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Des News En Séries, Le Blog
23 février 2014

Madam Secretary [Pilot Script]

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MADAM SECRETARY

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Barbara Hall (Amy, Le Monde de Joan, Homeland). Produit par Morgan Freeman. Réalisé par David Semel (Person Of Interest, Heroes, Life). Pour CBS, CBS Television Studios & Revelations Entertainment. 64 pages.

Lorsque le Secretaire d'État Américain meurt dans un mystérieux accident d'avion, le Président des Etats-Unis Conrad Dalton désigne Elizabeth Faulkner McGill, une amie de longue date, comme sa remplaçante. Chargée de la diplomatie internationale, cette femme brillante qui a fait carrière dans la CIA doit désormais jongler avec la bureaucratie, le staff mis en place par son prédécesseur qui ne lui est pas toujours favorable, la presse carnassière, les dîners officiels superficiels et sa vie de famille, quelque peu pertubée par ses nouvelles fonctions... 

Avec Tea Leoni (Une fille à scandales, Deep Impact, Jurassic Park III), Tim Daly (Private Practice, Wings, The Nine), Bebe Neuwirth (Cheers, Frasier, The Good Wife), Geoffrey Arend (Body Of Proof), Erich Bergen, Patina Miller... (casting en cours)

 

   Inutile de faire durer le suspense, vous avez vu le nombre d'étoiles plus haut : le pilote de Madam Secretary est presque parfait ! En fait non, il est parfait. Mais pour obtenir les quatre étoiles il faut offrir du plus-que-parfait. Avec le succès de Scandal, qui a en quelque sorte permis de décomplexer les scénaristes après le succès public et critique de The West Wing, il fallait s'y attendre, la télévision veut réinvestir la Maison Blanche, plusieurs projets étant développés dans ce sens : Agent X pour TNT, avec rien de moins que Sharon Stone dans le rôle de la première Vice-Présidente; Warriors, série médicale pour ABC se déroulant dans un hôpital militaire de Washington; The Brink, une comédie noire destinée à HBO se situant dans le bureau oval; un projet sans titre de CBS consacré aux nouveaux terroristes et une cellule spécialisée de la CIA pour les détecter; et donc cette chère Madam Secretary, la plus proche du pouvoir de toutes.

   Après avoir collaboré à la saison 3 de Homeland -que je suis l'une des rares personnes à avoir aimé- Barbara Hall s'et lancée un défi incroyable, qu'elle a parfaitement réussi : installer une femme à la Maison Blanche en l'espace de 42 minutes, qui soit à la fois intelligente, compétente, originale, honnête, maternelle, éblouissante... et super attachante. J'ai certainement dû oublier quelques adjectifs pour la décrire, mais je crois que vous savez l'essentiel. Ah si, j'ai oublié de vous dire un truc : elle a beaucoup d'humour aussi ! Le petit problème dans tout ça, c'est qu'elle donne le sentiment d'être parfaite. Sa présentation manque certainement de failles. Elle ne trahit personne, elle ne trompe pas son mari -elle ne couche pas avec le Président !- elle garde son calme en toutes circonstances... J'a extrêmement hâte que le vernis craque. Mais il me semble que l'écriture est suffisamment brillante et l'ambition bien assez grande pour que la quarantenaire se retrouve rapidement face à des dilemmes moraux qui la forceront à basculer, parfois, du côté des forces obscures. Pour resituer l'héroïne dans le contexte initial, celui du premier acte, sachez qu'elle a fait ses armes à la CIA, qu'elle a gardé de très bons contacts avec un certain nombre de ses anciens collègues -ce qui lui sera forcément très utile par la suite- mais aussi avec des indics et des agents non-officiels -auxquels elle fait appel dans ce pilote. Elle a quitté ses fonctions au sein de l'agence gouvernementale quelques années plus tôt pour se consacrer à sa famille et devenir professeure d'université, comme son mari, spécialisé dans la théologie (ce qui permet à la créatrice quelques digressions religieuses chères à son coeur). Elle explique en ces termes le choix de sa démission : "I bought the idea that we were in the business of eliminating terrorism. The next thing I knew we were engaged in systematic torture. What good does it do to catch the enemy if you just become the enemy?". Madam Secretary n'hésite pas à adopter un ton engagé. Pour cela aussi, elle me paraît importante. Et puis Tea Leoni. Depuis le temps qu'on attendait son retour... Elle a trouvé l'écrin parfait et je ne la vois pas être autre chose que formidable dans ce rôle.

   Contrairement à ce que le pitch officiel de la série annonce, la vie de famille d'Elizabeth -pour le moment en tout cas- n'est pas particulièrement complexe : certes, ses deux enfants -un garçon, une fille- ne sont pas très heureux de leur nouvelle condition, mais elle n'a pas des relations difficiles avec eux. Les quelques scènes familiales sont même très chaleureuses et amusantes, de vraies bouffées d'air frais, car ils ont tous beaucoup de répondant chez les McGill. Notamment le mari de 'madam", un peu lisse peut-être, mais potentiellement intéressant. Il paraît profond. Tout va dépendre de la place que les scénaristes comptent lui accorder par la suite. Mais c'est le mari de l'héroïne, je ne le vois pas rester constamment au second plan. Cela dit, le pilote nous introduit à énormément de personnages, sans compter tous ceux qui arriveront logiquement dans les épisodes suivants, je pense notamment à la femme du Président, invisible ici. Dans le staff d'Elizabeth, il y a pas mal de fortes têtes, mais je retiens surtout Nadine, sa chef de cabinet, qui va certainement devenir sa Kalinda, et Blake, son jeune et bel assistant, pour qui j'ai un excellent feeling. Un crush peut-être aussi. Une grosse rivalité s'annonce déjà entre Elizabeth et le chef de cabinet du Président, un certain Russell Jackson, un mec pas commode du tout qui semble avoir un hidden agenda. Se pourrait-il qu'il soit lié d'une manière ou d'une autre à la mort du précédent Secrétaire d'Etat ? C'est quasiment une certitude. Y'a de la magouille dans l'air et ça s'annonce passionnant à suivre. Une conspiration ? C'est sous-jacent mais c'est bien là. Et c'est souligné avec humour par le fils d'Elizabeth, un anarchiste auto-proclamé qui est persuadé que tout est conspiration, tout le temps !

   En attendant, dans ce premier épisode, l'héroïne est confrontée à la gestion de sa première crise, qui doit absolument rester secrète afin que l'opération ne foire pas à cause des médias. Deux jeunes hommes se retrouvent injustement emprisonnés en Syrie et vont être exécutés dans une semaine. La course contre la montre commence donc pour elle et tous ses contacts. SPOILER ALERT! Elizabeth va évidemment parvenir à les faire libérer. Ce qui est presque dommage. Ca ne m'aurait pas déplu qu'elle débute la série sur un échec. C'eut été plus audacieux et inhabituel. Voilà pourquoi pas 4 étoiles. Mais je chipote un peu. Il faut en tout cas supposer qu'une crise sera gérée à chaque épisode, les possibilités étant nombreuses et variées, en se mêlant subtilement à beaucoup de feuilletonnant et de grands arcs.

  Davantage dans l'esprit de The Good Wife -classe, sobre, intelligente- que de Scandal -soapy, addictive- Madam Secretary  DOIT absolument arriver à l'antenne tant elle s'annonce d'ores et déjà brillante. Pour le bien de la télévision. Pour le bien des networks. Pour le bien de CBS. Pour NOTRE bien surtout. Une grande série est sur le point de naître.

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21 février 2014

Mission Control [Pilot Script]

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MISSION CONTROL

Comédie (single-camera) // 22 minutes

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Créé par David Hornsby (It's always sunny in Philadephia, How To be a gentleman). Produit par Adam McKay(Saturday Night Live, Légendes vivantes), Chris Henchy (Kenny Powers, Very Bad Cops) & Will Ferrell (Kenny Powers, The Spoils Of Babylon). Pour Universal Television & Gary Sanchez Productions. 36 pages.

En 1965, Mary, une femme forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, doit redoubler d'effort face à l'astronaute macho, Tom, qui lui sert de partenaire pour un futur voyage en direction de la Lune. Elle peut toutefois compter sur le soutien de ses fidèles acolytes, une bande de petits génies, inadaptés socialement mais attachants...

Avec Krysten Ritter (Breaking Bad, Don't Trust The B*****), Tommy Dewey (The Mindy Project), Michael Rosenbaum (Smallville), Malcolm Barrett (Better Off Ted), Jonathan Slavin (Better Off Ted)... (casting en cours)

 

   Je ne pensais pas qu'après avoir commis l'affreuse How to be a gentleman, probablement l'une des sitcoms les moins subtiles de cette décenie qu'heureusement tout le monde a oublié, son créateur, David Hornsby, aurait droit à une seconde chance. Mais tout le monde la mérite et Mission Control fait office de très belle revanche, surtout si NBC se laisse tenter par une commande en série. Ce projet, c'est un peu Gravity rencontre Masters Of Sex. C'est un mélange étonnant, détonnant, probablement le plus original qui ait été commandé côté comédie cette saison des pilotes. On pourrait arguer que ce n'était pas difficile. Ce ne serait pas faux. Mais ça n'enlève rien à son ambition.

   Comme Bad Judge, produite par la même équipe, je me demande si un format drama n'aurait pas été plus adapté. Mais plus encore que pour Bad Judge, je ne vois pas bien pourquoi Mission Control n'a pas été développé pour FX, ou Showtime, ou pourquoi pas même HBO ! C'est drôle, certes, mais c'est avant tout intelligent. Il y a du fond. Il y a une attache historique. Ce n'est pas très grand public en somme. Miser sur l'intelligence des téléspectateurs, c'est un peu utopique mais c'est beau. Et puis NBC a dû se dire que le tout petit aspect The Big Bang Theory du projet grâce aux 4 geeks qui complètent la galerie de personnages principaux valait bien le coup de se laisser tenter. D'ailleurs, merveilleuse idée que de reformer le duo désopilant de scientifiques de la regrettée Better Off Ted dans le rôle de deux de ces personnages ! En attendant, la force de Mission Control, ce n'est pas eux mais bien le duo de héros, cette femme et cet homme, totalement opposés, qui doivent travailler ensemble et qui n'ont pas d'autres choix que de faire passer la pilule en se vannant constamment. Et ils le font très très bien. Les répliques font mouche à mesure que les personnalités se dessinent et qu'une histoire d'amour/haine apparaît en filigrane. Le petit ami de Mary, Bus, est très drôle aussi dans son genre et il travaille également avec eux. Deux autres femmes font partie de l'équipe, des secrétaires, une qui est maligne, féministe, coquine; une autre qui est idiote, soumise, arriérée. Les intéractions entre les uns et les autres fonctionnent à merveille. Pour peu que la casting consititué trouve rapidement sa cohésion, son alchimie, on peut être sûr de prendre notre pied ! Et comme je le disais déjà plus haut, Mission Control se base aussi sur quelques faits historiques et a visiblement pour ambition de se diriger petit à petit vers la date fatidique du 21 Juillet 1969 et des premiers pas d'un homme sur la Lune. Et si dans cette version alternative, cet homme était une femme ?

