09 octobre 2011

Terra Nova [Pilot]

19789649

Genesis (Part 1&2) // 9 220 000 tlsp.

44030376

What About ?

 Les Shannon, une famille ordinaire vivant en 2149 alors que la Terre se meurt, est envoyée dans le passé, 85 millions d'années plus tôt à l'ére préhistorique. Ils rejoignent "Terra Nova", une organisation humaine à qui des scientifiques offrent une seconde chance pour reconstruire une civilisation. Mais la Terre promise et les habitants qui la peuplent, petits et géants, ne sont pas tous accueillants...

Who's Who ?

Créée par Craig Silverstein et Kelly Marcel. Produite par Steven Spielberg (E.T.,Jurassic Park, Falling Skies). Avec Jason O'Mara (Life On Mars US, Men In Trees, In Justice), Shelley Conn (Marchlands, Dead Set, Mistresses), Stephen Lang (Avatar), Christine Adams (The Whole Truth, Pushing Daisies), Landon Liboiron, Alana Mansour, Naomi Scott...

So What ?

    Tout a déjà été dit sur Terra Nova -depuis deux ans en fait, depuis le lancement du projet jusqu'à sa diffusion maintes fois repoussée- et j'arrive en plus un peu après la bataille. Mais je n'ai de toute façon pas grand chose à dire sur cette nouvelle série, qui n'a que ses moyens pour seule ambition. Est-ce que les effets spéciaux sont impressionnants ? Oui ! La multitude de fonds verts est étourdissante. Au cinéma, ça n'aurait pas été suffisant mais à la télévision, ça passe vraiment bien. J'ai trouvé que les dinosaures -car oui, forcément, il y en a- étaient particulièrement réussis. Les vues aériennes de la ville fantôme au début du pilote -sans doute mon passage préféré d'ailleurs- avaient de la gueule. Les paysages de Terra Nova ressembent bien trop souvent plus à de beaux dessins qu'à des images réelles mais l'illusion est d'un niveau acceptable. Je trouverais dommage de faire la fine bouche. Cela reste du grand spectable et il est impossible de citer une série qui puisse rivaliser avec Terra Nova dans l'histoire de la télévision de ce point de vue purement visuel. Cela ne veut évidemment pas dire que la réalisation est inspirée et originale. C'est encore autre chose. Mais, indéniablement, on se fait happer dans ce nouveau monde -ancien plutôt en fait- comme les personnages lorsqu'ils traversent le champs magnétique. 

   Tout nous est familier dans Terra Nova puisque le récit n'a strictement rien d'innovant que ce soit dans le propos ou dans les rebondissements. Les héros, eux-mêmes, ne sont que des caricatures de personnages croisés dans tous les divertissements du genre (et les acteurs sont interchangeables). Le père est charismatique et aimant, mais ses maladresses le conduisent à se faire détester par son fils; la mère est douce et médecin, un classique de chez classique; les ados sont évidemment en crise et défient l'autorité parentale en flirtant avec de mauvaises fréquentations; le leader de l'organisation est autoritaire, inquiètant mais doué d'humour et profondément préoccupé par le bien-être de sa communauté, capable de risquer sa vie pour eux. Et puis il y a les inévitables red-shirts, à savoir tous ces personnages qui errent autout de nos héros et qui sortiront, pour certains, de l'ombre de temps à autres. Et enfin, les méchants, les Sixers -à ne pas confondre avec les Skitters de Falling Skies- qui constituent le seul élément véritablement intriguant de ce lancement plan-plan. Malheureusement, leur présence n'est que prétexte à des courses-poursuites qui en mettent plein les yeux mais qui nous laissent terriblement sur notre faim. Les épisodes suivants ont tout intérêt à explorer leur histoire. On pose également quelques questions sur le lieu en lui-même, avec des inscriptions mystérieuses sur des roches. On pense tout de suite à Lost mais il ne faut pas s'attendre ici à atteindre le même degré de profondeur et de complexité.

   Terra Nova aurait été une bonne série il y a 10 ans, avant l'arrivée de Lost et d'Avatar; elle aurait été une excellente série il y a 20 ans, à l'époque de Jurassic Park. Aujourd'hui ? Elle n'est qu'une ressucée de ce que l'on a déjà vu des dizaine de fois avec une ambition financière énorme mais pas d'ambition scénaristique. Elle est un divertissement qui met avant tout l'accent sur la famille, sur ses valeurs, qui tente au passage de faire passer un message écologiste presque inéluctable de nos jours... elle est donc tiède, et prévisible, et un peu ennuyeuse. Je vais quand même lui laisser sa chance, car elle reste malgré tout unique dans le paysage audiovisuel actuel.

What Chance ?

   A cause de son coût exorbitant et de ses audiences relativement modestes, Terra Nova n'est pas assurée de connaître une seconde saison. Ce qui est certain, c'est que la production ne peut pas fournir plus d'une dizaine d'épisodes par an. En faire un événement récurrent chaque rentrée avant de laisser la place à d'autres pourrait assurer sa survie. On peut tout de même regretter qu'elle ne fonctionne pas mieux : les networks, déjà frileux, risquent d'y réfléchir à deux fois avant de prendre de tels risques...

How ?


21 juillet 2011

Marchlands

44069732

19639824

5 épisodes // 6 98o ooo tlsp. en moyenne 

44030375_p

What About ?

