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Des News En Séries, Le Blog
18 janvier 2014

Happyland [Pilot script]

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HAPPYLAND

Comédie // 22 minutes 

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Ecrit par Ben Epstein (10 things I hate about you). Réalisé par Lee Toland Krieger (Celeste & Jesse Forever). Pour MTV Networks & Storyline Entertainment. 37 pages.

Lucy, une adolescente cynique, vit dans le monde magique d'un célèbre parc d'attractions où travaille sa mère, qui incarne le personnage d'une princesse de conte de fées malgré son âge avancé. Comment approcher la réalité, grandir et tomber amoureux dans un tel microcosme où tout n'est que fantaisie ? Lorsque le nouveau patron du parc débarque avec ses deux fils, la vie de Lucy et de ses amis est bouleversée...

Avec Bianca Santos (The Fosters), Zuley Henao (Love Thy Neighbor), Shane Harper (High School Musical 2, Bonne Chance Charlie, Awkward.), Ryan Rottman (90210, The Lying Game), Katherine McNamara, Cameron Moulene (Raising Hope), Brady Smith...

 

   Alors que Awkward. va entamer au printemps prochain sa 4ème saison sur MTV, on s'étonne un peu que la chaîne "musicale" n'ait pas su proposer de compagne idéale à la comédie à succès jusqu'ici ! Mais c'est sur le point de changer. Happyland, qui a reçu une commande de 8 épisodes mais pas encore de période de diffusion, peut tout à fait concourir à ce titre. Avant elle, Faking It aura sa chance. Je n'ai pas lu le script de son pilote, je ne sais pas ce qu'elle vaut, mais le pitch laisse penser que c'est un peu osé puisque deux meilleures amies se font passer pour un couple de lesbiennes dans leur lycée... Mais revenons-en donc à Happyland ! Sa force, qui pourrait aussi devenir sa faiblesse, c'est qu'elle se déroule dans un parc d'attractions et je n'ai personnellement aucune série qui me vienne à l'esprit s'étant aventuré dans cet univers. On est clairement dans un pastiche de Disneyland, avec les mêmes codes sauf que les personnages "mythiques" sont différents. Mais il y a le château, la mascotte animale, la parade... Découvrir l'envers du décor est amusant, cocasse même, et il s'en dégage une atmosphère très lumineuse, très colorée, très positive. Et ce malgré le cynisme puisque la magie l'emporte toujours ! Cela étant dit, on risque rapidement d'étouffer dans ce petit monde et les passages se situant en dehors du parc sont des bouffées d'air frais. Les héros bossent là-bas le week-end mais le reste de la semaine, ce sont des ados comme les autres. On a un pied dans le réalisme à la MTV et un autre dans le monde merveilleux de Disney. Les deux s'allient plutôt bien.

   Mon souci avec Happyland, c'est que l'on a vraiment affaire à un Awkward 2.0. Le pilote est écrit sur le même modèle, mais sans les voix-off. Et sans les voix-off, ça perd de son charme ! Le ton est le même et les personnages de Jenna et de Lucy se confondent. On peut même aller plus loin en comparant la relation de l'héroïne avec sa mère : c'est la même, si ce n'est qu'elle est ici divorcée. Mais elle est tout aussi superficielle, rêveuse, déconnectée des réalités. Leurs scènes ensemble fonctionnent, leurs répliques sont bonnes, mais impossible de s'enlever cette impression de déja vu -qui n'en est pas une- de l'esprit. Le scénariste nous intègre un triangle amoureux des plus banals mais inévitable dans ce type de séries entre Lucy, son meilleur ami de toujours clairement amoureux d'elle même si elle ne le voit pas et le petit nouveau, fils du patron, hyper beau, hyper drôle... qui a tout du prince charmant quoi. Et d'ailleurs, il obtient une promotion au bout d'une seule journée de taff pour incarner celui du parc. Piston ! Globalement, les personnages secondaires sont beaucoup moins excentriques et hauts en couleur que ceux d'Awkward., ce qui rend l'ensemble moins attrayant. Le personnage de la meilleure amie est très plat par exemple. Et il n'y a pas d'équivalent à Sadie ou à Valérie, qui sont drôles, certes, mais qui permettent aussi d'ajouter un peu de politiquement incorrect. Comme dans les contes de fées, les héros sont ici bien chastes.

   Happyland est une petite bulle d'air frais dans le même esprit qu'Awkward., mais elle ne réussit pas aussi bien son départ que son aînée. Elle a suffisamment de charme pour attirer l'attention et nous donner d'en voir un peu plus. D'ici à nous rendre "happy", elle a quand même pas mal de choses à améliorer !

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15 janvier 2014

Line Of Sight [Pilot Script]

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LINE OF SIGHT

Drama // 52 minutes

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Pilote "Ceiling and visibility unlimited" écrit par Blake Masters (Brotherhood, Rubicon, 2 Guns). Réalisé par Jonathan Demme (Le silence des agneaux, Philadelphia, Enlightened). Pour FOX Television Studios & AMC Studios. 63 pages.

Lewis Bernt, membre du Conseil national de la sécurité des transports, est victime d'un accident d'avion pour le moins suspect. Il survit miraculeusement à ce drame, ainsi que deux de ses amis, tandis qu'un troisième passager est mort et le corps d'un autre a totalement disparu. Aucun ne se souvient du vol, comme si le choc avait tout effacé de leur mémoire. Dès lors, Lewis met tout en oeuvre pour déterminer les causes du crash mais se voit confronté à des phénomènes étranges. La paranoïa s'installe peu à peu. Que s'est-il vraiment passé ce jour-là ?

Avec David Morrissey (The Walking Dead, Meadowlands, Dérapage), Sarah Clarke (24, Nikita, TwilightOscar Metwally (Fringe, Munich), Darren Pettie (Ringer, Mad Men), Lisa Gay Hamilton (The Practice, Men of a certain age), Olafur Darri Olafsson (La vie rêvée de Walter Mitty), Kai Lennox (The Unusuals), Samantha Mathis (American Psycho, Under The Dome)... 

 

    "What happened to me?" Cette question, les héros de Line Of Sight se la posent à juste titre de manière récurrente au cours du pilote. A plusieurs reprises ils agissent comme guidés par une force invisible, qui peut tout aussi bien les paralyser. Depuis le crash, leurs mains les démangent, ils entendent des murmures non identifiés, la vue des framboises les obsèdent... et des gens étranges, qui semble possédés, viennent leur dire des choses tout aussi étranges avant de disparaître en fumée. Il est question de date maudite, de théorie du complot, de morts pas vraiment morts, de vivants un peu morts de l'intérieur... Bref, AMC se lance dans une drôle d'aventure avec ce projet qui, s'il est commandé, fera office d'OVNI sur la chaîne. En même temps, The Walking Dead en était un. Et on voit où elle en est aujourd'hui ! Sauf que là où Line Of Sight en est un, c'est surtout parce qu'elle aurait très bien pu naître sur n'importe quel network. Il n'y a, semble-t-il, aucune valeur ajoutée. TWD n'est pas bonne, mais elle a son style et son originalité, indéniablement. Line Of Sight, c'est de la science-fiction qui n'a pas l'air de vouloir s'assumer, en tout cas pas tout de suite. Pour ne pas trop effrayer. Alors elle y va tout doucement. Et ça, ça me fait penser à The Event il  y a quelques années sur NBC, qui avait des qualités, qui était loin d'être honteuse avec un beau casting en plus, mais qui a trop tardé à dévoiler ce qu'elle était vraiment et a perdu bien des téléspectateurs en cours de route, certains se sentant un peu trahis. Là aussi, je sens bien qu'il va être question d'extra-terrestes à un moment donné. Mais au bout de combien de temps ? 

   La première partie du pilote commence de manière assez banale. Un mari se rend compte que sa femme le trompe. Il est rongé par la culpabilité et les doutes. Il ne parvient pas à la confronter. Il retrouve ses potes et là, paf, pas de chance : accident d'avion. C'est marrant parce que son métier c'est justement d'enquêter sur les accidents d'avion. Parce que oui, c'est un job à plein temps apparemment. Soit. Ensuite il y a la partie hôpital, pas très intéressante, où j'aurais aimé que l'émotion prenne le dessus histoire de rendre ces personnages que l'on vient à peine de rencontrer un peu plus attachants. Mais le scénariste préfère se concentrer sur les étrangetés. C'est dommage. Et tout le reste du pilote consiste à installer pas subtilement du tout et de manière très répétitive une ambiance mystérieuse et paranoïaque, mais pas spécialement inquiétante. On va dire que ça, ce sera avant tout le boulot du réal (qui n'est pas un mauvais) et du compositeur de la bande-originale. J'ai du mal à avoir de l'empathie pour les héros. Ils ne dégagent rien. En plus, nous avoir collé David Morissey dans le rôle principal, l'interprète du fameux Gouverneur de The Walking Dead, je trouve ça facile. L'acteur est bon mais je n'ai pas l'impression que ce rôle soit adapté à lui. AMC voulait juste le reprendre (pas que pour des raisons artistiques) et c'est tombé sur Line Of Sight

   Honnêtement, je ne comprends pas ce que AMC a pu trouver de spécial et de différent à ce script. Je ne vois pas comment la suite ne pourrait pas se transformer en gros pétard mouillé en plus. Hormis éventuellement les moyens et l'esthétique, je ne détecte pas ce qui peut différencier Line Of Sight d'un show de SyFy, par exemple. Peut-être que la suite sera plus ambitieuse ? Après tout, AMC s'est basée sur un pitch allant au-delà du pilote, j'imagine. Ma curiosité est indéniablement piquée. La fin m'a laissé avec des tas de questions. Mais est-ce vraiment bon signe ? Pour sa première incursion dans la science-fiction, AMC aurait pu trouver plus original et plus intriguant... 

 

A VENIR : HIGH MOON, HAPPYLAND, HIEROGLYPH, FATRICK, TIN MAN... 

30 décembre 2013

The Black Box [Pilot Script]

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THE BLACK BOX

Drama (13 épisodes commandés) // 42 minutes

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Ecrit par Amy Holden Jones (Mystic Pizza, Beethoven, Proposition indécente). Produit par Ilene Chaiken (The L Word) et Bryan Singer (X-Men, Dr House, Usual Suspects). Réalisé par Simon Curtis (My week with Marilyn, Threesome). Pour ABC, Sierra-Engine Television & Bold Films. 58 pages.

Elizabeth Banks, une célèbre neurologue à qui tout semble réussir, se bat en secret contre une maladie mentale : elle est bipolaire, comme l'était sa mère. Régulièrement, lorsqu'elle ne prend pas ses médicaments, elle est traversée de fulgurance, mais peut aussi se transformer en prédatrice à l'appétit sexuel vorace, ou mettre sa vie gravement en danger. Si sa famille est au courant du mal qui la ronge, son fiancé ignore tout de son état et de ce dont elle est capable. Avec ses patients, elle est en empathie totale, quitte à employer des méthodes peu conventionnelles pour les aider...

