Grey's Anatomy [9x 13]
Bad Blood // 8 930 000 tlsp.
Vous vous attendiez à du gros drama et des larmes à J-1 de la fermeture du service des urgences du Seattle Grace ? Eh bien non, vous n'en aurez pas, si ce n'est un pincement au coeur lorsque Hunt éteint les lumières et les moniteurs des salles autrefois bondées, qui seront désormais désertées jusqu'à nouvel ordre. Je suis plutôt satisfait de cette approche légère, étant donné qu'elle ne le restera probablement pas longtemps. Au fond, les médecins ont du mal à y croire et ne se rendent peut-être pas encore compte de la gravité de la situation. Comme nous, ils voient ça comme un problème passager. Or, on connait Shonda : elle n'a pas introduit cette intrigue pour la résoudre au bout de deux épisodes. On en a jusqu'à la fin de la saison, voire au-delà, et c'est ce qui s'appelle avoir de la suite dans les idées ! Difficile de savoir ce que l'avenir nous réserve de ce point de vue-là, mais les possibilités sont multiples et une réduction de l'effectif n'est pas totalement exclue, malgré les dires du Dr Cahill. Comme je le disais la semaine dernière, dans un contexte économique mondial comme le nôtre actuellement, c'est une storyline qui a une véritable résonance chez les téléspectateurs. Les internes ont-ils raison d'avoir peur pour leur place ? A priori, je dirais que non, puisque ce ne sont certainement pas eux qui coûtent le plus cher à l'hôpital. Mais ne dit-on pas qu'il n'y a pas de petites économies ? Et puis, clairement, ils sont trop nombreux. Ce n'est certainement pas un hasard. Tout est réfléchi ! Je crains que Heather, encore absente de cet épisode, ne soit l'une des victimes étant donné que l'actrice a été castée sur un pilote (Legends, pour TNT) et qu'il a de grandes chances d'être retenu. C'est dommage, c'est celle que je préfére (mais pas tellement pour le personnage pour l'instant, pour Tina Majorino avant tout). Jo semble hors de danger. Shane aussi, parce que c'est le seul garçon de la bande. Reste donc Leah et Stephanie. Si cette dernière ne parvient pas à sortir de l'ombre de Jackson, il n'est pas impossible qu'elle jarte. Quant à la première, c'est notre souhait à tous qu'elle quitte les lieux ! Elle est physiquement irritante. Pardon.
Pourtant, dans cet épisode, Leah a eu sa première heure de gloire de la saison en travaillant aux côtés de Cristina sur un cas mêlant convictions personnelles et éthique. Cela nous rappelle les meilleures heures médicales de Grey's Anatomy. On a du coup une sensation de déjà vu, mais l'affaire est bien menée, rythmée. Elle est même amusante par moment, avec l'utilisation des caméras fraîchement installées pour surveiller les médecins et leur respect des nouvelles procédures. Et puis émouvante sur la fin, avec une jolie chanson choisie bien comme il faut. Leah nous rappelle alors la Meredith des débuts. J'ai choisi Meredith parce qu'il y a physiquement une ressemblance. Mais ce genre de situation est aussi arrivé à Cristina, Izzie et tous les autres. Bref, je me plaignais dans ma review précédente d'un manque flagrant de cas médicaux intéressants depuis quelques temps, mais cet épisode m'a prouvé qu'ils étaient encore capables d'en inventer ! C'est juste que c'est souvent au détriment des histoires personnelles de nos héros, qui ont tendance à stagner dans ces cas-là. Karev, Callie et Arizona étaient également confrontés à un cas épineux, mais dans un genre différent. Une adolescente exécrable qui refuse de sortir de son lit pour réapprendre à marcher, estimant que sa vie est fichu... Ring a bell ? Oui, on sentait venir à des kilomètres à la ronde le parallèle avec la situation d'Arizona, et ça n'a pas raté ! Tout était donc très prévisible devant cette intrigue... tout sauf le fait de nous sortir des musiques à la Dexter (voire carrément de Dexter, je n'ai pas vérifié) lorsque la gamine se mettait à grogner. C'était un choix artistique étrange, qui me rappelle les voix mettaliques de Meredith et Cristina un peu plus tôt dans la saison. Cela rendait les scènes presque parodiques et je ne pense pas que c'était le but recherché. Si ça avait été le cas, ils nous auraient carrément sorti la musique de L'Exorciste ! En tout cas, sur la toute fin, les auteurs ont quand même réussi à nous surprendre en ne rendant pas le déroulement du speech d'Arizona aussi doux et simple que prévu.
