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Des News En Séries, Le Blog
30 mars 2013

The Hundred / The 100 [Pilot Script]

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THE HUNDRED / THE 100

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Jason Rothenberg. Adapté du roman de Kass Morgan. Pour Warner Bros. Television, Alloy Entertainment & The CW. 61 pages.

Après une apocalypse causée par l'Homme lors d'une troisième Guerre Mondiale, les 318 survivants recensés se réfugient dans des stations spatiales et parviennent à y vivre et à se reproduire, atteignant le nombre de 4000. Mais 97 ans plus tard, le vaisseau mère, The Ark, est en piteux état. Une centaine de jeunes délinquants emprisonnés au fil des années pour des crimes ou des trahisons sont choisis comme cobayes par les autorités pour redescendre sur Terre et tester les chances de survie. Dès leur arrivée, ils découvrent un nouveau monde dangereux mais fascinant...


Avec Eliza Taylor (Neighbours), Eli Goree (Emily Owens, MD), Thomas McDonnell (Suburgatory), Henry Ian Cusick (Lost, Scandal), Paige Turco (Damages, Person Of Interest), Isaiah Washington (Grey's Anatomy), Bob Morley (Neighbours, Home & Away), Kelly Hu (Arrow, Vampire Diaries), Marie Avgeropoulos (Cult, The Inbetweeners US)...

 

   Cette année, je le répéte : la CW ne se fiche vraiment pas de nous. L'ère Dawn Ostroff est loin. Jamais l'ancienne présidente du network n'aurait commandé un pilote comme celui de The Hundred. Jamais ! Mark Pedowitz, son remplaçant, est bien plus ambitieux, ce qu'il a tenté de prouver cette saison avec Arrow et Cult. On va dire que la mission est à moitié remplie.  Entre The Selection, Reign, Oxygen et The Tomorrow People, qui ont tous des atouts indéniables -mais aussi quelques défauts plus ou moins grands- et dans des styles différents, les décisions finales risquent d'être difficiles à prendre, surtout si l'on considère que le spin-off de Vampire Diaries, The Originals, est quasi-certain de faire partie de la grille de rentrée. Il ne restera donc probabement que trois places... Une chose est sûre : après avoir lu le script de The Hundred, c'est sans aucun doute celui que j'ai le plus envie de voir se matérialiser en série. Mais c'est aussi le plus ambitieux et donc, à première vue, celui qui coûtera le plus cher. Autant dire que ce n'est pas gagné !

   Je ne sais pas si mon synopsis rend tout à fait justice au pilote. Sans doute pas. La notion d'aventure qui se dessine dans la dernière ligne est très importante. C'est précisément son plus gros point fort. Mais la détailler serait aussi vous priver de quelques surprises savoureuses. Peut-être que je ne devrais pas dire ça, ça va tout de suite mettre la barre trop haut, mais je le fais quand même : toutes proportions gardées, j'ai parfois pensé à Lost en lisant ce script. Il faut dire qu'on parle ici d'un groupe de "survivants" pas vraiment soudés, qui se crashent -non pas en avion mais en navette...- au beau milieu d'un endroit où la nature est hostile, où les menaces sont nombreuses et où il règne une atmosphère étrange... Il y a quelques moments de grâce aussi. Ceux où ces jeunes gens contemplent une nature qu'ils n'avaient connu jusqu'ici qu'en dessins ou en photos. Leur première averse de pluie. Leur premier bain dans une rivière... disons peu accueillante. Et puis cette nuit étoilée, où les arbres et les plantes se mettent à scintiller. Pour ceux qui l'ont vu, ça ressemble à une scène du film L'Odyssée de Pi, lorsque le héros se réveille sur une île qui brille de mille feux. Bien sûr, ici, le rendu ne sera pas le même. Je suis d'ailleurs un peu inquiet quand à la réalisation. Elle a été confiée à celui qui a commis le -pas si mauvais- pilote d'Emily Owens, MD. C'est quand même un tout autre univers. Et puis surtout, le tournage se déroule à Vancouver. Ce qui veut dire beaucoup de fonds verts. Pour les scènes -assez nombreuses- se déroulant sur The Ark, je comprends. Mais pour les séquences d'extérieur, si on a une forêt à la Once Upon A Time, donc jolie mais sans sentiment d'espace, d'immensité, ça va gâcher l'esprit du script, qui a quelque chose d'épique, d'impressionnant. Hawaii aurait mieux convenu...

   Parmi les autres bonnes nouvelles que j'ai à vous apporter : The Hundred évite de trop accentuer l'aspect romantique inhérent à tout projet développé par la CW ! Il y a évidemment quelques approches amoureuses, mais ça reste léger. Attention, je n'ai pas dit subtil... Concernant les personnages, on évite les trop grosses caricatures de manière générale. L'héroïne est... comme celles de The Selection, The Tomorrow People, Reign et Oxygen : jolie, curieuse, intelligente, brave, touchante... le package complet. Seules les interprètes peuvent permettre de faire la différence. A la place de la CW, j'aurais casté Aimee Teegarden dans tous les pilotes. Mais bon... On a aussi la mère courage, finalement pas si courante dans les shows de la chaîne. La mère est souvent morte, dépassée par les événements, trop égoïste ou inexistante. Ici, elle a un rôle important à jouer et elle est aimante, dévouée, obstinée. Les vilains représentants de l'autorité sont relativement discrets dans ce premier épisode, mais ils ne sont clairement pas secondaires quand on prend un peu de hauteur et que l'on imagine ce à quoi va ressembler la saison. Henry Ian Cusick ne devrait avoir aucun mal à être convaincant dans son rôle. J'ai envie de dire la même chose de Isaiah Washington. Mais je le déteste tellement... Il serait parfait dans la peau de son personnage si ce dernier était profondément détestable. Malheureusement, il montre à quelques reprises des signes inquiétants d'humanité... Concernant la tripotée de délinquants qui constitue la grande majorité des protagonistes, disons que les rôles sont bien répartis : il y a celui qui les fait toutes craquer, celui qui est un peu geek, celui qui est trop méchant, ceux qui suivent aveuglément le trop méchant parce qu'ils n'ont pas de personnalité ni de cerveau en état de marche, quelques filles plus rares mais qui se font toujours remarquer par leur beauté... Bon voilà, faut quand même que ce soit vendeur. Et puis ils sont tellement nombreux que de nouvelles têtes peuvent émerger régulièrement, au fur et à mesure que d'autres disparaîtront. 

   Une fois le premier acte passé -un peu mou, qui sert à introduire une histoire somme toute complexe- The Hundred nous embarque dans un voyage haletant entre l'Espace et la Terre ferme, qui regorge de moments forts et de promesses pour l'avenir. Sans doute l'un des pilotes les plus ambitieux tous networks confondus cette saison, qui parvient à mélanger space opera, teen soap et show d'aventure avec aisance, naturel et même un peu de subtilité. Que demande le peuple ?

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27 mars 2013

Friends With Better Lives [Pilot Script]

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FRIENDS WITH BETTER LIVES

Comédie (multi-caméra) // 22 minutes

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Ecrit par Dana Klein (Friends, Kath & Kim). Réalisé par James Burrrows. Pour 20th Century FOX Television & CBS. 52 pages.

Des amis trentenaires mènent tous une vie qui les insatisfaits, qu'ils soient éternels célibataires, mariés ou fraîchement séparés. Pire, ils se jalousent les uns les autres, persuadés qu'ils seraient plus heureux en échangeant leurs quotidiens... 

Avec James Van Der Beek (Dawson, Don't Trust The B), Brooklyn Decker (The League), Kevin Connolly (Entourage), Majandro Delfino (Roswell), Rick Donald (Summer Bay, Underbelly), Zoe Lister-Jones...

 

   Je l'avoue, j'ai eu un mal de chien à écrire le synopsis de ce projet de sitcom. Et pourtant, le résultat n'est pas fameux. Je crois que j'ai essayé tant bien que mal de donner un peu plus d'envergure à une idée qui n'en a absolument pas. Et c'est précisément ce que se tue à faire la scénariste Dana Klein tout au long de ce script. Elle tente de nous vendre un concept qui n'existe pas. L'excuse des "amis qui se jalousent" ne tient pas la route plus de cinq pages. Ce sont simplement des amis, en fait. On a tous tendance à jalouser la vie de certains de nos proches, de près ou de loin. C'est humain. C'est précisément ce que font les héros de Friends With Better Lives... pendant cinq minutes. On se retrouve donc avec une sitcom de potes relativement basique, surtout si elle venait à être commandée et que le propos disparaissait au bout de deux épisodes, qui lorgne plus du côté de Rules Of Engagement que de Friends. Un système de flashbacks est d'ailleurs régulièrement utilisé pour mettre en images un souvenir drôle ou embarrassant pour l'un des personnages, ce qui est devenu la norme depuis How I Met Your Mother (même si elle ne l'a pas inventé non plus, mais plutôt popularisé en s'en servant plus comme un moteur que comme un accessoire; et c'est encore plus vrai pour les flashforwards). Si CBS envisage de préparer la succession de HIMYM avec elle, c'est fichu...

