[Interview] Dana Delany : les confessions d'une ex-"Desperate Housewives"
Interviewer Dana Delany, c'est encore mieux la deuxième fois ! A l'occasion de l'arrivée de Body Of Proof sur M6, j'ai eu la chance de la retrouver, cette fois pour un questionnaire davantage tourné sur l'ensemble de sa carrière, qui est plus riche qu'on ne le croit. Car si elle est surtout connue chez nous grâce à Desperate Housewives, elle a fait pas mal d'autres choses avant. Dans cet entretien, elle évoque donc avec enthousiasme China Beach, la sitcom Sweet Surrender, Castle (et surtout Nathan Fillion), Desperate et Body Of Proof bien sûr, Superman (elle a assuré la voix de Loïs Lane pendant de nombreuses années), mais aussi Sex & The City car elle a failli incarner Carrie Bradshaw ! Bref, elle est géniale, sincère, drôle... On l'aime.
The Carrie Diaries [Pilot]
Pilot // 1 600 000 tlsp.
What About ?
La jeunesse de Carrie Bradshaw bien avant qu'elle ne philosophe sur l'amour et le sexe dans "Sex & the City", alors qu'elle est en dernière année de lycée dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre dans les années 80 et qu'elle rêve déjà de New York. Sa mère est morte au début de l'été et elle sait que cette année sera différente pour elle, mais elle est loin d'imaginer que ce sera à ce point...
Who's Who ?
Créé par Amy Harris (Sex & the City, Gossip Girl). Adapté de l'oeuvre de Candace Bushnell. Produit par Josh Schwartz (Newport Beach, Chuck) et Stephanie Savage(Gossip Girl, Hart Of Dixie). Avec AnnaSophia Robb (Jumper, Soul Surfer), Austin Butler (Life Unexpected), Katie Findlay (The Killing), Ellen Wong (Combat Hospital), Brendan Dooling, Freema Agyeman (Doctor Who, Londres Police Judiciaire), Matt Letscher (Eli Stone, Brothers & Sisters), Stefania Owen (Running Wilde)...
What's More ?
Ni Darren Star ni Michael Patrick King, les têtes pensantes de Sex & The City, ne sont impliqués dans cette préquelle.
Avant d'être un projet pour la CW, il était envisagé de faire de The Carrie Diaries une série pour HBO, puis finalement un film.
So What ?
Le meilleur moyen de ne pas être déçu par un pilote est de ne rien en attendre. Depuis le temps, on le sait. Mais c'est pourtant un piège dans lequel on tombe encore régulièrement. Il y a des projets comme ça, on n'y peut rien, ils nous excitent ! Dans le cas de The Carrie Diaries, je suis passé par différentes phases. L'indifférence d'abord, quand on a appris qu'un projet était développé. Je pensais qu'il ne verrait jamais le jour. La curiosité, au moment où la CW a décidé d'en commander un pilote. Qui va jouer la nouvelle Carrie ? Quid de Miranda, Charlotte et Samantha ? Tout ça tout ça. Puis l'excitation, lorsque la série a été validée et que le premier trailer, pas dégueulasse, a été dévoilé. Et enfin de nouveau l'indifférence, parce qu'on l'a attendue trop longtemps. J'aurais vraiment préféré que la chaîne la lance dès la rentrée, au lieu d'Emily Owens par exemple... Mais il y avait une certaine logique à attendre la fin de Gossip Girl. Pourtant, au final, c'est à Hart Of Dixie que m'a le plus fait penser The Carrie Diaries, pour citer un exemple récent. Cela vient peut-être de la voix-off, ou de la fraîcheur qui se dégage du pilote. C'est un peu l'histoire inverse d'ailleurs : dans l'une, une citadine qui a besoin d'air frais et d'un nouveau départ rejoint la campagne; dans l'autre, elle la quitte, à mi-temps, pour prendre du bon temps à New York. Dans les deux cas, il est question d'une quête indentitaire, d'une adolescente ou d'une jeune adulte, peu importe. Avec une certaine finesse et tout en sobriété, ce premier épisode réussit à rendre mademoiselle Bradshaw attachante et ses réflexions peuvent parler aux télespectateurs de 15 à 35 ans, soit parce qu'on a les mêmes, soit parce qu'on les a eues il n'y a pas si longtemps que ça, soit parce qu'on se souvient avec émotion de l'époque où on les a eues. Loin de moi l'idée de vouloir exclure les plus de 35 ans, mais on va dire que la probabilité pour qu'ils s'intéressent à la série est moindre...