   Mission Control est un petit coup de coeur pour moi. Malgré quelques trous d'air au milieu, ce script est un bijou amusant et ingénieux auquel il ne manque plus que des interprètes talentueux et un réalisateur compétent pour briller au firmament de la télévision !

20 février 2014

Black-ish [Pilot Script]

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BLACK-ISH aka KEEPIN' IT REAL!

Comédie (single-camera) // 22 minutes

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Ecrit par Kenya Barris (Are we there yet?, The Game). Produit par Larry Wilmore (The Bernie Mac Show). Pour ABC, ABC Studios, Principato-Young Entertainment & Cinema Gipsy Productions...

Dre Johnson, marié, quatre enfants, vient d'être promu dans son agence de publicité. Il devrait logiquement tout avoir pour être heureux mais il ne l'est pas à cause... de sa couleur de peau ! Afro-américain, il déplore que les valeurs de son identité culturelle se soient diluées peu à peu dans la société. Sa femme, très libérale, et son père, très vieux jeu, ont bien du mal à le comprendre, sans parler de ses enfants...

Avec Anthony Anderson (New York Police Judiciaire, Treme, Guys With Kids), Laurence Fisburne (Les Experts, Matrix, Apocalypse Now)...

 

   "I'm sorry Dre. Not everything is about you being black!" lance la femme du héros au cours de l'une de leurs nombreuses disputes de ce premier épisode. Merci à elle ! Je peux vous assurer que ça soulage rudement quand elle lâche cette phrase assassine (qui ne semble pas l'être sortie du contexte). Parce que les 10 minutes qui précédent, Dre les passent à geindre encore et encore sur sa pauvre condition d'afro-américain aisé qui ne retrouve pas les repaires de son enfance et de son adolescence, quand les hommes noirs étaients des putains de pros du rap, de la danse et du sexe. Il se présente d'ailleurs ainsi : "Okay, so, I’m just your standard, regular ol’, massively well endowed, Black dude".  Il déplore qu'aujourd'hui des blancs fassent du rap et vendent des millions de disques tandis que des asiatiques dansent comme des dieux devant la Terre entière. La culture de la rue n'est plus une contre-culture. Les noirs ne sont plus à la mode. Les noirs sont des citoyens comme les autres -en tout cas dans son quartier- et lui, ce qu'il voudrait c'est que rien ne change. Bon. Franchement, n'est-ce pas horrible comme point de départ ? Outrageant même ! Ce qu'il dit n'est pas faux, mais pourquoi s'en attrister ?!

   Moi, je l'ai tout de suite trouvé antipathique le Dre. Y'a quelques moments où il est touchant, parce qu'il n'est pas non plus totalement borné, mais il est surtout agaçant 90% du temps. Typiquement le genre de personnage qui a tout pour être heureux mais qui s'évertue de tout faire toujours foirer, de chercher les complications là où il n'y en a pas...  Et je dois dire que de savoir que c'est Anthony Anderson qui allait l'interpréter n'a rien arrangé. Je ne le déteste pas, mais il a une grosse tendance à devenir lourd très vite quand il joue dans une comédie. Il en fait des caisses et là, on lui en laisse clairement toute la liberté ! Les scènes qui se déroulent sur son lieu de travail -en plus d'être des publicités géantes pour Samsung- sont embarrassantes au possible. Après une ouverture pêchue, Black-ish devient rapidement fatigante, usante. On a pitié pour les enfants et la femme du monsieur. Cette dernière, à force d'être obligée de lui tenir tête constamment et de gueuler plus fort que lui pour se faire entendre, devient saoulante aussi. Heureusement, les enfants adoucissent un peu le propos, le nuance puisqu'ils font justement partie d'une autre génération. Ils ne comprennent absolument pas où leur père veut en venir. On s'identifie forcément à eux. Le plus âgé, Andre Jr., est le plus intéressant, dans le sens où il veut faire plaisir à son père sans pour autant trahir sa personnalité. Leur relation est touchante. Le personnage le plus drôle est sans conteste le grand père qui balance régulièrement des saloperies. Problème : c'est Laurence Fisburne qui a été engagé pour l'incarner et côté comédie, il n'a pas vraiment fait ses preuves malgré sa longue carrière. J'ai vraiment du mal à l'imaginer drôle ! En plus, il est questions qu'il ne s'agisse que d'un réccurent, pas d'un régulier. Des épisodes avec lui, j'en veux déjà pas tellement, alors sans lui, n'en parlons pas ! 

   Black-ish me fait penser à toutes ces comédies centrées sur des hommes à la recherche de leur virilité perdue qui sont arrivées par paquet à l'antenne il y a quelques saisons, avec Last Man Standing pour seule représentante aujourd'hui. Sauf qu'ici, on remplace la virilité par la différence culturelle. C'est très rétrograde, même si la scénariste tente de faire passer un peu d'ironie au milieu de tout ça. Les networks manquent certainement de comédies avec un casting majoritairement afro-américain, mais si celle-ci pouvait ne pas être choisie pour remplir le quota, ce serait pas plus mal. Elle a plutôt tendance à desservir la cause qu'autre chose. Seul espoir : que dès l'épisode 2, elle devienne essentiellement familiale, laissant tomber ses amibitions moralisatrices d'un autre temps. Car les dialogues ne sont pas mauvais...

19 février 2014

Allegiance [Pilot Script]

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ALLEGIANCE (aka COERCION)

(aka M.I.C.E. - Money, Ideology, Coercion, Ego-)

Drama // 42 minutes

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Créé par George Nolfi (Ocean's Twelve, La vengeance dans la peau, L'agence). Adapté de la série israëlienne The Gordin Cell. Pour NBC, Universal Television, Keshet Broadcasting, Tedy Productions. 66 pages.

Alex O'Connor, un officier de l'armée décoré devenu un agent de la CIA brillant, ignore que ses parents et sa soeur aînée sont des espions Russes pour le compte d'une cellule dormante qui vient juste d'être ré-activée. Ils doivent désormais espionner leur propre fils alors qu'une attaque terroriste est sur le point de tuer des milliers d'américains...

Avec Gavin Stenhouse, Hope Davis (The Newsroom), Margarita Levieva (Revenge, Toy Boy), Kenneth Choi (Le Loup de Wall Street, Sons Of Anarchy), Annie Ilonzeh (Arrow, Charlie's Angels) .. 

   

   La capacité des networks -et plus particulièrement de NBC- à copier les succès des autres est effarante et contre-productive. Du moins dans 90% des cas. Coercion est un croisement entre Homeland et The Americans, qui n'aurait certainement jamais existé sans elles. Mais pour tout dire, Coercion n'aurait surtout jamais vu le jour si Hatufim, qui a inspiré Homeland, n'avait pas inspiré The Gordin Cell... qui a inspiré Coercion. Et puis The Gordin Cell a été diffusée un an avant The Americans soit dit en passant. En attendant, on peut cracher autant qu'on veut sur ce système, face à un script comme celui de Coercion, on ne peut qu'applaudir ! Pour la petite histoire, NBC avait déjà tenté d'adapter ce projet la saison dernière avec notamment Peter Berg (Friday Night Lights) à la production. Je ne pense pas trop m'avancer en disant que c'est parce que cette deuxième version est plus tournée vers l'action que la chaîne a été davantage séduite. Homeland et The Americans sont d'excellentes séries (surtout la première à mon sens) en partie parce qu'elles s'intéressent aussi au portrait psychologique de leurs personnages. Sur un network, où les minutes sont comptées et où le téléspectateur zappe plus vite que son ombre, il est toujours plus difficile de se le permettre de manière aussi appronfondie. J'ai le sentiment que Coercion trouve un bon équilibre entre action et psychologie. 

   Le pilote s'ouvre sur une pendaison dans une aciérie abandonnée qui n'a finalement pas lieu... mais la victime ne gagne pas vraiment au change : elle est brûlée vive dans un four, sous l'oeil mi-fasciné, mi-terrorisé d'une dizaine de personnes réunies pour bien leur faire comprendre que si elles n'obéissaient pas aux ordres du KGB, elles seraient elles aussi sacrifiées de la même façon. Ambiance. Cette scène est d'autant plus importante qu'il faut attendre la fin du premier épisode avant de comprendre qui était vraiment l'homme massacré par rapport à nos héros et quelle était la nature de sa trahison. La suite du pilote alterne brillamment les scènes d'action et/ou de tension -interrogatoire musclé, course-poursuite en voiture... les ingrédients classiques de l'espionnage- avec des scènes familiales nous faisant découvrir peu à peu des héros touchants mais ambivalents, autour desquels l'étau se resserre de plus en plus jusqu'au cliffhanger, qui sonne aussi bien comme un soulagement que comme une nouvelle épreuve. La nouvelle d'une longue liste à venir !

   Le scénariste parvient ainsi à créer une véritable empathie vis à vis de personnages dont on perdrait presque de vue qu'ils sont des espions Russes, des ennemis de l'Amérique, des gens qui ont probablement engendré la mort de tas d'américains par le passé. Et si Katya et Mark, les parents, sont dans une impasse et n'ont pas d'autres choix que de reprendre leurs activités, leur fille aînée, Natalie, est moins difficile à convaincre. Leur cacherait-elle des choses ? S'était-elle vraiment retirée de l'espionnage pendant six années ? Il semblerait bien que non. Et l'homme avec qui elle entretient une liaison, un certain Victor, n'y est probablement pas étranger. C'est lui qui est chargé d'annoncer aux O'Connor qu'ils doivent reprendre du service. En revanche, d'espionner leur propre fils, c'est leur idée à eux ! Une solution désespérée pour le sauver. Coercion résulte donc d'une histoire complexe mais parfaitement compréhensible, qui annonce de nombreux rebondissements, d'inéluctables trahisons, au sein même de la cellule familiale. C'est déjà passionnant au stade du pilote. 

   Les intéractions entre Alex et le reste de sa famille sont rares dans ce premier épisode car on suit le parcours du personnage au sein de la CIA, dont il ne fait partie que depuis 17 jours. Et il s'est déjà fait remarquer par ses supérieurs, non seulement par son intelligence et son ingéniosité, mais aussi par son comportement étrange. Il nous est ainsi révélé qu'Alex est depuis son enfance un garçon "différent" : il a été muet jusqu'à l'âge de six ans, alors qu'il savait parfaitement parler; il a été un cancre à l'école, refusant de lire et d'écrire, alors qu'il en était tout à fait capable... Il a visiblement vécu un traumatisme, qui n'est pas explicité mais qui, selon les indices que j'ai pu déceler au fur et à mesure, a à voir avec la mort éventuel d'un frère ou d'une soeur, sous ses yeux, à moins qu'il ne s'agisse d'un enlévement. Quelque chose de cet ordre-là en tout cas. Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer que la famille ait choisi de cesser de travailler pour le KGB. Mais pour en revenir à Alex, il fait un peu penser à cette chère Carrie Mathison, l'obsession en moins. C'est le même type de personnage. Une relation intéressante se noue entre Alex et l'une des co-équipières, Julia. C'est léger à ce stade et je ne sais même si ce rôle va gagner en importance mais il a du potentiel. J'ai d'ailleurs un peu l'impression que beaucoup de personnages nous sont présentés dans le but de pouvoir en tuer plusieurs au cours de la saison. 

