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Des News En Séries, Le Blog
4 mai 2013

Boomerang [Pilot Script]

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BOOMERANG

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Davey Holmes (Shameless US, Pushing Daisies, In Treatment). Produit par John Wells (Urgences, New York 911, Shameless US...). Pour Warner Bros. Television, John Wells Productions & FOX. 65 pages.

Les Hamilton, tueurs de père (et mère) en fils, assassinent des gens "gênants" pour le compte d'une organisation gouvernementale secrète depuis des années. Lorsque Sam, le fils prodigue mais rebelle, retourne à la maison, tout se complique. Sa mère est aux anges, sa jeune soeur dont il a toujours été proche aussi, mais son père et surtout son frère voient d'un mauvais oeil son implication dans le business familial...

Avec Felicity Huffman (Desperate Housewives, Sports Night), Anthony LaPaglia (FBI:Portés Disparus, Empire Records), Michael Stahl-David (Cloverfield, My Generation), Patrick Heusinger, Stephanie Jacobsen (Melrose Place: Nouvelle Génération), Rosa Salazar (Parenthood), S. Epatha Merkerson (New York Police Judiciaire)...

 

   L'heure est grave. Aux dernières nouvelles, selon Deadline, Boomerang ne fait pas partie des préférences de la FOX à l'appoche des commandes aux upfronts. Et c'est un scandale ! Je n'ai pas encore lu tous les scripts de la chaîne, mais celui-ci, sans être incroyable, est extrêmement prometteur. Il parvient, avec un sujet plutôt sombre, a offrir quelque chose de franchement fun, de prenant -j'ai rarement lu un script aussi vite et avec autant de gourmandise- et d'attachant. Mais je crois avoir mis le doigt sur ce qui pourrait poser problème aux dirigeants de la FOX : c'est un peu en dehors de ce qu'ils ont l'habitude de proposer. 24, Prison Break, Touch, l'horrible The Mob Doctor, The Following et bien d'autres ont toutes un point commun : elles se prennent relativement au sérieux. Elles font passer l'action avant tout. Elles veulent plaire aux mâââles. Bones et évidemment Glee sont beaucoup plus détendues et ménagères/ados friendly. Mais elles sont encore là. Tout comme Rake, une série judiciaire légère, est sûre de faire partie de la nouvelle grille de la chaîne. En gros, Boomerang est de trop et n'a pas de case qui l'attend. Si elle venait bel et bien à ne pas être commandée, j'espère qu'une autre chaîne -câblée je suppose- pourra reprendre le projet -et avec le même casting s'il vous plaît !- comme ce fut le cas il y a quelques années avec Breakout Kings. Tiens, une série qui ne se prenait pas trop au sérieux justement ! Sur ABC ou NBC, elle aurait eu sa place aussi, mais c'est beaucoup moins probable qu'une des deux la sauve...

   Le premier atout de Boomerang, c'est sans conteste son ancrage familial. Des tueurs, on en mange par dizaine constamment et surtout en ce moment. Ceux-là le font pour l'argent et en famille. C'est leur métier et ils prétendent ne savoir faire que ça. Rien que ça, ça nous change. Si leurs cibles sont en général des gens mauvais -un dealer de drogue et un terroriste dans le pilote- ils ne se considérent pas pour autant comme des justiciers à la Dexter. Ils le vivent vraiment comme un gagne-pain. Dans la scène d'ouverture, c'est la matriarche, Margie, qui ouvre le bal. J'imagine parfaitement Felicity Huffman dans le rôle et, très franchement, on dirait qu'il a été écrit pour elle ! Il fait avant tout appel à son talent comique, qui n'est plus à prouver. C'est elle qui possède les meilleures répliques et qui apporte le plus d'excentricité à l'ensemble. Elle est par exemple capable de penser à la préparation de son repas du soir ou à l'organisation de la fête sweet sixteen de sa fille tout en zigouillant un mec. C'est une bonne mère ET une tueuse méticuleuse. Elle est hyper attachante, drôle et la télévision a besoin de Felicity Huffman. Il y a une très bonne intéraction entre Margie et son mari, Bill. Je pense notamment à une scène où ils se disputent gentiment pendant qu'elle fait son aérobic. J'ai bien ri. Les relations entre le père et ses fils sont complexes et ajoutent un peu de profondeur à une série qui en manque peut-être un peu pour le moment. Sam est clairement la star du show après Margie, et la comparaison est rude avec l'autre frère, Carl, qui passe surtout pour un capricieux et un emmerdeur. Les deux acteurs choisis sont évidemment très mignons, un autre atout non-négligeable. D'ailleurs, l'auteur insiste beaucoup sur les vêtements qu'ils portent, comme si c'était crucial dans l'histoire. Alors que non. Et puis il y a la petite dernière du clan, Gemma, qui n'est pas au courant de l'activité du reste de la famille, ce qui entraîne évidemment quelques quiproquos. La femme de Carl est sans grand intérêt pour le moment, mais à mon avis il faut se méfier d'elle...

   Ah oui, parce que je ne vous ai pas dis : Boomerang est bien partie pour ne pas uniquement fonctionner sur un schéma un épisode = une cible. Déjà, il peut y en avoir plusieurs à la fois. Et ensuite, The Company pour laquelle ils travaillent reste très mystérieuse. Il s'y passe des choses pas nettes et, dans ce premier épisode, les Hamilton sont directement impliqués sans le vouloir dans certaines dérives. Il leur faut donc plus que jamais se méfier de leur entourage, de leur voisinage et aussi de leurs interlocuteurs au sein même de l'agence. Ca rajoute évidemment un peu de piment bienvenu. On n'échappera pas à un format rigoureux dans les premiers épisodes de la saison, d'autant que le scénariste instaure ce qui pourrait devenir un rituel avec le visage de la prochaine cible qui sort d'une imprimante à la fin de l'épisode, mais la logique voudrait que les choses évoluent ensuite vers moins de rigidité.

   Boomerang a vraiment un gros potentiel, notamment sur la longueur. Ce n'est pas un high-concept, mais cela ne l'empêche pas d'être originale à sa façon. Elle possède un casting solide, elle peut plaire à tout le monde, elle est divertissante, amusante et absorbante. Après 65 pages, je n'avais qu'une envie : retrouver cette famille chaque semaine ! Et si ce n'est pas le cas des dirigeants de la FOX alors ils n'ont vraiment rien compris... 

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2 mai 2013

The List [Pilot Script]

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THE LIST

Drama // 42 minutes

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Créé par Paul Zbyszewski (Lost, Hawaii 5-0). Produit et réalisé par Ruben Fleischer (Bienvenue à Zombieland, Gangster Squad). Pour 20th Century FOX Television. 62 pages.

L'US Marshal Dan Soto, dévoré par de multiples troubles obsessionnels qui lui ont coûté son mariage et qui ont failli le faire renvoyer, travaille pour la Protection Fédérale des Témoins. Lorsque plusieurs membres qui n'ont apparemment aucun lien entre eux se font tuer, il est obligé de se rendre à l'évidence : la liste pourtant top-secrète de leurs véritables identités et leurs nouveaux lieux de vie est entre les mains d'une organisation criminelle qu'il faut à tout prix stopper avant que le système ne s'écroule...

Avec Michael Peña (The Shield, La défense Lincoln), Richard T. Jones (Amy, Hawaii 5-0, Terminator; les chroniques de Sarah Connor), Jessica Szohr (Gossip Girl, Piranha 3D), Gary Cole (Desperate Housewives, The Good Wife, A la Maison Blanche), Tamsin Egerton (Camelot), Hilarie Burton (Les Frères Scott, White Collar)...

 

   Le relatif succès de The Following ne pouvait pas laisser la FOX indifférente. Il fallait qu'elle développe au moins un projet dans la même veine, qui puisse être compatible avec la série de Kevin Williamson et qui soit capable de séduire un aussi large public. Elle a choisi de faire confiance à The List pour accomplir cette lourde tâche et à la lecture du script, je me dis qu'elle ne s'est pas trompée. En revanche, elle ne peut pas compter sur Kevin Bacon et James Purefoy cette fois. C'est peut-être ce qui la perdra...

   Il n'y a pas tant de similitudes que cela entre le pitch des deux séries mais elles fonctionnent un peu de la même manière, si ce n'est que l'ennemi avance masqué dans The List. Du moins jusque dans les dernières minutes du pilote. On ne sait pas quel est son but précis, mais on peut parler d'une nouvelle forme de terrorisme d'une certaine manière...  Il possède lui aussi quelques disciples, dont un homme d'affaires puissant et une jeune blondinette super bad ass et super sexy nommée Delilah, qui dirige en général les opérations tout en se prélassant sur une plage, une margharita à la main, ou dans une suite luxueuse, peu vêtue. Elle est assez fascinante. Elle m'a fait penser à la tueuse de Believe, d'ailleurs. C'est un rôle exigeant. Pour preuve, l'actrice qui devait l'interpréter au départ -Charity Wakefield (Mockingbird Lane)- a été remerciée en cours de route par Tamsin Egerton. Hilarie Burton, quant à elle -je sais qu'il y a des fans dans la salle- écope d'un rôle moins intéressant a priori : celui de l'ex-femme du héros. On la voit peu mais elle fait l'objet d'un cliffhanger qui devrait lui permettre de prendre de l'ampleur par la suite. Et pour terminer sur les rôles féminins, je ne sais pas ce qui a pris à la production d'aller chercher Jessica Szohr pour incarner l'un des deux agents du FBI ! Elle est trop jeune et trop... mauvaise pour être crédible ! Je ne peux pas croire qu'ils n'aient pas réussi à trouver mieux. Je suis à peu près sûr que si la série n'est pas retenue, ce sera en partie à cause du manque de charisme de son casting. A part Gary Cole qui sera sûrement très bon, comme toujours...