    Tout est basique dans cette histoire, des personnages aux situations. Le duo masculin principal est formé par deux gynécologues : l'un qui vient de se faire tromper méchamment et qui déteste donc l'Amour, les couples, la joie; et l'autre qui est marié, a des enfants, et s'ennuie ferme dans sa routine avec sa femme. Evidemment, ils sont tous les deux frustrés, mais pas pour les mêmes raisons. Le duo féminin principal est quant à lui composé de la fameuse femme mariée, qui a perdu son sex-appeal à cause de ses trois enfants qui lui pompent tout son temps et toute son énergie; et de sa meilleure amie, une ancienne mannequin qui galère pour devenir actrice, qui est bien entendu resplendissante, qui a tous les hommes à ses pieds, mais qui a su rester naïve, simple et gentille. Et puis il y a deux autres personnages, un peu plus en retrait, une femme et un homme (pour respecter la régle des six et la parité) : un magnifique Australien, romantique et spiriturel, très tourné vers la Nature; et une bourreau de travail, égoïste, exigeante, impatiente, incapable de garder un homme plus d'une nuit, quand toutefois elle en trouve un qu'elle estime à sa hauteur (jeu de mot compris... elle a un rendez-vous avec un homme de petite taille). Le fait qu'ils soient tous très caricaturaux n'est pas un problème, c'est obligatoire dans une sitcom. On aurait simplement aimé qu'ils nous surprennent avec des personnalités un peu plus originales. Il y a de bonnes répliques, honnêtement, et quelques situations amusantes. Mais ils ne sont pas attachants au bout du compte. Il leur faudra plus de temps que ce pilote pour s'affirmer et ce temps, est-ce que seulement ils le méritent ? Je n'en suis vraiment pas certain. Evidemment, si l'alchimie entre les acteurs fonctionne, tout peut basculer...

   Friends With Better Lives fera peut-être partie à la rentrée de ces sitcoms pas super drôles mais pas méga nulles non plus, qui envahissent chaque année les écrans on ne sait pas bien pourquoi. Ah oui : parce qu'elles ne coûtent pas cher à produire ! Toutefois, CBS semble avoir de bien meilleures choses à offrir et très peu de place pour des nouveautés, je l'imagine donc mal voir le jour...

26 mars 2013

The Tomorrow People [Pilot Script]

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THE TOMORROW PEOPLE

Drama // 42 minutes

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Imaginé par Greg Berlanti (Everwood, Brothers & Sisters, Arrow), Julie Plec (Kyle XY,Vampire Diaries) & Phil Klemmer (Chuck, Veronica Mars). Ecrit par Phil Klemmer. Adapté de la série anglaise du même nom de Roger Price. Pour Warner Bros. Television, Freemantle Media & CW. 59 pages.

Un groupe de jeunes gens appelés les "Tomorrow People" représentent la prochaine étape dans l'évolution de l'humanité : ils possèdent des pouvoirs, comme celui de communiquer entre eux par télépathie, de lire dans les pensées ou de se téléporter. Lorsque Stephen Jameson, un ado perturbé en pleine mutation, est recueilli par Cara et John, deux des siens qui maîtrisent déjà leurs capacités extraordinaires, il découvre l'histoire complexe de sa famille et son importance au sein de la guerre secrète qui oppose les "Tomorrow People" aux "ULTRA", un groupe qui veut les capturer pour le bien de l'humanité...

Avec Robbie Amell (True Jackson, Revenge, Pretty Little Liars), Peyton List (FlashForward), Luke Mitchell (H2O), Mark Pellegrino (Lost, Supernatural, Dexter, Being Human US), Madeleine Mantock (Casualty), Aaron Yoo, Sarah Clarke (24, Covert Affairs, Nikita), Jeffrey Pierce (Cult, Alcatraz)...

   En découvrant l'histoire de The Tomorrow People et en lisant le script, je me suis demandé comment il était possible qu'à notre époque où tout est recyclé, remaké et rebooté à tort et à travers, personne n'ait pensé -ou réussi- à en proposer une nouvelle version. 68 épisodes de 30 minutes ont été produits par les anglais de ITV entre 1973 et 1979, avec pour ambition d'offrir une alternative plus jeune à Doctor Who. Depuis, elle est considérée comme culte outre-Manche. Mes petites recherches m'ont conduit à découvrir l'existence d'une première adaptation américaine, proposée sur Nickelodeon au début des années 90, qui n'est jamais arrivée jusque chez nous. Le créateur original était de la partie. 25 épisodes seulement ont vu le jour. A priori, la CW a plus de chances d'en tirer quelque chose. D'ailleurs, je mettrai ma main à couper que The Tomorrow People fera partie de la grille de rentrée de la chaîne. Pas seulement parce que ce pilote est efficace, aussi parce que Greg Berlanti et Julie Plec sont à la production -et la CW a tout intérêt à les bichonner- et parce qu'on ne pouvait pas espérer meilleure compagne à Arrow. Oliver Queen n'a pas de pouvoirs, contrairement aux héros ici, mais l'ambiance des deux séries est pourtant à peu près la même.

   Ainsi, l'action se déroule dans une grande ville -New York en l'occurence- avec une présence accentuée dans les décors de buildings froids et inquiétants typiques des films et des séries de science-fiction (hello Batman, hello Fringe, hello you all superheroes !), quand l'action ne se déroule pas dans les sous-terrains, les égoûts ou les stations de métro abandonnées (hello Dark Angel, hello La Belle et la Bête, hello you all creepy weirdos !). Une ambiance sombre qui devrait ravir les amateurs du genre (dont je ne fais pas partie). Ce qui risque d'un peu moins leur plaire, c'est que tout est très prévisible : du refus de l'acceptation de ses pouvoirs -un classique de chez classique- jusqu'à l'événement qui va pousser le héros à admettre qu'il est différent et que c'est tout autant une chance qu'une malédiction; de sa famille et de ses amis proches qui ne comprennent pas son comportement et à qui il ne peut rien dire; aux grands méchants qui prétendent vouloir faire le bien mais dont les méthodes et les secrets prouvent absolument tout le contraire. La série originale devait être innovante pour l'époque mais aujourd'hui, l'histoire est juste commune, classique et par conséquent un peu ennuyeuse. On pourrait même dire qu'elle manque d'ambition si l'on compare par exemple à Heroes. Mais quand on voit comment cette dernière s'est emmêlée les pinceaux jusqu'à devenir irregardable, on se dit que c'est peut-être pas plus mal comme ça. Et puis la CW n'a pas non plus des moyens gigantesques de toute façon. Concernant les personnages, je n'ai rien à en dire de particulier. Là encore, rien de nouveau. On a la galerie habituelle de beaux gosses, de triangles/rectanges amoureux. Ah si, il y a quand même un ordinateur super intelligent qui parle ! Hello Kit de K2000. Les scènes d'action promettent d'être tendues, il y en a pas mal tout au long du pilote. Et la mythologie est là, rampante, partiellement intrigante. Quelques cliffhangers réussis émaillent l'épisode. Ah oui, un truc à savoir et qui aura son importance plus tard je suppose : les Tomorrow People ne peuvent pas tuer.

   The Tomorrow People devrait parvenir sans mal à convaincre les dirigeants de la CW puis les téléspectateurs. Elle est terriblement banale en son genre, mais si elle est bien exécutée, elle peut être divertissante et apporter un nouveau succès à la chaîne après Arrow. C'est a priori tout ce qu'on lui demande après tout... 

23 mars 2013

Trophy Wife [Pilot Script]

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TROPHY WIFE

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Emily Halpern (Private Practice) & Sarah Haskins. Produit par Gene Stupnitsky & Lee Eisenberg (Bad Teacher, The Office). Pour ABC Studios. 34 pages. 

Kate, une ancienne fêtarde, change de vie instantanément lorsqu'elle tombe amoureuse d'un homme qui a déjà trois enfants, très manipulateurs, et deux ex-femmes, très présentes, qui la jugent sans cesse. En emménageant avec lui, elle n'imaginait pas devoir faire autant de sacrifices...

 

Avec Malin Akerman (The Comeback, Watchmen, La Proposition), Bradley Whitford (A la Maison Blanche), Marcia Gay Harden (Damages, Into The Wild, Mystic River...), Michaela Watkins (Enlightened, New Girl), Natalie Morales (The Newsroom, Parks And Recreation)...

