SERIES : Le Bilan de la saison 2oo6-2oo7
Avant toute chose, je tiens à préciser que le bilan qui suit est tout à fait personnel, il rend compte de mon ressenti. Je ne prétends pas avoir l’ Avis mais un avis parmi tant d’autres et je souhaitais vous le faire partager ici. Bien sûr tout le monde ne sera pas d’accord avec moi et tant mieux ! Je vous invite d’ailleurs à le faire savoir dans vos commentaires. Je tiens également à dire que je n’ai évidemment pas regardé TOUTES les séries de la saison mais une bonne partie. Vous ne trouverez rien sur les différentes séries policières, je n’en regarde aucune.
Les Nouveautés
La saison a été riche en nouveautés, toutes ne s’en sont pas sorties, loin de là. La machine impitoyable de l’audience a fait son œuvre mais globalement on peut dire que la qualité a été récompensée. Ce qui n’est pas toujours le cas … Partons à la découverte de ces nouveautés, classées par mentions, comme à l’école, pour plus de clarté.
Très bien
Brothers & Sisters
S’il y a une série sur laquelle il faudra compter à l’avenir, c’est bien Brothers & Sisters. Tout commence le jour où le patriarche de la famille Walker meurt subitement d’une crise cardiaque, laissant derrière lui sa femme, ses enfants et sa maîtresse. Nous allons donc suivre la vie de chacun des membres de cette famille entre joie, peine, coups de cœurs et coups de gueules.
Une des forces de la série est ce savoureux mélange entre drame et comédie. On passe du rire aux larmes avec ce sentiment de faire parti intégrante de cette famille si singulière. Chaque personnage est attachant à sa manière. Chaque acteur nous propose une composition époustouflante. Il faut dire que ce ne sont pas des novices ! Le casting est quatre étoiles : Sally Field (Urgences), Calista Flockhart (Ally McBeal), Rachel Griffiths (Six Feet Under), Ron Rifkin ( Alias), Patricia Wettig (Prison Break), Rob Lowe (A la maison blanche) et tant d’autres … A tel point que l’on s’étonne à chaque épisode du talent de toute cette troupe !
Brothers & Sisters c’est un peu l’anti-thèse de 7 à la maison. Je crois que l’image est parlante. Ici pas de discours religieux, pas de leçon de morale, pas d’histoires sans intérêt, pas de dialogues niais et surtout pas de caricatures ! Un des fils de la famille est gay ? Allons bon, ses aventures amoureuses sont traitées sur le même plan que celles de ses frères et sœurs. Une des filles est républicaine ? Eh bien la série aborde avec brio les thèmes du 11 Septembre, de la guerre en Irak. Elle propose même un débat d’idées entre républicains et démocrates. Là non plus pas de propagande, juste une peinture fidèle de l’Amérique avec ses qualités et ses défauts. La série peut donc adopter un ton plus sérieux, plus engagé tout en faisant le grand écart avec des scènes comiques, légères. Le réalisme côtoie le burlesque et il en ressort une impression de grande jouissance télévisuelle.
Sur ABC la série a réuni chaque semaine en moyenne plus de 11 millions de téléspectateurs pour sa première saison et c’est sur Fox Life que vous pourrez la découvrir en France dès le mois d’Août. TF1 en a également acquis les droits et la diffusera prochainement. C’est pour moi LA série de la saison.
Men In Trees
Cette série revient de loin. Son parcours a été plutôt chaotique (changements de case horaire en cours de saison notamment) mais elle s’en sort plutôt bien puisqu’une seconde saison a d’ores et déjà été commandée. C’est France 2 qui la diffusera en France. Enfin disons que c’est France 2 qui va la ranger dans ses placards et qui la ressortira, ou pas, un jour. Elle lui trouvera une jolie case horaire où son sort sera joué d’avance, puis l’arrêtera en plein milieu de sa saison pour ne jamais diffuser la suite. Moi, pessimiste ? Non, réaliste.
Marin Frist (Anne Heche) est une écrivain à succès, elle coache ces hommes et ces femmes qui cherchent désespérément leur âme sœur sans jamais réussir à la trouver. Elle, elle a trouvé un mari … jusqu’au jour où elle apprend que ce dernier la trompe. Alors elle annule son mariage et décide de s’exiler dans une petite ville d’Alaska pour écrire son prochain livre. Et contre toutes attentes elle va y trouver bien plus que de l’inspiration.
