Breaking Bad [5x 07 & 5x 08]
Say My Name // Gliding Over All (Mid-Season Finale)
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Depuis la révélation du final de la saison 4 et la mort de Fring, les auteurs de Breaking Bad ont pris soin de rendre Walter White encore plus pourri par l'orgueil et l'ivresse du pouvoir et de l'argent à chaque nouvel épisode. Un petit exploit qui, la plupart du temps, a été payant : on ne regarde plus la série parce qu'on a pitié du héros ou parce que son combat nous attendrit au fond -puisque le but qu'il s'était fixé a été atteint et largement dépassé depuis longtemps, comme le fait admirablement remarquer Skyler à son mari face à une montagne de billets verts que le terme "impressionnante" ne suffirait pas à décrire- mais bien parce que son évolution de petit professeur de chimie à la vie monotone à Pape de la drogue au Nouveau Mexique est aussi fascinante que tragique, autant pour lui que pour son entourage, victime à différents niveaux de dommages collatéraux. On peut donc désormais qualifier Walt de psychopathe. Les deux derniers épisodes de cette première partie de saison 5 regorgent de moments forts, mais le 7ème, essentiellement consacré à Mike, m'a certainement plus marqué que le 8ème, un peu long à démarrer mais construit avec brio, comme toujours.
La vitesse avec laquelle la saison 5 a avancé lors des 5 premiers épisodes, jusqu'à la mort de l'enfant en somme, était presque déroutante pour du Breaking Bad. J'avais peur de ne pas reconnaître la série que j'avais tant aimé mais, après une saison 4 parfois ennuyeuse, ce changement de rythme a finalement été bienvenu. Les auteurs n'ont pas perdu une minute et c'est exactement ce que l'on attendait en sachant que la fin approchait à grands pas. Ainsi, l'association Jesse/Walt/Mike n'a pas tenu bien longtemps et Walt a atteint à la fin de l'épisode 7 l'apogée de sa carrière de dealer. Seul à mener sa barque et riche. L'élimination de Mike s'est faite dans la douleur. On sentait tout le long de l'épisode Say My Name que le personnage que l'on a appris à aimer au fil du temps -alors qu'il était quand même une ordure lui aussi- allait trépasser. Mais est-ce que Walt oserait aller jusqu'à le tuer ? Tout portait à croire que oui, il en était arrivé à ce stade où il en était tout à fait capable. Mais il pouvait aussi le laisser partir, le regarder s'éloigner sans se retourner, sans tirer. Les scénaristes ont fait de leur mieux pour préserver le suspense sur son sort jusqu'au bout. L'agonie de Mike n'en était que plus intense. On est évidemment triste de perdre ce personnage auquel on tenait beaucoup mais on ne peut pas reprocher à Breaking Bad de profiter pleinement de l'annonce de son arrêt prochain pour tirer profit de toutes les cartes qu'il lui reste à jouer ! Bien au contraire... Concernant cet épisode, je ne peux m'empêcher de souligner encore une fois la beauté des paysages utilisés, qui contraste toujours avec la mélancolie et la violence qui émane des intrigues et des personnages.
Si les confrontations entre Walt et Mike ont été remarquables, celles avec Jesse, qui auraient pu être redondantes après tout ce temps, l'ont été encore plus en ajoutant une tonalité nostalgique inattendue alors que le duo se séparait, du moins essayait. Cela ressemblait à des adieux mais on sait pertinemment que leurs routes se recroiseront forcément d'ici à la fin de la série, et sûrement avant. Avant ce passage, fort émouvant, il ne faut pas oublier que Walt a tenté une dernière fois de rallier son ex-protégé à sa cause en lui faisant remarquer combien sa vie risquait de devenir ennuyeuse et inintéressante tant il n'avait plus rien ni personne auquel se raccrocher. C'était évidemment minable de sa part mais pas tout à fait faux non plus... On peut regretter que Jesse ait été un peu mis de coté en ce début de saison, comme il l'a été une partie de la saison 4 d'ailleurs, mais il ne peut plus lutter face à Walt, et surtout Heisenberg. Il est sans doute préférable de laisser le personnage en retrait plutôt que de chercher constamment un moyen de le faire revenir sur le devant de la scène, quitte à ce que ça n'est plus de logique. Je me demande tout de même quel rôle il jouera dans les huit derniers épisodes et à quelle sauce il sera mangé...
