbookée, respectée, renommée, médaillée, même consacrée "Woman of the year". Tout l'inverse de ce qu'elle est à 27 ans : une fille perdue, bordélique, excentrique. On se prend assez rapidement de sympathie pour elle. Peut-être parce que j'ai eu le sentiment que cette héroïne se rapprochait un peu de Robin Scherbatzky quelque part. Plutôt malin de la part des créateurs, ils doivent bien savoir que c'est elle la chouchoute du public. C'est elle qui nous manquera le plus. Ah... Cobie Smulders... Cela dit, en courtisant et en réussisant à avoir Greta Gerwig pour le rôle de Sally, ils ont au moins réussi leur pari de miser sur une actrice peu connue par le grand public mais au potentiel énorme. Tous ceux qui l'ont vue dans un de ses films le savent : cette fille vaut de l'or ! Bref, mes réserves concernant la sitcom ne viennent pas tellement de son héroïne.

   On prend plaisir à suivre ses premières tribulations qui consistent en grande partie à réaliser que son mariage est un gros raté, que son mari, lui-même, sans être un gros raté n'est vraiment pas fait pour elle. Au sujet de celui-ci, prénommé Gavin, on ne comprend pas bien s'il fait partie du casting régulier de la série ou s'il reviendra juste de temps en temps. Je penche pour la deuxième solution. L'épisode fonctionne comme du HIMYM classique : de courts flashbacks dans tous les sens, sur l'enfance, sur l'adolescence ou le très récent passé de Sally; une ribambelle de photos dévoilant une soirée mémorable de Sally et sa meilleure amie, Juliet... Tout ces petits trucs auxquels on est habitués maintenant. Rien de nouveau à l'horizon du point de vue de la narration et de la structure. Personne ne s'attendait à une quelconque révolution de toute façon. Mais là où, pour moi, une grosse grosse erreur est commise, et elle a certainement dû soulever beaucoup de débats chez les scénaristes, chez CBS aussi je suppose : l'identité du fameux "Dad" nous est révélée en guise de cliffhanger. Oui, vous avez bien lu. En fait, dans ce premier épisode, Juliet tient absolument à ce que Sally couche avec un homme le justifiant ainsi : "Breakups are like kidnappings: The first forty eight hours are crucial. You gotta blow up the bridge behind you! And the only way to do it is by doing it...with a dude. Fast. Nail it and bail it". Elle lui présente donc un informaticien super geek qu'elle vient de relooker -parce que sa passion, c'est la mode- et ils ne couchent évidemment pas ensemble parce que ça ne se passe pas très bien; elle lui demande qu'ils restent amis et il intègre ainsi la bande... et la narratrice nous annonce au final en 2044 que le père de ses enfants, en fait, c'est lui ! Voilà, voilà. Donc la réponse à "How I Met Your Dad" est donnée dans le pilote ! A quoi bon en faire toute une série alors ? Je ne comprends pas le pourquoi du comment de ce choix. J'ai même relu plusieurs fois pour être bien sûr que j'avais tout compris. Mais oui, je vous le confirme. C'est très clair ! D'autant qu'il est précisé que les enfants ressemblent vaguement à Frank, le fameux "Dad". Hum. Seule explication possible : ils voulaient prendre le contrepied de la fin du pilote de HIMYM où l'on apprend que Robin n'est PAS la mère des enfants de Ted. Mouais.

