The Messengers [Pilot Script]
THE MESSENGERS
Drama // 42 minutes
"Awakening", pilote écrit par Eoghan O'Donnell (Teen Wolf). Réalisé par Stephen Williams (Lost, Person Of Interest). Pour The CW, CBS Television Studios, Industry Entertainment & Thunder Road Television. 60 pages.
Lorsqu'un objet mystérieux s'écrase sur Terre en plein désert, la déflagration libère une vague d'énergie solaire qui arrête un à un les coeurs de personnes apparemment déconnectées les unes des autres. Quelques minutes plus tard, elles se réveillent toutes, changées, et découvrent qu'elles ont désormais pour mission d'empêcher la future et inéluctable Apocalypse. Elles sont les messagers...
Avec Joel Courtney (Super 8), Diego Morgado (The Bible), Shantel VanSanten (Les Frères Scott, Gang Related), Sofia Black d'Elia (Skins US, Gossip Girl), Elyes Gabel (Body Of Proof, Game Of Thrones), Craig Frank (Mixology), JD Pardo (Revolution, Hidden Palms), Lane Garrison (Prison Break), Jon Fletcher...
Après Supernatural, Nikita, Hart Of Dixie, Arrow, The Originals et le pilote Identity, The Messengers confirme que la CW cherche à s'éloigner de plus en plus des teenageries qui ont fait sa (mauvaise) réputation pour se focaliser sur des héros plus adultes. Les personnages de l'horrible pilote Jane The Virgin sont aussi plus âgés que ceux de The Vampire Diaries, Reign & co, mais ils agissent comme s'ils avaient 12 ans et demi donc ça ne compte pas. Une fois que la chaîne aura annulé Star Crossed, The Tomorrow People et The Carrie Diaries -larmes pour celle-ci- il ne restera finalement plus grand chose qui s'adresse directement aux ados. Même ABC Family a tendance à vouloir toucher un public moins jeune et plus... familial. C'est un peu triste dans le fond, mais pour nous qui avons entre 20 ans et... je ne veux blesser personne... 10 ou 20 ans de plus, il y a de quoi se réjouir ! Les shows de la CW sont de plus en plus conformes à nos attentes, bien que toujours très éloignés de nos propres vies. The Messengers creuse d'une certaine manière le sillon tracé par la dernière née The 100 qui elle, pour le coup, aurait gagné à s'intéresser à des personnages adultes, évitant ainsi quelques jérémiades inutiles. On retrouve là une histoire ambitieuse, fantastique, servie par un pilote efficace qui met en place une mythologie intriguante...
Le sous-texte religieux très fort de ce projet pourrait en faire fuir plus d'un. Un des personnages principaux est d'ailleurs un prêtre, Joshua Simmons Jr. Même son nom est très connoté. Mes maigres connaissances en la matière, et peut-être aussi les vôtres, m'ont certainement empêché de comprendre toutes les subtilités des métaphores utilisées par le scénariste. Avant d'écrire cette review, je me suis quand même plongé dans le wikipédia des Quatre Cavaliers de l'Apocalypse par exemple et je dois dire que cela devient très vite passionnant lorsque l'on fait l'effort de véritablement s'y intéresser. Les connexions entre cette littérature Biblique du Nouveau Testament et la série restent à ce stade théoriques. Elles n'en sont pas moins évidentes. Il y a bien 4 personnages qui sont touchés par la fameuse déflagration. Deux hommes : Joshua, le suscité homme de foi, habité mais qui souffre de vivre dans l'ombre de son père; et Peter, 17 ans, un orphelin suicidaire martyrisé par ses camarades sur le campus universitaire, le traitant sans cesse de "fagott", ce qu'il n'est par ailleurs pas. Deux femmes : Vera, une scientifique de la NASA, forcément très cartésienne, abîmée par la perte d'un enfant quelques années plus tôt; et Erin, une jeune maman célibataire, qui tente d'échapper à son ancien petit-ami violent. Bref, des héros meurtris, sauvés par la grâce lorsque la bonté Divine les fait renaître. En parallèle, "The Man" se réveille en plein désert, nu, en position foetale, prêt à les aider à accomplir leur destinée... Il est incarné par Diego Morgado qui, hasard ou coincidence, incarnait Jesus dans la mini-série de History The Bible !
Je sens que je vous ai fait peur avoir tous ces mots religieux. Je ne voudrais pas vous faire croire que The Messengers c'est Les Anges du bonheur à la sauce CW. Ok, un des personnages se découvre des ailes lorsqu'il regarde son reflet dans le miroir, mais à part ça... Le pilote fait davantage penser à Heroes dans sa structure. Les personnages ne sont pas éparpillés aux quatre coins du monde mais dans quatre états américains voisins (le Nouveau-Mexique, l'Arkansas, le Texas, l'Arizona) et sont sur le point de rejoindre le même lieu au terme du pilote : la ville de Houston. Visuellement, tous ces paysages désertiques devraient ravir nos mirettes. Le soleil est presque un personnage à part entière tant sa présence est forte, particulièrement dans les premières scènes, et tant, au moins dans sa symbolique, il joue un rôle. Il impose une lumière naturelle qui rend le récit fascinant, éblouissant. Dans l'écriture, on reste dans quelque chose de relativement classique mais on navigue à vue, ignorant la plupart du temps où la scène suivante va nous mener. Tout est très rythmé puisque l'on passe d'un personnage à l'autre avec aisance. Le suspense est ainsi multiplié : on nous laisse toujours face un nouveau rebondissement (même si tous ne sont pas réussis). Et si les questionnements ne fusent pas forcément pendant la lecture du pilote -donc je suppose de la même manière pendant son visionnage- elles s'amoncellent dans un coin de votre tête sans que vous vous en rendiez compte et sortent une fois qu'elle est terminée. Quel est cet objet mystérieux écrasé sur Terre dont on ne vous parle plus mais que le gouvernement semble vouloir cacher, même à l'un de ses plus éminents scientifiques ? D'autres personnes ont-elles été touchées par ce phénomène de mort immédiate puis de résurrection ? Est-ce que les petits hommes verts ont quelque chose à voir là-dedans ? Oui, la question se pose quand même...