    Venons-en au héros, appelé Dan Shaker dans le script mais transformé en Dan Soto lorsque qu'un acteur latino a été casté pour l'incarner. Ce qui est d'ailleurs une belle initiative si ce n'est que, du coup, la FOX mettrait d'office en concurrence The List et Gang Related, un autre pilote dont la star est hispanique ! Quand on y réfléchit, ça en dit long sur la représentation actuelle des minorités sur les networks : il y a encore beaucoup de boulot ! Mais passons. Je dois dire que je me suis attaché à ce US Marshal. Ses obsessions le rendent fragile et permettent à la fois d'expliquer son côté borderline mais aussi la force et l'obstination dont il fait preuve pour protéger ses "témoins", qui ne sont par ailleurs pas que des oies blanches contrairement à ce que l'on pourrait imaginer. Alors en gros, ses obsessions, c'est de se passer en boucle la même chanson dans sa voiture pendant des heures et des heures -ce qui fait que ce pilote est très musical et varié dans la sélection des morceaux- ou de repeindre les murs de son appartemment tous les mois ou encore de boire des litres de boissons énergisantes tous les jours (le sol de sa voiture est jonché de canettes vides). Un autre genre d'alcoolisme. Il porte même par superstition -parce qu'il y a ça aussi- le même t-shirt chaque jour. Bref, il est pas net et c'est à la fois touchant, amusant et inquiétant. Je ne connais pas du tout Michael Peña, son interprète, mais il ne m'inspire malheureusement pas beaucoup. Il faudrait que je m'enlève Kevin Bacon de la tête peut-être... Ce premier épisode est truffé de scènes d'action qui devraient être à couper le souffle si le réalisateur se débrouille bien, dont une dans le noir particulièrement saisissante sur le papier. C'est violent, parfois même très violent. On se dirige clairement vers une série feuilletonnante, comme peut l'être The Following. Elle manque de subtilité pour que l'on puisse la considérer comme une série digne du câble, mais elle a toutes les cartes en main pour devenir hautement divertissante.

   The List est dans la plus pure tradition de la FOX, à ranger du côté de 24, Prison Break ou The Following, ce genre de dramas feuilletonnants bien burnés que l'on ne retrouve pas vraiment sur les autres chaînes. Si elle avait été encore plus couillue, elle aurait presque eu sa place sur FX. Je ne me lamenterais pas si la série n'est pas commandée, mais je trouverais dommage de ne pas lui laisser une chance de faire ses preuves. 

30 avril 2013

Beverly Hills Cop [Pilot Script]

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BEVERLY HILLS COP

Drama // 42 minutes

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Créé et produit par Shawn Ryan (The Shield, Terriers, The Chicago Code, Last Resort). Basé sur la saga Le Flic de Beverly Hills. Réalisé par Barry Sonnenfeld (La Famille Adams, Wild Wild West, Men In Black, Pushing Daisies). Pour Sony Pictures Television, Paramount Pictures & CBS. 60 pages.

La suite de la saga, centrée sur les exploits du fils d'Axel Foley, Aaron. Flic infiltré dans un gang de Detroit depuis plusieurs mois, le jeune homme est obligé d'en suivre les membres à Los Angeles. Lorsqu'ils sont tous assassinés sous ses yeux, il rejoint le commissariat de Beverly Hills pour mener l'enquête. Il est alors aidé par son célèbre père...

Avec Brandon T. Jackson (Tonnerre Sous les Tropiques, Percy Jackson, Fast & Furious 4), Christine Lahti (Chicago Hope, Jack & Booby, Hawaii 5-0), David Denman (The Office, Drop Dead Diva), Kevin Pollak, Sheila Vand (Cult) et les participations d'Eddie Murphy et Judge Reinhold.

 

   Je ne vous cache pas que 1/ La saga Le Flic de Beverly Hills n'est pas ma tasse de thé. 2. J'ai dû m'y reprendre à trois fois pour aller au bout de ce script car je m'endormais systématiquement dessus (mais ce n'était pas uniquement à cause de sa qualité). 3/ On s'en fiche au fond de ce que je vais dire puisque, de toute façon, CBS va commander ce pilote en série à n'en pas douter. Quitte à prendre la place d'un projet plus méritant et plus original évidemment. Mais honnêtement, en ayant l'esprit le plus ouvert du monde, je ne trouve pas que Beverly Hills Cop soit si efficace que ça dans son genre. Je m'attendais à quelque chose de plus drôle et de plus vif. C'est très rythmé, les scènes d'action s'enchaînent et les amateurs y trouveront leur compte. Mais ce n'est pas aussi divertissant que prévu. Les répliques amusantes ne fusent pas tant que ça. Ou alors je n'en ai pas toujours saisi l'humour, ce qui est fort possible. Pour la subtilité, évidemment, on repassera. Ca parle de Jay-Z et Beyoncé à un moment donné. Là, c'était à mon niveau. J'ai souri. Le reste... 

   Pardonnez mon cynisme, mais Beverly Hills Cop, c'est quand même l'occasion unique d'avoir un héros black sur CBS ! Le miracle a eu lieu. Et je dirais même deux puisqu'Eddie Murphy n'est pas un simple guest dans ce pilote. Il est très présent, notamment dans le deuxième, le quatrième et le dernier acte. Sauf qu'aux dernières nouvelles, il n'est pas question qu'il apparaisse à chaque épisode. Le personnage est censé avoir sa petite vie tranquille à Detroit. Je me demande bien pourquoi l'acteur n'a d'ailleurs pas accepté d'être régulier. Ce n'est pas comme si sa carrière était à son apogée. Il ne fait plus rien. Ce qui fonctionne dans ce pilote, c'est le duo père/fils : les vannes qu'ils s'envoient, le respect mutuel qu'ils ont l'un pour l'autre et qui parvient occasionnellement à créer un semblant d'émotion ainsi que l'effacité de leur alliance au cours de l'enquête de ce premier épisode. L'un apporte son énergie et sa naïveté, tandis que l'autre joue sur son expertise tout en refusant d'être trop sérieux et trop raisonnable. Bref, dès le deuxième épisode, si Axel n'est plus là, Aaron va avoir un peu de mal à tenir la barraque à lui tout seul, aussi doué soit Brandon T. Jackson. C'est-à-dire que l'on fait une fausse promesse au téléspectateur et ça, en général, ça ne pardonne pas. Et si Beverly Hills Cops faisait un four ? On a presque du mal à l'imaginer, et pourtant... Cette hypothèse n'est pas à écarter. On ne peut pas vraiment dire qu'Aaron puisse reposer sur une équipe attrayante. Ils n'ont pas assez de place dans ce pilote pour exister. Ils se contentent de faire le job. La jolie créature de l'équipe entame évidemment un jeu de séduction avec le héros. Pourquoi se casser la tête à chercher des dynamiques originales ? La scène d'ouverture est assez sombre, mais le reste est beaucoup plus clinquant étant donné le lieu de l'action. Le contraste sera sans doute saisissant. Mais là encore, on est presque dans la fausse promesse. Le teaser n'est pas du tout à l'image de la suite. Ah et puis j'en veux à Christine Lahti d'avoir accepté ce rôle de chef de la police lisse et ennuyeux. Vous vous souvenez de Lauren Holly dans les premières saisons de NCIS ? J'ai eu l'impression que c'était le même rôle, le même personnage. A la fin de l'épisode, Billy Rosewood débarque à son tour. Il est devenu le Maire de Beverly Hills. Cette apparition n'aboutit sur rien, même pas une réplique drôle. C'est un non-événement. 

   Bien que je sois dans l'obligation d'admettre que Beverly Hills Cops n'est pas du tout mon genre de série, si j'avais trouvé ce script efficace, je n'aurais pas hésité à le dire. Mais ce n'est pas le cas. Ou alors je suis passé complètement à côté de ce qu'il avait de véritablement fun. On est dans du CBS typique, plus dans l'esprit de NCIS: Los Angeles ou de Hawaii 5-0 que des Experts ou des Esprits Criminels, certes. Ca veut déconner, mais pas trop. Et dans de jolis décors, avec des belles filles et des grosses voitures. Ca n'apporte rien en clair. Shawn Ryan, le scénariste, nous a habitué à bien mieux..

27 avril 2013

Wonderland [Pilot Script]

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WONDERLAND

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Whit Anderson. Produit par Anthony E. Zuiker (Les Experts). Adapté de Lewis Carroll. Pour ABC Studios, Universal Television, Brillstein Entertainment & NBC. 56 pages.

 

   Le conte d’Alice au Pays des Merveilles est l’un des plus beaux et excentriques qui soient. C’est sans doute pour cette raison que même un réalisateur aussi talentueux que Tim Burton n’a pas su lui rendre l’hommage qu’il méritait. A partir de là, il n’est pas très étonnant de découvrir que le Wonderland de NBC ne s’en sort pas mieux. Ses tentatives de se démarquer de l’histoire originale sont louables mais discutables. La série ne suit pas Alice, mais Clara, une jeune femme qui semble avoir à peu près le même caractère qu’elle, et qui est une Cosette comme on n’en fait plus ! Elle vit dans la misère la plus totale : maison à l’abandon, plus d’électricité faute de pouvoir payer les factures, un petit frère au lycée dont elle doit s’occuper, un père mystérieusement disparu et une mère qui se bat contre la folie en hôpital psychiatrique. Pour couronner le tout, Clara travaille dans un diner sordide, avec un patron imbuvable. Bref, le premier acte du script qui montre sa vie est tout sauf joyeux et enthousiasmant. Puis la magie et les lapins blancs font leur entrée en scène. Là, le pilote démarre… mais le plaisir est de courte durée.

   Dans cette version, point de chute vertigineuse pour atteindre Wonderland mais le passage sous un pont dans un coin miteux de Detroit. Oui, autant choisir une ville bien tristounette. C’est beaucoup moins impressionnant. D’autant qu’il est question d’accident de voiture et de bouteille de bière à ce moment-là. Clara est jolie mais tout sauf glamour. Je suis curieux de voir ce que va donner le petit voyage en ascenseur qui entraîne l’héroïne et le lapin blanc –qui prend forme humaine- au cœur de la forêt enchantée. La description très fantasque fait envie. Mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une production ABC Studios… Donc avec des effets-spéciaux très limités façon Once Upon A Time. Quoiqu'Universal Television semble vouloir mettre la main à la pâte aussi. Ce qu’il faut savoir sur Wonderland, et c’est là toute l’originalité de cette version : point de Reine de Cœurs ou de Reine Rouge –à ce stade en tout cas- puisque c’est Alice elle-même qui domine le Royaume ! Oui mais cette Alice, si elle a gardé son goût pour la facétie, est devenue méchante. Et ça, c’est surprenant, certes, mais pas très engageant. Je vais même vous spoiler : elle a volé le père de Clara depuis 8 ans pour en faire sa chose ! Elle lui a lavé le cerveau à coup de merveilles et elle est bien décidée à le garder près d’elle. C’est ainsi qu’une guerre naît entre Clara et Alice. L’une a quelques alliés pour l’aider, l’autre possède une armée. Ce n’est pas très équitable. Mais le rapport de force est amené à s’inverser car une rébellion se prépare à Wonderland. Alice la despote s’est mise tout son peuple à dos ! Au bout du compte, on se retrouve avec les mêmes enjeux que dans l’histoire originale mais avec un glissement des personnages. Point de Chapelier fou, de Chenille, ou tout autre personnage mythique du conte en dehors du Lapin et d’Alice pour le moment. C’est un peu frustrant. Et puis je me dois d’insister : on n’a pas envie de détester Alice ! Bien sûr qu’il y aura des explications derrière tout ça et qu’elle redeviendra bonne et aimante à la fin, mais le mal est déjà fait. Il y a une scène où elle coupe sans vergogne la tête d’un de ses assaillants. Elle veut en faire de même pour Clara à cause d’un mot de trop… Mouais. On revient dans la réalité par la suite, on fait la rencontre de la mère de l’héroïne… et tout se déroule sans que l’on s’y intéresse vraiment. Ce Wonderland n’est pas très plaisant et la réalité est juste trop déprimante !

