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Des News En Séries, Le Blog
27 mars 2013

Bates Motel [Pilot]

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First You Dream, Then You Die (Pilot) // 3 040 000 tlsp.

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What About ?

Après la mort mystérieuse de son mari, Norma Bates décide de refaire sa vie loin de l'Arizona, dans la petite ville de White Pine Bay dans l'Oregon, et emmène avec elle son fils Norman, âgé de 17 ans. Elle rachète là-bas un vieux motel abandonné depuis de nombreuses années, ainsi que le manoir qui trône majestueusement quelques mètres plus loin. La mère et le fils partagent depuis toujours une relation complexe, presque incestueuse. Des événements tragiques vont les pousser à se rapprocher encore davantage. Ils partagent désormais ensemble un lourd secret... 

Who's Who ?

Drama créé et produit par Anthony Ciprinano (12 And Holding, Terre Neuve), Kerry Ehrin (Friday Night Lights) et Carlton Cuse (Lost). D'après le roman et les personnages de Robert Bloch. Avec Vera Farmiga (Les Infiltrés, In The Air, Esther), Freddie Highmore (Arthur et les Minimoys), Nestor Carbonell (Lost, Ringer, Susan!), Mike Vogel (Pan Am, Miami Medical), Max Thieriot (Jumper, Chloë), Keegan Connor Tracy (Once Upon A Time), Olivia Cooke, Nicola Peltz...

What's More ?

 Officiellement, Bates Motel est présentée comme un prequel au film Psychose de Hitchcock, bien que l'action se situe à notre époque et non dans les années 50.

La série n'est pas tournée aux Etats-Unis mais au Canada, dans la ville d'Aldergrove, à l'Est de Vancouver. 

So What ?

    Bates Motel devrait ravir les détracteurs -nombreux et vocaux- d'American Horror Story, car j'ai le sentiment qu'elle en est un peu l'antithèse. Lorsqu'on enlève toutes les boursouflures, les effets de style et les bêtes de foire de la première saison du freak show de Ryan Murphy, que reste-t-il ? Les lambeaux d'une famille déchirée, soumise à d'atroces souffrances, qui finit par se dissoudre dans l'éternité pour trouver enfin le repos. Un voyage au bout de l'enfer, terriblement humain. Bates Motel ne souffre, en tout cas dans ce pilote, d'aucunes de ces digressions "grotestico-fascinantes" qui ont tant fait parler et qui ont détourné l'attention du propos véritable de la série, avec la complicité perverse de son créateur qui aime par dessus tout déstabiliser et choquer. Les auteurs de ce qui est présenté pour des raisons marketing essentiellement comme le prequel de Psychose ont fait le choix de la sobriété. Et on les en remercie. Ainsi, l'oeuvre d'origine est dépoussiérée tout en évitant les salissements, les écorchures. Bien sûr, cette sagesse, il va falloir réussir à la garder le temps que la série durera. Et ce sera difficile. Peut-être devrait-on dès à présent se distancer de Psychose, comme les scénaristes le font brillamment, et laisser cette autre histoire vivre, grandir. 

