Hung [1x 1o]
"A Dick And A Dream" Or "Fight The Honey" (Season Finale) //
Hung achève sa première saison comme elle l'a commencée : dans une ambiance intimiste sur fond de dépression. Je dois dire qu'avec la pluie qui frappe contre mes carreaux et l'automne qui approche, j'ai sans doute été influencé lors du visionnage de cet épisode. Je l'ai trouvé triste mais sa résonance avec l'actualité lui donne une force incroyable. Les gens se font virés de partout, certains même se suicident parce qu'on leur en demande trop, et au milieu de ce désenchantement planétaire, il y a cette petite série qui tente de donner un peu d'espoir tout en gardant un certain sens des réalités.
Ray ne sera bientôt plus professeur d'histoire et coach de l'équipe de basket de son lycée. Il va être viré, comme 70% de ses collègues parce que c'est la crise, particulièrement dans un état comme celui du Michigan, très industrialisé. Alors forcément, son nouveau business, "sa queue" comme il dit, c'est tout ce qui lui reste pour survivre et rester un bon père. Mais on le sait, Tanya a dû mal à faire décoller leur petite entreprise. Un loser ne devient pas un winner en un jour. C'est alors que Lenore fait une proposition qui pourrait tout changer : s'associer à la fine équipe ! Je ne l'avais pas vu venir et cette perspective me réjouit. C'est ce qui pourrait permettre à la série de vraiment décoller car jusqu'ici, elle a été comme le Happiness Consultant : prometteuse mais brouillonne. La scène partagée par Jane Adams et Rebecca Creskoff au parc était très réussie car vraiment drôle et bien foutue. L'opposition des deux femmes était parfaitement retranscrites via la réalisation et les petits détails anodins (un parapluie transparent pour Tanya, la sainte; et un parapluie noir pour Lenore, le démon, par exemple). Le passage de la crotte de chien, en plus d'être amusant, est très significatif. La métaphore autour du miel était également une jolie idée, très séduisante, et qui a été utilisée comme il le fallait : avec humour dans un premier temps ("Fill up my honey jar"), puis avec poésie. De la même façon, la toute fin, lorsque Tanya écrase la mouche avec son livre de coaching, est très positive et annonce un changement, une évolution.
Ce que je trouve bien dommage dans ce Season Finale, et cela vaut pour tous les épisodes précédents, c'est que pour quelques scènes très réussies, on doit se taper en contrepartie des scènes inutiles, qui semblent avoir été écrites et posées là par inadvertance. Ainsi, le passage au cinéma n'avait pas grand intérêt, à part montrer en filigrane l'amour de Ray pour ses enfants -mais on le savait déjà- et la confusion des sentiments de Damon, mais cela mérite un développement beaucoup plus poussé. Et puis je ne sais pas ce qui s'est passé mais la scène où Darby réconforte son frère était extrêmement mal jouée ! Pourtant, les deux acteurs n'avaient pas été mauvais jusqu'ici, juste transparents. De la même façon, la scène consacrée à Ronnie qui retrouve une amie du lycée n'avait strictement aucun intérêt. A la limite, elle était rigolote, mais elle n'apporte rien du tout. Mais alors par contre, la dernière scène, que l'on voyait pourtant venir depuis le début de la série, était magnifique. Jessica a accepté la proposition de Lenore qui consiste à faire appel à un gigolo, lequel n'est autre que notre Ray, son ex-mari ! Je l'avais imaginé drôle, elle était émouvante. On sentait bien le lien qui les unit, le poids du mensonge qui leur pèse comme jamais. C'était simplement dommage que Ray ne finisse pas par ouvrir la porte de la chambre d'hotel...
// Bilan // Hung est mon coup de coeur de l'été. Elle a réussi, avec un pitch improbable et un peu racolleur, à se créer son propre univers, à la fois réaliste, amusant et tendre. Elle est pleine de défauts mais c'est aussi ce qui la rend attachante. La saison 1 est trop courte, définitivement. Je la recommande chaudement à tous ceux qui ont envie d'une série simple, avec des personnages simples et des histoires (pas si) simples.