The Messengers est un pas de plus pour la CW vers le pardon. En nous offrant un récit de cette ampleur, la chaîne nous fait rêver à une nouvelle série très ambitieuse, différente de tout ce qu'elle a déjà produit, intelligente, presque philosophique, rythmée, potentiellement passionnante, digne d'un grand network, voire d'une chaîne câblée. On ne trouve que des traces très légères de son ADN. Mais il est certain qu'avec des acteurs et actrices au physique très (trop ?) avantageux et au talent a priori pas immense, un réalisateur pas hyper expérimenté, un scénariste dont c'est la première oeuvre majeure et un budget certainement pas exhorbitant, la prudence est de mise quant au produit final. Au pire, on ne pourra pas lui reprocher d'avoir essayé !
Jane The Virgin [Pilot Script]
JANE THE VIRGIN
Drama // 42 minutes
Ecrit par Jennie Snyder (Emily Owens, MD, 90210). Adapté de la telenovela Vénézulienne Juana la Virgen. Pour CBS Television Studios & Electus. 60 pages.
Jane, une jeune femme très pieuse, encore vierge, sur le point se fiancer, se retrouve accidentellement inséminée artificiellement après une suite d'événements improbables. Elle porte l'enfant d'un couple dont le mari, suite à un cancer des testicules, n'avait plus qu'un seul espoir d'être le père naturel de ses enfants. Jane se trouve alors face à un dilemme : devenir leur mère porteuse, garder l'enfant puis l'élever comme le sien ou avorter ?
(casting en cours)
Est-ce que Jane The Virgin est aussi ridicule que son pitch le laisse paraître ? Oui. Est-ce que CW a besoin de ça ? Non. Une saison 3 de The Carrie Diaries, oui. Une saison 4 de Hart of Dixie, pourquoi pas. Mais ça ? Non, vraiment pas. Oh c’est sûr que ça changerait un peu des teen soaps fantastiques et des superhéros. Mais les telenovelas doivent rester là où nous ne les voyons pas. Sauf si vous regardez France Ô. Et c’est votre droit. Mais là je ne peux vraiment rien pour vous, vous risqueriez d’adorer Jane The Virgin…
A la limite, faire une série qui utilise les ingrédients des telenovelas ne me choque pas. Après tout, ce sont juste des soaps super cheaps, avec de mauvais acteurs, des dialogues ridicules, des décors bas de gamme et des intrigues aussi improbables que fascinantes de bêtise. La télévision a connu pire. Non, ce qui me dérange profondément c’est que la créatrice de Jane The Virgin, comme pour se dédouaner d’écrire quelque chose de léger, facile et idiot, y ajoute une dimension méta. Enfin n’exagérons rien. Il se trouve que la mère et la grand-mère de l’héroïne, latina, se passionnent pour les telenovelas et Jane elle-même reconnaît prendre un certain plaisir à en regarder. Par-dessus cette information, une voix-off vient nous commenter toute l’histoire et ses multiples rebondissements improbables avec des phrases du style : « Et c’est ainsi que les telenovelas devinrent réalité pour Jane ». Et je trouve que c’est de la triche. Oh c’est sûr que ça donne l’impression d’un certain recul, je n’irai pas jusqu’à parler de cynisme mais il y a quand même un peu de ça, alors qu’au final, Jane The Virgin EST une telenovela. Mêmes ingrédients, même mécanique. Avec plus de moyens certes –enfin espérons-le !-, des acteurs peut-être pas aussi mauvais, mais des dialogues et des intrigues aussi peu inspirés. Je suppose que c’est une série qui se regarde au deuxième voire au troisième degré. Sauf qu'elle manque d'humour. Elle n’a pas l’intelligence d’Ugly Betty à ses débuts. Et on est un peu obligé de faire cette comparaison, faute d’autres exemples disponibles. Je pourrais éventuellement évoquer la saison 1 de Devious Maids aussi, mais la comparaison serait encore moins flatteuse ! La série de Marc Cherry a bien des défauts mais elle a parfaitement compris ce qu’elle était, ce qu’elle devait continuer à être et comment le faire de la manière la plus drôle et divertissante possible. Je n’ai pas l’impression que ce point de départ-là le permette.
Et puis quelle(s) promess(s)e nous fait ce pilote au bout du compte ? Essentiellement beaucoup de prises de tête pour rien. L’héroïne parvient à ne pas être agaçante sur le papier, ce qui est un exploit, mais son attitude hyper prêchi-prêcha ne va pas séduire grand monde. A peu près tous les protagonistes semblent transparents, vains, presqu’interchangeables aussi. Entre le petit ami de Jane et celui qui est le père accidentel de son enfant, je ne vois rien qui les distingue à l’heure actuelle. Bref, à part la maman de Jane, pétillante, rigolote et étonnante –elle chante Whenever, Wherever de Shakira sur scène en bootyshakant, et implore que Dieu protège sa fille deux passages plus tard), il n’y a pas beaucoup de personnages auxquels accrocher derechef. La seule chose que j’ai aimé, c’est que la scénariste précise à un moment donné que l’un d’entre eux allait mourir dans le troisième épisode « mais faite comme si vous n’avez rien lu ! ». C’est amusant comme clin d’œil. Ça montre aussi qu’elle sait à peu près où vont ses personnages. Et franchement, si Jane The Virgin est commandée, je la vois mal dépasser les 13 épisodes. Les seules personnes qui ont envie de voir un truc comme ça en regarde déjà des tas sur Univision. Ils n’iront pas sur CW pour avoir la même chose en moins kitsch, sans le charme donc.
La créatrice de Jane The Virgin tente tant bien que mal de ne pas en faire (qu') une telenovela, mais elle échoue. Elle aurait à mon avis été plus inspirée d’assumer pleinement les origines du projet. Le résultat ne m’aurait probablement pas plu non plus, mais il aurait été plus honnête, plus courageux même. J’espère que CW saura dépenser son argent plus intelligemment que dans cet échec annoncé.
