Bloodlines [Pilot Script]
BLOODLINES
Drama // 42 minutes
Créé par David Graziano (Felicity, Terra Nova, SouthLAnd). Produit et réalisé par Peter Berg (Friday Night Lights, Chicago Hope). Pour Universal Television, Open 4 Business & NBC. 61 pages.
Une orpheline de 18 ans nommée Bird Benson se retrouve au cœur d'une bataille ancestrale entre deux familles rivales de tueurs et de mercenaires. Entraînée par un expert en arts-martiaux toute sa jeunesse, elle doit maintenant retrouver sa mère et accepter de la tuer pour pouvoir mener une vie normale...
Avec Skyler Samuels (The Nine Lives Of Chloe King, The Gates), Kadee Strickland (Private Practice), Jonathan Banks (Breaking Bad), Tom Everett Scott (New York Police Judiciaire, SouthLAnd), Chris Zylka (Kaboom, Secret Circle), Tzi Ma (24, Le Flic de Shanghaï)...
Bloodlines, c'est un peu une blague. De mauvais goût. Je compte sur NBC pour ne PAS la commander. Non mais vraiment. Je me doutais bien avant de lire le script que ça n'allait pas me plaire. Du kung-fu, quoi. Je ne sais pas si vous êtes déjà tombé devant Kung Fu, la légende continue quand ça passait tous les soirs sur France 2 (les problèmes de la chaîne en access ne datent pas d'hier, vous remarquerez), mais c'est à peu de différences près la même chose. On s'étonnerait presque que Jackie Chan et je ne sais quel fils de Bruce Lee ne fassent pas un caméo. C'est écrit avec à peu près autant de subtilité qu'un Karaté Kid. Vous me direz, le but est sans doute de divertir et de toucher un public majoritairement masculin. En cela, le pilote doit remplir le cahier des charges. Faut juste aimer quoi. Et ce n'est pas du tout mon cas. Bloodlines risque d'avoir beaucoup de mal à attirer autre chose qu'un public d'amateurs du genre. Parce que les querelles familiales "ancestrales", elles ne servent que de toile de fond. N'espérez pas quelque chose d'un peu soap. On en retrouve quelques ingrédients (il y a des twists improbables), mais l'accent n'est vraiment pas mis là-dessus. Et de toute façon, c'est tellement pas crédible et tiré par les cheveux toute cette histoire... Et si cliché. Toutes ces affaires de "code d'honneur", de "sacrifice", de "vengeance" (des mots martelés à longueur de pages)... ça ne me parle pas. Ca m'ennuie profondément. Ca sonne faux à chacune des répliques. Il n'y a bien que la complicité entre l'héroïne et son papa de substitution qui fonctionne sur le papier. Ils s'envoient des vannes à longueur de temps. C'est amusant.
Le plus triste dans tout ça, c'est que la distribution n'est pas mauvaise. C'est d'ailleurs probablement la série estampilée arts martiaux avec le moins de personnages asiatiques je crois. Kadee Strickland aurait vraiment pu choisir un meilleur projet que celui-là après Private Practice. Remarque, elle ne pouvait pas faire plus opposé dans le style. Les fans seront déçus, elle n'apparait qu'en photo pendant les trois premiers tiers de l'épisode, avant de faire une entrée qui se veut... fracassante, mais qui ne l'est pas vraiment puisqu'on pige tout bien avant qu'elle n'apparaisse. Jonathan Banks était cool dans Breaking Bad. Il le sera sûrement ici aussi. Tom Everett Scott n'a jamais servi à grand chose à la télévision. Ce n'est pas avec ce projet que ça va changer. Quant à l'actrice principale, Skyler Samuels, je n'ai pas vu ses exploits dans ses précédents rôles alors je ne me permettrai pas de porter un jugement. Elle est très jolie en tout cas. Les téléspectateurs seront ravis de la voir se battre et se contorsionner dans tous les sens. Elle tue quelqu'un dans la scène d'ouverture. C'est pas mal d'ailleurs comme teaser. Tout le reste de l'épisode, ou presque, consiste à nous montrer son évolution à différents âges. C'est un peu longuet. Quand on arrive au présent -et que l'on revient sur la scène d'ouverture et ses circonstances- on en a déjà marre.
Bon et puis je me dois de le signaler parce que ça m'a fait un peu halluciner. Il y a trois chansons qui accompagnent trois scènes "importantes" et je me demande vraiment ce qui est passé par la tête du scénariste en les choisissant. C'est de mauvais goût et ça n'a pas de sens. On se tape donc peu après le début de l'épisode, tenez-vous bien... "I saw a sign" d'Ace Of Base. Les paroles sont prises au pied de la lettre, sur un passage qui n'est pas du tout censé être fun. Donc soit le décalage est assumé, auquel cas je suis à peu près sûr que ça ne passera pas bien à l'écran. Soit c'est un vrai choix artistique et ça en dit long sur les goûts du monsieur. J'aurais tendance à dire que le problème vient vraiment de lui vu ses choix suivants. AC/DC pour une scène de rebellion, peut-on faire plus cliché ? Bah lui, il le fait. Et pour une scène romantico-émouvante... Lionel Richie, Stuck On You ! Même Glee n'aurait pas oser tant d'affronts. C'est tellement ringard. J'espère que quelqu'un chez NBC aura la présence d'esprit de dire stop et changer la playlist. Bon, l'auteur cite aussi Elton John par deux fois dans ses descriptions. Je n'ai pas compris son délire.
