Top Pilotes Comédies [Saison 2013/2014]
1. BROOKLYN NINE-NINE (FOX)
What? La vie au sein du commissariat de police de Brooklyn n'est pas de tout repos : une pléiade d'inspecteurs un poil loufoques doivent jongler entre leur mission de protéger et servir les habitants de la ville, leur vie personnelle et surtout celle du bureau.
Who? Andy Samberg, Andre Braugher, Terry Crews, Melissa Fumero, Jo Lo Truglio...
2. THE CRAZY ONES (CBS)
What? Simon Roberts, le patron excentrique d'une agence de pub de renom, travaille avec sa fille, Sydney, son total opposé. Entourés d'une équipe de talentueux publicitaires, ils s'efforcent de rester dans le coup malgré la concurrence et la folie qui s'emparent d'eux bien souvent...
Who? Robin Williams, Sarah Michelle Gellar, James Wolk, Amanda Setton, Hamish Linklater...
How? Fous ? Pas tant que ça ! Surexcités ? Carrément ! The Crazy Ones possède un pilote hyper efficace, qui évite tous les pièges dans lesquels il était censé tomber : Robin Williams n'en fait pas trop mais juste ce qu'il faut, Sarah Michelle Gellar ne se contente pas d'être la rabat-joie, elle a ses petits moments de comédie qui lui vont si bien, et James Wolk -qui n'en finit plus d'être une révélation- est par-fait. Ce trio se suffit presque à lui-même. Ensuite, les possibilités offertes par l'agence de pub et les cas farfelus auxquels elle risque d'être confrontée, David E. Kelley style, ne fait qu'augmenter mon enthousiasme quant à suivre la fine équipe semaine après semaine. J'avais peur d'un truc ringard : c'est tout le contraire ! C'est moderne ET drôle. Par contre, la même série en format 42 minutes aurait été encore plus intéressante à mon sens...
Then? Le deuxième épisode a confirmé ma bonne impression et je rajouterai que CBS semble avoir mis les moyens pour que la série ressemble à quelque chose : effets-spéciaux dignes de ce nom, beaucoup de scènes en extérieur, générique hyper sympa... Une vraie plus-value visuelle !
3. SUPER FUN NIGHT (ABC)
What? Trois jeunes femmes coincées et mal dans leur peau tentent par tous les moyens de passer une soirée "super fun" chaque vendredi. Mais le résultat est souvent loin de leurs espérances, surtout lorsque Kimmie reçoit une promotion qui va chambouler son quotidien puisqu'elle va faire de nouvelles rencontres...
Who? Rebel Wilson, Liza Lapira, Lauren Ash, Kebin Bishop...
How? Certes, c'est de la triche, le premier épisode diffusé n'est pas le véritable pilote MAIS il est génial et c'est tout ce qui compte à ce stade. En revanche, je crains que comme Don't Trust The B**** la comédie déjantée n'ait pas d'avenir à long terme sur ABC -elles auraient d'ailleurs formé un duo sympa, voire un carré génial avec Happy Endings et Mixology- l'humour y est trop particulier pour que le grand public s'y retrouve. A tel point d'ailleurs que les critiques américains n'ont pas apprécié non plus. PLein de gens n'ont pas apprécié en fait. Je ne comprends pas bien... Oserais-je dire que les gens n'ont pas envie de voir une fille bien en chair se moquer d'elle-même ? Non, je n'irai pas jusque là. En attendant, je trouve Rebel Wilson géniale et il faut plus de femmes comme elle à la télévision. Tina Fey et Lena Dunham ont creusé le sillon. Ceux qui entourent l'héroïne doivent par contre encore faire leurs preuves. Il va falloir profiter de ces super fun épisodes je crois, on risque de ne pas en avoir beaucoup...
Lire la critique du script (version CBS)
4. THE GOLDBERGS (ABC)
What? Grandir dans les années 80 au sein d'une famille complétement barrée mais aimante, c'était le quotidien d'Adam, aujourd'hui trentenaire, qui se demande comment il a pu devenir si "normal" dans de telles conditions. A partir des vidéos qu'il a tournées pendant toute son enfance, il en retrace les événéments les plus marquants...
