Pilotes Mix [Eté 2013 - Partie 1]
MISTRESSES - ABC
Les amours d'un groupe d'amies d'une trentaine d'années, qui se sont connues à l'université mais dont les vies ont pris peu à peu des chemins différents. Impliquées dans des histoires complexes, parfois secrètes et souvent scandaleuses, elles bravent les tempêtes ensemble...
Créé par K.J. Steinberg (Gossip Girl, The Nine). Avec Alyssa Milano (Madame est servie, Melrose Place, Charmed), Yunjin Kim (Lost), Rochelle Aytes (Forgotten), Jes Macallan, Jason George (Grey's Anatomy, Sunset Beach), Shannyn Sossamon...
On le sait désormais : lorsque le nom d'Alyssa Milano apparaît au casting d'une nouvelle série, il faut fuir. Loin. Et pourtant, on a tellement de sympathie pour elle qu'on l'aime toujours, quand même, et qu'on lui laisse une chance, au cas où. Dans Mistresses, son nouveau chef d'oeuvre, elle est censée être en quelque sorte la madame tout le monde du show. Celle à laquelle la téléspectatrice "de base" d'ABC, qui vient de se coller deux heures de Bachelorette, a le plus de chance de s'identifier. Malheureusement, on découvre très vite qu'elle est avocate, que son mari est un apollon aux faux airs de Simon Baker -sans le charme- et qu'elle est irrémédiablement attirée par un collègue, qui n'est autre que Jason George, qui restera encore et toujours le Michael de Sunset Beach. On nous l'a tellement vendu comme une bête de sexe irrésistible depuis tant d'années dans tout un tas de séries qu'il ne fait plus aucun effet à personne. Pas même à Alyssa Milano pusqu'il n'y aucune alchimie entre elle et lui. La ménagère annoncée n'en est donc pas une et si la chaîne comptait sur l'effet 50 Shades Of Grey pour faire vibrer celles qui sont derrière leur écran, c'est raté ! On ne peut que noter l'effort de proposer un contenu plus osé que la moyenne sur les networks, mais les scènes de sexe n'en restent pas moins aseptisées, pas excitantes une seconde, dignes des téléfilms érotiques des dimanche soirs de M6 à la grande époque... Toujours le même constat lorsqu'une série de ce type débarque : où est passé l'héritage de Sex & The City, nom d'une pipe !? Et je ne parle pas là de la forme, mais bien du fond.
Deux des quatres héroïnes de Mistresses passent leur temps à se mordre les doigts d'avoir cédé à leurs pulsions, que ce soit avec un collègue ou un patient, ce qui entraîne diverses séances de flagellation et de pleurnicheries. Dommage pour Yunjin Kim, radieuse mais dans le même registre que dans Lost, avec Sun, le personnage qui l'a révélée aux Etats-Unis. La troisième est une femme qui a été trompée et qui porte donc sur ses amis un jugement biaisé. Elle gâche la fête. Quant à la quatrième, elle est célibataire et adepte des promotions canapé, elle est la Samantha Jones de la série, sans l'expérience et sans le pouvoir. Elle est plus agaçante qu'autre chose, peut-être parce que son interprète ne dégage pas grand chose, à part de la putasserie de bas étage. De plus, son intrigue lesbienne avance à pas d'escargots, comme si les scénaristes n'osaient pas. A moins qu'ils ne souhaitent soigner cette histoire plus que n'importe quelle autre ? Au bout de trois épisodes, dont un qui n'en parle pas du tout, on perd patience. On pourrait avoir de la sympathie pour ces quatre femmes, elles pourraient nous bouleverser si seulement elles ne nageaient pas toutes dans le luxe et la volupté, si leurs problèmes ne paraissaient finalement pas si dérisoires. Et puis Mistresses ne manque pas que de réalisme : elle manque aussi d'humour. Si bien qu'elle ne parvient pas non plus à être fun. C'est pourtant tout ce qu'on lui demandait au départ. Au bout du compte, on a envie de découvrir la version anglaise, si ce n'est pas déjà fait, mais certainement pas de continuer cette adaptation sans âme.
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DEVIOUS MAIDS - LIFETIME
Quatre femmes de ménage d'origine latine travaillent pour de riches familles au coeur de luxueuses villas de Beverly Hills. Lorsque l'une de leurs amies est tuée dans des circonstances mystérieuses, elles s'interrogent sur leurs rêves et leurs espoirs déçus, sur leurs patrons, tous plus névrosés les uns que les autres, et sur leur avenir...
Créé par Marc Cherry (Desperate Housewives). Avec Ana Ortiz (Ugly Betty), Judy Reyes (Scrubs), Roselyn Sanchez (FBI:Portés Disparus), Dania Ramirez (Heroes), Susan Lucci (All My Children), Drew Van Acker (Pretty Little Liars)...
Après avoir visionné le pilote de Devious Maids je me suis sérieusement demandé pourquoi ABC ne lui avait pas donné sa chance (rappelons que le pilote a été tourné pour elle à la base). N'était-ce pas le produit parfait pour reprendre la case sinistrée post-Ugly Betty du jeudi 20h ? Elle aurait certainement été plus à sa place que Last Resort et Zero Hour en tout état de cause ! Et elle aurait également davantage mérité d'être retenue que Mistresses ! En gros, j'aurais fait l'inverse à la place des dirigeants de la chaîne : j'aurais envoyé Mistresses chez Lifetime en duo avec l'affreuse The Client List et j'aurais gardé Devious Maids, que ce soit dans l'année ou pour l'été. Cela étant dit, le nouveau soap de Marc Cherry est loin d'être indispensable. Si Desperate Housewives n'avait jamais existé, il aurait pu paraître presque innovant. Mais Desperate Housewives a bien existé, trop existé même, et reprendre la même formule avec moins de conviction et de panache donne sans surprise quelque chose qui a un gros air de déjà vu, à peine sauvé par son très beau casting et ses quelques éclairs de génie.