La même question se pose pour Skyler. Je pense que s'il y a bien une chose à laquelle on ne s'attendait pas dans le final, c'est bien à une "réconciliation" avec Walt. Je ne sais pas comment les auteurs se sont débrouillés pour rendre ce revirement de situation crédible mais il l'est, et il m'a touché. Lors d'une de mes précédentes reviews, je vous avais fait part d'une intuition, celle que Walt allait peut-être la tuer, ainsi que ses enfants éventuellement, dans un moment de rage et de folie extrême. Je crois que c'est encore possible et je suis très attaché à cette idée. Je le vois comme un aboutissement -horrible on est bien d'accord- dans l'évolution du héros. Le point de non-retour ultime. Ce serait grandiose ! Ce serait en plus tout à fait dans l'esprit de ce final où l'ironie est poussée à son paroxysme : c'est lorsque Walt décide de tout arrêter qu'Hank découvre enfin la vérité sur son beau-frère ! Cela me semblerait logique, en terme d'écriture du moins, qu'il perde tout et qu'il se retrouve totalement seul -avec son cancer ?- dans la dernière ligne droite. Et en même temps, qu'est-ce qui l'empêcherait alors de ne pas tout simplement se suicider ? Beaucoup de questions qui rejoignent aussi la scène d'ouverture de la saison, un flashforward où Walt a des cheveux, une arme énorme et de faux papiers d'identité, le tout dans son coffre. Il forme un "52" (son âge) avec des tranches de bacon dans son assiette, comme sa femme avait l'habitude de le faire. Une façon de lui rendre hommage ? Parce qu'elle est loin ? Ou parce qu'elle est morte ? Parce qu'il l'a tuée ? Je ne suis pas tellement fan du procédé du flashforward en général mais là, il est terriblement efficace bien qu'absolument pas nécessaire. De même que je ne suis pas fan du flashback qu'on nous impose en pleine scène pour nous rappeler une réplique oubliée, pas aussi innocente qu'elle en avait l'air. Mais là encore, bizarrement, ça passe. Je parle bien entendu du moment où Hank, tel Einstein dans ses toilettes, se dit dans sa tête "Bon sang mais c'est bien sûr !". Je ne sais pas si la situation est ridicule, tirée par les cheveux ou brillante, mais c'est ainsi que devait se terminer cette première partie de saison. C'est la conclusion parfaite.
// Bilan // Ce début de saison 5 a certes quelques défauts, comme par exemple celui de reposer avant tout sur Walt et quelques nouveaux personnages aux dépens des secondaires historiques, ou celui d'abuser des scènes musicales clipées (même si elles sont toujours efficaces, on s'en lasse; mention spéciale à celle où les prisonniers sont butés un à un qui était malgré tout géniale), mais Breaking Bad maintient un niveau d'excellence, tant sur le fond que sur la forme, rarement égalé par n'importe quelle autre série. Comme on pouvait s'y attendre, l'épisode 8 nous plonge dans une profonde détresse à l'idée de devoir attendre près d'un an, dix mois pour être précis, avant de voir la suite et la fin de cet incroyable destin.
Breaking Bad [5x 02, 5x 03 & 5x 04]
Madrigal // Hazard Pay // Fifty-One
2 290 000 tlsp. // 2 200 000 tslp. // 2 290 000 tlsp.
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Madrigal. Après un Season Premiere de qualité mais peu surprenant, Breaking Bad passe à la vitesse supérieure avec un second épisode absolument brillant, en majeure partie centré sur Mike, ce bon vieux Mike, un personnage arrivé en cours de route mais qui s'est parfaitement intégré à la série, au point de devenir presque aussi attachant qu'un Jesse ou qu'un Hank. Tout l'objet de l'épisode est de savoir s'il va accepter, oui ou non, de rejoindre le business d'Heisenberg. On se doute fortement de la réponse, mais cela n'empêche pas de suivre avec grand intérêt ce qui va le motiver à prendre sa décision. Et là, le parallèle avec Walt est on ne peut plus intéressant : lui aussi a besoin d'argent, lui aussi est prêt à tout pour protéger sa famille -ce que l'on nous dévoile de manière furtive, avec pudeur- mais la différence, c'est que lui ne s'en sert pas comme d'une excuse pour justifier sa soif de pouvoir. Mike est un meurtrier, Mike n'est pas quelqu'un de bien, mais Mike n'est pas et ne sera jamais Walt. Mike est plutôt génial, en fait. Du coup, on adore Mike. Et on adore encore plus sa confrontation avec Hank, assez jouissive.
Après la mort de Fring, il fallait s'attendre à ce que de nouveaux joueurs entrent en scène et les scénaristes ont trouvé un excellent moyen d'en introduire. Nom de code : Madrigal. Activité : société allemande à qui la franchise de restaurants "Los Pollos Hermanos" appartient. Deux visages en faisant partie nous sont présentés : d'abord Mr Schuler, un exécutif, qui, dans l'énorme teaser, mange du poulet goulûment en testant des sauces avant de se suicider avec un défibrilateur dans les toilettes -du grand Breaking Bad- puis une certaine Lydia, dont on ne connait pas bien la position au sein de la compagnie mais qui a fourni à Fring un ingrédient crucial pour la préparation de la meth. En clair : Walt va avoir besoin d'elle et c'est Mike qui va faire la connexion. Je suis déjà fan de cette femme, assez proche de Fring d'ailleurs dans l'esprit : froide, méticuleuse et profondément mauvaise. On sent toutefois qu'il est facile de la destabiliser. Elle aussi a une famille... Walt et Jesse sont un peu plus en retrait dans cet épisode mais leur recherche commune de LA cigarette dans l'appartement du plus jeune était très fun. Quand on commence à comprendre la dernière manipulation en date de Walt, c'est le moment que Jesse choisit pour littéralement s'effrondrer. Un grand moment. Walt n'en a que faire... Walt a tout prévu. Walt est une putain d'ordure !
