Once Upon A Time [2x 16]
The Miller's Daughter // 7 740 000 tlsp.
Cet épisode de Once Upon A Time, c'est ce qu'on appelle dans le jargon sériephilique un "game-changer". Il avait pour mission d'emmener les personnages dans une autre direction, qui est plus ou moins un retour aux sources d'ailleurs, et il les force juste avant à se dévoiler encore plus, montrer d'autres visages, gagner en profondeur. The Miller's Daughter accomplit cela impeccablement, grâce à des acteurs talentueux qui habitent à tel point leurs personnages qu'il nous est impossible d'imaginer qui que ce soit d'autre à leur place. Peut-être à tort d'ailleurs : la preuve avec Rose McGowan, qui a endossé brillamment le rôle de Cora jeune. Physiquement, choisir une actrice qui devient un peu plus année après année la réincarnation de Michael Jackson -oui, elle a eu un accident de voiture... bla bla bla- n'est pas idiot compte tenu du fait que Barbara Hershey a elle-même un petit côté "King Of The Pop" dans le nez, les pommettes et l'expression globale. La bonne nouvelle, c'est que ça ne les a pas empêchées d'être aussi bonnes l'une que l'autre, que ce soit dans la sensualité -Cora et Rumple ont été amants bon sang !- dans la joie -lorsque le visage de Cora s'illumine au moment où elle retrouve son corps et qu'elle revoit sa fille avec les yeux d'une mère aimante- ou dans la colère -à peu près tout le reste du temps- et toute cette palette d'émotion en seulement 42 minutes, Once Upon A Time est l'une des rares séries à l'offrir. Découvrir que Cora mène sa vie sans son coeur depuis tant d'années, c'est comprendre bien des choses. C'est malin. C'est émouvant. C'est d'autant plus déchirant quand elle nous quitte définitivement. Le personne nous manquera assurément.
On a l'habitude maintenant deux saisons plus tard, mais c'est toujours un plaisir de constater qu'il y a beaucoup d'amour enfoui au fin fond du fond du corps et du coeur de Rumplestiltkin. Un instant, on a de la tristesse pour lui et on se surprend à avoir envie de verser une larme face à la déclaration qu'il délivre à sa chère et tendre Belle, sans pour autant le faire parce qu'on n'a pas le temps non plus de s'apitoyer dix minutes. La minute d'après, il nous rappelle à l'ordre en se comportant comme la dernière des ordures avec Mary Margaret, qu'il pousse à commettre l'irréparable. C'est fantastique tout ça, non ? Je ne suis pas déçu que les auteurs aient osé pousser Snow dans ses derniers retranchements, mais je regrette un peu que sa prise de conscience soit aussi rapide. J'aurais aimé qu'elle devienne vraiment mauvaise un peu plus longtemps. Mais je suppose que ça n'aurait pas été très crédible. Ou alors il aurait fallu faire monter la sauce plus longtemps et prendre le risque de nous ennuyer. Honnêtement, on a eu notre dose d'ennui au cours de quelques épisodes précédents. C'est mieux ainsi. Comment Regina peut-elle se remettre de ça ? Elle ne pourra jamais ! A moins qu'on ne lui efface la mémoire à un moment donné. Quand on y pense, ça fait peur. Au bout de 3, 4 saisons, que restera-t-il à dire et à faire sur ce personnage, et sur les autres aussi d'ailleurs ? Je suis un peu inquiet. Les héros de Once Upon A Time, de par leur statut féérique, semblent condamner à ne jamais véritablement évoluer. Et on ne peut décemment pas tout miser sur Emma ! D'ailleurs, dans cet épisode, elle m'a fait penser à Olivia Dunham de Fringe. Cette découverte progressive de ce dont elle est capable, cet émerveillement mêlé d'inquiétude... Pendant ce temps à Storybrooke, le temps s'est arrêté, rien d'autre n'existait.
// Bilan // Cet épisode de Once Upon A Time, en dehors d'une certaine prévisibilité, est une petite merveille qui relance admirablement la saison 2. Mais les nouveaux horizons ne ressembleraient-ils pas un peu trop à ceux de départ ? On verra. On est prêts à continuer le voyage.