   Bon. Au-delà de ça, j'ai pris plutôt plaisir à lire ce script parce que le reste fonctionne. La mécanique est super bien huilée et les personnages sont immédiatement sympathiques et changent pas mal de nos chers Barney, Lily, Marshall... Laissez-moi vous les présenter plus en détails. Nous avons donc Frank, je ne reviendrais pas là-dessus. Je n'en suis pas très fan. Mais aussi Juliet. Dans la première scène où on la découvre, elle est déguisée en Crystal Carrington de Dynasty. Elle vient de signer un contrat pour un site internet qui va révolutionner le monde, selon la narratrice. On ne sait pas bien si elle est sérieuse quand elle dit ça. Et s'il fallait vraiment faire une comparaison, alors oui, Juliet est la Barney de HIMYD. Elle est délurée, elle ne pense qu'à faire la fête le jour et surtout la nuit, elle boit comme un trou, elle enchaîne les mecs... et elle a définitivement les meilleures répliques de ce pilote ! Côté casting, j'imagine très bien Becki Newton dans le rôle. Puisqu'elle a déjà bossé à deux reprises avec les créateurs, ce ne serait pas super étonnant ! C'est en tout cas comme ça que je me la suis représentée en lisant. Puis il y a deux autres personnages masculins... qui forment un couple ! Le premier, Danny, est le frère de Sally. Il est très sérieux, coincé même, il a 120 ans dans sa tête, il est obsédé par la propreté. Bref, il vit mal l'arrivée de sa soeur chez lui le temps qu'elle trouve un appartement. Et un job. Elle est tout son contraire ! L'objectif va donc être de le dévergonder. Son mari, Todd, est beaucoup plus chaleureux, vivant, facétieux et il était le meilleur pote de Sally à la fac. C'est elle qui les a fait se rencontrer et, curieusement, ça a marché. Ils sont sur le point d'accueillir un petit bébé dans leur foyer. SPOILER ALERT! La maman se rétracte au dernier moment et le garde pour elle. Moment d'émotion à la clé. Qui ne fonctionnera probablement pas trop puisque ça arrive trop tôt, avant que l'on soit vraiment attachés à eux. Ils auraient dû attendre quelques épisodes à mon avis. Les dynamiques des duos de personnages sont efficaces (Sally et Juliet / Sally et Todd / Sally et Danny / Danny et Todd), impossible en revanche de se prononcer sur la dynamique de groupe étant donné qu'ils ne sont tous ensemble qu'à la toute fin ! Et de toute façon, l'alchimie entre les acteurs y sera pour beaucoup dans la réussite ou non de l'entreprise, comme toujours avec les sitcoms. Reste à voir ce qu'ils vont faire de Frank. Rappelons que Robin, au début, était aussi une pièce rapportée.

   How I Met Your Dad débute avec un poids immense sur les épaules, un héritage lourd à porter à bien des égards, et s'en tire finalement plutôt pas mal sur ce seul pilote. Le groupe constitué est différent et prometteur. Trop tôt pour dire qu'il est attachant, mais on a franchement envie de les suivre. Sally est une héroïne de prime abord plus attirante que Ted, mais pas nécessairement plus intéressante en revanche. Définitivement, ce spin-off est plus girly, plus gay-friendly aussi, et j'ai comme le sentiment qu'une partie du public de HIMYM ne va pas s'y retrouver. Mais il fallait bien se démarquer de l'originale d'une manière ou d'une autre. Reste cet énorme problème de la quête du père, immédiatement ruinée. LA mauvaise idée qui risque bien de tout faire capoter...

16 mars 2014

Tin Man [Pilot Script]

20443688 (2)

TIN MAN

Drama // 42 minutes

44030376-bis

Ecrit par Ehren Krugen (Scream 3, The Ring 1 & 2, Transformers 2,3,4,5). Produit par John Glenn (L'oeil du mal). Réalisé par D.J. Caruso (Paranoïak, Numéro Quatre). Pour NBC, Universal Television & John Glenn Entertainment. 55 pages.

Dans un futur proche où les robots sont partout dans la société à différents postes, l'un d'entre eux, Adam Sentry, le premier prototype d'une génération plus vraie que nature, est accusé du meurtre de son créateur, Charles Vale. Une avocate commise d'office -humaine- se charge de sa défense à sa demande. Une conspiration semble être marche. Les robots seraient-ils en train de se révolter contre l'humanité ?