   J’ignore si NBC va réellement tourner ce pilote après l’avoir repoussé, officiellement pour des raisons de production, mais le fait qu’ABC se lance dans un spin-off de Once Upon A Time se déroulant justement au Pays des Merveilles et qui risque fortement d’être validé me fait dire que l’on ne verra jamais le bout du nez de cette Clara. Et je crois que l’on ne rate rien. Ce Wonderland manque de fantaisie, de « merveilles ». Il est trop sombre, trop déprimant, trop facile. Il en décevrait plus d’un. Je ne suis pas contre une Alice plus dark, pourtant. Je trouverais même ça intéressant. Mais pas comme ça. Par ailleurs, je soupçonne fortement le président de NBC d’être monomaniaque et d’avoir un problème avec sa fille –s’il en a une- car entre Believe, The Sixth Gun, l’horrible Bloodlines et Wonderland, il est toujours question d’une relation père/fille compliquée ! Les deux premières nous suffiront –et raviront- amplement.

25 avril 2013

The Sixth Gun [Pilot Script]

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THE SIXTH GUN

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Ryan Condal. Adapté du comic-book de Cullen Bunn & Beian Hurtt. Produit par Carlton Cuse (Lost, Bates Motel). Réalisé par Jeffrey Reiner (Friday Night Lights, The Event, Awake). Pour Universal Television & NBC. 66 pages.

Lorsque le dernier des six pistolets mythiques de l'Ouest, le plus puissant et le plus dangereux, refait surface dans les mains d'une innocente jeune fille nommée Becky Montcrief, les forces du mal se réveillent. Des vilains que tout le monde pensait morts partent à la recherche de l'objet avec la ferme intention de tuer Becky, le seul moyen de le posséder pleinement à leur tour. Seul Drake Sinclair, un combattant égoïste mais courageux, met tout en oeuvre pour s'interposer...


Avec Laura Ramsey, Michiel Huisman (Treme, Nashville), James LeGros (Ally McBeal, Sleeper Cell, Mercy, Girls), W. Earl Brown (Rogue, Scream, Deadwood), Elena Satine (Magic City), Graham McTavish (Le Hobbit, 24), Pedro Pascal (The Good Wife, Lights Out, Red Widow), Chin Han (Arrow, Last Resort), Alis Hodge (Leverage)...

 

   Avec le script de The Hundred, la CW frappe fort, mais avec celui de The Sixth Gun, NBC va encore plus loin. Pardonnez par avance mon enthousiasme, qui vous fera miroiter une série tout à fait exceptionnelle que l'on aura peut-être jamais la chance de voir portée à l'écran ou dont le pilote ne sera pas en live à la hauteur de ce qu'il est sur le papier, mais je me dois de vous faire part de mon ressenti le plus brut. Au fil des pages, j'ai eu l'impression d'être face à un hit en puissance. Rien que ça. Je sais que c'est dangereux de dire ça, surtout que l'on parle là d'un projet développé par NBC. Mais il a le potentiel de contribuer au sursaut du network, initié par The Voice et Revolution, dans une bien moindre mesure. Il a un côté The Walking Dead, renforcé par ses origines -il s'agit aussi de l'adaptation d'un comic-book- que l'on ne peut ignorer. Et puis pardon de l'évoquer une fois de plus, mais Lost n'est pas loin non plus. Pas dans le thème, ni dans les personnages et encore moins dans le déroulement des événements, mais dans l'aura. Carlton Cuse est d'ailleurs de la partie côté production et on murmure que le pilote aurait coûté la bagatelle de 10 millions de dollars. S'il y a une chose dont on peut être sûr, c'est que visuellement, on aura droit à quelque chose de surperbe. Le tournage s'est déroulé dans le Nouveau Mexique, au coeur de ses sublimes paysages désertiques, très cinématographiques, de quoi se consoler un peu de la disparition de Breaking Bad quii surviendra cet été. 

   Vous décrire The Sixth Gun n'est pas une mince affaire. Concernant l'histoire, je n'ai pas envie de vous en dire plus que ce qui est déjà évoqué dans le pitch ci-dessus. Ce serait vous gâcher le plaisir. Sachez simplement que le créateur ne s'embarrasse pas de faux-mystères et distille, tout au long du pilote, les principales informations qui nous permettent de comprendre l'origine de ces fameux pistolets. Ce n'est d'ailleurs pas vous spoiler que de dire qu'au terme de ce premier épisode, les enjeux sont clairement définis : une fois les différents camps formés -et il n'y en a pas que deux- nos héros se lancent dans une course-poursuite pour prendre possession des 4 pistolets qui leur manquent et, ainsi, sauver le monde ! Mais il s'agit de sauver leurs peaux avant tout. La scène d'ouverture devrait être la plus impressionnante de toutes les scènes d'ouverture non pas de l'histoire, mais au moins de ces deux ou trois dernières années. L'exécution a intérêt d'être à la hauteur car à l'écrit, c'est fascinant, perturbant même, violent. Elle se déroule dans une abbaye perdue dans le désert. Avec des moines, un prisonnier et des... ! Je laisse libre cours à votre imagination. Dans la suite de l'épisode, il n'y a jamais de temps mort. Il se passe énormément de choses, dans différents lieux (un canyon, une petite ville, une ferme quasi-abandonnée...) avec des personnages très différents et déjà complexes (dont un qui passe l'intégralité de l'épisode dans un cercueil), mais qui finissent tous par rejoindre dans un hôtel luxueux pour une fin d'anthologie ! Prenez cette réfèrence avec des pincettes, mais il y a alors comme une ambiance à la Tarantino façon Django Unchained. Je ne sais d'ailleurs pas comment NBC pourrait programmer la série avant 22h, vu le contenu extrêmement violent de certaines scènes et le potentiel érotique de quelques autres (l'hôtel luxueux que j'évoquais est rempli de prostituées et de clients que l'on est amené à croiser dans des positions plus que charnelles). Les dialogues sont soignés, avec ce qu'il faut d'humour pour détendre l'atmosphère de temps en temps. Les personnages... Ah... C'est un peu compliqué de parler d'eux sans entrer dans les détails. Ce sont des héros atypiques car ils sont à peu près tous mauvais, en dehors de l'héroïne, même si cette dernière n'a pas d'autre choix que d'embrasser sa part d'ombre et devrait être amenée à le faire de plus en plus, qu'elle le veuille ou non. Il y a deux duos de brigands, dont un est sans doute plus attachant que l'autre. Parmi eux, certains protagonistes deviendront forcément irritants par la suite. Le défi sera de nous faire adorer les détester. Il n'y a que deux personnages féminins, mais ils sont aussi forts l'une que l'autre et promettent de grands moments. Retenez bien le nom de Miss Hume. Elle ne devrait laisser personne indifférent ! 

   The Sixth Gun nous entraîne dans une exploration hors du commun, à mi-chemin entre la série western, d'aventure, fantastique et soap, qui n'est pas sans rappeler dans l'esprit la saga La Tour Sombre de Stephen King, même s'il n'est pas question ici de voyages dans le temps (du moins pas encore) et que sa mythologie, aussi riche soit-elle, parait un peu moins complexe (et ce n'est pas un mal). Je la soupçonne d'avoir cette capacité rare à rassembler un public très large, des hommes aux femmes, des jeunes aux moins jeunes. Ce projet unique en son genre doit absolument voir le jour. En revanche, il aurait dû naître sur le câble. Il faut donc espérer que NBC aura la sagesse d'en commander une première saison d'une douzaine d'épisodes, pas plus. Et si on tenait, enfin, "Le nouveau Lost" ? 

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22 avril 2013

Undateable [Pilot Script]

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UNDATEABLE

Comédie (Multi-Camera) // 22 minutes

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Créé par Adam Sztykiel (Le Témoin Amoureux, Date Limite). Produit par Bill Lawrence (Scrubs, Cougar Town). Pour Warner Bros. Television, Doozer & NBC. 56 pages.

Suite au départ de son meilleur ami et colocataire, fin prêt pour une vie à deux, Danny Beaman, un célibataire qui multiplie les aventures sans lendemain et qui s'en satisfait, fait la rencontre de Justin, le jeune propriétaire d'un bar qui cherche un appartemment... et l'amour, depuis toujours. Il décide de le prendre sous son aile, lui et sa bande d'amis qu'il surnomme les "Undateables" car ils sont tous moins doués les uns que les autres pour draguer...

Avec Chris d'Elia (Whitney, Glory Daze), Brent Morin, Rick Glassman, Briga Heelan (Cougar Town, Jane By Design), Bianca Kajlich (Rules Of Engagement), Ron Funches, Matthew Wilkas (Gayby)...

 

   Après Friends With Better Lives (CBS) et Holding Patterns (NBC), me voilà face à ma troisième "sitcom de pote" de la saison. Ce n'est encore une fois pas une grande réussite, mais j'ai tout de même préféré ce projet aux deux autres, bien qu'il soit celui dont le pitch est le plus simple et le plus classique. Un mec sûr de lui qui en aide un autre bien moins confiant pour rencontrer des filles, c'était par exemple plus ou moins l'idée de How To Be A Gentleman, une comédie que tout le monde a déjà oublié mais pas moi : je ne comprends toujours pas comment elle a pu arriver à l'antenne ! Personne d'ailleurs, puisqu'elle l'a quittée au bout de deux semaines de diffusion. Et puis How I Met Your Mother part aussi -un peu- de ce principe, même si elle a su dès le départ être bien plus que ça. 