AnnaSophia Robb est vraiment charmante et douée. Elle a su trouver le ton juste, sans jamais verser dans l'imitation ou la caricature, pour incarner cette icône de la mode et de la télévision en devenir. Et puis disons le franchement : elle est plus agréable à regarder que Sarah Jessica "Poney" Parker. Que j'aime beaucoup par ailleurs, hein... La vraie bonne idée de départ, c'est d'ouvrir sur le deuil de la mère de Carrie. Cela confère d'emblée une atmosphère empreinte de délicatesse et d'émotion. Les scènes entre Carrie et sa soeur -dont on n'a jamais entendu parler dans Sex & The City d'ailleurs, comme le reste de sa famille en gros- sont particulièrement réussies, tout comme celles avec son père, qui m'ont touché. Les séquences avec ses copines de lycée sont très sympathiques aussi. Bien entendu, on ne retrouve pas la même ambiance que dans la série de HBO, ni le même genre de langage hyper cru. Mais c'est logique, vu l'âge des personnages, et on sent quand même la filliation. Je suis moins fan des passages entre Carrie et Sebastian, le garçon sur lequel elle craque. En premier lieu parce qu'elles sont classiques de chez classiques et qu'elles peinent à donner le sentiment qu'il sera vraiment important dans sa vie. Ensuite parce que je ne trouve pas Austin Butler très bon. Déjà dans Life Unexpected, il n'était pas formidable. Et puis il ressemble tellement à Chord Overstreet de Glee, la bouche protubérante en moins... Les copines de Carrie ont l'air fun. J'ai envie de les connaître davantage. Il en va de même pour son pote gay qui ne s'assume pas encore. Son pré-Stanford. C'est là que le contexte des années 80 prend toute son importante. Son évolution sera intéressante. Non parce qu'il faut avouer qu'à part les fringues et la musique, résolumment tournée vers les morceaux phares de ces années-là mais dans des versions plus modernes -et sur ce choix, je suis assez partagé- on ne peut pas dire que l'on se sente très dépaysé. Le charme propre à cette époque a un peu de mal à se dégager, et je trouve en même temps que c'est bien de ne pas en faire trop. L'aspect presque intemporel peut avoir du bon. Et puis il y a tout ce qui se passe à New York. Disons que c'est ce qui donne un souffle plus épique au pilote et qui lui permet aussi de se différencier des autres teen shows du genre. Cette ado qui s'émerveille de cette autre vie, qui se voudrait adulte avant l'âge, qui est déjà ambitieuse et rêveuse... disons que ça m'a vraiment parlé. J'ai envie de la suivre dans son voyage, et tant pis s'il est de courte durée ou s'il vire au plaisir coupable.
Ce pilote de The Carrie Diaries est comme un rite de passage. Et il se trouve que l'héroïne, ainsi que les auteurs, l'ont passé haut la main selon moi ! Il ne tombe pas dans les écueils propres à ce genre d'adaptation. Il ne cherche pas à impressionner, juste à raconter une histoire simple mais pas vraiment banale, qui peut parler à tout le monde et qui a du charme. Welcome back Carrie, tu nous avais manqué !
What Chance ?
C'est mal parti pour la série, aprè un lancement très décevant sans effet de curiosité, mais si par miracle elle réussissait à se maintenir autour des 1,6 millions, elle ne serait pas moins bien lotie que pas mal d'autres séries de la chaîne comme Hart Of Dixie, 90120 ou Nikita. Alors, pourquoi pas y croire un peu ?
How ?
Glee [4x 03]
Makeover // 5 790 000 tlsp.
Makeover est-il le premier mauvais épisode de Glee d'une longue liste cette saison ? On peut raisonnablement le prédire. Après deux épisodes sympathiques, on ne peut que constater que du coté de McKinley, ça ne va pas le faire longtemps. Pour tromper l'ennui et donner l'impression que les personnages restants ne sont pas insIpides, les auteurs nous sortent une idée neuve et originale : les élections du représentant des élèves du lycée ! Wouahou. Cette année encore, Brittany se présente. Et elle est encore plus idiote qu'avant, au point où ça ne devient plus tellement drôle, d'autant qu'elle entraîne avec elle Sam, un blond qui n'avait jamais semblé être une flêche mais pas au point de ne pas savoir ce qu'est un débat ! Franchement... Face à elle, Blaine tente de trouver un sens à sa nouvelle vie sans Kurt et finit par obtenir l'adhésion de ses camarades. Il est aidé dans sa tâche par le suscité Sam et une nouvelle bromance naît à cette occasion. Je ne suis pas tellement convaincu par ce point, d'autant que ce sera sûrement oublié très vite. Par contre, j'aime assez le traitement de la relation longue distance Blaine/Kurt. C'est sans surprise, mais touchant et réaliste. Reste à savoir lequel va tromper l'autre en premier ! Pour le moment, c'est difficile à dire, sauf si Blaine se jette sur Sam (qui en pince apparemment pour Brittany) ou si Kurt pique Brody à sa colocataire. Dans tous les cas, c'est mal barré. Le Celebrity Skin de Chord Overstreet était super... jusqu'à ce que Heather Morris et sa voix mal assurée ne vienne tout gâcher.