Who? Wendi McLendon-Covey, Jeff Garlin, George Seagal, Troy Gentile, Hayley Orrantia...
How? C'est vrai, les Goldberg crient souvent (tout le temps ?) et très fort. C'est vrai qu'ils en font trop (des tonnes ?) et que ça pourrait devenir usant. Mais avant d'en arriver là, j'ai envie de leur donner leur chance. Je trouve qu'ils la méritent amplement. Leurs accoutrements me font rire. Leurs références aussi. Plein de répliques font mouche dans ce premier épisode. D'autres tombent à l'eau, j'avoue. Ce petit vent de nostalgie fait du bien. La tendresse qui se dégage de cette famille aussi. Wendy McLendon-Covey est excellente on l'a-do-re. ABC nous a apporté The Middle et Modern Family, ainsi que l'excellente The Neighbors : The Goldbergs est dans cette digne lignée.
5. TROPHY WIFE (ABC)
What? Kate, une ancienne fêtarde, change de vie instantanément lorsqu'elle tombe amoureuse d'un homme qui a déjà trois enfants, très manipulateurs, et deux ex-femmes, très présentes, qui la jugent sans cesse. En emménageant avec lui, elle n'imaginait pas devoir faire autant de sacrifices...
Who? Malin Akerman, Marcia Gay Harden, Bradley Whitforld, Michaela Watkins, Natalie Morales...
How? Trophy Wife est la preuve que même avec un super script, une super distribution et un super réalisateur aux commandes, on n'obtient pas toujours la réussite escomptée. J'attendais beaucoup de ce pilote et il m'a déçu. Pourtant, les quelques changements que j'ai repéré par rapport au scénario d'origine sont plutôt bien vus. Non, ce qui pose problème c'est qu'il n'y a pas encore d'alchimie entre les acteurs. Ils sont tous bons séparément mais ensemble, ça ne fonctionne pas (encore). Du coup, le rythme s'en retrouve impacté. Malin Akerman paraît bien seule parfois à se démener dans tous les sens pour un résultat moyen. Son talent comique n'est pourtant plus à prouver. En tout cas, le potentiel est indéniablement là. Cette cellule familiale originale peut amener vers des intrigues variées et vraiment drôles. A la Modern Family, clairement son modèle. Espérons qu'elle ait le temps de trouver son ton...
6. SEAN SAVES THE WORLD (NBC)
What? Le quotidien de Sean, un père gay divorcé, qui doit jongler entre sa carrière compliquée par la présence d'un patron insupportable et l'arrivée à plein temps d'Ellie, sa fille de quatorze ans sous son toit...
Who? Sean Hayes, Linda Lavin, Megan Hilty, Samantha Isler, Thomas Lennon, Ech Kellum...
How? Si vous ne supportez pas Sean Hayes (oubliez son atroce apparition dans Smash !) et les rires enregistrés, vous allez forcément détester cette sitcom à l'ancienne. Suis-je trop nostalgique de Will & Grace pour l'apprécier à sa juste valeur ? Possible. J'ai en tout cas passé un bon moment devant ce pilote, conforme à ce que j'en attendais. Les répliques fusent, le héros cabotine à mort. Et alors ? Megan Hilty est très à l'aise dans ce registre et l'ensemble de la distribution est solide. C'est sûr que Sean et sa bande auraient plus eu leur place sur TV Land que sur NBC (et auraient eu plus de chance de survivre aussi), mais je ne bouderais pas mon plaisir tant qu'il durera ! Je la troquerais contre tous les Whitney et Guys With Kids du monde.
7. THE MICHAEL J. FOX SHOW (NBC)
What? Le quotidien de Sean, un père gay divorcé, qui doit jongler entre sa carrière compliquée par la présence d'un patron insupportable et l'arrivée à plein temps d'Ellie, sa fille de quatorze ans sous son toit...
Who? Michael J. Fox, Betsy Brandt, Wendell Pierce, Katie Finneran, Juliette Goglia...