Avec Kelly Reilly (L'auberge espagnole, Le casse-tête chinois, Flight, Sherlock Holmes, Eden Lake), Vanessa Redgrave (Les Diables, Le Crime de l'Orient Express, Deep impact Nip/Tuck), Laura Fraser (Breaking Bad, Lip Service), Terry Quinney (Oz, Mentalist), David Ajala (Fast & Furious 6), David Chisum (Sunset Beach), Ditch Davey (Spartacus, Sea Patrol), Ali Wong (Are your here, Chelsea?), Siobhan Williams (Heartland)

 

    Avant la lecture de ce script, j'avais deux remarques en tête. Après avoir lu le script, j'ai mille choses en tête et toujours ces deux mêmes remarques. La première, qui vous paraîtra sans doute futile : "C'est quand même très con d'appeler une série The Black Box quand il y en a une autre qui cartonne sur une chaîne concurrente sous le titre The Blacklist".  Ce serait bête que ça lui porte préjudice, d'autant que ce nom n'est pas représentatif de ce qu'elle propose. Ca lui donne un aspect mystérieux, thrilleresque, qu'elle n'a pas vraiment. Un changement s'impose, ABC. Deuxième remarque : "Kelly Reilly, je t'aime <3". Si vous n'avez pas vu les films que j'ai cités plus haut dans lesquels elle a joué, alors vous ne comprenez pas combien elle méritait depuis longtemps de tenir un premier rôle à la télévision. Il y a bien eu la série policière anglaise Above Suspicion mais je suis prêt à parier, sans l'avoir vue et sans préjuger de sa qualité, qu'elle ne l'utilisait pas au maximum de son potentiel. Elle est ravissante, sexy, drôle, touchante... Elle peut tout faire et le rôle d'Elizabeth Banks, à multiples facettes, va lui permettre de montrer toute l'étendue de son talent ! Tantôt sauvage, tantôt sage comme une image, tantôt chatte, tantôt chienne, tantôt douce, toujours rousse ! Bref, dans quelques mois, vous verrez, vous serez tous amoureux d'elle, si ce n'est pas déjà fait !

   Bon. Avant cela, il va quand même falloir que la série fonctionne et quand on voit tous les flops que s'est ramassée ABC cette saison, on est en droit d'être inquiets. Pour le moment, elle n'a pas de case de diffusion d'annoncée. Va-t-elle débarquer en fin de saison et déborder sur l'été ? Prendre la place de Scandal (puisque sa saison a été réduite à 18 épisodes à cause de la grossesse de Kerry Washington) après Grey's Anatomy ? Ou bien prendre la case maudite du jeudi avant Grey's Anatomy ? Ou se retrouver complètement ailleurs ? Une chose est sûre : ABC y croit suffisamment pour avoir commandé une saison de 13 épisodes sans passer par la case pilote ! C'est le genre d'opération qui est amenée à se multiplier sur toutes les chaînes mais ce n'est tout de même pas anodin. ABC a visiblement vu du potentiel en The Black Box. Et moi aussi. Sa première force, c'est d'avoir une héroïne tout à fait atypique de par sa maladie, à laquelle on ne peut que s'attacher dès les premiers instants. Dans la séquence introductive, elle raconte à sa psy -interprétée par l'excellente Vanessa Redgrave- comment elle a failli mettre fin à ses jours quelques jours plus tôt, et accesoiremment aussi comment elle a copieusement trompé son mec. Mais elle n'était pas tout à fait elle-même. Elle était dans un état second parce qu'elle n'avait pas pris ses médicaments. Elle est pardonnée... sauf qu'elle a choisi de ne pas les prendre ! Et elle répéte l'opération un peu plus tard dans le pilote, ce qui conduit à une séquence très hot qui me fait dire que la série ne peut passer qu'à 22h. Evidemment, une fois tournée, elle le sera un peu moins mais qu'importe ! J'espère quand même que la bipolarité d'Elizabeth ne sera pas que prétexte à la mettre dans tout un tas de situations improbables et qu'un certain réalisme sera conservé.

   L'autre atout de la série, c'est qu'elle est un peu tout à la fois. Le mélange des genres, c'est compliqué à gérer mais The Black Box semble y parvenir honorablement. Elle est donc médicale, puisque l'on suit deux patients d'Elizabeth en plus de tout le reste (un cas sérieux et un autre plus léger, un peu AllyMcBealien mais qui devient tendre au fur et à mesure); elle est aussi familiale, puisque les Banks prennent une place importante, que ce soit le frère, la belle-soeur -incarnée par Laura Fraser, une des révélations de Breaking Bad !-, la nièce mais aussi la mère, décédée mais très présente dans les esprits; Et puis il y a évidemment le côté soap, à la Grey's Anatomy, avec tout plein de beaux médecins qui lui tournent autour, dont son nouveau chef, probablement un addict pour lequel elle finira forcément par craquer. Du coup, son gentil fiancé, je le pressens, va vite devenir un boulet. A moins qu'il ait lui aussi des choses à cacher mais c'est franchement mal parti ! Visuellement, la série se permet quelques excentricités. A plusieurs reprises, la caméra se met du point de vue du patient, dont un qui souffre du syndrôme d'Alice au pays des merveilles et qui voit donc tout ce qui l'entoure de façon déformée. Si c'est bien fichu, ça peut être très amusant. J'espère que les épisodes suivants poursuivront sur cette voie, peut-être même en osant davantage la comédie. L'héroïne n'a pas l'humour d'un Dr House et les gens qui l'entourent ne sont pas tous des excentriques façon cabinet Cage & Fish, mais on pense à ces deux séries. Et tant mieux !

   Je ne sais pas si The Black Box parviendra à tenir ses promesses au-delà du pilote -ça pourrait très vite devenir répétitif et ennuyeux si les scénaristes ne font pas très attention- mais elle a vaiment du potentiel. Elle a un côté classique, rassurant, qui pourrait attirer un public qui n'aime pas trop être bousculé, mais elle fait en même temps preuve d'audace à plusieurs reprises, sur le fond comme sur la forme, ce qui pourrait plaire aux plus sériephiles d'entre nous. L'héroïne a absolument tout pour plaire, surtout avec Kelly Reilly pour l'incarner. Je suis plus réservé sur les autres personnages, qui doivent encore faire leurs preuves. J'espère qu'ABC saura lui offrir toute l'attention qu'elle mérite !

 

A VENIR : LINE OF SIGHT, TURN, HIGH MOON, HAPPYLAND, FATRICK, TIN MAN, HIEROGLYPH...

23 décembre 2013

Halt & Catch Fire [Pilot Script]

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HALT & CATCH FIRE

Drama // 52 minutes

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"Breaking Big Blue" Pilote écrit par Christopher Cantwell & Christopher C. Rodgers. Produit par Mark Johnson (Breaking Bad, RectifyMelissa Bernstein (Breaking Bad, Rectify). Réalisé par Juan José Campanella (Dans ses yeux, Dr House). Pour AMC Studios & Gran Via Productions. 63 pages.

Au cœur des années 80, au Texas, un visionnaire, un ingénieur et une prodige spécialisés dans la micro-informatique confrontent leurs inventions et innovations aux géants de l'époque. Leurs relations sont alors mises à rude épreuve, entre convoitises, jalousies et crises d'égo...

Avec Lee Pace (Pushing Daisies, Twilight, Le Hobbit, The Fall, Lincoln), Scoot McNairy (Bones, Cogan, Argo, 12 Years A Slave), Mackenzie Rio Davis, Kerry Bishé (Scrubs, Argo, Sex & The City le film), Toby Huss (La caravane de l'étrange), David Wilson Barnes,  Maggie Elizabeth Jones (Ben & Kate)...

 

   Joe MacMillian. Retenez ce nom. Je suis prêt à parier que dans quelques années il sera presque aussi connu que celui de Don Draper. Je ne suis pas un grand adepte de Mad Men et je n'ai de son fameux héros qu'une image lointaine, basée sur quelques lectures, quelques analyses, quelques images, mais j'ai le sentiment que ce Joe MacMilian est une sorte d'alter ego de Don Draper, une vingtaine d'années plus tard. Ils n'évoluent pas dans le même monde, ni le même milieu, mais leurs failles semblent être les mêmes. Ce sont deux hommes dotés d'une grande intelligence, pourris par l'ambition, la soif d'argent et de pouvoir, rongés par un tempérament autodestructeur. Ils sont aussi admirables que détestables. Des personnages fascinants. Il ne fait aucun doute que la prestation de Lee Pace dans ce rôle sera à la hauteur de celle de Jon Hamm, laquelle lui a permis de remporter de nombreuses récompenses. Qui sait ? En 2015, le grand gagnant des Emmy Awards, ce sera peut-être lui. Je l'imagine très facilement nommé en tout cas. Peut-être même que Halt & Catch Fire sera en lice dans la catégorie "Meilleur drama", aux côtés de Mad Men justement et sa dernière saison très attendue. Une chose est sûre, AMC a mis la main sur une pépite, originale, ambitieuse et étonnante ! A lire le pitch pourtant, il n'y a rien d'extrêmement bandant là-dedans. Et pourtant...

   Ce qui m'a frappé d'abord à la lecture de ce script c'est sa fraîcheur. Il est écrit par deux petits mecs débutants, qui ont visiblement un talent fou et qui, grâce à ces 63 pages, sont sur le point de voir leur vie changer. La résonance avec le destin des héros de Halt & Catch Fire est amusante. J'espère toutefois que pour en arriver là, ils n'ont pas eu recours, eux, à des méthodes peu reluisantes à base de plagiat et d'espionnage industriel. Car le point de départ de la série, c'est ça. Du plagiat, justifié par Joe MacMillian par le fait que c'est ainsi que le monde de l'informatique à l'ére d'IBM fonctionne. Est-ce encore le cas aujourd'hui ? Cette série se déroule certes dans le passé, lequel n'est pas si lointain, mais son propos sonne très actuel. On parle d'une époque où internet n'existait pas encore. Ou le PC n'en était qu'à ses balbutiements. Ou tout était à créer, inventer, imaginer. Et c'est exactement ce que nos héros et leurs contemporains ont fait. Pour en arriver jusqu'aux iPhone, aux tablettes, à Facebook, Twitter... à ce monde ultra-connecté qui est le nôtre. Il y a quelque chose de tout à fait étourdissant dans ce pilote. A la fois dans ce qu'il décrit et dans tout ce qui en a découlé. Impossible d'ailleurs de ne pas penser à Masters Of Sex. Le parallèle peut paraître saugrenu mais il ne l'est pas tant que ça. Il n'y a pas véritablement d'étude des moeurs ici, mais il s'agit aussi d'un drama qui raconte les débuts d'une aventure extraordinaire qui a changé nos vies quotidiennes. L'objet du désir n'est juste pas le même. Notons au passage que Halt est une création pure. Elle n'est pas basée, en tout cas officiellement, sur des personnags existants. 

   La majeure partie de ce premier épisode consiste à dévoiler petit à petit le plan tout à fait brillant de MacMillian et de constituer son équipe. Si lui est expert dans la vente -un trentenaire audacieux, prêt à tout, notamment à se mettre constamment en danger ainsi que ceux pour qui il travaille ou qui travaillent pour lui- il s'adjoint les services d'un ingénieur désabusé, qui a fait de mauvais choix et qui se retrouve dans une situation précaire avec une femme et deux enfants à charge, et une étudiante surdouée, charmante de surcroit, au tempérament bien trempé, qui accepte de quitter l'université avant d'obtenir son diplôme pour se lancer dans l'aventure de sa vie. Trois cerveaux puissants. On sent déjà les conflits poindre, qu'ils soient d'ordre professionnels ou personnels. Tout est lié. Oserais-je ajouté les conflits d'ordre amoureux ? Il ne faudrait pas que la série nous fasse du mauvais Nip/Tuck avec un trio voire un quatuor amoureux compliqué et insoluble. Mais il y aura forcément un peu de cet ingrédient là aussi. Tout est construit de manière à créer des rivalités et des trahisons. Entre celui qui est incapable d'accepter un "non" et celui qui refuse qu'on lui donne un ordre quelconque... les problèmes ne font que commencer ! Et j'ajouterai que les deux personnages nous sont présentés dans leur première scène respective par 1/ une tentative de suicide 2/ une méga baston. Ca va chier.