Mr Shue existe encore et a quelques états d'âme dont on se fiche éperdument. Lui aussi s'ennuie beaucoup à McKinley maintenant que ses petits sont partis et qu'il a remporté au moins une fois les nationals avec sa chorale. Alors il pense à quitter les lieux. Nous, on en rêve. Mais on sait qu'il ne le fera pas. Les quelques interventions de Sue étaient les bienvenues. Elle a su apporter un peu d'humour là où il en manquait horriblement. Mais la coach Sylvester, ce n'est quand même plus ce que c'était... Beist est toujours portée disparue à mon grand désarroi.
Et puis il y a le spin-off à New York qui continue. Comme prévu, les scénaristes ne s'embêtent plus tellement à essayer de lier ce qui se passe dans la Big Apple à ce qui se passe -ou ne se passe pas surtout- dans l'Ohio. Pas de thème global, rien qui puisse ressembler de près ou de loin à une écriture intelligente. Toutefois, c'est toujours à New York que l'on passe les meilleurs moments. Après Kate Hudson, c'est Sarah Jessica Parker qui fait le show ! Et comme Kate Hudson, elle tire vraiment la série vers le haut en apportant drôlerie et fraîcheur. En plus, elle chante bien ! Cela m'a vraiment fait plaisir de retrouver l'actrice, en dehors de ses films moisis. Son trio avec Chris Colfer et Lea Michele était ravissant, sur le mash-up tout doux et tout sucré The Way You Look Tonight/You're Never Fully Dressed. Ce dernier titre, extrait de la comédie musicale Annie, est un joli clin d'oeil puisque c'est dans le rôle titre qu'elle a débuté sa carrière à la fin des années 70. Et oui : on l'ignore complètement mais c'est Broadway qui l'a révélée avant qu'elle ne se tourne vers le cinéma et la télévision. Et puis pour remonter encore plus loin dans le temps : elle a grandi dans l'Ohio elle aussi ! Bref, Glee et SPJ, c'était du meant-to-be. Je voudrais pas casser l'ambiance, mais Kurt est entré vraiment trop facilement à Vogue.com. Je veux bien qu'on soit dans Glee et que peu de choses y soient vraisemblables mais là, quand même, ils auraient pu faire un effort pour au moins nous donner l'impression qu'il galère un peu plus ! C'est comme cet appartement, vide la semaine dernière et désormais complètement aménagé. Concernant la romance Rachel et Brody, tout se déroule exactement comme je l'avais prévu. L'arrivée "surprise" de Finn à la fin de l'épisode vient probablement conclure cet état de grâce de début de saison 4. C'est maintenant que les choses reloues commencent !
// Bilan // Sans plus tarder, Glee reprend ses bonnes vieilles mauvaises habitudes et nous délivre un épisode de mauvaise facture, à la fois brouillon et ennuyeux, sauvé par la présence de Sarah Jessica Parker. Ce n'est certainement pas le retour de Cory Monteith qui va arranger les chose...
Girls [Pilot]
Pilot // 872 000 tlsp.
What About ?
L'entrée dans la vie active de quatre jeunes filles d'une vingtaine d'années, de leurs humiliations à leurs rares triomphes. Hannah, l'éternelle stagiaire, rêve de devenir écrivain ; Marnie, sexy et un peu garce sur les bords, ne manque pas d'ambition; et Jessa, hippie dans l'âme, aimerait gagner sa vie de son art...
Who's Who ?
Créé, réalisé et produit par Lena Dunham. Produit par Judd Apatow (Freaks & Geeks, Undeclared, En cloque mode d'emploi, 40 ans toujours puceau...). Avec Lena Dunham (Mildred Pierce), Jemina Kirke, Allison Williams (Will & Kate), Zocia Mamet (United States Of Tara, Parenthood, Mad Men)...
So What ?