 

   Depuis le temps qu'ABC cherche la parfaite compagne à Modern Family, j'ai comme l'impression que si tout se passe comme prévu -si le pilote tourné est à la hauteur du script en clair- elle l'a trouvée en Trophy Wife ! On y retrouve exactement le même type d'humour et d'ambiance -sans les discours face caméra, il ne faut pas pousser non plus- et une même modernité dans le ton avec des schémas familiaux d'aujourd'hui : composés, décomposés, recomposés. Les enfants ne sont pas accessoires, mais ce sont les adultes qui mènent évidemment la danse... avec brio !

    En se basant sur la qualité de la distribution -ils sont tous excellents, même si Marcia Gay Harden, que j'adore, n'est pas spécialisée dans la comédie habituellement- je ne vois pas comment toutes ces bonnes répliques et ces bons dialogues pourraient être gâchés. En même temps, je n'ai pas compris non plus ce qui s'était passé avec The Smart One l'année dernière -où Malin Akerman figurait déjà- (voir la critique) donc on n'est pas à l'abri d'une mauvaise surprise. Toutefois, signe qui ne trompe pas : ABC a commandé ce pilote bien avant les autres, comme la saison dernière avec The Neighbors, ses dirigeants doivent donc la porter dans leur coeur... L'héroïne de cette comédie est d'emblée attachante et sa situation est peu commune : devenir belle mère à 25 ans, d'ados de quinze ans en plus, c'est rare ! Sa bonne volonté n'est jamais récompensée, mais elle se démène tout au long de l'épisode pour prouver à son entourage et à elle-même qu'elle en est capable. C'est touchant. Le prétexte qui est choisi pour la pousser à agir si vivement, c'est que son mari a la grippe. Plutôt ingénieux puisqu'elle doit du coup tout faire à sa place (assister à une réunion parents-élèves notamment), pendant que l'une de ses ex-femmes, la collante et embarrassante Jackie, en profite pour se rapprocher de lui. Le seul défaut de cette idée, c'est que Brad, le mari donc, n'apparait pas sous son meilleur jour. On a un peu de mal à déceler ses traits de personnalité. Il passe la quasi-totalité du pilote allongé, à somnoler. Et puis il y a la soeur de Kate, Meg, qui doit emmener le cadet des enfants à son entraînement de foot. Elle drague le coach et fait n'importe quoi sur le terrain et l'embarrasse terriblement. Un peu classique comme intrigue secondaire, mais ça fonctionne. Au bout du compte, ma seule mini-déception vient du personnage de la première ex-femme, celle qui est interprétée par Gay Harden : elle est un peu bitchy, mais pas assez. Ses répliques manquent de mordant. Sans cela, il aurait été parfait ce pilote...

    Trophy Wife semble être un incontournable de la future grille de rentrée d'ABC, de préférence en duo avec Modern Family pour lui laisser un maximum de chances de triompher. Le script que j'ai lu date de 2011 et ne correspond donc pas à la version finale, ajustée selon les notes du network. En ayant foi en lui, on peut se dire que, peut-être, ce pilote est encore meilleur que prévu ! 

22 mars 2013

Pulling (US) [Pilot Script]

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PULLING (US)

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Gene Stupnitsky & Lee Eisenberg (Bad Teacher, The Office). Adapté de la série anglaise du même nom. Pour ABC Studios. 36 pages.

Alors qu'elle est sur le point de se marier, ce dont elle a toujours rêvé, Donna, la trentaine, réalise que son mari parfait et la vie de famille qui l'attend ne correspond plus à ses envies. Elle décide alors de tout annuler et de retourner vivre avec ses deux meilleures amies, Karen et Louise, comme à l'époque de la fac...

Avec June Diane Raphael (Bachelorette, New Girl), Jenny Slate (Saturday Night Live, Bored To Death, Girls), Kristen Schaal (30 Rock), Matt Oberg (The Onion)... 

 

   Retenez bien les noms de Gene Stupnitsky et Lee Eisenberg. En cette saison des pilotes, ils ont le vent en poupe ! Ils ont réussi à vendre pas moins de 4 projets : outre Pulling, ils ont écrit le Trophy Wife d'ABC, la version télé de leur film Bad Teacher pour CBS, ainsi que la dramédie Hello Ladies pour HBO, et cette dernière a d'ailleurs déjà été commandée en série. Ce serait vraiment pas de chance si aucun des trois premiers ne voyait le jour. Pulling mérite-t-il d'être l'heureux élu ? Sans avoir encore lu les autres, je ne peux pas établir de comparaisons. Je peux toutefois dire que c'est typiquement le genre de comédie que j'aime et que je regarderais les yeux fermés -enfin pas trop quand même- à la rentrée, si ABC se laisse aussi tenter.

   Le principal défaut du pilote de Pulling, c'est qu'il part d'une idée hyper basique. La mariée qui ne veut plus se marier à quelques jours de la cérémonie, c'est vieux comme les sitcoms. C'est ainsi que Friends a commencé pour Rachel. Plus récemment, Happy Endings nous a aussi fait le coup. Ce sont en même temps deux exemples de comédies réussies. Pulling a au moins la décence de nous épargner la scène gênante du départ en furie de l'autel, puisque l'héroïne en question annule tout la veille, lors du dîner de répétition (un concept américain absurde dont je ne comprends toujours pas l'intérêt). Cela n'empêche pas d'avoir une triste sensation de déjà vu et revu tout au long de l'épisode. Et c'est vraiment dommage parce qu'à côté de ça, on s'amuse bien en compagnie de ces trois copines attachantes et pleine d'énergie, qui n'hésitent pas à se vanner dès que l'occasion se présente, mais qui savent aussi se serrer les coudes dans les moments difficiles. Certaines répliques et situations font mouche, d'autres, un peu plus paresseuses, font simplement sourire, mais rien ne tombe à plat. Je me pose quelques questions sur le personnage de Louise, qui devait à l'origine être joué par Mandy Moore avant qu'elle ne cède sa place à Kristen Schaal. En fait, tel qu'il est écrit, je vois mal comment Mandy Moore aurait pu se glisser dans le rôle alors que sa remplaçante semble parfaite. Louise est, en gros, une désespérée de l'amour, qui "stalke" les mecs qui lui plaisent, qui redouble d'ingéniosité pour les faire accepter un rendez-vous galant et qui est de manière générale légèrement timbrée ! Je l'adore déjà.

   Pulling -outre le fait qu'elle doit absolument changer de titre- est une comédie classique mais prometteuse, qui mériterait  de faire partie de la future grille d'ABC. Mais la concurrence est très rude. Et puis, comme pour toutes celles qui ne sont pas familiales, on se demande ce que la chaîne va bien pouvoir en faire. Je l'imagine très bien avec Happy Endings, Mixology et Super Fun Night. Elles formeraient un super carré, de qualité. Mais les audiences seraient probablement abyssales. Et de toute façon, ça n'a aucune chance de se produire !

   

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20 mars 2013

Assistance [Pilot Script]

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Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Leslye Headland (Terriers, Bachelorette). Basé sur sa pièce de théâtre Assistance. Produit par Will Ferrell. Pour Gary Sanchez Productions, Universal Television & NBC. 34 pages.

Les tribulations de Nora Johnson, l'assistante idéaliste d'un producteur de film excentrique et autoritaire, qu'elle admirait avant de l'avoir rencontré et qui la terrifie aujourd'hui. Avec ses collègues, elle essaye tant bien que mal, jour après jour, de satisfaire ses exigences, quitte à faire passer sa vie personnelle au second plan, au grand dam de sa soeur, avec qui elle vit, et de son petit ami...


Avec Krysten Ritter (Breaking Bad, Don't Trust The B), Zach Cregger (Guys With Kids), Alfred Molina (Monday Mornings, Los Angeles Police Judiciaire), Peter Cambor (The Wedding Band, NCIS Los Angeles), Vinette Robinson (Sherlock)... 