NEXT : HIEROGLYPH, TIN MAN, BATTLE CREEK, THE MIDDLE MAN, CLEMENTINE, CONSTANTINE, HOW TO GET AWAY WITH MURDER, SENSE 8, SECRETS AND LIES, EMPIRE, AGATHA, COERCION, MADAME SECRETARY, STALKERS UNIT, AMERICAN CRIME, EXPOSED, FOREVER, RUNNER, RED BAND SOCIETY, IDENTITY, WARRIORS, THE ASTRONAUT WIVES CLUB, THE ODYSSEY, SALVATION, THE MYSTERIES OF LAURA, iZOMBIE, GALANTYNE, THE LOTTERY, THE MESSENGERS, THE VISITORS...
Grilles Imaginaires 2013/2014 [The CW]
Dans un peu moins d'une semaine, la CW dévoilera à la presse et aux annonceurs sa grille de la saison 2013/2014. Parce que je suis un peu cinglé, je vous dévoile aujourd'hui la mienne. J'ai essayé d'être aussi réaliste que possible. Je vous laisse en juger et je vous invite à vous exprimer en commentaires, m'insulter si vous le souhaitez et imaginer vos propres grilles. Enjoy !
- Puisque la CW a apparemment préféré prendre le risque de choisir Reign au lieu de The Selection, Reign ce sera. L’associer à Hart Of Dixie aurait pu être une solution, même si elles n'ont rien à voir. The Carrie Diaries est peut-être plus adaptée au final et cela évite de la changer de case horaire.
- Du fait de thématiques proches, Oxygen (devenu Star-Crossed) et Beauty And The Beast iraient bien ensemble. Mais je ne vois pas Hart Of Dixie bouger. L'association n'est pas si choquante.
- Le mercredi, Arrow et Supernatural forment un duo très efficace mais ce serait une bêtise de ne pas utiliser la première pour lancer une nouveauté. La compatible The Tomorrow People ne peut qu’aller là.
- Le duo du jeudi est l’évidence même. Si l'engouement avait été plus fort autour de The Originals, je l'aurais bien vu lancer une autre soirée (le mardi ?), mais ce n'est pas franchement le cas. Mieux vaut jouer la sécurité.
- Le vendredi, Nikita reviendra pour six épisodes à l'automne. A partir de Novembre, j’enverrais Beauty And The Beast à cette place. Quant à Supernatural, elle peut retourner dans sa précédente case après le boost de cette saison.
- Où placer The Hundred ? Là où une nouveauté aura échoué. Et pourquoi la garder pour la mi-saison ? Pour qu'on en parle davantage qu'à la rentrée où ce sera la guerre. Et aussi parce que le projet me semble trop couteux pour des saisons de 22 épisodes...
The Vampire Diaries [4x 19]
Pictures Of You // 2 140 000 tlsp.
Il est vraiment temps que le backdoor pilot de The Originals soit diffusé ! Cette idée, qui donnera peut-être lieu à une bonne série, aurait sacrément affaibli The Vampire Diaries sur la deuxième partie de la saison 4, alors que la première n'était déjà pas fameuse. Et elle risque d'ailleurs d'affaiblir le show pour de bon par la suite. Mais ça, on en reparlera quand on y sera. Pour le moment, le constat est très simple : les auteurs ont dû freiner toute l'intrigue de Silas un maximum afin de préparer le pilote et tous nos héros n'ont par conséquent fait que répéter encore et encore les mêmes discours et les mêmes erreurs, épisode après épisode. Celui-ci ne déroge pas à la règle et ne fait pas franchement avancer les choses, si ce n'est à la toute fin, lorsque l'on nous promet que le visage du grand méchant va enfin nous être révélé... dans deux semaines. Il s'agit apparemment d'une "bête", mais une vraie, pas un mannequin balafré comme dans l'autre série de la CW diffusée juste après... Et on peut remercier Bonnie pour cette avancée majeure. Contrairement à d'habitude, elle n'aura pas été inutile. On peut même dire qu'elle a tenu Pictures Of You à bout de bras, même si ses quelques scènes avec Jeremy/Silas n'étaient pas aussi émouvantes qu'espéré par les scénaristes parce que 1/ C'est un couple qui ne nous a jamais passionné et 2/ Il est mort depuis un moment maintenant, on a le sentiment qu'elle arrive vraiment après la bataille. Notre deuil à nous -si tant est que l'on en ait entamé un- est achevé depuis longtemps.
On ne pouvait compter sur personne d'autre. Certainement pas sur Elena, exécrable en petite peste façon mini-Katherine. C'est peut-être abusé de s'en plaindre sachant que sa version pleurnicheuse ne nous plaisait pas davantage, mais c'est un entre-deux plus subtile qu'il nous faudrait, comme au début de la série, à la bonne époque. Elle était parfois irritante déjà, mais on ne s'en formalisait pas. Aujourd'hui, c'est impossible d'avoir encore de la compassion pour elle et c'est un gros problème puisqu'elle reste l'héroïne de la série, qu'on le veuille ou non. La solidarité retrouvé entre Damon et Stefan est rafraîchissante, mais le fait qu'ils se battent toujours pour cette petite conne ne peut que nous dépasser. Il serait peut-être temps que les auteurs tâchent de leur offrir de nouveaux intérêts amoureux solides, qui viendront nous distraire le temps que ça durera. En saison 5, espérons... Du côté de Caroline, on nage en plein déni. La jeune femme croyait sérieusement pouvoir passer un dernier bal de promo tranquille ? Elle est censée être un peu naïve, mais pas idiote ! Rebekah s'en sort légèrement mieux, mais le discours sur son humanité est invariablement le même et le pacte passé avec Elijah n'y change pas grand chose. Mais merci d'avoir essayé quelque chose pour casser un peu la routine... Concernant les apparitions incessantes de Silas dans les corps d'autres personnages, elles ont été poussées à leur paroxysme, si bien que l'effet s'est usé très rapidement. C'était prévisible et too much.
// Bilan // The Vampire Diaries ne rentre toujours pas dans le droit chemin, mais dévie encore et encore à l'infini sur le même thème, et nous ennuie sérieusement. Il ne reste plus qu'à espérer que l'après The Originals relancera les enjeux, mais ce n'est loin d'être une certitude. Pendant ce temps-là, le public fuit.
