Golden Boy [Pilot]
Pilot // 10 560 000 tlsp.
What About ?
La trajectoire fulgurante d'un "simple flic" qui devient en quelques années seulement, de l'âge de 26 ans à celui de 34, officier, puis détective et enfin commissaire, le plus jeune de l'histoire de New York...
Who's Who ?
Créé et produit par Greg Berlanti (Everwood, Brothers & Sisters, Arrow) et Nicholas Wootton (Chuck, New York Police Blues). Avec Theo James (Downton Abbey, Bedlam), Chi McBride (Pushing Daisies, Boston Public), Kevin Alejandro (True Blood, Southland), Holt McCallany (Lights Out), Bonnie Somerville (Cashmere Mafia)...
What's More ?
Le héros de la série a bien failli être incarné par Ryan Phillippe ! Mais à quelques jours du tournage du pilote, en accord avec la production, il s'est désengagé, estimant qu'il n'était pas prêt à se plier à la rigueur qu'une série de network requiert.
So What ?
Cette année, sans que je me consulte avec moi-même, presque comme un oubli conscient, je suis passé à côté des pilotes de Vegas et de Made In Jersey -ouais, ça fait un choc d'en reparler, on l'avait déjà complètement oubliée celle-là- mais je me suis dit qu'il fallait que je fasse un effort avec Golden Boy. Au moins pour Greg Berlanti. Certainement pas pour CBS. Je ne peux pas dire que je le regrette. Elle a tout de la série de mi-saison typique de la chaîne, que l'on pourrait même considérer comme sa bonne action annuelle. Elle dérive du standard Les Experts/NCIS juste assez pour nous donner de l'espoir. NYC 22 ou Chaos les saisons précédentes ont payé leur "originalité" -même si c'est un bien grand mot- en étant proposées dans des cases horaires moins exposées voire mortes -de préférence le vendredi- avec bien peu de promotion à la clé. Golden Boy a l'avantage d'arriver après un automne et un hiver peu concluants pour les nouveautés. Ni Vegas ni Elementary n'ont été de grand succès -ce n'est pas faute d'avoir essayé- et je ne parle même pas de Made In Jersey ! L'ambitieux Walter Clark avait donc un coup à jouer...
... Et il s'en sort pas si mal le bougre ! Je n'ai pas eu un coup de coeur pour Golden Boy, soyons clairs. Mais je l'ai trouvé intéressant ce pilote, de par sa structure narrative d'abord, même si elle s'annonce redondante -le héros ne va quand même pas raconter pendant six ans, dans le meilleur des cas, une nouvelle histoire/enquête de son passé à un journaliste ?!- et de par la dualité qui l'habite. On ne peut pas dire qu'il soit attachant : on apprécie guère les froids, distants et ambitieux monsieurs en général. Mais il est atypique et un peu plus nuancé que cela comme le prouvent les flashforwards. Mais ne nous propose-t-on pas l'inverse de ce que l'on aurait eu envie de voir, c'est à dire un héros qui commence sa carrière plein d'optimisme, d'altruisme et de bienveillance et qui la poursuit -et pas nécessairement la finit- transformé en un monstre d'égoïsme et de prétention ? C'est toute la différence entre CBS et disons... Showtime ! Il faut un happy ending, et on nous le sert ici carrément dès le pilote ! Bref, c'est la bonne idée qui n'en est pas vraiment une. Elle produit l'effet inverse de celui recherché. A-t-on vraiment envie de voir un homme pas cool devenir cool ? Non ! Dans un sens, ce n'est pas plus mal que la série se concentre avant tout sur la période où il n'était pas cool. Il est sans doute plus passionnant au présent que dans le futur. Ses premières altercations avec ses collègues sont réussies. On se plait à le voir se frotter à un Chi McBride bien en forme, pas commode du tout et avec une dose d'humour bienvenue pour détendre l'atmosphère de temps en temps. Parce qu'elle est quand même super tendue. On sent au comissariat comme un gros flottement, beaucoup de non-dits et sur la longueur, ce sera sûrement un élément intéressant à voir se développer. Sauf si ça doit être évoqué trois fois seulement par saison, à la Mentalist. Les personnages secondaires manquent tout de même un peu de charisme pour le moment et tout ça est un peu trop masculin à mon goût. La seule femme de l'équipe se retrouve du coup coincée dans cette représentation. En 2013, ça ne me parait pas très moderne. Façon Prime Suspect. Mais tout ça est amené à évoluer. Tout comme la relation de Walter avec sa soeur, intrigante et touchante du peu qu'on en voit. En revanche, le problème de Golden Boy est sans surprise l'aspect procedural inévitable sur CBS, qui prend beaucoup de place dans ce premier épisode et sans doute dans les suivants. Ce sont les moments où je m'ennuie. Donc souvent. Petite satisfaction néanmoins : la réalisation est dynamique et un peu plus recherchée que la moyenne sur CBS.
Ce Golden Boy ne fait pas rêver, mais il a suffisamment de charisme, de charme et même de magnétisme pour nous donner envie de revenir auprès de lui régulièrement...
What Chance ?