Avec Patrick Heusinger (Gossip Girl, Royal Pains), Kristen Connolly (La cabane dans les bois, House Of Cards), Vondie Curtis-Hall (Roméo+Juliette, Chicago Hope), Tim Chiou, Shaun Toub (Homeland), Kathleen York (Desperate Housewives, The Client List), Kara Killmer... 

 

    On a cru l'an passé la mode des robots enclenchée, mais aucun projet tournant autour du sujet n'est passé à la vitesse supérieure à l'exception d'Almost Human, un semi-échec (que j'avais plus ou moins prédis dans ma critique du pilote) qui a préféré privilégier le procédural à la mythologie, au grand dam de ceux, comme moi, qui espéraient un nouveau Fringe. Pendant ce temps-là, très bizarrement, aucune version US de la suédoise Real Humans n'est -officiellement- en développement. Pourtant, son petit côté Desperate Housewives aurait dû séduire les Américains ! Pour la saison 2014/2015, il n'y a à nouveau qu'un seul projet dans cet esprit -en dehors d'Extant, attendue sur CBS cet été (la review)- Tin Man pour NBC. Ses chances d'être commandée en série me paraissent assez fines. La série s'annonce coûteuse et pas hyper grand public. Mais elle a ce que Almost Human n'avait pas : une mythologie, la promesse de feuilletonnant et un aspect procédural très léger. Le grand luxe.

   L'univers dans lequel Tin Man nous plonge n'est pas si différent du nôtre, à l'exception de ces lignées de robots qui sont partout et qui jouent un véritable rôle dans la société, tel des esclaves non-humains. Il y a ceux, comme le héros, qui nous ressemblent à s'y méprendre, ce qui va provoquer quelques couacs en début de pilote. Les policiers ignorant qu'Adam est un robot, ils le traitent juridiquement comme un citoyen. Quand ils découvrent qu'il a une jauge de batterie clignotante sous sa chemise, les ennuies commencent pour tout le monde. A-t-il droit à un procès ? Si oui, en quel honneur ? La loi n'a évidemment rien prévu pour ça puisque jamais un robot n'aurait dû tuer qui que ce soit. Cela soulève de questions éthiques intéressantes, à mettre en parallèle avec le passé -quand les noirs n'avaient pas le droit de vote par exemple, ni aucun autre droit d'ailleurs- mais aussi le présent et un probable futur. Ce qui se déroule ici semble en effet crédible, même si on en est encore loin. Il y a d'autres types de robots : les "True Companions", des jeunes femmes qui n'ont aucun autre but que de donner du plaisir à leur employeur -des putes inépuisables quoi, tant que vous rechargez leur batterie- les "Ultra Legals", des mi-secrétaires mi-avocats qui gérent toute la paperasse des tribunaux grâce aux codes civils intégrés dans leur intelligence artificielle, les "Blue Collars", la première génération de robots qui a vieilli et qui sert maintenant de coursiers, routiers... ou encore les "Fridays", des cyborgs au visage humain dont la fonction n'est pas précisée, et les "Spiders", des serviteurs multi-tâches. Le scénariste a ainsi imaginé un univers riche qui ne demande qu'à être exploité.

   Le défaut du pilote, c'est qu'il ne donne vraiment pas d'idée sur ce à quoi vont ressembler les épisodes suivants. Pire que cela, il ne donne pas le sentiment que la série a possiblement 4 ou 5 saisons sous le capot. En dehors des deux personnages principaux, on dirait que tous les autres ne sont que de passage. Sur le long terme, si les scénaristes doivent se débrouiller avec eux, ça va être compliqué. Les deux flics n'ont pas grand chose à faire ici, quoique l'un des deux est au centre de la scène d'ouverture et au centre de la scène de fermeture, un pseudo cliffhanger qui rate ses effets. Pourquoi ? On a un peu de mal à le comprendre à ce stade. L'ennemi étant invisible dans ce pilote, il y a au moins l'envie de connaître son identité qui pourrait pousser le téléspectateur à revenir mais le scénariste ménage un peu trop ses effets à mon goût. Il donne trop peu. Au final, on sent vaguement qu'un truc énorme se prépare. On aurait préféré en avoir le coeur net.

