Once Upon A Time [1x 17]
Hat Trick // 8 820 000 tlsp.
"Isn't It About Time?" comme dirait le Chapelier Fou d'Alice Au Pays Des Merveilles à Emma. Il était effectivement temps que l'héroïne reprenne une place plus importante dans le récit et quoi de mieux pour cela qu'une prise d'otage qui aboutit, enfin, sur une prise de conscience ? On sent que la fin de saison approche même si on ignore encore ce qui se profile vraiment. L'histoire imaginée par Lewis Carroll est probablement l'une des plus riches qui soit, elle a été sujette à de multiples interprétations, elle sert de référence à énormément d'oeuvres quand elles n'en sont pas directement inspirées. Bref, Once Upon A Time n'a pas cherché à réinventer le mythe, et il valait mieux, mais s'est contentée, avec brio, d'aligner les clins d'oeils plutôt fidèles à l'original : le lapin était là, la chenille aussi, le labyrinthe, la dame de coeur... il ne manquait plus qu'Alice en fait ! Ce sera certainement pour plus tard. Voilà une carte qu'il était préférable de ne pas abattre trop tôt. Sebastian Stan, dans le rôle du Mad Hatter, était formidable et il n'y aucun parti pris là-dedans puisque je ne l'ai pas vu dans ses prestations précédentes, de Kings à Gossip Girl. Il a su jouer la folie avec finesse et les auteurs l'on bien aidé en lui écrivant une partition parfaite ! Il a été boulerversant et drôle. Voilà un personnage profondément triste et désespéré.
Cet épisode m'a d'abord surpris par sa noirceur. On pouvait s'attendre à ce que le voyage à Wonderland soit fait de mille couleurs. Il était propice à l'extravagance et à la légéreté. Pourtant, même si les décors regorgeaient de jolis effets (et on peut dire que le résultat était "moins pire" que d'autres fois), le propos, lui, était tout sauf joyeux. Pas le temps de s'émerveiller avec l'Evil Queen ! Elle est venue dans un but précis et elle ne repartira pas tant qu'elle ne l'aura pas atteint, abandonnant "pour l'éternité, ce pauvre Jefferson. La Dame de Coeur n'est pas très sympathique non plus dans son genre. Pourquoi avoir choisi de ne pas nous montrer son visage ? Toutes les explications sont possibles à ce stade : parce qu'on la connait en fait déjà ? Parce qu'elle n'a justement pas de visage ? Parce que la production n'avait pas réussi à trouver l'interpréte idéale en temps et en heure ou n'avait plus l'argent nécessaire pour payer l'actrice, qui se devait de renom ? M'est avis tout de même que cela prendra tout son sens plus tard. On en restera de toute façon pas là avec elle. Le passage de la tête coupée était hallucinant : ridicule et jouissif à la fois. Inattendu en tout cas, ça c'est certain. Le rendu était tel que le public jeune pouvait toutefois ne pas être choqué. J'ai apprécié cette petite audace. Il en faudrait plus souvent. La prise d'otage à Storybrooke, assez violente par moment, n'était pas non plus des plus attendues dans ce type de série "light". Ca laisse présager de très bonnes choses pour la suite... Un truc qui ne m'a pas du tout plu en revanche : la scène de course poursuite dans le labyrinthe à Wonderland. Elle était baclée; les acteurs riaient aux éclats alors qu'ils étaient censés être effrayés. J'imagine bien que c'était fun à tourner (et encore, devant un fond vert, je ne suis pas sûr que ce soit si amusant que ça pour eux) mais un peu de rigueur quand même !
Ce qu'on peut en retenir du point de vue de la mythologie, c'est d'abord que Wonderland semble être un monde à part, éloigné de FairyTale Land et évidemment de Storybrooke. Qu'en ce sens, les personnages qui y vivent n'ont pas été frappés par la malédiction de l'Evil Queen, ce qui explique pourquoi Jefferson se souvient de tout, de qui il est et de qui sont Regina et les autres. Ca n'explique toutefois pas comment il est arrivé là. Du coup, je me suis demandé si le monde imaginaire de Peter Pan serait lui aussi, dans le futur, un autre monde à part ? Peut-être que la réponse pour le retour à FairyTale Land se trouve dans ces "mondes parallèles" ? La perspective qu'Emma puisse avoir des pouvoirs magiques dont elle ignore encore l'existence et qu'elle n'est capable de maitriser est intéressante. Ca me fait un peu penser à Olivia Dunham de Fringe et ses capacités extraordinaires. J'ai beaucoup aimé les dialogues pour une fois, plus inspirés et plus profonds, n'ayons pas peur des mots. Notamment cette théorie de Jefferson sur nous autres, être humains, qui pensons souvent que l'on aimerait qu'une situation se régle "comme par magie" alors que l'on ne croit précisément pas en la magie. J'ai aimé aussi la scène entre Emma et Mary Margaret sur leur attachement l'une à l'autre. Quand on sait qu'elles sont mère et fille, les répliques prennent une toute autre ampleur. Je suis plus dubitafif quand à l'annonce de l'alliance -temporaire ?- Regina/Mr. Gold. C'est un rebondissement qui me fait peur, parce que je ne veux pas que Once Upon A Time tombe dans ce jeu des masques qui tombent et retombent sans cesse avec toujours des visages différents derrière. Le syndrôme Prison Break, pour être plus clair : "je suis de ton coté", "non je suis du tien", "oh et puis finalement non..." et ça n'en finit plus et c'est lourd.
// Bilan // Je veux plus d'épisodes de Once Upon A Time dans cet esprit-là ! Plus sombres, plus tristes, plus désespérés. Plus riches. Les rebondissements étaient surprenants, la grande histoire a avancé, l'émotion était constamment présente tout comme le bizarre et l'absurde.