 

   Deux étoiles seulement ? Oui. Mais il se pourrait bien que le produit fini en vale trois. Pourquoi ? Parce que c'est typiquement le genre de script un peu faiblard qui peut prendre de l'envergure grâce à sa distribution. J'ai essayé tant bien que mal en le lisant de ne pas imaginer Krysten Ritter dans le rôle principal afin de ne pas être influencé par mon adoration pour son jeu et son timing comique. C'était peine perdue. Je ne voyais que la Bitch de l'appartement 23 évoluer dans ma tête. Et en même temps, si l'héroïne d'Assistance n'est pas aussi manipulatrice et mauvaise que Chloe, elle partage quelques points communs avec elle, qui devraient permettre à l'actrice de délivrer une prestation à peu près équivalente. De la même manière, Alfred Molina est un excellent acteur, je le voyais donc très bien dans le rôle du patron. Lui aussi peut faire des miracles. Quant à Zach Cregger, j'avoue que j'ai un petit faible pour lui depuis Friends With Benefits (qui n'était pas glorieuse) et Guys With Kids (qui l'est encore moins). Bon, pas au point de me faire l'intégrale non plus. Il aura ici plus d'espace pour excercer son talent comique avec sa jolie petite frimousse étant donné qu'il y a finalement assez peu de personnages. Quant à Peter Cambor et Vinette Robinson, je les connais mal mais ils n'ont de toute façon pas hérité de ce que ce pilote a de mieux à offrir.

   En fait, l'épisode est rythmé et prenant dès lors que l'on se trouve au bureau avec Nora et ses collègues. Toutes les répliques ne sont pas bonnes, mais l'ensemble fonctionne plutôt bien. En revanche, lorsque l'héroïne rentre chez elle, et même si son boulot ne la quitte jamais vraiment, on s'ennuie un peu. On se retrouve dans un schéma très classique où Nora passe pour une sale égoïste face à sa soeur, son copain et sa mère, parce qu'elle est en retard, ou parce qu'elle a oublié de faire un truc super important qu'ils lui avaient demandé, ou parce qu'elle passe son temps sur son portable au lieu de les regarder dans les yeux... Un festival de reproches qui deviennent déjà lourds dès le pilote. Je n'ose imaginer ce que ça va donner par la suite. Il va toujours falloir trouver un moyen d'intégrer ces personnages dans les épisodes. J'aurais nettement préféré que l'on se concentre sur sa vie de bureau, avec éventuellement quelques incursions de temps en temps dans sa vie perso. D'un autre côté, cela permet de souffler un peu aussi car le stress ressenti par Nora est communicatif. On étouffe par moment. Tout va tellement vite... 

   Je crois qu'Assistance est une fausse bonne idée en fait. Mettre en lumière les petites mains qui galèrent chaque jour pour répondre aux exigences de leur patron, c'est intéressant à la base. Mais ce que la scénariste de ce projet en a fait est presque trop terre à terre, pas assez excentrique, pour que l'on puisse prendre du recul et vraiment se marrer face à ce qui se passe. Cela rappelera à beaucoup de téléspectateurs leur quotidien, mais sans parvenir à le rendre plus supportable. Reste que la distribution est excellente...

20 mars 2013

Spy (US) [Pilot Script]

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Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Simeon Goulden, créateur de la série anglaise originale. Pour Hat Trick Productions & ABC Studios. 33 pages.

En instance de divorce, Tim Eliott doit se battre pour reconquérir l'estime de Marcus, son fils de 9 ans dont il espère obtenir la garde. Alors que sa vie est déjà compliquée, comme si cela ne suffisait pas, il est recruté accidentellement par la CIA. Il lui faut dès lors jongler entre ses débuts d'agent secret et sa vie personnelle chaotique.

Avec Rob Corrdry (Children's Hopsital), Mason Cook (Mockingbird Lane), Paget Brewster (Esprits Criminels), Moshe Kasher (Shameless US), Camille Guaty (Prison Break, Cupid), Nat Faxon (Ben & Kate), Ken Jeong (Community)...

 

   Aïe. Je sens que ce Spy sera à l'antenne d'ABC à la rentrée. Cette comédie a un côté hyper familial, qui sera sans doute rassembleur, et elle a semble-t-il déjà fait ses preuves en Angleterre (bon, elle a été annulée au bout de deux saisons quand même...). Le problème, c'est qu'elle n'est pas drôle. Le potentiel est là. Mais les répliques ne suivent pas du tout. Et sur le papier, tous les personnages sont un peu agaçants : que ce soit le père, qui passe vraiment pour un gros débile, mais dont la bêtise est censée nous faire rire; le fils, un petit génie comme on a du mal à les supporter en général; une mère et un beau-père relativement inexistants; et des secondaires tout à fait anecdotiques. Est-ce que les acteurs choisis peuvent sauver du naufrage la série ? Je l'ignore totalement. Je les connais tous très mal. Toutefois, si je ne m'abuse, ni Paget Brewster ni Camille Guaty n'ont la comédie dans le sang. Les autres... à voir. Le matériel qu'on leur fournit n'est quand même pas formidable. Je ne veux pas être complètement négatif non plus dans le sens où ce pilote met en place de manière rocambolesque -et absolument pas crédible- une situation somme toute peu banale, mais ne donne pas réellement d'indices sur ce que sera la suite. Le père va-t-il systématiquement partir en mission, avec ou sans son fils ? Et dans quel genre de mission ? J'aurais presque eu envie de faire un rapprochement avec The Neighbors, qui partait d'une idée farfelue, mais qui a finalement donné lieu à la meilleure nouvelle comédie de l'année. On touche peut-être au même genre d'humour, totalement absurde. Et c'est probablement une chose qui se regarde plus qu'elle ne se lit. De ce que j'ai lu jusqu'ici, ABC a bien mieux à nous offrir la saison prochaine que Spy...

18 mars 2013

NBC's Hatfields & McCoys [Pilot Script]

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Drama // 42 minutes

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 Par John Glenn (L'oeil du mal). Produit par Charlize Theron. Pour ABC Studios & NBC. 62 pages.

A Pittsburgh, lorsqu'un homme puissant est assassiné alors qu'il vient juste de sortir de prison après avoir été condamné pour un crime qu'il n'a pas commis, deux familles rivales légendaires, les Hatfield et les McCoy, se refont la guerre, malgré des années de trêve, afin de prendre le contrôle de la ville...

Avec Virginia Madsen, Rebecca De Mornay, James Remar, Patrick Flueger, Jesse Lee Soffer, Sophia Bush, Nick Westrate, Annie Ilonzeh...

 

   Plutôt que de miser sur Venice/Westside, ABC aurait dû se garder pour elle Hatfields & McCoys, qu'elle produit du coup pour NBC. Ce pilote a bien plus de caractère et d'envergure. Il est par contre beaucoup plus sombre, plus désespéré. C'est peut-être ce qui a déplu aux dirigeants de la chaîne de Disney. On voit bien avec Revenge qu'ils ont du mal à dépasser une certaine limite dans la noirceur. NBC n'est pas en mesure de se poser ce genre de question et encore moins de faire la fine bouche. Pas de grand soleil ni de sable chaud ici, mais des rivières, des forêts humides, de la pluie, des usines... C'est moins glamour, mais il faut se méfier de l'eau qui dort. A Pittsburgh, ça bout à l'intérieur. 

   Tel qu'il est, ce script, sous-titré "Some Feuds Never Die", offre tout ce que l'on on peut attendre d'un soap de prime-time, mais aussi tout ce dont on aimerait se débarrasser une bonne fois pour toutes. Disons qu'il y a des ingrédients qui sont nécessaires, voire indispensables, mais qui ne surprennent plus du tout une fois que l'on a vu Dallas, Côte Ouest, Dynastie, Melrose Place... et tous les ratés du genre. Il faut alors prendre son mal en patience et attendre le rebondissement suivant. Et il y en a beaucoup dans ces 62 pages à vrai dire. Des masques qui tombent, des alliances inattendues qui se forment... du sang, du sexe, des trahisons, des bagarres... et surtout : deux personnages féminins forts, deux divas en puissance, cinquantenaires, que je me plais à imaginer encore plus énigmatiques et impitoyables que Victoria Grayson et Amanda Woodward réunies. Bon, on n'en est pas encore là. Mais leurs débuts sont encourageants. La matriarche McCoy est la plus sympathique des deux. La plus aimante et la plus sincère. Mais quand on la pousse à bout, elle peut devenir mauvaise. C'est cette facette-là qui sera explorée par la suite, j'espère. La matriarche Hatfield est plutôt du genre de celles que l'on adore détester. Elle a bien entendu une bonne raison d'agir ainsi, mais ce qui nous importe présentement c'est les vannes qu'elle envoie et les stratégies qu'elle met en place. Ah oui : c'est la Maire de Pittsburgh. Autant dire qu'elle a le bras très long. Je fais confiance à Virginia Madsen et Rebecca de Mornay pour incarner ces deux personnages avec brio, et ainsi trouver une nouvelle jeunesse à la télévision. Elles le méritent bien. Si les femmes ont le pouvoir dans la série, les -jeunes- hommes ne sont pas en reste. Rien que des chiens fous qui s'amusent à se mordre les uns les autres. On verse souvent dans le cliché avec leurs dialogues, surtout ceux entre les deux frères McCoy. Mais on parvient à s'en accommoder, d'autant qu'on sait qu'ils vont être plaisants à regarder. Sinon, je préfère tout de suite prévenir les fans de Sophia Bush : dans ce pilote, elle n'a pas grand chose à faire et à dire. On n'est pas loin de la figuration. La jeune médecin qu'elle interpréte manque cruellement de développement, mais il y a tellement de personnages qu'il était difficile de leur offrir à tous un temps d'antenne équivalent. Elle prendra sûrement sa revanche par la suite, si suite il y a. 