   La réussite d'Undateable dépendra en grande partie de la capacité de Chris d'Elia -que je ne porte pas franchement dans mon coeur puisqu'il fait partie du casting de cette horreur de Whitney- à ne pas être trop irritant. Il interprète LE douchebag de base, tête à claques, imbu de sa personne, moqueur... Bref, le genre de mec que l'on a envie de croiser le moins possible à l'écran comme dans la vie. Mais regardez Neil Patrick Harris : il a su rendre son Barney drôle et attachant malgré le gros potentiel imbuvable de son personnage. Ses répliques et ses extravagances ont bien aidé pour faire diversion, il faut dire. Ce n'est pas franchement le cas de Danny Beaman, qui n'a l'air ni barré ni particulièrement ingénieux. Bon courage donc à l'acteur pour en faire quelque chose de supportable. Il a quand même quelques bonnes répliques, et son gentil cynisme qui pointe de temps à autres n'est pas pour me déplaire. Mais peut mieux faire ! Quant à Justin, il est assez attachant d'emblée. Je n'ai pas de remarques désobligeantes à faire à son égard, si ce n'est qu'on se demande un peu comment il s'est retrouvé à devenir gérant d'un bar alors qu'il a, a priori, suffisamment de neurones pour faire quelque chose de disons plus intellectuel ! Il est par exemple très doué en statistiques. C'est amusant. Il a toujours une donnée à transmettre. Faudrait juste pas en abuser. Quant à son groupe d'amis, on passe d'une caticature à une autre mais il ressort de chacun d'eux une maladresse touchante. Burski est le gros lourdeau de service, il arbore une queue de cheval qu'il trouve cool et il porte des t-shirts "à messages" tout à fait ringards et graveleux: Shelly est black, timide et bizarre, voire creepy; Brett est gay, très beau et, par conséquent, cherche la perfection qui n'existe évidemment pas; Maddy est la serveuse mignonne qui se fait directement draguer par Danny, mais que Justin aime secrétement depuis des années. Et puis sinon, Danny a une soeur, très franche et survoltée, qui me plait bien. C'est souvent elle qui fait avancer le pilote au final. Elle apparait peu mais elle semble indispensable. Cet ensemble de personnages est plutôt prometteur, mais il va falloir, si commande il y a, offrir à chacun d'entre eux un peu plus que la caricature dans laquelle ils sont enfermés au départ. Et c'est faisable !

   Le script d'Undateable pourrait se transformer en un pilote agréable et marrant si l'alchimie entre les acteurs est immédiate. Les dialogues sont plutôt bons et les personnages ont du potentiel. Mais mon petit doigt me dit que l'on risque davantage de se retrouver avec un Guys With Kids qu'avec un How I Met Your Mother (je n'ai pas fait l'affront de citer Friends)...

20 avril 2013

I Am Victor [Pilot Script]

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I AM VICTOR

Drama // 42 minutes

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Ecrit par par Mark Goffman (À la Maison blanche, Studio 60 on the Sunset Strip). Produit par Katie Jacobs (Dr House). Adapté du roman de Jo Nesbø. Pour Universal Television. 64 pages. 

Victor Port est un avocat spécialisé dans le divorce qui possède un point de vue unique sur les relations amoureuses. Bien qu'il soit marié -à la fille de son patron- et père de deux enfants, il ne peut s'empêcher de séduire constamment, notamment ses clientes, et de coucher avec la plupart d'entre elles. Lorsque la nouvelle recrue de son cabinet s'avère être sa conquête de la veille, son petit manège se complique...

Avec John Stamos (La Fête à la maison, Urgences), Megan Dodds (Les Experts: Manhattan), Matthew Lillard (Scream, Scooby-Doo), Terry Kinney (Oz, Mentalist, NYC 22), Lorenza Izzo, Josh Zuckerman (Desperate Housewives, 90210), Angela Sarafyan (The Good Guys), McKaley Miller (Hart Of Dixie), Kosha Patel...

 

  I Am Victor fait d'ores et déjà partie de ces séries pour lesquelles j'ai de la sympathie mais que je ne regarde pas par manque de temps. Une liste qui a contenu et contient actuellement des Castle, Body Of Proof, Bones ou Dr House. Si je tombe sur un épisode, je trouve ça sympa, mais je ne vais pas vers elles. I Am Victor s'inscrit dans cette vague de shows avant tout procéduraux, mais qui tiennent tout de même à accorder une large place à leurs personnages, dont l'évolution est plus lente et simpliste que dans un drama classique mais progressive quand même. Le héros est censé être atypique, mais il ne l'est pas vraiment puisqu'il a les qualités et les défauts de ceux des séries suscitées : il est très franc, soupe au lait, limite méchant parfois, mais drôle, charmant -John Stamos multiplie les scènes à demi-nu dès le pilote- et c'est le meilleur dans son domaine, évidemment. La recette pourrait paraître usée, mais elle semble ici fonctionner à merveille d'autant qu'il ne s'agit pas d'une série policière ni d'une série médicale mais d'une série judiciaire et il n'en reste finalement pas tant que ça à l'antenne actuellement (en dehors des câblées Suits et Franklin & Bash, un peu dans le même esprit d"ailleurs, et l'excellente The Good Wife, qui joue dans une autre cour). En revanche, FOX prépare la sienne, Rake, avec Greg Kinnear et réalisée par Sam Raimi. Sans avoir lu le script de cette dernière mais en connaissant l'enthousiasme généré par la série originale australienne dont elle est adaptée, je suppose qu'elle est meilleure...

    Le début de ce pilote fait irrémédiablement penser à celui de Grey's Anatomy : une coucherie hasardeuse -Meredith et Derek- qui se transforme en relation de travail gênante. Mais à part cela, je n'ai pas eu le sentiment de lire une histoire vue et revue. C'est-à-dire que la façon dont Victor Port gère sa vie sentimentale est assez originale et entraîne un certain nombre de questions auxquelles l'auteur prend soin de ne pas répondre. La femme de Victor sait-elle qu'il couche à droite et à gauche ? On suppose que oui, mais elle ne dit rien. Ce n'est pas pourtant pas une femme soumise. Elle a du caractère, elle est très moderne. En fait-elle autant de son côté ? C'est tout ce que j'espère. Ne serait-ce que pour le message délivré par la série. Ce qui m'a dérangé en fait, c'est que la star du show ne soit pas une femme. Là, pour le coup, on serait sorti du schéma machiste habituel de l'homme à femmes. Je suis certain que les Américains sont prêts à avoir ce type d'héroïnes sur un grand network. Il faut bien que les Tara, les Cathy ou les Nurse Jackie aient servi à quelque chose ! On peut être une femme qui aime beaucoup (trop) les hommes sans être une pute, non ? Bref. C'est pour cela que je mise beaucoup sur l'épouse de Victor. Le triangle amoureux qui se dessine est intéressant, d'autant que selon le bon plaisir de monsieur, il peut se transformer à tout moment en rectangle, en losange ou que sais-je encore... Au niveau des personnages secondaires, on a un duo de petits jeunes, assistants de Victor, prometteurs et amusants, qui se cherchent eux aussi, qui se sont apparemment déjà trouvé d'ailleurs, mais qui ont trop peur de perdre leur job si on l'apprend. Alors que Victor n'est évidemment pas dupe de leur petit jeu de séduction. Le grand patron, père protecteur, n'est pas intéressant de prime d'abord. Quant aux enfants de Victor, ils ne sont pas assez développés à ce stade pour émettre un quelconque jugement.  Disons que bien utilisés, ils peuvent être des pièces importantes. Le personnage incarné par Matthew Lillard a un gros potentiel grandguignolesque -il tente de se suicider dans le pilote, mais la scène est cocasse- et devrait être une alternative marrante à "Kalinda". Le cas de divorce du jour -il n'y en a qu'un seul et c'est parfait comme ça, ne changez rien par la suite- est farfelu et emmène tout ce petit monde dans une banque de sperme notamment. Très efficace ! 

   I Am Victor ne devrait pas avoir de mal à séduire les dirigeants de NBC. Ce n'est pas une série conceptuelle, elle est efficace et classique dans le bon sens du terme. Le charme de ses interprètes, John Stamos en tête, devrait faire le reste. Un duo avec Chicago Fire pourrait le faire. Un boost avec The Voice ne lui ferait pas de mal lors du lancement... Allez, j'arrête de m'emballer ! Deux producteurs se sont barrés. La commande s'éloigne...

18 avril 2013

Holding Patterns [Pilot Script]

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HOLDING PATTERNS

Comédie (Multi-Camera) // 22 minutes

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Créé par Justin Spitzer (The Office). Pour Universal Television & NBC. 55 pages. 

La veille de son mariage avec Sabrina, sa petite amie de longue date, Griffin Brady, ainsi que sa meilleure amie et le frère de celle-ci, sont victimes d'un crash d'avion. Ils survivent tous au drame mais leurs vies ne seront plus jamais les mêmes...

Avec Erinn Hayes (Worst Week, Parenthood, Guys With Kids), Humphrey KerLuka Jones (Up All Night), Kate Lang Johnson (Perdons Unknown), Nelson Franklin (New Girl, The Office, Traffic Light), Oscar Núñez (The Office), Kimiko Glenn...

 

   Après le Friends With Better Lives de CBS, voici l'autre sitcom "d'amis" de la saison, pour NBC cette fois : Holding Patterns. Son point de départ a le mérite d'être bien plus original. Il est même presque excitant, non ? Mais le problème est immuablement le même : une fois le pilote passé, et éventuellement les deux ou trois épisodes suivants qui feront forcément référence au crash d'une manière ou d'une autre, qu'en restera-t-il ? A part une éventuelle philosophie de vie pour les personnages, sans doute pas grand chose. Et encore, à la fin de ce script, rien ne l'indique. Le synopsis officiel prétend que "leurs vies ne seront plus jamais les mêmes". J'aimerais bien savoir comment... Non, ça deviendra une simple sitcom de potes comme une autre si elle est commandée en série. Mais en soit, si elle est efficace, pourquoi pas ? J'aime à rappeler que Friends, à la base, ça faisait pas super envie. Et pourtant...