   Le script du pilote de Coercion est extrêmement prometteur, bien qu'il manque parfois de subtilité, pressé par le temps puisqu'il faut allier présentations et rebondissements. Il nous fait miroiter une série d'espionnage d'une grande efficacité avec ce qu'il faut de complexité, mais aussi une série familiale tordue. Si je n'étais pas si pemissimiste concernant les projets hyper feuilletonnants sur les networks, je dirais qu'elle est l'exemple parfait d'une série grand public de qualité, qui souffrira forcément de la comparaison à Homeland mais cette comparaison n'a, à mon sens, pas lieu d'être. Elles ne jouent pas dans la même cour car les paramètres ne sont pas les mêmes. Par contre, si elle est commandée, NBC a tout intérêt à annoncer une saison de 13 épisodes maximum sur le modèle du câble pour ne pas épuiser ses ressources.

16 février 2014

Clementine [Pilot Script]

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CLEMENTINE

Drama // 42 minutes

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Pilote "Out of the darkness..." écrit par Dean Georgaris (Paycheck, Un crime dans la tête). Produit par Mark Gordon (Esprits Criminels, Grey's Anatomy). Réalisé par Michael Dinner (Justified, Sons Of Anarchy). Pour ABC, ABC Studios, The Mark Gordon Company. 59 pages.

20 ans après avoir assisté, impuissante, au meurtre de sa mère, Clementine Ross, qui a passé quelques mois en prison pour escroqueries, décide de reprendre sa vie en main et ne plus fuir son passé, en commençant par se rapprocher de sa fille, élevée par son ex-petit-ami et sa femme. Mais Clementine n'est pas une jeune femme comme les autres. Pour elle, rien n'est jamais simple. Elle possède un don... de voyance, héréditaire. Si le secret est bien gardé parmi ses proches, de mystérieux inconnus sont sur sa trace. Et tout se complique quand elle découvre que ses pouvoirs ne s'arrêtent peut-être pas là...

Avec Sarah Snook (Sleeping Beauty, Redfern Now), Kevin Alenjandro (True Blood, Arrow, SouthLAnd), Edwin Hodge (Cougar Town, Jack & Bobby), David Strathairn (Alphas, LA Confidential, Lincoln)... 

 

   Un show sur une voyante, potentiellement procédural. Je pense qu’on est tous d’accord pour dire que cette description est tout sauf bandante. Pourtant, Clementine l’est, bandante… en quelque sorte. La jeune actrice choisie pour l’interpréter, Sarah Snook, semble belle comme jour, fraîche comme le printemps. Ni trop sophistiquée, ni pas assez. Suffisamment en tout cas pour plaire aux hommes et ne pas faire fuir les femmes, qui peuvent s'identifier à elle. C’est important tout ça parce que, comme son nom l’indique, cette série repose entièrement sur les épaules de son héroïne et si quelques personnages qui gravitent autour d’elle ont leur importance, c’est elle qui mène la danse. Je n’ai pas eu un coup de cœur pour ce script, ni pour la série qu’il laisse entrevoir qu’elle va devenir, mais pour Clementine, le personnage. Et parfois, c’est suffisant pour rester et être un peu patient.

   Après tout, quand on analyse le succès de séries policières comme Castle, Mentalist, Bones ou… Medium ( !), à la différence de la génération précédente remplie d’Experts, on ne peut que se rendre à l’évidence : les cas du jour sont simplement là pour faire passer le temps entre deux scènes mettant en avant les héros, leurs relations ambigües et/ou complexes, ou l’exploration de leur passé, leurs blessures, leur intimité en somme. Et souvent, cela s’accompagne d’une bonne dose d’humour qui rend le visionnage encore plus divertissant. La recette est immuable. Clementine entre en partie dans cette catégorie, même si la partie procédurale n’existe pas dans le pilote. D’ailleurs, rien n’indique que la suite ne sera pas entièrement feuilletonnante, mais mon intuition me fait dire que l’objectif est d’amener l’héroïne à travailler en tant que consultante pour la police de Philadelphie. Elle se servirait ainsi de son don de voyance pour attraper les méchants. Il ne faut pas un diplôme en écriture de scénario pour le deviner, d'autant qu'on sait comment les chaînes fonctionnent. Et comme Clementine plait au chef de la police, Ray, ça tombe rudement bien, n’est-ce pas ? Cela dit, je ne demande qu’à être surpris ! 

   Elle est bad-ass Clementine : elle a passé quelques mois en prison, elle triche au poker comme personne, elle tue de sang-froid son pire ennemi à la fin. Elle est fun aussi, notamment aux côtés de son meilleur ami gay, pas assez présent dans ce pilote mais qui devrait délivrer son lot de scènes amusantes parce qu’ils forment un chouette duo, soudé. Et puis elle est vulnérable donc attachante : dans les flashbacks la montrant petite fille assister impuissante à l’exécution de sa mère; auprès de sa propre fille, Lucy, qui pense qu’elle est juste sa tante; face à son père, un homme mystérieux qui en sait plus qu’il ne veut bien en dire. Le scénariste aime son héroïne et ça se sent. J'espère juste que Clementine Ross ne se transformera pas en Melinda Gordon, façon Ghost Whisperer

   Avec Clementine, on est en terrain connu : tout est assez conventionnel, de l’introduction jusqu’au twist final. Les amateurs du genre devraient facilement y trouver leur compte, et les téléspectateurs curieux et patients pourraient être récompensés sur le long cours, si toutefois les auteurs prennent soin de s’attacher davantage à développer et explorer l’univers familial de l’héroïne plutôt que ses éventuelles collaborations avec la police. Je ne me vois pas forcément suivre la série pour être tout à fait honnête, mais j’ai d’ores et déjà une certaine sympathie pour elle. Elle est assez réussie dans son genre, mais pas unique en son genre.

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15 février 2014

Here's Your Damn Family [Pilot Script]

20443694 (1)

HERE'S YOUR DAMN FAMILY

Comédie (Multi-camera) // 22 minutes

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Ecrit par Ricky Blitt (Les Griffin, Romantically Challenged). Produit par Johnny Galecki (The Big Bang Theory) et Steve McPherson. Pour FOX, Warner Bros. Television & Wonder Monkey Productions. 50 pages.

Un trentenaire qui vit toujours avec sa mère voit son petit quotidien bouleversé quand celle-ci se remarie et propose à son mari et ses trois ados d'emménager avec eux...

Avec Jane Kaczmarek (Malcolm, Raising The Bar), David James Elliott (JAG), Jon HederBrendan Meyer, Peter Dacunha... (casting en cours)

 

   Parce que j’aime beaucoup Jane Kaczmarek, j’avais vraiment envie d’aimer ce pilote. Mais ça se confirme : FOX ne sait pas faire de la sitcom multi-caméra. En tous cas depuis Mariés, deux enfants et That ‘70s Show. Pas qu’elle ait beaucoup essayé non plus. Après l'inconséquente I hate my teenage daughter et la cauchemardesque Dads, voici donc Here’s Your damn family, qui emprunte beaucoup à Notre belle famille, jusqu’au prénom de l’héroïne d’ailleurs : Carole.

   L’histoire est plus ou moins la même, y compris dans les rapports familiaux qui s’installent. Les vannes que les enfants s’envoient pourraient être drôles, mais il n’y a pas d’équivalent à l’excellente Dana ici. Toutes les tentatives des uns et des autres tombent à l’eau. La cheerleader est nulle, le fils du milieu, un fou de Dieu, est inintéressant, et le petit génie est d’un classique à pleurer. Le père n’a pas une seule réplique amusante. La dynamique entre la mère et son fils trentenaire est déjà plus efficace et il s’en dégage quelque chose de sympathique et d'attachant. D’hilarant, certainement pas. Rien ne l’est. Le créateur est clairement obsédé par Cheers et Shelley Long. C’est marrant deux minutes mais ça ne remplit pas un pilote. Puis c’est tellement facile comme référence, tellement déjà vu all over again. Les seuls thèmes qui pourraient avoir du potentiel s’ils sont franchement exploités par la suite et pas simplement effleurés comme dans ce premier épisode, c’est les différences culturelles entre la Californie et le Texas, ainsi que l’affrontement juifs croyants (et vaguement pratiquants) et athées.

   Here’s your damn family a plutôt tout intérêt à ne pas voir le jour : 1/ Pour éviter une nouvelle humiliation critique et audimatique à FOX 2/ Pour libérer Jane Kaczmarek qui mérite vraiment mieux que ça. On est loin du destin de Bryan Cranston... 

14 février 2014

Salvation [Pilot Script]

20443688 (2)

SALVATION

Drama // 42 minutes

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Ecrit et produit par Liz Heldens (Friday Night Lights, Mercy, Deception, Camp). Réalisé par Jeffrey Reiner (Friday Night Lights, Helix, Caprica). Pour Universal Television & David Janollari Entertainment. 64 pages.

 Les Strickland forment en apparence la plus vertueuse famille de la communauté de Spring Hill. Mais leur réputation est à jamais entâchée lorsque le patriarche, pasteur de la ville, se suicide après avoir reçu des photos dévoilant ses aventures avec de jeunes prostituées mineures, financées par des fonds détournés à l'Eglise. Sa femme, dévastée, cache elle-même bien des secrets. Elle est toutefois farouchement décidée à réhabiliter les siens en reprenant le flambeau de son mari et ainsi continuer à transmettre la foi aux fidèles paroissiens esseulés... 

Avec Ashley Judd (Missing, Heat, Le Collectionneur), Ryan McPartlin (Chuck), Stark Sands (Generation Kill), Warren Kole (The Following, 24), Emma Dumont (Bunheads), Rob Brown (Treme), Meg Steedle (Boardwalk Empire)... (casting en cours)

 

  Quand j'ai appris que Liz Heldens obtenait encore la commande d'un pilote de la part de NBC, j'ai ri. Et j'ai pensé très fort qu'elle était probablement la meilleure amie du président de la chaîne. A ce soupçon je n'ai d'ailleurs toujours pas trouvé de réponse. Elle est tout de même reponsable de trois échecs successifs pour NBC, dans des genres très différents. Mercy n'était pas une série médiocre mais elle souffrait de la comparaison avec son modèle, Grey's Anatomy, à laquelle elle empruntait beaucoup trop d'idées. Deception, en revanche, était un très mauvais soap, vaguement inspiré par Revenge, lui même loin d'être excellent. Quant à Camp, c'était une dramédie estivale de bonne facture mais parfaitement oubliable, très proche de l'anglaise Beaver Falls. C'est à croire que depuis sa participation à l'écriture de quelques épisodes de Friday Night Lights, la jeune femme ne faisait que répondre à des demandes de la chaîne pour produire des copies des succès des autres. Ou alors les impulsions venaient d'elle-même, et c'est encore pire ! Où est sa voix, sa personnalité, son style là-dedans ? De Salvation, hormis une vague ressemblance à GCB parce que l'histoire se déroule dans le Texas profond outrageusement religieux, il se dégage quelque chose de frais, de soapy, de méga juicy même. Je ne m'y attendais pas mais j'ai été franchement convaincu par ce script. 

