Desperate Housewives [8x01]
Secrets That I Never Want To Know (Season Premiere) // 9 800 000 tlsp.
Desperate Housewives peut-elle retrouver pour sa dernière saison la qualité de ses jeunes années ? Si la saison 7 n'était pas bonne dans son ensemble, la saison 6 n'était pas meilleure et la 5ème non plus. Bref, le temps aurait dû s'arrêter à Wisteria Lane en saison 4, mais c'était impossible. 4 ans plus tard, une sage décision a été prise : la saison 8 sera la dernière et elle sera pensée comme telle. Tout portait à croire, avec le Season Finale précédent, que c'est ce qui allait arriver. Les housewives se retrouvaient dans une situation inédite et excitante : elles partagaient toutes un même secret et donc, par conséquent, la série bénéficiait d'un fil rouge commun. L'objectif de ces derniers épisodes est très simple : jouer sur la nostalgie en faisant revenir quelques personnages qui ont marqué la série, offrir à chacune des héroïnes un dernier tour de piste, de préfèrence glorieux, et boucler la boucle en renvoyant constamment au mystère Mary-Alice de la saison 1. La mission est brillamment réussie pour ce premier épisode (mais les retours, ce sera logiquement pour plus tard).
Ce dernier Season Premiere reprend exactement là où nous avions quittés les "pretty grown-up liars": chez Gaby, en pleine panique post-meurtre, avec la douce voix de Mary-Alice dont on peut deviner l'entièreté du speech, comme souvent désormais. Très vite, on se donne rendez-vous dans les bois où l'on enterre le corps du vilain beau-père et où l'on signe un pacte, non sans récalcitrance de la part de Susan. Il n'y a rien de très original là-dedans mais je n'en veux pas à Marc Cherry et son équipe -pour une fois- puisque c'était la meilleure chose à faire, la plus évidente oui mais la plus logique aussi. L'épisode reprend ensuite un schéma plus classique, mais la routine est quelque peu bousculée par les doutes et les regrets traversés par les personnages. Cela se traduit, du coté de Susan, par un comportement aussi exaspérant qu'amusant. La scène de "l'enterrement" du hamster Cupcake à l'école était tordante. Les passages avec Mike l'étaient beaucoup moins. C'est fou comme la mise à l'écart -volontaire- de Susan suite aux événements fait écho à la situation de Teri Hatcher dans ce groupe de stars féminines aux égos plus ou moins gros. Devinez qui n'était pas présente à la soirée anniversaire de la série il y a quelques jours ? Devinez qui ne s'est jamais exprimée dans les médias sur la fin de la série et n'en a pas parlé au téléphone avec ses collègues ? Ah, depuis la fameuse séance-photos pour Vanity Fair en 2005, lors de la saison 2, les faux-semblants et les marques d'hypocrisie ne se font pas qu'à l'écran... Mais Desperate Housewives, c'est ça aussi. Cela fait partie du mythe, tout comme l'épisode de "La Gifle" de Marc Cherry sur Nicollette Sheridan. Cela va nous manquer tout ça...
Mais revenons-en à nos pimbêches ! Du coté de Bree, le problème ne vient pas de sa culpabilité car elle n'en a pas. Non, elle a juste très peur que Chuck, son nouveau petit ami, ne découvre la vérité sur l'assassinat. M'est avis qu'elle ne devrait pas avoir trop de soucis à se faire. Vu sa réaction lors du vol de voiture, il n'a pas l'air du genre malin malgré sa profession. A Wisteria Lane, les flics n'ont de toute façon jamais été très efficaces. Ce qu'il faut retenir des scènes de Bree, c'est essentiellement l'énergie qui s'en dégage car elle est en grande forme, le visage de Marcia Cross, l'humour décapant... et puis bien sûr le cliffhanger qui renvoit à la lettre de menace reçue par Mary-Alice dans le pilote. Doit-on comprendre que Bree finira elle aussi avec une balle dans la tête en guise de dernière image de la série ? Ce serait quand même trop prévisible là. Les auteurs seront plus malins, à n'en pas douter. Mais j'espère quelque chose d'aussi marquant et d'aussi osé (le suicide de la mère au foyer l'était en tous cas à l'époque).
Chez les Scavo, c'est forcément la soupe à la grimace suite à la rupture de Lynette et Tom, qui reste encore gravée en moi comme un des moments les plus forts de la série. Rarement l'émotion n'avait été aussi juste et la peine aussi immense. Dans ce premier épisode, on reste dans une approche réaliste de l'intrigue. La finesse est à nouveau convoquée mais j'ai quand même un petit reproche à faire : je regrette que l'annonce de la séparation aux enfants restants encore dans la casa Scavo soit faite hors-caméra. Cette espèce de pudeur n'avait pas lieu d'être ici. Mais je crois bien que les jeunes acteurs en question jouaient vraiment trop mal pour que ce soit réussi de toute façon... Je souhaite maintenant que les scénaristes profitent du célibat de Lynette pour lui offrir des histoires qu'elle n'a jamais eu par le passé. Elle retrouvera Tom pour le dénouement et tout finira bien, au moins pour eux. Happily Ever After...
Un nouveau voisin emmènage dans le quartier, comme à chaque saison, mais il se pourrait bien que celui-ci, s'il n'est pas lié au fil-rouge, ne soit présent que pour faire tourner la tête des femmes de Wisteria Lane et en particulier celle de Renee qui a déjà jeté son dévolu sur lui et s'est pris dans le même temps un bon gros rateau. On l'a compris, cet homme-là lui donnera du fil à retordre, de quoi la rendre encore plus furieuse et surtout encore plus accro ! Les mimiques outrancières de Vanessa Williams me font toujours bien marrer. Elle est devenue indispensable à sa façon. Concernant le choix de Charles Mesure et le personnage plus précisément, je ne suis pas convaincu. Son introduction n'est pas originale pour deux sous. Toujours le même genre de blagues et de tensions... Au sujet de Gaby et de Carlos, ils m'ont beaucoup plus fait rire qu'ils ne m'ont ému -dans le confessionnal surtout- mais je ne sais plus très bien si cela vient du jeu limité d'Eva Longoria ou de l'écriture trop faible. Peu importe : ça ne fonctionne qu'à moitié.
// Bilan // Je ne sais pas si c'est de les savoir déjà avec un pied dans la tombe mais j'ai de nouveau foi en les Desperate Housewives. Je suis intimement convaincu que cette ultime saison sera bonne. J'espère sincèrement ne pas me tromper. Ce premier épisode n'a pas entamé mon enthousiasme en tous cas. C'est bon de les retrouver, comme ce sera bon de les quitter le moment venu.