How? Je m'attendais à un Modern Family-bis. Je me retrouve avec un sous-Modern Family. Passé la déception, je trouve que The Michael J. Fox Show a plein de qualité et qu'on ressent une véritable authenticité et de l'émotion. Mais on rit peu. Très peu. Merci Katie Finneran de remplir le quota minimum de loufoquerie car le reste de la série est très sage finalement. Les gosses ne sont pas très attachants. J'adore Betsy Brandt mais elle n'a pas franchement la comédie dans le sang et Michael J. Fox fait parfois peine à voir. Il se bat comme un lion, c'est parfaitement admirable, mais c'est aussi dérangeant : on ne comprend pas ce qu'il dit sans sous-titres et ses mouvements mal assurés l'empêchent de faire marcher à pleine puissance son sens comique inné. Et puis franchement, NBC qui réussit une fois de plus à nous caser les coulisses de la télé dans une de ses séries... C'est tellement fatiguant !
Then? Le deuxième épisode ne m'a pas plus convaincu mais pas déplu non plus. C'est correct, mais ça ne donne pas plus envie que ça de revenir semaine après semaine...
8. MOM (CBS)
What? Christy, une mère de famille célibataire, tout juste sortie de cure de désintoxication, doit remettre de l'ordre dans sa vie. Mais sa mère, Bonnie, une alcoolique notoire avec qui elle n'a plus eu de contact depuis plusieurs années, refait surface et lui complique infiniment la tâche. Lorsque ses enfants et son boss s'y mettent à leur tour, rien ne va plus pour Christy... à nouveau !
Who? Anna Faris, Allison Janney, Nate Corddry, French Stewart, Matt L. Jones...
How? Pourquoi Diable CBS a-t-elle choisi d'édulcorer l'héroïne de Mom et changer tant de blagues si efficaces du premier script du pilote ? Ce n'est pas comme si les bêtises des excellentes 2 Broke Girls n'avaient pas habituer le public à un peu plus de vulgarité féminine ! En tout cas, c'est certainement pour ne pas trop ressembler à sa consoeur que Christy ne travaille plus dans un dinner mais dans un grand restaurant. Le résultat est forcément moins chaleureux, d'autant que le chef qui n'existait pas à la base n'apporte absolument rien à mon sens ! Avec tout ça, Anna Faris est en sous-régime et Allison Janney n'est pas au maximum de ses capacités. Le potentiel est pourtant là ! Laissez les acteurs et les scénaristes se lâcher et tout devrait bien se passer...
Then? Le deuxième épisode était beaucoup plus réussi que le premier. Me voilà rassuré. Mom mérite de faire son trou sur CBS. Elle n'est pas moins bonne que les autres, elle est même meilleure que certaines...
9. BACK IN THE GAME (ABC)
What? Une mère célibataire, divorcée, qui n'a pas sa langue dans sa poche, emménage avec son fils chez son père, un joueur de baseball à la retraite et veuf, lui aussi grande gueule. Lors de son temps libre, elle coache l'équipe de baseball de son fils...
Who? Maggie Lawson, James Caan, Ben Koldyke, Griffin Gluck, Lenora Crichlow...
How? Ecoutez, je n'ai rien contre Back In The Game, qui est une comédie tout à fait honnête, mais je trouve que c'est le maillon faible des quatre nouvelles comédies lancées par ABC cette saison. C'est la moins efficace, la moins originale et celle qui possède à mon sens le moins de potentiel sur le long terme. Ensuite, je dois bien reconnaître que l'univers du baseball ne me parle pas du tout et que ça ne m'a pas aidé à me laisser prendre au jeu. Le casting est plutôt bon, dela dit. Mais je crois que j'ai un problème avec James Caan. Il ne me fait pas rire. Je le trouve même très antipathique dans une comédie. Il a un personnage équivalent à celui d'Ed O'Neill dans Modern Family, mais lui a une bonhommie qui rend le monsieur attachant. Par contre, j'adore le petit Griffin Gluck qui faisait déjà des merveilles dans Private Practice. Bref, je n'ai pas crié au scandale devant ce pilote mais je passe volontiers mon tour pour la suite !
10. THE MILLERS (CBS)
What? Un homme fraîchement divorcé voit ses parents très envahissants emménager chez lui contre son gré...
Who? Will Arnett, Margo Martindale, Beau Bridges, Jayma Mays, Nelson Franklin, J.B. Smoove...