   Comme seule une série du câble peut se le permettre -malheureusement- ce premier épisode prend le temps d'installer une ambiance particulière, à la fois inquiétante et familière, presque chaleureuse grâce à l'amour qui se dégage des deux protagonistes principaux, Norma et Norman. Le message est clair : il s'agit avant tout de raconter l'histoire forte et singulière d'une intimité quasi-incestueuse entre une mère et son fils. Il est donc inutile, dans un premier temps, de s'attacher à décrire les personnages secondaires, qui ne font que passer. Ils existent, mais ils nous importent peu pour le moment. On sait simplement qu'ils auront un rôle à jouer le moment venu et c'est là l'essentiel. Vera Fermiga incarne à la perfection cette femme énigmatique, dont on attend beaucoup des prochains coups de sang. J'ai adoré le fait qu'elle vive dans un univers rétro, comme si le monde d'aujourd'hui la dépassait complètement et qu'elle préférait se réfugier dans ses souvenirs (ses robes à fleurs d'antan, ses vieux disques, sa voiture mythique) pour oublier la cruauté du temps présent. C'est en plus une belle manière de justifier que la série évolue dans une ambiance 50s, donc comme dans le film, bien qu'elle se déroule en réalité à notre époque. Je n'ai pas pu m'empêcher de me dire qu'une Felicity Huffman ou qu'une Gillian Anderson auraient habité le personnage avant autant de force et peut-être même plus que Farmiga, mais c'est une pensée inutile, je le concède, et qui me passera sans doute très vite. Elle a cet avantage d'être moins connue, pas vraiment idenitifiable pour un rôle précis, donc à nos yeux, elle se glisse facilement dans la peau de l'héroîne. Norma Bates, maintenant, c'est elle. Freddie Highmore m'a aussi fait très bonne impression, si ce n'est qu'il fait plus jeune que son âge. Je lui donnerai plus 14 ans que 17. En même temps, l'acteur en a 20... Contrairement à sa mère, Norman ne vit pas tout à fait dans le passé, mais pas tout à fait dans le présent non plus par sa faute. Il a un iPod, par exemple. Il n'est pas un adolescent comme les autres, mais pas (encore) parce qu'il a l'air d'un psychopathe. Ce n'est pas du tout le cas. Juste parce qu'il est timide, gauche, innocent, d'un calme Olympien. C'est d'ailleurs intéressant de constater que pour une fois dans une fiction, ces traits de caractère semblent attirer certaines jeunes filles. Deux en l'occurence, très différentes l'une de l'autre en plus. Bref, ce Norman est touchant. On a envie de le cajoler, mais on sait qu'un jour ou l'autre, il risquerait de nous planter un coûteau dans le dos, littéralement.

    Si la psychologie des héros est le fil conducteur du pilote de Bates Motel, avec ce sentiment que le trouble s'insinue de plus en plus clairement dans leurs rapports, il ne se passe pas rien. Bien au contraire. Les événements s'enchaînent tranquillement mais sûrement : de la scène d'ouverture troublante, qui pose question, aux différents obstacles que les Bates trouvent sur leur chemin. Le moins subtile dans son portrait, c'est l'héritier du manoir. C'est le campagnard typique qui, en plus d'être idiot, ne trouve rien de mieux à faire que de violer Norma ! Mais si c'est too much sur le principe, c'est quand même intéressant. On aurait par exemple pu s'imaginer que Norman allait arriver à temps pour éviter l'irréparable. Eh bien non. Il débarque après pénétration ! Et ce n'est pas un détail. C'est un message fort lancé par les auteurs. Ici, on ne rigole pas. Ici, on repoussera certaines limites. L'obstacle représenté par les flics du village est un peu plus classique, surtout dans son déroulement. Ca fonctionne, mais on sait très bien qu'ils ne vont rien découvrir. Pas si tôt. Quoiqu'après tout, en étant un peu tordu, on peut se dire que le shérif a vu le corps dans la baignoire mais n'a rien dit pour mieux observer les agissements des Bates... 

   Bates Motel est un thriller intimiste prometteur, qui se démarque des shows de serial killers tant à la mode en ce moment grâce à la sobriété de son écriture, la subtilité de ses interprétes et l'héritage de son passé, lequel ne semble finalement pas si lourd à porter. 

How ?