Prétentieuse, Lena Dunham ? Je ne crois pas... Mais sincère en tout cas. Alors, lorsque l'héroïne de SA série -qu'elle a créée et produite, et dont elle a réalisé le pilote aussi tant qu'à faire- annonce à ses parents qu'elle a le sentiment d'être "la voix de [sa] génération" avant de se raviser se rendant compte de son soudain trop plein de confiance et de parler plutôt d'"une voix d'une génération", on se dit qu'on a vraiment affaire à une série atypique qui réussit l'exploit en quelques minutes seulement à nous lier d'amitié avec son personnage principal. J'aimerais en dire autant des jeunes femmes qui l'entourent mais il faudra certainement plusieurs épisodes avant d'apprendre à toutes les connaître puisqu'elles n'offrent dans ce pilote que des bribes de ce qu'elles sont, sans paraître caricaturales pour autant mais bien réelles. Elles existent. Elles font partie de ma génération, de la vôtre peut-être aussi. Si vous avez plus de 30 ans, elles vous rappellent certainement ce que vous étiez ou ce que d'autres qui vous entouraient étaient. Si vous avez moins de 20 ans, préparez-vous à devenir comme elles en moins de temps qu'il ne faut pour le dire ! La crise, les stages mal ou pas payés qui s'éternisent, les parents qui ne comprennent pas tout et qui ont leurs propres problèmes à régler, les petits et grands tracas de l'amour et du sexe... le constat n'est pas réjouissant. Girls n'essaye pas de vendre du rêve. Elle a même tendance à faire l'inverse et n'hésite pas à nous mettre mal à l'aise, comme lorsqu'Hannah va chercher un peu de réconfort sexuel auprès d'un bourrin, et qu'elle a l'air de drôlement bien s'en accomoder ! C'est là que la différence avec Sex & The City est la plus flagrante : on rit aussi, mais jaune. Alors qu'avec Carrie et Samantha, c'était vraiment de bon coeur. Excellente idée d'ailleurs que de citer la célèbre série de HBO et ses héroïnes pour mettre en perspective la vie de ces filles et celle dont elles rêvent. La différence entre la réalité et la fiction, au sein d'une fiction.
Ce pilote de Girls m'a considérablement mis en appétit mais c'est probablement sur la longueur que la série deviendra remarquarble (ou pas). Un peu comme lorsque l'on fait connaissance avec quelqu'un, que l'on passe un moment agréable et que l'on se dit que cette personne pourrait bien devenir un bon ami. Le temps me dira si mon intuition était bonne avec ces filles-là...
PS: Après avoir vu le deuxième épisode, absolument tordant, décomplexé à mort, cru et touchant, je suis plus que jamais confiant et conquis !
How ?
Tueurs En Séries [Episode du 16 Septembre 2011]
Au programme cette semaine : Spartacus a rendu les armes, la mort de l'acteur Andy Whitfield - Le prequel de Sex & the City sur la CW - Todd Haynes nous parle de son projet avec Julianne Moore - Des infos sur le film Fais pas çi, fais pas ça - Walking Dead et Falling Skies sur NT1 - On répond à vos questions : Rookie Blue, Blue Mountain State... - Notre preview de la rentrée US - Un ancien d'"Hartley" de retour à la télévision...
Tueurs En Séries [Episode du 5 Août 2011]
Au programme cette semaine: Hommage aux héroïnes irremplaçables de Sex & The City en attendant le prequel, les premières images du mockumentary Death Valley de MTV avec vampires, loups-garous et zombies, la présence en guest de Neil Patrick Harris et Sofia Vergara qui imaginent la rencontre au sommet entre Barney et Gloria, le retour des Contes de la Crypte, de Bored To Death...
[Ciné] Sex & The City 2
Un grand penseur a dit : "Sex & The City 2, c'est l'histoire de 150 robes, 52 pantalons, 89 jupes et 267 paires de chaussures qui voyagent à travers le monde". Merci à lui. Il n'a pas tort. Où est passée la petite série bien foutue de HBO ? Elle s'est faite bouffer par Hollywood, de son plein gré. Quand Sex & The City est passée au format 160 minutes (Dieu que c'est long !), il a fallu sortir l'artillerie lourde, faire marcher à fond le placement de produit, citer autant de fois que possible Chanel, Dior et Luis Vuitton, faire changer Carrie de tenue à chaque plan... Pour des questions de financement, bien-sûr, mais aussi pour offrir un peu de rêves à des spectatrices qui ne demandaient que ça. Logiquement, ce deuxième film se devait d'être à la hauteur, voire aller encore plus loin dans la démesure. Une fois que l'on s'est habitué au défilé permanent, heureusement, il reste encore deux-trois choses à commenter. A commencer par le second degré. Car s'il y a bien une chose dont faire preuve ce film, c'est de second degré. Libre à chacun de le saisir ou non, d'en rire ou pas. Mais on ne peut pas lui reprocher de se prendre au sérieux !