How? Pitch on ne peut plus simpliste : humour on ne peut plus basique, regressif même, essentiellement à base de pets. The Millers ne fait pas dans la finesse pour son entrée en matière et c'est franchement décevant de la part de Greg Garcia, le papa de Earl et Raising Hope, qui a toujours su faire du white trash intelligent et attachant. Oops, il ne faut pas oublier qu'il a aussi commis l'inintéressante Oui Chérie au début des années 2000 ! Pourtant, je n'arrive pas à complètement détester cette sitcom, qui jouit quand même d'un savoureux casting -qui mérite mieux- et qui peut encore évoluer dans le bon sens. Il va falloir redoubler d'effort. Relever le niveau. Et croiser les doigts pour que ça marche ! En attendant, on ne comprend toujours pas pourquoi CBS a préféré commander The Millers à Super Clyde. Ah oui ! Parce qu'elle a préféré priver une autre chaîne de ce sympathique projet même s'il n'avait rien à faire chez elle. Mais en mettant le pilote en ligne sur son site n'exprime-t-elle pas une forme de regret ? Ne serait-elle pas capable de revenir sur sa décision si le buzz est positif ?
11. WELCOME TO THE FAMILY (NBC)
What? Après avoir obtenu son diplôme, Molly Yoder quitte ses parents pour l'Arizona. Tandis que Miguel devient la fierté de sa famille en devenant le premier diplômé des Hernandez. Seulement tous deux n'avaient pas prévu que leurs projets futurs prennent une telle direction quand Molly apprend à Miguel qu'elle attend un enfant de lui. Les Yoder et les Hernandez, que tout oppose, vont devoir apprendre à vivre ensemble....
Who? Mike O'Malley, Ricardo Chavira, Mary McCormack , Justina Machado, Ella Rae Peck...
How? Qu'est-ce qui différencie Welcome To The Family des comédies de la fin des années 90-début 2000 ? Rien ! Elle est datée, tant dans le propos que dans l'humour. Les personnages sont inspides. Le message de tolérance est d'une pauvreté abyssale. Tout compte fait, si l'on fait abstraction de la réalisation, elle aurait même pu naître dans les années 80. Elle aurait super progressiste à l'époque. Mais toujours pas drôle. Que NBC ait choisi de lui donner sa chance à elle et non à Brenda Forever (à tout hasard hein... Bon allez, j'arrête !), ça dépasse l'entendement. Le casting est pas dégueu, mais il ne parvient pas à sauver ce naufrage qui mérite de passer vite fait à la trappe. Les cartouches de mi-saison de la chaîne comme About A Boy, Growing Up Fisher ou même Undeatable ont l'air plus prometteuses.
12. WE ARE MEN (CBS)
What? Les exploits d'un jeune homme qui apprend sur les choses de la vie au contact d'hommes plus âgés et expérimentés au sein du complexe de location où il travaille...
Who? Christopher Nicholas-Smith, Kal Penn, Tony Shalhoub, Jerry O'Connell...
How? Voilà notre comédie annuelle sur un groupe de mecs virils et antipathiques, qui sera annulée après une poignée de diffusions parce qu'elle n'a rien de drôle et d'attachant à offrir. Celle-ci a l'avantage de posséder une distribution solide et une ambiance ensoleillée/vacances qui donnerait presque envie de rester... sur un malentendu. Honnêtement -et je le dis le plus sérieusement du monde- je pense que la série n'a pas été commandée parce que CBS y croyait mais parce qu'elle l'avait achetée à prix d'or au moment de son développement et qu'il était plus rentable de lui laisser sa chance que de la tuer dans l'oeuf. Mais le résultat est celui que l'on attendait tous. C'est médiocre et rétrograde. Et puis qui a envie de voir Jerry O'Connell en speedo ? La phrase peut se terminer avant "en speedo", ça marche aussi.
13. DADS (FOX)
What? Warner et Eli, deux papas trentenaires, voient leurs vies basculer dans l'absurdité quand leurs pères décident d'emménager avec eux.
Who? Seth Green, Giovanni Ribisi, Peter Riegert, Martin Mull, Brenda Song...