    Halt & Catch Fire ne fera peut-être pas long feu -on se souvient de Rubicon sur AMC déjà, brillante, bien que très difficile d'accès, éteinte après une seule saison- mais elle marquera les esprits de ceux qui l'auront vue et elle sera forcément considérée par les experts de la profession comme une grande. Avec une telle histoire et de tels personnages, même la pire des réalisations ne pourrait altérer la qualité du scénario de ce pilote et toutes les belles perspectives qu'il laisse entrevoir. Qu'on ne connaisse rien à la micro-informatique n'est pas un problème : la série ne s'adresse pas particulièrement aux geeks, mais à tous les amateurs de télévision intelligente qui ne se contente pas de divertir. Elle est de celles qui ravivent l'étincelle.

 

A VENIR : TURN, LINE OF SIGHT, HAPPYLAND, THE BLACK BOX, HIEROGLYPH, HIGH MOON, FATRICK, TIN MAN...

18 décembre 2013

Wayward Pines [Pilot Script]

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WAYWARD PINES

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Chad Hodge (Runaway, The Playboy Club). Produit et réalisé par M. Night Shyamalan (Sixième Sens, Signes, Le Village...). Basé sur le roman Pines de Blake Crouch. Pour FX Productions & FOX. 63 pages.

 Ethan Burke, l'un des meilleurs agents des Services Secrets du Bureau de Seattle, est envoyé en mission dans la charmante petite ville de Wayward Pines. Il doit enquêter sur la mystérieuse disparition de deux agents fédéraux : l'Agent Bill Evans et l'Agent Kate Hewson, son ancienne partenaire et surtout la femme qui a failli détruire son mariage. Alors qu'il s'approche de la ville, Ethan a un accident. A son réveil, ses souvenirs sont intacts mais il réalise qu'il n'a plus aucun moyen d'entrer en contact avec le monde extérieur. Son téléphone, son portefeuille, son argent et sa carte d'identité ont disparu et il commence à prendre conscience que la petite Wayward Pines n'est pas aussi lisse et parfaite qu'il n'y paraît...

Avec Matt Dillon (Sexcrimes, Mary à tout prix, Collision), Juliette Lewis (Tueurs Nés, Une nuit en enfer, The Firm), Carla Gugino (Karen Sisco, Political Animals, EntourageMelissa Leo (Treme, Prisoners, Fighter), Terrence Howard (Los Angeles Police Judiciaire, Iron Man), Justin Kirk (Weeds), Shannyn Sossamon (Mistresses US, How to make it in America), Hope Davis (The Newsroom, In Treatment), Toby Jones (Harry Potter, Hunger Games, The Mist), Lindsey Kraft, Greta Lee, Tim Griffin...

 

J’ai lu ce script avec gourmandise mais avec le sentiment tenace que j’avais affaire à une histoire que je connaissais déjà… par cœur. Chaque rebondissement est attendu. Et en même temps, c’est excitant. Oui mais c’est prévisible. Mais exaltant… C’est compliqué, quoi. De ma petite expérience en lecture de script, j’ai remarqué que ce qui était facile ou prévisible sur le papier l’était encore plus une fois porté à l’écran. Je suis donc inquiet pour Wayward Pines. Et d’autant plus qu’au fond, ça m’a vraiment plu.

Par exemple, je ne vous révèle pas grand-chose en vous disant que le héros est en fait enfermé dans la ville. On l’empêche d’en sortir. C’est même tout l’objet du premier épisode finalement. Sauf qu’on vous l’annonce officiellement en guise de cliffhanger dans l’avant-dernier acte. A ce moment-là, ça relève simplement de la confirmation. La surprise est éventée. L’autre truc qui m’a un peu dérangé et qui pourrait devenir encore plus problématique par la suite, c’est toutes les scènes –certes courtes- qui se déroulent en dehors de Wayward Pines, que ce soit au Bureau des Services Secrets ou auprès de la femme du héros. Elles ne sont pas intéressantes et nous coupent régulièrement de l’action principale. Il aurait été plus prenant de rester à 100% dans la ville, afin de maximiser l’empathie avec Ethan et renforcer l’aspect claustrophobique qu’essaye de nous vendre le scénariste. Et puis au bout du compte, le pilote use de toutes les ficelles habituelles des films de ce genre. C’est vrai que côté séries, on en a eu peu de cette trempe. Le Prisonnier et Persons Unknown me viennent immédiatement à l’esprit, mais pas beaucoup d’autres.

Wayward Pines peut toutefois compter sur un super casting. Matt Dillon fera probablement un beau héros comme on les aime, un peu torturé mais pas trop, égratigné mais beau quand même. Celle que je suis particulièrement pressé de découvrir, c’est Melissa Leo. D’abord parce ce qu’elle est excellente mais encore trop peu connue ; ensuite parce que le personnage qu’elle interprète, Nurse Pam, promet de bonnes crises de rire. Elle est décrite comme une sorte de Kathy Bates dans Misery. C’est exactement ça, mais l’accent est surtout mis son humour noir, ravageur… qui finit par devenir flippant ! Je suis très fan de Carla Gugino. Son rôle n’est pas incroyable, j’aurais préféré qu’elle écope de celui de Juliette Lewis pour tout dire. On sera sûrement amené à la voir davantage à l’écran. Mais Juliette Lewis est très bien aussi, et trop rare, alors…

Wayward Pines a « FAIL » écrit partout sur ses murs. C’est typiquement le genre de séries qui ne marchent jamais, malgré un point de départ hyper intrigant. Je ne sais pas si les épisodes suivants tourneront désespérément en rond mais le pilote est tout à fait recommandable, bien que trop classique dans le fond. Peut-être que la réalisation de Shyamalan fera toute la différence ? Il y a en tout cas matière à faire quelque chose de saisissant visuellement !

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9 décembre 2013

The Affair [Pilot Script]

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THE AFFAIR

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Drama // 52 minutes

Ecrit et produit par Sarah Treem (In Treatment, House Of Cards), co-créé par Sarah Treem et Hagai Levi (Be Tipul, In Treatment). Réalisé par Mark Mylod (Shameless US, Entourage, Once Upon A Time). Pour Showtime Networks. 73 pages.

Un beau jour, au début de l'été, Noah, un homme marié et père dévoué de quatre enfants, fait la rencontre d'Alison, une femme mariée elle aussi, qui pleure la mort récente de son enfant. Dès le premier regard échangé, le coup de coeur est instantané et partagé. Commence alors une relation adultérine qui détruira leurs mariages respectifs et aura des conséquences dramatiques pour chacun des membres de leurs familles...

Avec Dominic West (The Wire, The Hour, 300, Chicago), Ruth Wilson (Luther, The Prisoner 2009, Lone Ranger), Maura Tierney (Urgences, Rescue Me, The Whole Truth, The Good Wife), Joshua Jackson (Dawson, Fringe), Julia Goldani Telles (Bunheads)...

 

   A la lecture du pitch de The Affair, impossible de ne pas penser à Betrayal, le thriller soap d'ABC lancée cette rentrée sans rencontrer le succès escompté, ce qui n'aura surpris personne. J'avoue que j'avais beaucoup aimé le script du pilote (comme en témoigne ma review), mais le résultat final est loin de m'avoir séduit. A cause des acteurs principaux d'abord, absolument pas convaincants; à cause de la réalisation, ensuite, bien peu efficace, trop lisse; et à cause des quelques changements apportés çà et là faisant perdre de la subtilité à l'ensemble. Comme je le craignais, ce projet n'était pas du tout fait pour un network mais pour une chaîne du câble (je suggérais Showtime à l'époque !), donc ABC a cherché à le rendre plus accessible, moins intimiste, sans pour autant le rendre plus énergique. Résultat : on s'est retrouvé avec un produit froid, ennuyeux, dont le potentiel ne suffisait pas à donner envie de poursuivre. The Affair sera-t-elle la version réussie de Betrayal ?

   Je n'ai pas la réponse à cette question, car je suis partagé. Et, à vrai dire, je ne serais pas choqué que Showtime choisisse de ne pas transformer l'essai en série. Autant ce serait une bêtise pour The Vatican, autant ce serait presque du bon sens pour The Affair ! Les chances pour que ce show séduise largement sont minces. Pourtant, le thème de l'adultère est susceptible de toucher beaucoup de monde. Qui n'a jamais été trompé ? Qui n'a jamais trompé ? "Plein de gens", vous allez me répondre.  Un "Moi" peut-être même. Mais les fidèles sont-ils majoritaites ? Je ne le crois pas. Mais là n'est pas le débat. Même si ce pilote a quelque chose de spécial, une atmosphère ambivalente, aussi lumineuse que sombre, au coeur d'une ville balnéaire de la côte Est, il naît d'une histoire qui semble, au premier abord, banale. On se dit au fond que le sujet ne mérite pas vraiment d'être décliné sous la forme d'une série. Ou alors d'une mini-série de quelques épisodes seulement. Mais plusieurs saisons de 13 épisodes ? Il faudrait pour cela tomber dans le soap. Ajouter de nombreuses complications, tout un tas de personnages supplémentaires. Or, dans ce premier épisode en tout cas, ce n'est pas la chemin qui est emprunté. Tout est simplifié à l'extrême pour ne garder que l'émotion de la rencontre, le trouble, la douleur qui n'est jamais loin. C'est beau, mais est-ce suffisant ? 

   La scénariste a choisi de raconter dans ce pilote le début de l'adultère à travers les deux points de vue : d'abord celui de Noah, dans les 40 premières pages, puis celui d'Alison, dans la trentaine restantes. Un concept intéressant, mais qui ne tient pas tout à fait ses promesses : il aurait été intéressant que les récits des deux protagonistes diffèrent un minimum, même sur des détails, or ce sont exactement les mêmes. Reste toutefois toutes les scènes où ils ne sont pas ensemble à découvrir. A la lecture, elles sont plaisantes. Je crains qu'elles soient un peu ennuyeuses à l'écran. Ce sont, surtout pour Noah, des scènes de vie familiale assez basiques. Un départ en vacances, des adolescents qui boudent, une femme légèrement contrariée (Maura Tierney, qui n’a pas grand-chose à faire pour le moment). La situation d'Alison, du fait de la perte de son enfant et du deuil impossible auquel elle est éternellement soumise, est plus singulière. Son surfeur de mari, interprété par Joshua Jackson, est énigmatique. Doit-elle avoir peur de lui ? Est-ce quelqu'un de bien ? Petit à petit, beaucoup de questions se posent. Comment cet enfant est mort ? L'un des deux parents est-il responsable ? Mais le plus grand mystère qui entoure ce pilote réside dans les voix-off de Noah et Alison qui se muent peu à peu en ce qui semble s'apparenter à une thérapie et qui se révèle finalement être un interrogatoire de police. La scénariste ne donne sciemment aucune indication de lieu et de date. Combien de temps après leur rencontre ce moment a lieu ? Et surtout pourquoi ? Y'a-t-il eu un meurtre ? Un suicide ? 