   Je ne peux en dire plus sur ce pilote, sous peine de gâcher certains effets de surprise, mais je serai en tout cas étonné que NBC ne lui laisse pas sa chance. Elle a quand même validé Deception ! Dans le genre du soap, Hatfields & McCoys est mille fois plus intéressante, avec un véritable ton, une ambiance, des personnages forts, un classicisme aussi, qui a son charme, et une distribution solide. 

16 mars 2013

Delirium [Pilot Script]

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DELIRIUM

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Karyn Usher (Prison Break, Bones, Touch). Adapté de la trilogie littéraire de Lauren Oliver. Pour Chernin Entertainment, & 20th Century FOX Television. 60 pages.

Dans un présent alternatif où les bombes ont détruit les Etats-Unis, désormais divisés entre des villes protégées par des barrières et des étendues sauvages peuplées par des rebelles, l'Amour est illégal, considéré comme une maladie, et doit être éradiqué grâce à une procédure spéciale. Une jeune fille, Lena Holoway, fait alors l’impensable : elle tombe amoureuse ! Pourtant, dans 95 jours, lorsqu'elle aura 18 ans, ce sera à son tour de se faire opérer...


Avec Emma Roberts (Allie Singer, Scream 4), Daren Kagasoff (Secret Life Of The American Teenager), Billy Campbell (The Killing, Les 4400, Once & Again), Michael Michele (Urgences), Gregg Sulkin (Les sorciers de Waverly Place, Pretty Little Liars), Jeanine Mason (So You Think You Can Dance), Corey Reynolds...

 

   La scénariste Karyn Usher aura-t-elle plus de chance avec Delirium qu'avec son précédent pilote, Rogue, déjà pour la FOX la saison dernière, avec Julian McMahon, Angela Bassett et Ricky Shroder ? Je lui souhaite, mais ce nouveau projet, certes beaucoup plus original, me questionne beaucoup. D'abord, pourquoi ne pas avoir adapté cette trilogie pour le cinéma plutôt que pour la télévision ? J'ai eu le sentiment, tout au long de la lecture de ce script, qu'il n'y avait pas là matière à faire trois, quatre, cinq saisons. Deux tout au plus. Et encore, si elles ne comptent que 13 épisodes chacune. Et ça m'embête toujours un peu ces concepts ambitieux qui ne peuvent pas tenir sur la longueur. L'idéal aurait sûrement été trois ou quatre films de deux heures, à la Hunger Games puisque l'on s'inscrit dans cette tendance de la dystopie. Je n'ai pas lu l'oeuvre originale, j'ignore donc où l'on veut nous amener précisément, mais j'ai envie de me plonger dedans maintenant, preuve que ce premier épisode n'est pas vain. Il intrigue, à défaut de passionner. Il pose efficacement les bases de cet autre présent, ce monde sans amour véritable, mais il nous laisse en même temps peu de doute sur l'issue : la morale de l'histoire sera bien évidemment que l'amour est plus fort que la loi, plus fort que tout, et que sans amour, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue. Et c'est vrai. Mais n'en sommes-nous déjà pas tous persuadés ? 

   L'autre gros point d'interrogation qui me tracasse : à qui s'adresse Delirium au juste ? A un jeune public, c'est certain. Mais jeune à quel point ? Jeune comme celui de Glee ? Jeune comme celui de Pretty Little Liars ? J'ai eu parfois le sentiment que la CW aurait été un endroit bien plus adapté pour accueillir un tel projet. La question du budget se serait évidemment posée. De toute façon, c'est la FOX qui en a acheté les droits d'adaptation donc elle l'a logiquement proposé à sa chaîne premium. On en revient toujours à la même chose : cela aurait dû être une série de films, pas une série tout court. Les  personnages principaux ont moins de 20 ans, ils ont tout ce qu'il faut pour devenir attachants. L'héroïne est exemplaire; le premier rôle masculin est mystérieux -mais juste comme il faut- et ténébreux évidemment; la meilleure amie est... exemplaire elle-aussi, mais sans doute un peu rabat-joie; et le deuxième rôle masculin principal est étrange, inquiétant, on se demande même s'il n'est pas un peu pervers. Du côté des adultes, on a la gentille tante, qui va à mon avis trépasser par la suite; et deux figures importantes du Gouvernement qui apportent un peu plus de sérieux et de crédibilité à l'histoire, un sentiment de paranoïa aussi et pourquoi pas les premières pierres d'une conspiration politique. 

    Delirium possède de nombreux atouts qui jouent en sa faveur. En surface, elle est originale, ambitieuse et intrigante. Mais quand on gratte un peu, on se rend compte qu'elle est surtout l'histoire d'une histoire d'amour, et le récit d'une fuite, qui devrait se transformer en cavale. Aussi feuilletonnante soit-elle, pendant combien de temps peut-elle nous tenir en haleine ? Quelques heures tout au plus, je le crains. Et je ne demande qu'à ce que l'on me prouve le contraire...

14 mars 2013

Keep Calm And Karey On [Pilot Script]

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KEEP CALM AND KAREY ON (aka CRAZY GENE)

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Andrea Abbate (Accidentally On Purpose). Pour 20th Century Fox Television, 21 Laps-Adelstein Productions & ABC. 35 pages.

Karey a grandi dans une famille d'escrocs, de drogués et de narcissiques, où elle était la seule représentante de la morale. Lorsque son frère est envoyé en prison, elle prend en charge ses enfants, alors qu'elle élève déjà le sien qu'elle a adopté. Elle tente de leur offrir une vie normale, celle qu'elle pense qu'ils ont bien mérité, mais c'était sans compter sur sa mère, une diva botoxée; son mari, un homme faible et coincé; sa soeur, une star en devenir complèment mégalo; et son frère, un paumé qui squatte son canapé depuis des mois. Difficile de garder son calme dans ces conditions...

Avec Kelly Preston (Jerry Maguire), Jane Seymour (Dr Quinn, femme médecin), Steve Talley (Pretty Little Liars)... (casting en cours). 

 

   Autant je m'attendais à apprécier les scripts de Super Fun Night, Mixology et How The Hell Am I Normal?, autant celui de Keep Calm And Karey On a été une bonne surprise. ABC a visiblement de très bonnes comédies à nous offrir la saison prochaine. Ce qui nous changera de cette année, mais qui ne me surprend pas outre mesure. The Middle, Modern Family, Suburgatory, Happy Endings, Don't Trust The B**** et The Neighbors sont toutes bonnes et compensent largement un Last Man Standing et un Malibu Country. Keep Calm And Karey On, anciennement Crazy Gene (un titre bien plus efficace à mon avis), est dans cette parfaite lignée. Par bien des aspects, elle m'a fait penser à du Greg Garcia dans l'idée mais pas tout à fait dans l'esprit. Disons qu'elle s'annonce plus basique visuellement. Elle n'est pas stylée, mais elle est drôle. Et c'est déjà pas mal !

   Si je devais la rapprocher d'une autre série, ce serait clairement de The Middle. L'héroïne, la fameuse Karey du titre, est semblable à Frankie Heck, en plus jeune. Elle passe son temps à courir dans tous les sens pour gérer tous les problèmes causés par chacun des membres de sa famille. Elle les aime profondément, mais elle ne peut pas s'empêcher de les détester 80% du temps. Parce qu'ils font tous vraiment n'importe quoi. Et c'est évidemment très amusant. J'ai clairement un faible pour la mère de Karey parce que ses répliques de diva sont irrésistibles. Pensez Renee dans Desperate Housewives ! Sa nièce, Destiny, est pas mal non plus dans son genre. Pensez Dalia de Suburgatory ! Son fils adoptif est plus discret, mais il sort quand même quelques belles conneries. Pensez Reggie Jackson de The Neighbors ! Il n'y a que le mari, Paul, que je ne trouve pas très excitant. Son seul fait d'arme est qu'il est Anglais. C'est un peu léger. Et puis le frère aussi, mais simplement parce que c'est le loser brother typique comme on en a vu mille autres. Mais même avec eux, les répliques fusent et on s'amuse beaucoup. Plus que les situations, qui sont certes cocasses, ce sont en effet les dialogues qui font toute la différence. La réussite du projet tient donc énormément des acteurs et de leur alchimie. Au fond, Keep Calm... aurait très bien pu fonctionner sous forme de multicamera. Mais c'est une single et l'on peut s'en réjouir. 

