Devious Maids [Pilot Script]
Ecrit par Marc Cherry (Desperate Housewives) pour ABC et ABC Studios. 58 pages.
Quatre femmes de ménage d'origine latine travaillent pour de riches familles au coeur de luxueuses villas de Beverly Hills. Lorsque l'une de leurs amies est tuée dans des circonstances mystérieuses, elles s'interrogent sur leurs rêves et leurs espoirs déçus, sur leurs patrons, tous plus névrosés les uns que les autres, et sur leur avenir...
Avec Ana Ortiz (Ugly Betty), Judy Reyes (Scrubs), Roselyn Sanchez (FBI : portés disparus), Dania Ramirez (Heroes), Susan Lucci (La Force du destin), Grant Show(Melrose Place), Rebecca Wisocky, Drew Van Acker (Pretty Little Liars), Mariana Klaveno (True Blood), Brett Cullen, Tom Irwin (Angela 15 ans)...
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Selon UglyFrenchBoy
Nul doute, le triomphe au box-office de The Help a eu son incidence sur le projet Devious Maids. La nouvelle fiction de Marc Cherry peut ainsi être réduite, du moins par son pilote, à un mélange entre le film de Tate Taylor et Desperate Housewives, le tout teinté d’un aspect telenovela à peine dissimulé. Il faut dire, la série est une adaptation de « Ellas son la Alegría del Hogar », une production mexicaine. Et cela se ressent énormément, dans ses défauts notamment...
Quand Marc Cherry assure que ce projet est « sur le point d’être » ce qu’il a pu faire de mieux dans sa carrière, on ne peut que louer les qualités de commercial de l’individu, ou s’interroger sur sa santé mentale. Mentir honteusement à ce point pour vendre un projet, cela va au-delà même de la bêtise. Dans le long-métrage avec Viola Davis et Emma Stone, il était question d’un rapport maître/serviteur où les archétypes permettaient de trouver un parfait équilibre entre mélodrame et comédie, tout en abordant le combat pour les droits civiques. Devious Maids est très loin de ce résultat. Il place son récit dans l’époque actuelle et les enjeux sont forcément différents. Mais le pilote n’est ni franchement drôle, ni émouvant sur le papier. Et la future série de Lifetime ne lance aucun débat, même si la question de l’immigration est évoquée, forcément de manière superficielle et peu subtile. Jugez plutôt : une des bonniches tente de faire amener son jeune fils, resté dans son pays d’origine, sur le sol Américain coûte que coûte, tandis qu’une autre des héroïnes a échappé, dans son passé, à la patrouille des frontières... à la nage !
Sous le soleil de la Californie, les domestiques essuient donc des humiliations avec des personnages peu enclins à sympathiser avec le personnel, souvent féminins, façon Gabrielle Solis. Forcément, les riches sont des assistés ou des parents indignes, voire les deux. Quant aux servantes, elles ont elles-mêmes un regard condescendant sur leurs employeurs : « I just feel sorry for these folks. Most of them are really unhappy. But they got so much money, they can’t see how miserable they are. » Au milieu de tout ça, le pilote pose une base avec un meurtre présenté dès la scène d’ouverture et un cliffhangher déjà vu dans Desperate Housewives. L’intérêt est assez faible pour ce qui semble être le fil rouge de la première saison. Dans l’importante collection de clichés, on n’échappe bien évidemment pas au fantasme de la soubrette. Le personnage de Valentina, sans doute destiné à toucher un public jeune, s’annonce particulièrement agaçant et sans intérêt. Reste celui de Marisol, interprété par Ana Ortiz, qui est, sans conteste, l’un des rares points positifs de ce pilote...
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Selon moi
J'ai de la peine pour Marc Cherry. Honnêtement, je ne tiens pas à m'acharner sur lui -je l'ai assez fait ces dernières années- mais je suis persuadé que créé par quelqu'un d'autre, ce même script n'aurait pas trouvé preneur, ni chez ABC ni ailleurs. Le précédent projet de Mr Desperate Housewives, bien qu'il n'ait pas abouti, donnait l'impression du peu que l'on en savait qu'il s'agissait de quelque chose d'original, de différent. Et c'est peut-être d'ailleurs ce qui lui a coûté la vie au final. Dans le cas de Devious Maids, non seulement l'idée est creuse et déjà vue mais, en plus, la mise en place n'est même pas efficace !
Je ne m'attendais pas à une grande subtilité, et il n'y en a effectivement pas une once, mais je pensais en revanche que les répliques seraient amusantes et mordantes, comme c'était le cas dans le pilote de Desperate Housewives et globalement tout au long de son existence. Mais non : Cherry ne s'est vraiment pas foulé et refourgue des kilomètres de phrases toute faites, sans âme, sans énergie, sans rien du tout. Si les femmes au foyer pouvaient par moment paraitre effectivement désespérées au début de la série culte, à aucun moment je n'ai eu l'impression que ces femmes de ménage étaient déviantes. La plus jeune d'entre elles, peut-être, parce qu'elle tente de provoquer le jeune homme plein aux as pour qui elle travaille, mais on sent bien que c'est plus de la maladresse qu'autre chose; et très éventuellement la nouvelle venue dans la bande, Marisol, parce qu'elle cache un "terrible" secret, mais c'est tout. On n'a vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent franchement. Je crois que même les meilleures actrices du monde ne parviendraient pas à rendre ce script plus vivant. J'ai donc hâte de voir ce que les heureuses élues ont réussi à produire avec un tel matériau de base... Cela dit, est-ce que ça peut-être pire que Jennifer Love Hewitt et sa Client List ? Pas sûr.