   Je dois d'abord souligner une certaine forme d'audace pour un network à travers ce projet dans le sens où il y est beaucoup question de sexe et pas de sexe mignon ou torride. Non, de sexe glauque, pervers. On ne voit rien, tout est suggéré, mais entre le papa limite pédophile et deux des enfants incestueux -même s'il s'agit d'une soeur et d'un demi-frère- le tout se déroulant dans le milieu d'Eglise, c'est la polémique assurée ! J'espère que si NBC commande la série, elle ne cherchera pas à l'édulcorer au dernier moment. Tout son intérêt réside justement dans son esprit trangressif, dans sa critique subversive -n'ayons pas peur des mots !- de ce milieu, décrit comme d'une hypocrisie sans nom. Tout le monde se rend à la messe le dimanche, pousse ses enfants à faire du catéchisme, prie, chante à la gloire de Dieu, mais commet dès qu'il a le dos tourné les pires méfaits. Sans tout cela, Salvation est juste un soap. Plutôt prometteur, mais aucunement novateur. C'est assez jouissif de découvrir au fur et à mesure du pilote que ce maléfique Révérend Daniel Strickland n'est pas le seul horrible personnage de la famille, mais les autres bénéficient évidemment d'un portrait moins caricatural puisqu'eux ne sont pas morts.

   La matriarche, Jennifer, la vraie héroïne de la série, est un très beau personnage qui mérite une actrice charismatique, dans la cinquantaine, pour l'incarrner. NBC serait bien inspirée de reprendre Rebecca de Mornay par exemple, figurant déjà dans le pilote -réussi- du soap Hatfields & McCoys, malheureusement pas commandé en série la saison passée. Jennifer fut une prostituée mineure en son temps, c'est ainsi qu'elle a rencontré son mari. Chaque enfant a d'intéressantes spécificités : l'aîné, Paul, un homme très perturbé, frappé du syndrôme d'Asperger, qui a dû couvrir son père malgré lui et qui en paye maintenant le prix fort; Lilly, une mère de famille superficielle, bitchy, ancienne reine de beauté, profondément malheureuse dans son mariage avec un homme puissant qui la délaisse; Miles, le fils adoptif, athée, couvé par sa mère mais renié par son père; et les jumeaux de 16 ans Noah et Natalie, lui un beau garçon un peu violent et elle une tomboy en pleine quête identitaire. Cette dernière est très émouvante, et j'aimerais beaucoup pouvoir suivre son évolution. Ce sujet a été bien peu -voire pas du tout- traité dans une série s'adressant à un large public. Il est grand temps ! Et puis Jennifer -SPOILER ALERT- a un fils caché, Jacob, sortant tout juste de prison. Il prétend en tout cas l'être même si elle nie tout en bloc. Il est assez fascinant et très inquiétant : il ne sort jamais sans une armée de serpents, des crotales... Enfin, il y a Caleb, un homme mystérieux pas directement lié à la famille mais qui lui veut clairement du mal. Il a un passé commun avec Jennifer... 

   Salvation, c'est un peu un 7 à la maison destroy, habité par le Diable ! Un soap bien fichu, classique mais pas trop, servi par des personnages intriguants, attirants, potentiellement attachants; et des intrigues WTF?! qui laissent rêveur... 

13 février 2014

Manhattan Love Story [Pilot Script]

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MANHATTAN LOVE STORY (aka MY THOUGHTS EXACTLY)

Comédie (single-camera) // 22 minutes

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Ecrit par Jeff Lowell (Spin City, Voilà!, Mon Oncle Charlie). Pour ABC Studios & Brillstein Entertainment. 37 pages.

  Dana vient d’arriver à New York. Peter y vit depuis toujours. Elle doit se faire à sa nouvelle vie, son nouveau job et ses nouveaux collègues, tandis que lui doit gérer son père et son frère, respectivement son patron et son collaborateur. Les deux trentenaires se croisent, se rencontrent, se découvrent, tombent amoureux, se détestent parfois, mais deviennent inséparables. Dans leurs têtes, ça boue dans tous les sens. Elle se pose trop de questions pendant que lui fait du mauvais esprit. Des milliers de pensées les traversent chaque jour et les accompagnent dans leur histoire qui ne fait que commencer...

Avec Analeigh Tipton (Hung, Crazy. Stupid. Love., Damsels in distress), Jake McDorman (Greek, Shameless US), Jade Catta-Preta... (casting en cours)

 

  Dans les années 90, alors qu’AB Productions était peu à peu en train de faire naufrage, que le nombre de sitcoms made in Jean-Luc Azoulay se réduisaient comme peau de chagrin sur TF1, Jamais deux sans toi…t est arrivée. Et cette comédie, en plus d’avoir un peu plus de gueule que la moyenne française, reposait sur l’alchimie entre deux acteurs convaincants, en particulier la pétillante Emma Colberti pour qui j’avais un petit faible, qui formaient un duo de colocataires en train de tomber amoureux envers et contre tous. C’était loin d’être hilarant, mais ça fonctionnait bien et une dimension « coulisses de la télé » pas déplaisante a été ajoutée en cours de route. C’était en tout cas autre chose que L’un contre l’autre, cette copie à la française de Dingue de toi. Et pour couronner le tout, Jamais deux sans toi…t avait… un concept ! Les scènes étaient en effet régulièrement entrecoupées par des confessions face caméra et en noir et blanc des héros qui exprimaient ainsi le fond de leurs pensées. Et bien My Thoughts Exactly fonctionne un peu de la même manière, sans la partie visuelle. Je pourrais prendre un exemple plus parlant : la voix-off de Dexter qui commentait cyniquement certaines interventions de ses interlocuteurs ou se moquait parfois de lui-même : c’est le même principe ici.

  Dans la scène introductive très sympathique, les deux protagonistes se croisent dans la rue pour la première fois. Lui est en pleine séance de matage intensif de toutes les belles filles qui passent dans la rue, tandis qu’elle commente et critique les tenues de ses congénères. Le tout dans leurs têtes. C’est amusant. Et puis leurs regards se croisent, ils se plaisent mais ne s’abordent pourtant pas et disparaissent finalement dans la jungle de la ville, redevenant des anonymes. Leur première vraie rencontre est arrangée par des amis respectifs et le rendez-vous tourne mal lorsqu’elle se met à pleurer après avoir passé une première journée de boulot atroce. Et c’est ainsi qu’elle commence déjà à devenir attachante, Dana. Ça met plus de temps du côté de Peter, mais sa rivalité avec son frère, qui est aussi son collègue de travail, est intéressante et même attendrissante. Il ne s’enferme pas dans le rôle du mec arrogant, ce que je craignais au départ. Je n’ai pas vraiment d’avis sur les deux interprètes Jake McDorman et Analeigh Tipton, mais ils ont une belle matière pour offrir deux jolies prestations.

  On ne va pas se mentir, My Thoughts Exactly est plus touchante qu’hilarante. Le concept tient la route. Il ne m’a pas paru redondant, ni agaçant. Toutes les répliques intérieures ne sont pas bonnes, certaines sont même assez faciles, évidentes, on les voit venir, mais l’ensemble se tient. Les personnages secondaires n’existent pas vraiment pour le moment en revanche. La partie « bureau » est assez réussie, avec une petite critique piquante du monde de l’entreprise, de plus en plus compétitif et sans pitié, forçant les employés à se surveiller du coin de l’œil les uns les autres. Je doute en revanche qu’il y ait la matière à raconter beaucoup d’histoires. Si le pilote se transforme en série et que la série dure un peu, ça ne m’étonnerait pas que ces segments finissent par disparaître.

  Moderne et attachant, le couple de My Thoughts Exactly ne révolutionne pas le genre de la comédie romantique mais il devrait pouvoir parler au plus grand nombre et ce n’est pas chose négligeable. Ils méritent leur chance. Est-ce que je veux à tout prix voir cette comédie à la rentrée ? Non. Mais son concept lui permettra peut-être de se distinguer de ses consœurs et sur la longueur, une jolie surprise n’est pas à exclure !

 

NEXT : A TO Z, ELLEN MORE OR LESS, DAMAGED GOODS, FITH WHEEL, GOOD SESSIONS, FRESH OFF THE BOAT, LIFESAVER, MARRY ME, OLD SOUL, ONE BIG HAPPY, LOVE IS RELATIVE, MISSION CONTROL, SELFIE, SOBER COMPANION, THE MASON TWINS, THE MISTAKE, THE MONEY PIT, THE PRO, TOOKEN, TWO TO GO, CABOT COLLEGE, UNTITLED BRIAN GALLIVAN PROJECT, COSMOPOLITAN, CUZ-BROS...

12 février 2014

Stalker [Pilot Script]

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STALKER aka Stalkers Unit

Drama // 42 minutes

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Ecrit et produit par Kevin Williamson (The Following, Vampire Diaries, Dawson, Scream). Pour CBS, Outerbanks Entertainement & Warner Bros. Television. 56 pages.

 Environ six millions de personnes sont victimes de harcèlements chaque année aux Etats-Unis. Rejet, vengeance, jalousie excessive, trouble obsessionel en sont les causes principales. Tout le monde peut en être victime, tout le monde peut potentiellement devenir un stalker un jour. Les nouvelles technologies et les réseaux sociaux multiplient les dangers, les tentations et les moyens de parvenir à ses fins. Une unité spéciale de la police de Los Angeles est chargée d'enquêter sur toutes les plaintes de harcèlements à l'encontre de politiciens ou d'employés de la ville et de l'état de Californie. Elle sert aussi de consultante au FBI, à la CIA et aux services secrets. Beth Davis, autrefois victime elle-même, est à la tête de ce département...

Avec Dylan McDermott (The Practice, American Horror Story, Hostages), Mariana Klaveno (True Blood, Devious Maids)... (casting en cours)

 

    Il y a deux ans, souvenez-vous, The Following (d'abord titré Mastermind) était LE Projet qui buzzait lors de la saison des pilotes et qui était quasi-assuré d'arriver à l'antenne quelques mois plus tard, d'autant plus quand Kevin Bacon a accepté d'en incarner le héros. J'avais moi-même été époustouflé par le scénario du pilote (à lire ICI), puis plus que convaincu par le résultat filmé (voir ICI). La suite de cette aventure est une autre histoire... Kevin Williamson est déjà de retour avec un nouveau projet, cette fois pour CBS, dont l'existence a été tenue secrète jusqu'à ce qu'un pilote soit commandé. Au-delà du fait que Kevin Williamson est Kevin Williamson, que tous ses pilotes se sont transformés en séries, je comprends parfaitement pourquoi la chaîne s'est emballée pour Stalkers Unit (titre provisoire). Ce pilote est redoutable d'efficacité, dans la pure tradition de la chaîne. Mais ce n'est pas du tout le Kevin Williamson que j'aime, que peut-être vous aimez vous aussi.