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Commentaires
A
Je voulais juste savoir un truc : que veux tu dire lorsque tu écris "c'est un message fort" concernant l'arrivée trop tardive de Norman après l'agression de sa mère ? Pour moi, c'est justement un point pas super fin : on sent que ça va entrer en ligne de compte dans la relation destructrice entre la mère et le fils, que la première va jouer sur ce trauma avec le second, lui signaler que s'il avait obéi, ce drame ne serait pas arrivé etc etc...
A
Je n'ai pas ressenti l'épisode de la même façon que toi, même si cette mise en bouche m'a donné envie de connaître très rapidement la suite. En espérant qu'elle soit meilleure que ce pilot... Déjà, tout d'abord, je suis fan de Psychose (que mes parents avaient eu la bonne idée de me mettre devant les yeux alors que je n'avais même pas 10 ans). Quand j'ai appris l'existence de ce prequel "officiel", j'étais aux anges mais je n'avais pas cherché à en savoir plus. En regardant le début de cet épisode, je me suis donc cru en plein milieu des années 60 / 70. Tout collait : des robes aux chaussures en passant par le mobilier... Mais, patatras, une jeune fille sort un téléphone portable... Je me suis donc demandé quel était ce bordel et j'ai pas du tout analysé cet élément comme tu le fais. Ton point de vue est d'ailleurs intéressant sur ce sujet mais, bon, un prequel "officiel" qui se situe après, ça fait bizarre ... Et, finalement, je vois pas trop l’intérêt de placer le tout à notre époque car je doute que nos personnages aient besoin d'une technologie de pointe dans les épisodes prochains. Mais passons. <br /> <br /> L’actrice, perso, je l'aime beaucoup (surement grâce à son rôle dans l'excellent Esther) mais il est vrai qu'on peut imaginer de nombreuses autres femmes à sa place. L'acteur ne me fait ni chaud, ni froid (mais, pour le moment, il n'est pas malade et il est donc peut-être normal qu'il soit assez neutre). Là où ça se gâte vraiment pour moi, c'est dans le déroulement de l'histoire, dans la succession de drames qui, bizarrement, semble s'enfiler comme des perles autour d'un collier sans que l'on ressente de véritables malaises. Tout parait trop brutal, trop rapide, trop dans la démonstration du genre "regardez bien, on met déjà toutes les pièces du puzzle en place". Le père meurt de manière énigmatique. La mère est hyper possessive. Un personnage plus-caricatural-tu-meurs la viole et se fait trucider de manière un peu cradingue ("tu le sens mon gros trauma"). Les deux personnages principaux le baladent un peu puis dissimulent son corps ("tu le sens le gros secret qui va nous détruire")... Et je ne parlerai pas de cette longgggggggggue scène sur la barque aux dialogues très (trop ?) appuyés pour mettre en évidence la fusion malsaine entre mère et fils ("tu le sens mon gros inceste"). De manière globale, j'ai trouvé donc tout cela pas très subtil, là où le film Psychose jouait sur les faux-semblants, la peur psychologique et pas véritablement sur la violence comme on peut le croire (certains sont d'ailleurs toujours persuadés que la scène de la douche montre de nombreux coups de couteaux pénétrant la chair alors qu'il n'en est rien).<br /> <br /> Ensuite, un autre point m'a un peu gêné aux entournures mais il est sûrement trop tôt pour être catégorique et dire que c'est à chier : Norman Bates, on le sait, finira schizophrène. Or, pour le moment, le personnage qui semble avoir le plus gros problème est clairement sa mère. Oui, Norman vit des trucs horribles pour son âge, oui Norman a une mère possessive mais, en aucun cas, ce sont des éléments qui peuvent provoquer un syndrome schizophrène. Longtemps, il a été dit qu'une mère abusive ou des violences subies durant l'enfance pouvaient être la cause de ce trouble psychiatrique mais cette thèse est tombée aux oubliettes depuis quelques décennies. J'espère donc vivement que les scénaristes ne s'appuieront pas uniquement sur cette théorie fumeuse pour expliquer la maladie de Norman Bates. La schizophrénie ne s'explique pas et la seule chose que l'on puisse savoir, c'est que les membres de la famille très proche d’un schizophrène ont dix fois plus de risque de développer ce trouble que la population normale.<br /> <br /> Cependant, malgré tout cela, j'ai envie de connaitre la suite ! Pourquoi ? Masochistement pour voir si le tout est indigne de Psychose ! Parce que je me doute que les quelques personnages secondaires aperçus ou évoqués vont apportés du sang neuf à l'ensemble (essentiellement le frère) puisque aucun d'entre eux n'existe dans le film. Parce qu'il va bien falloir tenir sur plusieurs épisodes et qu'on peut s'attendre à des arcs narratifs très sympas. Parce que l'ambiance malsaine me plait. Parce qu'à la manière d'un twin peaks, la galerie des personnages secondaires peut s’avérer savoureuse. Seul truc que je redoute, c'est que les scénaristes partent dans l'idée d'un motel hanté, qui porte malheur (et le cahier intriguant découvert par Norman me fait craindre le pire dans ce sens).
K
Hehe j'avoue que ce serait plus logique, mais je voulais voir si ça valait le coup, et si Vera Farmiga était bonne dans son rôle !
T
Moi non plus j'ai pas vu le piot et je lis la critique! ^^<br /> <br /> Justement je lis la critique pour me faire une idée du show et voir si ça à l'air bien, mais bon c'est compréhensible qu'il y ai des spoilers aussi!
E
Je suis tout à fait d'accord avec cette analyse... le 2ème épisode confirme la tournure de la série... même si je ne comprends pas encore très bien le lien entre la ville et les personnages.. :)
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