How? Tout a été dit sur Dads. Cette sitcom est offensante (bon, peut-être pas non plus de quoi en faire tout un foin comme on a pu l'observer sur les sites américains et les réseaux sociaux) et surtout abominablement mauvaise. On a de la peine pour les acteurs et encore plus pour la FOX qui aurait mieux fait de ne jamais passer commande de cette série à Seth MacFarlane et l'équipe de l'horrible Ted à l'aveugle, sans passer par la case pilote. Voilà ce qui arrive... Le pire dans tout ça, c'est qu'elle handicape Brooklyn 99 diffusée juste après.
BONUS : FRIENDS WITH BETTER LIVES (CBS)
What? Des amis trentenaires mènent tous une vie qui les insatisfaits, qu'ils soient éternels célibataires, mariés ou fraîchement séparés. Pire, ils se jalousent les uns les autres, persuadés qu'ils seraient plus heureux en échangeant leurs quotidiens...
Who? James Van Der Beek, Kevin Connolly, Brooklyn Decker, Majandra Delfino, Zoe Lister-Jones...
How? Cette nouvelle sitcom attendue à la mi-saison sur CBS a bien peu de chances de devenir le nouveau How I Met Your Mother. Mais on sent bien que l'intention est là. On est malheureusement plus proche de Rules Of Engagement. Autant dire qu'elle est inoffensive, vaguement amusante. Ses atouts tiennent en deux noms : James Van Der Beek, une sorte de Barney Stinson de la gynécologie, et Zoe Lister-Jones, une débutante vue dans Whitney qui est LA révélation de la série. Chacune de ses répliques font mouche. Son personnage est absolument hilarant ! Rien que pour elle, il faudra être attentif à son arrivée dans quelques mois.
Tueurs En Séries [Spéciale Dawson/Buffy]
Il y a maintenant 10 ans s'achevaient deux grandes séries : "Buffy" et "Dawson". Découvrez notre émission spéciale !
Tueurs En Séries [Simon Baker, "Grimm"...]
Au sommaire : - "Bates Motel" et "Vikings" renouvelées, la date de la saison 4 d'"Arrested Development" - TF1 arrête "Julie Lescaut" - Simon Baker nous parle de la quête du "Mentalist" - Premier départ dans "Girls" - Katey Sagal et Sarah Michelle Gellar nous font plaisir - On répond à vos questions : "American Horror Story", "Covert Affairs" - Pleins feux sur la saison 2 de "Grimm" en compagnie de David Giuntoli - Une websérie comique avec le Omar de "The Wire"
Ringer[1x 22]
Par UglyFrenchBoy
I'm the Good Twin (Season Finale) // 1 200 000 tlsp.
Sarah Michelle Gellar entendait prouver qu'une actrice de plus de 30 ans pouvait encore porter une série télévisée sur son seul nom. En débarquant à l'antenne d'une chaîne destinée à un public plus jeune qu'elle, celle-ci avait pour ligne de conduite de ne jamais tomber dans le salace pour attirer le chaland. Sur ce point, l'intéressée est restée intègre: au cours de cette saison, les téléspectateurs n'ont pu trouver le moindre plan dénudé de l'ancienne Buffy Summers en dessous de la poitrine. La grossesse de l'actrice lui a sans doute permis d'imposer plus facilement ses joues charnues et ses vêtements amples au pays des visages émaciés. Mais s'affranchir des règles est aussi respectable que suicidaire. Ringer a clairement subi l'impitoyable loi des audiences, habituellement entérinée par les fameux « 18/49 ans », devenus ici les « moins de 35 ans ». Pour ne pas faciliter la tâche, les scénaristes ont imposé des intrigues en tiroirs, étirées en longueurs et parfois même particulièrement alambiquées. Pour les fidèles, la série aura cependant réservé quelques moments de stupeur. Elle aura également prouvé que des mauvais rôles peuvent condamner leurs interprètes avec. Heureusement, les personnages incarnés par Andrea Roth et Nestor Carbonell ont eu le droit à une évolution inespérée et ces deux acteurs ont montré toute l'étendue de leur talent lors de la deuxième partie de la saison.