Tout commence sur un mariage gay, qui aurait pu me faire pester par tant de clichés mais qui était irrésistiblement drôle, avec en point d'orgue un Single Ladies version Liza Minnelli hilarant ! Fallait y penser. Puis on découvre, sans grande surprise, que, deux ans après son mariage, Carrie est en train de devenir celle qu'elle n'a jamais voulu être : une pétasse qui, quand elle ne s'achéte pas des fringues et des chaussures, s'ennuie avec son Mr. Big qui ressemble de moins en moins au prince charmant (de mon point de vue, il ne lui a jamais ressemblé mais je ne vais pas partir dans ce débat sans fin...). Pendant ce temps-là, Charlotte élève ses filles du mieux qu'elle peut, où la difficulté d'être mère; Miranda, avec ses quelques années d'avance, en est à peu près au même point, avec toujours ce grand dilemme "faut-il privilégier sa famille à son job ?"; et puis Samantha vit ce qu'elle a toujours redouté : la ménopause ! Pour dire les choses franchement : Michael Patrick King, le scénariste en chef de la série depuis ses débuts, n'a plus rien à dire sur ses New Yorkaises terriblement attachantes qui ont passé l'âge de faire rêver, malgré leurs beaux habits. Elles sont devenues des femmes comme les autes, elles ne s'amusent plus autant qu'avant et forcément, nous non plus. Puis vient l'idée de les envoyer à l'étranger, astuce imparable pour relancer la machine le temps d'une parenthèse dorée. On nous avait déjà fait le coup dans le précédent film, le voyage était alors teinté de dépression et de rires. C'était un peu plombant mais plûtot joli. Cette fois, hormis un baiser volé avec Aidan (que j'attendais depuis des lustres mais qui n'a mené à rien), on s'est contenté de nous faire découvrir les Emirats-Arabes, sort de New York de l'Orient, en émaillant la visite de scènes plus ou moins tordantes. Samantha a brillé par ses répliques toujours excellentes et les autres ont fait ce qu'elles ont pu. Elles s'en sont bien sorties dans l'ensemble même si on aurait aimé que Miranda fasse moins de figuration et que Charlotte ne passe pas son temps à pleurnicher. On aurait aimé plus de sexe aussi. Même reproche que dans le premier film. La série ne porte plus aussi bien son nom.
Choisir les Emirats-Arabes pour situer l'action d'une majeure partie du film était osé. Le choc des cultures était évident et il s'est fait de manière peu subtile. Le thème important de la place de la femme dans cette société-là est effleuré. Aurait-il fallu l'explorer plus à fond ? Je ne crois pas. Ca n'a pas vraiment sa place dans un tel divertissement. C'est déjà bien de l'évoquer, ce que peu de films font, surtout de cette trempe, et de se servir de l'humour pour mettre en relief toute l'absurdité de la situation. Les héroïnes de Sex & The City sont des femmes libres et ce petit voyage leur a permis de s'en rappeler. Peut-être que la voix-off de Carrie aurait pu davantage insister là-dessus, c'est vrai. Peut-être que les gags étaient trop lourds parfois. A vrai dire, la seule scène qui m'a vraiment dérangé est celle où les femmes en burka dévoilent la collection Printemps-Eté de je ne sais quelle marque sous leurs vêtements. C'était grossier et ridicule. Mais à part ça, ça m'a amusé. Même quand on constate que Carrie et ses copines ne connaissent rien aux coutumes et aux croyances locales. J'ai envie de le voir comme une critique sous-jacente de la société américaine, trop repliée sur elle-même. Mais peut-être que je divague et que ce n'était pas l'intention de Michael Patrick King. J'ai un doute quand même, il n'est pas soudainement devenu stupide !
Au final, Sex & The City 2, c'est l'histoire de quatre copines quarantenaires qui ont bien roulé leur bosse et qui se réunissent tous les deux ans loin de leur quotidien pour prendre l'air, souffler, se lâcher, jouer à la poupée, jouer avec le feu aussi parfois et se persuader qu'elles n'ont pas changé. Et Sex & The City 2, c'est l'histoire de téléspectateurs qui ont la chance de retrouver tous les deux ans des héroïnes qui les ont fait rêver, pleurer, et qui leur manquent, en se persuadant, à tort ou à raison, qu'elles n'ont pas changé et qu'eux non plus.
Tueurs En Séries [Episode du 4 Juin 2010]
Au programme cette semaine : les héros de fiction les plus marquants de la décennie, un premier teaser pour la saison 6 de Weeds, M6 a-t-elle abandonné Les Bleus ?, le rap médical de Royal Pains, et un point sur les séries les plus prometteuses de la rentrée !