   The Affair pourrait être un vrai beau drama, profond et éprouvant. La difficulté n'est pas de produire un bon pilote -il a de grandes chances de l'être, surtout si la réalisation est à la hauteur et que les interprètes sont aussi bons qu'ils le sont habituellement ailleurs- mais de produire un deuxième épisode, puis un troisième... puis des dizaines tout en restant pertinent et sobre...

 

PROCHAINEMENT : WAYWARD PINES, TURN, HALT AND CATCH FIRE, HAPPYLAND, TIN MAN, FATRICK...

24 novembre 2013

The Leftovers [Pilot Script]

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THE LEFTOVERS

Drama // 52 minutes

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Ecrit et produit par Damon Lindelof (Lost, Prometheus, Star Trek Into Darkness, World War Z...) et Tom Perrotta, auteur du roman The Leftovers. Produit et réalisé par Peter Berg (Friday Night Lights, Battleship). Pour Warner Bros. Television & HBO Networks. 78 pages.

Que se passerait-il si 2% des êtres humains disparaissaient de la surface de la terre sans la moindre explication ? C'est à cette question que les habitants de la petite ville de Mapleton vont être confrontés lorsque nombreux de leurs voisins, amis et amants s'évanouissent dans la nature le même jour d'automne.

Trois ans plus tard, la vie a repris son cours dans la bourgarde dépeuplée, mais rien n'est plus comme avant. Personne n'a oublié ce qui s'est passé ni ceux qui ont disparu. A l'approche des cérémonies de commémoration, le shérif Kevin Garvey est en état d'alerte maximale : des affrontements dangereux se préparent entre la population et un groupuscule aux revendications mystérieuses, comparable à une secte...


Avec Justin Theroux (Six Feet Under, Mullholland Drive, American Psycho...), Amy Brenneman (Amy, Private Practice, Heat, Daylight), Liv Tyler (Armageddon, Le Seigneur des Anneaux...), Christopher Eccleston (Doctor Who), Chris Zylka (Kaboom, Secret Circle), Ann Dowd (Compliance), Max et Charles Carver (Desperate Housewives, Teen Wolf), Emily Meade (Young Adult), Jake Robinson (The Carrie Diaries), Margaret Qualley, Michael Gaston (Damages, Mentalist, Unforgettable), Carrie Coon,  Amanda Warren...

 

   Tout comme le roman dont il est adapté -une oeuvre bouleversante qui m'a énormément marqué- le pilote de The Leftovers -et la série qui va naturellement en découler puisque HBO en a d'ores et déjà commandé 9 autres épisodes- est unique en son genre. Déstabilisant. Perturbant. Émouvant. Lent. Il ne plaira pas à tout le monde, j'en suis certain. Il va diviser. Comme à peu près tout ce que Damon Lindelof fait. Ca ne ressemble à peu près à rien de ce qu'il a pu écrire avant, en surface du moins. On y retrouve sa sensibilité, mais sans tout le bullshit -que j'adore- qui va habituellement autour. Il y a un certain mysticisme qui peut rappeler les dernières heures de Lost. Et les personnages sont au coeur de l'histoire, comme dans la série suscitée. Ils passent avant les circonstances, avant les événements, avant les rebondissements. The Leftovers, c'est une étude de caractère, une aventure pyschologique, une suite de portraits tracés à la craie qui ne demande qu'à être peaufinés, approfondis, coloriés à l'intérieur car ces (anti)héros ressentent un grand vide depuis que ceux qu'ils aimaient sont partis. Sans laisser de traces, justement. Ils ne savent plus comment combler l'absence et le manque. Ils ne savent plus quoi faire de leur solitude. Ils sont au bord du précipice. Et c'est à ce moment-là qu'on les attrape et que l'on nous demande de leur tendre la main et de ne plus la lâcher.

   Contrairement au roman qui présentait méticuleusement les personnages un à un, chapitre par chapitre, la série a choisi de se concentrer avant tout sur celui interprété par Justin Theroux : Kevin Garvey, le chef de la police. "He will be our hero. Sort of." Ce qui m'a un peu déçu au premier abord, je dois bien l'avouer. Ce n'était pas nécessairement le personnage le plus fascinant du lot. Et puis, encore un flic ? Mais son job n'a pas tellement d'importance, c'est à l'homme que l'on s'intéresse avant tout. Un homme perdu, torturé. Un mari et un père de deux enfants, qu'il n'a pas su retenir. Un étranger parmi les siens. Et un sacré DILF ! Je n'ai pas compté le nombre de scènes où il était nu ou à demi-nu, mais elles sont relativement nombreuses. ll n'y a pas de doute : on est bien sur HBO ! On suit en parallèle sa femme, Laurie Garvey, qui a quitté mari et enfants pour rejoindre un mystérieux culte, lequel cherche sans cesse à recruter de nouveaux membres en profitant de leurs faiblesses et de manière extrêmement intrusive. C'est là que le pilote prend un tournant weird, qui met mal à l'aise. Enfin il y a ça et le chien qui se fait exploser la tête sous les yeux de Kevin...

   Une des particularités de cette secte, c'est que ses disciples n'ont pas le droit de parler. Si bien qu'Amy Brenneman et quelques autres acteurs ne prononcent pas un mot de tout le pilote ! J'ai hâte de voir la performance, car c'en est assurément une ! Le personnage de Laurie, bien qu'on ne le comprenne pas, est extrêmement attachant; son destin est à mettre en parallèle avec celui de Nora, une jeune femme qui a perdu à la fois son mari et son enfant le même jour, au même moment. C'est d'ailleurs à elle que l'on doit le moment le plus fort du roman, qui est lié à un certain... Bob l'éponge (!). J'espère qu'il sera retranscris à un moment donnée dans la série. Il n'apparaît pas dans le pilote en tout cas. Beaucoup d'autres personnages gravitent autour de ce noyau dur. On est notamment introduit à un groupe d'ados qui ne représente vraiment pas la meilleure partie de ce premier épisode. Surtout quand on sait que les jumeaux Scavo en font partie. On va dire que c'est très classique. Il y a du gros potentiel à boulets. Mais il y a Amy. Et Amy, c'est un peu la brise d'air frais de Mappleton. Elle ne semble pas avoir été touchée par le drame. Elle rit, elle vit, elle virevolte. Et puis il y a un gourou inquiétant, une mairesse intraitable, un révérend devenu rédacteur en chef d'un tabloid local (Christopher Eccleston) et des animaux qui se comportent bizarrement. Bref, des "restes" peut-être, mais pas des miettes. 

   The Leftovers est une série qu'il faudra suivre religieusement dans quelques mois, parce qu'elle mérite toute notre attention et toute notre dévotion. Elle ne sera pas parfaite, mais j'ai l'intime conviction qu'elle sera importante.

 

A VENIR : WAYWARD PINES, TURN, HALT AND CATCH FIRE, HAPPYLAND, THE AFFAIR, TIN MAN, FATRICK...

28 août 2013

The Vatican [Pilot Script]

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THE VATICAN

Drama // 52 minutes

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Ecrit par Paul Attanasio (Dr House, Homicide). Produit et réalisé par Ridley Scott (Alien, Gladiator, La chute du faucon noir Prometheus...). Pour Sony Pictures Television, Scott Free Productions & Showtime Networks. 69 pages.

Une exploration du monde très fermé de l’Église catholique à travers le prisme du pouvoir, de la spiritualité et de la politique. Cet univers mystérieux renferme de nombreux secrets, mais aussi des rivalités, des trahisons et des miracles. 

Le quotidien très chargé du Pape Sixtus VI est bouleversé lorsque l'archevêque de New York, le Cardinal Thomas Duffy, ordonne une femme. Le scandale ne tarde pas à faire la une des médias.  Tiraillé entre le besoin de faire évoluer l'Eglise tout en respectant les traditions, son désir de marquer son règne d'un symbole fort et les pressions qui l'assaillent de toutes parts, le souverain pontife doit pourtant se prononcer : les catholiques du monde entier attendent sa déclaration...

Avec Matthew Goode (A Single Man, Stoker, Match Point), Kyle Chandler (Friday Night Lights, Demain à la Une, Super 8), Anna Friel (Pushing Daisies, Neverland), Bruno Ganz (La Chute, Les ailes du désir), Sebastian Koch (La vie des autres), Rebecca Ferguson (The White Queen), Ewen Bremner (Trainspotting, Snatch), Cosimo Fusco (Rome, Anges et démons)...

 

    J'aurais aimé vous dire que The Vatican était le Homeland de l'église ou le Dexter du cathocilisme, ou pourquoi pas le Californication du Pape, mais je suis dans l'obligation de vous le présenter comme un The Borgias moderne. Tout simplement. C'est en tout cas, sur Showtime, ce qui s'en rapproche le plus. J'aurais pu citer The Tudors aussi. Enfin vous voyez. Moins de costumes, quelques références à la pop culture, mais des ambiances pas si différentes. Pourtant, moi qui suis allergique aux deux séries historiques suscitées, je me suis laissé prendre au jeu de The Vatican. Peut-être parce que je sais que Ridley Scott est aux commandes, que Kyle Chandler, Anna Friel et Matthew Goode forment un sacré trio d'acteurs que l'on a envie de découvrir ensemble et (re)découvrir individuellement, et parce que ce premier script est raffiné, intelligent, prenant, cruel et intrigant. Avec le produit fini, qui sera très certainement léché et classieux, je ne suis pourtant pas encore certain de me laisser séduire et emporter sur le long terme. 

   D'abord parce que c'est lent. Cette lenteur qui vous fait bayer aux corneilles jusqu'à ce que vous succombiez au petit somme réparateur. Oh, pas tout le temps. Mais il y a des scènes longuettes, dont on aurait pu se passer. Et puis parce que c'est complexe. Quand on ne connait rien comme moi à l'Eglise, des véritables fonctions de chacun à certains termes très spécifiques ou certains rites, il faut un un petit temps d'adaptation. Et je crains qu'un pilote ne suffise pas. Heureusement c'est plutôt bien expliqué, sans être trop didactique. Les citations de la Bible pleuvent. Si bien qu'il y a d'un côté ceux qui parlent normalement, comme vous et moi, qui sont intelligibles par tous. Et d'un autre côté, les mystiques, ceux pour qui la religion est tout, dont les interventions semblent impénétrables. A l'écrit, on a le temps de relire plusieurs fois afin de comprendre de quoi il retourne. A l'écran, à moins de faire pause, on passe vite à autre chose. Et puis tout ça ne fait pas très naturel. Dans ces moments-là, j'ai tristement penser à Ainsi soient-ils. Cocorico. Ou pas. L'autre souci, c'est qu'il y a tellement de personnages... avec des noms parfois si proches... c'est gênant à l'écrit mais sans doute à l'écran aussi, au moins dans les premiers temps ! Avec leurs robes et leurs chapeaux, tous ces petits messieurs vont tous se ressembler. Il y a justement un duo à la Dupont et Dupont assez comique. Deux cardinaux Italiens, Bozzi et Prezzi, qui se chamaillent comme un petit couple et qui ne pensent qu'à bouffer. De vraies petites commères en plus ! Ils permettent de détendre l'atmsophère même si on ne comprend pas bien à quoi ils servent à part ça. Tous les autres personnages semblent être des pions sur un vaste échiquier mondial. Ils ont tous un rôle à jouer et surtout tous un hidden agenda. Bah oui. The Vatican, en fait, c'est un soap. On y revient toujours !