Reign [Pilot Script]
REIGN
Drama // 42 minutes
Ecrit par Stephanie Sengupta (New York Section Criminelle) & Laurie McCarthy (Ghost Whisperer). Pour CBS Television Studios & The CW. 61 pages.
1557. Après avoir passé plusieurs années dans un couvent sur le Mont St Michel, Mary Stuart, 15 ans, Reine d'Ecosse depuis la mort de son père alors qu'elle n'avait que six jours, fait son entrée à la Cour de France où son futur mari, le Prince Francis, l'attend. Accompagnée de ses meilleures amies, Kenna, Greer, Aillie et Lola, qui sont aussi ses sujets, elle est bien décidée à embrasser sa destinée. Cependant, elle découvre que sa vie est constamment en danger : on essaye d'abord de l'empoisonner, puis de la violer. Des forces obscures et mystérieuses semblent même l'entourer...
Avec Adelaide Kane, Toby Regbo, Celina Sinden, Jenessa Grant, Cailtin Stasey, Megan Follows, Anna Popplewell...
The Selection ou Reign ? Reign ou The Selection ? Les années 1500 ou les années 2300 ? Lorsque les pilotes auront été tournés, le premier en Irlande, le second en Hongrie, la CW devra faire son choix car je doute qu'elle décide de commander les deux en série, à la fois parce qu'ils se ressemblent beaucoup, mais aussi parce qu'ils nécessitent deux gros budgets. C'est un peu comme Oxygen et The Hundred. Mais on y reviendra. A vrai dire, j'imagine assez mal Reign prendre l'ascendant sur The Selection. Pas parce que le script est mauvais, au contraire, il est plutôt bon. Mais il n'est pas aussi bon. Pas aussi efficace surtout. Là où le Hunger Games-like offre une scène de cul dès l'ouverture, ce The Tudors-like fait patienter le public jusqu'au troisième acte, certes orgiesque. Là où l'une mise sur une rebellion visible, l'autre joue sur des forces mystiques invisibles. Reign est très certainement plus difficile à vendre, en particulier auprès du public jeune qu'est celui de la CW en premier lieu. C'est ce qui la perdra à la fin.
Mais c'est bien tenté. Vraiment bien tenté. Je déteste les séries "historiques" au plus point et je n'ai pourtant pas détesté ce que l'ai lu ici. Sans doute parce qu'il n'est pas question de rentrer trop précisément dans les détails de l'Histoire. Les conflits entre les différents pays sont évoqués, les stratégies sont même au coeur du futur mariage de notre héroïne, mais tout cela n'est que contexte et digression. Ce qui importe les auteures, ce sont les "petites" histoires, les amourettes. Mary et sa bande, c'est Gossip Girl par moment, mais avec des fringues et des coupes ringardes. Francis est amoureux de Mary, Mary est amoureuse de Francis, mais Francis se refuse à elle pour des raisons que l'on a dû mal à comprendre et lui aussi visiblement. On sent déjà que leur petit jeu va vite nous gonfler. Surtout que le frère de Francis, Bash, est également intéressé par Mary. Bah oui, le triangle amoureux avec deux frères, c'est la spécialité de la CW. On ne pouvait pas y échapper. On a bien du mal à distinguer les différentes copines de Mary, et encore moins en savoir plus sur leurs personnalités respectives, mais elles ne servent pas d'accessoires. Elles ont leurs intrigues -amoureuses bien entendu- à elles : l'une se tape un cuisinier, l'autre un espion et la dernière... le Roi Henry ! Oui, une trentaine d'années au minimum doivent les séparer. Elle n'a que 15 ans... Intéressant. D'ailleurs, cette même jeune fille se masturbe à un moment donné. Non, vous n'êtes pas sur Showtime mais bien sur la CW. Les cinq héroïnes assistent quand même en cachette au début de la nuit de noce du Prince Phillip et d'Elizabeth, ce qui les excite. Le porno de l'époque quoi. Autant vous dire que cette sexualité hyper présente dans le pilote risque de finalement jouer contre Reign, même si la chaîne ne semble pas s'en inquiéter pour le moment.
L'aspect soap est accentué lorsqu'entre en scène la Reine Catherine de Médicis, un personnage forcément passionnant, qui tire toutes les ficelles à la Cour, faisant croire à son mari que c'est lui qui décide de tout. Elle affronte d'ailleurs vaillamment ses infidélités avec Diane de Poitiers. Elle n'apprécie guère Mary, mais elle sait son importance stratégique et elle veut à tout prix le bonheur de son fils... et qu'il reste en vie ! Nostradamus -oui, il fait aussi partie de la série- lui a en effet prédit un destin funeste... Et puis il y a un fantôme. L'aspect le moins intéressant du pilote. On sait très bien que les histoires de fantômes n'apportent jamais rien de bien, surtout sur le long terme. Et puis il y a la forêt qui entoure le château, sombre, dangereuse. Mary s'y aventure déjà et n'est pas déçue du voyage. Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la surprise en cas de commande. Ne vous attendez pas non plus à un truc énorme. Mais disons que Reign place là un élément mystérieux, qui pourrait potentiellement se révéler intéressant par la suite s'il est bien exploité.
Reign est assurément un projet ambitieux, tant par son aspect historique que par son goût pour les moeurs légères. Mais il n'est probablement pas adapté à la CW, qui ne peut pas non plus repousser ses limites au-delà d'un certain point, que cette série semble franchir à plusieurs reprises dès le pilote. Et si c'est pour qu'elle s'assagisse par la suite, je n'en vois pas l'intérêt ! Si ce script manque cruellement d'humour, il ne manque en tout cas pas d'intérêt.
Oxygen [Pilot]
STARCROSSED (aka OXYGEN)
Drama // 42 minutes
Créé par Meredith Averill (The Good Wife). Produit par Josh Appelbaum et Andre Nemec (Life On Mars US). Pour CBS Television Studios et CW. 60 pages.
