Hostages [Pilot Script]
HOSTAGES
Drama // 42 minutes
Ecrit par Jeffrey Nachmanoff (Le jour d'après). Produit par Jerry Bruckheimer (Les Experts). Adapté de la série isaëlienne Bnei Aruba. Pour Warner Bros. Television & CBS. 58 pages.
Ellen Sanders, une chirurgienne brillante qui exerce dans un hôpital de Washington D.C., est chargée d'opérer le Président des Etats-Unis. Mais ce qui aurait dû être un honneur se transforme en un enfer : elle se retrouve au coeur d'une conspiration politique. Son mari et ses trois enfants sont pris en otage et leurs ravisseurs lui promettent de les exécuter si elle ne suit pas leurs instructions. Commence alors une course contre la montre pour les sauver...
Avec Toni Collette (Muriel, United States Of Tara), Dylan McDermott (The Practice, American Horror Story), Tate Donovan (Newport Beach, Damages), Billy Brown (Dexter, The Following), Rhys Coiro (Entourage), Quinn Shephard, James Naughton (Gossip Girl)...
Mais que se passe-t-il chez CBS ? Se seraient-ils enfin achetés des couilles ? Ont-ils compris qu'ils ne pourraient pas décliner indéfiniment leurs franchises ? Euh... Ils préparent quand même un spin-off de NCIS: Los Angeles et un reboot du Flic de Beverly Hills, ne l'oublions pas. Mais à côté de ça, ils ont Hostages. Un projet qui aurait pu être développé pour NBC ou ABC, mais qui aurait certainement eu sa place sur la FOX plus que sur n'importe quelle autre chaîne. Je ne voudrais pas me lancer dans des comparaisons qui n'auraient pas grand sens, mais il y a un peu de 24, de Prison Break, de The Following et de... pardon de le dire... The Mob Doctor dans cette histoire ! J'ajouterai même de Vanished, mais qui s'en souvient encore ? On est typiquement dans la série high-concept au pilote hyper rythmé et accrocheur, qui prend le risque de s'effrondrer au bout de quelques épisodes. Il est effectivement difficile d'imaginer une saison complète en partant de ce point de départ. Je ne parle même pas de plusieurs saisons. J'espère que CBS aura la bonne idée de suivre le modèle de The Following : une saison plus courte que la normale -même en cas de succès- et une diffusion en continu. D'ailleurs, je suis prêt à parier que si le show est selectionné, il faudra attendre la mi-saison pour le voir ! La seule case qui me semble convenir à l'heure actuelle, c'est celle du jeudi 22h après Person Of Interest. Mais on n'en est pas là. Ce qu'il faut retenir avant tout, c'est que c'est une série hyper feuilletonnante, sans cas du jour, très éloignée de tout ce dont la chaîne nous a habitué depuis des années.
La chose qui m'inquiète le plus, c'est d'être déçu par la prestation de Toni Collette. Je l'adore, je la placerai même volontiers dans le Top 10 de mes actrices préférées. Mais la voir jouer une mère de famille moderne et surtout classique après avoir incarné la troublante Tara aux milles et une personnalités, c'est presque comme un retour en arrière. Mais je comprends en même temps ce qui l'a séduite dans Hostages. Cela reste un rôle fort de femme. Ellen a toujours été accaparée par son boulot, au point de délaisser son mari et ses enfants, et la situation extrême dans laquelle elle est tout à coup plongée la force à réaliser à quel point elle s'est éloignée de sa famille, à quel point son absence a laissé des traces chez chacun de ses membres et, bien sûr, à quel point elle les aime. Jusqu'où est-elle prête à aller pour les sauver ? C'est la question que pose ce pilote et on imagine bien qu'elle ne reculera devant rien, ne serait-ce que pour réparer ses erreurs passées. Tout ça est donc très banal au fond dans la fiction, mais l'actrice a toutes les capacités requises pour élever son personnage dans des sphères émotionnelles qui ne pourront que nous toucher et apporter à ce show essentiellement tourné vers le suspense et l'action une dimension plus universelle. Le reste de la famille tombe dans un schéma relativement classique : la fille un peu paumée, qui se demande si elle ne serait pas enceinte; le fils rebelle, dealer d'herbes; le mari émasculé, qui en veut terriblement à sa femme mais qui l'aime toujours... Et puis il y a les preneurs d'otage, dont l'identité est gardée secrète un petit moment pour certains d'entre eux en tout cas. Ils ont l'air de fonctionner un peu de la même manière que les disciples du tueur en série de The Following. Ils exécutent les ordres, convaincus du bien-fondé de l'entreprise. C'est assez fascinant. On sent qu'il y a des choses à dire sur chacun d'entre eux. Qu'est-ce qui les a amenés là ? Beaucoup de mystère donc, d'autant qu'une fois le pilote fini, on ne sait toujours pas dans quel but ils font tout ça et pour qui. Les opposants politiques du Président ? Cela paraîtrait presque trop évident et trop simple... Les caméras de surveillance partout -à la maison, à l'hôpital, à l'école, dans les rues du quartier- m'ont fait penser à Homeland. Il y a là aussi un sens aïgu de la paranoïa, mais les ressemblances avec la série de Showtime s'arrêtent là. On sent quand même une appétence de plus en plus flagrante des chaînes pour ce type de projets et c'est tant mieux ! Un peu d'ambition ne fait vraiment pas de mal.
Hostages possède un script solide et efficace et une distribution alléchante. En gros, il ne lui manque plus qu'un feu vert de la part de CBS pour atterrir sur nos écrans, comme elle le mérite.