C’est typiquement le genre de séries que les filles vont adorer. Mais les garçons sensibles aussi ! On rit beaucoup dans Men In Trees, il faut dire que la galerie de personnages secondaires est particulièrement bien fournie. Ils sont tous drôles et profondément humains. Résultat on devient vite accro à cette ville et à ses habitants. Les paysages sont magnifiques, les dialogues sont savoureux, le tout est vraiment rafraîchissant.
Ce qu’on pourrait reprocher à la série c’est d’être trop prévisible. Malgré cela on se laisse prendre au jeu et ce qui importe ce n’est pas les choses qui se passent mais comment elles se passent. Certains trouveront peut-être que la série manque d’originalité. C’est vrai que ce mix entre Sex & the city et Everwood n’a rien de novateur. Oui mais voilà, c’est super efficace et c’est tout ce qui compte non ?
Dexter
Maintenant, on change d’univers par rapport aux deux précédentes séries. C’est le moins que l’on puisse dire. Place à un polar sanglant et classieux qui met en scène un expert médico-légal le jour qui se transforme en serial killer la nuit. Dexter Morgan.
Qui aurait cru que l’on réussirait un jour à rendre un serial killer attachant ? C’est exactement ce que parvient à faire la série. Michael C.Hall (Six Feet Under) est magistral dans ce rôle. Il est tour à tour inquiétant, effrayant et émouvant. Dans l’ambiance moite de Miami, la saison s’articule autour d’une enquête passionnante pour retrouver un serial killer dont Dexter admire les méthodes. Il a trouvé là un rival de choix. Et son but va être de trouver son identité. Bien sûr ses collêgues et amis ne sont pas au courant de la double vie de Dexter. Par ailleurs, notre anti-héros a quelques problêmes d’ordre sexuel : il ne ressent aucun désir. Sa petite amie est un peu paumée comme lui depuis qu’elle s’est faite violer.
La série est adaptée du roman de Jeff Lindsay Ce cher Dexter et la critique comme les télespectateurs l’adorent. Je dirais même que personne n’a été déçu par la série. Il suffit de s’y plonger pour ne plus en décrocher. Si les premiers épisodes sont un peu mous, le rythme s’accélère rapidement et la deuxième moitié de la saison est vraiment palpitante avec de nombreux rebondissements. La psychologie des personnages est extrêmement bien travaillée et l’ambiance qui se dégage de la série est envoutante.
Dexter a très bien fonctionné sur Showtime et la seconde saison commencera en Octobre prochain tandis que c’est Canal + qui la diffuse en ce moment chez nous. Etonnament, TF1 l’a également achetée. A voir et à revoir. Une série déjà culte.
Brothers & Sisters, Men In Trees et Dexter sont donc pour moi les 3 meilleures nouvelles séries de l’année. Voyons maintenant celles qui n’ont pas démérité sans être excellentes.
Bien
Vanished
Vanished c’est la série maudite de la saison. Elle a beau être de bonne voire très bonne facture, le public Américain n’y a pas adhéré et elle s’est arrêtée après 13 épisodes (dont les derniers n’ont été diffusé que sur le net). M6 la diffusera malgré tout prochainement et rassurez-vous, il y a une fin, partielle, mais une fin quand même.
La femme d’un grand sénateur Américain est kidnappée, commence alors une grande enquête pour la retrouver. Nous suivons simultanément les agents chargés de l’enquête, une reporter aux dents longues qui cherchent à tous prix LE scoop et bien sûr la famille du sénateur qui essaye tant bien que mal de supporter la situation.
Ce qui est très intéressant c’est que derrière ce kidnapping semble se cacher une grande conspiration. Chaque membre de la famille a ses secrets, tout le monde est possiblement impliqué. L’enquête est passionnante. Un peu à la manière de Prison Break on retrouve une grande tension, des musiques stressantes, des personnages douteux. Au casting nous avons entre autres Gale Harold (Queer As Folk), Ming Na (Urgences) et Rebecca Gayheart (Beverly Hills, Dead Like Me). Je vous la conseille même si au final on est un peu frustré.
The Riches
Une série très sympathique et plutôt originale que The Riches. L’histoire d’un couple de gîtans arnaqueurs et de leurs trois enfants qui à la suite d’un accident de voiture vont totalement changer de vie. En effet, ils vont usurper l’identité de la famille morte sur le coup au cours de l’accident, en s’installant dans leur villa de Louisiane. Pour la première fois de leur vie les enfants vont devoir fréquenter une école, huppée qui plus est. Il va leur falloir s’adapter à cette nouvelle vie.