Lorsqu'au beau milieu de la nuit, une invasion extraterrestre transforme une ville de l'Illinois en champ de bataille, Emery, 6 ans, tombe nez à nez sur un alien de son âge, qu'elle décide d'héberger à l'insu de ses parents. Les autorités ne tardent pas à le retrouver et lui tirent dessus, laissant la petite fille traumatisée par cette rencontre du troisième type. Dix ans plus tard, alors que les intrus, nommés les Orions, sont restés coupés du monde dans un camp à l'écart de la ville, neuf d'entre eux sont selectionnés pour intégrer un lycée afin de tester leurs capacités d'adaption à la vie humaine. Parmi eux : Roman, le petit alien qui a bien grandi et qui ne va pas tarder à croiser le regard d'Emery...
Avec Aimee Teegarden (Friday Night Lights), Matt Lanter (90210), Grey Damon (Friday Night Lights, Secret Circle), Malese Jow (Vampire Diaries), Titus Makin Jr. (Glee)... (casting en cours)
Des extraterrestres... dans un lycée... on pense tout de suite à Roswell, évidemment. Mais ce serait injuste et malhonnête de taxer d'emblée Oxygen de copieuse alors que la série de Jason Katims -oui, ne l'oublions pas !- s'est arrêtée il y a plus de dix ans. On a quand même le droit de refaire un teen soap avec des aliens à un moment donné, non ? Je ne dirais pas qu'elles n'ont rien à voir l'une avec l'autre, ce serait mentir, mais des tas d'éléments suffisent à les différencier, ne serait-ce que : 1/ Tout le monde sait qui ils sont, ils cachent bien des choses mais certainement pas leur vraie nature 2/ Ils n'ont pas grandi au milieu des humains. Et dans ce pilote, cela amène naturellement de nombreux questionnements. Tout comme Emery et sa meilleure amie Julia -en phase terminale de ce qui semble être une leucémie- ces étrangers suscitent à la fois fascination et dégoût. Les deux jeunes filles parviennent à pénétrer sur leur camp et découvrent ainsi leur mode de vie, leur environnement et effleurent certains de leurs secrets les mieux gardés. C'est un passage fort et en même temps un peu décevant. On s'attend à autre chose, de moins caricatural peut-être, de plus dépaysant (des joueurs de tarots inquiétants, des vendeuses de babioles insistantes et gueulardes... on est ni plus ni moins comme dans un pays oriental... et cette caricature est presque dérangeante quand on y réfléchit bien...). Mais cette partie est néanmoins prenante et offre de quoi alimenter un début de mythologie. On comprend dans les non-dits que l'auteur a d'ores et déjà quelques idées derrière la tête. On ne va pas non plus l'en féliciter en même temps, c'est un peu normal quand on s'attaque à un tel thème !
Là où Oxygen devient moins palpitante, c'est lorsqu'elle met en place sa structure typiquement CWienne liée aux personnages d'ados et tous les clichés habituels qu'ils véhiculent avec les populaires d'un côté et les aliens de l'autre, lesquels sont ni plus ni moins traités comme un certain... Glee Club ! La série musicale de la FOX est d'ailleurs moquée au détour d'une réplique. Leur avantage, c'est qu'ils sont moins niais. Leur désavantage, c'est qu'ils ne donnent pas tellement envie de faire ami-ami avec eux. Je suis curieux de voir ce que ça va donner à l'écran. Là, comme ça, hormis Roman et sa petite soeur, aucun ne m'a paru attachant, ni même intéressant. Et c'est un peu la même chose chez les Terriens. Emery est l'héroïne typique à qui l'on a envie de faire des câlins et des bisous -et, pour sûr, Aimee Teegarden saura transmettre ce désir chez le téléspectateur- mais tous les autres sont caricaturaux et sans surprise. Dès le premier épisode, elle a trois prétendants, même s'ils ne sont pas tous déclarés : le meilleur ami geek sans doute secrètement amoureux d'elle, à moins qu'il ne se tourne vers Sophia; Grayson, le mec populaire qui les fait toutes craquer mais qui n'a d'yeux que pour Emery; et bien sûr, Roman, l'extraterrestre. On se retrouve en clair avec un rectangle amoureux déjà indigeste ! Les adultes n'ont a priori rien de spécial, ils semblent peu charismatiques et accessoires, à part peut-être celle qui sert de guide aux "Orions Nine". Elle n'est pas nette...
De la même manière que The Carrie Diaries, Oxygen pourrait se révéler fraîche et sympathique, à défaut d'être originale. Mais je crois qu'elle arrive avec un peu de retard. Lorsque Vampire Diaries était à son apogée, elles auraient formé un super duo. Aujourd'hui, alors que la série de Kevin Williamson est devenue plus sombre et plus adulte, j'ai dû mal à l'imaginer trouver sa place. Je n'ai pas encore lu tous les autres scripts de la CW, mais je suis à peu près sûr que ce sera l'un des plus faibles et des moins ambitieux. Et en même temps, l'un des moins chers aussi ! Et ça, ça devrait peser dans la balance lorsqu'il faudra trancher...
The Selection [Pilot Script]
THE SELECTION (2.0)
Drama // 42 minutes
Ecrit par Elizabeth Craft & Sarah Fain (Angel, The Shield, Vampire Diaries). Adapté du roman éponyme de Kiera Cass. Pour Warner Bros. Television et The CW Television Network. 63 pages.
300 ans dans le futur, les Etats-Unis n'existent plus et ont été remplacés par une monarchie répartie en 25 provinces. Une jeune femme pauvre, America Singer, est désignée par le sort lors d'une loterie pour participer à une compétition dans le but de devenir la prochaine reine d'une nation déchirée par la guerre, dont un groupe de rebels a survécu. Elle se retrouve alors face à 24 autres candidates, sans le moindre désir de se battre pour ravir le coeur du prince Maxon, un dragueur invétéré : elle est déjà éperdument amoureuse d'un garçon, Aspen, bien décidé à l'aider à s'évader de sa nouvelle prison dorée...