Vous vous souvenez forcément des séquences de Revenge nulles où Emily prend des cours d'arts-martiaux ? Eh bien Bloodlines, c'est ça, en pire et pendant 42 minutes. Autant dire que NBC a tout intérêt à s'en passer. Ah au fait, j'ai oublié de vous dire : à un moment donné, y'a une brique qui se transforme en poussière rien que par la pensée d'un des personnages. Voilà. Tout est dit. C'est ridicule.
The Gates [Pilot]
Pilot // 4 76o ooo tlsp.
What About ?
Nick Monohan, un policier, promu chef de police dans une petite communauté, découvre petit à petit le comportement étrange de ses habitants. Vampires, loup-garous et sorcières peuplent l'endroit...
Who's Who ?
Contrairement à sa consoeur estivale Scoundrels, The Gates ne bénéficie pas d'un casting particulièrement alléchant. Le héros est incarné par Frank Grillo, dont on se souvient surtout pour son rôle dans la saison 1 de Prison Break. C'est Marisol Nichols qui a hérité du rôle de sa femme. L'actrice a été vue dans 24, Blind Justice et Dernier recours. La voisine assoiffée de sang est jouée par Rhona Mitra (Nip/Tuck, Boston Justice, The Practice et tout un tas de navets au cinéma). C'est la seule qui n'a pas à rougir de sa performance. Après tout, on lui demande d'être brûlante et coquine. Ca, elle sait faire. Chandra West (New York Police Blues) rivalise de botox mais pas de talent tandis que Janina Gavenkar (The L Word) est quasiment invisible. Puis viennent tout un tas de jeunes acteurs pour interpréter les ados de la série. Des beaux gosses et des mignonnes à qui l'on ne demande pas grand chose de plus.
So What ?
The Gates, produite par FOX Television Studios (déjà responsable cet été de Persons Unknown), est un pot-POURRI de tout ce qui est à la mode actuellement. La petite communauté fait forcément penser à Wisteria Lane, mais avec des maisons encore plus grosses et légèrement lugubres, l'arrivée des Monohan fait penser à celle du shérif de Eureka, et bien-sûr, Twilight, True Blood et The Vampire Diaries sont les principales raisons de son existence. ABC voulait sa série de vampires mais à sa sauce (rouge sang). Problème : les femmes au foyer désespérées et les créatures en tous genres ne font visiblement pas bon ménage. L'idée de départ est noble, je comprends qu'ils aient voulu tenter l'aventure. Mais le résultat est quasiment médiocre. Cela dit, je me méfie : j'avais détesté le pilote de The Vampire Diaries, rempli de clichés, et je me suis finalement laissé prendre au jeu au point d'avoir hâte de découvrir la saison 2. Qui sait, The Gates va peut-être gagner en intérêt au fil des épisodes ? Je me tourne logiquement vers les ados de la série, clairement pas les plus intéressants du lot mais qui souffrent plus ou moins des mêmes défauts qu'Elena, Damon et Stefan à leurs débuts : un triangle amoureux se forme instantanément, beaucoup trop vite, avec un gentil garçon d'un coté et un autre plus méchant (et loup-garou à ses heures perdues). L'ennui pointe déjà dès le pilote, d'autant que les interprétes ne sont guère convaincants. Je crains que Dylan, Charlie et Andie restent des boulets jusqu'au bout des 13 épisodes...
Les adultes ne sont pas plus passionnants, du moins Nick et sa femme. Ils sont dans le cliché parfait du couple qui tente de se reconstruire : lui est absorbé par son travail, quitte à délaisser sa femme et ses enfants; elle le lui reproche et s'ennuie dans son quotidien routinier. Ils espérent que leur venue à The Gates changera les choses. C'est tout le contraire qui devrait arriver ! Leurs voisins vampires suscitent davantage l'intéret même si les besoins de Claire Radcliff ne sont pas très originaux : elle veut sucer et faire saigner mais son mari n'est pas d'accord. Ils sont venus vivre là pour éviter cela, justement. On comprend d'ailleurs mal ce besoin de se rassembler quand on voudrait se fondre dans la masse... Toutes les scènes qui auraient pu être choquantes dans le pilote sont asseptisées. Le sang ne coule pas à flot et le sexe n'a pas le droit de citer. Au passage, on apprend que dans la mythologie de The Gates, les vampires peuvent sortir au soleil grâce à une crême qu'ils enduisent sur leurs corps. Moi qui croyait que la bague de Vampire Diaries était ridicule ! Puis il y a cette guéguerre de marchandes de thé que je n'ai pas bien compris. Je les soupçonne d'être des sorcières, mais l'une d'elles a de bonnes intentions, l'autre beaucoup moins. Une opposition, là encore, qui s'annonce ennuyeuse à souhait !
A trop vouloir ratisser large, The Gates fait fuir tout le monde ! Elle ressemble à tout et finalement à rien. Elle ne semble même pas avoir un potentiel de guilty-pleasure, car pour cela, il faudrait se prendre moins au sérieux, oser l'humour et aller au bout du délire. Mission quasi-impossible à la vue de ces prémices peu prometteurs.