Desperate Housewives [8x 07]
Always In Control // 8 690 000 tlsp.
Au fil des années, en regardant Desperate Housewives, j'ai développé un super-pouvoir : je peux dire à l'avance, rien qu'avec son titre, si l'épisode va être bon ou mauvais. Il se trouve que lorsque les scénaristes ne sont pas inspirés pour les intrigues, ils ne le sont pas non plus pour les titres. C'est finalement assez logique. Mais cette semaine, je me suis fait avoir : ce Always In Control on ne peut plus simpliste m'a induit en erreur car cet épisode, mes amis, il était vraiment bien construit et tout ce qu'il y a de plus agréable à suivre. Je n'irai pas jusqu'à dire que la saison commence enfin, puisque le soufflet peut retomber à tout moment, mais l'excitation se fait enfin ressentir en tous cas...
Pourtant, la première partie de l'épisode état extrêmement routinière et rien ne laissait présager qu'il prendrait un tournant plus sombre, plus surprenant et plus ambitieux. On a donc d'abord eu le retour en force de Juanita et de "The Other One", trop peu utilisées en ce début de saison alors que l'on peut toujours compter sur elles pour rire un bon coup. Il était question de prouver à Bob et Lee que les deux chipies avaient changé afin qu'ils acceptent de devenir leurs tuteurs s'il arrivait malheur à Carlos et Gaby. C'est dingue ce que les auteurs sont prêts à inventer pour justifier la présence du couple à Wisteria Lane (et les salaires des acteurs aussi) ! Les leçons de bonnes manières inculquées par Gaby étaient très amusantes, le dîner était pas mal aussi dans son genre mais ce que j'ai préféré, sans aucun doute, c'est les inquiètudes exprimées par Juanita à sa mère vis à vis de la santé de son père. C'était simple et touchant, comme rarement chez les Solis.
Nos ménagères adorent manipuler leurs enfants depuis le début de la série -ce qui reste politiquement incorrect quelque part, on s'y est juste habitué- et l'experte en la matière est évidemment Lynette, qui a dû en user des ruses pour arriver à ses fins ! Ici, elle cherche à anéantir sa nouvelle rivale, la nouvelle petite amie de Tom, en la dénigrant sans en avoir l'air auprès de Penny. Et ça marche tellement bien que la jeune fille finit même par refuser de voir son père ! Lynette s'est donc comportée comme une grosse bitch, comme d'hab', mais pour une fois, ce n'était pas over ze top. Je crois que pas mal de mères qui se retrouvent dans la même situation réagissent de la même façon. C'est humain, surtout quand cela touche à ses enfants. Bref, l'émotion finit par nous submerger, ce qui en fait une intrigue certes prévisible mais surtout bouleversante. La storyline de Susan n'est rien de tout ça. Elle est de plus en plus navrante au fil des semaines, sans doute parce que c'est vraiment trop facile et trop cliché de traiter l'art de la sorte. Cette fois-ci, cela ne prêtait même pas à sourire...
Mais Bree est arrivée et elle a tout sauvé ! Sans elle, l'épisode aurait été tout au plus sympathique. Grâce à elle, il a pris une toute autre dimension en faisant, enfin, avancer grandement le fil rouge. C'était presque trop d'un coup mais c'était bon ! A la base, Bree voulait simplement savoir pourquoi le chantier de Ben avait été stoppé (alors qu'elle connaissait la réponse). Puis elle s'est épanchée à la surprise générale et a révélé LE secret en lui faisant une confiance aveugle et disproportionnée. Elle le connaît depuis combien de temps au juste ? Deux mois maximum. Cela ne ressemble pas à Bree mais c'était tellement bon de se faire surprendre ! Du coup, Ben reprend contact avec Mike -lequel sert encore de larbin mais ce n'est pas maintenant que ça va changer de toute façon- et se retrouve directement impliqué dans l'affaire maintenant. Mon petit doigt me dit qu'à la fin de la série, il va prendre pour tout le monde et rejoindre son ami Paul en prison ! Peut-être que Felicia sera aussi dans les parages ? Pour en revenir à nos héroïnes, tout s'enchaîne ensuite avec brio : Mike apprend la nouvelle à Susan, laquelle se précipite pour en parler avec ses amies qui savent évidemment déjà tout. Elle se rend compte du mensonge, apprend aussi l'histoire du corbeau (ainsi que Lynette par la même occasion) et cette belle et grande amitié vole en éclats !
Il y aussi Chuck qui revient au milieu de tout ce bordel et c'est le point faible de l'épisode tant son personnage sonne faux et peine à effrayer autant que les scénaristes le souhaiteraient. Et puis je tiens à relever une incohérence sur laquelle on va devoir fermer les yeux : dans le final de la saison précédente, Alejandro porte un grand chapeau noir qui lui cache le visage, il fait nuit, tout le monde l'ignore ou presque et Chuck se souvient pourtant tout à coup de lui avec autant de précision ? Il a même réussi à recoller tous les morceaux de l'histoire tranquillement hors-caméra ? Il a été suffisamment intelligent pour ça mais pas assez pour se taire en cherchant discrétement des preuves de ce qu'il avance ? Non, lui il préfère en informer directement la principale intéressée en la menaçant ? Grrrrrrr.
// Bilan // Rien de tel qu'un épisode qui casse le schéma routinier de la série à mi-parcours pour nous entraîner sur une pente glissante bien plus excitante et risquée ! Le sursis ne durera peut-être pas mais on aura au moins eu deux épisodes (avec le Season Premiere) de qualité cette saison ! Espérons que ce soit le premier d'une longue série...
// Bonus // L'interview de Felicity Huffman accordée à AlloCiné pour la saison 7 qui s'est achevée ce soir sur M6...