   Je dois dire que ça commençait pourtant très très bien. La scène inaugurale est parfaite. Du Williamson pur jus. On pense à d'ailleurs à celle de Scream instantanément. Une nuit, sur une colline de Los Angeles, non loin des lettres de Hollywood, une jeune femme apeurée reçoit le coup de téléphone menaçant d'un homme dont elle semble reconnaître la voix. Elle raccroche. Il rappelle. Une silhouette apparaît au loin, se rapproche de plus en plus. "Tonight's the night, Kate". L'homme sort de l'ombre, il porte un masque couleur chair. Elle s'enfuit. Il la poursuit, l'attrape. Il pulvérise du gaz sur son visage, sur son corps. Il sort un briquet. Elle parvient à lui échapper. Elle rentre dans sa voiture. Elle pense qu'elle a ses clés, mais il les lui a subtilisées. Elle ferme manuellement les portières. Il les rouvre avec la clé. Il noie la voiture d'essence. Elle klaxonne, elle crie. Personne ne l'entend. Il jette des allumettes sur la voiture. La pousse. Le véhicule en flammes dévale la pente et finit par se crasher contre une cabine téléphonique. Il explose, Kate à l'intérieur. Boum ! N'est-ce pas amazing comme coup d'envoi ? J'aurais voulu que la suite soit aussi palpitante !

   Kevin Williamson n'a jamais vraiment fait de série procédurale. Elles étaient toutes feuilletonnantes. Il y a seulement Glory Days (Lîle de l'étrange) en 2002 -pour WB, avec Poppy Montgomery et Emily VanCamp- qui contenait des enquêtes du jour, mais la part mythologique était très importante. Et c'était à la demande de la chaîne que la série avait été retravaillée pour devenir policière, écartant au passage le personnage incarné par Kirstie Alley dans le premier pilote produit. 10 ans plus tard, j'espère que c'est l'inverse qui va se produire : que CBS demande à Kevin Williamson de revoir sa copie en y ajoutant davantage de feuilletonnant ! Ok, c'est très improbable. Mais c'est vraiment dommage. Avec The Good Wife ou Person Of Interest, la chaîne a montré qu'elle était capable de faire autre chose que du CSI et du NCIS à n'en plus finir. Stalkers Unit n'a pas cette ambition et se présente plus comme une sorte de New York Unité Spéciale plus moderne. Je peux être client sur quelques épisodes de temps en temps, mais pas sur une saison entière. Pas si les scénarios s'attachent plus aux cas présentés -aussi bien écrits soient-ils- qu'aux détectives qui mènent l'enquête. 

   On comprend très vite que l'héroïne, Beth -que j'aurais bien vu incarner par Jennifer Carpenter, j'avais d'ailleurs son visage en tête presque malgré moi en lisant le script- a un passé douloureux et il y a plein de choses à dire là-dessus. Mais pas tout de suite. J'espérais un cliffhanger sur le sujet. Même pas ! Elle a simplement gagné un stalker. C'est presque trop facile, trop attendu. Mais ça peut éventuellement donner de bonnes choses dans les épisodes suivants. Le petit nouveau de l'équipe, Jake, est quant à lui une déception constante. Au-delà du fait qu'il est drôle, qu'il a de bonnes répliques, qu'il installe une dynamique intéressante avec Beth et le reste de l'équipe -ce qui est déjà pas mal, certes- il nous est présenté au départ comme lui-même un potentiel stalker. Or, il s'avère -et on le devine très rapidement- que la femme qu'il suit partout est son ex et que tout ce qu'il veut c'est revoir sa fille, même de loin, même à travers l'objectif d'un appareil photo, rien que quelques secondes. C'est touchant mais ça s'arrête là. Est-ce qu'il est prêt à aller plus loin, à virer au harcèlement ? Possible, mais Williamson ne fait rien pour nous le faire comprendre. Les autres membres de l'équipe du TAU (Threat Assessment Unit) -qui existe vraiment mais sous un autre nom- ont bien peu de choses à faire et rien ne transparait de leur personnalité pour le moment. La grosse enquête du jour est donc menée avec brio, énergiquement. Le dénouement est relativement surprenant, quelques scènes sont bien creepy comme il faut. On ne s'ennuie pas, on se laisse facilement prendre au jeu. 

   Le pilote de Stalkers Unit est redoutable d'efficacité dans son genre, mais extrêmement frustrant tant il semble déboucher sur une série ultra-classique. Je doute en plus que le sujet du harcèlement permette un renouvellement des cas à l'infini. Si le show est commandé par CBS, il sera à surveiller de près mais il faudra plus que le pilote pour convaincre les sériephiles de s'y intéresser. J'espère que Kevin Williamson ambitionne secrètement d'en faire une série hyper feuilletonnante une fois la dynamique installée... 

11 février 2014

Marry Me [Pilot Script]

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MARRY ME

Comédie (single-camera) // 22 minutes

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Ecrit par David Caspe (Happy Endings). Réalisé par Seth Gordon (The Goldbergs). Pour NBC, Sony Pictures Television & FanFare Productions. 36 pages.

Ensemble depuis six ans, Annie et Jake ne vivent toujours pas ensemble. Elle attend désespérément qu’il la demande en mariage. Le jour où il se lance enfin, rien ne se passe comme prévu. Et si ces ratés successifs étaient le signe qu’ils ne sont pas faits pour être en couple ? Le cap des 7 ans s’annonce difficile, mais ils sont prêts à mettre toute la bonne volonté du monde pour le passer, en commençant par se fiancer… 

Avec Casey Wilson (Happy Endings), Ken Marino (Party Down, Veronice Mars, Dawson)... (casting en cours)

 

   Cette saison, l’une des grosses tendances côté comédies, c’est le retour des couples ! On se demande d’ailleurs un peu d’où ça vient. Aucune comédie récente n’a particulièrement brillé dans ce domaine. Ma théorie, c’est qu’après les comédies familiales en tous genres -The Goldbergs, Trophy Wife et Mom sont trois belles réussites récentes dans le domaine-, après la vague des comédies de potes pour la plupart ratées il y a quelques années (Mixed Signals, Perfect Couples, Friends with benefits, 100 Questions, et autres oubliées) et après les comédies de bureau au succès plus critique que public (The Office, Parks And Rec, Brooklyn 99, The Crazy Ones) les scénaristes n’ont plus eu d’autres choix que de se tourner, à nouveau, vers la comédie romantique. Le modèle du genre est et restera Dingue de toi, partie depuis bien longtemps déjà. Il sera donc intéressant de voir combien de ces projets se démarqueront le plus sur le papier et combien transformeront l’essai. Marry Me a un avantage considérable : elle est écrite par le créateur de Happy Endings, une comédie de potes qui fonctionnait à merveille grâce à l’alchimie de la distribution et les trois paires de personnages : les hilarants Jane et Brad; les attachants Dave et Alex; et les drôlissimes BFF Penny & Max. Ce qui en a fait un digne héritier de Friends, toutes proportions gardées bien entendu.

   Là où Happy Endings commençait par un classique plantage à l'autel suffisamment bien amené pour ne pas sentir totalement le réchauffé, Marry Me fait quelques pas en arrière et débute par l’habituelle demande en mariage. Sauf qu’elle est totalement inhabituelle dans le sens où elle est complètement ratée, catastrophique même ! Pourquoi ? Parce que l’héroïne, Annie, est une hystérique. Vous voyez Penny ? En comparaison, elle passerait presque pour une fille pas très bavarde et plutôt saine d’esprit ! Je suis désolé de le dire mais Annie m’a gonflé. Dès le pilote. C’est un exploit. Et il se trouve qu’elle va être interprétée par… Casey Wilson ! Celle qui incarnait Penny donc. Et il n’y a pas de hasard là-dedans : Casey Wilson est la femme de David Caspe, le créateur. Bref, je ne sais pas s’il y a une part autobiographique dans Marry Me, mais j’espère vraiment pour eux que non. Ce serait très effrayant. J’adore Casey Wilson, mais elle est toujours à deux doigts d’en faire trop. Et ici, je ne vois pas comment elle pourrait ne pas dépasser les limites. On peut éventuellement miser sur sa douceur pour arrondir les angles. Ce qui est également très embêtant, c’est que Jake, le numéro 2 du couple, n’est pas un partenaire à sa hauteur (et soit dit en passant, je suis tout sauf fan de Ken Marino). Il est un peu mou, super victime, il évoluera peut-être dans le bon sens mais en l’état le personnage ne tient pas totalement la route. Tout le pilote consiste à refaire la demande en mariage, histoire de la réussir et n’en garder qu’un merveilleux souvenir, mais à chaque fois l’entreprise échoue car Annie fait n’importe quoi. C’est amusant la première fois, un peu la deuxième, moins la troisième. Je me suis senti plus embarrassé pour eux qu’autre chose au bout du compte. Et ce n’est pas un sentiment que j’apprécie devant une comédie. L’embarras, on ne sait jamais quoi en faire.

   On ne peut pas vraiment dire que la série se rattrape sur les personnages secondaires. La meilleure amie d’Annie, Dennah, est le prototype de la fille « libre » qui refuse l’idée même de l’engagement ; et le meilleur ami de Jake, Gil, est un jeune divorcé qui ne veut plus entendre parler d’engagement non plus. Même si l’auteur ne souligne pas avec un gros trait que ces deux-là vont finir ensemble un jour ou l’autre, on comprend bien que c’est l’objectif. La bonne idée un peu originale c’est qu’Annie a deux papas gays, qui s’appellent tous les deux Kevin. Les petites vannes qu’ils se balancent sont piquantes. C’est peut-être finalement ce que la série a de mieux à nous offrir. Je ne peux pas dire que les répliques ne m’ont pas plu dans l’ensemble puisque c’est du Happy Endings tout craché, donc j’ai adoré 90% du temps. Mais il est certain que sur le papier, sans les mimiques, la complicité et les mots prononcés n’importe comment, on rit moins.

   Marry Me me donne vraiment l’impression d’un copier-coller de Happy Endings recentré sur seulement deux personnages. Un peu comme si Penny sortait avec Dave. Si la série peut nous consoler de l’absence de la petite bande de Chicago alors je ne dis pas non, encore faut-il que la magie soit de nouveau au rendez-vous. A première vue, ce n’est pas gagné. Et sur le longueur, je ne vois pas bien ce qu’elle pourra nous offrir de neuf, semaine après semaine…

 

NEXT : A TO Z, ELLEN MORE OR LESS, DAMAGED GOODS, FITH WHEEL, GOOD SESSIONS, FRESH OFF THE BOAT, LIFESAVER, OLD SOUL, ONE BIG HAPPY, LOVE IS RELATIVE, MISSION CONTROL, SELFIE, SOBER COMPANION, THE MASON TWINS, THE MISTAKE, THE MONEY PIT, THE PRO, TOOKEN, TWO TO GO, CABOT COLLEGE, UNTITLED BRIAN GALLIVAN PROJECT, COSMOPOLITAN, CUZ-BROS, MY THOUGHTS EXACTLY...