Hazard Pay. Je serai plus bref sur cet épisode, qui m'a néanmoins bien emballé lui aussi. En fait, je suis absolument fou amoureux de cette idée de couverture pour les activités de Walt et Jesse : une société spécialisée dans la fumigation qui recouvre les maisons d'une toile colorée. J'adore parce que, quand même, il fallait y penser et ça reste dans l'esprit de la série, mais aussi parce que c'est propice à offrir de superbes images -le réalisateur s'est donc fait plaisir- et enfin parce que c'est -je suppose en tout cas- une référence au meilleur épisode toutes saisons confondues de X-Files : Prometheus Post-Moderne (saison 5, épisode 5), écrit et réalisé par Chris Carter. Je rappelle au passage pour ceux qui l'igorent peut-être que Vince Gilligan, le créateur de Breaking Bad, a fait ses armes sur la série culte. Ceci explique cela. Au-delà de ça, les auteurs ne perdent pas de temps pour mettre en place la réorganisation de la petite entreprise de Walter White, explictant les postes et les missions de chacun. Mike est extrêmement important pour son bon fonctionnement, son speech aux employés de l'entreprise de fumigation étant d'ailleurs assez éloquent. Jesse Plemmons (Friday Night Lights, Battleship) incarne l'un d'entre eux : je suppose qu'il aura son importance par la suite. On nous montre déjà qu'il n'est pas bête du tout et pourrait être d'une grande utilité en cas de besoin. Et du besoin, il y en aura forcément ! En parallèle, Jesse quitte Andrea, ce qui est indéniablement un pas en avant vers sa rédemption. C'était la bonne décision à prendre. Il pourra toujours la retrouver le moment venu, à condition que ce moment existe un jour. Et puis sinon, ça ne va vraiment pas fort pour Skyler....
Fifty-One. ... et c'est tout l'objet de ce quatrième épisode, qui marque aussi le milieu de cette cinquième saison. Oui, déjà ! J'ai toujours été un fervent défenseur du personnage de Skyler pendant que bon nombre d'entre vous lui crachiez franchement à la gueule, la jugeant hyper "casse-couilles" et psycho-rigide. Ce qui n'était pas faux en soi, mais un peu réducteur, surtout vu sa situation. Mais ça, c'était avant. C'était à une époque où Walt pouvait encore été considéré comme un héros et qu'on l'aimait beaucoup malgré ses agissements plus que douteux. Aujourd'hui, la tendance s'est inversée. On adore le détester et on prend pitié pour Skyler, qui n'a vraiment pas mérité tout ça. On est à la limite de la violence domestique, Walt est à deux doigts de lui en mettre une. Et, à vrai dire, son attitude insinueuse est encore plus ravageuse. Le mal n'est pas -encore- physique, il est intérieur et il la ronge. Il ne s'agit plus seulement de culpabilité vis à vis de Ted. C'est toute sa vie qu'elle remet en question. A-t-elle envie de mourir ? Non. A-t-elle envie que Walt meurt ? Oui ! Et elle le dit très clairement. Elle espère que son cancer va revenir et l'emporter. En attendant, elle est seule au monde. Elle ne peut parler à personne, même pas à sa soeur qui ne comprendrait pas et qui a de toute façon la langue bien trop pendue, comme elle nous le prouve à nouveau (j'adore de plus en plus Marie au passage, elle est un excellent élément comique). Anna Gunn délivre une performance incroyable, sa meilleure en date. Je souhaite vivement qu'elle soit récompensée pour ça dans les futures cérémonies. Ce ne serait que justice. La scène de la piscine était extraordinairement brillante. La réalisation y est aussi pour beaucoup. Elle était d'ailleurs au top dès le teaser, avec Walt et Walt Jr. qui prennent du bon temps au volant de bolides. Le drame familial, le jour des 51 ans de Walt, était au coeur de ce Fifty-One, et c'est clairement ce qu'il avait de mieux à offrir, mais le trio Jesse/Lydia/Mike n'était pas en reste. J'aime de plus en plus cette femme. J'espère qu'elle ne va pas mourir tout de suite...
// Bilan // La saison 5 de Breaking Bad est peut-être courte mais elle est aussi intense, très intense. Deux de ces trois épisodes étaient vraiment exceptionnels, et l'autre était très bon. Autant dire qu'à mi-chemin, le bilan est plus que positif ! Il est inespéré.
Breaking Bad [4x 05 & 4x 06]
Shotgun // Cornered
1 750 000 tlsp. // 1 670 000 tlsp.
Six épisodes plus tard, la saison 4 de Breaking Bad en est toujours au même point, ou presque. Je m'en veux de reprocher aujourd'hui la lenteur de la série alors que cela a toujours fait partie de son identité mais les lenteurs d'hier me semblaient avoir un sens alors que désormais, j'ai surtout l'impression que les scénaristes se regardent le nombril en attendant de trouver une idée miraculeuse pour relancer l'intérêt. Ces deux épisodes privilégient la manipulation psychologique au supense et à l'action. C'est compliqué d'en faire un reproche, je ne me sens pas très à l'aise avec ça, mais je ne peux que vous faire part, humblement, de mon ressenti : je me suis beaucoup ennuyé.
Le stratégème de Gus est brillant : il est conscient qu'il ne peut pas s'en prendre à Walter alors il fait en sorte de chacune de ses révoltes se retournent contre lui. Les femmes de ménage n'ont rien demandé, mais elles vont être gravement punies par sa faute. Même s'il est devenu un être très égoïste et cupide, même s'il ne touche plus toujours terre comme il le montre clairement à Skyler lors d'un coup de sang mémorable, il ne supporterait pas que son entourage paye les pots cassés. En somme: Walter n'a définitivement plus de marge de manoeuvre, d'autant que sa femme est en train de reprendre peu à peu sa place initiale. C'est elle qui commande ! Gus va encore plus loin en instrumentalisant Jesse, lequel se laisse passivement en faire. Mais là où il fait une erreur à mon avis, c'est vis à vis de Mike. Le fidèle Mike. Je pense qu'à un moment donné, il n'aura plus que le choix de se retourner contre son "maître" même si cela semble encore peu probable. Avec un bon concours de circonstances, ça peut le faire. C'est actuellement la seule porte de sortie de Walter et Jesse. On sent, qui plus est, qu'à force de passer du temps avec Jesse, Mike s'y attache quelque part. Mais mon analyse est peut-être fausse. Ca me semble trop facile en fait... Ce qui est sûr, c'est que Jesse est en train de prendre la place de dominant dans le duo qu'il forme avec Walter.