Tout commence par un mystère et une piscine ensanglantée, qui ne sont pas sans rappeler Melrose Place et The L Word, entre autres. On nage dans la même ambiance friquée. Savoir qui a tué la femme de ménage et pourquoi nous désintéresse très rapidement et cela ne devrait pas s'arranger dans les épisodes suivants. Mais ce qui sauvera peut-être cette intrigue fil rouge c'est qu'elle n'aura pas à se déployer sur 24 épisodes mais sur moitié moins. Marc Cherry nous a prouvé 7 fois qu'il n'en était pas capable après tout... De manière générale, ce ne sont pas les héroïnes qui nous donnent envie de rester, car elles sont franchement transparentes. Elles n'ont pas l'humour de Gaby, ni la perversité de Bree, et encore moins l'énergie de Lynette et la... drôlerie ? folie ? de Susan. On s'attache surtout à Marisol, parce que c'est le personnage le plus développé pour le moment et qu'on a de la sympathie pour Ana Ortiz. Non, la force de Devious Maids réside plutôt du côté des employeurs ! On retrouve grâce à eux la "patte Cherry", la caricature, le cynisme, le vernis qui craque... On les connaît ses coups de griffe, ils ne nous surprennent plus, mais ils s'attaquent là directement à Hollywood, ses acteurs et ses actrices à l'égo surdimensionné (coucou Nicolette Sheridan ?) et ses millionnaires névrosés. Eux ils nous font marrer. Susan Lucci en fait des caisses, par exemple, mais elle le fait bien. Et on croise ainsi plein de têtes familières que l'on prend plaisir à retrouver (Grant Show, Brett Cullen, Tom Irwin, Mariana Klaveno, Valerie Mahaffey...). Mention spéciale à Melinda Page Hamilton, ancienne nonne cinglée, rivale de Gaby, dans la saison 2 de Desperate Housewives, qui excelle ici en maître d'hôtel autoritaire. On rit de bon coeur et on s'imagine finalement assez bien passer quelques semaines en compagnie de ces gens qui vivent dans un autre monde. Devious Maids n'a capturé qu'un tiers de la magie de son aînée à ses débuts, mais cet été, on devrait pouvoir s'en contenter au bord de la piscine, entre deux séances de bronzage.
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THE FOSTERS - ABC FAMILY
Un couple de lesbiennes -l'une est policière, l'autre enseignante dans une école privée- sont les heureuses mamans de trois enfants : un fils biologique et des jumeaux adoptés, une fille et un garçon. Leur équilibre familial est bousculé lorsqu'elles accueillent une adolescente rebelle au sein de leur foyer...
Créé par Brad Bedeweg & Peter Paige (Queer As Folk). Produit par Jennifer Lopez. Avec Teri Polo (Mon Beau-Père et Moi, A La Maison Blanche), Sherri Saum (Sunset Beach, Rescue Me), Jake T. Austin (Les Sorciers de Waverly Place), David Lambert (Aaron Stone)...
Secret Life Of The American Teenager touchant à sa fin, ABC Family avait besoin de continuer à transmettre ses valeurs positives à travers une nouvelle série et c'est The Fosters qu'elle a choisi. Cette fois, elle a pris un écrin aux allures un peu plus modernes puisqu'à la tête de cette nouvelle famille en quête de perfection on retrouve un couple de femmes. Il convient de se réjouir de cette audace, d'autant que l'une est blanche, l'autre noire et qu'elles élèvent, entre autres, des jumeaux hispaniques ! Grâce à Modern Family ou The New Normal, les téléspectateurs ont pu s'habituer à voir des couples d'hommes mais les lesbiennes n'avaient pas encore trouvé leurs équivalents. C'est chose faite. Teri Polo et Sherri Saum forment un duo convaincant au milieu de cet intéressant melting-pot qui fait plaisir à voir. Et je crois qu'une fois que l'on a dit ça, on a expliqué pourquoi on était si indulgent avec The Fosters. Car, pour être honnête, la série n'a pas grand chose à envier à 7 à la maison. Je ne parle pas des sermonts religieux, car il n'y en a pas -en tout cas dans les deux premiers épisodes- mais de cette manière si polissée de traiter de sujets aussi sérieux que la drogue ou la maltraitance. C'est bien gentil. Bien propre. Plein de bons sentiments. Mais c'est charmant aussi. On a envie de se laisser porter car on sent de la sincérité, une envie de bien faire tout en faisant passer un message de tolérance. The Fosters, c'est un refuge télévisuel où les téléspectateurs peuvent sentir un peu de chaleur humaine. Et Dieu sait qu'on en avait besoin !
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TWISTED - ABC FAMILY
Danny Ryder retourne dans sa ville natale après avoir passé 5 ans en prison pour le meurtre de sa tante lorsqu'il avait 11 ans. Reconnaissant sa culpabilité, il refuse toutefois catégoriquement d'expliquer ce qui l'a poussé à agir ainsi, déclenchant une tempête médiatique. Rejeté par ses pairs, il reprendra contact avec ses anciens meilleurs amis, Jo et Lacey, ayant encore du mal à avancer dans leurs vies après le meurtre. De plus, lorsqu'un étudiant est assassiné, tout le monde soupçonne Danny...
Créé par Adam Milch (Greek). Avec Avan Jogia (Victorious), Maddie Hasson (The Finder), Kylie Bunbury, Denise Richards (Sexcrimes, Starship Troopers), Grey Damon (The Secret Circle, Friday Night Lights)...
A côté de The Fosters, Twisted passerait presque pour Dexter ! Mais ne nous y trompons pas, sous ses allures de thriller, cette autre nouveauté d'ABC Family n'est finalement qu'une série pour ados de plus, avec ce petit twist d'originalité qui lui permet de sortir du lot... pour le moment ! Je vois effectivement mal comment le show pourrait tenir sur la longueur si le héros se révèle, comme on s'en doute tous, non pas un meurtrier mais un petit garçon devenu un homme qui protége avec une conviction incroyable un secret familial sans doute pas très original. Pretty Little Liars, l'autre série d'ABC Family à être passé du côté obscur de la force, possèdait dès le départ une histoire avec plus d'ampleur et de potentiel, ce qui l'a amené là où elle en est aujourd'hui : 4 saisons et un spin-off à venir, Ravenswood.
S'il n'y avait pas ce personnage principal ambigü et charismatique, brillamment incarné par Avan Jogia -dont le physique loin des stéréotypes étonnerait presque- on s'ennuierait ferme. Parents comme enfants n'inspirent pas grand chose et leurs interprètes ne brillent pas franchement. Les deux anciennes meilleures amies devenues rivales manquent de caractère. Et je ne parle même pas des gens transparents qui les entourent. Non, il faut toujours en revenir à Danny pour se sentir un tant soit peu touché et concerné par ce qui se passe. Mais au-delà du héros lui-même, qui intrigue, c'est l'effet qu'il fait sur les autres qui intéresse. Il suscite crainte et dégoût mais il attire aussi. Le goût du danger, l'attrait du mystère. Il pourrait être un vampire, ou un loup-garou, ce serait la même chose. Mais justement, dans cet univers télévisuel peuplé de monstres, c'est refraîchissant d'avoir affaire à un humain de chair et de sang. Ensuite, il est vrai que le discours sur la différence et sur l'acceptation est inéxorablement le même et qu'on le connait par coeur. Twisted mériterait d'être plus fun et mieux fournie dans sa galerie de personnages secondaires afin de pouvoir jouer dans la même cour que Vampire Diaries ou Teen Wolf.