CBS vient d'annoncer que le show resterait diffusé jusqu'a à la fin de la saison après NCIS: Los Angeles, contrairement à ce qui était prévu et ce malgré un départ décevant. C'est un signe de confiance. De là à imaginer que la série dépassera la première saison... je n'y crois pas du tout.
How ?
Prime Suspect [Pilot]
Pilot // 6 050 000 tlsp.
What About ?
Dans l'univers majoritairement masculin de la police, l'inspecteur Jane Timoney sait se faire respecter. Ultra déterminée, sans concession et peu encline à l'expansivité, elle traque le crime et ne lâche jamais sa proie.
Who's Who ?
Créée par Alexandra Cunningham (Desperate Housewives, Fastlane). Co-produite par Peter Berg (Friday Night Ligths). Avec Maria Bello (Payback, History Of Violence, Urgences...), Brian F. O'Byrne (Brotherhood, Flash Forward), Kirk Acevedo (Oz, Fringe), Kenny Johnson (Sons Of Anarchy, The Shield), Peter Gerety (Mercy, The Wire, Brothers & Sisters), Tim Griffin (Grey's Anatomy), Aidan Quinn (Weeds, Légendes d'automne), Damon Gupton...
So What ?
Prime Suspect, voyez-vous, c'est un peu l'anti-Rizzoli & Isles. Tout comme Maria Bello, voyez-vous, c'est un peu l'anti-Angie Harmon. On a le droit d'aimer les deux, cela dit, tant que l'on est capable de reconnaître que l'une est plus qualitative que l'autre. Adaptée de la série anglaise du même nom, vieille de 20 ans, Prime Suspect aurait très bien pu voir le jour il y a quelques années sur le câble, genre sur FX. La série originale, c'était un peu le Damages de la police en fait, avec Helen Mirren à la place de Glenn Close. Cette version américaine arrive donc tardivement, pas vraiment sur la bonne chaîne et son propos -la place d'une femme au sein d'un commissariat machiste- parait quelque peu dépassé. Mais après tout, que sait-on de la situation aujourd'hui ? A-t-elle tant évolué que ça ? Est-ce que ce n'est pas la télévision qui déforme la réalité ? Ma foi, ce pilote me fait m'interroger et ça, c'est déjà un bon début !
Je l'avoue, j'aime quand une série est colorée, que ses personnages sont beaux, glamours, que ses décors sont soignés. C'est ma superficialité qui s'exprime. C'est la part de rêve dont j'ai besoin pour survivre. Mais, de plus en plus, j'aime quand une série ose me salir un peu, m'éclabousser. J'aime quand elle me fait perdre mes repères. A ce petit jeu-là, Prime Suspect est très forte : on ne peut pas faire moins féminine que son héroïne, on ne peut pas faire moins sympathiques que ses collègues et on ne peut pas faire moins gris et déprimant que son New York. Tout ce que je déteste en somme. Et pourtant, je crois j'ai réussi à tolérer ce pilote, à ne pas voir le temps passer et je crois même qu'au fond, je l'ai apprécié. Oh, pas au point de continuer. Faut pas déconner ! Mais je suis prêt à reconnaître qu'il s'agit d'une bonne série policière, probablement pas à la hauteur du drama original puisqu'elle semble emprunter un chemin plus classique, mais qui a parfaitement sa place à la télévision en tout cas. L'enquête du pilote n'est pas des plus originales mais qu'importe : c'est tout sauf ce qui nous intéresse. Le rapport entre les personnages est bien plus passionnant à décrypter. J'ai eu très peur que les collègues de Timoney soient insupportables mais, heureusement, passé la scène d'introduction, ils font preuve d'un peu plus de nuances. Je me vois mal passer une heure chaque semaine en leur compagnie cela dit, alors que je crois pouvoir me plaire aux cotés de Jane. Voilà une femme forte qui inspire le respect. Maria Bello est parfaite, le rôle était fait pour elle (et non pour Maura Tierney qui était pressentie à la base et que je n'aime pas). On ressent son aggressivité, sa violence contenue; sa capacité à user d'humour aussi et de cynisme en toutes situations. On n'aimerait pas l'avoir comme amie mais elle tranche avec les héroïnes que l'on a l'habitude de côtoyer. Elle n'a qu'un gros défaut : son affreux chapeau !
Prime Suspect est une série policière différente, plus nerveuse et radicale que l'ensemble de la production actuelle sur les networks, qui offre un terrain de jeu fertil à Maria Bello. Ce n'est pas un univers dans lequel j'aime être abandonné, d'où mon absence de désir d'y retourner, mais on peut regretter que le public n'y soit pas plus sensible. Elle méritait de fonctionner, plus qu'Unforgettable par exemple...
What Chance ?
Les carottes sont déjà cuites pour Timoney mais elle a l'avantage d'avoir le soutien de sa chaîne, NBC, qui n'a de toute façon pas grand chose d'autre à mettre à l'antenne actuellement. Je ne sais pas si ça aurait changé grand chose mais je l'aurais plus vue le mercredi soir en duo avec New York Unité Spéciale plutôt qu'après le carré sitcoms du jeudi, où elle n'a franchement rien à faire ! C'était plus une case pour Harry's Law...
How ?