A cause de Walter lui-même, Hank reprend l'enquête sur le meurtre de Gale alors qu'il était prêt à laisser tomber. Malheureusement pour nous, cette intrigue n'aura pas droit de citer dans l'épisode 6, délayant à nouveau les futurs rebondissements. Il est vrai que maintenant, plus grand chose ne sépare Hank de la vérité... Je ne serais pas étonné si Skyler prenait part dans une mission à haut-risques visant à l'éloigner le plus possible de cette terrible vérité, dont elle ne connaît pas elle-même tous les tenants et les aboutissants. J'aimerais en tous cas qu'elle prenne de plus en plus de poids dans toute cette histoire, et qu'elle sorte un peu plus souvent de chez elle. Sa petite virée du jour n'avait pas grand intérêt mais elle était symboliquement forte. Elle ne peut pas abandonner Walter. Elle ne peut pas abandonner tout court.
// Bilan // Breaking Bad est en train de perdre des points dans mon petit coeur de sériephile et ça me fait de la peine. Elle est en train de jouer avec mes nerfs : jusqu'à quel point puis-je accepter sa lenteur ? Jusqu'à quel point peut-elle avancer ainsi à l'aveuglette ? La série a perdu de sa force et de son intensité.
Breaking Bad [4x 03 & 4x 04]
Open House // Bullet Points
1 710 000 tlsp. // 1 830 000 tlsp.
Ce que je regrette le plus jusqu'ici dans cette saison 4 de Breaking Bad, c'est l'absence quasi-systématique des (très) courts-métrages de pré-générique. On a eu par le passé de très belles pièces, plus ou moins indépendantes, qui nous permettaient tout de suite de rentrer dans l'ambiance ô combien tendue et unique de la série. Il y a enfin eu une séquence de cette trempe au début de l'épisode 4, mettant en scène Mike dans un camion qui finit criblé de balles. Est-ce un indice sur ce qui pourrait permettre à Walter et Jesse de se sortir de l'emprise de Gus, puisqu'il est apparemment victime de menaces extérieuses ? C'était en tous cas incroyablement bien réalisé, l'occasion de se souvenir que Breaking Bad est la série la plus visuellement bluffante du moment. Dans le pire du pire des cas, il lui restera au moins ça.
Ces deux nouveaux épisodes m'ont un peu rassuré sur la qualité de la série. Je ne retrouve toujours pas l'intensité de la saison 2 et de la première partie de la saison 3 mais j'ai ressenti une véritable amélioriation par rapport à l'épisode 2. Open House était davantage centré sur les deux seules femmes de la série, une idée bienvenue alors que l'on commençait à se demander ce qu'il allait bien pouvoir advenir de Marie. On n'obtient pas franchement de réponse à cette question mais il était très agréable de la suivre à travers ses visites de maison, une idée somme toute originale pour tromper l'ennui, tout en exerçant ses talents de menteuse et de voleuse. Betsy Brandt n'a pas souvent l'occasion de briller, au contraire de ses camarades de jeu. Elle l'a eu ! Je suppose que ça n'ira pas bien plus loin cela étant dit. L'ambiance au sein du foyer des Schrader est en bonne voie d'acalmie, maintenant que Marie a trouvé un peu de soutien auprès du collègue de Hank, lequel se révéle d'ailleurs doublement utile puisqu'il aide le malade à se remettre en selle. Les scénaristes n'y sont pas allés de main morte étant donné qu'il lui amène directement les papiers trouvés dans l'appartement de Gale lors du meurtre. Et on les en remercie ! Il devenait urgent de passer à la vitesse supérieure. Je dois dire que, quand même, je suis étonné que Hank ne fasse pas le rapprochement entre Walter et toute cette affaire. Le simple fait que la chimie ait une grande importance dans tout ça aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Mais cela reste cohérent : les indices les plus évidents sont ceux que l'on voit le moins. Vivement que Hank sorte de son lit maintenant !
Je sais que beaucoup de fans de la série détestent Skyler, alors que je l'ai pour ma part toujours défendu, mais je pense que son nouveau rôle peut changer la donne. Elle a pris le pouvoir ! Alors oui, elle est chiante avec le soin qu'elle accorde au moindre des détails de son histoire, mais mince : elle a parfaitement raison ! Et c'est précisément là-dessus que Walter pèche depuis quelques temps. Ils se completent donc rudement bien. La scène du dîner chez Hank était assez exceptionnelle je dois dire. La voir jouer l'actrice de la sorte... Telle soeur telle soeur ! Marie et Skyler sont vraiment de brillantes manipulatrices ! Walter a beaucoup plus de mal à mentir à ses proches, paradoxalement. Je pense que c'est surtout le regard de son fils qui le trouble, plus encore que celui de Hank ou de Marie. Bullet Points est de toute façon un épisode qui marque un vrai tournant dans le récit, et plus particulièrement pour lui car il perd totalement le contrôle. Contrôle qu'il n'a entièrement possédé en même temps. Face à Gus, il ne peut pas lutter. Face à sa femme, il ne peut que s'acraser. Et même face à Jesse, il est impuissant. Les scénaristes prennent également un virage concernant ce dernier même s'il va falloir attendre le prochain épisode pour savoir vraiment de quoi il retourne. Je commençais franchement à en avoir assez de le voir trainer comme une loque dans sa maison, entouré de personnages encore plus paumés que lui, avec une exagération qui faisait peine à voir. Le monde des drogués, ce n'est pas celui des Bisounours, on est bien d'accord, mais la façon dont il était dépeint ici ne me semblait pas réaliste du tout.