Avec Yael Grobglas, Michael Malarkey, Lucien Laviscount, Anthony Head (Buffy, Merlin), Sean Patrick Thomas (Ringer), Peta Sergeant... (casting en cours)
The Selection 2.0, c'est dès le premier acte, je cite : "Prince Maxon fucks the breath out of Lucy (...) as he does her from behind" Vous avez bien lu. Bien entendu, une fois porté à l'écran, cette scène inaugurale, qui ne prend pas de pincettes pour nous faire comprendre que le "Bachelor" est un baiseur invétéré, sera largement édulcorée. Mais des séquences comme celle-là, ce pilote nous en promet quelques autres. Visiblement inspirées par les frasques du Prince Harry, les scénaristes ont offert au personnage un passage où il organise une "pool party" avec ses prétendantes. C'est donc un défilé de lingerie pendant qu'il manie sa queue... de billard, avec une dextérité sans pareil. Bref, Maxon Shreave c'est le Damon Salvatore de The Selection. Il a un sens de l'humour aiguisé, il préfére porter peu de vêtements et il se donne des grands airs de mauvais garçon alors, qu'au fond, il a évidemment un petit coeur fragile qui bat trop fort. C'est sans aucun doute l'un des plus gros atouts de la série. Et si je dis "série" et non "pilote", c'est parce qu'il ne fait aucun doute pour moi après avoir lu ce script que The Selection fera l'événement à la rentrée 2013 sur la CW. Enfin elle essaiera en tout cas...
On ne connait pas vraiment les raisons qui ont poussé la chaîne à ne pas la commander lors de sa première version tournée en 2012 -le casting et la réal doivent être en partie responsables- mais le fait que le nouveau pilote soit filmé en Hongrie, chose extrêmement rare voire unique pour une série américaine de network, prouve qu'elle a décidé de mettre le paquet au niveau du décor, en ne se contentant pas de fonds verts canadiens à la Once Upon A Time. Avec son luxueux château et les grands espaces qui l'entourent, The Selection fait clairement preuve d'ambition et méritait bien ça. Est-ce que l'histoire est à la hauteur de tout le foin que je suis en train d'en faire ? Non. Ce n'est pas un chef d'oeuvre non plus. Mais le script est on ne peut plus efficace et équilibré. Il fait la part belle à la romance, mais pas que : les coups de pute entre les candidates façon télé-réalité sont là, les secrets prometteurs de certaines aussi, les rebelles apportent de l'action, du complot en veux-tu en voilà et de belles perspectives d'avenir, et America a tout de l'héroïne attachante typique. Là où le projet n'a pas beaucoup de mérite, c'est qu'il a piqué la moitié de son pitch de départ à Hunger Games (l'annonce de la sélection, le triangle amoureux central, le retour à la paysannerie...) et qu'il cherche aussi vaguement à dénoncer les travers de notre société, qui les ont conduit à sa perte dans cette histoire. Mais il s'en distingue suffisamment pour ne pas parler de plagiat ou de copie. Et il arrive au moment où on n'a pas encore été envahi par les dystopies sur le grand et le petit écran, mais ça ne saurait tarder. La CW tient là un hit en puissance, comme The Vampire Diaries et Arrow précédemment...
The Vampire Diaries [4x 03]
The Rager // 2 870 000 tlsp.
Très irrégulier ce début de saison 4 de Vampire Diaries. Après un mauvais Season Premiere et un bon deuxième épisode, voici une troisième pièce moyenne, dispensable, que j'ai même déjà oubliée en partie quelques heures plus tard. Mais ce dont je me souviens sans problème, ce sont les passages super ridicules mettant Elena dans des positions tout à fait saugrenues. Mademoiselle la vampire fait le poirier pour se désaltérer et foutre la haine à Rebekah. Puis elle se met debout sur une moto qui roule à fond la caisse. Et pour exprimer quoi au juste ? Qu'elle souffre d'être devenue ce qu'elle est devenue mais qu'elle comprend que ça peut être fun aussi, parfois, d'être un vampire ? Mouais. Parlons aussi de l'alcoolisme. C'est un mal qui semble ronger les scénaristes. Ou alors ils répercutent leurs frustrations sur leurs personnages. Toujours est-il que sans avoir l'âge légal pour boire à volonté, nos héros ne font que ça ! Et en pleine journée en plus. Machine veut un scotch dès qu'elle débarque à la fête de Rebekah. Trucmuche qui fait boire Elena pour lui faire passer ses envies de sang... Je trouve ça hallucinant et en même temps la preuve que les dirigeants de la CW ne regardent sans doute pas eux mêmes la série. Je vois mal comment ils pourraient laisser passer ça autrement... Enfin bref. S'il n'y avait que ça comme souci !
J'allais dire que Klaus a, comme d'habitude, complètement plombé l'épisode, mais à bien y réfléchir, c'est un des seuls personnages qui a su relever le niveau cette semaine. On passera sur le prétexte de son retour, incompréhensible -"il faut que je protége Tyler, ce connard qui m'a bien eu une dizaine de fois"- et on se contentera de retenir ses sourires tordus et ses répliques peu inspirées mais efficaces. De Rebekah, on ne gardera à l'esprit que la conclusion de son intrigue : elle se sent terriblement seule et il est temps qu'on lui trouve soit un intérêt amoureux soit une bonne copine, en tout cas quelqu'un avec qui passer du bon temps. Pour une femme qui a plus de 1000 ans derrière elle, on se demande comment elle a fait pour rester aussi immature tout ce temps ! Mais elle reste touchante et c'est ce que je préfère chez elle. Elle a peut-être trouvé un alter ego en la personne d'April. A suivre... Même si la production a énormément de mal à utiliser l'ensemble de son casting de manière correcte -Bonnie est aux abonnés absents cette semaine par exemple- elle trouve toujours le moyen de rajouter de nouveaux personnages, qui ne servent à rien la plupart du temps. Je n'ai pas suivi Secret Circle, mais si j'ai bien compris, la plupart de ceux qui l'ont fait n'ont retenu qu'une seule chose : l'actrice Phoebe Tonkin. Du coup, la voilà qui débarque dans Vampire Diaries. On lui prétexte un passé avec Tyler et on nous injecte comme ça un futur triangle amoureux avec Caroline pas du tout enthousiasmant. J'attends de voir ce que va donner le personnage sur la longueur. On n'est pas à l'abri d'une bonne surprise...