   Tin Man coûterait sans doute trop cher pour une chaîne comme SyFy, mais c'est pourtant là-bas qu'elle semble davantage avoir sa place. Ce pilote est intriguant, intelligent, relativement efficace en tant qu'unité, mais il donne pas l'impression d'être la première pièce d'une grande oeuvre. Tout au plus le bon premier épisode d'une mini-série qui en compterait six.

14 mars 2014

Lifesaver [Pilot Script]

20443688 (2)

LIFESAVER

Comédie (multi-caméra) // 22 minutes

44030375_p

Ecrit par Wil Calhoun (Ce que j'aime chez toi, Whitney). Produit par Peter Traugott (Samantha Who?, Do No Harm). Pour NBC, TBD Entertainment & Universal Television. Pour 55 pages. 

 Un médecin malade se fait sauver la vie par un cousin lointain, qu'il n'avait jamais rencontré auparavant. Celui-ci accepte généreusement de lui donner un rein. Il ne lui demande rien en contrepartie, mais il va très vite se révéler envahissant et embarrassant. Et il est désormais impossible de le mettre à la porte...

Avec Christian Borle (Smash), Jonathan Ryland (The Syndicate), Linsday Price (Beverly Hills, Lipstick Jungle), Harriet Sansom Harris (Desperate Housewives), Chris Butler (The Good Wife)...

 

   Je suis confus. Je ne comprends pas. Ai-je perdu tout sens de l’humour ? Comment se fait-il que ce script qui ne m’a strictement pas fait rire une seule fois et vaguement fait sourire deux ou trois fois ait pu obtenir une commande de pilote de la part de NBC ? On sait la chaîne désespérée coté comédie mais de là à prendre tout et n'importe quoi... Le scénariste et le producteur les ont menacés, le couteau sous la gorge ? Je ne vois que ça.

   Rien qu'en lisant le pitch, on comprend que l'on n'a pas affaire à un chef d'oeuvre. Le point de départ est extrêmement limité et n'est qu'un prétexte à réunir un "Odd Couple" (expression consacrée, liée à la sitcom culte du même nom dont Matthew Perry prépare un remake pour CBS) soit deux personnages totalement opposés que le destin a mis sur le même chemin. Un bon exemple récent, c'est 2 Broke Girls. Et ça marche du tonnerre ! Je ne vois pas comment Lifesaver pourrait fonctionner. Et vu la pauvreté de la distribution assemblée par NBC, rien ne semble pouvoir la sauver. J'ai rien contre Christian Borle. C'est un bon acteur. Mais il ne transpire pas le génie comique, il n'a pas un charisme de dingue, il ne peut même pas se rattraper sur le physique et pardon de dire ça : il est gay et ça se voit ! Alors peut-être qu'il exagérait le trait dans Smash. Mais là, je le vois mal se faire passer pour un hétéro en restant crédible. Avec Linsday Price en plus ? Elle va ressembler à une BFF, c'est tout. Il est encore tant de faire des modifs dans le scénario remarque ! Le seul truc cool, c'est Harriet Sansom Harris dans le rôle de la mère du héros. Vous la connaissez, c'est l'inénarrable et machiavélique Felicia Tilman de Desperate ! Elle peut amplement faire le job et relever le niveau. De là à faire des miracles, non. Impossible. Je n'ai pas d'avis sur Jonathan Ryland, l'autre moitié du "couple étrange", mais son personnage est INSUPPORTABLE. Il dit de la merde, il fait de la merde, il est lourd de chez lourd et pas amusant un seul instant ! Attachant ? Même pas ! Et comme il a en face de lui un mec hyper coincé tout aussi agaçant mais dans un autre style, il y a comme un choc de la lourdeur qui rend le pilote totalement indigeste. Il y a tout un gag autour d'une voiture qu'il leur faut chercher à la fourrière parce qu'une montre de très grande valeur sentimentale y est cachée. Sérieusement ? Ca c'est l'intrigue d'un mauvais épisode perdu quelque part au cours d'une saison moyenne. C'est pas l'intrigue d'un pilote ! Enfin bref, tout ou presque est à jeter.