    Beaucoup de choses ne vont pas, à commencer par les répliques. Il y en a de bonnes, de temps en temps, voire de très bonnes, plus rarement. Mais dans l'ensemble, on ne peut pas dire que l'on se marre beaucoup. Oh, ne vous attendez pas à pleurer non plus. Le scénariste aurait éventuellement pu jouer sur l'émotion, il est quand même question d'un crash. Mais non, pas vraiment. Il y en a peut-être au moment où l'avion plonge dans le lac, parce qu'un personnage avoue son amour secret pour un autre croyant qu'ils vont tous mourir. Mais ça s'arrête là. Et personne ne meurt, soit dit en passant. Même pas un figurant. Je sais bien que l'on est dans une comédie, mais pour donner un peu plus d'impact et de poids à l'histoire, il aurait peut-être fallu oser un peu plus. Là, franchement, on n'a pas l'impression d'un accident d'avion mais plutôt d'un atterrisage forcé en milieu hostile. Mouais. Tout l'acte 1 est consacré à la préparation du mariage avec des discussions assez banales. L'acte 2 se déroule à l'aéroport puis dans l'avion. On va dire que c'est la meilleure partie, mais c'est bizarrement les passages au téléphone entre la future mariée -partie en avance pour préparer la cérémonie- et son promis qui fonctionnent le mieux sur le papier. Ce qui lui arrive à elle -les organisateurs ont inversé le mariage avec une soirée "sweet sixteen, biches !"- est plus marrant que la panique à bord. L'acte 3 se déroule après le crash, à l'hôpital, et on retombe dans une certaine banalité. Concernant les personnages, j'ai assez peu de choses à dire. On a les âmes soeurs -amis d'enfance- qui se rendent compte qu'ils s'aiment, en fait. Mignonnets. Le frère loser/débile mais pas trop. Bien entendu. Mwarf. La bonne copine awkward, qui parle tout le temps et dit n'importe quoi. Usante. Le bon pote cynique. Pas attachant. Trop tôt pour cela. On est dans des schémas hyper classiques, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Friends. Sauf que Ross est une fille et Rachel un mec. Et Monica un mec aussi. Sauf que je ne pense pas qu'il sortira un jour avec le "bon pote cynique". Bref. Côté casting, quand Chyler Leigh et Robert Buckley en faisaient encore partie, on connaissait au moins quelques têtes même si leur confier des rôles dans une comédie semblait inappropriée au regard de leur talent disons plus dramatique. Maintenant, à part Erinn Hayes que j'aime bien... Mais ces petits nouveaux sont peut-être très bons !

   Au concours du "pitch prometteur le plus gâché", Holding Patterns pourrait gagner. Il faut dire qu'il aurait donné quelque chose de plus intéressant en comédie single-camera ou carrément en dramédie. Là, le crash dans des décors en carton, je le sens moyen. Et comme les blagues ne suivent pas vraiment. Je suis quand même curieux de voir ce que ça peut donner, mais je n'y crois pas trop. Remarque, une fois que NBC l'aura couplée à Guys With Kids ou Whitney, tout cela aura peu d'importance...

15 avril 2013

Believe [Pilot Script]

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BELIEVE

 Drama // 42 minutes

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Créé par Alfonso Cuarón (Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban) et Mark Friedman (The Forgotten). Produit par J.J. Abrams et Bryan Burk. Pour Warner Bros. Television, Bad Robots & NBC. 65 pages.

Bo, à 10 ans, est dotée de pouvoirs mystérieux, mais le découvre à peine. Orpheline, elle assiste au meurtre de ses nouveaux parents adoptifs. La femme qui les a assassinés avait pour mission de récupérer la jeune fille. Traquée, elle doit désormais se cacher. Elle est protégée par un homme qui vient de s'évader de prison, aidé et recruté par une organisation secrète. Ensemble, ils parcourent les Etats-Unis...

Avec Johnny Sequoyah, Jack McLaughlin (Crash, Savages, Sécurité Rapprochée), Kyle MacLachlan (Twin Peaks, Desperate Housewives), Delroy Lindo (The Chicago Code, Kidnapped), Jamie Chung (Once Upon A Time, Sucker Punch), Arian Moayed, Sienna Guillory (Resident Evil)...

 

   "One Two Three Four / Tell Me That You Love Me More (...)" C'est sur ces paroles de la sympathique mélodie de Feist, chantonnées par la jeune héroïne de la série au fond d'une voiture qui est sur le point de se renverser, que débute ce pilote (et ça nous change du Ace Of Base de Bloodlines...). Il se termine aussi dessus, mais avec la version originale. C'est une entrée en matière douce, délicate, à l'inverse de tout ce qui suit puisque si l'on devait faire entrer Believe dans une seule case, ce serait celle de l'action. Ne vous attendez pas à du Fringe. Du moins pas tout de suite...

    Dans un premier temps, je n'avais accordé que deux étoiles au script, puis je suis revenu dessus en prenant  un peu de recul, estimant que ce n'est pas parce que je n'ai pas trouvé dans ces quelques pages ce que j'attendais a priori que ce que j'ai lu n'était que de qualité moyenne. Pour moi, ce qui manque à ce premier épisode, c'est une envergure. L'histoire qui nous est racontée ici est celle d'une course-poursuite haletante, vraiment très prenante, dont l'issue est prévisible. De temps en temps, une petite pierre nous ait jetée pour nous faire comprendre qu'il y aura bien des choses à dire sur tel ou tel personnage, et telle ou telle de ses actions, plus tard. Mais là tout de suite, on se contente de nous les présenter brièvement. Il faut d'abord mettre en place l'alliance entre cet homme qui vient de s'évader de prison et cette jeune fille. Ca prend tout l'épisode, mais c'est logique. L'alchimie entre les deux acteurs sera cruciale dans la réussite du pilote et encore plus de la série tout entière. Le scénariste prend soin de les rendre attachants individuellement. Je vois Bo comme une sorte de mini Olivia Dunham. A l'époque où elle subissait des expériences à base de cortexiphan. Le script ne le dit pas, mais je suppose qu'elle n'est pas la seule enfant sur tout le territoire américain à posséder de tels pouvoirs. Leur étendue est d'ailleurs floue : on sait, pour l'heure, qu'elle peut lire l'avenir (ce qui engendre quelques scènes un peu agaçantes qui semblent mener nulle part), jouer avec le feu et ralier les animaux à sa cause grâce à un cri strident (on devrait se régaler niveau effets spéciaux lorsqu'une batterie de pigeons s'abattent sur l'ennemie). Quant au monsieur, à l'image d'un Peter Bishop lorsqu'il a été recruté dans la Fringe Division, on sait peu de choses sur lui, juste ce qu'il faut pour éveiller notre curiosité. Il a une part d'ombre qui intrigue. En ce qui concerne le camp ennemi, leurs intentions nous sont totalement cachées, ce qui n'a rien d'étonnant à ce stade, donc on doit, en gros, compter sur Kyle McLachlan pour faire durer le suspense aussi longtemps que possible. Ses quelques séquences au téléphone n'ont rien de bien excitant, mais on découvre quand même que la société qu'il dirige -même si quelqu'un d'autre doit être au-dessus de lui- possède des outils technologiques très avancés qui font passer l'autre camp pour des amateurs. Bref, je ne peux pas dire grand chose de plus car, encore une fois, c'est de l'action, de l'action et encore de l'action pendant 65 pages.

   Believe se fond sans aucun mal dans le style des productions habituelles de J.J. Abrams, si ce n'est qu'elle semble un peu moins intelligente et réfléchie qu'un Lost ou un Fringe. Elle se garde tellement de cartouches pour la suite qu'elle oublie, par moment, de se présenter comme autre chose qu'une série d'action, divertissante. Elle manque de mystère, d'une aura. Il y a quand même une matière suffisante pour en faire un excellent show

12 avril 2013

Bloodlines [Pilot Script]

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BLOODLINES

Drama // 42 minutes

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Créé par David Graziano (Felicity, Terra Nova, SouthLAnd). Produit et réalisé par Peter Berg (Friday Night Lights, Chicago Hope). Pour Universal Television, Open 4 Business & NBC. 61 pages.

Une orpheline de 18 ans nommée Bird Benson se retrouve au cœur d'une bataille ancestrale entre deux familles rivales de tueurs et de mercenaires. Entraînée par un expert en arts-martiaux toute sa jeunesse, elle doit maintenant retrouver sa mère et accepter de la tuer pour pouvoir mener une vie normale...

Avec Skyler Samuels (The Nine Lives Of Chloe King, The Gates), Kadee Strickland (Private Practice), Jonathan Banks (Breaking Bad), Tom Everett Scott (New York Police Judiciaire, SouthLAnd), Chris Zylka (Kaboom, Secret Circle), Tzi Ma (24, Le Flic de Shanghaï)...

 

   Bloodlines, c'est un peu une blague. De mauvais goût. Je compte sur NBC pour ne PAS la commander. Non mais vraiment. Je me doutais bien avant de lire le script que ça n'allait pas me plaire. Du kung-fu, quoi. Je ne sais pas si vous êtes déjà tombé devant Kung Fu, la légende continue quand ça passait tous les soirs sur France 2 (les problèmes de la chaîne en access ne datent pas d'hier, vous remarquerez), mais c'est à peu de différences près la même chose. On s'étonnerait presque que Jackie Chan et je ne sais quel fils de Bruce Lee ne fassent pas un caméo. C'est écrit avec à peu près autant de subtilité qu'un Karaté Kid. Vous me direz, le but est sans doute de divertir et de toucher un public majoritairement masculin. En cela, le pilote doit remplir le cahier des charges. Faut juste aimer quoi. Et ce n'est pas du tout mon cas. Bloodlines risque d'avoir beaucoup de mal à attirer autre chose qu'un public d'amateurs du genre. Parce que les querelles familiales "ancestrales", elles ne servent que de toile de fond. N'espérez pas quelque chose d'un peu soap. On en retrouve quelques ingrédients (il y a des twists improbables), mais l'accent n'est vraiment pas mis là-dessus. Et de toute façon, c'est tellement pas crédible et tiré par les cheveux toute cette histoire... Et si cliché. Toutes ces affaires de "code d'honneur", de "sacrifice", de "vengeance" (des mots martelés à longueur de pages)... ça ne me parle pas. Ca m'ennuie profondément. Ca sonne faux à chacune des répliques. Il n'y a bien que la complicité entre l'héroïne et son papa de substitution qui fonctionne sur le papier. Ils s'envoient des vannes à longueur de temps. C'est amusant. 

