The Walking Dead [2x 02 > 2x 07]
Bloodletting // Save The Last One // Cherokee Rose // Chupacabra // Secrets // Pretty Much Dead Already
6 320 000 tlsp. en moyenne
Après 7 épisodes et des audiences qui ne faiblissent quasiment pas, il faut se rendre à l’évidence : le phénomène The Walking Dead, qu’il soit justifié ou non, est toujours solide et apparait presque comme une anomalie dans un paysage télévisuel américain qui réserve ces derniers temps peu de surprises sur ses succès et ses échecs. La bonne nouvelle, à mes yeux, c’est que la série mérite davantage sa réussite depuis le début de cette saison 2. Les scénaristes –les nouveaux- ont jeté les vieux brouillons pour se concentrer sur une grosse intrigue, pleine de ramifications plus ou moins intéressantes, qui connait quelques longueurs, certes, mais qui tient bien plus en haleine que les précédentes, où les personnages étaient souvent séparés et n’évoluaient jamais.
Dans un contexte comme celui de The Walking Dead, les enfants sont les êtres humains les plus en danger. Problème : à la télévision, en général, les enfants sont aussi les personnages les plus rapidement agaçants et têtes à claque. Ce n’est pas le cas du fils de Rick, d’ailleurs presque plus charismatique que son père, même quand il passe trois épisodes allongé sur un lit les yeux fermés. L’avantage d’être sur AMC et dans une telle série, c’est que la possibilité que les auteurs intentent à la vie d’un enfant est possible (alors que sur les networks, c’est tout bonnement impensable). Il y avait donc une possibilité, même infime, que le petit y passe. Ce ne fut pas le cas mais l’inquiétude était là, bien présente. Donc l’émotion aussi. La saison 1 en manquait beaucoup. L’amélioration est indéniable. Le cas de Sophia est un peu plus complexe : la petite ne pouvait pas être énervante puisqu’on ne la voyait pas mais assister aux crises de larmes à répétition de sa mère, même si elles étaient tout à fait légitimes, devenait lourd de chez lourd. Pas plombant-touchant. Juste plombant-plombant. Cette storyline n’avançait pas mais permettait quelques allers-retours ragoutants dans la forêt à la rencontre de quelques zombies en décomposition bien avancée. Le « retour » de Merle m’a profondément saoulé mais, heureusement, ça n’a duré qu’un épisode. Le temps d’occuper Daryl et de combler. Toute cette attente a finalement été récompensée à la fin de l’épisode 7, qui n’était pas juste bouleversante et inattendue : elle était d’une puissance incroyable ! Je n’imaginais pas The Walking Dead capable de me mettre une telle claque ! Elle a marqué énormément de points pour moi à ce moment-là mais, effet pervers, j’attends maintenant beaucoup de la suite et des répercussions sur le groupe à grande échelle. Car il doit se passer quelque chose maintenant. Les personnages doivent sortir changés voire traumatisés de cette expérience. Et il va vite falloir régler la question de rester ou non à la ferme.
Comme le Season Premiere le laissait supposer, Shane a pris beaucoup plus d’importance dans le groupe –alors qu’à ce stade, il est mort dans la BD- et, malgré ses airs de grosse brute décérébrée, il s’est révélé à nous comme un personnage bien plus complexe que cela. Les événements l’ont poussé dans ses derniers retranchements. A plusieurs reprises, il a dévoilé une force de caractère que l’on ne pouvait pas lui soupçonner, parfois noyée dans ses impulsions idiotes. De quoi ridiculiser encore un peu plus Rick, même si celui-ci semble décidé à reprendre les choses en main. Shane n’est pas un « gentil » ni un « méchant ». Rick n’est qu’un « gentil » qui veut se donner des airs de « méchant » et qui manque grandement de crédibilité. Son geste envers Sophia pourrait faire basculer les choses, à moins que ce ne soit qu’un « éclair de génie ». A ses cotés, Lori est toujours aussi perdue et Sarah Wayne Callies fait du mieux qu’elle peut avec ce qu’on lui donne. Comme pisser la nuit tombée dans un coin de forêt abandonné en guide de cliffhanger. J’exagère un peu, mais l’idée était un poil ridicule. La voilà enceinte maintenant, avec les questions que cela implique sur le futur de cet enfant qui va naître dans un monde apocalyptique. L’avortement est évoqué aussi, mais Lori est apparemment plus arriérée qu’on l’imaginait : elle pense que la pilule du lendemain peut la « sauver ». Euh non, ma pauvre… Le problème de The Walking Dead, c’est qu’elle approfondit rarement ses thématiques. Les personnages (se) parlent peu. Il ne ressort donc pas grand-chose de leurs dilemmes. C’est frustrant et c’est ce qui empêche la série d’être plus qu’un divertissement plus ou moins efficace alors que je suis certain que la BD amène vers une réflexion plus poussée.
La majeure partie de cette première moitié de saison se déroule dans un décor unique, où tous les personnages sont réunis, accompagnés de quelques nouveaux. C’était le meilleur moyen de resserrer les liens entre eux ou, dans certains cas, de les éloigner encore un peu plus. On a constamment l’impression de faire du surplace car il ne se passe souvent pas grand-chose de majeur à part quelques attaques de zombies (une pensée pour ces scènes dégueulasses avec le bibendum du puit de la réserve d’eau…) mais la série y gagne quand même beaucoup à mon avis, et tant pis si l’on s’ennuie un peu parfois. La relation amoureuse qui naît entre Glenn et Maggie (Lauren Cohan bien meilleure que dans The Vampire Diaries) est mignonne et dénote entre deux engueulades soapesques de Lori et Shane par exemple. La gaucherie et l’honnêteté sans failles de Glenn apportent même un peu de comédie à la série alors qu’elle a toujours tendance à se prendre trop au sérieux. Les réactions du vieux Hershel sont vraiment intéressantes, ainsi que son « secret ». Il n’a pas été super bien exploité et, là encore, pas assez approfondi, mais il a su faire son effet. Dale, malgré ses prises de bec avec Shane qui auraient pu lui coûter la vie, T-Dog, Daryl et Andrea sont très en retrait à l’heure actuelle mais ce n’est probablement que partie remise…
// Bilan // Et si, finalement, The Walking Dead était en passe de devenir une bonne série, à la hauteur de sa réputation ?