Tueurs En Séries [Episode du 23 Mars 2012]
Au programme cette semaine : "Luck" annulée - "Magic City", "Grimm" et 11 séries de CBS renouvelées - La bande-annonce du jeu vidéo "The Walking Dead" - Castings en séries : Felicia Day, Thomas Calabro, Yunjin Kim et Olivia Wilde - On répond à vos questions : "Episodes", "Revenge", le film "24" - Le teaser de la minisérie "Titanic" - Zoom sur la saison 4 de "Un Village Français" avec Robin Renucci - Quand Walter de "Fringe" nous fait rire...
LOST [6x 14]
The Candidate // 9 5oo ooo tlsp.
J'aime bien commencer mes reviews de Lost par une phrase-clé de l'épisode. Sauf que cette semaine, quasiment toutes les lignes de dialogues étaient des phrases-clés. A part peut-être le "Oh Oh" de Lapidus, soit son dernier souffle. On nous a ressorti tout un tas de répliques cultes, caricaturales mais marquantes comme "I Think I Could Fix You" de Jack à l'attention de Locke, le simple mais efficace "He's Coming" de Widmore, ou le magistral "I Wish You Had Believed Me" si lourd de sens et de multiples façons. C'était un festival mais je vais retenir finalement "Because It's Going To Be You, Jack" de Sayid, avant qu'il ne passe l'arme à gauche lui aussi. Cette phrase semble faire écho au titre de l'épisode. Ce sera toi LE Candidat Jack, sois-en sûr. Et effectivement, il ne reste plus beaucoup de possibles successeurs à Jacob après cet épisode meurtrier. Ils sont au nombre de trois, à notre connaissance : Jack, Hurley et Sawyer. Les Kwon nous ont quittés, mais j'y reviendrais bien évidemment, Sayid aussi, et on nous martèle depuis quelques temps que Kate n'est pas candidate. Saura-t-on un jour ce qu'elle a fait pour mériter tant de haine (à part faire la girouette d'une paire de bras à une autre) ? Jack est le candidat le plus crédible mais Hurley est un bon outsider. Je l'imagine bien rester sur l'île in the end. Alors que j'imagine Jack mourir ultimately. Kate a failli y passer aussi mais je pense que les scénaristes opteront pour une longue agonie. Elle ne pouvait pas mourir comme ça, sans partager une scène déchirante avec Jack. L'audace a ses limites ! J'allais oublier cette chère Claire au fait, qui fait partie aussi des derniers survivants du casting original. Combien de temps avant qu'elle arrache sa perruque ? C'est "marrant" de voir à quel point Jack se soucie peu d'elle finalement, alors que c'est sa soeur. Je l'aurai imaginé plus protecteur. Il ne peut pas être au four et au moulin cela dit et on peut dire qu'après avoir été pas mal mis de coté pendant deux saisons, il est redevenu le grand héros de cette fresque et Matthew Fox est époustouflant ! Et Dieu sait qu'il ne l'a pas toujours été.
Le centric des flash-sideways lui étaient consacrés cette semaine, j'ai envie de dire presque à égalité avec Locke. Bien décidé à "réparer" John, Jack se met en tête de convaincre ce dernier à tous prix. Son obstination va jusqu'à partir à la rencontre d'Anthony Cooper, le père de John, afin de comprendre les circonstances de l'accident qui l'a paralysé. On ne comprend d'ailleurs pas bien en quoi cette information est capitale. Peut-être qu'il la lui faut pour mieux convaincre John. C'est aussi une façon de comprendre son refus catégorique. Of course, sans trop de surprises désormais, on inverse les réalités : John ne s'est pas retrouvé en chaise-roulante à cause de son père mais par sa propre faute, et il a aussi réservé le même sort à son père ! Et tout cela au cours d'un... crash d'avion ! Allons bon. Si John a retrouvé l'usage de ses jambes lors d'un crash dans notre réalité, il l'a perdu lors d'un crash dans cette réalité-là. Les friands de parallèles dont je fais partie ont été gâtés ! Au passage, ravi une fois de plus de croiser Katey Sagal au détour de quelques scènes. Et content de revoir pour la dernière fois Anthony Cooper, qui reste un personnage important de la série. Pour la toute première fois, il m'a fait une peine incommensurable avec son regard vide et sa bave au bord des lèvres. Mais c'est étrange, on a l'impression que le démon l'habite quand même. Autre instant important du flash : le passage où Jack et Claire se regardent dans le miroir que Christian a légué à sa fille. Je ne pense pas que l'objet en lui-même ait une importance mais on insiste en revanche une fois de plus sur le reflet de nos losties dans la glace. J'ai beau retourner la question dans tous les sens, je ne comprends pas ce que ça peut bien vouloir dire. De l'autre coté du miroir, rapport à Alice au pays des merveilles à nouveau ? Derrière le miroir, il y a l'autre réalité, il y a l'île ? Le seul lien que je vois c'est avec le phare de Jacob où les miroirs renvoyaient à la vie des naufragés avant le crash... Au bout du compte, les flash-sideways ont certes ralenti la course effrénée de l'épisode mais ils étaient vraiment réussis et émouvants. J'ai juste été surpris que Locke ne se souvienne pas de l'île, quoique les phrases qu'il a prononcé pendant son sommeil n'étaient pas anodines, et surpris aussi par le fait que le plan de Desmond n'avance pas plus. Je n'ai pas envie que les flashs prennent trop de place dans le final mais il va falloir que je me fasse une raison je crois...