   Le vrai héros de la série, en tout cas dans le pilote -c'est amené à changer après quelques rebondissements inattendus- ce n'est pas le Pape, ni le Cardinal Duffy (désolé pour les fans de Kyle Chandler), mais Bernd Koch, un trentenaire "spectacularly handsome and well built" (une description assez curieuse dans ce type de série), incarné par l'excellent Matthew Goode. Il est le bras droit du Pape, son secrétaire personnel. Le duo fonctionne à merveille. Il y a du respect entre eux mais aussi une franche camaraderie malgré les 40 ans qui les séparent ! Et le plus moderne des deux n'est pas forcément celui que l'on croit. Leurs dialogues sur la réforme de l'Eglise sont passionnants. La place de la femme dans l'institution est évidememnt largement évoquée, et on remarquera qu'il n'y a que deux héroïnes dans la série (en dehors de quelques nonnes anonymes et de la fameuse femme ordonnée qui a peut-être un visage via les flash infos mais qui n'apparaît pas en tant que véritable personnage dans ce pilote) : l'une est une "putain" et l'autre une garce machiavélique. Mais il ne faut voir aucun sexisme dans ce choix. Il permet justement de mettre en évidence certains paradoxes qui restent à creuser. La "putain", c'est la soeur cachée du Cardinal, incarnée par Anna Friel. Oubliez donc tout de suite vos envies de la voir en couple avec Kyle Chandler ! Quoiqu'une inceste détonnerait. Mais je ne crois pas que ce soit prévu ! La jeune femme n'apparaît qu'une fois dans le pilote, lors d'une courte scène, mais ses répliques sont délicieuses. Elle est drôle et provocante. On devrait beaucoup l'aimer ! Sa place dans la suite de l'histoire reste toutefois à définir. Et puis l'autre femme, c'est la Comtesse Olivia Borghese, la descendante de la riche famille italienne, une manipulatrice hors-pair qui a un pied dans le pouvoir grâce à son compagnon officieux, Malerba, le sécrétaire d'état au Vatican. Ce dernier n'est pas du tout en odeur de sainteté auprès Pape, ce qui va avoir des conséquences dramatiques... Je termine par le personnage du Monseigneur Iemma, décrit comme le "Sam Spade" du Vatican, à savoir le détective chargé d'enquêter sur les "Miracles". Rien que ça. Et justement, un miracle va se produire au cours du pilote, ce qui ajoute une dimension mystérieuse voire fantastique à la série ! C'est étonnant et risqué. Mais pourquoi pas après tout ? Dans le même genre, il y a une scène rêvée par le Pape assez étrange. Cela implique une grosse femme nue.

   The Vatican n'est pas une série qui plaira au vrai Vatican, c'est certain. En plus de désacraliser le Pape d'une certaine manière -lequel est néanmoins particulièrement attachant ici- elle explore avec provocation ce dont l'Eglise ne parle jamais, ses zones d'ombres, et elle présente ses principaux protagonistes comme des gens assoiffés de pouvoir et de reconnaissance (pour caricaturer). Est-ce une réalité ? Si Showtime venait à la commander, elle s'assurerait une petite polémique lors du lancement, ce qui ne fait jamais de mal. The Vatican est clairement le genre de série qui s'apprivoise avec le temps, car son aspect divertissant est très limité et son récit complexe. Sans compter que l'on y parle toutes les langues ! L'anglais bien sûr, mais aussi l'italien, l'allemand... Le casting est justement représentatif de cette diversité, ce que je considère plutôt comme un atout d'ailleurs. Honnêtement, ce serait dommage qu'elle ne voit pas le jour, surtout qu'elle est assez unique en son genre à la télévision américaine, mais je ne la regretterais pas personnellement. Ce n'est pas vraiment mon truc. Et vous, vous pensez que ce sera le vôtre ?

 

A VENIR : THE LEFTOVERS, WAYWARD PINES, HIGH MOON, HAPPYLAND...

23 août 2013

Tyrant [Pilot Script]

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TYRANT

Drama // 52 minutes

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Ecrit par Gideon Raff (Hatufim, Homeland). Produit par Howard Gordon (Homeland, 24, X-Files, Buffy...) & Craig Wright (Six Feet Under, Brothers & Sisters, Dirty Sexy Money, Lost, Underemployed). Réalisé par David Yates (Harry Potter). Pour FX Networks, Fox 21 & Teakwood Lane Productions. 69 pages.

Au coeur d'un pays du Moyen-Orient où le temps des révoltes est à l'accalmie, son président, le tyran Khalid Al-Fayed, est sur le point de mourir. Son fils Jamal, craint par le peuple pour ses actes de barbarie, est son successeur naturel mais le vieil homme préfère confier cette tâche à son autre fils, Bassam, qui a choisi il y a longtemps de fuir les horreurs de la guerre pour refaire sa vie aux Etats-Unis. Devenu Barry, il est désormais médecin, marié et a deux enfants adolescents. A l'occasion du mariage de son neveu, il retourne avec sa petite famille au pays sans se douter qu'on va les forcer à y rester...

Avec Adam Rayner (Hunted, Mistresses UK), Anne Winters (The Fosters), Ashraf Barhom (Le Choc des Titans), Justin Kirk (Weeds), Jordana Spiro (Harry's Law, The Mob Doctor), Moran Atias (Crash), Sammy Sheik (United States Of Tara, Homeland), Fares Fares (Zero Dark Thirty), Mehdi Dehbi... (casting en cours)

 

     On ne le dira jamais assez : FX est en train de devenir LA chaîne aux projets les plus intéressants ! Le remake du Fargo des Frères Coen en mini-série pourrait faire des merveilles; la grande saga vampirique de Guillermo Del Toro The Strain sera selon moi le nouveau The Walking Dead en terme de popularité, un futur phénomène; et Tyrant, signé par l'équipe de Homeland, titillait ma curiosité jusqu'à ce que je lise le script et que je sois... totalement convaincu que ce sera l'une des futures grandes séries qu'il ne faudra rater sous aucun prétexte et qui fera un carnage aux Emmys ! The Americans et The Bridge, c'est bien, mais Tyrant, c'est un cran au-dessus. Il est toutefois fort regrettable qu'Ang Lee (The Life of Pi, Brokeback Mountain), engagé pour réaliser le pilote, ait été obligé de se retirer du projet pour des raisons d'emploi du temps. Il aurait sûrement rendu cette histoire très dense encore plus forte qu'elle ne l'est déjà. Je ne suis pas certain que David Yates soit l'homme de la situation. J'aurais bien imaginé Ben Affleck à sa place. Par certains aspects, Tyrant fait penser parfois à Argo, son petit chef d'oeuvre de l'an passé. On a présenté à l'origine la série comme un Homeland à l'envers. Si je comprends l'idée (qui a forcément dû achever de convaincre les potentiels diffuseurs lors de sa présentation), c'est quand même très restrictif...

   La première chose à bien se mettre en tête, c'est que Tyrant est avant tout une histoire de famille, comme Homeland est avant tout une histoire d'amour (dixit Howard Gordon). On peut même dire qu'elle emprunte un certain nombre de codes classiques du soap familial dans un contexte -le Moyen-Orient- qui n'a pas encore exploré la question jusqu'ici à la télévision, en tout cas de manière hebdomadaire. C'est sans doute là qu'intervient le savoir-faire du producteur exécutif Craig Wright, qui a bossé entre autres sur Six Feet Under et Brothers & Sisters. Cette petite famille américaine typique est attachante, peut-être même dès la première scène, lorsque le héros, le patriarche, déambule dans son appartement une nuit d'insomnie et observe avec tendresse sa femme et ses enfants, paisiblement en train de dormir, bien loin d'imaginer ce qu'ils sont sur le point de vivre. La complicité entre Emma et Sammy, le frère et la soeur, est irrésistible avec quelques bonnes répliques à la clé. Une des choses qui les lient est le secret qu'ils partagent : Emma est la seule à savoir que son frère est gay. Et c'est un élément qui va être développé avec beaucoup d'attention dans tout le pilote, la question d'être homosexuel dans un pays où c'est interdit et puni purement et simplement par la pendaison étant très intéressante. Emma n'a pas de secret, mais elle va assister à une scène pour le moins choquante, surtout pour une fille de son âge, lors du mariage de son cousin : son oncle, Jamal, va vérifier si sa future belle fille est bel et bien vierge. Là aussi, la question du traitement de la femme dans cette société est lancée. Et ce fameux Jamal, qui est juste une ordure de la pire espèce, a à son actif au moins trois autres passages violents dès ce premier épisode, dont le viol d'une villageoise. Sans tomber dans la caricature de la dictature, Tyrant ne recule devant rien pour montrer ce que vivre dans un tel pays signifie à la fois pour les habitants lambdas mais aussi pour les puissants, qui n'ont pas tous choisis d'être là. C'est tout particulièrement le cas de notre héros, Barry, encore profondément meurtri par son enfance là-bas. Quelques flashbacks de cette période viennent émailler l'épisode et éclairent ses relations conflictuelles avec son père et son frère mais aussi son combat intérieur contre lui-même, ses racines, ses désirs, ses pulsions... Je ne connais pas Adam Rayner, son interprète, mais il a de l'or sous les doigts. J'espère qu'il saura en faire bon usage. N'est pas Damian Lewis qui veut... Beaucoup de personnages secondaires gravitent autour de la famille : un couple d'attachés diplomatiques américains, dont on devine qu'ils ont des intentions secrètes et qu'il ne faut surtout pas leur faire confiance; un garde du corps qui ne laisse pas indifférent Sammy, ce qui semble être réciproque; l'amour de jeunesse du héros, qui ne va pas tarder à semer le trouble dans les coeurs du couple star... et bien d'autres encore. Quand je vous dis que ce pilote est dense !

   Tyrant aurait presque pu être envisagé comme un spin-off de Homeland, comme un prolongement des flashbacks réguliers impliquant le fameux Abu Nazir mais centré sur sa dynastie. Il n'est cependant pas question d'Al-Quaïda pour le moment, et peut-être même que le sujet ne sera jamais évoqué. Si cette nouvelle série possède le même ADN que Homeland, et fait preuve d'autant d'efficacité dans le déroulement des événements et de subtilité dans son approche de nombreuses questions brûlantes, elle parvient sans mal à s'en distinguer pour offrir un autre divertissement intelligent, qui devrait ravir aussi bien les amateurs de sagas familiales que les accros à l'adrénaline. Du grand art !

 

A VENIR : THE LEFTOVERS, THE VATICAN, WAYWARD PINES, HIGH MOON, HAPPYLAND...

11 août 2013

Extant [Pilot Script]

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EXTANT

 Drama // 42 Minutes.

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Ecrit par Mickey Fisher. Produit par Steven Spielberg, Darryl Frank & Justin Falvey (Under The Dome, Falling Skies, The Americans, Terra Nova, United States Of Tara...). Pour Amblin Television & CBS Television Studios. 59 pages.