// Bilan // La tension monte d'un cran avec deux épisodes plus réussis que les précédents, plus dans l'esprit de ce que la série nous a offert depuis le début. Il ne se passe pas nécessairement des tas de choses mais les menaces autour de Walt, Jesse et même Skyler se multiplient et ne résument plus à Gus. La saison 4 démarre officiellement maintenant !
Breaking Bad [4x 01 & 4x 02]
Box Cutter (Season Premiere) // Thirty-Eight Snub
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"Well, get back to work !". Vince Gilligan et les auteurs de Breaking Bad ont suivi à la lettre l'ordre de Gus après avoir pu se reposer une année entière et ils n'ont pas perdu la main pour jouer sur nos nerfs. Le temps qui s'est écoulé leur a permis, j'espère, de réfléchir longuement à la saison 4 et de rattraper les quelques faiblesses de la précédente, excellente bien sûr mais pas du niveau de la 2ème, qui était en tous points exceptionnelle. La saison 3 avait démarré très fort puis le soufflet était un peu retombé, à mesure que Hank s'affaiblissait d'ailleurs. Ce Season Premiere ne m'a pas autant scotché que je l'aurais souhaité. Un tel temps d'attente était difficile à (ré)compenser. Malheureusement, le second épisode ne m'a pas franchement rassuré. Pendant quelques instants, je me suis sérieusement posé la question suivante : et si tout avait été dit sur Walter White et Jesse Pinkman ?
A vrai dire, à l'heure actuelle, c'est surtout Jesse qui m'inquiète. Il a commencé très très bas lorsqu'on l'a rencontré au début de la série, puis il a trouvé le moyen d'aller encore plus bas, au troisième dessous, avant de remonter un peu la pente mais pas suffisamment pour parler d'espoir. Plutôt que de l'amener peu à peu vers une rédemption et peut-être même une délivrance, les auteurs, à travers le cliffhanger de la fin de la saison précédente, ont choisi de le replonger dans sa culpabilité et sa solitude. L'impression de déjà vu est inévitable, malgré le talent immense d'Aaron Paul. On le connaît trop bien maintenant, Jesse. On sait que son grand sourire et ses blagues mal venues au terme du premier épisode ne sont qu'une facade. Il est sans aucun doute celui qui a été le plus choqué par le geste ô combien précis et fatal de Gus. Il n'est pas prêt de s'en remettre. Le personnage est condamné à ne pas évoluer. Il va certainement poursuivre sa lente agonie jusqu'à ce qu'il ne respire plus. J'étais toutefois ravi de retrouver Skinny Pete et Badger. Ils ont égayé à leur manière la tristesse ambiante.
Je m'inquiète moins pour Walt dans le sens où son chemin est tracé depuis longtemps maintenant et on le sait : il prend chaque saison de plus en plus confiance en lui. Sa montée en puissance est impressionnante. Mais, là encore, le geste de Gus, qui représentait quand même un grand moment de télévision, a changé la donne pour au moins quelques épisodes. Il n'y a plus que la peur qui motive Walt. Il veut la mort de Gus. Il veut le prendre de court et le tuer avant que lui ne le tue. Jesse a pourtant raison : Walt n'est pas facilement remplaçable et pas seulement parce qu'il est compliqué de trouver un chimiste qui accepte ce genre de tâche, avant tout parce qu'il est le meilleur. Gus n'est donc pas prêt de passer à l'acte, si toutefois il a vraiment envisagé de zigouiller notre héros. En tous cas, pour Walt, le message est clair : s'il veut le tuer, il va falloir qu'il se débrouille tout seul. Ce n'est pas Mike qui va l'aider.
Giancarlo Esposito a sans aucun douté signé sa prestation la plus impressionnante de la série à ce jour en exécutant Victor, son bras droit. C'est "amusant" de voir à quel point les scénaristes ont réussi à nous manipuler alors que c'était l'option la plus évidente et la plus logique. C'est là que la lenteur légendaire de Breaking Bad porte le plus ses fruits : pendant que Gus se changeait méthodiquement, sans prononcer un mot, et que Walter, Jesse, Mike et Victor le suivaient du regard tantôt apeurés tantôt confiants, nous téléspectateurs avions largement le temps de réfléchir à toutes les éventualités sur ce qu'allait faire Gus. Et tout à coup, tuer Victor n'était plus qu'une option crédible parmi tant d'autres. Chapeau les artistes !