Damon est pris dans sa chasse au chasseur de vampire, ce qui n'est clairement pas la partie la plus ennuyeuse de l'épisode. Je trouve toujours les méthodes de bourrin de Connor proprement hallucinantes mais admettons. L'implication de Jeremy était une bonne idée, jusqu'à ce qu'il trahisse son nouvel ami. Moi je voulais un bad Jeremy pendant quelques épisodes, histoire de justifier sa présence et lui offrir... je ne sais pas... du charisme ? Mais non. Meme pas. On sait très bien qu'à cause de sa gonflante de soeur, il ne serait pas resté dans le camp adverse très longtemps, certes, mais ça ne valait pas le coup d'essayer ? Peut-être plus tard... Sinon, Elena continue de chouiner à cause de sa transformation, quand elle ne fait pas ses trucs ridicules (cf le début de la critique). Elle voit Damon partout, surtout quand elle est dans une position coquine avec Stefan. C'est d'un convenu... et d'un ennui... On ne comprends toujours pas pourquoi ce n'est pas Caroline qui prend en charge la jeune fille. Le sujet est vaguement abordé. Pour le moment, la Elena vampire est un gros raté.
// Bilan // Dans cet épisode, le ridicule ne tue apparemment pas mais c'est normal : tout le monde est déjà plus ou moins mort à Mystic Falls, que ce soit véritablement ou scénaristiquement. Entre deux ou trois bonnes idées, on s'enfonce dans l'ennui. Mais que va devenir Vampire Diaries ?
Beauty And The Beast [Pilot]
Pilot // 2 780 000 tlsp.
What About ?
En 2003, la jeune Catherine et sa mère sont attaquées par un homme. Si Catherine parvient à avoir la vie sauve grâce à l'aide d'une créature étrange, sa mère meurt cette nuit-là. Neuf ans plus tard, elle est devenue détective et reste déterminée à retrouver le responsable. Lors d'une enquête, elle suit la piste d'un certain Vincent Keller, décédé en 2002 en Afghanistan. Elle découvre que ce dernier n'est pas mort, qu'il vit depuis 10 ans en totale réclusion et surtout le reconnaît comme celui lui ayant sauvé la vie. Il s'avère que, sous l'effet de la colère, Vincent se transforme en une bête enragée et incontrôlable. Catherine accepte de protéger son identité et son secret s'il l'aide à découvrir le meurtrier de sa mère. Tous deux entament alors une relation complexe et extrêmement dangereuse...
Who's Who ?
Drama créé par Jennifer Levin (FBI : portés disparus) et Sherri Cooper (Brothers & Sisters). Réalisé par Gary Fleder (Le collectionneur, Le maître du jeu, October Road, Life Unexpected). Avec Kristin Kreuk (Smallville), Jay Ryan (Terra Nova), Austin Basis (Life Unexpected), Nicole Gale Anderson (JONAS), Nina Lisandrello...
What's More ?
Il s'agit d'une adaptation très très libre de la série La Belle et la bête des années 80 avec Linda Hamilton et Ron Perlman. Parmi les différences notables, l'héroïne n'avait pas 25 ans mais 35, n'était pas flic mais avocate, et sa bête était une vraie bête, pas un mannequin.
ABC a également développé sa propre version du conte cette saison, dont un pilote a été tourné entre les Etats-Unis et l'Irlande. Décrit plus proche de l'univers de la fantasy à la Game Of Thrones, elle n'a pas été retenue pour obtenir une saison complète.
So What ?
Pour une raison qui m'échappe (même si je suis sur une piste), plus les années passent et plus je suis indulgent avec les pilotes que je découvre. Ce devrait pourtant être l'inverse, je sais. De ce fait, je n'ai pas trouvé ce premier épisode de Beauty And The Beast aussi horrible qu'on l'a dit partout. Surtout en essayant de se mettre à la place du public visé. Je n'ai pas eu envie de le couper avant la fin, ce qui est plutôt bon signe. J'avais sincèrement envie d'aller jusqu'au bout. Mais je vous rassure : je m'arrêterai quand même là. Ce n'est pas parce qu'un épisode se laisse regarder qu'il est bon pour autant !
En fait, j'ai trouvé l'entrée en matière très réussie, très accrocheuse. La première scène, celle de l'agression, était bien réalisée et je ne m'attendais pas à un rendu aussi glaçant et brutal sur la CW. Le meurtre de la mère aurait très bien pu être montré de façon beaucoup moins directe. Et puis, si Kristin Kreuk peine à convaincre lorsqu'elle court à perdre haleine dans les bois jusqu'à LA rencontre avec la so-called Bête, avec du recul, c'est le seul passage du pilote où elle est à peu près crédible ! Je ne devrais pas dire ça parce qu'on ne peut décemment pas juger une série sur un détail aussi insignifiant, mais j'ai a-do-ré la transition aérienne entre 2003 et 2012. Excellente idée du réalisateur, qui a globalement fait du bon boulot de toute façon. Voilà voilà, je crois qu'au niveau de ce qui m'a plu, je peux m'arrêter là. Le fait que les enquêteurs principaux soient des enquêtrices me plait assez sur le principe, cela dit (enfin je ne m'inflige pas pour autant Rizzoli & Isles). Les deux personnages ont l'air complèmentaires et donnent le sentiment que le duo pourrait se montrer attachant à terme. En revanche, il n'y en a qu'une qui peut paraitre crédible dans la peau d'un fliquette et ce n'est certainement pas Kreuk ! Même en agent de la circulation, elle ne ferait pas l'affaire. Et je vais même aller plus loin : Rachel Bilson est plus convaincante en médecin dans Hart Of Dixie que Kreuk en policière ! Mais bon, elle est jolie et respire la gentillesse et la fragilité et c'est visiblement tout ce qui compte. L'enquête du jour n'a pas grand intérêt mais elle se laisse suivre. Elle sert surtout de prétexte à combler les insoutenables minutes qui nous séparent des rencontres entre Catherine et Vincent...