   Le plus triste dans tout ça, c'est que la distribution n'est pas mauvaise. C'est d'ailleurs probablement la série estampilée arts martiaux avec le moins de personnages asiatiques je crois. Kadee Strickland aurait vraiment pu choisir un meilleur projet que celui-là après Private Practice. Remarque, elle ne pouvait pas faire plus opposé dans le style. Les fans seront déçus, elle n'apparait qu'en photo pendant les trois premiers tiers de l'épisode, avant de faire une entrée qui se veut... fracassante, mais qui ne l'est pas vraiment puisqu'on pige tout bien avant qu'elle n'apparaisse. Jonathan Banks était cool dans Breaking Bad. Il le sera sûrement ici aussi. Tom Everett Scott n'a jamais servi à grand chose à la télévision. Ce n'est pas avec ce projet que ça va changer. Quant à l'actrice principale, Skyler Samuels, je n'ai pas vu ses exploits dans ses précédents rôles alors je ne me permettrai pas de porter un jugement. Elle est très jolie en tout cas. Les téléspectateurs seront ravis de la voir se battre et se contorsionner dans tous les sens. Elle tue quelqu'un dans la scène d'ouverture. C'est pas mal d'ailleurs comme teaser. Tout le reste de l'épisode, ou presque, consiste à nous montrer son évolution à différents âges. C'est un peu longuet. Quand on arrive au présent -et que l'on revient sur la scène d'ouverture et ses circonstances- on en a déjà marre.

    Bon et puis je me dois de le signaler parce que ça m'a fait un peu halluciner. Il y a trois chansons qui accompagnent trois scènes "importantes" et je me demande vraiment ce qui est passé par la tête du scénariste en les choisissant. C'est de mauvais goût et ça n'a pas de sens. On se tape donc peu après le début de l'épisode, tenez-vous bien... "I saw a sign" d'Ace Of Base. Les paroles sont prises au pied de la lettre, sur un passage qui n'est pas du tout censé être fun. Donc soit le décalage est assumé, auquel cas je suis à peu près sûr que ça ne passera pas bien à l'écran. Soit c'est un vrai choix artistique et ça en dit long sur les goûts du monsieur. J'aurais tendance à dire que le problème vient vraiment de lui vu ses choix suivants. AC/DC pour une scène de rebellion, peut-on faire plus cliché ? Bah lui, il le fait. Et pour une scène romantico-émouvante... Lionel Richie, Stuck On You ! Même Glee n'aurait pas oser tant d'affronts. C'est tellement ringard. J'espère que quelqu'un chez NBC aura la présence d'esprit de dire stop et changer la playlist. Bon, l'auteur cite aussi Elton John par deux fois dans ses descriptions. Je n'ai pas compris son délire. 

   Vous vous souvenez forcément des séquences de Revenge nulles où Emily prend des cours d'arts-martiaux ? Eh bien Bloodlines, c'est ça, en pire et pendant 42 minutes. Autant dire que NBC a tout intérêt à s'en passer. Ah au fait, j'ai oublié de vous dire : à un moment donné, y'a une brique qui se transforme en poussière rien que par la pensée d'un des personnages. Voilà. Tout est dit. C'est ridicule. 

10 avril 2013

Bad Teacher [Pilot Script]

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BAD TEACHER

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Créé par Hilary Winston (Happy Endings, Community). Adapté du film Bad Teacher.

Lorsque son mari demande le divorce et qu'elle constate avec horreur qu'elle avait malencontreusement signé un contrat prénuptial, Meredith Davis se retrouve à la rue, sans le sou, et n'a plus qu'une idée en tête : mettre le grappin sur un nouvel homme riche ! Et pour cela, elle a un plan : elle va se faire engager en tant que professeure dans une école huppée afin de rencontrer un maximum de pères célibataires, divorcés ou... ouverts à toutes propositions. Mais Meredith n'est vraiment pas faite pour enseigner : elle déteste les enfants, elle parle mal, elle boit et elle fume n'importe quoi. Toujours en train d'imaginer des plans tordus, elle peut toutefois compter sur le soutien du proviseur, complètement sous son charme; du prof de gym, une vieille connaissance du lycée avec qui elle entretient un rapport d'amour/haine; et Irene, une brave collègue qui ferait n'importe quoi pour elle. En revanche, la guerre est déclarée avec Ginny, une prof qui avait l'habitude de faire régner sa loi dans le collège avant son arrivée...

Avec Ari Graynor (Fringe, Mystic River), Kristin Davis (Melrose Place, Sex & The City), Ryan Hansen (Veronica Mars, 2 Broke Girls), Sara Gilbert (Roseanne, The Big Bang Theory, Urgences), David Alan Grier, Madison de la Garza (Desperate Housewives)...

 

   En préambule, je me dois d'être franc avec vous : j'adore par-dessus tout le film Bad Teacher avec Cameron Diaz, Lucy Punch, Justin Timberlake et Jason Segel. Et je n'en ai pas honte. Oui, ça ne vole pas haut et c'est super vulgaire, mais c'est fichtrement drôle ! Et la lecture du script de la version série pour CBS a engendré chez moi une première réaction que je vous laisse le soin d'analyser : j'ai eu très très envie de revoir le film tout à coup. Il faut dire que je ne l'ai vu qu'une fois. Mais il figure pourtant déjà au panthéon de mes comédies US préférées, aux côtés d'Allumeuses! par exemple, qui est aussi d'une grande trivialité. Mais non, ça ne veut pas dire que cette nouvelle version n'est pas à la hauteur. Télévision oblige, le niveau de vulgarité a été baissé. 2 Broke Girls avait déjà atteint le maximum de ce qui était possible sur un network de toute façon. Là, on va dire que l'on est légèrement en dessous. Il faut dire que toutes les répliques ne se situent pas en-dessous de la ceinture non plus. Le pied que l'on prendra devant la série si elle voit le jour, ce sera grâce aux vannes et aux péripéties de l'héroïne, qui ne recule devant rien, mais vraiment rien, pour parvenir à ses fins; et qui trouve en plus le moyen d'être maligne avec tout ça. Atteindre un tel degré de bitcherie, ça ne peut qu'être l'oeuvre d'une femme intelligente. C'est qu'on l'admirait presque, la bougresse !

   Parmi les changements décidés entre le film et la série -outre quelques détails techniques afin d'aller plus vite- il y a l'absence TOTALE du personnage qu'incarnait Justin Timberlake. Ils sont tous là, sauf lui. Pourquoi ? J'ai une supposition : sa présence aurait inéluctablement entraîné une certaine prévisibilité dans les intrigues et la trajectoire de la saison, voire de la série. Rien n'empêche les auteurs d'introduire à un moment donné un nouveau professeur ayant les mêmes caractéristiques -et ce serait franchement dommage de s'en passer- mais ça ne peut qu'être un arc narratif de quelques épisodes. Il ne manque pas au pilote. Je trouve ce choix plutôt judicieux au final. Tous les autres personnages secondaires ont leur place, les intéractions entre les uns et les autres sont parfaites. On suit tout ce petit monde avec bonheur, le sourire aux lèvres et le fou rire prêt à se déclencher à tout moment. Ce qui m'inquiète, c'est l'actrice principale, pas le script. Je n'ai rien contre Ari Graynor, mais bon courage pour passer après Cameron Diaz ! J'adore Kristin Davis, mais Lucy Punch avait un charme fou qui rendait son personnage aussi agaçant qu'attachant. Ici, Ginny est "juste" la fille que l'on adore détester. Je ne doute pas que sur la longueur, les scénaristes l'humaniseront, mais juste sur le pilote, elle est un peu décevante en comparaison du personnage original. C'est vraiment dommage que Lucy Punch n'ait pas repris son rôle... Soit dit en passant, Ginny est censée avoir 27 ans selon le script. Ce n'est clairement pas le cas de Kristin Davis ! J'ai en tout cas confiance en elle. Elle sera sûrement géniale. J'aime beaucoup Ryan Hansen également. L'avantage, c'est qu'il est bien plus ragoûtant que Jason Segel. Sara Gilbert est plutôt cool. Et puis la surprise du chef que j'ai découvert en préparant cette review : la Juanita de Desperate Housewives qui m'a tant fait marrer fait partie du casting des enfants ! Bref, c'est du solide. Juste inquiet sur le choix d'Ari Graynor... 

   La version télé de Bad Teacher n'a pas à rougir de la comparaison avec son modèle. Elle est moins vulgaire, mais tout aussi rythmée et hilarante. Je la veux ! Cela m'a fait rêver d'une soirée CBS la comprenant en trio avec 2 Broke Girls et Mom. Ce serait le pied. Trois comédies avec des héroines bruyantes, décomplexées et à l'humour ravageur... Je crains quand même qu'au nom de la diversification, la chaîne passe son tour sur ce projet. Et il est vrai que la concurrence est rude cette année...

8 avril 2013

The McCarthys [Pilot Script]

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THE McCARTHYS

Comédie (Single-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Brian Gallivan (Happy Endings). Produit par Will Gluck (Easy Girl, Sexe entre amis). Pour Sony Pictures Television, Olive Bridge Entertainment & CBS. 37 pages. 

Dans la grande famille McCarthy, catholique et originaire d'Irlande, on adore le basketball de génération en génération. Tous les enfants pratiquent ce sport, comme un hobby ou de façon professionnelle, sauf le fils gay, Ronny, dont le plus grand pêché n'est pas sa sexualité mais son envie de passer le moins de temps possible avec ses parents, ses frères et sa soeur. Le jour où il annonce qu'il quitte le domicile familial pour se consacrer enfin à sa vie amoureuse, son père lui propose de devenir le nouveau coach assistant de son équipe, à la surprise générale... 

Avec Jake Lacy (The Office, Better With You), Jacki Weaver (Happiness Therapy, Animal Kingdom), Jack McGee (New York Police Blues, Rescue Me), Joey McIntyre (Boston Public), Jessica Chaffin, Jimmy Dunn...

 

   Je le sentais pas, ce The McCarthys. Je me disais même que ça y est, je tenais peut-être LE pilote que j'allais avoir en horreur (non parce que je l'attends toujours à ce jour celui-là... même Friends With Better Lives, qui n'est pas bon, n'est pas "horrible"). Je vais finir par croire que les scripts que j'ai réussi à me procurer côté comédies ne sont en fait que les meilleurs ! Car, dans le genre de la bonne petite comédie familiale qui fonctionne principalement grâce aux vannes qui fusent entre les personnages, The McCarthys s'en sort à merveille !