Il faut maintenant que je me lance dans la partie ô combien douloureuse de cette review. Pendant les quinze dernières minutes de l'épisode, j'ai failli me noyer dans mes larmes. Un peu comme Sun et Jin finalement. J'avais lourdement critiqué les scénaristes pour nous avoir bâclé les retrouvailles du couple Kwon il y a deux semaines mais là, je ne peux que m'incliner. Ils ont fait un travail admirable et ont réussi je crois (mais je ne pourrais le confirmer qu'après avoir pris du recul) à faire plus déchirant encore que la mort de Boone (qui m'avait pourtant retourné en saison 1), que celle de Charlie (qui était pourtant le sommet de la saison 3) ou celle de Juliet plus récemment. C'était même plus fort que les retrouvailles de Desmond et Penny au téléphone dans The Constant, ce qui constituait jusqu'ici pour moi la scène la plus inoubliable de la série. Et celle qui m'avait permis de perdre plus de 3 kilos rien qu'en larmes. Lost est un bon remède à l'obésité ! Bref. Sun et surtout Jin n'ont jamais été mes personnages favoris mais c'est en les perdant que je me rends compte qu'ils formaient quand même un sacré beau couple, qui a drôlement grandi au cours des années. Et quand on y repense, il nous sont souvent offerts de beaux moments d'émotion : lorsque Jin décide de partir en radeau avec Michael et Walt laissant derrière lui une Sun apeurée, ou encore lorsque l'on a tous cru, Sun la première, qu'il avait explosé avec le cargo ! J'ai repensé à tout ça lorsque la caméra filmait dans le vague le sous-marin qui s'enfonçait dans les profondeurs de l'océan, sur une superbe musique de Giacchino bien-sûr, et jusqu'à ce que leurs mains se séparent définitivement. Une scène d'une force incroyable. J'en suis encore tout retourné et je n'ose pas la revoir. Le bémol que je serais tenté d'apporter, c'est que l'impact émotionnelle risque d'être moins forte dans les prochains épisodes puisque Jin et Sun apparaîtront toujours à travers les flash-sideways. Et qui sait, ils re-vivront peut-être au final et auront droit à leur happy-end. Une pensée pour Ji Yeon en attendant, qui n'a plus de parents. Si Kate se sort de tout ça, elle devrait penser à ouvrir un orphelinat...
Alors bon, à coté de ce double-décès incroyable, la mort de Sayid passe presque inaperçue. Il s'est pourtant sacrifié pour ses amis. Mais c'est pas le premier. Charlie et Juliet sont déjà passés par là. Cela dit, j'aimerais qu'on nous explique à un moment donné comment il a pu passer de disciple de MIB au Sayid que l'on a toujours connu. Quel a été le moment de rupture ? On a confirmation qu'il n'a pas tué Desmond puisqu'il conseille à Jack de le retrouver fissa. Lapidus aussi y passe, du moins c'est ce que l'on suppose. On peut désormais dire qu'il n'aura servi quasiment à rien cette saison. A la limite, s'il n'avait plus été là, la question de reprendre l'avion Ajira pour quitter l'île n'aurait même pas pu se poser. Mais c'est tout. Et puis qui a cru à ce départ ? Absolument personne ! Par contre, MIB m'a à nouveau bluffé ! Je ne sais pas quoi penser de son plan et je me demande toujours de quel coté il se place vraiment sur l'échiquier du bien et du mal mais ça ne manquait pas de rebondissements ! Il s'est d'ailleurs passé plus de choses en un épisode de ce point de vue-là qu'en dix ! Direction l'Hydra, les cages, puis l'Ajira, puis le sous-marin ! Alors si ça souligne une fois de plus que les scénaristes ont bien du mal à gérer le rythme de la saison, ça n'en était pas moins palpitant et impressionnant. Alors, MIB avait-il tout prévu, de la réaction de Jack, à la Kate blessée, en passant par la bombe posée par Widmore dans l'Ajira ? Je pense que oui. C'est improbable, je vous l'accorde. Ca me fait penser à Ben à une époque qui savait toujours ce que ses adversaires allaient faire. Il avait toujours une longueur d'avance et toujours un plan ! "I Always Have A Plan". Je reconnais que c'est un peu facile à la longue et pas crédible. Comment pouvoir anticiper à ce point ? Il y a quand même un point à mon avis qui peut être expliqué facilement : Widmore et MIB sont peut-être tout simplement de mèche. Ca va être très compliqué à justifier, et c'est pour cela que je ne vais pas m'y essayer, mais c'est une théorie à prendre en considération... MIB m'a bien fait marrer en tous cas. C'était Terminator quoi ! Vas-y que j'te pousse et que je me place au milieu des tirs des uns et des autres et que je m'approche pour bien te caser une balle entre les deux yeux. Ca aurait pu être ridicule mais ça faisait plutôt de l'effet. Merci Terry O'Quinn encore et toujours ! Un mot pour finir sur Sawyer que l'on a bien envie de détester pour la merde qu'il a foutu, mais qu'on a envie de consoler aussi parce qu'à sa place, on aurait fait la même chose. La dernière fois qu'il a suivi Jack, sa bienaimée est morte. Il ne l'a pas suivi et voilà le résultat : quatre morts ! Joli.
// Bilan // The Candidate postule pour le titre de l'épisode le plus éprouvant et le plus réussi aussi de la saison. De l'émotion à n'en plus finir qui nous plonge dans un profond chagrin, de l'action à en faire pâlir de jalousie et de honte la saison 2... Un moment de télévision inoubliable ! Cela dit, j'aimerais autant qu'il ne remporte pas ce prix. Ca voudrait dire que les prochains épisodes seront moins bons et c'est inconcevable ! Plus que 3 semaines. Mon Dieu.
LOST [6x 13]
The Last Recruit // 9 4oo ooo tlsp.
D'épisode de transition en épisode de transition, Lost est en train de me perdre et je ne pensais pas que ça arriverait un jour. Je m'attendais à ce que cette saison soit, au mieux, une suite d'épisodes inoubliables pas forcément remplis de réponses mais forts en émotion; au pire, une suite d'épisodes divertissants pour nous amener vers une conclusion explosive. S'il fallait choisir, je dirais que les producteurs et les scénaristes ont opté pour le pire, si ce n'est que le divertissement commence à devenir irritant et que l'on ignore si la fin sera à la hauteur. Je ne leur reproche pas tant le manque de réponses, auquel je m'attendais et qui est presque logique, mais plus cette capacité à réduire en miettes le potentiel de certaines scènes attendues parfois depuis longtemps. Le meilleur exemple dans cet épisode : les retrouvailles entre Sun et Jin. Ils sont séparés depuis la saison 4 et une saison et demi plus tard ils se retrouvent enfin. On s'imaginait donc que ce moment serait forcément très fort. L'était-il ? Non ! Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas pris le temps de sortir les grands violons de Giacchino, les ralentis classiques mais efficaces et les jeux de regards qui en disent plus long que les mots. On en a fait un non-événement presque ridicule à cause de dialogues hyper-simplistes et d'une réflexion bien mal venue du veillard-qui-ne-sert-à-rien, approximativement : "It looks like she got her voice back!". Déjà que ça manquait d'émotion... Si en plus pépère vient tout gâcher ! Je ne peux pas m'empêcher de repenser au départ de Jin sur le radeau en fin de saison 1, avec des adieux déchirants, ou celui de Sun en hélicoptère laissant son grand amour derrière elle en fin de saison 4. Ca c'était beau. Ca c'était Lost.