Des années 60 à nos jours, trois familles se succèdent dans une même maison. Ces trois générations sont reliées par l'esprit d'une jeune fille mystérieusement disparue dans les sixties...

Who's Who ?

Créée par Stephen Greenhorn (Doctor Who) et David Schulner (The Oaks). Avec Alex Kingston (Urgences, Doctor Who), Shelley Conn (Terra Nova, Mistresses), Dean Andrews (Life On Mars, Ashes To Ashes), Jodie Whittaker, Ellliot Cowan (Lost In Austen)... 

So What ?

Vous le savez peut-être, la pérode télé qui m'excite le plus chaque année est celle se déroulant entre Janvier et Mai lorsque les chaînes américaines développent et choisissent leurs nouvelles séries, et les acteurs qui vont avec (d'où la création du Coming Next). C'est toujours, lors des upfronts, un déchirement de voir certains projets s'arrêter net alors que je fondais beaucoup d'espoir en eux. Ce fut le cas de The Oaks en 2008, rejeté par la FOX, qui ne possédait pas un casting particulièrement alléchant, c'est vrai (y figurait quand même Matthew Morrison, Jeremy Renner, Matt Lanter ou encore Shannon Lucio) mais dont l'idée, surprenante, me séduisait beaucoup sur le papier. Il s'agissait de l'histoire de trois familles vivant à trois époques différentes dans une même demeure... hantée. Si l'histoire de Marchlands est similaire, ce n'est pas un plagiat ni un hasard. L'explication est plus simple que ça : la série anglaise est basée sur ce fameux pilote américain jamais diffusé. C'est une vraie curiosité en soi, une première même peut-être. Mais si The Oaks avait survécu, elle n'aurait certainement pas pris le même chemin que Marchlands. A savoir celui de l'ennui et du grand vide. 

Dire que Marchlands m'a déçu serait un euphémisme. Le premier épisode m'avait accroché car, malgré sa lenteur, il ouvrait pas mal de portes qui semblaient intéressantes et qui promettaient une mini-série en cinq épisodes pleine de charme et de suspense. Puis le second épisode est arrivé, et il ressemblait beaucoup au premier et ainsi de suite jusqu'au dernier qui, lui, n'était pas une copie conforme des précédents puisqu'il offrait une conclusion, simple et décevante, à cette histoire finalement très creuse. Dans un premier temps, passer d'une famille et d'une époque à l'autre est un jeu auquel on se prête volontiers, d'autant qu'elles ont toutes de quoi nous accrocher avec des ambiances opposées mais pas clichées. Mon intérêt s'est assez rapidement porté sur les Maynard car menés par une Alex Kingston toujours impeccable et un Dean Andrews que je ne connaissais pas mais qui a clairement un "truc". Puis, voyant que leur intrigue n'avançait que très péniblement, j'ai reporté mon attention sur Mark et Nisha, le jeune couple qui vient tout juste de s'installer. Puisque Shelley Conn va devenir l'une des stars de l'événement Terra Nova, c'était l'occasion de tâter le terrain si je puis dire. Verdict : elle n'est pas mauvaise mais elle n'a rien de spécial. J'ai donc finalement dû me résoudre à m'intéresser aux Bowen mais l'ambiance lourde et déprimante m'a vite coupé l'envie d'approfondir avec eux. La mort d'un enfant, le drame qui les touche, est un sujet extrêmement difficile à traiter et les scénaristes de la série n'ont visiblement pas jugé pertinent d'en explorer la profondeur. Ils se contentent de montrer une mère brisée, brimée, qui doit composer avec l'austérité de sa belle-famille. Ca tient sur un ou deux épisodes, puis, comme avec tous les autres personnages, faute d'évolution, on s'ennuie profondément en attendant un rebondissement qui n'arrive jamais. Même les éléments qui auraient pu être surprenants sont gâchés par la manière dont ils sont amenés.  

Marchlands possède évidemment un aspect fantastique puisque la vraie héroine de l'histoire est cette enfant morte, Alice Bowen, qui hante toujours la maison des décennies plus tard. Elle s'amuse donc à faire peur aux habitants, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Elle se lie d'amitié imaginaire avec une enfant, que ses parents prennent pour une folle pendant quatre épisodes. C'est agaçant, c'est long, c'est sans intérêt. La gamine facétieuse fait la même chose avec le jeune couple, ce qui signifie, en gros, faire craquer les marches de l'escalier en bois et ouvrir le robinet d'eau. Passionnant. A aucun moment un frisson ne peut nous envahir puisque la mise en scène est bien trop policée pour ça. A aucun moment, passé les deux premiers épisodes, on ne se pose vraiment des questions sur les circonstances mystèrieuses de la mort de l'enfant. Non, ce que les auteurs veulent apparemment raconter, c'est simplement des situations familiales ancrées dans des contextes temporels et sociaux différents, le reste n'est qu'apparat. Ils sont donc passés à coté de leur sujet et à coté des attentes du public, en tous cas des miennes. Et je ne demandais pourtant pas grand chose... Ma frustration de n'avoir jamais pu voir le pilote de The Oaks reste donc intacte et c'est sans doute mieux comme ça.

Posté par LullabyBoy à 12:38 - - Permalien [#]
Tags : , , , , , ,