10 février 2014

Jane The Virgin [Pilot Script]

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JANE THE VIRGIN

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Jennie Snyder (Emily Owens, MD, 90210). Adapté de la telenovela Vénézulienne Juana la Virgen. Pour CBS Television Studios & Electus. 60 pages.

Jane, une jeune femme très pieuse, encore vierge, sur le point se fiancer, se retrouve accidentellement inséminée artificiellement après une suite d'événements improbables. Elle porte l'enfant d'un couple dont le mari, suite à un cancer des testicules, n'avait plus qu'un seul espoir d'être le père naturel de ses enfants. Jane se trouve alors face à un dilemme : devenir leur mère porteuse, garder l'enfant puis l'élever comme le sien ou avorter ? 

(casting en cours)

 

   Est-ce que Jane The Virgin est aussi ridicule que son pitch le laisse paraître ? Oui. Est-ce que CW a besoin de ça ? Non. Une saison 3 de The Carrie Diaries, oui. Une saison 4 de Hart of Dixie, pourquoi pas. Mais ça ? Non, vraiment pas. Oh c’est sûr que ça changerait un peu des teen soaps fantastiques et des superhéros. Mais les telenovelas doivent rester là où nous ne les voyons pas. Sauf si vous regardez France Ô. Et c’est votre droit. Mais là je ne peux vraiment rien pour vous, vous risqueriez d’adorer Jane The Virgin

   A la limite, faire une série qui utilise les ingrédients des telenovelas ne me choque pas. Après tout, ce sont juste des soaps super cheaps, avec de mauvais acteurs, des dialogues ridicules, des décors bas de gamme et des intrigues aussi improbables que fascinantes de bêtise. La télévision a connu pire. Non, ce qui me dérange profondément c’est que la créatrice de Jane The Virgin, comme pour se dédouaner d’écrire quelque chose de léger, facile et idiot, y ajoute une dimension méta. Enfin n’exagérons rien. Il se trouve que la mère et la grand-mère de l’héroïne, latina, se passionnent pour les telenovelas et Jane elle-même reconnaît prendre un certain plaisir à en regarder. Par-dessus cette information, une voix-off vient nous commenter toute l’histoire et ses multiples rebondissements improbables avec des phrases du style : « Et c’est ainsi que les telenovelas devinrent réalité pour Jane ». Et je trouve que c’est de la triche. Oh c’est sûr que ça donne l’impression d’un certain recul, je n’irai pas jusqu’à parler de cynisme mais il y a quand même un peu de ça, alors qu’au final, Jane The Virgin EST une telenovela. Mêmes ingrédients, même mécanique. Avec plus de moyens certes –enfin espérons-le !-, des acteurs peut-être pas aussi mauvais, mais des dialogues et des intrigues aussi peu inspirés. Je suppose que c’est une série qui se regarde au deuxième voire au troisième degré. Sauf qu'elle manque d'humour. Elle n’a pas l’intelligence d’Ugly Betty à ses débuts. Et on est un peu obligé de faire cette comparaison, faute d’autres exemples disponibles. Je pourrais éventuellement évoquer la saison 1 de Devious Maids aussi, mais la comparaison serait encore moins flatteuse ! La série de Marc Cherry a bien des défauts mais elle a parfaitement compris ce qu’elle était, ce qu’elle devait continuer à être et comment le faire de la manière la plus drôle et divertissante possible. Je n’ai pas l’impression que ce point de départ-là le permette.

   Et puis quelle(s) promess(s)e nous fait ce pilote au bout du compte ? Essentiellement beaucoup de prises de tête pour rien. L’héroïne parvient à ne pas être agaçante sur le papier, ce qui est un exploit, mais son attitude hyper prêchi-prêcha ne va pas séduire grand monde. A peu près tous les protagonistes semblent transparents, vains, presqu’interchangeables aussi. Entre le petit ami de Jane et celui qui est le père accidentel de son enfant, je ne vois rien qui les distingue à l’heure actuelle. Bref, à part la maman de Jane, pétillante, rigolote et étonnante –elle chante Whenever, Wherever de Shakira sur scène en bootyshakant, et implore que Dieu protège sa fille deux passages plus tard), il n’y a pas beaucoup de personnages auxquels accrocher derechef. La seule chose que j’ai aimé, c’est que la scénariste précise à un moment donné que l’un d’entre eux allait mourir dans le troisième épisode « mais faite comme si vous n’avez rien lu ! ». C’est amusant comme clin d’œil. Ça montre aussi qu’elle sait à peu près où vont ses personnages. Et franchement, si Jane The Virgin est commandée, je la vois mal dépasser les 13 épisodes. Les seules personnes qui ont envie de voir un truc comme ça en regarde déjà des tas sur Univision. Ils n’iront pas sur CW pour avoir la même chose en moins kitsch, sans le charme donc.

   La créatrice de Jane The Virgin tente tant bien que mal de ne pas en faire (qu') une telenovela, mais elle échoue. Elle aurait à mon avis été plus inspirée d’assumer pleinement les origines du projet. Le résultat ne m’aurait probablement pas plu non plus, mais il aurait été plus honnête, plus courageux même. J’espère que CW saura dépenser son argent plus intelligemment que dans cet échec annoncé.

 

NEXT : HIEROGLYPH, TIN MAN, BATTLE CREEK, THE MIDDLE MAN, CLEMENTINE, CONSTANTINE, HOW TO GET AWAY WITH MURDER, SENSE 8, SECRETS AND LIES, EMPIRE, AGATHA, COERCION, MADAME SECRETARY, STALKERS UNIT, AMERICAN CRIME, EXPOSED, FOREVER, RUNNER, RED BAND SOCIETY, IDENTITY, WARRIORS, THE ASTRONAUT WIVES CLUB, THE ODYSSEY, SALVATION, THE MYSTERIES OF LAURA, iZOMBIE, GALANTYNE, THE LOTTERY, THE MESSENGERS, THE VISITORS...

4 février 2014

Sea Of Fire [Pilot Script]

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SEA OF FIRE

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Jenna Bans (Desperate Housewives, Grey's Anatomy, Off The Map, Scandal). Adapté de la série danoise Vuurzee. Produit par Laurie Zaks (Castle), Todd Lieberman (La Proposition, Fighter, Clones) & Rob Golenberg (Betrayal). Pour ABC, ABC Studios, Sony Pictures Television, Mandeville Films & Television, VARA. 64 pages. 

A Serenity Falls, petite station balnéaire du Midwest, tout semble aussi paisible que le lac qui dort en son sein. Mais lorsque trois adolescentes apparemment sans histoires s'illustrent dans un film pornographique maison, le calme fait place à la tempète. Le destin de leurs familles et de leurs amis est brisé, tandis que l'une d'entre elles disparaît mystérieusement. L'agent du FBI Leah Pierce est dépêchée sur place pour la retrouver et prêter main forte au shérif local dans son enquête. Un à un, ce sont tous les secrets de la communauté qui sont révélés au grand jour... 

Avec Jennifer Carpenter (Dexter), Jack Davenport (Smash, FlashForward, Pirates des Caraïbes), Jeffrey Nordling (24, Desperate Housewives, Once & Again), Christina Chang (Nashville, 24), Michael Trucco (Battlestar Galactica), Isabelle Cornish (Puberty Blues), Keir Gilchrist (United States Of Tara), Amanda Detmer (What About Brian), Lilli Birdsell... (casting en cours)

 

   Chaque année, tel un marronnier, le retour de Twin Peaks est évoqué dans les médias, un fantasme collectif qui n’aboutira probablement jamais et c’est sans doute mieux ainsi. Pour se consoler, les créatifs américains inventent en parallèle de nouveaux concepts qui ne font que décliner à l’infini l’idée de la petite ville mystérieuse, pleine de secrets, dans laquelle survient un meurtre atroce qui va tout bouleverser. Et à chaque fois, on est tout excité mais on se retrouve avec des séries tièdes, pour ne pas dire mauvaises. Je pense instantanément à Happy Town il y a quelques années sur ABC, mais ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres. Il est toutefois particulièrement parlant ! Ce qui manque en général à ces projets pour qu’il puisse ne serait-ce que pouvoir prétendre être de la même trempe que le show culte de David Lynch, c’est des personnages fascinants, d’excellents acteurs pour leur donner vie, un humour singulier, un goût pour l’étrange et la bizarrerie, un sens aigu du glauque, une certaine liberté et puis… David Lynch tout simplement ? En 2014, c’est Sea Of Fire qui porte d’ores et déjà sur elle l’étiquette "Nouveau Twin Peaks". Est-ce au moins justifié ?

   Oui… mais non. Peut-être que pour les standards danois, Sea Of Fire est ce qui se rapproche le plus de Twin Peaks, mais les américains en ont vu d’autres. Si je devais comparer ce projet à d’autres séries, je dirais que c’est un mélange entre The Killing US –dont on disait déjà qu’elle empruntait à Twin Peaks- et Pretty Little Liars. Et pas seulement parce qu’il y a de la pluie et des jeunes filles qui se textotent des saloperies. Le premier acte du pilote est franchement accrocheur. La suite l’est presque autant, plus classique mais efficace. Le shérif, père de famille paumé, reçoit une lettre anonyme lui indiquant l’adresse d’un site internet : threelittlekittens.com (j’ai checké : le site existe, mais il y est vraiment question de chats !). Il y découvre une vidéo dévoilant sa fille et deux des amies à demi-nues dans des positions lascives, aguicheuses… elles s’embrassent, font l’amour à la caméra… bon, parce qu’on est sur ABC faut pas déconner, la scénariste Jenna Bans précise dans son script : "we go into extreme close ups both to titillate and dodge our good friends at BS&P (broadcasting standarts & practices)". Coquine ! Les plans des ados en chaleur reviennent quand même à plusieurs reprises dans ce premier épisode, notamment à la fin, comme des images subliminales cauchemardesques. Les premières scènes sont ainsi très oppressantes et plantent bien le décor, de même qu’elles présentent efficacement les personnages principaux, répartis en trois familles. On ne peut pas dire qu’ils soient dans l’ensemble très excentriques, mais ils ont pour sûr des qualités indéniables afin de nous offrir du bon soap comme on aime avec mensonges, trahisons et coups de folie.