Parfois, je me demande si les scénaristes ne se sentent pas obligés de caser certaines informations juste pour faire plaisir au public. Je pense tout particulièrement à Man In Black qui avoue à Jack que c'est lui qui a pris l'apparence de son père Christian à chaque fois qu'il a cru le voir sur l'île. N'était-ce pas une évidence depuis que l'on sait que Locke=Smokey=MIB ? Sans vouloir paraître prétentieux, pour moi ça l'était. Et je pensais que ça l'était pour tout le monde ! Ce dialogue m'a donc semblé bizarre, pas très bien placé et pas vraiment nécessaire. Cela dit, si ça peut faire plaisir hein... Ce que cet épisode a vraiment d'intéressant, c'est le pion Jack qui ne peut plus se contenter d'être gris et qui doit choisir un camp. Il penche d'abord du coté du blanc en suivant Sawyer, Kate et la majorité silencieuse. Puis il se rétracte au beau milieu de l'océan et retourne à la nage sur l'île pour retrouver ce bon vieux MIB. Ce n'est pas sans rappeler Sawyer qui saute de l'hélicoptère en fin de saison 4 mais sous forme de sacrifice. Cela dit, pour Jack, c'en est un. Le parallèle est donc parfait ! Jack a-t-il bien fait ? Tout dépendra du pouvoir que va excercer MIB sur lui. On croyait jusqu'ici qu'il avaient "infecté" Claire et Sayid mais ils ont prouvé dans cet épisode qu'ils étaient capables de lui tourner le dos : Claire en rejoignant Kate, Sawyer & co sur leur bâteau, et Sayid en n'exécutant pas Desmond contrairement aux ordres de MIB. On le suppose du moins. On nous l'aurait montré sinon ! Et puis Desmond est le nouveau Jacob de toute façon, non ? En tous cas, je suis très déçu quant à la profondeur du puits. Tiens, on tombe pile dans le genre de déceptions qu'on se créé tout seul en s'imaginant tout un tas de trucs en partant de rien. Je m'étais imaginé ce puits comme une ouverture vers les entrailles de l'île, que Desmond aurait copieusement visités. A priori, il n'en est rien. Sayid a dû l'aider à en sortir. Là, je ne peux que m'auto-blâmer ! En revanche, shame on les scénaristes sur un point qui m'a fait bondir : comment MIB peut-il croire Sayid quand il lui dit qu'il a bien tué Desmond ? Pourquoi refuse-t-il de vérifier ? Certes, il est pressé et il est sans doute convaincu que Sayid lui obéit au doigt et à l'oeil mais il aurait pu faire un effort. Car par effet boule de neige, tout ce qui va suivre, toutes les futures actions de Desmond que l'on imagine des plus importantes, auront été possibles grâce à cet oubli, autrement appelé facilité scénaristique. C'est pas beau. C'est pas Lost.
Les flashsideways maintenant. C'est étrange. J'ai dû mal à exprimer ce que j'ai ressenti en les découvrant dans cet épisode. Pas de la surprise en tous cas. Je crois qu'il n'y en a eu aucune. Sauf peut-être celle que ce soit un multi-centric comme on dit, centré sur plusieurs personnages à la fois donc. Tous les principaux en l'occurence, ou presque. Il manquait Hurley je crois. En fait, je crois que je préfère mille fois les centrics sur un seul et même personnage. C'est à double-tranchant étant donné que l'on peut détester le personnage en question mais au moins, c'est traité avec une certaine profondeur dans la plupart des cas. On prend le temps de se poser, de réfléchir et parfois même de comprendre. Là, tout va très vite. Pas du tout le temps de se poser, pas tellement le temps de réfléchir et pas le temps non plus de comprendre quand il y a quelque chose à comprendre. Et ce n'était pas le cas ici. Tous les destins se rejoignent, c'est assez exaltant d'ailleurs, mais c'est tellement attendu dans le moindre des détails ! Ok, je n'avais pas imaginé Ilana en avocate. A part ça... On nous refait le coup de "Claire est ma soeur-Jack est mon frère" mais avec les deux personnages en présence cette fois. Là encore, on passe à coté de l'émotion, d'autant que la mère du fils de Jack a choisi ce moment-là pour téléphoner. On suppose toujours que c'est Juliet puisqu'elle est apparue nulle part pour le moment. Mais on garde le suspense. Et on touche du doigt encore un gros problème ! Pourquoi faire tant de suspense sur quelque chose qui n'en mérite certainement pas ? Après, forcément, on va être déçu parce qu'on l'aura deviné depuis des lustres ! Grrrrr ! Un moment intéressant tout de même : lorsque Sun reconnaît Locke sur le brancard à coté du sien. Logique puisqu'elle est entre la vie et la mort et que c'est dans ces moments-là que les souvenirs de l'île lui reviennent ! Du moins selon ma théorie. Un moment très émouvant en cherchant bien : lorsque Locke est dans son ambulance et qu'il donne son prénom à Dr. Linus. La façon qu'a Terry O'Quinn de prononcer "John" m'a beaucoup ému. C'est bête mais c'est un beau détail. Ca c'est Lost !
La grande zone d'ombre de l'épisode, c'est évidemment Widmore, que l'on ne voit pas mais dont les intentions sont on ne peut plus obscures. Je continue de penser qu'il n'est d'aucun camp et qu'il n'y a que son ambition personnelle qui compte. Il risque de finir misérable comme Ben et Richard il y a peu, mais peut-être en pire puisque sa folie n'a visiblement pas de limites. Je ne comprends rien à son plan en tous cas. Un coup il veut avoir tous les naufragés pour lui, un coup il ordonne quasiment leur mise à mort...Et que dire du kidnapping de Jin qui n'a toujours aucun sens pour moi. Un appât éventuellement, et encore. On n'est même pas sûr que Jin soit un candidat ! J'ai l'impression qu'il reste un milliard de choses à dire sur Widmore et sur son passage sur l'île mais j'ai la mauvaise intuition que cette période restera floue. Estimons-nous heureux de l'avoir visitée le temps d'un flash ou deux...
// Bilan // The Last Recruit ou la transformation de Jack qui n'est désormais plus un "Man Of Science" mais un "Man Of Faith". The Last Recruit ou les destins de tous les personnages qui se rejoignent dans l'autre réalité. The Last Recruit ou un épisode super important sur le papier qui se révèle mal écrit et brouillon dans la mise en scène et dans les dialogues. The Last Recruit comme "The Last Bad Episode of Lost" ?
LOST [6x 10]
The Package // 1o 13o ooo tlsp.
