Clementine [Pilot Script]
CLEMENTINE
Drama // 42 minutes
Pilote "Out of the darkness..." écrit par Dean Georgaris (Paycheck, Un crime dans la tête). Produit par Mark Gordon (Esprits Criminels, Grey's Anatomy). Réalisé par Michael Dinner (Justified, Sons Of Anarchy). Pour ABC, ABC Studios, The Mark Gordon Company. 59 pages.
20 ans après avoir assisté, impuissante, au meurtre de sa mère, Clementine Ross, qui a passé quelques mois en prison pour escroqueries, décide de reprendre sa vie en main et ne plus fuir son passé, en commençant par se rapprocher de sa fille, élevée par son ex-petit-ami et sa femme. Mais Clementine n'est pas une jeune femme comme les autres. Pour elle, rien n'est jamais simple. Elle possède un don... de voyance, héréditaire. Si le secret est bien gardé parmi ses proches, de mystérieux inconnus sont sur sa trace. Et tout se complique quand elle découvre que ses pouvoirs ne s'arrêtent peut-être pas là...
Avec Sarah Snook (Sleeping Beauty, Redfern Now), Kevin Alenjandro (True Blood, Arrow, SouthLAnd), Edwin Hodge (Cougar Town, Jack & Bobby), David Strathairn (Alphas, LA Confidential, Lincoln)...
Un show sur une voyante, potentiellement procédural. Je pense qu’on est tous d’accord pour dire que cette description est tout sauf bandante. Pourtant, Clementine l’est, bandante… en quelque sorte. La jeune actrice choisie pour l’interpréter, Sarah Snook, semble belle comme jour, fraîche comme le printemps. Ni trop sophistiquée, ni pas assez. Suffisamment en tout cas pour plaire aux hommes et ne pas faire fuir les femmes, qui peuvent s'identifier à elle. C’est important tout ça parce que, comme son nom l’indique, cette série repose entièrement sur les épaules de son héroïne et si quelques personnages qui gravitent autour d’elle ont leur importance, c’est elle qui mène la danse. Je n’ai pas eu un coup de cœur pour ce script, ni pour la série qu’il laisse entrevoir qu’elle va devenir, mais pour Clementine, le personnage. Et parfois, c’est suffisant pour rester et être un peu patient.
Après tout, quand on analyse le succès de séries policières comme Castle, Mentalist, Bones ou… Medium ( !), à la différence de la génération précédente remplie d’Experts, on ne peut que se rendre à l’évidence : les cas du jour sont simplement là pour faire passer le temps entre deux scènes mettant en avant les héros, leurs relations ambigües et/ou complexes, ou l’exploration de leur passé, leurs blessures, leur intimité en somme. Et souvent, cela s’accompagne d’une bonne dose d’humour qui rend le visionnage encore plus divertissant. La recette est immuable. Clementine entre en partie dans cette catégorie, même si la partie procédurale n’existe pas dans le pilote. D’ailleurs, rien n’indique que la suite ne sera pas entièrement feuilletonnante, mais mon intuition me fait dire que l’objectif est d’amener l’héroïne à travailler en tant que consultante pour la police de Philadelphie. Elle se servirait ainsi de son don de voyance pour attraper les méchants. Il ne faut pas un diplôme en écriture de scénario pour le deviner, d'autant qu'on sait comment les chaînes fonctionnent. Et comme Clementine plait au chef de la police, Ray, ça tombe rudement bien, n’est-ce pas ? Cela dit, je ne demande qu’à être surpris !
Elle est bad-ass Clementine : elle a passé quelques mois en prison, elle triche au poker comme personne, elle tue de sang-froid son pire ennemi à la fin. Elle est fun aussi, notamment aux côtés de son meilleur ami gay, pas assez présent dans ce pilote mais qui devrait délivrer son lot de scènes amusantes parce qu’ils forment un chouette duo, soudé. Et puis elle est vulnérable donc attachante : dans les flashbacks la montrant petite fille assister impuissante à l’exécution de sa mère; auprès de sa propre fille, Lucy, qui pense qu’elle est juste sa tante; face à son père, un homme mystérieux qui en sait plus qu’il ne veut bien en dire. Le scénariste aime son héroïne et ça se sent. J'espère juste que Clementine Ross ne se transformera pas en Melinda Gordon, façon Ghost Whisperer.
Avec Clementine, on est en terrain connu : tout est assez conventionnel, de l’introduction jusqu’au twist final. Les amateurs du genre devraient facilement y trouver leur compte, et les téléspectateurs curieux et patients pourraient être récompensés sur le long cours, si toutefois les auteurs prennent soin de s’attacher davantage à développer et explorer l’univers familial de l’héroïne plutôt que ses éventuelles collaborations avec la police. Je ne me vois pas forcément suivre la série pour être tout à fait honnête, mais j’ai d’ores et déjà une certaine sympathie pour elle. Elle est assez réussie dans son genre, mais pas unique en son genre.