Grey's Anatomy [9x 21]
Sleeping Monster // 8 240 000 tlsp.
Le concept du Sleeping Monster, très bien expliqué par Bailey en voix-off, est probablement ce que je retiendrais de cet épisode moyen, pas à la hauteur des enjeux exposés à l'épisode précédent. Ils trouvent une résolution bien trop rapide à mon goût, qui entraîne certes des répercussions psychologiques sur quelques personnages, mais qui oublie de donner de l'envergure à cette fin de saison. Comme un virus qui s'insinue lentement sous votre peau jusqu'au au plus profond de votre chair, certains sentiments vous envahissent et finissent par vous paralyser. C'est ce qu'expérimente Miranda Bailey tout au long de ces 42 minutes et certainement au-delà. Au fur et à mesure qu'elle doit revenir avec précision sur les opérations qui ont coûté la vie à deux de ses patients, qu'elle doit justifier le moindre de ses gestes, le doute s'installe dans son esprit alors qu'elle est pourtant une chirurgienne irréprochable et que c'est probablement la seule chose dont elle est consciente et fière. Quand il s'agit de son physique, de ses amours et de son rôle de mère, elle est bien moins sûre d'elle et ça on le sait depuis longtemps. Comme d'habitude, la composition de Chandra Wilson est impeccable. Les prix qu'elle a remportés pour ce rôle sont loin maintenant, mais il est toujours bon de lui offrir régulièrement le matériel dramatique qu'elle mérite. Elle a tenu l'épisode à bout de bras et je me demande, maintenant, ce que l'avenir lui réserve. N'y aurait-il pas de la démission dans l'air ? Ce que je regrette, c'est que l'affaire n'ait pas pris d'ampleur. Tout portait à le croire, du père de famille -marié à une Katherine Heigl de 60 ans- qui s'était rendu compte du petit manége de la "CDC" à la jeune patiente future journaliste -sosie de Jennie Garth pré-Beverly Hills- qui a passé Callie et Arizona sur le grill. On ne peut pas vraiment parler de montée en pression à ce niveau-là, mais je m'attendais quand même à ce que ça débouche sur quelque chose de grave. Et je suppose que le communiqué de presse censé être envoyé à la fin n'y changera rien. Les faits seront oublié au prochain épisode. Il n'en restera plus que les conséquences. Et encore. Sur Bailey uniquement...
Chez Alex Karev, c'est le sentiment amoureux qui l'envahit et c'est quelque chose auquel il n'est toujours pas habitué car il a tout simplement rarement aimé. Et quand il a osé, il a toujours été déçu. J'appelle ça le karma, mais c'est un autre débat... Cette histoire n'avance pas assez rapidement. On l'étire trop en longueur. On sait bien que son rival va vite disparaître de toute manière. D'abord parce que son interprète Charles Michael Davis sera l'un des Originals de la CW, ensuite parce que c'est typiquement le genre de personnage qui ne reste pas longtemps, comme la dernière petite amie d'Alex, les prétendants de Bailey et tous ces autres que l'on a oublié. Il n'y aura peut-être pas beaucoup de happy end quand la saison s'achèvera, mais j'en prédis un pour le couple Alex/Jo. Par ailleurs, je constate que la jeune femme ne tient pas du tout ses promesses. Depuis qu'elle en est réduite à être un intérêt amoureux, il ne lui arrive plus rien d'autre. Pendant ce temps-là, Leah fait son trou et elle ressemble de plus en plus à Meredith. Je ne vois qu'une solution pour la rendre intéressante : qu'elle se révèle être une psychopathe schizophrène qui idolâtre l'héroïne au point de vouloir la tuer -et lui voler son bébé- pour prendre sa place ! Allez je déconne... Quoique ! On a bien eu un truc du genre dans Private Practice après tout...
April, c'est les remords qui la ronge et comme toujours dans ces cas-là, elle s'épanche auprès de Jackson. Qui n'en a rien à faire obviously ! Vous comprenez, depuis qu'il gère l'hôpital, il a autre chose à faire que d'écouter ses jérémiades. Ou alors il en a juste marre... un peu comme nous quoi ! Le retour et les excuses (?!) de Matthew le gentil ambulancier viennent heureusement mettre un terme à notre douleur... temporairement j'imagine. La April va se marier pour les mauvaises raisons dans peu de temps. On le sait, on le sent. Dernière "contaminée" de la semaine : Cristina. Elle a compris qu'elle était en train de perdre Owen peu à peu. Son désir d'enfant a été ravivé comme jamais par son petit patient et cette fois, même s'il n'a encore rien exprimé à ce sujet, il n'en démordra. Et elle, on lui fait confiance pour ne pas céder. Si elle imagine déjà la fin de leur histoire, c'est parce qu'elle sait pertinemment qu'elle ne changera pas d'avis. Sa décision est irrévocable. Enfin j'espère que je ne suis pas en train de m'en convaincre tout seul. Rassurez-moi ! En tout cas, ça c'est émouvant. Assister consciemment à la fin de son histoire d'amour, c'est affreux. La dernière scène partagée par Cristina et Alex était mignonne. Et ça nous changeait de celle, devenue traditionnelle, de Meredith et Derek dans le lit conjugal qui s'aiment si fort. Parce que l'amour c'est beau. Les enfants c'est le bonheur. Et les maisons en fond vert, ça coûte pas cher.
// Bilan // Grey's Anatomy se refuse encore à donner de l'ampleur à ses intrigues et préfère rester en surface. Shonda Rhimes a beau annoncer un final surprenant et explosif, il n'y a aucun signe avant-coureur de cela à ce stade.