   Keep Calm And Karey On n'a pas l'originalité de certaines de ses concurrentes, il ne se dégage pas non plus d'elle une grande émotion, mais elle est aussi rythmée et efficace. Elle a toutes ses chances, en somme ! Une distribution plus forte n'aurait cependant pas fait de mal...

13 mars 2013

Reign [Pilot Script]

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REIGN

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Stephanie Sengupta (New York Section Criminelle) & Laurie McCarthy (Ghost Whisperer). Pour CBS Television Studios & The CW. 61 pages.

1557. Après avoir passé plusieurs années dans un couvent sur le Mont St Michel, Mary Stuart, 15 ans, Reine d'Ecosse depuis la mort de son père alors qu'elle n'avait que six jours, fait son entrée à la Cour de France où son futur mari, le Prince Francis, l'attend. Accompagnée de ses meilleures amies, Kenna, Greer, Aillie et Lola, qui sont aussi ses sujets, elle est bien décidée à embrasser sa destinée. Cependant, elle découvre que sa vie est constamment en danger : on essaye d'abord de l'empoisonner, puis de la violer. Des forces obscures et mystérieuses semblent même l'entourer...

Avec Adelaide Kane, Toby Regbo, Celina Sinden, Jenessa Grant, Cailtin Stasey, Megan Follows, Anna Popplewell...

 

   The Selection ou Reign ? Reign ou The Selection ? Les années 1500 ou les années 2300 ? Lorsque les pilotes auront été tournés, le premier en Irlande, le second en Hongrie, la CW devra faire son choix car je doute qu'elle décide de commander les deux en série, à la fois parce qu'ils se ressemblent beaucoup, mais aussi parce qu'ils nécessitent deux gros budgets. C'est un peu comme Oxygen et The Hundred. Mais on y reviendra. A vrai dire, j'imagine assez mal Reign prendre l'ascendant sur The Selection. Pas parce que le script est mauvais, au contraire, il est plutôt bon. Mais il n'est pas aussi bon. Pas aussi efficace surtout. Là où le Hunger Games-like offre une scène de cul dès l'ouverture, ce The Tudors-like fait patienter le public jusqu'au troisième acte, certes orgiesque. Là où l'une mise sur une rebellion visible, l'autre joue sur des forces mystiques invisibles.  Reign est très certainement plus difficile à vendre, en particulier auprès du public jeune qu'est celui de la CW en premier lieu. C'est ce qui la perdra à la fin.

   Mais c'est bien tenté. Vraiment bien tenté. Je déteste les séries "historiques" au plus point et je n'ai pourtant pas détesté ce que l'ai lu ici. Sans doute parce qu'il n'est pas question de rentrer trop précisément dans les détails de l'Histoire. Les conflits entre les différents pays sont évoqués, les stratégies sont même au coeur du futur mariage de notre héroïne, mais tout cela n'est que contexte et digression. Ce qui importe les auteures, ce sont les "petites" histoires, les amourettes. Mary et sa bande, c'est Gossip Girl par moment, mais avec des fringues et des coupes ringardes. Francis est amoureux de Mary, Mary est amoureuse de Francis, mais Francis se refuse à elle pour des raisons que l'on a dû mal à comprendre et lui aussi visiblement. On sent déjà que leur petit jeu va vite nous gonfler. Surtout que le frère de Francis, Bash, est également intéressé par Mary. Bah oui, le triangle amoureux avec deux frères, c'est la spécialité de la CW. On ne pouvait pas y échapper. On a bien du mal à distinguer les différentes copines de Mary, et encore moins en savoir plus sur leurs personnalités respectives, mais elles ne servent pas d'accessoires. Elles ont leurs intrigues -amoureuses bien entendu- à elles : l'une se tape un cuisinier, l'autre un espion et la dernière... le Roi Henry ! Oui, une trentaine d'années au minimum doivent les séparer. Elle n'a que 15 ans... Intéressant. D'ailleurs, cette même jeune fille se masturbe à un moment donné. Non, vous n'êtes pas sur Showtime mais bien sur la CW. Les cinq héroïnes assistent quand même en cachette au début de la nuit de noce du Prince Phillip et d'Elizabeth, ce qui les excite. Le porno de l'époque quoi. Autant vous dire que cette sexualité hyper présente dans le pilote risque de finalement jouer contre Reign, même si la chaîne ne semble pas s'en inquiéter pour le moment.

   L'aspect soap est accentué lorsqu'entre en scène la Reine Catherine de Médicis, un personnage forcément passionnant, qui tire toutes les ficelles à la Cour, faisant croire à son mari que c'est lui qui décide de tout. Elle affronte d'ailleurs vaillamment ses infidélités avec Diane de Poitiers. Elle n'apprécie guère Mary, mais elle sait son importance stratégique et elle veut à tout prix le bonheur de son fils... et qu'il reste en vie ! Nostradamus -oui, il fait aussi partie de la série- lui a en effet prédit un destin funeste... Et puis il y a un fantôme. L'aspect le moins intéressant du pilote. On sait très bien que les histoires de fantômes n'apportent jamais rien de bien, surtout sur le long terme. Et puis il y a la forêt qui entoure le château, sombre, dangereuse. Mary s'y aventure déjà et n'est pas déçue du voyage. Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise en cas de commande. Ne vous attendez pas non plus à un truc énorme. Mais disons que Reign place là un élément mystérieux, qui pourrait potentiellement se révéler intéressant par la suite s'il est bien exploité. 

   Reign est assurément un projet ambitieux, tant par son aspect historique que par son goût pour les moeurs légères. Mais il n'est probablement pas adapté à la CW, qui ne peut pas non plus repousser ses limites au-delà d'un certain point, que cette série semble franchir à plusieurs reprises dès le pilote. Et si c'est pour qu'elle s'assagisse par la suite, je n'en vois pas l'intérêt ! Si ce script manque cruellement d'humour, il ne manque en tout cas pas d'intérêt. 

11 mars 2013

Brenda Forever [Pilot Script]

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BRENDA FOREVER

Comédie (Single-Camera) / 22 minutes

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Ecrit par Andrew Leeds (Rex is not your lawyer) & David Lampson. Pour Sony Pictures Television, Fedora & NBC. 36 pages.

1995. Brenda, 13 ans, est une jeune fille en surpoids qui n'a pas froid aux yeux, dont les hormones sont en ébullition. Avec sa meilleure amie, Pearl, plus réservée, elle ne rêve que d'une chose : être enfin une adulte et mener la grande vie. En attendant, un garçon de l'école lui plait et elle a bien l'attention de l'attirer dans ses filets... 2013. Brenda, 31 ans, est devenue une jolie femme, elle a maigri, elle est devenue une musicienne accomplie, mais dans sa tête, elle a toujours 13 ans. Alors qu'elle est en couple, elle n'a d'yeux que pour l'un de ses collègues. Contre l'avis de Pearl, qu'elle traîne toujours comme un boulet depuis toutes ces années, et de Neil, son meilleur ami qui est sur le point de se marier, elle décide de proposer à son officiel et à son obsession une partie à trois, à leurs risques et périls...

Avec Ellie Kemper (The Office), Da'Vine Joy Randolph, Stephanie Weir... (casting en cours)

 

   COUP DE COEUR, les amis. COUP DE COEUR. Je suis sûr que ça vous ait déjà arrivé de vous dire, en lisant un livre ou en regardant un film ou une série, que vous auriez aimé en être l'auteur parce que l'histoire vous parle plus que n'importe quelle autre, que vous aviez ça au fond de vous sans avoir la force, le courage ou tout simplement le talent de l'exprimer. Le script du pilote de Brenda Forever m'a fait cet effet. Le premier acte m'a vraiment accroché et j'ai dévoré la suite avec excitation et un début de passion pour cette héroïne amusante, touchante et terriblement humaine, loin, très loin d'être parfaite. Je ne sais pas ce que vaut Ellie Kemper, n'étant pas un téléspectateur de The Office, mais j'espère vraiment qu'elle sera à la hauteur du personnage. J'aurais bien vu Rose Byrne dans ce rôle, ou ma sweet love Katie Holmes. Mais je suppose que Kemper est plus efficace dans la comédie. A voir si elle parvient à être aussi drôle qu'attachante. Avec un tel matériel, si elle échoue, c'est qu'elle n'est vraiment pas douée ou alors qu'on l'a super mal dirigée...