"The War Is Coming". Je ne voudrais pas être pessimiste mais avec la vitesse à laquelle on avance, la série sera déjà terminée quand la guerre commencera... Cette phrase, ça doit faire la quatrième fois qu'on l'entend en deux ans. Depuis, on la met en place et quand on croit qu'elle est enfin arrivée... eh ben finalement non. Je crois qu'il va falloir se faire une raison : elle commencera vraiment dans le Series Finale et s'y terminera naturellement. Tout ce qui précéde est de la préparation et du placement de pion. C'est d'ailleurs ce placement qui est le plus frustrant dans cet épisode. Les camps se croisent via quelques personnages qui passent de l'un à l'autre mais ils ne se réunissent jamais. L'avantage, en revanche, c'est que contrairement à la plupart des épisodes précédents, on voit les deux en parallèle. Cela dit, la plupart des personnages sont réduits à de la figuration, hormis quelques-uns à qui l'on offre une ligne de dialogue ou deux, souvent bien senties et drôles mais un peu trop superficielles à mon goût. C'est le même problème avec ce choix des scénaristes de contempler le passé en saison 6 et de revisiter les lieux mythiques de l'île. On a droit cette fois au jardin de Sun qui est en train de dépérir (on peut bien y voir une métaphore mais c'est léger) et la Room 23 (mais elle n'est pas vraiment exploitée). On la rappelle juste à notre bon souvenir comme pour nous dire "Vous ne l'aviez sans doute pas oublié, nous non plus. Mais on ne vous dira pas à quoi elle sert. Démerdez-vous, c'est pas très important". Cela dit, c'est un bon moyen de remettre la Dharma Initiative sur le devant de la scène.
C'est l'épisode de son grand retour et il y a quelques petites choses intéressantes à relever. Par exemple, que l'équipe de Widmore n'est pas composée de "mercenaires" mais de "géo-physiciens". C'est en tous cas le cas de Zoey. On peut dès lors imaginer que pour se débarrasser du Man In Black, il faudra avoir recours à des méthodes scientifiques. De quoi peut-être contenter ceux qui déplorent le virage trop fantastique pris par la série. On peut même aller plus loin en imaginant que tout cela est en rapport direct avec l'électro-magnétisme extraordinaire de l'île. Zoey aimerait quelques explications sur la carte réalisée par Jin (probablement lors de son passage en 1977) au sujet des poches d'énergie de l'île. Pas sûr qu'il sache grand chose. Dans mon idée, et si l'on suit les propos de Jacob, l'électro-magnétisme est le feu de l'enfer qui, une fois libéré, détruirait le monde. C'est de cela que l'île protége le monde. On en revient encore et toujours à la station du Swan qui a définitivement une importance capitale. Et ce serait bien, ça permettrait peut-être à ceux qui ont detesté la saison 2 de la revoir avec plus d'indulgence. Ca n'enlévera jamais tous ses défauts mais... Cela étant dit, qui sont Jacob et surtout MIB dans cette théorie ? Des démons échappés de l'enfer ? Des produits de l'électro-magnétisme qui se sont matérialisés sous forme humaine en arrivant sur l'île ? Sachant qu'"humaine" est un bien grand mot. La fumée noire est sans doute la forme originelle de MIB. Enfin bref. Tout cela nous amène logiquement vers Desmond ! Après nous avoir offert le meilleur épisode de la série ou du moins le plus émouvant ("The Constant"), après avoir quasiment disparu de la circulation en saison 5, il est de retour ! Il est, comme on s'y attendait un peu, le "prisonnier" de Widmore et surtout le "package" du titre de l'épisode. Ce garçon a toujours été spécial mais il semble désormais acquis qu'il est encore plus que ça. La clé de Lost ? Une d'entre elles en tous cas. Le fait d'avoir été à ce point exposé à l'électro-magnétisme lui a offert la possibilité de voyager dans l'espace-temps, de voir l'avenir notamment, et peut-être même de passer d'une réalité à une autre. Vous voyez où je veux en venir ? Il est peut-être tout simplement celui qui peut relier, ou au contraire délier, le présent des flash-sideways. A vrai dire, j'en viens même à me demander si les flash-sideways ne sont pas "la vraie réalité", celle de base, et que tout ce que l'on a vu depuis le début de la série est la réalité alternative. Et cela expliquerait pourquoi MIB veut retourner à la maison. Depuis qu'il est prisonnier sur l'île (depuis qu'elle sert de bouchon ?), le monde a basculé dans l'autre réalité. Le monde à l'origine serait-il foncièrement mauvais ?
J'avais prévu de parler d'abord des flashs de Sun et Jin mais je me suis laissé emporter sur une autre voie, la plus essentielle. Et je vais d'ailleurs continuer quelques instants histoire de remettre les choses au clair du mieux que je peux, comme ont tenté de le faire les scénaristes avec plus ou moins de succès. Si l'on résume : le Man In Black est prisonnier sur l'île; Jacob est son gardien; Jacob cherche son remplaçant et désigne ainsi plus d'une centaine de candidats à travers le Monde (mais qui habitent quand même de préférence à Los Angeles); il les fait venir sur l'île afin de les tester et élimine (mais ne tue pas) un à un ceux qui ne correspondent pas à ses attentes, quelles qu'elles soient; il n'en reste plus que six à l'heure actuelle parmi lesquels Jack, Sawyer, Hurley, Jin ou Sun... mais pas Kate, on nous le reconfirme; le but de MIB est de faire quitter l'île à tous les candidats restants afin qu'il puisse être libéré puisqu'il ne restera plus personne pour le garder et que Jacob est "mort"; cependant, il existe des règles à ce petit jeu et MIB ne peut pas tuer les candidats, ce qui aurait été évidemment plus simple; il peut en revanche tuer ceux qui ne le sont plus mais ne le fait pas systématiquement puisque certains lui permettront d'arriver à ses fins; en effet, on pourrait résumer les choses ainsi, par exemple : Claire est l'appât de Kate, qui est l'appât de Sawyer, et on pourrait même aller encore plus loin en imaginant que Sawyer deviendra l'appât de Jack du fait de leur antagonisme irréconciliable (car Jack sera le candidat ultime, non ?) ! Ma foi, si je ne me trompe pas dans mon résumé, les choses sont finalement plus claires que l'on ne veut bien l'admettre. Ca fait beaucoup de réponses tout ça...