La série est bourrée d’humour et la plupart des personnages ont un grain. La mère, interprétée par Minnie Driver est complêtement folle. Certaines scènes sont hilarantes. Le père n’a rien à envier à sa femme et il trouve toujours un moyen de se sortir des situations les plus délicates. Il s’improvise tout de même avocat d’une grande société. La série s’amuse avec les clichés du rêve Américain et les détourne régulièrement.
Là où il est plus difficile d’adhérer à la série c’est du point de vue du réalisme. On a bien du mal à croire que ce soit possible de prendre la place d’une autre famille sans que personne ne se rende compte de rien. C’est parfois un peu dérangeant mais à part ça, c’est une bonne série. Pour l’instant aucune chaîne française ne semble l’avoir achetée.
+ The Class
Ces derniers temps les sitcoms n’ont plus tellement la côte. Il y en malgré tout quelques unes qui parviennent à sortir du lot. C’est le cas de The Class, qui malgré des audiences convenables ne connaîtra pas de seconde saison. Elle est diffusée actuellement le samedi soir sur TPS Star.
David Crane (créateur de Friends) nous présente une dizaine de personnages qui étaient ensemble au lycée et qui se retrouve dix ans après. Leurs vies ont bien changé mais ils vont réussir à re-créer des liens d’amitié. Certaines scènes sont vraiment très drôles, certains personnages sont excellents. D’autres le sont beaucoup moins, et c’est probablement ce qui a perdu la série, ce manque d’équilibre. Cela reste un divertissement très agréable qui change un peu des sitcoms familiales habituelles.
Passable
Heroes
Le pet foireux de l’année c’est Heroes. Attention, je ne dis pas que la série est mauvaise. Je dis juste qu’elle est clairement surestimée. Oui elle a marché aux Etats-Unis, oui c’est devenu un mini-phénomène. Mais non, ce n’est pas si extraordinaire que ça.
Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant c’est l’histoire de gens ordinaires qui se rendent compte qu’ils possédent des pouvoirs extraordinaires. La réalisation est très efficace, l’univers des comics est parfaitement retranscrit. On sent qu’il y a des moyens derrière, les effets spéciaux sont efficaces. Globalement, quand il y en a de l’action, on nous en met plein les yeux, comme au cinéma.
Il faut aimer les histoires de super-héros. Ce qui n’est pas mon cas. On sait d’avance comment tout cela risque de se terminer : un magnifique happy-end sur le thème « On a sauvé le monde ». Parfois j’ai vraiment l’impression de regarder un Smallville en plus classe. Les personnages sont loin d’être attachants pour la grande majorité, certains sont même très enervants (Hiro, le Japonais qui crie à tout va par exemple), certains sont ennuyeux (le policier qui se prend pour Jeanne d’Arc). Reste tout de même la cheerleader et son père dont la storyline est vraiment sympathique à suivre. Et puis il y a le grand méchant, Sylar. Il est formidable. J’avoue m’être souvent endormi devant certains épisodes, les premiers surtout, soporifiques. Puis il y eu un mieux. Et le final de la saison est très très mauvais. Tout retombe comme un souflet, on reste sur notre faim.
A mon avis, Heroes aura du mal à tenir sur la longueur et le phénomène s’essouflera dès la prochaine saison. Vous pourrez la découvrir sur TF1, en prime-time, chaque samedi de l’été. A vous de juger !
Dirt
Enfin une ex-Friends a réussi sa reconversion ! Courteney Cox s’est transformée en Lucy Spiller, impitoyable rédactrice en chef d’un magazine à scandales américain et on est bien loin de la maniaque Monica Geller. La prestation de l’actrice est l’atout principal de cette série qui laisse une impression mitigée. Certains épisodes sont franchement ennuyeux, tandis que d’autres se laissent agréablement regarder. On ne peut décemment pas dire que c’est mauvais mais la série ne provoque aucune addiction.
Il y a beaucoup de personnages, certains sont bons, d’autres moins. Le meilleur ami de Lucy, paparazzi de son étât, a des délires très particuliers qu’il est parfois difficile de suivre. Dirt aurait du être une série trash, parfois elle l’effleure mais s’en éloigne aussi vite, comme si les scénaristes n’osaient pas aller au bout de leur délire et c’est dommage, on sent leur retenue. Il s’en fallait de peu pour que ce soit un Nip/Tuck version presse à scandales, là ça aurait pu être vraiment bien. Au fond la série manque de personnalité. Passable donc.