    Je ne sais pas ce que NBC va pouvoir faire de Brenda Forever, sachant que ce n'est ni une comédie familiale (The New Normal, la future série de Michael J. Fox), ni une comédie de bureau (même s'il ne restera plus que Parks And Recreation sans doute après la fin de The Office et 30 Rock), ni tout à fait une comédie sur une bande de potes (à la Go On ou Community). Elle aurait sans doute plus eu sa place sur ABC ou sur la FOX, laquelle aurait pu l'associer à New Girl et The Mindy Project sans difficulté. D'ailleurs, les points communs avec la série de Mindy Kaling sont assez nombreux. L'humour n'est pas tout à fait le même, mais c'est en quelque sorte une version améliorée. Il est déjà arrivé à The Mindy Project de proposer de temps à autres quelques courts flashbacks sur l'enfance ou l'adolescence de l'héroïne, et c'était souvent très réussi. Brenda Forever mise tout sur l'alternance entre ce passé et ce présent, en accentuant l'idée qu'on a beau grandir, viellir, évoluer, on reste toujours l'enfant ou l'adolescent que nous étions, au fond. Et ça me parle. Je trouve ça infiniment touchant. Grâce à une voix-off relativement présente, qui lit en fait quelques morceaux choisis de son journal intime, la jeune Brenda raconte la moindre de ses pensées, des plus débiles aux plus salaces, occasionnant de nombreux rires. Extrait : "I have this craving to touch his lips, to feel his skin against mine. To join our bodies, like in ancient times". C'est souvent naïf et en même temps osé. "Both of us drip sweat. Because it's hot. Because of the fire that's burning inside me. To conserv oxygen, we exhale into each other's mouths..." Bref, spoiler alert : Brenda se prend un avertissement de son école lorsqu'une prof la soupçonne de s'être masturbée en classe. Ce qui provoque évidemment quelques remous cocasses et hilarants avec ses parents. Et dans le présent, la scène du threesome est absolument géniale ! On y a déjà eu droit dans quelques films, mais celle-là a quelque chose en plus, de très direct, de très franc, ça sent le vécu ! Les personnages secondaires fonctionnent bien dans l'ensemble. Et l'esprit des années 90 finit d'achever ce petit chef d'oeuvre, avec plein de références et de la "bonne" musique ("Waterfalls" de TLC)... 

   Je crois que l'unique reproche que je suis en mesure de faire à Brenda Forever, c'est qu'elle n'est PAS une dramédie de 42 minutes. Avec un format de comédie, elle risque de ne pas pouvoir prendre toute l'ampleur qu'elle mérite. Je sens déjà la frustration poindre. Mais avant cela, il faut déjà qu'elle soit commandée et, malheureusement, ce n'est pas gagné. Si NBC n'en veut pas, j'espère qu'une chaîne concurrente aura la présence d'esprit de ne pas abandonner ce petit bijou d'humour, ultra-générationnel. 

9 mars 2013

How The Hell Am I Normal? [Script Review]

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HOW THE HELL AM I NORMAL?

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Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

Ecrit par Adam F. Goldberg (Breaking In, Une famille presque parfaite).  Pour Happy Madison Productions, Sony Pictures Television & ABC. 34 pages.

Grandir dans les années 80 au sein d'une famille complétement barrée mais aimante, c'était le quotidien d'Adam, aujourd'hui trentenaire, qui se demande comment il a pu devenir si "normal" dans de telles conditions. A partir des vidéos qu'il a tournées pendant toute son enfance, il en retrace les événéments les plus marquants...

Avec Wendi McLendon-Covey (Mes meilleures amies, Modern Family), George Segal (Retired at 35, Voilà!), Jeff Garlin (Arrested Development, Curb Your Enthusiasm), Darien Provost, Troy GentileHayley Orrantia..

 

   Je ne sais pas si je suis simplement bien tombé jusqu'ici ou si cette saison des pilotes, les scripts des comédies sont particulièrement réussis, mais après Mixology et Super Clyde, je dois dire que How The Hell Am I Normal? m'a beaucoup plu ! Et peut-être encore plus que les autres. Autant dire que ça me déchirera le coeur si ABC ne commande pas le pilote en série, d'autant que le casting semble solide. Ce projet a plusieurs atouts indéniables.

   D'abord, il fonctionne sur la nostalgie à plein régime en utilisant les années 80 bien plus habilement que comme un simple gimmick. Quitte à ce que l'on ait justement l'impression de regarder une série de l'époque (sauf que ce n'est pas une multicamera ici) ! Si la voix-off de départ, qui explique à travers les mots du héros -et en réalité, du créateur- pourquoi il a décidé de nous raconter les aventures de sa famille, est au présent, tout le reste se déroule au coeur des fameux 80s. Ainsi, les différents actes sont introduits par des images VHS, les références culturelles populaires sont constantes et sont habilement insérées pour ne pas donner l'impression d'être forcées, et la musique vient définitivement poser l'ambiance en fin de pilote avec le titre Kyrie de Mr. Mister. Je soupçonne d'ailleurs la conclusion d'avoir un rendu très cheesy à l'image, mais on en vient justement à mon deuxième point : ce pilote possède un certain pouvoir émotionnel ! Cela a sûrement beaucoup à voir avec la nostalgie, mais pas seulement celle d'une époque perdue, que l'on a toujours tendance à glorifier, tout simplement celle d'une famille où les parents ont vieilli et les enfants ont grandi et dont le fils cadet se remémore ses souvenirs en se disant que rien ne sera plus jamais comme avant. C'est quelque chose qui peut résonner chez tout le monde. Et puis l'auteur précise bien qu'il y a une grande part d'autobiographie dans tout ce qu'il raconte. Lorsqu'il décrit sa mère, son père, son frère, sa soeur et son grand-père, les protagonistes principaux, c'est autant de déclarations d'amour, qui sont aussi amusantes que touchantes. Par exemple, Murray, le patriarche, un homme bourru mais aimant, a le droit de temps en temps aux traductions de ses propos en bas de l'écran. Comme dans la plupart des comédies familiales du moment qui marchent (à peu près) -Modern Family, The Middle, The Neighbors- les enfants prennent autant de place que leurs parents dans le récit. Ils existent vraiment. Et ça n'a pas toujours été le cas.

   J'ai assez peu de réserves au final, si ce n'est que ce premier épisode est épuisant tant il fourmille d'idées, de scènes d'hystérie, de mise en abîme (la série est en fait le résultat de ce que le petit Adam a filmé tout au long de sa jeunesse)... On ne s'ennuie jamais, mais il faudra peut-être se poser un peu dans les épisodes suivants afin de ne pas nous abrutir. How The Hell Am I Normal?, avec son ton survolté, déjanté et émouvant, a toutes les chances de séduire un large public intelligemment !

5 mars 2013

Oxygen [Pilot]

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STARCROSSED (aka OXYGEN)

Drama // 42 minutes

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Créé par Meredith Averill (The Good Wife). Produit par Josh Appelbaum et Andre Nemec (Life On Mars US). Pour CBS Television Studios et CW. 60 pages.

Lorsqu'au beau milieu de la nuit, une invasion extraterrestre transforme une ville de l'Illinois en champ de bataille, Emery, 6 ans, tombe nez à nez sur un alien de son âge, qu'elle décide d'héberger à l'insu de ses parents. Les autorités ne tardent pas à le retrouver et lui tirent dessus, laissant la petite fille traumatisée par cette rencontre du troisième type. Dix ans plus tard, alors que les intrus, nommés les Orions, sont restés coupés du monde dans un camp à l'écart de la ville, neuf d'entre eux sont selectionnés pour intégrer un lycée afin de tester leurs capacités d'adaption à la vie humaine. Parmi eux : Roman, le petit alien qui a bien grandi et qui ne va pas tarder à croiser le regard d'Emery...

Avec Aimee Teegarden (Friday Night Lights), Matt Lanter (90210), Grey Damon (Friday Night Lights, Secret Circle), Malese Jow (Vampire Diaries), Titus Makin Jr. (Glee)... (casting en cours)

 

   Des extraterrestres... dans un lycée... on pense tout de suite à Roswell, évidemment. Mais ce serait injuste et malhonnête de taxer d'emblée Oxygen de copieuse alors que la série de Jason Katims -oui, ne l'oublions pas !- s'est arrêtée il y a plus de dix ans. On a quand même le droit de refaire un teen soap avec des aliens à un moment donné, non ? Je ne dirais pas qu'elles n'ont rien à voir l'une avec l'autre, ce serait mentir, mais des tas d'éléments suffisent à les différencier, ne serait-ce que : 1/ Tout le monde sait qui ils sont, ils cachent bien des choses mais certainement pas leur vraie nature 2/ Ils n'ont pas grandi au milieu des humains. Et dans ce pilote, cela amène naturellement de nombreux questionnements. Tout comme Emery et sa meilleure amie Julia -en phase terminale de ce qui semble être une leucémie- ces étrangers suscitent à la fois fascination et dégoût. Les deux jeunes filles parviennent à pénétrer sur leur camp et découvrent ainsi leur mode de vie, leur environnement et effleurent certains de leurs secrets les mieux gardés. C'est un passage fort et en même temps un peu décevant. On s'attend à autre chose, de moins caricatural peut-être, de plus dépaysant (des joueurs de tarots inquiétants, des vendeuses de babioles insistantes et gueulardes... on est ni plus ni moins comme dans un pays oriental... et cette caricature est presque dérangeante quand on y réfléchit bien...). Mais cette partie est néanmoins prenante et offre de quoi alimenter un début de mythologie. On comprend dans les non-dits que l'auteur a d'ores et déjà quelques idées derrière la tête. On ne va pas non plus l'en féliciter en même temps, c'est un peu normal quand on s'attaque à un tel thème !