Mais alors, Sun et Jin. Il faut bien en parler. Autant j'ai toujours adoré Sun (sans pour autant adorer ses flashbacks), autant j'ai longtemps détesté Jin avant qu'il ne me rende finalement indifférent. C'est pour cela que je préférerais, à choisir, que ce soit Sun la candidate à la succession de Jacob et non lui. En même temps, ça me semble compromis. J'ai toujours cru depuis leur séparation post-cargo que le jour où ils se retrouveraient enfin, l'un des deux mourraient sur le champ. Personne n'est mort pour le moment mais on se dirige doucement vers celle de Sun. En tous cas, dans le dernier flash-sideways, elle n'est pas loin d'y passer. Je m'attendais d'ailleurs à une dernière scène où Jin l'emmenérait à l'hôpital et où Jack, comme de par hasard, la sauverait in extremis mais elle n'est pas arrivée et tant mieux. Ca aurait pourtant eu un sens au niveau de l'effet miroir puisque sur l'île, Jack lui tend la main. Mais finalement, et c'est ce que je trouve le plus intéressant, c'est que Jack reprend de plus en plus de place dans les intrigues, en prévision de la lutte finale sans doute. Tout dépendra de son choix à la fin. Il peut rester au présent et en imaginant que Sun meurt, il restera à Jin sa fille Ji Yeon. Il peut à l'inverse aller vers les flash-sideways et réunir Jin et Sun pour l'éternité mais sans Ji Yeon puisqu'il y a de fortes chances que le coup de feu qu'elle a reçu ait tué le bébé dans son ventre. Peut-être aussi qu'elle mourra dans les deux réalités. Evidemment, tout le problème est qu'il n'y a pas que le destin de Sun et Jin dans la balance. Il y a aussi celui de tous les autres et il ne peut pas être positif pour tout le monde des deux cotés. Le bonheur des uns fera le malheur des autres quoi. Bref, pour en revenir à des considérations plus simples, le flash-sideways était plutôt réussi dans l'ensemble, nous montrant en gros tout ce qui s'est passé entre l'atterrissage du vol 815 à LAX et la présence de Jin dans un frigo. Tout s'embrique assez bien malgré la présence catastrophique de Keamy. Un très mauvais personnage doublé d'un acteur grotesque. On parle beaucoup de Mr. Paik mais on ne comprend toujours pas pourquoi il semble si important dans l'histoire générale de la série. Il y a toujours sa connexion avec Widmore mais on n'en reparle plus. Il y quelques détails intéressants à relever comme le fait que Sun se regarde dans la glace comme l'ont tous fait les autres personnages dans leurs flashs mais pas Jin. Impossible de savoir par ailleurs si dans cette réalité-là, Sun parle l'anglais. On peut se dire que non, puisqu'elle a pu ne pas rencontrer son amant (chauve) qui lui a tout appris, et qu'elle et Jin ne sont pas mariés même s'ils couchent ensemble. Elle ne ressent pas le besoin de le tromper. A noter la présence -gadget- de Mikhaïl, qui perd d'ailleurs là encore son oeil, et la courte scène très émouvante, au présent cette fois, où Widmore montre des photos de Ji Yeon à Jin qui fond en larmes.
// Bilan // The Package est un bon épisode de Lost, bien emballé et bien rempli, sans temps morts, sans grandes révélations, mais qui remet bien les choses à plat. Il permet en plus de ré-habiliter le personnage de Sun devenu complètement inutile ces derniers temps et de donner une place plus importante à Jin. Parmi le défauts de fabrication, les dialogues peu inspirés et toujours très caricaturaux sont regrettables, ainsi que la faiblesse du cliffhanger, qui se transforme d'ailleurs en habitude. Le retour de Desmond à la fin de l'épisode pourrait marquer un tournant décisif dans la saison finale, à moins que les scénaristes retardent à nouveau l'échéance...
LOST [5x 12]
Dead Is Dead // 8 56o ooo tlsp.
Dead Is Dead est l'épisode gâchis de la saison, en espérant qu'il n'y en ait pas d'autres d'ici sa fin. Tout était réuni pour en faire un épisode exceptionnel mais pour des raisons que je vais vous exposez tout de suite, il ne l'était pas complétement. D'abord, un centric sur Ben est un gage de qualité certain. Parce que Michael Emerson est extraordinaire et parce que Ben reste un des personnages les plus énigmatiques et impressionnants de Lost. Dès la première scène, on comprend que ses jours sont comptés. Ben annonce à Locke qu'il est revenu sur l'île pour son jugement dernier. Il a bien l'attention d'affronter le monstre de fumée noire et lui laisser choisir sa sentence. Alors que jusqu'ici la mort de Ben m'avait toujours semblé impensable, je me suis surpris à l'envisager. J'étais donc tiraillé entre l'envie de le voir mourir de façon spectaculaire et marquante, et l'envie de le voir survivre parce que Lost sans Ben, c'est plus vraiment Lost. Plus l'épisode avançait, plus il me parassait évident qu'il allait mourir, si toutefois il rencontrait bien Smokey. Tout le chemin parcouru pour arriver jusqu'à elle était terriblement prenant : le retour dans sa maison à Othersville, le double passage secret... et puis patatra. Mais bon Dieu qu'est-ce que c'est que cet évier bouché au fin fond des entrailles de l'île ? C'était parfaitement ridicule de voir Ben accomplir ce geste pour appeler la fumée. J'espère vraiment qu'il y aura une explication précise à ça parce que là, je patauge. C'est le cas de le dire. On pourrait imaginer qu'au plus profond de l'île se trouvent des vestiges d'une civilisation très ancienne, submergés par les eaux. L'île serait alors la protection de l'Atlantide, en quelques sortes. Mais partir sur un tel délire rien qu'avec un évier bouché est certainement aussi stupide que cette scène !