Reste que les deux seuls enjeux de Ringer à l'issue de son pénultième épisode étaient la révélation de Bridget à Andrew sur son identité et la rencontre entre les deux sœurs. Qu'on se le dise : cette dernière n'a pas lieu lors de ce « I'm the good twin ». Une déception. L'ultime cliffangher est peut-être le moins efficace des 22 épisodes, de quoi accentuer le désappointement quand on sait qu'il s'agit de la réussite de la fiction tout au long de son parcours. L'absence de Catherine et l'inévitable retour de Bodaway Macawi n'annonçaient également rien de bon sur le papier. On peut dire qu'il en est de même à l'écran. Au cours de cette ultime aventure, l'héroïne décide de mettre carte sur table. Une fois de plus, les scénaristes surprennent avec la réaction d'Andrew et celle de Juliet (« You think my mom is an awful person. You are exactly like her. Actually, worse... She's sick. What's your excuse? »). Après la résilience, il est à nouveau question de rédemption. Bridget est touchante de sincérité dans ses aveux pendant lesquels l'absence d'effet dramatique, à l'exception peut-être des notes de piano lors de la déclaration, apporte à la scène un minimalisme aussi agréable qu'efficace. L'ancienne addict avoue que sa vie a complètement changé après sa rencontre avec Andrew, il y a sept mois. Son interlocuteur la coupe alors pour préciser qu'il s'agit de « sept années », persuadé d'avoir affaire à Siobhan (notons que le chiffre, équivalent au nombre de péchés capitaux, n'est probablement pas utilisé par hasard). À mesure que la vérité est présentée à Andrew, il est difficile de ne pas anticiper sa réaction, jusqu'à nous interroger sur notre propre faculté à pardonner. Nul doute, les répliques de l'épisode font mouche et c'est là son principal atout.
On peut regretter l'annulation quasi assurée de la série. L'évolution du personnage de Bridget, sans le moindre allié et dont le secret est désormais connu, peut être intéressante à explorer, entre la tentation de céder à ses démons du passé et la potentielle guerre psychologique livrée contre sa jumelle. En matière de bataille, Sarah Michelle Gellar a, elle, eu le pouvoir sur ce projet dont l'une des ambitions était de faire oublier une carrière jugée par les plus cyniques comme « en chute libre » depuis l'arrêt de son rôle de tueuse de vampires. Mais la star a nourri à son insu une nostalgie qu'elle s'est d'abord efforcée d'enterrer, puis de déconsidérer.
// Bilan // Probablement, si on devait compacter vingt-deux épisodes en deux heures destinées aux salles obscures, Ringer n'aurait pas mérité une sortie en grande pompe. Mais en étant traité sur la longueur, le résultat s'avère appréciable, a fortiori si l'on prend en compte sa présence à l'antenne de la CW. Également, l'évolution de la fiction et sa perception confèrent à Ringer un statut singulier: d'aucuns parlent de retour raté de Sarah Michelle Gellar au service d'un scénario paresseux et d'une mise en scène sans génie, d'autres, essentiellement ceux qui seront restés jusqu'au bout, avouent que le tout est bien plus maîtrisé qu'il en a l'air. L'œuvre d'Eric C. Charmelo et Nicole Snyder restera probablement à jamais source de conflits, peut-être davantage auprès des fans de Buffy que de l'ensemble des sériephiles.
Ringer [1x 20 & 1x 21]
Par UglyFrenchBoy
If You're Just An Evil Bitch Then Get Over It // It's Called Improvising, Bitch!
//
Avec peu de temps morts, ces deux épisodes proposent l'émergence de l'amorale Catherine. Le premier arrive à convaincre dans l'action, l'autre peut-être plus dans le suspense. Une chose est certaine : Andrea Roth assure dans sa partition. Vindicatif, son personnage sombre dans la folie pour notre plus grand plaisir. Paradoxalement, j'ai trouvé l'actrice plus convaincante avec son sourire machiavélique lors de ce plan où, assise, elle laisse Bridget quitter la pièce péniblement sous l'effet des médicaments, que lorsqu'elle tient en otage Andrew, Bridget et Juliet. La majeure partie de « It's Called Improvising, Bitch » aurait d'ailleurs pu gagner en tension avec ses scènes façon huis clos s'il n'y avait pas les cas de Siobhan et Henry au milieu. La résilience de celle-ci est certes intéressante, mais son évolution tombe un peu à plat et le pénultième épisode aurait très bien pu se passer de « la méchante jumelle » et son accouchement vite expédié. On se doute d'ailleurs qu'elle risque bien de tout perdre lors de la conclusion de la série.
