Pour écrire cet article, j'ai décidé de mettre mon égo de coté. Je ne suis pas fier de l'avouer mais je suis devenu accro à The Vampire Diaries. Ca n'était pas prévu comme ça dans ma tête et ça me perturbe. J'avais trouvé le pilote si mauvais, si peu prometteur. Les épisodes suivants avaient beau rectifier le tir, je ne pensais pas prendre autant de plaisir à suivre les aventures d'Elena et des deux frères vampires. C'est arrivé, que voulez-vous ? Je ne vais pas non plus me flageller. Il y a pire, non, que de kiffer cette série ?
The Vampire Diaries redonne toutes ses lettres de noblesse au fameux "guilty-pleasure" sériephilique. En clair : les ficelles sont grosses, l'originalité n'est pas de mise et les personnages n'ont pas beaucoup d'épaisseur MAIS ils sont attachants, très attachants même, et c'est presque suffisant pour nous faire avaler bien des couleuvres. L'univers des vampires n'a jamais été mon truc mais la série a réussi à me faire m'y intéresser. Je sais ce que certains se disent : "et pas True Blood ???". A cela je répondrais simplement : on verra, quand j'aurais repris la série. De toute façon, il est inutile de les comparer toutes les deux. Elles ne s'adressent pas vraiment au même public et elles peuvent parfaitement cohabiter. Je crois que ce qui m'a vraiment fait accrocher à la série, c'est toute la partie consacrée au tombeau et son ouverture. C'était intriguant, prenant et bien géré par les scénaristes tout du long. J'ai plus que jamais retrouvé le Kevin Williamson que j'aime. Il sait faire monter la pression comme personne. Ce qui aurait pu me déranger, c'est la résolution un peu facile à travers la sorcellerie mais pour des raisons que j'ignore (aurais-je nié une passion pour Charmed toute ma vie ?), tout ce qui touche à Bonnie et ses pouvoirs me plaît. Au fur et à mesure, le personnage est devenu moins lisse, avec en point d'orgue sa trahison, et elle a vraiment gagné en intérêt; là où une Caroline Forbes déçoit à force de n'être qu'une ravissante idiote. Ses nombreuses scènes avec Matt ne m'ont guère passionné. Elles sont là pour remplir le quota niaiserie made in CW. Il en faut pour tous les goûts !
Ce que je trouve admirable dans The Vampire Diaries, c'est cette capacité à introduire constamment de nouveaux personnages, qui restent plus ou moins longtemps, en s'offrant en plus des guest-stars que l'on prend plaisir à revoir. Je pense à Melinda Clarke (Newport Beach), parfaite en cougar mais sous-exploitée, ou encore à Bianca Lawson (que j'ai mis du temps à reconnaître) qui permet de nous replonger dans la grande période WB puisqu'elle est apparue dans Buffy et dans Dawson. C'est plutôt cool de croiser James Remar aussi, bien qu'il soit de toutes les séries (Dexter, Sex & The City, Jericho...), ou encore Jasmine Guy (Dead Like Me) partie trop tôt mais pour la bonne cause, et Mia Kirschner (The L Word), assez impressionnante en mère-vampire décadente et indigne. Par contre, David Anders (Alias, Heroes) m'a sacrément gavé ! Mais c'est son rôle qui veut ça. Il était sans profondeur. J'utilise le passé mais il n'est peut-être pas mort. Sacré cliffhanger au passage, qui ouvre des portes intéressantes pour la saison prochaine, en plus du statut probable de loup-garou de Tyler. D'ailleurs, je sentais ce coup venir depuis le début de la série. Preuve qu'elle reste quand même assez prévisible dans les grandes lignes, malgré de belles surprises dans les plus petites. Le grand grand plus de cette deuxième partie de saison a été l'évolution impressionnante de Jeremy, qui n'est plus fade du tout mais toujours aussi "fucked-up". Je préfère ses nouveaux tourments à ceux de l'alcool et de la drogue. C'est forcément moins cliché d'être fasciné par les vampires au point de vouloir en devenir un. Par contre, je suis moins fan de l'évolution capillaire de Steven R. McQueen. Jeremy peut remercier Anna en tous cas, elle lui a apporté beaucoup en peu de temps. J'aurais préféré qu'elle ne meurt pas mais j'aime l'audace des scènaristes qui n'hésitent pas à tuer des personnages (secondaires, certes) auxquels on avait fini par s'attacher.
Je n'ai quasiment pas parlé des personnages principaux, c'est le moment. Je suis toujours aussi fan de Nina Dobrev, j'aime son mélange de fraîcheur et de noirceur, qu'elle soit d'ailleurs dans la peau d'Elena ou de Katherine. Je sais que le personnage est assez différent dans les livres (que je n'ai pas lu) et je pense que les producteurs ont bien fait de le modifier. Question d'efficacité. Elle n'aurait pas été aussi attachante si elle avait eu un coté bitchy. Et puis peut-être que ça viendra avec le temps et on sera plus à même de l'accepter je pense. Damon est toujours mon Salvatore préféré et ce pour trois raisons : Ian Somerhalder est excellent, je ne me lasse pas du cynisme du personnage et j'aime sa violence. C'est assez rare de voir un personnage aussi dur dans une série pour ados, fantastique ou pas. On ne voit pas grand chose, on ne peut pas dire que ce soit gore, mais ses accès de rage font toujours leur effet. On commence à le connaître mais il arrive quand même à nous surprendre. En fin de saison, il s'adoucit. C'est presque regrettable mais je ne suis pas certain que ça durera longtemps. Et puis ce serait intéressant que les rôles s'échangent un peu. Parce que j'aime bien Stefan, disons qu'il ne m'agace pas, mais il lui manque quand même quelque chose pour qu'il me plaise totalement. Sa période noire a été assez bien traitée mais on savait parfaitement qu'elle ne durait pas. Quant à sa romance avec Elena, de la même manière, elle ne me dérange pas mais ne passionne pas non plus. Je suis peut-être trop vieux (déjà !) pour ça... En tous cas, ils ne sont pas aussi niais que prévu et c'est une réelle satisfaction.
// Bilan // Malgré son statut de série pour ados de la CW, avec toutes les contraintes que cela implique, The Vampire Diaries a su trouver sa voie et s'est peu à peu transformée en un bon divertissement pas révolutionnaire mais addictif. Kevin Williamson et son équipe maîtrisent très bien la mythologie de la série jusqu'ici et ont réussi à nous faire adhérer aux personnages, des principaux aux secondaires. Elle ne possède certainement pas la folie de True Blood, n'engendre pas le même engouement incompréhensible que Twilight, mais elle a trouvé sa place et pourrait la garder pendant encore bien des années...