Skyler débute sa saison mollement lorsqu'elle cherche à savoir où peut bien se trouver Walt, mais elle permet de réintroduire dans l'équation Saul, lequel a définitivement pété un plomb. La situation devient plus prometteuse lorsqu'elle décide de prendre le taureau par les cornes en démarchant elle-même le propriétaire de la laverie auto(matique) qu'elle souhaite racheter avec Walt. On a toutes les bonnes raisons de penser que l'ancien couple s'apprête à nous offrir le meilleur grâce à cette association professionnelle inattendue, d'autant que leur amour peut ressurgir à tous moments. Je n'ai jamais caché que leur relation était ce qui me passionnait le plus dans la série après le duo Walt/Jesse évidemment. J'en attends donc beaucoup, et beaucoup plus que de Hank et Marie qui sont dans une impasse et qui risquent fort de faire du surplace. Hank était vraiment plus intéressant quand il n'était pas alité. Même si la crédibilité de la série en prendrait un coup, j'aimerais vraiment qu'il se remette vite pour que l'on passe à autre chose. Après tout, il y a une enquête sur le meurtre de Gale qui va commencer. C'est pas vraiment son rayon a priori mais avec ce qui lui est arrivé, Hank redeviendra peut-être un "simple flic".
// Bilan // A de maintes reprises lors des trois premières saisons, il y avait de quoi crier au génie en regardant Breaking Bad. So far, disons qu'une transition s'effectue et que les scénaristes ont décidé de prendre leur temps, comme d'habitude. Sauf qu'il faut parfois aussi savoir accélérer le mouvement pour ne pas ennuyer le fan qui attend beaucoup et qui a été habitué à bien mieux...
Breaking Bad [3x 12]
Half Measures //
Comme son nom l'indique, cet avant-dernier épisode de la saison 3 de Breaking Bad fait dans la demi-mesure et c'est bien dommage. On en attend plus de la série. A ce stade-là la saison dernière, la pression était à son comble. Cette année... disons que la pression ne monte qu'un tout petit peu à la fin de l'épisode et encore. Ce cliffhanger donne l'impression d'être fabriqué mécaniquement à cet effet. C'est évidemment choquant d'assister à cette mise à mort de sang froid commise par un Walt qui semble possédé par l'esprit de disons... Heinsenberg, son double maléfique. Mais est-ce véritablement logique ? Je me pose sérieusement la question. Il n'a pas pu le faire dans l'unique but de protéger Jesse. Leur relation est compliquée et s'apparente souvent à un schéma père/fils. Pour autant, si un enfant n'avait pas été impliqué dans l'affaire, est-ce que la réaction de Walt aurait été la même ? Je ne pense pas. Le déclic se fait vraiment quand il entend parler de ce meurtre aux infos. Les appels au secours de Jesse, il ne les a pas entendus. Résultat, comme Mike le détective le lui a conseillé (au cours d'une scène excellente) : il n'y est pas allé par quatre chemins. Cet événement risque de réunir Jesse et Walt pour un bon moment, ce qui est préfèrable, et faire monter d'un cran les enjeux. Les répercussions sont plus dangereuses que jamais...
A coté de cette grande intrigue prenante mais pas à la hauteur d'une fin de saison à mon sens, plusieurs historiettes occupent notre temps avec plus ou de moins de réussite. Autant j'avais adoré le retournement de situation dans le comportement de Skyler à l'épisode précédent, autant je suis perplexe aujourd'hui de ce que cela pourrait donner. Ben oui, on peut dire que pour la première fois depuis le début de la série, ils sont tous les deux à peu près sur la même longueur d'onde, ou sont sur le point de l'être. On ne pouvait pas poursuivre sur leurs éternels affrontements de toute façon. Croisons les doigts pour que les scénaristes réussissent à tirer le meilleur de ce rebondissement, et le meilleur d'Anna Gunn aussi qui est, j'en suis intimement persuadé, capable d'encore mieux. Du coté de Marie et Hank, outre le passage amusant mais un peu glauque de la masturbation, il n'y a rien à en retirer. C'est chiant et pas dignes des personnages, et pas digne de Breaking Bad non plus. Passage obligé ? Peut-être. Mais on nous avait tant promis avec Hank...
// Bilan // Bien que cet épisode n'ait rien de honteux, la déception domine. Il y aurait eu encore 5 épisodes derrière, je ne dis pas. Mais il n'y en a plus qu'un... Mais que fait la police ?
Breaking Bad [3x 11]
Abiquiu // 1 32o ooo tlsp.
Après un épisode spécial de toute beauté, Breaking Bad fonce la tête la première vers sa fin de saison. Je suppose que l'on nous prépare quelque chose d'énorme mais, pour le moment, difficile de dire ce vers quoi l'on se dirige précisément. Qui va en sortir meurtri ? Hank ? Il est déjà dans un sale état mais on peut toujours faire pire. Ses quelques scènes de l'épisode étaient fortes, vu son état psychologique, mais disons qu'on est un peu en dehors de ce qui nous intéresse vraiment. La chasse à l'homme, le business, tout ça... Il est en colère, il en veut au reste du monde et s'en prend logiquement à la personne qui lui est la plus proche : Marie. Classique et toujours un peu rageant. Mais compréhensible. Pendant ce temps, Skyler se transforme peu à peu en une autre femme. Toujours battante mais prête à défier la loi désormais. Je ne pensais pas que son implication dans les affaires de Walt prendraient tant d'ampleur mais c'est ce que j'ai toujours souhaité et c'est clairement ce qu'il fallait faire avant que le personnage ne devienne antipathique (je sais que beaucoup la trouve antipathique depuis longtemps mais pas moi). Et puis c'est l'occasion pour Anna Gunn de changer un peu de registre et prouver qu'elle est capable de mieux, qu'elle peut tenir tête à un Bryan Cranston sans aucun souci. J'aime ça. Sa rencontre avec Saul est mémorable tant elle l'a mouché en deux secondes. Saul, qui a toujours été amusant tout en étant intelligent, commence à montrer ses limites. Et sa mysoginie ne fait plus aucun doute. Pour lui, si une femme prend part aux magouilles, c'est la ruine assurée ! Personnellement, je crois qu'au contraire Skyler va devenir une alliée de poids.