Après avoir passé un an dans l'espace, où elle a mené et vécu d'étranges expériences, l'astronaute Molly Watts tente de reprendre une vie normale auprès de sa famille composée de son mari, John, un scientifique surdoué, et Ethan, leur fils, un perit garçon pas comme les autres. En effet, il n'est pas le fruit naturel de leur union puisque Molly est stérile : il a été conçu par son père comme le premier prototype d'une future lignée de "Humanichs", des "robots humains". Mais le retour de Molly va justement avoir des conséquences dramatiques sur la planète entière et le destin de l'humanité...

Avec Halle Berry...

 

   Si vous n'avez pas suivi "l'affaire Extant", laissez-moi vous la résumer en quelques lignes : c'est tout simplement l'histoire rare d'un jeune scénariste, Mickey Fisher, qui a participé à un concours de scénarios, qui a remporté le premier prix et qui a ainsi été remarqué par un certain... Steven Spielberg ! Après avoir hésité entre faire du script d'Extant un film ou une série, c'est la deuxième solution qui a été privilégiée par la société de production du cinéaste, Amblin Television, qui en a acquis les droits. Présenté il y a quelques jours à tous les networks et les principales chaînes câblées, le projet s'est littéralement arraché et c'est CBS qui a remporté la mise. Elle a offert de se lancer dans une première saison de 13 épisodes sans passer par la case pilote et de la diffuser l'été prochain aux côtés de son succès estival Under The Dome, déjà produit par Spielberg et Amblin. Autrement dit, les chaînes concurrentes n'avaient aucune chance et il était préférable qu'Extant, qui a une portée grand public grâce à son aspect familial, ne voit pas le jour sur le câble afin de lui assurer une visibilité maximale. Cela dit, les similitudes avec Under The Dome sont peu nombreuses. Si l'on devait faire une analogie avec une autre série, ce serait forcément Fringe...

   En effet, j'ai le sentiment que les deux shows de science-fiction ont des ambitions similaires et traitent des mêmes thèmes dans un contexte différent (mais pas tant que ça). Il y est d'abord question de filiation et d'amour inconditionnel, ce qui fait que ce pilote est empreint d'émotion et qu'il nous conduit à être attaché aux trois personnages principaux presque instantanément. Une rareté ! Il n'y a pas meilleur moyen pour donner envie aux téléspectateurs de poursuivre. C'est plus fort encore qu'un bon cliffhanger (mais il se trouve que le cliffhanger est bon aussi !). C'est essentiel. Et puis de nombreuses questions très "Fringiennes" se dessinent peu à peu : jusqu'où va nous conduire l'évolution technologique ? Est-elle en train de détruire notre humanité ? Et justement, qu'est-ce qui définit notre humanité ? Je suppose qu'Extant ne répondra pas à tout cela de la même manière que Fringe. Déjà, il ne devrait pas y avoir ici de "monstres de la semaine", ni d'enquêtes quelconques. On est dans du feuilletonnant pur et dur. Et puis il y a l'espace, un sujet qui n'a pas du tout été traité dans Fringe. Son équivalent étant les mondes parallèles. J'ignore si l'on passera beaucoup de temps tout là haut dans les épisodes suivants, mais dans le pilote, plusieurs flashbacks nous dévoilent ce qui est vraiment arrivé à l'héroïne à un moment prècis de son voyage. Un passage troublant et émouvant, très important pour la suite... Et puis il y a un petit côté Alien (dans l'idée mais pas dans l'éxécution) qui pourrait plaire à certains comme déplaire à d'autres.

   Les scènes familiales sont vraiment réussies et nous rappellent indiscutablement les valeurs que Spielberg aiment distiller dans ses films. Pas étonnant qu'il s'y soit à ce point intéressé. Le quotidien des américains qui nous est présenté dans Extant est un peu différent du nôtre, mais il est parfaitement crédible et c'est ce qui rend la chose inquiétante. En gros, tous les foyers sont reliés à un système -parlant- qui sert à la fois de banque de données et d'outil pour cuisiner, regarder la télévision, écouter la radio, passer un coup de fil, dormir... Il y a des passages fascinants liés au grand patron d'une entreprise spécialisée dans les nouvelles technologies qui n'est pas sans rappeler Massive Dynamics. Mais il faut remplacer Lenoard Nimoy par un charismatique petit monsieur asiatique dont le corps est préservé dans une curieuse gelée lorsqu'il n'est pas en action. La plupart des personnages secondaires sont assez mystérieux, que ce soit la meilleure amie médecin de Molly, un collègue astronaute officiellement mort, une thérapeute louche ou le directeur d'une entité secrète qui épie 24/24 la petite famille (ça c'est pour le côté paranoïaque façon Homeland).

   Tous les éléments attendus dans un pilote sont réunis dans celui d'Extant pour faire de cette histoire originale et amibitieuse une belle et bonne série, capable de rassember un large public sans pour autant tomber dans la facilité. Le choix des acteurs principaux sera déterminant. Il y a là de très beaux rôles à pourvoir. J'imaginais bien Molly Parker ou Mireille Enos dans celui de l'astronaute, allez savoir pourquoi... Si ce n'est pas déjà fait, ayez hâte de découvrir Extant l'été prochain ! C'est un ordre. Vous ne voudriez pas rater cette mission unique en son genre.

 

A VENIR : Happyland, Wayward Pines, Tyrant, High Moon, The Vatican, The Leftovers...

8 août 2013

Penny Dreadful [Pilot Script]

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PENNY DREADFUL

Drama // 52 minutes

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 Dans le Londres de l'époque Victorienne, Vanessa Ives, une jeune femme puissante aux pouvoirs hypnotiques, allie ses forces à celles d'Ethan, un garçon rebelle et violent aux allures de cowboy, et de Sir Malcolm, un vieil homme riche aux ressources inépuisables. Ensemble, ils combattent un ennemi inconnu, presque invisible, qui ne semble pas humain et qui massacre la population...

Ecrit par John Logan (Aviator, Gladiator, Skyfall). Réalisé et produit par Sam Mendes (Skyfall, American Beauty, Les Noces Rebelles). Pour Showtime Networks, Desert Wolf Productions & Neal Street Productions. 53 pages.

Avec Eva Green (Camelot, Casino Royale, Dark Shadows), Josh Hartnett (The Faculty, Pearl Harbor), Timothy Dalton (Permis de tuer, Tuer n'est pas jouer)... (casting en cours

 

   Je crois pouvoir dire en toute humilité que j'ai fait du bon boulot pour résumer l'histoire très floue à la lecture du script de ce fameux Penny Dreadful. Ce n'est pas pour rien que tous les sites américains se contentent de parler du projet comme d'un "thriller horrifique psychosexuel reprenant des figures mythiques de la littérature". C'est beaucoup plus simple -et un peu mensonger d'ailleurs- que d'essayer d'expliquer de quoi il retourne vraiment. A vrai dire, je ne suis même pas sûr que la dernière phrase de mon synopsis soit tout à fait valable, tant les indices sur la suite de l'aventure sont peu nombreux. C'est en tout cas ce que j'ai cru comprendre. Deux choses à savoir quand même : 1/ Oui, les âmes sensibles vont peut-être rendre leur quatre heures. La première scène est sanglante, répugnante, Hannibal style. Il y en a deux-trois autres qui ne sont pas plus ragoutantes. 2/ Le "psychosexuel" de la promesse de départ je le cherche encore. Il y a certes une évidente tension érotique entre les deux protagonistes principaux, mais pas une scène de sexe dans ce pilote. Pas même un baiser. Une paire de fesses ? Un torse ? Non. Les pervers seront très déçus. Mais ils finiront bien par se dessaper j'imagine. 

   Clairement, ce qui a attiré Showtime avant tout et qui l'a décidée à commander une saison complète de Penny Dreadful sans passer par la case pilote, c'est l'équipe prestigieuse derrière. Sam Mendes + John Logan, c'est forcément super enthousiasmant, d'autant que l'achat s'est fait dans la foulée du succès public et critique de Skyfall. On peut-être à peu près sûr que, visuellement, la série sera irréprochable. Ce sont des noms qui peuvent attirer un beau casting qui plus est, et ça aussi c'est important. Bon, pour le moment, Eva Green et Josh Hartnett, c'est pas non plus le nirvana, surtout que la première joue encore une fois le même rôle et que le second est à la limite du has-never-been. Mais ils ne sont pas mauvais. Ce qui cloche quand même, pardon de le dire, mais c'est ce script en lui-même. Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus puissant. C'est très bien écrit. C'est très littéraire, très soigné. Mais c'est vide de substance. Les scènes s'enchaînent et manquent de liant. On ne sait pas où on va. On ne sait pas qui sont les personnages. Ce qu'ils veulent. Il n'y a aucune progression dans les révélations. On sait aussi peu de choses sur eux au début du pilote qu'à la fin. Comme si John Logan avait écrit un film dont il manquait la deuxième heure, l'essentiel en somme.

   Je ne suis personne pour critiquer le travail de John Logan, on est bien d'accord, mais je le soupçonne de ne pas avoir abordé ce projet comme une série mais comme un film de 8 heures. L'erreur à ne pas faire. Mais c'est sa première création pour la télévision après tout. Accordons-lui le bénéfice du doute. Je ne vous cache pas que je me suis du coup fortement ennuyé par moment. Je n'ose imaginer ce que ça va donner une fois porté à l'écran. Alors je ne suis pas la cible puisque je ne suis pas client des shows en costumes, mais genre pas du tout du tout. Je suis certain que nombreux d'entre vous y trouveront toutefois leur compte. Si vous aimez des séries comme Ripper Street, par exemple, ou Copper. Ou Hannibal. Il y a un peu de tout ça, avec un soupçon de fantastique. Ah et oui, on croise bel et bien un certain Dorian Gray ou même Frankenstein. Mais on nous demande de faire semblant de ne pas avoir compris qui ils étaient avant que l'on veuille bien nous l'annoncer en grande pompe. C'est un peu ridicule. Ca tomble à plat. Le cliffhanger, c'est quand même que "le jeune médecin" fait des expériences douteuses et dangereuses sur des corps d'humains morts. Wouah. On ne s'en serait pas douté ! Vous voyez, ABC a développé et tourné un pilote dans le même esprit, Gothica (la critique est disponible ICI), la saison passée. Eh bien Penny Dreadful m'a fait encore plus regretter sa non commande ! L'équipe était moins prestigieuse et évocatrice mais il y avait de vrais rebondissements dans le pilote et on ne nous prenait pas pour des cons. C'était plus facile d'accès, plus "populaire" mais ce n'est pas forcément un gros mot ! 

   Penny Dreadful me fait l'effet d'un projet hyper prétentieux, "trop" cinématographique, pas vraiment adapté aux exigences télévisuelles et déjà survendu des mois avant sa diffusion. Je ne suis pas certain que Showtime ait misé sur le bon cheval. Il aurait eu davantage sa place sur Starz. Mais puisque je ne suis pas dans la cible de ce type de série, c'est peut-être moi qui n'ai juste pas compris son attrait. On en reparlera l'hiver prochain !

 

A venir : THE LEFTOVERS, TYRANT, EXTANT, HIGH MOON, THE VATICAN, WAYWARD PINES...