   Lifesaver ? Sauve qui peut ! Je ne veux plus jamais entendre parler de ce pilote. 

13 mars 2014

Empire [Pilot Script]

20443694 (1)

EMPIRE

Drama // 42 minutes

44030377

Ecrit, produit et réalisé par Lee Daniels (Precious, Paperboy, Le Majordome). Co-créé et co-produit par Danny Strong (Game Change, Le Majordome, Hunger Games : la révolte). Co-produit par Timbaland. Pour FOX, 20th Century FOX Television & Imagine Television. 64 pages.

Lucious Lyon, ancienne star du hip-hop, est devenu en l'espace d'une vingtaine d'années l'un des plus riches producteurs de disques Américains. Atteint d'une grave maladie, ses jours sont comptés. Il ne lui reste donc plus beaucoup de temps pour désigner son successeur parmi ses trois fils. Deux sont des artistes débutants, très différents mais soudés, tandis que le troisième est un homme d'affaire prêt à tout pour obtenir la position qu'il croit lui revenir de droit. Alors que la famille est sur le point de se déchirer, Cookie, la matriarche, en prison depuis 20 ans, retourne parmi les siens et sème encore un peu plus le touble. Elle a des comptes à régler et une vengeance à assouvir...

Avec Terrence Howard (Iron Man, Prisoners, Los Angeles Police Judiciaire), Taraji P. Henson (Person Of Interest, Boston Justice), Jussie Smollett, Bryshere Y. Gray, Trai Byer (90210), Malik Yoba (Rasta Rockett, Alphas), Kaitlin Doubleday (Cavemen), Grace Gealey et la participation de Gabourey Sidibé (Precious, The Big C).

 

   La télévision ne sait plus comment réinventer le soap. Et ça se comprend : le meilleur a déjà été fait, de Dynastie à Dallas en passant par Côte Ouest et Melrose Place. L'an dernier, NBC misait sur le classique mais prometteur Hatfields & McCoys, qui n'a pas été commandé en série. ABC tentait Venice, un sous Newport Beach déjà vu all over again. Pas de commande en série non plus. Pendant ce temps-là, Revenge essaye d'être un bon soap depuis trois ans mais n'y parvient pas, Nashville se soapise toujours un peu plus avec une relative aisance et Dallas, la nouvelle version, est bien loin devant ses concurrentes, éternelle. Les networks n'abandonnent pas l'idée de trouver LE bon projet. On a déjà parlé de Sea Of Fire chez ABC, de Salvation chez NBC, deux belles propositions, et voici Empire, qui se débrouille très bien et avec encore plus d'originalité que les deux autres. Si les trois venaient à être validés, on pourrait parler d'une tentative de renaissance du genre et ça ferait du bien...