Il n'empêche que ce qui avait été jusqu'ici seulement évoqué se précise : d'une façon ou d'une autre, les Egyptiens ont vécu sur cette île. Ca nous ramène bien-sûr au point de sortie de la roue en Tunisie. Les premiers signes de cette civilisation ont été les hiéroglyphes qui apparaissaient dans le Swan lorsque les chiffres maudits n'étaient pas entrés dans l'ordinateur, puis il y a eu la statue à quatre orteils évidemment, que l'on a revu récemment de dos et qui ressemblait à s'y méprendre à Anubis, Dieu de la mort dans la mythologie Egyptienne, celui qui accompagnait les morts dans l'autre Monde et protégeait leurs tombes... tout cela tient debout quand on sait l'importance de la mort dans la série, et puis il y a le fameux Temple bien-sûr, dont les murs extérieurs sont remplis de hiéroglyphes. Nous avons pu découvrir l'intérieur, du moins une partie, la partie basse sous Terre. Là aussi les hyéroglyphes tapissent les murs et il y en a un en particulier sur lequel on insiste, avec Anubis face à un monstre. L'heure du face à face avec la fumée noire a sonné pour Ben et re-patatra. Cette scène aurait pu être infiniment émouvante si les effets-spéciaux n'avaient pas aussi cheaps. On commence à avoir l'habitude mais franchement, ils exagérent. Je pense surtout au moment où Ben est emporté dans ses souvenirs, avec ces écrans de fumée très mal fichus. J'ai découvert récemment la série V (puisqu'un remake est en préparation, je voulais voir d'abord à quoi ressemblait l'original) et je crois bien que dans 20 ans, on reverra cet épisode avec une certaine tendresse teintée de honte. C'est kitsch à mort. J'essaye de ne pas m'arrêter à ça car ça vient clairement d'un manque de moyens mais le problème c'est que ça empêche de profiter pleinement de cette scène déjà mythique. Par ailleurs, j'ai un autre problème avec ce moment. Le fait que l'on assiste plus ou moins à une redite de la rencontre entre Mr Eko et la fumée en saison 3 ne me dérange pas plus que ça. En revanche, j'ai vraiment dû mal à comprendre comment la fumée a pu tuer Eko et laisser Ben en vie ! Il lui a désobéit, il a fait des choses atroces, il a tué des gens et elle se contente de se transformer en Alex pour lui dire qu'il a intérêt à suivre les ordres de Locke maintenant ! Même s'il est bien secoué, c'est très décevant et plutôt injuste. Alors certains diront que la différence c'est que jusqu'au bout, Eko a défié la fumée alors que Ben, lui, semblait vraiment regretter ses actes. C'est tout de même un peu léger à mon goût comme défense. La mort de Ben à ce moment-là aurait été parfaite... Mais bon, rien ne dit que Ben va suivre les ordres de Locke. Ce serait assez ennuyeux d'ailleurs. Et dans ce cas, la fumée le rattrapera pour de bon !
En marge de ce trek palpitant dans la jungle, avec, j'allais oublier d'en parler, Sun qui se joint à Ben et Locke, les autres survivants du crash du vol Ajira 316 prennent une nouvelle dimension. On se doutait que Ceasar était louche, et on soupçonnait Illana de l'être tout autant. Et en effet, ce ne sont pas des naufragés comme les autres. Qui sont-ils précisément ? Disons qu'il y a 90% de chance qu'ils forment une nouvelle équipe Widmore. Ils ont une caisse avec eux mais on ne sait pas ce qu'elle renferme. Ben trouve le temps de tuer Casear, c'est que l'on suppose en tous cas vu l'impact du coup de feu ! Casear est projeté vers l'arrière et on ne le revoit pas ensuite. J'ose espérer que Saïd Taghmaoui n'a pas juste été casté pour ça : se ballader sur la plage 30 secondes par épisode avec un regard mystérieux. On commence à avoir l'habitude des nouveaux personnages qui ne servent à rien mais ça m'agace là. On peut au moins espérer le voir dans des flashbacks sur son recrutement par exemple. En tous cas, ça a le mérite de piquer notre curiosité et d'ouvrir une nouvelle perspective pour les prochains épisodes. Sauf si on a droit uniquement à du Dharma façon 70's.
On arrive à la partie qui m'a le plus déçu et dans laquelle réside le vrai gâchis, au-delà des effets spéciaux à deux euros : les flashbacks de Ben ! Ce n'est pas qu'ils ne sont pas intéressants. Ils mettent en image des événements dont on avait entendu parler et ils offrent quelques réponses. Il y a dans un premier temps l'enlèvement d'Alex à Rousseau. C'est un des trucs que j'attendais le plus depuis le début de la série et c'est torché en quelques secondes ! Et torché est le bon mot parce qu'on est à la limite de l'incohérence. Même s'il faisait noir et que c'était il y a 16 ans, Danielle a bien vu Ben lors de l'enlèvement. Elle aurait dû le reconnaître quand elle l'a capturé en saison 2 avant de l'amener aux losties. Au moins la silhouette je ne sais pas. Certes, à l'époque Ben avait encore des cheveux (perruque absolument affreuse !) et encore une fois, il faisait noir mais quand même... Et puis finamelement, tout s'est passé comme Rousseau l'avait raconté. Aucun mystère là-dessous. Peut-être que c'est nous qui nous sommes montés la tête pour rien en nous imaginant plein de choses. Le flashback en présence d'un Widmore d'une trentaine d'années était plutôt utile mais l'acteur choisi ne ressemble pas du tout à Alan Dale. Difficile d'y croire du coup. Alors l'origine de la querelle entre Widmore et Ben serait Alex ? Visiblement, Widmore a eu une dent contre Ben dès son arrivée chez les Autres lorsque Richard l'a emmené, mais ça s'est amplifié avec les années et, on ne sait comment, Ben a finit par réussir à le bannir de l'île. Il nous manque clairement un morceau pour bien tout comprendre mais du coup ça semble précipité et factice. On rentiendra la remarque de Ben concernant les allers et retours de Charles entre l'île et le continent. Il a bien dû avoir Penny en dehors de l'île. Ca écarte un peu l'hypothèse qu'Eloïse soit sa mère et Faraday son frère. Encore qu'Eloïse n'est peut-être plus sur l'île, on en sait rien ! Le dernier flashback super décevant et qui passe à la vitesse de l'éclair est celui de Ben qui tente de tuer Penny. Il ne réussit pas, contrairement à ce que l'on avait pu s'imaginer. Il se fait juste tabasser par Desmond, sur qui il a tiré copieusement d'ailleurs. Ce qui le freine, c'est le petit Charlie. Le liant entre tous les flashs était l'enfance. Traumatisé à cette époque de sa vie, Ben a toujours une tendresse particulière pour les enfants (rien de pédophile heureusement). J'étais tellement persuadé que Penny allair mourir tragiquement que je suis super déçu par la tournure très simple prise par les événements. Et puis comment ré-intégrer Penny et Desmond dans l'histoire maintenant ? J'ai bien l'impression qu'on ne les reverra plus beaucoup...
// Bilan // Le format classique de 42 minutes ne suffit plus à Lost. Il lui faudrait des épisodes de 55 minutes, comme sur le câble. Là on aurait peut-être moins l'impression que tout se déroule à une vitesse folle, que l'on ne prend pas le temps d'appronfondir les choses, même les plus importantes et les plus attendues. Il fallait caser un maximum d'événements en un minimum de temps. Si l'on ajoute à cela des effets spéciaux à la limite du médiocre, eh bien on passe à coté d'un épisode qui aurait pu être extraordinaire. C'est rageant ! Mais au fait, "What lies in the shadow of the statue ?"