Le troisième cas médical était le moins passionnant, mais il avait l'avantage d'impliquer le Dr Cahill, presque malgré elle au départ. Comme je l'avais décelé lors de l'épisode précédent, il semble bien que la femme garde en elle une blessure, liée à un patient, une opération, mais les scénaristes ont choisi de ne pas traiter le sujet frontalement dans cet épisode. Cela signifie qu'ils souhaitent développer le personnage sur la longueur, et c'est une bonne nouvelle. Je l'aime bien. Le twist sur sa mission dans les dernières minutes de l'épisode est assez excitant puisqu'il annonce un changement encore plus grand que prévu sur le papier. J'imagine déjà un casting d'enfer pour trouver l'acteur ou l'actrice qui interprétera l'acheteur du Seattle Grace, et donc le nouveau grand patron de nos héros. Mais peut-être aussi que ça ne conduira pas à de profondes modifications. Dans tous les cas, cette saison 9 a une ligne directrice forte et ce n'est pas du luxe. Même si les audiences sont toujours très acceptables, Scandal qui est diffusée juste après (et qui est excellente) pourrait arriver à son niveau voire la dépasser d'ici au mois de Mai. Ce sera toujours une victoire de Shonda quoi qu'il arrive, mais quand même... Grey's Anatomy ne doit pas et ne peut pas se terminer dans l'indifférence ! Un départ en fin de saison 10 la tête encore haute, ce serait beau et mérité. Avec tout ça, je n'ai pas parlé des gentillets Hunger Games de Meredith, Miranda et Richard. Que dire d'autre à part que c'était plutôt fun ? Idem pour le duo Derek/April, en mode cerveaux on fire.
// Bilan // Un épisode sympathique, que l'on oubliera vite, certes, mais qui met en place des intrigues importantes pour la suite de la saison 9.
Grey's Anatomy [9x 08]
Love Turns You Upside Down // 9 100 000 tlsp.
Le pari de cet épisode de Grey's Anatomy est osé puisqu'il repose presque entièrement sur les nouveaux internes du Seattle Grace. On les côtoie depuis maintenant huit épisodes, on s'est habitué à les voir déambuler dans les couloirs derrière les stars du show, mais ils ont rarement eu l'occasion de briller par eux-mêmes. Leur tour est venu ! A travers leurs yeux neufs, c'est un retour aux sources qui s'opére et qui nous rappelle les premiers épisodes de la série, si légers et si efficaces. Cette époque où l'on s'est pris de sympathie pour Meredith, Cristina, Izzie, George, Karev et les autres, avant d'en tomber amoureux et de devenir accros à leurs histoires de corps, de cul et de coeur, c'était il y a bientôt dix ans !
Il est toujours extrêmement difficile de réussir l'intégration de nouveaux personnages lorsqu'une série a plusieurs années au compteur. Urgences, puisque c'est la référence ultime, a su amener de nouveaux visages au fur et à mesure de ses premières saisons et certains d'entre eux sont devenus aussi emblématiques que ceux qui étaient là depuis le départ. Je pense à Abby Lockart, Elizabeth Corday, Luca Kovac et quelques autres, qui sont ici les équivalents d'Arizona, de Teddy ou d'Owen. Puis, aux alentours de la 9ème saison justement, une nouvelle vague de médecins a pris possession du Cook County. Vous savez : les Neela, Les Pratt, les Samantha, les Archie... Ces personnages n'avaient vraiment pas la même saveur que leurs prédécesseurs. Les acteurs n'étaient pas aussi bons. Urgences n'était plus tout à fait Urgences et j'ai fini par abandonner, comme beaucoup d'autres. Je n'ai rien vu des 13ème et 14ème saisons. J'ai fait l'effort de voir quelques épisodes de la 15ème, histoire de retrouver Benton, Carol Hathaway et bien sûr le Dr Ross, même si je savais bien que je serai déçu. A priori, Grey's Anatomy n'ira pas jusque là, c'est d'ailleurs à souhaiter. Elle tient encore la route aujourd'hui, mais combien de temps lui reste-t-il avant de n'être plus que l'ombre d'elle-même ? Aussi sympathiques soient les nouvelles recrues, je n'imagine pas la série reposait sur eux et quelques résistants. Mais suivre leur parcours pendant encore une ou deux saisons, je ne dis pas non. Cet épisode a prouvé qu'il avait des choses à dire et des choses à apporter, qu'ils existaient.