   La première originalité évidente d'Empire, c'est qu'elle s'attaque à un univers peu visité à la télévision : celui du hip-hop. Starz va tenter le coup avec Power, produit par 50 Cent, mais il ne s'agit pas d'un soap à proprement parlé. Là, on est en plein dedans, avec les ingrédients habituels : des coups bas, des trahisons, des vengeances, du chantage, du sexe, du meurtre, le tout en famille, parce que c'est toujours plus rigolo comme ça. Et le monde de la musique n'est pas qu'un prétexte, une toile de fond. Il fait partie intégrante de la série. Des numéros musicaux sont d'ailleurs prévus (trois environ dans ce pilote), assurés côté production par l'équipe de Timbaland (un peu has-been mais néanmoins experte). Différentes problématiques sont abordées, comme la difficulté d'être riche ET noir dans ce pays où ce n'est pas la norme, d'être rappeur ET gay dans un milieu encore plus homophobe que n'importe quel autre, d'être une ancienne gloire qui tente de rester dans le coup, d'être un débutant avec un nom célèbre mais qui doit quand même faire ses preuves comme n'importe quel autre, de faire partie d'une famille d'artiste sans en être un soi-même... Ce pilote fourmille de pistes intéressantes pour la suite et va au-delà du simple guilty-pleasure qui consiste à empiler les rebondissements. Empire aurait pu naître sur FX au fond, elle y aurait eu sa place. Elle dégage une grosse énergie masculine -hip hop oblige- elle s'appuie sur peu de personnages féminins mais celles qui sont là sont bien là : elles sont fortes et elles savent exactement comment se faire entendre, sans forcément utiliser leurs charmes pour cela. Et puis il y a quand même du sexe pas très network-friendly, l'un des frères ayant recours aux services d'une prostituée aux seins énormes, avec qui il converse tout en lui suçant les têtons. Pendant ce temps, elle lui carresse la tête en lui demandant : "Tell me I’m your mama!". C'est weird.

    Le personnage du père est absolument détestable, et de plus en plus au fur et à mesure. Il manipule tout le monde sans scrupules, c'est lui qui a fait envoyer sa femme en prison par exemple. Mais c'est aussi un meurtrier : il a tué par le passé et il tue dans ce pilote à nouveau. La mère est absolument géniale. Chacune de ses scènes est jouissive. Elle a un humour décapant. Elle a aussi quelques séquences très émouvantes. Les trois frères sont quant à eux suffisamment différents pour qu'on ne les confonde pas  mais c'est Jamal, le plus jeune, qui sort indéniablement du lot et qui a le plus de temps d'antenne. C'est lui qui est gay, en couple, et c'est un petit génie de la musique. Le seul frein pour que sa carrière décolle, c'est son père. Lui préfère miser sur son autre frère, Hakeem, qui est hétéro, pas aussi talentueux mais qui se débrouille bien. Papa Lucious est homophobe de chez homophobe et interdit à son fils de faire un coming-out public. Il y a deux scènes de flashback lorsque Jamal était enfant qui sont absolument bouleversantes et tout à fait horribles à la fois. Le troisième frère est à peu près aussi mauvais que son père mais il est en cours d'apprentissage. Sa femme, une pimbêche aux dents très longues, promet d'être LA bitch que l'on va adorer détester. Je suis déçu par le rôle réservé à Gabourey Sidibé. Elle joue l'assistante de Lucious. Elle est certes amusante mais elle a quatre lignes de dialogue dans deux scènes de 20 secondes... Au bout du compte, le seul truc qui m'a posé problème dans ce pilote, c'est le "language afro-américain" qui sonne toujours un peu faux, en tout cas à l'écrit, à coup de "yo", "nigga", "brotha", "bro", "bitch" à chaque fin de phrase. C'est cliché mais c'est en même temps une réalité. Un faux problème donc je suppose. 

   Empire promet d'être un beau soap, efficace ET intelligent. Un Nashville du hip-hop en quelques sortes avec un point de départ un peu plus fort. Trop segmentant pour devenir un hit, sans doute, mais de trop bonne facture pour être ignoré, surtout vu les forces en puissance : deux des scénaristes/réalisateurs les plus en vus du moment !

11 mars 2014

Galavant [Pilot Script]

 

20443686

 

GALAVANT

Comédie (single-camera) // 22 minutes

44030376-bis

Ecrit et produit par Dan Fogelman (The Neighbors, Cars, Raiponce, Crazy, Stupid, Love) & Alan Menken ( La petite sirène, Aladdin, La Belle et la bête, Il était une fois…). Pour ABC, ABC Studios & Rhode Island Avenue Productions. 28 pages.