+ The Nine
La promesse de la série était pourtant simple : à chaque épisode vous découvrirez un passage de la prise d’otages dont nos héros ont été les victimes. Le pilot était excellent, les épisodes suivants décevants. Ce qui intéresse le téléspectateur c’est le déroulement de la prise d’otage et les mystères qui l’entourent. Ce n’est pas ce que deviennent les personnages après cet événement. Résultat: la série a fait un flop monumental alors que pourtant la qualité revenait petit à petit. Les 13 épisodes seront diffusés cet été sur France 2 chaque dimanche soir après Urgences. Jetez y un œil, ça pourrait vous plaire.
+ October Road
Le retour de l’enfant prodige dans sa ville natale. Nick est un écrivain à succès et il va devoir faire face à sa famille et à ses amis qu’il a abandonnés pour vivre son rêve 1o ans plus tôt. L’accueil ne va pas être aussi chaleureux qu’il l’aurait espéré. Le pitch est relativement classique et la série est elle-même plutôt convenue. Certains personnages deviennent très rapidement attachants tandis que d’autres agacent. Les dialogues manquent d’humour et les acteurs, sans être mauvais, ne sont pas plus enthousiasmants que ça. La première saison est courte (6 épisodes) et les histoires stagnent beaucoup. La seconde saison devrait être mieux maîtrisée et plus passionnante. Ce n’est pas la série de l’année mais c’est plaisant quand on a rien de mieux à se mettre sous la dent.
Mauvais
Jericho
C’est l’histoire d’une petite ville des Etats-Unis qui se trouve livrée à elle-même après que le pays a été frappé par des explosions nucléaires. On pourrait facilement la renommer « La petite menace nucléaire dans la prairie » tellement les bons sentiments dégoulinent de part en part. L’idée de départ est pourtant bonne. Oui mais voilà :les scénarios patinent, les intrigues n’avancent pas et les acteurs sont tous plus mauvais les uns que les autres. On retiendra quand même une story line, celle de la famille Hawkins, nouvelle arrivante dans la petite ville, dont le patriarche semble bien mystérieux. Il en sait plus que quiconque sur ce qui se passe dans le pays.
L’avenir de la série a été récemment scellé. Elle ne dépassera pas les 22 épisodes que compte sa première saison. Si elle a fait des scores honorables dans un premier temps, elle s’est par la suite effondrée. C’est M6 qui en a acquis les droits en France et qui devrait la diffuser à la rentrée. Pas sûr que le public adhère.
Six Degrees
Six Degrees ou la série la plus ratée de la saison. Vous connaissez le principe des six degrés de séparation ? Eh bien le pitch se résume à ça : une demi-douzaine de personnages habitent New York et la vie de chacun influe sur celles des autres. Quand on a dit ça, on a tout dit. Non seulement les personnages ne sont pas attachants mais en plus la série est ennuyeuse au possible. Les histoires ont déjà été vues milles fois : la femme trompée sur le point de se marier, le golden boy qui tombe amoureux de la plus belle fille du quartier, la veuve qui élève seule ses enfants …
TF1 la diffusera prochainement. Un conseil : si vous avez des insomnies, enregistrez les épisodes et regardez les tard le soir, vous verrez, vous vous endormirez sur le champ.
+ Ugly Betty
Si vous aimez l’insipide version Allemande de la série Le destin de Lisa, alors vous aimerez sûrement Ugly Betty. C’est à peu près la même chose mais avec plus de moyen et avec le savoir-faire redoutable des américains.
Moi, je n’aime pas. La plupart des gags tombent à l’eau, ils sonnent faux. Le coté caricatural a beau être assumé, ça ne passe pas. Les acteurs ne sont pas mauvais, Americana Ferrara qui interprète Betty est plutôt douée et convaincante. Au fond, c’est une série qui s’adresse avant tout à un public jeune. Les enfants adoreront mais pour les adultes, ce sera plus délicat. Ou alors il faut avoir gardé une grande grande âme d’enfant. TF1 la diffusera prochainement sur son antenne et ça risque de cartonner.
Rendez-vous dans quelques jours pour la seconde partie sur les nouvelles saisons des séries que l'on connaît bien !