   On a d’abord la femme du shérif, autour de laquelle le cliffhanger du pilote tourne d’ailleurs –lequel n’est pas aussi choquant que je l’aurais espéré- qui a souvent des absences, ce qui conduit à quelques situations embarrassantes et cocasses, mais qui est surtout franchement dépressive. Elle a justement déjà tenté de se suicider, les marques sur son bras pouvant en témoigner. Elle a de nouveaux coups de sang à revendre ! Et puis sa fille, Merel, est la garce typique, prom queen, qui cache bien son jeu derrière son visage d’ange. Elle a beaucoup de choses à se reprocher, et nombreuses d’entre elles nous sont pour le moment cachées. Elle assume en tout cas pleinement son film amateur et promet de recommencer dès que l’occasion s’en présentera ! La famille de la disparue est quant à elle très religieuse et pour cause : le patriarche est le Révérend du village. Un homme bon, qui croit en la sagesse de ses enfants mais qui ignore clairement tout de leurs agissements : entre sa fille Jane plus que portée sur la chose et son fils qui fricote avec… avec un autre garçon… qui se trouve être le copain… de sa sœur ! Oui, c’est super tordu et c’est ce qui est extrêmement prometteur. La  matriarche est quant à elle très Bree Van de Kampesque, toujours obsédée par les apparences. Je suis moins emballé par la troisième dynastie, dont les contours sont moins définis : la mère est la doctoresse du village, le père est quasi-absent, le fils est drogué et dealer et un peu bi sur les bords –il taille en tout cas une pipe à un garçon pour le détendre- et Sonya a visiblement eu une aventure avec son prof de littérature –ce sont toujours les profs de littérature vous avez remarqué ?- mais c’est de l’histoire ancienne. Il se trouve qu’il n’est pas que prof. Il est aussi cinéaste amateur…

   Au milieu de ce joyeux bordel débarque donc au deuxième acte l’agent Leah Pierce, interprétée par Jennifer Carpenter. Pourquoi a-t-elle accepté de rejouer Debra Morgan ? Je ne sais pas. Elle est dans sa zone de confort en tout cas. C’est une femme beaucoup moins vulgaire, elle est même un peu taiseuse, mais tout aussi directe. C’est le genre de personnage qu’on adore instantanément parce que 1/ On a forcément envie de savoir ce qui l’a rendue comme ça 2/ Elle simplifie les choses et rend l’enquête plus légère, plus fluide, étant donné que ce n’est pas forcément ce qui nous intéresse ici en premier lieu. Elle recadre aussi le shérif, qui a un gros potentiel de casse-couilles moralisateur. Bref, Leah Pierce n’est pas la digne héritière de Dale Cooper, mais on l’aime bien quand même.

   Sea Of Fire est entré immédiatement dans le top de mes plus grosses attentes de la saison des pilotes 2014. Ce premier épisode pose une véritable atmosphère, les bases d’un bon soap mystérieux et légèrement déviant, comme le Desperate Housewives des débuts, l’originalité et l’humour en moins (vu comme ça, ça fait beaucoup), et dévoile une belle galerie de personnages. Je les aurais voulus plus fous, moins stéréotypés, mais ils ont beaucoup de potentiel. Pas de révolution ici, mais du juicy.

NEXT : HIEROGLYPH, TIN MAN, THE MIDDLE MAN, CLEMENTINE, CONSTANTINE, HOW TO GET AWAY WITH MURDER, SENSE 8, SECRETS AND LIES, EMPIRE, AGATHA, COERCION, MADAME SECRETARY, STALKERS UNIT, AMERICAN CRIME, EXPOSED, FOREVER, RUNNER, RED BAND SOCIETY, IDENTITY, JANE THE VIRGIN, WARRIORS, THE ASTRONAUT WIVES CLUB, THE ODYSSEY, SALVATION, THE MYSTERIES OF LAURA, iZOMBIE...

2 février 2014

Bad Judge [Pilot Script]

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BAD JUDGE

Comédie single-camera // 22 minutes

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Ecrit par Chad Kultgen (The Incredible Burt Wonderstone). Révisé par Adam McKay (Saturday Night Live, Légendes vivantes) & Chris Henchy (Kenny Powers, Very Bad Cops). Produit par Will Ferrell (Kenny Powers, The Spoils Of Babylon) & Anne Heche (Men In Trees, 6 jours 7 nuits, Ally McBeal). Pour Universal Television & Gary Sanchez Productions. 33 pages.

Juge respectée à la Cour pénale, Rebecca Wright mène le soir et le week-end une vie de débauche, de post-adolescente pas du tout farouche, alors qu'elle a passé la quarantaine. Tous les hommes sont fous d'elle, mais sa peur panique de l'engagement l'empêche de faire autre chose que de jouer avec eux... avant de les jeter ! Elle aimerait bien se comporter enfin comme une adulte. Mais pas aujourd'hui, ni demain. En attendant, elle a un métier à exercer, malgré la gueule de bois et les coups de fil et SMS incessants de ses prétendants... 

Avec Kate Walsh (Grey's Anatomy, Private Practice)... (Casting en cours)

 

    Oui, le pitch que vous venez de lire est bien celui d'une comédie, et non d'un drama. Et je vais vous dire : c'est ce qui me retient de totalement m'emballer pour ce projet. J'aurais vraiment vraiment aimé que Bad Judge soit une dramédie judiciaire trashouille, un peu à la Ally McBeal, une espèce de The Good Wife de la drôlerie. J'aurais voulu ce pilote -et peut-être cette série- moins inconséquent. Que le tribunal ne soit pas qu'un décor, les accusés des presque-plantes vertes et l'affaire un simple prétexte pour faire deux-trois bons jeux de mots en attendant de passer à autre chose. Alors oui, le contraste entre Rebecca Wright la juge et Rebecca Wright la délurée est amusant, très amusant même, mais au bout du compte j'ai ressenti comme un goût d'inachevé, une frustration. Bad Judge aurait pu être plus ambitieuse que ça !

   Après vous avoir dit ce que la série aurait dû être à mon humble avis, voyons voir ce qu'elle est vraiment et ce qu'elle nous promet dans le futur en cas de commande. Elle est d'abord faite sur-mesure pour Kate Walsh, et ça c'est une formidable nouvelle. Si vous m'avez lu ici pendant des années, vous savez que je ressens beaucoup d'amour pour cette actrice, excellente dans Grey's Anatomy, bonne dans Private Practice, mais pas toujours utilisée au plus fort de son potentiel. Les histoires romantico-médicales dans lesquelles Addison Montgomery s'enlisait ne permettaient que rarement à Kate Walsh de véritablement se lâcher. Passé les premiers épisodes du spin-off, l'héroïne est entrée dans le rang, elle nous a amusé et ému, parfois agacé aussi (c'est inévitable sur 5 saisons), mais jamais fait rire aux éclats, d'aussi loin que je m'en souvienne. Le moment est venu ! Bad Judge est le parfait véhicule pour cela. Et je crois bien que c'est exactement pour cette raison qu'elle n'a pas hésité une seule seconde à s'engager sur le projet, au-delà du fait que c'est toujours très flatteur d'être courtisé de la sorte.

   Je ne suis pas un grand adepte de Will Ferrell, le producteur, et je ne connais pas bien son univers, mais j'ai le sentiment qu'on est ici dans un bon compromis entre ce qu'il fait pour le cinéma et pour le câble, et ce qu'il peut faire sur un network. C'est pas trash à mort, mais certainement plus qu'à peu près toutes les comédies actuelles de NBC, ABC et FOX réunies. Je mets CBS à part puisqu'on ne peut ignorer le goût de 2 Broke Girls et Two and a half-men pour les blagues de cul. C'est même leur fond de commerce. Dans Bad Judge, c'est peut-être un peu plus subtile. Ce n'est en tout cas pas une suite de blagues en dessous de la ceinture, mais plutôt une suite de situations embarrassantes et/ou grotesques qui, parfois, ont un rapport avec ce qui se passe en dessous de la ceinture. Notez bien la différence ! Mais l'héroïne n'est pas que folle -même si elle prend à part le témoin d'une affaire pour un relooking express; même si elle complimente un avocat pour son pantalon très très serré; si elle répond à ses SMS au lieu d'écouter les plaideroies; ou si elle fait de la batterie avec sa coloc' et meilleure amie Jenny, en chantant Diamonds de Rihanna;... non elle donne de bons conseils parfois aussi; et puis elle a un pote de 12 ans, dont elle a envoyé les parents en prison pour trafic de drogues et qu'elle héberge momentanément chez elle. Le lien entre les deux protagonistes est touchant, plein de tendresse. C'est une autre facette du personnage qu'il est agréable de découvrir, même si on espère qu'elle ne prendra jamais le pas sur ses excentricités. Ses rapports globaux avec le genre humain -que ce soit avec son mec, son autre mec, son assistant ou son patron- l'entraînent toujours dans des situations pas possibles pour notre plus grand plaisir !

   Bad Judge est une comédie fraîche, drôle, peut-être même un peu féministe sur les bords, qui mériterait amplement de voir le jour même si je ne vois pas bien ce que NBC pourrait en faire (mais c'est probablement l'effet que tous les projets de la chaîne me feront étant donné sa liste toujours plus longue de flops dans ce domaine, au moins c'est une tentative d'un autre genre). Et puis ce serait très triste de ne pas donner à Kate Walsh cette opportunité de briller encore, mais différemment ! Espérons donc que le jugement lui soit favorable... 

 

NEXT: A TO Z, ELLEN MORE OR LESS, DAMAGED GOODS, FITH WHEEL, GOOD SESSIONS, FRESH OFF THE BOAT, LIFESAVER, MARRY ME, OLD SOUL, ONE BIG HAPPY, LOVE IS RELATIVE, MISSION CONTROL, SELFIE, TAXI 22, SOBER COMPANION, THE MASON TWINS, THE MISTAKE, THE MONEY PIT, THE PRO, TOOKEN, TWO TO GO, CABOT COLLEGE...

25 janvier 2014

Fatrick [Pilot Script]

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FATRICK

Comédie single-camera // 22 minutes

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Ecrit par Nahnatchka Khan & Corey Nickerson (Don't Trust The Bitch in Apartment 23). Réalisé par Jim Rash & Nat Faxon (The Descendants, The Way Way Back). Pour FOX & 20th Century FOX Television. 36 pages.

Lorsqu'il réalise qu'il ne mène pas la vie dont il a toujours rêvé, Patrick, un trentenaire athlétique et tombeur de ces dames, gros quand il était enfant et copieusement moqué par ses camarades qui le surnommaient "Fatrick", décide de reprendre sa vie en main : il ne se laissera plus jamais marcher sur les pieds par qui que ce soit, et surtout pas par sa mère envahissante, et laissera une bonne fois pour toutes son passé douloureux derrière lui...

Avec Zach Cregger (Friends With Benefits, Guys With Kids), Marcia Cross (Melrose Place, Desperate Housewives), Ray Ford (Don't Trust The Bitch in Apartment 23)... (casting en cours)

 

   Qu'on se le dise, cette saison 2014/2015, les gros sont tendance ! Enfin surtout si ce sont d'anciens gros ou des gros sur le point de ne plus l'être. En clair, le message de Super Fun Night et de son héroïne en surpoids mais la plupart du temps bien dans sa peau n'est pas passé. On pourrait le regretter, ou alors voir le bon côté des choses : il était temps de leur accorder une place à la télévision, en dehors du populaire jeu de télé-réalité The Biggest Loser qui en fait plus des bêtes de foire qu'autre chose. Ils seront donc peut-être représentés par la bande de Losin' it (projet pas encore commandé en pilote chez NBC), Ellen More Or Less (pilote commandé, toujours chez NBC) et ce cher Fatrick, l'objet de cet article -et de tous les désirs- donc laissons-lui maintenant la place.