   Rien que la scène inaugurale est à se plisser dessus. Elle remplit parfaitement son rôle, qui consiste à planter le décor et à présenter les protagonistes le plus naturellement possible. En l'espace de 9 courtes pages, on est ainsi déjà fixé sur l'ambiance, le ton, la qualité des dialogues et, je suppose, l'alchimie entre les acteurs une fois que l'épisode sera tourné. Toutes les comédies reposent énormément sur leur casting, mais plus encore celles qui sont familiales et qui doivent donc laisser transparaître une complicité instantanée à l'écran, nous donner l'illusion que les personnages se connaissent bel et bien depuis toujours, sans jamais nous exclure, et nous procurer même rapidement un sentiment d'appartenance au groupe. The McCarthys passe ces épreuves avec succès. On entre donc directement dans l'intimité de cette famille un peu dingue, dont tous les membres résident encore à la même adresse alors que les enfants ont tous dépassé les 25 ans. Un premier running-gag s'installe autour de l'obsession télévisuelle du moment de la mère de Ronny : The Solver, avec Maura Tierney dans le rôle principal (et qui devrait donc logiquement faire un cameo). Il s'agit en fait du show qui remplace The Closer après son arrêt et qu'elle regarde en désespoir de cause bien qu'elle le trouve mauvais. Et il y a plein de références de ce genre, à Mary Poppins, à Annette Bening, à Glee, à Grey's Anatomy... Il y a plein de blagues liées au sport aussi et quand on ne connaît pas bien -ou pas du tout comme moi- le basket et les équipes de Boston, on s'y perd un peu. Mais cette alliance sport/culture gay est intéressante et originale.

   On assiste ensuite au premier flashback d'une longue liste -pas le meilleur d'ailleurs- sur le coming-out du héros, qui a eu lieu deux ans plus tôt. C'est très bref mais suffisant pour faire rire. Le reste de l'épisode nous entraîne notamment sur un terrain de basket, évidemment, à un enterrement et à une soirée speed-dating organisée par les parents eux-mêmes pour prouver leur ouverture d'esprit quant à la sexualité de leur fils adoré. Ils ont ainsi demandé à chaque membre de la famille d'amener un autre homo, en espérant que la perle rare soit dans le lot. Un des frères amène d'ailleurs... une lesbienne ! Ca donne encore lieu à des passages très amusants, notamment à un dîner qui tourne en pugilat après quelques révélations croustillantes. Le seul truc qui m'a dérangé en fait, c'est que les deux frères et la soeur interviennent constamment ensemble, en rafale, comme s'ils n'étaient qu'un seul un même personnage, qu'ils formaient une espèce d'entité à part. L'un réagit, puis l'autre quasi en même temps et le dernier fait pareil. C'est déjà un peu agaçant à l'écrit, alors à l'écran je ne suis pas sûr que ça rende bien. Mais il y a des trucs très marrants dans leurs réflexions... 

   The McCarthys est drôlissime et tendre et, si elle est commandée, elle pourrait permettre de révéler Jake Lacy qui tient le rôle principal et qui gagne à être connu. Mais je ne comprends pas pourquoi c'est une single-camera et non une multi, sachant qu'elle repose essentiellement sur les répliques. Des décors en carton ne l'auraient pas abîmée. Cela réduit grandement ses chances d'être choisie, quand on sait l'allergie du CBS pour le genre. Je ne mise donc pas beaucoup dessus, mais elle mériterait de voir le jour rien que pour la bonne humeur qu'elle dégage.

6 avril 2013

Betrayal [Pilot Script]

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BETRAYAL 

Drama // 42 minutes

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Ecrit par David Zabel (Urgences, Detroit 1-8-7). Adapté de la série hollandaise Overspel. Réalisé par Patty Jenkins (Monster, The Killing US). Pour ABC Studios. 61 pages.

Sara Hayward, une photographe au succès grandissant, et Jack McCutchen, l'avocat d'une puissante famille, tombent éperdument amoureux l'un de l'autre après un coup de foudre aussi inattendu que dévastateur. Victimes du temps et de la routine, leurs mariages respectifs partent un peu plus en lambeaux chaque jour. Lorsque le frère de la femme de Jack est accusé de meurtre et que ce dernier doit se charger de sa défense, c'est le mari de Sara, un Procureur à la recherche de l'Affaire qui lui permettra enfin de sortir de l'ombre, qui s'empare du dossier. Leur histoire bascule alors dans une spirale infernale aux conséquences cataclysmiques...

Avec Hannah Ware (Boss, Shame), Stuart Townsend (XIII, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires), Chris Johnson (Vampire Diaries, Againt The Wall), Henry Thomas (E.T., Gangs Of New York), James Cromwell (American Horror Story, Six Feet Under, La Ligne Verte), Wendy Moniz (Damages, Le Protecteur), Helena Mattson (666 Park Avenue), Elizabeth McLaughlin, Braeden Lemasters...

 

   Ah ces talentueux scénaristes venus du Nord de l'Europe... Qu'ils soient à l'origine de The Killing, de Borgen, de Real Humans ou de bien d'autres excellentes séries, ils donnent toujours de sacrées leçons de maîtrise aux Américains (je n'ose parler de nous, Français...). Bien sûr, ils ne doivent pas tout à fait répondre aux mêmes types d'exigences et, mine de rien, ça aide beaucoup. Ils sont plus libres dans le format, plus libres dans le ton, sur ce qu'ils peuvent dire ou ne pas dire, ce qu'ils peuvent montrer ou ne pas montrer... ils sont plus libres à tout point de vue et peuvent ainsi se permettre de raconter des histoires en prenant davantage leur temps, sans la pression systématique du cliffhanger à l'approche de la prochaine page publicitaire. Par conséquent, la subtilité n'est plus à craindre. Le réalisme est ainsi accentué. Et cela aboutit sur une oeuvre plus approfondie. Un cercle vertueux en somme. Ma conscience professionnelle m'a poussé à regarder le pilote d'Overspel ("Adultère"), la série dont Betrayal est adaptée. Si je n'ai pas été particulièrement impressionné par l'ambiance et la réalisation, ni vraiment par le jeu des acteurs -mais c'est sans doute à cause de la barrière de la langue- j'ai compris le potentiel que les dirigeants d'ABC avaient pu voir en cette histoire à la fois simple et complexe, intime et publique, qui peut donner lieu à un feuilleton intelligent et passionnant. Oui mais... Betrayal n'est pas une série de network. C'est une série du câble. C'est du Showtime. Et c'est un problème.

   Le script que j'ai lu correspond à la 5ème version après annotations de la chaîne. J'ignore ce qui a été retiré et je n'ai, à vrai dire, même pas de pistes. Peut-être de simples détails. Si l'on ne peut pas parler de copier-coller exact par rapport au premier épisode de la série danoise (ou du moins ses 50 premières minutes puisqu'il dure, lui, en réalité 1h30), il y a quand même très peu de choses qui changent en dehors de l'ouverture, moins énigmatique mais beaucoup plus accrocheuse. Spoiler alert: dans l'original, un homme grave sur un disque une pièce à conviction correspondant à des conversations téléphoniques enregistrées à l'insu des protagonistes; dans la version américaine, Sara gît sur le sol, inanimée, le visage en sang, avant de basculer six mois plus tôt. Ce qui m'a d'ailleurs beaucoup fait penser à la saison 5 de Damages et à la série plus généralement. Sans doute ce mélange de thriller, de soap et de série judiciaire. Betrayal, c'est exactement ça. C'est excitant, et c'est en même temps très sobre. Les personnages, le couple central tout particulièrement, sont sans cesse dans la retenu, dans la peur... jusqu'à ce qu'ils explosent dans les 15 dernières minutes. Que ce soit à travers un -supposé- coup de sang qui a abouti sur un meurtre pour les uns, ou sur la concrétisation torride d'une tension sexuelle devenue trop puissante pour être ignorée pour les autres. Des trahisons en somme.

   C'est à partir de ce moment-là que le pilote cesse d'être dans l'exposition un peu ennuyeuse à la longue -surtout quand on connait déjà le pitch- pour embrasser sa destinée, bien plus ambitieuse que le simple récit d'un adultère au fond très banal, mais tout de même raconté avec beaucoup de pudeur et de sincérité, engendrant une certaine fascination et une émotion, surtout si l'alchimie entre les deux acteurs est impeccable. Et elle se doit de l'être pour que la série fonctionne. Les portraits de chacun sont brossés avec pertinence, en évitant de tomber dans les clichés. Il y en a quand même un peu, surtout sur l'aspect romantique de la chose, ou sur le côté "tous pourris" des puissants. On va dire que ça fait partie du genre. Le scénariste joue aussi beaucoup sur le mystère. Bon nombre d'éléments ne sont pas explicités. Par exemple, le frère de la femme de Jack, celui qui est accusé du meurtre et qui est joué par Henry Thomas, est clairement perturbé. Mais est-ce dû à une maladie, à un choc émotionnel passé ? Il y a plein de petites pierres qui sont jetées, pour être mieux abordées plus tard. 

   Betrayal fait partie de ces séries extrêmement prometteuses grâce aux thèmes qu'elle aborde et le ton qu'elle emploie pour le faire qui ne naissent pas au bon endroit et qui, par conséquent, sont vouées à l'échec avant même d'avoir commencé. On ne peut pas blâmer ABC de vouloir produire un drama de qualité, de haute volée même, c'est tout à son honneur, mais Betrayal, aussi réussie soit-elle sur le papier, manque, de par ses origines, de l'efficacité purement américaine nécessaire pour séduire un large public sur un network. Il lui manque ce que The Good Wife ou Scandal, par exemple, possédent : de l'intelligence et de la finesse, oui, mais au service du divertissement. Betrayal n'est pas divertissante. Elle est juste... excellente ?

5 avril 2013

Gothica [Pilot Script]

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GOTHICA

Drama // 42 minutes.

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Ecrit par Matt Lopez (L'apprenti sorcier, La Montagne ensorcelée). Produit par Mark Gordon (Grey's Anatomy, Private Practice, Army Wives...). Pour ABC Studios. 57 pages.

Après un exil de quelques années à New York suite à la mort de ses parents, Grace Van Helsing retourne à San Francisco, la ville où elle a grandi, pour rendre visite à son frère qui a repris les rènes de l'entreprise familiale : le journal Le Guardian. Mais lorsqu'il est assassiné dans de mystérieuses circonstances, elle n'a pas d'autre choix que de rester pour élucider l'affaire et comprendre l'origine de la malédiction qui frappe sa famille. Elle croise alors sur son chemin les figures emblématiques de la ville, parfois liées à son passé, comme Dorian Gray, Victor Frankenstein, le Dr Jekyll ou encore Dracula...

