Breaking Bad [4x 09 & 4x 10]
Bug // Salud
1 890 000 tlsp. // 1 800 000 tlsp.
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C'est sur une goutte de sang que s'ouvre l'épisode Bug, sous la forme d'un bref flashforward à mon sens bien inutile, comme dans 90% des cas (la bagarre n'aurait pas été moins intense si elle avait été surprenante, au contraire même). Mais cela a le mérite de rappeler les premières saisons, lorsque ce système était quasi-systématiquement utilisé par les scénaristes de Breaking Bad. On pouvait très bien imaginer qu'il s'agissait non pas de l'annonce d'un combat pour Walt mais du retour en force de son cancer. Jusqu'au bout, je m'étais fait à cette idée pour m'éviter d'être déçu. Il n'était finalement pas du tout question de sa maladie (ce que l'on pourrait d'ailleurs déploré dans d'autres circonstances mais on a trop attendu que la saison décolle pour se plaindre !). Bien qu'il soit au centre de l'attention dans les premières secondes de l'épisode, Walt se fait à nouveau voler la vedette par Hank ! Il est toujours obsédé -à juste titre- par Gus, il est même sur la piste de l'entrepôt désormais. Mais il est tout seul à y croire, et Walt tente comme il peut de lui mettre des bâtons dans les roues. Etonnamment, lorsque son beau-frère lui demande de se calmer, il ne bronche pas et s'exécute. Il semble en fait évident que les auteurs attendent d'être plus proches de la fin de la saison pour le faire entrer en scène. Une question de timing. Ils auraient pu trouver meilleure excuse, mais notre attente sera certainement récompensée. Pendant ce temps-là, Gus teste la confiance de Jesse en l'invitant chez lui, comme il l'avait fait avec Walt la saison dernière. La scène est longue et intense. De l'art... Puis de son coté, la vie de Skyler qui redevenait presque paisible est bouleversée par le retour de Ted. Il n'est jamais loin celui-là. Ce personnage n'a rien de particulièrement enthousiasmant mais les réactions qu'il provoque chez Skyler sont toujours intéressantes. Ici, elle assure surtout le quota comédie de l'épisode et cela lui va très bien. Les scénaristes devraient se servir d'elle à cet effet plus souvent...
Dans Salud, ce n'est pas que la tension est montée d'un cran : elle a carrément explosé ! Pas dans les scènes avec Skyler et Ted, prenantes, certes, mais les plus faibles de l'épisode quand même. Bonne idée toutefois de se servir de Saul. Pas non plus dans celle entre Walt et son fils, qui est magnifiquement interprétée, qui m'a fait frissonner et qui explique beaucoup, mine de rien, sur ce qui a poussé notre héros à agir comme il le fait depuis le premier épisode. Non, c'est bien entendu à Jesse, Gus et Mike qu'il faut faire confiance en la matière. Si le plan de l'empoisonnement s'avère au bout du compte assez prévisible, la mise en scène suffit à faire douter et à faire trembler en même temps que les protagonistes. On a beau savoir comment les choses risquent de tourner, rien ne dit qu'ils vont tous sortir vivants de ce stratagème ô combien risqué. J'ai bien cru que Gus allait y rester, et en même temps, j'ai beaucoup de mal maintenant à imaginer la série sans lui. Alors j'ai pensé à Mike, qui n'est pas indispensable même si je l'aime beaucoup. Mais je pense qu'il y a encore des choses à dire sur lui, peut-être moins sur Gus dont on connaît un peu le passé maintenant. A mon avis, Gus et/ou Hank mourront en fin de saison. Des fois je me dis que Marie ferait un bon dommage collatéral mais aucun élément ne semble être mis en place actuellement pour en arriver à cette conclusion. Et puis j'imagine davantage Marie veuve...
// Bilan // Que de satisfactions au cours de ces deux épisodes : un Hank brillant, un Gus impressionnant par son sang froid, sa maîtrise et son obstination, un Walt au bord de la dépression mais bavard, un Walt Jr. qui n'aura jamais eu meilleure scène (quoique la fois où son père l'a copieusement insulté...), une Skyler inventive et plus borderline que jamais, un Jesse de plus en plus charismatique et doué... et du suspense, de la tension, de l'émotion... Tout y est. Breaking Bad a son plus haut niveau retrouve ainsi toutes ses lettres de noblesse.