Le Prince Galavant, héros des contes de fées toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin, est en guerre contre l'affreux Roi Richard qui lui a volé l'amour de sa vie, la belle Madalena. Pour la retrouver et réconquérir son coeur, il doit traverser les royaumes, les montagnes et les forêts, combattre des dragons, déjouer les pièges de son ennemi juré.. et chanter !

Avec Joshua Sasse (Rogue), Timothy Omundson (Psych, Amy), Vinnie Jones (Snatch, X-Men l’affrontement final), Mallory Jansen, Karen David, Luke Youngblood (Community), Ben Presley

 

   "Think “The Princess Bride” meets “Monty Python” meets classic Disney". Voilà comment le talentueux et facétieux scénariste Dan Folgelman, déjà heureux papa des excellents Neighbors d'ABC, présente en début de script son Galavant. Un projet unique en son genre, tellement unique qu'il est impossible d'être assuré que tout ce qui semble si prometteur sur la papier ne va pas tourner à la catastrophe à l'écran. Ce n'est pas la première fois qu'une oeuvre tente de parodier les contes de fées et ce ne serait pas la première fois que ça se transformerait en plantade totale. Mais la difficulté principale ne réside même pas là. Non, c'est que ce soit sous le format d'une série et qui plus est musicale qui est culotté ! Seul ABC, qui appartient à Disney rappelons-le, pouvait se le permettre. Mais c'est en même temps curieux d'avoir à l'antenne à la fois Once Upon A Time, qui joue sur les codes et qui mélange les oeuvres, et Galavant qui les tourne à la dérision. C'est comme si la deuxième se moquait de la première en fait ! 

   Afin de mettre toutes les chances de son côté, le créateur s'est adjoint les services du mythique Alan Menken, huit fois oscarisé pour son travail sur les bandes originales de nombreux dessins-animés, pour la direction musicale du show. Autant dire que les morceaux créés pour l'occasion ne devraient pas être dégueulasses. Le script ne contient pas les paroles, mais simplement les notes d'intention de l'auteur en quelques rimes. ABC a elle-même choisi de mettre les petits plats dans les grands en tournant le pilote dans des studios londoniens, profitant d'une taxe offerte par la ville. On ne devrait malheureusement pas échappé aux fonds verts chers à ABC Studios, mais de nombreuses scènes seront tout de même tournées en extérieur.  Bref, je tourne autour du pot car au fond je n'ai pas grand chose à dire. Est-ce que c'est drôle ? Oui. Globalement. Il y a un peu trop de flashbacks et de flashfowards à mon goût, une manière de compliquer artificiellement une histoire que l'on connaît déjà par coeur. Le plaisir ne réside de toute façon pas dans les intrigues, clichées à mort pour la bonne cause, mais dans les dialogues, les chansons et, je suppose, les performances des acteurs qui se doivent d'être excellents en tout. On leur demande beaucoup. Et puis ce script est super séduisant aussi grâce aux descriptions que le scénariste fait au lecteur, tous les petits à côté, les traits d'humour, qui n'auront malheureusement pas de retranscription à l'écran. Du type : pour présenter le personnage d'Isabella, il écrit "Think Jennifer Lawrence. Sure we can get her!" ou concernant l'arrivée fracassante du héros "And not only can Galavant defeat half an army by himself... he can SING while doing it! Here goes our opening song".

   Galavant pourrait tout aussi bien être une daube infâme qu'un petit chef d'oeuvre de comédie. C'est du 50/50. Mais vu les forces en action, l'optimisme est de mise. Reste à savoir si ABC voudra prendre le risque de la commander et surtout trouvera quoi en faire, où la placer dans sa grille... 

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Des News En Séries, Le Blog
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 2 497 754
Derniers commentaires
Archives
Publicité