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Des News En Séries, Le Blog
30 avril 2011

Xanadu [Saison 1]

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Depuis 35 ans dans l’entreprise Xanadu, pornographie et famille cohabitent dans le même lieu sans jamais se téléscoper : au rez-de-chaussée du manoir, l’entreprise de production de films X, et dans les étages la famille Valadine. Mais alors qu’on célèbre la mémoire d’Elise Jess, pornostar fulgurante des années 1980 et épouse du patriarche Alex Valadine, un accident tragique change la donne. La page libertaire se tourne, Xanadu peine à prendre le virage du XXIème siècle et la famille ne dissimule plus ses fêlures. Alex laissera-t-il enfin ses enfants prendre le relais ?

Pourquoi les meilleures séries françaises à l'heure actuelle sont celles qui parlent de cul, de près ou de loin ? Hard, c'est drôle. Pigalle, c'est envoûtant. Xanadu, c'est fascinant. Maison Close, hum... c'est l'exception qui confirme la règle. Le sexe ayant toujours été le nerf de la guerre, Canal + et maintenant Arte ont bien compris qu'une paire de fesses par-ci, un bout de sein par-là, ça attirait le regard et ça assurait un minimum de presse sans faire trop d'effort. Pour le reste, il suffit de faire confiance aux bons scénaristes et aux bons réalisateurs. Là-dessus, Haut et Court, qui produit la série, a fait un pari fou : associer une scénariste de Coeur Océan (Séverine Bosschem) à un réalisateur du Loup-Garou du Campus (Podz). Et la magie a opéré ! Bon, si j'étais parfaitement honnête, je préciserai que la première a aussi travaillé sur Reporters et le second sur Minuit le soir. Là, déjà, on se sent plus en confiance. Alors oui, Xanadu ça parle de sexe et ça en montre, mais pas que(ue). 

  Petits coquins et/ou pervers bien décidés à se rincer l'oeil devant la série, soyez prévenus : vous ne ressortirez certainement pas du visionnage de cette première saison émoustillés voire excités. Déprimés ? C'est bien plus probable ! Et si vous êtes vraiment sensibles, éloignez vous des cordes, des boîtes de somnifères et des rasoirs : Xanadu, c'est un voyage au bout de l'enfer. La vision de la pornographie qui est ici présentée est tout sauf optimiste. Je crois même qu'il n'y a RIEN de positif. Dans cet univers singulièrement trash et glauque, la violence est reine et se décline sous toutes ses formes : elle est physique, sexuelle, morale et psychologique. Au détour d'un épisode, vous assisterez à un viol, ou deux, ou trois, à une fusillade (et la scène est intense et choquante), à une tentative de noyade dans un bol de céréales (et pourquoi pas ?) et à tant d'autres événements que je vous laisse le soin de découvrir et d'apprécier si vous avez le coeur bien accroché. Chaque personnage est dans une impasse où l'espoir est permis mais illusoire. Certains sont résignés, d'autres y croient encore. A la question "Sont-ils attachants au moins ?", je répondrais que oui, ils le sont. Pas tous et pas tout le temps mais nombre d'entre eux et souvent. Je crois qu'il n'y a qu'Alex Valadine le patriarche autoritaire et borné qui m'est sorti par les yeux du début à la fin. Il en fallait bien un. Le personnage de Julien Boisselier est sans doute l'un des plus intéressants car il est celui qui offre à la série une dimension onirique et une certaine folie, dans tous les sens du terme. Laurent, qui aurait pu et dû être le héros, est malheureusement rapidement étouffé par les autres. C'est d'ailleurs un des plus grands défauts de la série : ils sont trop nombreux. Cela ne les empêche pas d'être pourvus de portraits approfondis dans la plupart des cas où chacun a son heure de gloire, mais leurs apparitions/disparitions à répétition sont décourageantes et frustantes. Je pense notamment à Brandon Hard On (fallait y penser !), très présent dans les premiers épisodes avant de disparaître sans explications puis revenir de manière anecdotique. Je ne vais pas vous parler de chacun d'entre eux mais sachez qu'il existe un mini fil-rouge, pas très passionnant, autour de la disparue et très regrettée Elise Jess. Et je tenais à mentionner le personnage de Vanessa Body, incarné par Vanessa Demouy, qui apporte un peu de comédie bienvenue lors de son arrivée, avant de sombrer, lui aussi, dans les noirceurs de l'âme.

La proposition visuelle de Xanadu est unique, remplie de flous artistiques, qui perturbent au premier abord mais auxquels on s'habitue finalement, et de gros plans sur les corps et sur les visages qui étouffent, qui opressent mais qui s'accordent parfaitement au propos. Le montage, est, pour moi, la plus grande réussite de la série. Il est complexe, il est touffu mais il donne un rythme qui permet de ne jamais s'ennuyer, même quand il ne se passe pas grand chose. Les musiques sont sublimes et soulignent les émotions avec sobriété. Les dialogues manquent peut-être d'un peu de mordant, mais ils tiennent la route. Au-delà donc de son scénario parfois inégal et brouillon, Xanadu a su créer son identité propre en ne s'interdisant rien, sans jamais se censurer. Elle ne ressemble à aucune autre série, française mais même anglaise ou américaine. 