Les scénaristes n'ont pas oublié Jesse et lui offre d'ailleurs la scène d'ouverture, qui se trouve être un flashback de la période où Jane était encore en vie. Il en ressort une évidence : Jane était un personnage charismatique et passionnant qui a disparu trop tôt. Mais c'est aussi pour cela que sa mort était si terrible. Aucun regret ! Dans cet épisode, Jesse lui trouve une remplaçante, si l'on peut dire. Il s'agit également d'une ex-droguée et elle ressemble à Jane à bien des niveaux. La petite différence, en attendant d'autres plus grandes, c'est qu'elle a un fils. C'est à partir de ce moment-là que Jesse renonce à l'utiliser pour vendre sa merde. Vous voyez, il n'est pas complètement pourri. Là où ça devient carrément passionnant, c'est quand on apprend qu'elle est liée au meurtre par un enfant survenu en saison 2. On s'en souvient encore tous, c'était particulièrement choquant. Ainsi, une fois de plus, Jesse se dirige vers le chemin le plus dangereux...
// Bilan // Une mise en place efficace pour une fin de saison que j'espère explosive, histoire d'atteindre le niveau de la saison précédente...
Breaking Bad [3x 09]
Kafkaesque // 1 61o ooo tlsp.
Kafkaesque ou l'épisode de la métamorphose. On croyait connaître les personnages de Breaking Bad par coeur mais ils réussissent pourtant encore à nous surprendre et à changer la donne. A force d'erreurs, j'ai fini par sous-estimer Walt. J'étais donc heureux de constater qu'il a tout compris au petit jeu de Gus. Cela fait de lui un adversaire et/ou un allié de taille. Walt donnait l'impression depuis quelques temps de ne plus faire le poids. La scène entre Gus et Walt était donc intense, sublimée par le jeu parfait des deux acteurs. Je sais que je me répéte mais je ne me lasse pas de l'écrire. La scène suivante était pas mal non plus car elle prouve que, malgré son intelligence et sa force de conviction, Walt reste détruit de l'intérieur, dévasté. Il a failli comettre l'irréparable dans une pulsion incontrôlable particulièrement effrayante. Son rapport à la mort est toujours aussi complexe et fascinant. Il a besoin de la tutoyer régulièrement pour se sentir vivant. Mais à force de la tester, ne prend-il pas le risque de l'embrasser définitivement ? Plus surprenante encore, l'attitude de Skyler, qui n'en finit pas de prendre de l'envergure. Elle n'est plus la femme à qui l'on ment. Elle est bien plus que ça, elle n'est plus dupe. Est-elle prête à renouer avec Walt ? C'est l'impression qu'elle donne. Mais ne veut-elle pas simplement se venger en lui soutirant le maximum d'argent possible ? Ca ne lui ressemble pas vraiment mais tout est possible après tout. En tous cas, elle a désormais tout compris de Walt. Leur couple passé, potentiel, en ressort grandi.
Jesse s'ennuie toujours et devenir millionnaire n'y change rien. C'est peut-être même ça qui l'ennuie le plus. Il aime l'argent mais il aime le gagner à la sueur de son front. Au fin fond de sa cave, tout est trop routinier et trop facile. Il trouve donc la parade pour prendre un peu de bon temps : il manigance un détournement de méth avec l'aide de ses inénarables complices Badger et Skinny Pete qui, on le sait, feront tout foirer à un moment donné. On le reconnaît bien là, ma foi, le Jesse Pinkman. En revanche, de là à ce qu'il tente de vendre ses produits aux membres de son groupe de parole qui essayent justement de se détourner de la drogue... Ca je ne l'aurais pas imaginé. Je ne le pensais pas aussi dégueulasse. C'est une perspective alléchante.
// Bilan // Un épisode étonnant qui permet de relancer les intrigues vers de nouveaux horizons prometteurs.
Breaking Bad [3x 08]
I See You // 1 78o ooo tlsp.
Après les dernières minutes du précédent épisode, magistrales et intenses, Breaking Bad avait besoin de souffler et l'a fait avec toute la subtilité et la pudeur qui l'incarnent. Alors que Hank est admis à l'hôpital, Jesse le quitte, heureux et soulagé de retrouver sa liberté même si son visage est toujours difforme, ce qui le rend particulièrement impressionnant. Ce court passage où il sourit dans la voiture, sur le chemin du départ, en répondant qu'il va bien, était saisissant et effrayant. On se retrouve tout à coup avec le Jesse d'avant Jane, d'avant le crash, et j'avais oublié à quel point il pouvait être irritant tout en restant attachant. Pendant tout l'épisode, en attendant que Walt ne revienne de l'hôpital, il s'occupe comme il peut en nous offrant quelques scènes de comédie dont seule Breaking Bad a le secret. Les caser dans un drama pur et dur relève de l'exploit. Vince Gilligan l'a fait (encore). J'ai particulièrement apprécié le moment où Jesse tente de se transformer en sumo. Et comme la série est aussi un plaisir des yeux, le contraste entre le rouge sang des murs du labo flambant neuf et la blouse jaune brillante de Jesse était superbe.