   Là où Oxygen devient moins palpitante, c'est lorsqu'elle met en place sa structure typiquement CWienne liée aux personnages d'ados et tous les clichés habituels qu'ils véhiculent avec les populaires d'un côté et les aliens de l'autre, lesquels sont ni plus ni moins traités comme un certain... Glee Club ! La série musicale de la FOX est d'ailleurs moquée au détour d'une réplique. Leur avantage, c'est qu'ils sont moins niais. Leur désavantage, c'est qu'ils ne donnent pas tellement envie de faire ami-ami avec eux. Je suis curieux de voir ce que ça va donner à l'écran. Là, comme ça, hormis Roman et sa petite soeur, aucun ne m'a paru attachant, ni même intéressant. Et c'est un peu la même chose chez les Terriens. Emery est l'héroïne typique à qui l'on a envie de faire des câlins et des bisous -et, pour sûr, Aimee Teegarden saura transmettre ce désir chez le téléspectateur- mais tous les autres sont caricaturaux et sans surprise. Dès le premier épisode, elle a trois prétendants, même s'ils ne sont pas tous déclarés : le meilleur ami geek sans doute secrètement amoureux d'elle, à moins qu'il ne se tourne vers Sophia; Grayson, le mec populaire qui les fait toutes craquer mais qui n'a d'yeux que pour Emery; et bien sûr, Roman, l'extraterrestre. On se retrouve en clair avec un rectangle amoureux déjà indigeste ! Les adultes n'ont a priori rien de spécial, ils semblent peu charismatiques et accessoires, à part peut-être celle qui sert de guide aux "Orions Nine". Elle n'est pas nette...

  De la même manière que The Carrie Diaries, Oxygen pourrait se révéler fraîche et sympathique, à défaut d'être originale. Mais je crois qu'elle arrive avec un peu de retard. Lorsque Vampire Diaries était à son apogée, elles auraient formé un super duo. Aujourd'hui, alors que la série de Kevin Williamson est devenue plus sombre et plus adulte, j'ai dû mal à l'imaginer trouver sa place. Je n'ai pas encore lu tous les autres scripts de la CW, mais je suis à peu près sûr que ce sera l'un des plus faibles et des moins ambitieux. Et en même temps, l'un des moins chers aussi ! Et ça, ça devrait peser dans la balance lorsqu'il faudra trancher...

3 mars 2013

Hostages [Pilot Script]

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HOSTAGES

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Jeffrey Nachmanoff (Le jour d'après). Produit par Jerry Bruckheimer (Les Experts). Adapté de la série isaëlienne Bnei Aruba. Pour Warner Bros. Television & CBS. 58 pages.

Ellen Sanders, une chirurgienne brillante qui exerce dans un hôpital de Washington D.C., est chargée d'opérer le Président des Etats-Unis. Mais ce qui aurait dû être un honneur se transforme en un enfer : elle se retrouve au coeur d'une conspiration politique.  Son mari et ses trois enfants sont pris en otage et leurs ravisseurs lui promettent de les exécuter si elle ne suit pas leurs instructions. Commence alors une course contre la montre pour les sauver...

Avec Toni Collette (Muriel, United States Of Tara), Dylan McDermott (The Practice, American Horror Story), Tate Donovan (Newport Beach, Damages), Billy Brown (Dexter, The Following), Rhys Coiro (Entourage), Quinn Shephard, James Naughton (Gossip Girl)...

 

   Mais que se passe-t-il chez CBS ? Se seraient-ils enfin achetés des couilles ? Ont-ils compris qu'ils ne pourraient pas décliner indéfiniment leurs franchises ? Euh... Ils préparent quand même un spin-off de NCIS: Los Angeles et un reboot du Flic de Beverly Hills, ne l'oublions pas. Mais à côté de ça, ils ont Hostages. Un projet qui aurait pu être développé pour NBC ou ABC, mais qui aurait certainement eu sa place sur la FOX plus que sur n'importe quelle autre chaîne. Je ne voudrais pas me lancer dans des comparaisons qui n'auraient pas grand sens, mais il y a un peu de 24, de Prison Break, de The Following et de... pardon de le dire... The Mob Doctor dans cette histoire ! J'ajouterai même de Vanished, mais qui s'en souvient encore ? On est typiquement dans la série high-concept au pilote hyper rythmé et accrocheur, qui prend le risque de s'effrondrer au bout de quelques épisodes. Il est effectivement difficile d'imaginer une saison complète en partant de ce point de départ. Je ne parle même pas de plusieurs saisons. J'espère que CBS aura la bonne idée de suivre le modèle de The Following : une saison plus courte que la normale -même en cas de succès- et une diffusion en continu. D'ailleurs, je suis prêt à parier que si le show est selectionné, il faudra attendre la mi-saison pour le voir ! La seule case qui me semble convenir à l'heure actuelle, c'est celle du jeudi 22h après Person Of Interest. Mais on n'en est pas là. Ce qu'il faut retenir avant tout, c'est que c'est une série hyper feuilletonnante, sans cas du jour, très éloignée de tout ce dont la chaîne nous a habitué depuis des années. 

    La chose qui m'inquiète le plus, c'est d'être déçu par la prestation de Toni Collette. Je l'adore, je la placerai même volontiers dans le Top 10 de mes actrices préférées. Mais la voir jouer une mère de famille moderne et surtout classique après avoir incarné la troublante Tara aux milles et une personnalités, c'est presque comme un retour en arrière. Mais je comprends en même temps ce qui l'a séduite dans Hostages. Cela reste un rôle fort de femme. Ellen a toujours été accaparée par son boulot, au point de délaisser son mari et ses enfants, et la situation extrême dans laquelle elle est tout à coup plongée la force à réaliser à quel point elle s'est éloignée de sa famille, à quel point son absence a laissé des traces chez chacun de ses membres et, bien sûr, à quel point elle les aime. Jusqu'où est-elle prête à aller pour les sauver ? C'est la question que pose ce pilote et on imagine bien qu'elle ne reculera devant rien, ne serait-ce que pour réparer ses erreurs passées. Tout ça est donc très banal au fond dans la fiction, mais l'actrice a toutes les capacités requises pour élever son personnage dans des sphères émotionnelles qui ne pourront que nous toucher et apporter à ce show essentiellement tourné vers le suspense et l'action une dimension plus universelle. Le reste de la famille tombe dans un schéma relativement classique : la fille un peu paumée, qui se demande si elle ne serait pas enceinte; le fils rebelle, dealer d'herbes; le mari émasculé, qui en veut terriblement à sa femme mais qui l'aime toujours... Et puis il y a les preneurs d'otage, dont l'identité est gardée secrète un petit moment pour certains d'entre eux en tout cas. Ils ont l'air de fonctionner un peu de la même manière que les disciples du tueur en série de The Following. Ils exécutent les ordres, convaincus du bien-fondé de l'entreprise. C'est assez fascinant. On sent qu'il y a des choses à dire sur chacun d'entre eux. Qu'est-ce qui les a amenés là ? Beaucoup de mystère donc, d'autant qu'une fois le pilote fini, on ne sait toujours pas dans quel but ils font tout ça et pour qui. Les opposants politiques du Président ? Cela paraîtrait presque trop évident et trop simple... Les caméras de surveillance partout -à la maison, à l'hôpital, à l'école, dans les rues du quartier- m'ont fait penser à Homeland. Il y a là aussi un sens aïgu de la paranoïa, mais les ressemblances avec la série de Showtime s'arrêtent là. On sent quand même une appétence de plus en plus flagrante des chaînes pour ce type de projets et c'est tant mieux ! Un peu d'ambition ne fait vraiment pas de mal.

   Hostages possède un script solide et efficace et une distribution alléchante. En gros, il ne lui manque plus qu'un feu vert de la part de CBS pour atterrir sur nos écrans, comme elle le mérite. 

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