4 août 2013

Open [Pilot Script]

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OPEN

 Drama // 52 minutes

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Après avoir pris son pied à 10 000 mètres dans les airs avec une autre passagère lors d'un voyage en avion, Grace, une gynécologue trentenaire, doit affronter ses désirs les plus profonds, qu'elle a enfoui depuis des années pour mener une vie normale, banale. Lorsque son petit ami de longue date, Jonathan, la demande en mariage, elle n'a plus le choix : elle doit réagir et vite ! Elle lui avoue donc son infidélité et sa probable bisexualité. Mais lui aussi a des choses à lui révéler...

Ecrit et produit par Ryan Murphy (Nip/Tuck, Glee, American Horror Story) et Lauren Gussis (Dexter). Pour 20th Century FOX Television & Ryan Murphy Television. 62 pages.

Avec Scott Speedman (Felicity, Last Resort, Underworld), Anna Torv (Fringe, Mistresses UK), Wes Bentley (Hunger Games), Jennifer Jason Leigh (JF partagerait appartement, Weeds, Revenge)... (casting en cours)

 

   Open, c'est un peu comme si Ryan Murphy, après des années de séances de masturbation intensives, nous jetait toute la sauce à la gueule. Il est allé loin voire même très loin dans Nip/Tuck, en revenant sur à peu près toutes les perversions sexuelles répertoriées chez l'être humain, jusqu'au baiseur de canapés, il est toujours bon de le rappeler. Il s'est également fait bien plaisir avec American Horror Story mais en axant davantage le propos sur la violence, la torture et la mise à mort. Il y a bien sûr eu entre temps les pauses tendresse avec Glee et The New Normal. Et le revoilà avec Open, sa série la plus ouvertement sexuelle, mais peut-être aussi la plus intime et la moins racoleuse du lot. Enfin ça, ça reste encore à prouver. Il ne résistera sans doute pas longtemps à la tentation de tout faire partir en vrille. En attendant, ce pilote nous présente des personnages totalement en dehors des caricatures habituelles dont le créateur est friand. Ces gens ont l'air normaux. Oui, le mot est lâché.

   Le pilote s'ouvre sur deux scènes tout à fait saisissantes et vivifiantes qui nous présentent les deux personnages principaux, Grace et Jonathan, le couple phare, dans leurs explorations sexuelles individuelles. Elle s'envoie en l'air dans les toilettes d'un avion avec une inconnue rencontrée quelques minutes plus tôt, cunilingus à la clé. Lui se branle frénétiquement dans les WC de son entreprise en "sextant" avec une collègue qui lui fait de l'oeil -et pas que- depuis des mois. Pour intellectualiser la chose un minimum, parce qu'on est quand même sur HBO, la voix-off de Grace nous explique avec beaucoup de finesse j'ai trouvé ce désir, transformé avec les années en mal être, qui la ronge et qui aujourd'hui déborde d'elle au point de faire fi de ses principes et de trahir l'être aimé. Le propos de la série est moderne et il est explicité au cours des dialogues entre Jonathan et son meilleur ami, un coureur de jupons invétéré, prétentieux, marié et père d'un petit bébé. Il part d'un constat simple : aujourd'hui, 53% des mariages se terminent en divorce, l'espérance de vie dépasse les 80 ans et les réseaux sociaux occasionnent sans cesse de nouvelles rencontres et d'irrésistibles tentations. Peut-on vraiment être heureux et épanoui toute sa vie en restant auprès de la même personne ? L'homme et la femme sont-ils vraiment faits pour être monogames ? Les alternatives existantes (couple libre, plan à trois...) sont-elles sérieusement envisageables ? Et je crois que toutes ces questions, on est tous amenés à se les poser un jour. On dit souvent que Murphy a tendance à projeter ses fantasmes et ses frustrations à travers ses séries, mais dans Open, j'ai davantage le sentiment qu'il ouvre son coeur. On ressent d'ailleurs une touche féminine plus présente que dans ses oeuvres précédentes, sans doute apportée par sa co-scénariste sur ce projet.

   On retrouve toutefois son style, que les fans ne s'inquiétent pas pour cela ! Ses détracteurs auront également de la matière. On a droit à la séquence musicale façon Nip/Tuck, ici sur "You are the sunshine of my life" de Stevie Wonder; les traits d'humour ne manquent pas dans les dialogues; et l'homosexualité et la bisexualité sont des thèmes centraux, traités plus frontalement que dans Nip/Tuck, où il s'agissait souvent de sous-texte, et moins naïvement et idylliquement que dans Glee et The New Normal, cela va sans dire ! Car si l'héroïne a du mal à gérer ses désirs saphiques, il y a un autre personnage, un homme, qui prétend être hétéro depuis toujours alors qu'il adore se faire prendre régulièrement. Il y a ce couple de lesbiennes (Anna Torv et Jennifer Jason Leigh) qui est au bord de la rupture et ce couple d'hétéros qui pratique l'échangisme mais se cache bien de le crier sur tous les toits. On navigue clairement au milieu du petit monde de Hollywood, qui offre un peu de rêve aux pauvres gens que nous sommes, mais on ne manque pas de nous rappeler que l'argent ne fait pas le bonheur. Ces héros, au fond, ont les mêmes problèmes que nous. A travers le métier de Grace, Open introduit des éléments procéduraux : on assiste ainsi à quelques consultations de la gynécologue, dont une très Nip/Tuckienne où un homme se plaint des lèvres géantes de sa femme -et je parle bien des lèvres "du bas"- et souhaite ainsi les faire réduire. Vous voyez le genre.

   Une question brûle vos lèvres à vous, j'en suis sûr : jusqu'où va Open visuellement (sachant que je me base sur des descriptions, pas sur des images) ? Eh bien... très loin. A vrai dire, il y a peu de scènes où tous les personnages sont habillés. Il y en a au moins un/une qui est nu(e). Scott Speedman va particulièrement devoir donner de sa personne : dans le spa, dans la douche, dans les toilettes, au lit, dans une voiture... Bref ! Son pote Wes Bentley est assez gâté aussi. Un peu plus de pudeur semble entourer les femmes de la série, mais voir Anna Torv performer un cunnilingus et un orgasme me remplit par avance de joie. On est très loin de cette chère Olivia Dunham. Beaucoup de nudité donc, un langage extrêmement cru où une chatte est appelée une chatte et une bite une bite. Au final, je ne suis pas si étonné que ça que le projet se soit retrouvé sur HBO. C'est la seule, avec Showtime et Starz, qui peut se permettre d'en montrer autant. Abonnements oblige. Sur FX, par exemple, Murphy aurait eu moins de libertés, peut-être une frustration qui remonte à l'époque de Nip/Tuck d'ailleurs où il n'a quand même jamais cessé de repousser les limites qu'on lui avait fixé, mais là, il les exploserait allègrement ! Et puis Showtime avait déjà Masters Of Sex dans ses cartons. En terme d'écriture, HBO nous a évidemment toujours habitué à mieux. Open n'est pas un chef d'oeuvre de ce point de vue. Je trouve par exemple que tout va beaucoup trop vite, un défaut plutôt réservé aux séries de networks en général. Mais c'est la version plus grand public et moins déprimante de Tell Me You Love Me, tentative de HBO sur le même sujet qui n'avait pas intéressé grand monde malgré ses qualités indéniables.

   Je voulais faire court sur Open. Mais plus c'est long plus c'est bon, non ? Même si j'ai peur que le contenu de la série soit trop léger pour HBO, il faut qu'elle voit le jour, ne serait-ce que pour nous offrir, enfin, un programme digne de ce nom sur la sexualité ! Je l'imagine d'ailleurs assez bien fonctionner sous forme d'anthologie, comme American Horror Story. Changer de personnages, de lieu et de grands thèmes à chaque nouvelle saison. Car aussi intéressants et potentiellement attachants soient les héros, je ne suis pas persuadé que leurs "sexcapades" puissent nous tenir en haleine au-delà de 13 épisodes. Ryan Murphy n'a pas fini de faire parler de lui !

25 juillet 2013

Horizon [Pilot Script]

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HORIZON

 Drama // 42 minutes

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Au cœur de la Seconde Guerre Mondiale, Lauren Howl, une secrétaire du FBI, découvre que son mari, soldat, a peut-être été tué lors d'un affrontement entre des humains et des extraterrestres dans le Pacifique Sud. Obsédée par sa quête de vérité, elle se retrouve alors au centre du conflit avec bien peu d'alliés acquis à sa cause...

Créé par Bridget Tyler (Burn Notice). Produit par Gale Anne Hurd (Terminator, The Walking Dead...). Réalisé par Yves Simoneau (V, Les 4400, Beauty And The Beast) Pour Universal Cable Productions & Valhalla Entertainment. 58 pages.

Avec Ruth Bradley (Nick Cutter), Mark Famiglietti (Young Americans, Flash Forward), Meg Steedle (Boardwalk Empire), Taylor Handley (The OC, Hidden Palms, Vegas)...

 

   Oubliez tout ce que vous connaissez des séries de USA Network ces dernières années ! Point de politique du ciel bleu dans Horizon, malgré ce que pourrait laisser entendre son titre -il s'agit en fait du nom de code d'un dossier top-secret du FBI- même si la scène inaugurale se déroule bien dans la mer... mais une mer où flottent des cadavres. On connaît le goût de la chaîne câblée pour les divertissements légers et inoffensifs, à tel point qu'ils en deviennent franchement dispensables. Horizon ne se situe pas dans la même mouvance, même si elle parvient, malgré les événements dramatiques, à garder de l'humour, en particulier grâce au petit jeu de séduction dangereux entre l'héroïne et son boss, essentiellement à base de vannes et piques bien senties. L'aspect divertissant de l'affaire n'est pas négligeable au bout du compte : la petite enquête de Lauren, bien qu'un peu facile, est prenante; les divers rebondissements vous tiennent en haleine; et l'action s'invite à plusieurs reprises avec une certaine efficacité. Et puis on a quand même droit à LA scène obligatoire quand on parle d'extra-terrestres : l'apparition du vaisseau descendu du ciel, qui sera réussie ou ridicule selon les moyens accordés à la production. Mais alors, qu'est-ce qu'elle a de spécial cette série ?

   On a tendance à l'oublier au fil des pages car on se laisse volontiers entraîner par les personnages -sympathiques, au fort potentiel attachant- mais le point de départ de toute cette histoire est hautement improbable. Pour ne pas dire risible. On nous mêle quand même les Nazis aux extra-terrestres, sous-entendant qu'il a existé une alliance entre eux pendant la Seconde Guerre Mondiale ! Et bien vous savez quoi ? Moi qui suis allergique à tous les récits de guerre en général, je me suis précisément laissé prendre au jeu grâce à cela ! On sort indéniablement des sentiers battus et rebattus sur le sujet. Sans compter que les aliens sont une espèce en voie d'extinction à la télévision depuis quelques années, et c'est fort dommage. Il ne faut pas s'attendre à ce que Horizon vire au X-Files. Mais Horizon ne sera pas non plus, a priori, le Falling Skies de USA. Il n'est pas question ici de survie dans un milieu post-apocalyptique, ni d'affrontement direct entre humains et aliens, en tout cas pour le moment. Le mot "conspiration" n'est jamais lâché pendant le pilote, mais c'est bien de cela dont il s'agit. L'idée se révèle donc excitante, mais j'ai quand même quelques inquiètudes quant à la suite. C'est toujours le même problème avec ce genre de récit ambitieux : ça tourne vite à l'anecdotique en attendant que la "grande histoire" avance. Et USA a déjà connu ça avec Les 4400... Au niveau de l'ambiance, l'essentiel de l'action se situant à Washington, et plus particulièment dans les bureaux locaux du FBI, on ne peut pas dire que ce soit lumineux. Le script insiste peu sur les détails du décor, si bien qu'à la lecture, on n'a pas franchement le sentiment d'être dans les années 50. On notera quand même cette description amusante au sujet des dactylos du FBI : "Imagine the cast of GOSSIP GIRL with the fate of WWII literally at their fingertips and you’ve got the idea". Horizon se veut également glamour à travers son héroïne, sa facétieuse meilleure amie et l'élégance des femmes de l'époque, ou tout du moins la représentation que l'on veut bien s'en faire. Le casting, tant du côté des acteurs que des actrices, est d'ores et déjà un plaisir pour les yeux. La production de Horizon ne perd pas le Nord !