Tout le monde l'a dit mais je suis bien obligé de le répéter : sur la CW, pour être considéré comme une bête, il suffit d'avoir deux cicatrices sur la joue ! Un beau message de tolérance en somme. Les caractéristiques des vampires, dont le fameux charme ténébreux, ont donc naturellement été attribués à ce Vincent puisque c'est la mode, un personnage qui ne fait pas peur une seule seconde, et surtout pas à Catherine. Tout le thème central de la série originale ou même du conte de base, celui de l'amour capable de dépasser les apparences, passe totalement à la trappe, si bien qu'on ne voit pas pourquoi la série s'appelle Beauty And The Beast, ni même pourquoi ce reboot existe en fait. Rien n'est impossible dans cette histoire d'amour, contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire. Le passé de Vincent, et tout le traumatisme post-11 Septembre qui en découle par essence, n'intéresse pas les auteurs pour des raisons évidentes. Quant à la partie mythologique, qui consiste à créer un mystère autour des véritables raisons de la mort de la mère de Catherine, inévitablement liées à Vincent, elle aurait de l'intérêt si elle était au coeur même de la série, si elle était la préoccupation principale des scénaristes et si elle s'annonçait plus épaisse et plus complexe. Or, avec les cas du jour et la romance qui prendra forcément plus de place qu'il ne faut, on va se retrouver avec un fil rouge à la Mentalist et autres séries de CBS (c'est eux qui produisent en plus) : trois épisodes par saison y seront consacrés, le reste du temps ce sera du procédural approximatif et ennuyeux.
Beauty And The Beast n'est pas une série monstrueuse, mais elle est très très loin de la qualité de l'originale, qui était intelligente, touchante et de toute beauté. On aurait préféré que la CW ne lui prête jamais ses traits trop parfaits pour être vrais.
What Chance ?
Le sort de la série semble déjà scellé après trois diffusions : elle perd encore plus vite ses téléspectateurs que The Secret Circle dans cette même case l'an dernier, annulée au terme de sa première saison. Je suppose que le même destin attend Beauty And The Beast, à moins d'un miracle.
How ?
The Vampire Diaries [4x 02]
Memorial // 2 910 000 tlsp.
There's a new vampire hunter in town ! Ce deuxième épisode de la saison 4 de Vampire Diaries, entre deux pleurnicheries d'Elena, nous introduit en effet au nouveau méchant du moment -je n'ose parler du "méchant de la saison", puisqu'il peut très bien disparaitre à tout jamais dans deux épisodes- un certain Connor Jordan, forcément mystérieux par bien des aspects. D'abord parce que ses méthodes de gros bourrin sont assez étonnantes, pour ne pas dire idiotes. On a beau savoir que les habitants de Mystic Falls sont les êtres humains les moins perspicaces du monde, comme il l'ont de nouveau prouvé dans l'excellente scène de l'église, il semble quand même très étrange de sa part de ne pas avancer masqué pour mieux atteindre ses objectifs funestes. Certes, Alaric a prouvé par le passé que la dissimulation n'était pas bien plus efficace... Ensuite, le monsieur n'est visiblement pas tout à fait "normal". Jeremy lui a vu des tatouages sur le bras alors que Matt soutient qu'il n'en a pas. Etant donné que le frère Gilbert voit les morts depuis quelques temps, la question est posée : Connor est-il mort ? Connor est-il un vampire chasseur de vampire ? Les paris sont ouverts ! Espérons qu'une autre option ait été choisie, une option qui nous étonnera tous car personne n'y aura pensé. Le genre de truc qui arrive de moins en moins dans la série en clair... Enfin, le sombre personnage se révèle particulièrement cruel et odieux. Il n'hésite pas à poignarder une jeune fille a priori innocente qui vient de perdre son papa et à la laisser se vider de son sang pendant son enterrement. La grande classe ! Cette April fait une entrée remarquée, indéniablement. Elena et Bonnie restent néanmoins les number one incontestées de la vie de merde.
Je parlais des pleurnicheries d'Elena tout à l'heure et il faut bien avouer que c'est à elles que la majeure partie de l'épisode a été consacrée. La transition de Caroline s'était relativement bien passée. Celle de sa meilleure amie s'annonce beaucoup plus compliquée. Mademoiselle Gilbert a inventé le concept du vampire boulimique, qui boit du sang, qui ne peut pas s'en empêcher, mais qui le recrache aussitôt ! Cela donne des passages assez hallucinants (à 20h sur un network quand même !!!) où la belle héroïne dégorge des litres de substance rouge vermillon sur sa jolie robe rose puis repeint les toilettes de l'église. C'est gore et c'est diablement fun ! C'est sans doute pour cela que les auteurs se sont sentis obligés d'enrober tout ça de niaiseries grâce à Stefan et Damon, qui se meurent toujours d'amour pour elle. L'opposition entre les deux frères est plus que jamais de retour, ce qui n'inaugure rien de bon en terme de situations inédites pour la suite. Le fait qu'Elena fasse maintenant partie de leur monde aurait dû simplifier les choses mais cela les complique en réalité. On s'y attendait. On se demande quand même pourquoi ce n'est pas Caroline qui s'occupe d'elle pendant sa période de transition. Le baby vampire aurait bien plus à apprendre de sa part. Mais bon, elle a des galipettes à faire avec Tyler, quand toutefois ils ne sont pas interrompus par un nouveau drame. Alors on la comprend un peu... Son intervention finale était en tout cas plus que bienvenue. Souhaitons qu'elle prenne les choses en main à partir de maintenant. Les adieux aux morts en fin d'épisode ne m'ont pas touché plus que ça, certainement parce que l'idée était mal amenée et l'exécution pas terrible, en partie à cause d'acteurs peu convaincus. La série est en train de partir dans un trip religieux qui ne me plait que moyennement s'il doit être appuyé de la sorte. La furtive apparition d'Alaric dans la dernière scène en compagnie de Damon était pas mal en revanche. On notera enfin que c'était un épisode 100% Originals Free et c'était agréable.
// Bilan // Nettement meilleur que le Season Premiere, ce Memorial a réussi à me réconcilier provisoirement avec Vampire Diaries. Je suis toujours fâché mais je suis prêt à pardonner si la suite est au moins de ce niveau, et de préfèrence plus solide encore...