Private Practice [5x 18 > 5x 22]
6 880 000 tlsp. en moyenne
On ne regarde jamais une série à laquelle on tient de la même façon quand on la sait condamnée. J'ai suivi cette 5ème saison de Private Practice avec beaucoup d'intérêt, car elle était vraiment bonne, mais avec aussi un peu de distance, en me persuadant qu'il s'agissait probablement des derniers épisodes. Il vaut mieux prévoir le coup quand on sent la tempête arriver. Cela évite les déceptions au final, puis on la laisse partir avec plus de sérénité. Shonda a eu foi en ABC et a choisi de ne pas terminer la saison sur une "vraie" fin mais sur un cliffhanger, relativement léger, certes, mais un cliffhanger quand même. Et elle a eu raison : les négociations ont abouti et Private Practice reviendra cet automne pour une 6ème et ultime saison de 13 épisodes. Un luxe que l'on aurait aimé que Brothers & Sisters obtienne l'année dernière... Je ne suis pas certain que la série médicale en avait véritablement besoin, dans le sens où tous les personnages semblent être arrivés là où ils devaient arriver. Mais je fais confiance aux scénaristes pour nous dénicher deux-trois rebondissements de dernière minute qui retarderont le happy end. Evitez juste de rendre un des héros malade, ou d'en tuer un dans un quelconque accident. Il leur ait déjà arrivé bien assez de tragédies ! En fait, j'ai beaucoup de mal à imaginer à quoi ces derniers épisodes vont ressembler car Private sans grands drames, ce n'est pas vraiment Private...
Un des axes inévitables de la saison sera le choix d'Addison, encore un : Jake ou Sam ? Sam ou Jake ? Qui regarde la série depuis ses débuts aura forcément plus tendance à pencher pour Sam. Les auteurs ont su on ne sait comment, à mi-parcours, nous faire croire en son histoire avec Addison, alors que celle avec Naomi -qui ne sera pas apparu de toute la saison- se détériorait affreusement au point de nous indifférer complètement. Aujourd'hui, Addison et Sam, c'est comme une évidence, malgré les récentes complications. Et Jake ? Impossible de le détester, impossible de lui souhaiter de finir seul et malheureux, mais impossible -à mon sens- d'espérer qu'il "obtienne" notre héroïne. C'est un peu moche de la transformer en trophée d'ailleurs, d'autant que la rivalité entre les deux hommes -pour le moment en tout cas- n'est ni amusante ni prenante. C'est un peu maigre, comme cliffhanger de fin de saison. La demande en mariage vient faire monter un peu plus la pression. Mais pour des raisons que j'ignore, je n'ai pas envie qu'Addison se (re)marie. Qu'elle ait autant de bébés qu'elle veut ! Mais un nouveau mariage, bof... J'aime bien la Addison maman. Elle a atteint son but, j'allais dire ultime. C'est aussi pour ça que la saison 6 ne me parait pas nécessaire. Mais j'ai été un peu déçu de l'épisode où elle le devient. Il manquait d'émotion, bizarrement. Peut-être parce que ce qui se passait à coté était plus fort. Peut-être parce qu'Amelia a quelque peu gâché la fête -la pauvre- ou peut-être parce que les scénaristes nous ont fait trop attendre et sont allés trop vite dans la dernière ligne droite, sans nous laisser le temps de réaliser.
Après une première année discréte au sein de la série, la saison 5 a été la saison d'Amelia. Clairement, l'intrigue sur son addiction était une très belle réussite, bouleversante. Celle de sa grossesse en fin de saison semblait too much, ce qui ne m'a pas empêché de me laisser emporter parfois. L'accouchement, très douloureux, puis la vision de ce petit être sans cerveau, trituré par tous ces médecins, éventré même, étaient choquants. L'amitié qui unit tous les personnages était extrêmement bien mise en valeur. Sheldon a pu briller un peu, après une absence mal gérée, qui débouchera peut-être sur une intrigue la saison prochaine. C'est l'impression que j'ai en tout cas. Il serait temps qu'il en ait une en tout cas. Et c'est le moment ou jamais qui plus est ! Amelia n'est quand même pas un personnage facile à aimer. Même si l'on comprend sa souffrance, il est difficile d'accepter qu'elle réagisse de la sorte face à son entourage, face à Addison notamment. C'était un challenge de ne pas la rendre détestable. Les auteurs s'en sont bien tiré, Caterina Scorsone aussi, même si sur la fin, on lui aurait de toute manière forcément pardonné. Heureusement que Jake avait un rôle actif auprès d'Amelia, sinon sa présence au sein de la série aurait été un peu difficile à justifier.
Pour Violet et Pete, même constant que lors de ma précédente review : les scénaristes prennent grand soin de rendre leur histoire crédible, et elle l'est, mais on s'ennuie quand même ferme dès qu'ils entrent en scène. Les quelques passages en thérapie de couple auraient pu être intéressantes mais elles ont tourné court à cause de Pete. Dans le genre "personnage difficile à aimer", il se pose là. Sa froideur met systématiquement une distance avec le téléspectateur qu'il est impossible d'ignorer. Je redoute un peu la saison 6 aussi pour ça : que dire de plus, bon sang ? J'ai la même inquiétude par rapport à Coop et Charlotte. Je trouve que la position dans laquelle ils se trouvent aujourd'hui, c'est-à-dire dans celle d'une famille en souffrance mais qui se construit peu à peu via l'intégration de Mason, est belle, et parfaite. Il n'y a rien de plus à dire à mon sens. Il ne faut plus y toucher. Mais il ne va pas rien leur arriver pendant 13 épisodes. Et des intrigues anecdotiques ne nous conviendraient pas non plus. Donc que vont-ils faire ? J'ai un peu peur. Une chose est sûre : Amelia a peut-être énormément participé à rendre cette saison forte et émouvante, mais c'est Mason, Erica, Cooper et Charlotte qui l'ont rendu mémorable ! La mort d'Erica est une des choses les plus tristes que j'ai pu voir à la télévision ces dernières années.
// Bilan // Ces derniers épisodes de Private Practice n'étaient pas à la hauteur des précédents, en particulier le final, un peu léger, mais ils n'entâchent pas pour autant une saison 5 qui a été extrêmement forte et éprouvante, pour les personnages comme pour les télespectateurs. La nécessité d'une dernère saison reste à prouver mais on l'aura quoiqu'il en soit donc essayons de nous en réjouir !