   D'abord, je crois n'avoir jamais vu un pilote dans lequel le héros passe environ 18 minutes sur 22 torse nu ! J'exagère... à peine. En fait, quand il ne l'est pas, c'est parce que c'est le Patrick jeune qui est à l'écran et non la version adulte. Mon petit doigt me dit que le craquant Zach Cregger va passer des heures et des heures à la salle de muscu avant le tournage. Et c'est vrai qu'il a quelques progrès à faire (=> Not really NSFW). Il commence, passe et termine l'épisode shirtless. Au-delà de ça, le jeune homme a un timing comique parfait et ce rôle principal, il le mérite amplement. Il n'aura aucun mal à endosser ce costume, surtout que euh... il n'en porte pas. Il est touchant P(F)atrick. On a autant envie de lui faire un câlin -ou une tape dans le dos selon votre sensibilité- en flashback qu'au présent. Mais pas tout à fait pour les mêmes raisons. Même si la charge émotionnelle du pilote est amenée sans subtilité aucune en jouant sur des ressorts bien connus (humiliations en milieu scolaire, culpabilisations et punitions domestiques...), elle arrive à bon port. Le passage constant d'une ligne temporelle à une autre, notamment dans l'introduction très énergique mais aussi très agaçante à cause de ce procédé, ne se révèle pas toujours pertinent. Il a tendance à alourdir le propos inutilement bien qu'il offre aussi parmi les meilleures répliques. Je ne sais pas si ce système sera gardé tel quel par la suite, mais il serait de bon ton de calmer le jeu. Un flashback en intro suffirait amplement à mon avis.

   Fatrick est une comédie familiale avant tout, même si ce n'est pas exactement ce que le pitch nous vend. Les séquences présentes ou passées avec la mère du héros, son père ou ses deux soeurs sont nombreuses, pour ne pas dire majoritaires. Et même si tout ce petit monde est parfaitement dysfonctionnel, il se dégage de la chaleur de ce foyer. Un regret toutefois : que l'une des soeurs -qu'ils soupçonnent tous d'être lesbienne- n'apparaissent pas au présent. Je m'attendais à ce qu'elle débarque à la fin, mais pas du tout. Peut-être dès l'épisode 2, pour muscler la galerie de personnages secondaires même si elle n'en a pas vraiment besoin. En effet, Patrick peut aussi compter sur ses collègues déménageurs, des beaufs qu'il n'apprécie guère; sa voisine, future love interest qui pour le moment le déteste parce qu'il lui vole toujours sa place de parking; sa nemesis de l'école, son autre love interest d'aujourd'hui; et son meilleur ami black ET gay, qui s'assumait déjà quand il avait 10 ans. Evidemment, LE rôle qui va être au centre de toutes les attentions, c'est celui de la maman, Arlene. Pourquoi ? Parce qu'elle est interprétée par la Housewife Marcia Cross pardi ! Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi elle a accepté de jouer dans cette comédie. Non pas qu'elle ne soit pas bonne -elle est très correcte- mais on pouvait s'attendre à ce qu'elle soit plus exigeante pour son premier rôle après celui de Bree Van de Kamp, d'autant plus que c'est peu ou prou le même personnage. C'est une nutrionniste névrosée, envahissante mais aimante, qui a passé sa vie à réprimander son fils et castrer son mari. D'un autre côté, l'actrice et la production sont sûrs de ne pas se tromper : elle sublimera ses répliques -par ailleurs plutôt bien écrites- et attirera la curiosité des téléspectateurs. Et puis elle sera plus peinarde que dans un drama où elle est l'une des héroïnes et je pense que c'est exactement ce qu'elle recherchait. Moment amusant mais gênant : quand Arlene déclare "Look at me now! Smooth as a baby seal!". Et là, on s'imagine bien la tête toute botoxée de madame (alors que le personnage vante les mérites du naturel, du bio...).

   Fatrick est une comédie amusante, positive, malheureusement pas aussi transgressive que Don't Trust The Bitch -de la même créatrice- mais certainement tout aussi attachante. Une fois qu'elle se sera modérée voire débarrassée de sa double temporalité, je ne vois pas ce qui pourrait l'empêcher de devenir un passage hebdomadaire obligatoire.

PS: Sur le même thème, Brenda Forever était évidemment mille fois plus réussie ! (Remember Brenda !)

 

A VENIR : HIEROGLYPH, TIN MAN, THE MIDDLE MAN, HERE'S MY DAMN FAMILY, CLEMENTINE, CONSTANTINE, HOW TO GET AWAY WITH MURDER, SENSE 8, SEA OF FIRE, BAD JUDGE, LIFESAVER, SECRETS AND LIES...

20 janvier 2014

The Last Ship [Pilot Script]

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THE LAST SHIP

Drama // 42 minutes

44030376-bis

Pilote "Phase Six" écrit par Hank Steinberg (The Nine, Interpol, FBI Portés Disparus)  & Steven Kane (The Closer). Produit par Michael Bay (Transformers, Pearl Harbor, Armaggedon). Réalisé par Jonathan Mostow (Clones, Terminator 3, U-571). Adapté de William Brickley. Pour TNT & Platinum Dunes. 65 pages.

Après avoir passé plusieurs mois en Arctique pour une mission top secrète, l'équipage de l'USS Nathan James, un destroyer de la NAVY, découvre avec horreur qu'une épidémie a décimé une majeure partie de la population terrestre. La Chine et l'Europe sont en guerre, tandis que le Gouvernement Américain n'est plus. Protégés par les océans, le commandant et les 200 âmes sous ses ordres font partie des derniers survivants de la planète. Une scientifique présente à bord doit absolument trouver un vaccin avant l'extinction totale de l'espèce...

Avec Eric Dane (Grey's Anatomy), Rhona Mitra (Nip/Tuck, Boston Justice, Strike Back), Adam Baldwin (Chuck, Firefly), Michaela McManus (Vampire Diaries, Les Frères Scott, New York Unité Spéciale), Charles Parnell, Travis Van Winkle, Christina Elmore...

 

   L'été prochain, la chaîne câblée TNT va lancer The Last Ship, probablement son projet le plus ambitieux depuis son lancement en 1988, à ranger du côté du Falling Skies de Spielberg et son équipe. Celle qui nous a habitués à des cop-shows de toutes sortes, plus ou moins bien fichus (The Closer, Perception, Rizzoli & Isles, SouthLAnd...) et quelques programmes plus inattendus (Dallas, Mob City, Men of a certain age...) a donc fait confiance à Michael Bay pour produire une série résolument tournée vers l'action sur fond de fin du monde. Ils se sont adressés à la bonne personne. A priori, pas de monstres ni d'extra-terrestes ici, juste un très méchant virus (mortel) qui se propage à la vitesse de la lumière et qui n'épargne personne, pas même le président des Etats-Unis et ses plus proches collaborateurs... enfin personne sauf la femme et les enfants du Commandant Tom Chandler, l'un des deux héros de The Last Ship. Ils ont survécu, reclus dans une cabane quelque part dans les bois. On touche là à l'un des principaux défauts de ce type de show (et de film) : le patriotisme américain exacerbé, quelque peu crispant -vous aurez droit en fin de pilote à une envolée lyrique remplie de prières et d'espoir- et ces bons vieux ressorts plein de bon sentiments mettant en avant les valeurs familiales et le triomphe de l'amour. Moi, ça m'ennuie et me gâche le plaisir.

   Parce que du plaisir, j'en ai quand même pris à la lecture de ce script plutôt bien agencé, qui commence doucement puis qui monte en puissance avant de s'achever sur un cliffhanger pas très original mais efficace. SPOILER ALERT : Il y a un traitre sur le bâteau. On en a pour notre argent (et le premier trailer laisse penser que les moyens ont bien été mis pour que The Last Ship ressemble à quelque chose). On nous promet de beaux plans larges du destroyer, ainsi que du paysage gelé environnant. Une scène se déroule même sur la glace, en compagnie de scientifiques. On n'échappe pas à des envois de missiles tonitruants et de belles explosions à la clé. SPOILER ALERT : Notre pauvre France est détruite sous nos yeux par ces vilains Chinois qui refusent d'admettre que le virus est né par chez eux. On s'étonnerait presque que ce ne soit pas les Russes les responsables de la fin du monde... jusqu'à ce que les Russes tirent sur le vaisseau américain. Forcément. De tous ces clichés on se passerait bien. Mais on sait tous à quoi s'attendre face à ce genre d'histoires de toute façon ! The Last Ship n'a aucunement l'intention de renouveler le genre. Elle se contente surtout de l'adapter au format télé (la première saison comptera 10 épisodes).

   Au bout d'un moment, une fois lassé des scènes d'action en tous genres, je me suis retrouvé face au gros problème de ce pilote : il ne présente pas correctement les personnages en dehors des trois héros principaux. Et encore. Si les personnalités sont rapidement affirmées, on ne peut pas dire qu'il y ait quoi que ce soit qui nous permette de nous attacher à eux. Et on peut craindre le pire sachant que les acteurs choisis pour les incarner ne sont pas de grands tragédiens, si vous voyez ce que je veux dire. Eric Dane, Rhona Mitra et Adam Baldwin, c'est pas l'Actor's Studio quoi. En même temps, ils devraient bien s'en sortir puisqu'on ne leur demande rien. J'ai un peu d'espoir au sujet du Dr Rachel Scott (Mitra), parce que c'est la chic fille qui ne se laisse pas marcher sur les pieds face à tous ces hommes décérébrés. On ne peut que l'aimer. Mais les deux alpha males qui vont très vite se taper dessus m'agacent déjà, en partie à cause de leurs répliques toutes faites, clichées à mort. Le reste des personnages se noient dans la masse pour l'instant. On ne comprend pas qui fait quoi précisément (mais mon ignorance dans le domaine de la NAVY n'aide pas). D'ailleurs, je ne me rappelle déjà plus vraiment d'eux, à part du petit jeune qui vomit en découvrant des corps en putréfaction sur un yatch abandonné. Mais c'est à peu près tout ce qu'il fait. 

   The Last Ship devrait ravir les amateurs des productions cinématographiques de Michael Bay. Les ingrédients sont les mêmes, tous les clichés sont respectés, les personnages sont aussi peu dignes d'intérêt. En cela, le pari est réussi, le divertissement est assuré ! Si vous cherchez de la subtilité, des performances d'acteurs, de l'émotion, je ne vous conseille pas d'embarquer. Vous risqueriez de très vite le regretter !

 

 

A VENIR : FATRICK, HIEROGLYPH, TIN MAN, THE MIDDLE MAN, CONSTANTINE, SECRETS AND LIES, SENSE 8, HERE’S YOUR DAMN FAMILY, SEA OF FIRE, HOW TO GET AWAY WITH MURDER, CLEMENTINE, BAD JUDGE, LIFESAVER...

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