Si je puis me permettre d'abord une petite critique : pourquoi y'a-t-il si peu de nouveaux personnages masculins ? A la base déjà, ils étaient en infériorité numérique. Rectifier le tir à cette occasion n'aurait pas fait de mal. Cela dit, je n'ai rien contre le petit Shane, seul représentant tout neuf de la gent masculine. Une fois passé outre son air de demeuré, il est même plein de potentiel. Ce que l'on sait de lui pour le moment, c'est qu'il est sensible, pas très mature et que les femmes ne semblent pas être son centre d'intérêt principal. Attention, ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit ! Simplement, dans Grey's, on a l'habitude que les personnages soient rapidement liés les uns aux autres amoureusement ou sexuellement. Ce n'est pas (encore) le cas avec lui, bien que son duo avec Kepner ait été très efficace. En revanche, on a dès le départ destiné Jo à Alex et leur rapprochement, sous forme de cas médical et de confidences, s'est opéré dans cet épisode. J'ai trouvé très factice leur complicité parce que les remarques d'Alex étaient totalement gratuites et basées sur du vent. Vu comme il insistait, en gros lourd qu'il a toujours été, on se doutait que Jo avait vécu à peu près tout l'inverse de ce qu'il avait imaginé. Les scénaristes n'ont fait preuve d'aucune subtilité lorsque la jeune femme a réagi très violemment à un abandon. Elle aussi a été abandonnée plus jeune et a passé son enfance et son adolescence dans des foyers. On n'est pas allé jusqu'à nous sortir les violons, tout est resté relativement sobre, mais ce n'en est pas moins une situation vue et revue en télévision. Je lui espérais un passé plus surprenant. Mini-Heigl -car c'est comme ça que je vais la surnommer maintenant, en alternance avec Mini-Izzie- me reste en tout cas très sympathique. Et puis j'aime bien l'actrice. Je la trouve rayonnante et de plus en plus charismatique. Quant à Heather, disons qu'elle n'est pour le moment qu'un ressort comique : la semaine dernière avec le fauteuil roulant, cette fois-ci avec les coups de fils aux soeurs de Derek. Mais ça marche très bien ! Elle me fait vraiment rire et je suis heureux de retrouver l'actrice après ses passages remarqués dans Veronica Mars et Big Love. Stephanie est un peu plus en retrait depuis le début, mais elle n'en est pas moins intéressante. Je la trouve même attachante, mais je ne saurais pas dire pourquoi. Il n'y a objectivement aucune raison de s'attacher à elle maintenant. Qu'a-t-elle fait de si formidable ? Rien. Juste un bon feeling. Et puis la scène où elle doit annoncer au père de son patient qu'il est dans un état critique était très réussie. C'est peut-être la seule fois où le système du ralenti, adopté dans cet épisode, s'est montré réellement efficace. Enfin il y a aussi eu le dernier ralenti de l'épisode sur les mots de Meredith, très significatif. Bon, Leah, sinon, c'est la peste de la promotion. Je pense qu'elle ne va pas faire long feu, mais c'est toujours utile d'avoir un personnage comme celui-là dans les parages. Le seul grand arc qui a été exploité ici, c'est celui de l'opération imminente de Derek. L'occasion de faire la rencontre d'une autre de ses soeurs, incarnée par la culte Neve Campbell ! Mais pour en savoir plus sur elle, il faudra revenir au prochain épisode. On a hâte !
// Bilan // Pari risqué... pari réussi ! Les nouveaux internes n'ont sûrement pas la carrure de nos héros phares, mais ils ont su mener à tambour battant cet épisode qui leur était consacré. Love Turns You Upside Down ne restera pas dans les annales, mais il était frais et amusant.