Alors qu'on se serait imaginé que toute l'attention de l'épisode se porterait sur Hank, il n'apparaît pas une seule fois. Même à la toute fin, lorsqu'il est sur le point de se réveiller, son visage n'apparaît pas à l'écran. Juste sa main. C'est une belle manière de nous priver de sa présence directe tout comme sa famille en a été privée des heures durant. Et on ne fait pas partie de la famille. Pas vraiment. C'est le protocole, comme le dit le médecin. Une fois n'est pas coutume, c'est Marie qui bénéficiera du plus grand temps de parole, notamment dans un dialogue bouleversant où elle accuse les agents de la DEA de ne pas avoir fait leur boulot, de ne pas avoir protéger Hank comme ils auraient dû. Elle n'a pas tout à fait tort même si sa version des faits est incomplète. Betsy Brandt, en tous cas, est aussi bonne actrice que ses comparses. Content qu'elle ait pu le prouver. Les réactions de Skyler étaient intéressantes, notamment cette trève qu'elle entame avec Walt, faisant même preuve d'une certaine indulgence furtive. Je repense en particulier au moment où elle le fait taire avant qu'il ne se lance dans un de ses mensonges par un simple silence et une fuite. C'est fort. Ce que l'on retiendra des scènes de Walt, c'est d'abord sa confrontation avec l'un des cousins de Tuco désormais dépourvu de jambes. On ne nous épargne rien à travers une scène choquante mais nécessaire où la violence déborde des yeux du cousin, montrant à quel point sa haine est grande. Mais ce qui est parfaitement brillant, c'est le rôle de Gus. Cet homme ne cesse d'imposer et de gagner en charisme. Comme il le dit lui-même : il se cache à la vue de tous. Une belle phrase qui résume bien sa tactique. Il pourrait rester dans l'ombre mais au lieu de ça, il s'expose et prend des risques. Tout le monde est à mille lieux de le soupçonner de quoi que ce soit mais c'est toujours plus risqué de faire ce qu'il fait que de rester dans son coin. Au-delà de ça, il est encore plus manipulateur et sans pitié que l'on aurait pu l'imaginer. Son plan est admirable et on n'en connaît qu'une infime partie pour le moment !
// Bilan // Devant un tel épisode, on ne peut que s'incliner. Breaking Bad atteint son apogée émotionnelle. La tragi-comédie a rarement connu plus bel ambassadeur à la télévision.
Breaking Bad [3x 07]
One Minute // 1 52o ooo tlsp.
Ce nouvel épisode de Breaking Bad figure parmi les plus violents. C'est peut-être même LE plus violent. La scène finale m'a beaucoup fait penser au film No Country For Old Men des frères Coen (un chef d'oeuvre) par sa tension incroyable, sa froideur à vous glacer le sang, son suspense... Les Cousins n'ont pas le charisme de Javier Bardem mais l'excellente réalisation donne de l'envergure aux personnages. A ce titre, la scène introductive de l'épisode dévoilant un passage marquant de leur enfance est parfaite et prend tout son sens à la fin de ces quarantes minutes éprouvantes. Même si on ne s'attend pas à ce que Hank meurt sur ce parking de supermarché par une balle entre les deux yeux, on craint quand même pour sa vie en se disant qu'après tout dans Breaking Bad tout est possible ! Son heure n'est effectivement pas venue mais je ne vois pas comment il pourrait s'en sortir au bout du compte. C'est dingue l'importance qu'a pris le personnage depuis la saison 1. Je me souviens d'une de ses premières scènes où il sermonnait Walt Jr., je crois, et où il m'avait paru complètement con. J'étais persuadé que je le détesterais. Aujourd'hui, c'est mon personnage préféré de la série. Il est passé par tous les états possibles au cours de l'épisode : de la colère impressionnante aux larmes dans les bras de Marie, en passant par le soulagement, la peur... Dean Norris a fait de l'excellent boulot. Il volerait presque la vedette à Bryan Cranston ces derniers temps.
Le reste de l'épisode n'est pas sans rebondissements, surtout du coté de Walt et Jesse qui, enfin, se retrouvent. Ils sont à nouveau partenaires. Je n'y croyais plus. La scène la plus marquante pour eux est évidemment celle où Jesse fustige Walt en le rendant responsable de tous ses malheurs. Le jeune homme y va très fort et perd un peu pied. Certes, sa vie s'est largement compliquée depuis que Walt est entré dans sa vie mais d'abord parce qu'il l'a bien voulu au départ, ensuite parce qu'il a fait pas mal de conneries tout seul comme un grand et, quand il dit qu'il a tout perdu, c'est presque drôle. Hormis Jane et quelques "amis", il n'avait déjà plus rien avant de rencontrer Walt. Ca n'en est pas moins poignant quoiqu'il en soit. Aaron Paul est très juste. Et vole lui aussi la vedette à Bryan Cranston !
// Bilan // Un épisode sacrément intense mais qui souffre, et ça devient une habitude, d'une première partie trop lente et limite ennuyeuse. Lorsque tout commence à s'emballer, c'est simplement magistral !