Avec Janet Montgomery (Made In Jersey, Merlin), Tom Ellis (The Fades, Miranda), Chris Egan (Kings, Vanished), Melissa George (Hunted, Alias, In Treatment...), Seth Gabel (Fringe, Dirty Sexy Money, Nip/Tuck), Raza Jaffrey (Smash, Mistresses), Tracie Thoms (Cold Case, Wonderfalls), Emma Booth (Underbelly)...

 

    Au petit du jeu du "trouvons la bonne idée qui permettra de faire un soap un peu plus original que la moyenne", Gothica frappe fort avec un concept qui arrive à point nommé. Elle fait du moderne avec du mythique, comme beaucoup de films et de séries aujourd'hui (Bates Motel et Hannibal en sont deux parfaits exemples), elle se veut aussi sexy -ça marche toujours- et gothique -American Horror Story, True Blood et d'autres en ont fait leur fond de commerce- et pour ABC, elle est, consciemment ou inconsciemment, un pendant plus sombre et plus adulte à la féérique Once Upon A Time. Elle possède donc d'un point de vue marketing des atouts non négligeables, que la chaîne saura plus que jamais identifier lorsqu'il faudra décider de son sort dans quelques semaines. En plus, même si Showtime travaille sur un projet très proche sur le papier développé par Sam Mendes et intitulé Penny Dreadful, elle devrait avoir l'avantage de se lancer en premier dans l'arène ! Au fond, que le script du pilote soit bon ou non, j'imagine mal comment ABC pourrait passer à côté. Ah si, il y a quand même la jurisprudence 666 Park Avenue, qui était dans le même style et qui a tenté sa chance cette saison sans succès. Mais elle n'avait pas les mêmes atouts -et les mêmes défauts- que Gothica.

   Mais ce script est-il bon, alors ? Oui... et non. Il est efficace. Ce qui n'est pas rien. Mais il repose en majeure partie sur des rebondissements et des twists assez peu originaux, propres à tous les soaps. Je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne ou une mauvaise chose, en fait. Cela ne sert à rien de toujours vouloir tout réinventer et d'être trop ambitieux. Beaucoup s'y sont cassés les dents par le passé. Mais c'est un peu dommage aussi de ne pas se creuser davantage les méninges pour surprendre davantage le public. Certains rétorqueront -et n'auront pas tort- que de toute façon tout a déjà été fait, que ce soit dans les soaps de journée ou dans les 14 saisons de Dallas, les 14 autres de Côte Ouest et que l'important est surtout de bien faire. Ce qui semble être le cas ici. Gothica a en plus l'avantage de s'assumer, contrairement à une certaine Revenge par exemple. C'est un signe positif pour la suite. En se basant sur des querelles familiales ancestrales -la guerre entre les Van Helsing, les Gray, les  Usher, les Frankenstein et les Drax- le créateur assure ses arrières avec de quoi alimenter facilement plusieurs saisons et proposer régulièrement des épisodes flashbacks, comme peut le faire Vampire Diaries. Il y a tant de choses à faire... c'est vertigineux !

    L'autre gros avantage de Gothica, c'est qu'en se basant sur des personnages déjà connus du grand public, elle s'épargne le dur et parfois ennuyeux processus de présentation de chacun d'entre eux. On comprend assez rapidement qui est qui, malgré les tentatives de créer un faux suspense quant à l'identité de certains, et ils font tous preuve, par essence, d'originalité, avec une aura qui les entoure naturellement. Le plus gros défi, il revient aux acteurs choisis pour les incarner qui ne doivent pas se contenter d'être beaux, ils doivent aussi être charismatiques, mystérieux et inquiétants, car tout le monde est inquiétant dans ce show à part l'héroïne. La distribution est plutôt alléchante. Je suis confiant. Le meilleur rôle, c'est sans doute celui que Melissa George a décroché. On la voit peut-être moins que les autres, mais cette Fiona Hunter en impose à chacune de ses apparitions, et surtout lors de la dernière dont je ne dirai pas un mot de plus. Ce serait gâcher la seule vraie grosse surprise du pilote ! Le flic très classique et la meilleure copine, on s'en serait bien passé. Mais tous les autres valent le détour à leur façon. On n'échappe évidemment pas au triangle amoureux, mais pour tout dire : il pourrait vite se transformer en partouze générale ! On a un peu l'impression parfois que Grace Van Helsing est l'objet de toutes les convoitises et qu'inversement, tous les hommes qui l'entourent de près ou de loin peuvent potentiellement l'intéresser, quand elle ne les a pas déjà consommés bien sûr. A part son frère évidemment, qui ne fait de toute façon pas long feu; et un autre personnage -celui de Seth Gabel- qui doit être gay, même si ce n'est pas dit explicitement. 

    Gothica tient à peu près toutes les promesses énoncées dans son concept : elle est soapesque à souhait, sexy et gothique/effrayante/intrigante. Mais je crains en revanche qu'elle soit plus prétentieuse qu'ambitieuse. Et je le redis une dernière fois : je l'aurais voulu plus surprenante dans son ensemble. A la place des dirigeants d'ABC, je ne me poserai cependant pas longtemps la question quant à la commander ou non. Elle est singulière, mais facile d'accès et surtout facile à vendre ! Et puis elle irait tout aussi bien avec Once Upon A Time, qu'avec Revenge ou même S.H.I.E.LD. Alors...

    

3 avril 2013

Mom [Pilot Script]

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MOM

Comédie (Multi-Camera) // 22 minutes

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Ecrit par Chuck Lorre (Mon oncle Charlie, The Big Bang Theory, Mike & Molly), Eddie Gorodetsky (Dharma et Greg) & Gemma Baker (Mon Oncle Charlie).

Christy, une mère de famille célibataire, tout juste sortie de cure de désintoxication, doit remettre de l'ordre dans sa vie mais sa mère, Bonnie, une alcoolique notoire avec qui elle n'a plus eu de contact depuis plusieurs mois, refait surface et lui complique infiniment la tâche. Lorsque ses enfants et son boss s'y mettent à leur tour, rien ne va plus pour Christy... à nouveau !


Avec Anna Faris (Scary Movie, Friends), Allison Janney (The West Wing, La Couleur des sentiments, Juno), Nate Corddry (Harry's Law, Studio 60, United States Of Tara), French Stewart (3ème Planête après le soleil), Matt L. Jones (Breaking Bad, NCIS), Sadie Calvano, Spencer Daniels...

 

   Les fervents défenseurs de la finesse et les allergiques à la vulgarité le savent : Chuck Lorre, c'est le Diable ! Enfin quand on regarde bien, la seule véritable faute de goût du monsieur, c'est Mon Oncle Charlie, une atrocité dont 50% des blagues sont relatives au sexe et les 50% restants aux pets, rots et autres petites douceurs. Voyez de plus près. Il a quand même bossé sur Roseanne, une sitcom révolutionnaire en son temps par bien des aspects. Cybill a eu une importance elle aussi pour la visibilité des femmes dans les comédies à la télévision, à une époque où Lucille Ball et Mary Tyler Moore avaient disparu depuis longtemps. Il en était le créateur. Une Maman Formidable (Grace Under Fire) a moins marqué, mais l'histoire de la star de la série, Brett Butler, n'est pas sans rappeler celle de Mom. Elle est tombée dans l'alcoolisme et ne s'en est sortie que récemment. Dharma & Greg, c'était cool et ça a quand même révélé l'excellente Jenna Elfman. The Big Bang Theory et Mike & Molly ne me font aucun effet personnellement, mais elles ne sont pas nulles, ni honteuses. Bref, Chuck Lorre n'est probablement l'homme mysogine et beauf que l'on imagine ! Il fallait que ce soit dit.

   Avec Mom, il redonne à nouveau la parole aux femmes à travers son duo d'héroïnes qui n'est pas sans rappeler celui de... 2 Broke Girls ! Et elles ont beau être méga vulgaires les deux serveuses fauchées, je les A-DO-RE ! La relation que Christy et Bonnie partagent me fait penser à celle de Max et sa mère. On n'a pas encore rencontré cette dernière, mais sa fille parle d'elle à tout bout de champ en la décrivant comme la "mom worst ever", plus négligeante et égoïste ne semblant pas humainement possible. C'est la même chose ici, sauf qu'elle sont plus âgées toutes les deux et que Christy, bien malgré elle, reproduit le même schéma de vie que sa mère. Autant dire qu'Anna Faris et Allison Janney, que l'on sait toutes les deux excellentes, ne peuvent que faire des miracles. Leurs répliques/vannes sont efficacement écrites et prendront forcément de l'ampleur dans leur bouche. Je n'envisage même pas une seule seconde qu'il n'y ait pas d'alchimie entre elles. 100% de l'intérêt de la série repose sur leurs épaules de toute façon. J'ajouterai même que la troisième génération, représentée par la fille de Christy, Violet, est aussi prometteuse. Je viens d'être frappé en écrivant tout ça par la ressemblance entre Mom et Malibu Country d'ailleurs ! Eh bien Mom est tout ce que vous auriez aimé que Malibu Country soit, et sans l'accent horrible de Reba en prime. Les personnages masculins servent un peu de faire-valoir, forcément, ils ne sont pas très malins ni très charismatiques sur le papier, mais Nate Corrdry est un chic type qui devrait bien s'en sortir dans son rôle, par exemple. Au final, tout ce qui pourrait jouer en la défaveur de la série, c'est sa trop grande proximité avec 2 Broke Girls. La moitié de l'action se déroule aussi dans un dinner, Christy étant serveuse. On peut aussi le voir comme un atout : la compatibilité est parfaite si par hasard CBS veut les proposer en duo ! Pour les plus inquiets au sujet de la vulgarité, soyez rassurés : Mom ne passe pas son temps à faire des allusions au sexe, personne ne péte ou ne rote. Mais Bonnie a quand même un gros potentiel obscène. L'alcool lui fait dire pas mal de conneries et elle est un peu beaucoup cougar sur les bords...

   Mom n'est pas seulement une évidence pour CBS parce que Chuck Lorre, son faiseur de hits, est à la barre et qu'elle ne peut pas trop se permettre de lui refuser quoi que ce soit. Elle l'est avant tout parce que ce pilote est efficace, drôle et qu'il sera, à n'en pas douter, incarné à la perfection par ses deux actrices principales. Il était temps qu'Anna Faris décroche sa série. Je veux Mom et je l'aurai !

 

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