Xanadu, c'est un peu la Mylène Farmer de la télévision : elle pourrait être réduite à ses allures provocantes et sa mine et sa chair tristes, très tristes, mais ce serait nier sa sensibilité exarcerbée et sa profondeur immense. 

La chaude bande-annonce :

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Commentaires
U
Je tiens juste à préciser une chose: je n’ai pas placé l’entretien avec la créatrice pour me vanter de quoi que ce soit, il n’y a aucun prestige à cela, mais pour justifier ma réponse. Severine Bosschem, pour ne pas la nommer, n’a pas dit explicitement « Ma série n’a aucune sensibilité », mais c'est ce qui est sorti, entre autres, au cours de ses très longues phrases. Avec l’auteur, nous avons pu suivre l’intégralité de la série et nous avons, chacun de notre côté, accordé un temps important à cette fiction en vue de contenus éditoriaux. Nous avons également répertorié, pour notre support respectif, les critiques. Autant certains points de mon avis peuvent être totalement subjectif (les goûts, les couleurs), autant l’intention d’une auteure est difficilement interprétable de plusieurs façons (sauf pour une artiste comme Mylène Farmer, on y revient) vu à quel point Melle (ou Mme) Bosschem s’exprime sur son œuvre avec beaucoup d'honnêteté en réalité.<br /> <br /> Je maintiens donc ma position: je ne comprends pas la comparaison, et ce, sur aucun point possible. Mais je crois qu’il y a plus grave ;-)
F
Enchanté de savoir que tu t'es entretenu avec la créatrice : au moins, tu l'as placé. Ne pouvant pas le deviner et quant bien même Lulla se serait lui aussi entretenu avec la créatrice, il n'en reste pas moins que sa comparaison portait sur la sensibilité et la profondeur de la série. Mais si tu veux dévier vers le succès, libre à toi. <br /> J'ajouterai cependant que je me demande bien ce que peut etre une serie sans sensibilité (et "bien au contraire" comme tu le précises). La fameuse créatrice a surement voulu sortir une de ces phrases qui fait genre mais qui fait surtout toc.
U
@ Fabrice : Admettons que la comparaison ne porte que sur le contenu, je ne crois pas qu'à un seul instant Xanadu ait pu être réduite à "une série graveleuse sur le porno". Toutes les critiques ont rectifié ce point dès leurs premières lignes, non pas parce que cela était nécessaire, mais plus pour trouver une intro toute faite. On se doute que l'univers du X est ici un environnement (même si je crois qu'il y a malgré tout une forte critique du milieu mais c'est un autre débat) plus qu'autre chose. Quant à la sensibilité exacerbée, il n'y en a pas et cela est affirmé. Peut-être chez Farmer, (sans doute même à en croire ses fans), mais pour m'être entretenu avec la créatrice de Xanadu, au même titre que l'auteur de ce blog d'ailleurs, il n'a jamais été question d'une quelconque sensibilité. Bien au contraire. <br /> <br /> D'où ma comparaison en axant sur le succès car le lien avec le contenu me parait tout simplement improbable.
F
A ceci près que je ne comprends pas pourquoi tu te focalises sur une comparaison en lien avec le "succès". Je vois plutot dans le propos de Lulla une comparaison quant aux contenus : " elle pourrait être réduite à ses allures provocantes et sa mine et sa chair tristes, très tristes, mais ce serait nier sa sensibilité exarcerbée et sa profondeur immense". Et ce contenu là fait que je suis d'accord avec sa comparaison.<br /> Pour le reste, qui n'a rien à voir, désolé mais tu ne fais que paraphraser ce que j'ai écris : Mylène Farmer n'a pas eu de succès critique à partir du moment où elle est devenue la plus grosse vendeuse de disque en France (donc, dès son second album). Et si tu veux avoir plus de précision encore, on ne lui reproche pas que son marketing ou sa fausse image, mais également des musiques dignes de jingle publicitaire assez pauvres, des textes incompréhensibles (dans tous les sens du terme), des spectacles de carton-pâte sans âme etc etc. Je peux te sortir les articles de journaux quand tu le souhaites mais je crois que ce n'est pas le sujet. :D
U
@ Fabrice : Ce n'est pas tout à fait vrai et, même au contraire, les critiques ont été proportionnelles, comme de nombreux artistes, à ses ventes de disques. Donc quel lien avec Xanadu qui, pour le coup, n'est ni un succès public, ni critique ? Surtout, les principaux reproches adressés à Farmer ne sont que d'ordre marketing et une hypothétique fausse image. Nous sommes bel et bien hors propos je ne le crains...
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