   Horizon a toutes les cartes en main pour nuancer de couleurs plus sombres la palette de séries un peu trop criarde de USA Network. On mise ici davantage sur l'intrigue et sur les personnages que sur l'ambiance et le relâchement des cerveaux. Le script du pilote est toutefois suffisamment bien fichu pour ne pas se perdre en conjectures. Il va droit au but et il le fait efficacement. Malheureusement, il n'offre aucune garantie sur la suite. 

9 mai 2013

Almost Human [Pilot Script]

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ALMOST HUMAN 

Drama // 42 minutes

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Créé par J.H. Wyman (Fringe, Dead Man Down). Réalisé par Brad Anderson (Fringe). Produit par J.J. Abrams. Pour Warner Bros, Television, Bad Robot Productions & FOX. 

Dans un futur proche, la police de Los Angeles emploie des androïdes à la plastique semblable aux humains. John Kennex, un policier qui a perdu sa femme quelques années plus tôt dans des circonstances mystérieuses, fait équipe avec l'un d'eux afin de découvrir la vérité...

Avec Michael Ealy (Sleeper Cell, Common Law, FlashForward), Karl Urban (Star Trek), Minka Kelly (Friday Night Lights, Parenthood), Lili Taylor (Six Feet Under, Hemlock Grove), Michael Irby (The Unit, Line Of Fire), Mackenzie Crook (Pirate des Caraïbes, Skins, Game Of Thrones)...

 

   Tout comme avec l'autre production de J.J. Abrams cette saison (Believe pour NBC), j'ai eu le sentiment que Almost Human n'apportait finalement pas grand chose au paysage audovisuel américain actuel, aussi efficace soit l'entrée en matière. Contrairement à Alias, Lost et Fringe en leurs temps. On est dans la lignée de Revolution en fait, sauf que Revolution partait d'un concept fort. Ici... franchement... un flic qui veut venger l'assassinat de sa femme, laquelle était évidemment enceinte au moment des faits... et qui n'est probablement pas vraiment morte de toute façon mais qui est plutôt victime d'un complot intergalactique... Mouais. On ne compte plus les séries qui ont commencé plus ou moins de cette manière. La seule originalité de Almost Human est de se dérouler en 2048, dans un Los Angeles où les voitures volent et dans un monde où les robots sont partout avec pour mission première de protéger les policiers. Peut-être peut-on considérer cela suffisant pour que la série vaille le détour. Mais visuellement et par bien d'autres aspects, j'ai juste l'impression que l'on se retrouvera dans un des mondes parallèles de Fringe, ni plus ni moins.

   La version du script que j'ai lu est une des premières, avant passage du network donc. C'est intéressant de constater que la chaîne a cherché à féminiser et rajeunir le casting puisque le personnage incarné par Lili Taylor -le boss du héros- était à la base un homme et que celui incarné par Minka Kelly -qui apparaît extrêmement peu puisqu'il lui arrive un pépin très tôt dans l'épisode- devait avoir la quarantaine. Il est d'ailleurs précisé qu'il n'y a aucune étincelle entre elle et John. Leur relation est uniquement professionnelle et éventuellement amicale mais certainement pas amoureuse. Je pense qu'en choisissant cette actrice, ça ne va pas du tout être la même chose. Qui ne tomberait pas dans les bras de Minka Kelly ? A moins qu'elle ne soit réservée à Dorian, le robot ? Car Dorian n'est pas un robot tout à fait normal. Il est même le dernier de sa série, sauvé un extremis par John. Il a une déficience qui le rend encore plus humain que n'importe quel robot -d'où le titre- il a donc des émotions et, ma foi, pourquoi ne tomberait-il pas amoureux ? Mais là j'extrapole. Ce n'est pas suggéré dans le pilote. Le duo John/Dorian fonctionne bien sur le papier, le dernier apportant énormément d'humour, mais il est tellement humain finalement qu'on n'est plus très loin d'un duo de flics classique, dont l'un est très Terre à Terre et l'autre un peu excentrique. Personnellemet, ça me pose quand même problème. Les cas auxuquels ils sont confrontés sont évidemment un peu plus originaux que dans un procédural habituel puisque la technologie ayant évolué, pour la police comme pour les meurtriers, les circonstances des meurtres et les enquêtes qui en découlent sont légèrement atypiques. On peut parler de science-fiction, mais on n'est pour l'instant pas dans des affaires comparables à celles de Fringe. Toute la partie feuilletonnante, amenée à devenir mythologique, ne profite pas d'une mise en place hyper alléchante. Le pilote manque énormément de surprises, de rebondissements forts. De personnages aussi. Ils sont assez peu nombreux. Et John Kennex ne m'inspire pas beaucoup. C'est le veuf torturé avec tous les clichés que cela comporte. Il n'est pas sociable, pas sympathique, il ne vit que pour son boulot et pour sa quête. Evidemment, il déteste les robots, ce qui rend la cohabitation compliquée. Oh non vraiment, tout cela n'est pas hyper excitant. 

   Enrobé dans une réalisation efficace, avec de beaux et coûteux effets-spéciaux et des acteurs convaincants, Almost Human parviendra certainement à faire oublier les faiblesses de son scénario. Mais pour convaincre sur la longueur, il va rapidement fallloir enrichir l'univers de la série. Je crois que si une partie de l'équipe de Fringe n'était pas derrière, elle n'aurait jamais vu le jour. Almost Human a failli être bonne. Almost Good (je serai le premier à la faire cette blague, na !).

7 mai 2013

Gang Related [Pilot Script]

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GANG RELATED

Drama // 42 minutes

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Créé par Chris Morgan (Fast and Furious 4, 5, 6). Pour 20th Century FOX & Imagine Television. 60 pages.

Le membre d'un gang est chargé d'infiltrer la police de San Francisco. Il monte peu à peu en grades, jusqu'à rejoindre les forces spéciales anti-gang. Il est alors partagé entre ses deux "familles"...

Avec Ramon Rodríguez (The Wire, Day Break, Charlie's Angels), Cliff Curtis (Die Hard 4, Missing, Training Day), Terry O'Quinn (Lost, 666 Park Avenue, Le Beau Père), Jay Hernandez (Nashville, Last Resort), RZA (Californication), Sung Kang (Fast & Furious 5 & 6), Inbar Lavi (Underemployed), Shantel VanSanten (Les Frères Scott)...

 

   Autant le dire de but en blanc : je ne suis pas très client de Gang Related. Si la série voit le jour, je suis à peu près sûr que je ne la regarderais pas. Pas mon style. Ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas bien. On est clairement dans un univers plus proche de Sons Of Anarchy que de... disons Once Upon A Time ! Mais pas besoin d'avoir lu le script pour l'imaginer. En fait, c'est tellement pas mon truc que je suis un peu embarrassé. Je ne sais pas bien par quel bout le prendre, ce projet. Ce que je peux dire déjà, c'est que ça commence fort avec une scène de course-poursuite impliquant un paquet de bagnoles -qui sont décrites à la marque près, mais je n'y connais absolument rien- et un gros camion. Ca se termine en tonneaux. C'est une bonne manière de nous introduire le personnage principal qui est l'un des conducteurs impliqués. Et des scènes de ce type, il y en a plusieurs. Venant de la part d'un mec qui a bossé sur Fast & Furious, ce n'est pas très étonnant en même temps. Le pilote ne manque pas d'action et il est très rythmé. On passe d'une scène à l'autre souvent de manière brutale, et c'est tout à fait dans l'esprit de ce qui se passe. C'est violent, sombre et... un peu compliqué ! Moi qui n'y connais rien en matière de gangs -et qui ne s'y intéresse pas le moins du monde- j'ai quand même réussi à comprendre les tenants et les aboutissants, qui était qui et qui voulait quoi et pourquoi. J'ai même appris des choses, si toutefois la guerre qui nous est relatée est basée sur des faits réels. Soit j'ai fait preuve de génie soudainement, soit c'est suffisamment bien fichu pour que l'histoire soit à la portée de n'importe quel public. Et c'est ce qu'il faut sur un network. C'est d'ailleurs peut-être ce qui fait qu'elle a sa place sur la FOX, alors que l'on aurait pu imaginer une telle histoire plus adéquate à FX.

   J'ai trouvé qu'il y avait un petit côté Dexter chez le personnage principal. Il est obligé de cacher sa véritable activité à ses collègues. Il doit souvent les devancer afin de ne pas se faire découvrir. Il suit un code d'honneur inculqué par son père adoptif, le plus puissant chef de gang du coin. Celui-ci est vivant mais il se comporte comme Harry, à l'encourager sans arrêt à embrasser sa part d'ombre. Il a une cachette dans son appartement réservé à ses armes. Il a un de ses collègues -qui fait penser à Masuka en moins drôle !- qui se méfie de lui et qui commence -déjà- à comprendre certaines choses. Il est très apprécié de tout le monde. Il passe vraiment pour un mec bien alors qu'il est à peu près tout sauf ça. Son patron, incarné par Terry O'Quinn, le porte aux nues et lui imagine un très grand avenir dans la police. Pour le coup, ça fait davantage penser à Debra. Puis il est évidemment très charmant et attire donc un certain nombre de minettes. Je n'ai pas ressenti de sympathie pour lui mais j'ai quand même eu envie de suivre son parcours et de voir jusqu'où il était prêt à aller. Son dilemme est intéressant, mais j'ai peur qu'il ne tienne pas sur la longueur. Ca pourrait vite devenir rébarbatif. Et si l'on doit se coltiner en attendant des enquêtes fermées dans le monde quand même pas très accueillant des gangs... Il y a un peu d'humour pour alléger le script et rendre certains personnages plus agréables, mais c'est timide. Ca se prend grave au sérieux dans Gang Related. C'est marrant parce que ça m'a parfois fait penser à une version super noire du petit soap de ABC Westside/Venice où il est aussi question de gangs (mais pas autant qu'ici). Ce qui m'aurait plu, c'est un entre deux. Que Westside soit un peu plus sombre et Gang Related un peu moins. 

   Que la FOX préfère donner sa chance à Gang Related plutôt qu'à Boomerang -par exemple- me dépasserait un peu. Ce serait un risque mérité si Gang Related était un chef d'oeuvre, mais ce n'est pas le cas. C'est plutôt pas mal fichu sur le papier et ça explore un univers peu exploité jusqu'ici à la télévision, mais ça n'a ni le goût ni l'odeur d'un hit. Et la FOX a besoin d'un hit. Si j'étais méchant, je dirais que cette série, c'est un peu le The Wire du pauvre. 

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