On peut également reprocher la représentation de « l'homosexualité féminine » (si l'on peut dire). On a la fâcheuse impression que c'est parce qu'elle est bisexuelle (depuis peu ?) que Catherine a des pulsions meurtrières. L'ex-femme d'Andrew avait cependant engagé un homme pour tuer Siobhan avant de connaître Olivia, comme l'expliquent les flashbacks. On s'éloigne légèrement de Basic instinct et ses dérivés: la bisexualité a souvent été associée à la confusion, l'obsession, voire l'absence d'émotion. Plusieurs communautés ont reproché à Hollywood de confondre « biphobie » et « bisexualité ». La relation Catherine / Olivia pourrait elle aussi déranger par quelques aspects, mais vu qu'elle n'est traitée que le temps d'un épisode, on peut difficilement en tirer de telles conclusions. On a toutefois connu plus progressiste. Le bon côté de cette intrigue, au-delà de la surprise (j'avais évoqué cette possibilité sans y croire vraiment), c'est qu'elle permet d'avoir un plan de deux femmes qui s'embrassent. Rien de bien révolutionnaire me direz-vous ? À l'heure où une comédie grand public met en scène un couple gay, parents d'une petite fille adoptée, dont les marques d'affection sont souvent inexistantes et où un prime-time soap particulièrement en vogue procède à une coupe à la seconde même où deux lèvres de garçons sont sur le point de se toucher, voir deux femmes, dont l'une de plus de 40 ans, échanger un baiser en gros plan est un pas en avant.
L'autre victoire, c'est celle de proposer une dernière scène assez peu tape-à-l'œil. Tout au long de sa diffusion, Ringer aura eu le mérite de réussir ses cliffanghers. Cette fois, pas de fin abrupte pour annoncer la dernière, et probablement ultime, note. Le sort de Catherine Martin est visiblement scellé. L'enquête de Machado ne promet plus aucune révélation. Reste la confrontation très attendue des deux jumelles, même si rien n'indique qu'elle aura finalement lieu. Un peu plus subtile, la dernière réplique « Whose life is so pathetic that they have to live someone else's to be happy? » percute une Bridget qui pourrait ne plus accepter le « confort » de sa situation...
// Bilan // L'heure des aveux a sonné pour l'héroïne de Ringer et sans doute aussi pour les téléspectateurs : c'est qu'elle risque bien de nous manquer cette série... Dernier épisode la semaine prochaine.
Ringer [1x 18 & 1x 19]
Par UglyFrenchBoy
That Woman's Never Been A Victim Her Entire Life // Let's Kill Bridget!
1 160 000 tlsp. // 1 110 000 tlsp.
//
« This is not a story about forgiveness… » Voila six mois que la série Revenge nous assène de ce précepte somme toute éternel. Curieusement, alors que l’on n’attendait plus grand-chose d’elle, Ringer s’approprie parfaitement cet adage jusqu’à atteindre une perversité aussi insoupçonnée que délectable. Il va sans dire que la deuxième partie de saison élève très nettement le niveau de la série et celle-ci se transforme progressivement en un thriller de plus en plus méticuleux et où l’attention du téléspectateur est primordiale. Le portrait des personnages s’étoffe au fil des épisodes et l’enquête policière de l’agent Mochado, très ennuyeuse au début, prend une tournure inattendue. Il est donc question de revanche, sur le passé, et plus globalement sur soi-même (Bridget), ou sur une personne spécifique suite à la disparition d’un être cher (Machado, Siobhan). Une notion traitée avec une noirceur qui manque cruellement au « Comte de Monte-Cristo à la plage » d’ABC…
Le personnage de Victor Machado se laisse ainsi engloutir dans sa quête. Faire condamner Bodaway Macawi est devenu une affaire d’obsession travaillant au corps et à l’esprit cet intrépide agent du FBI. Au point où celui-ci est désormais mis à pied. Nestor Carbonell se voit enfin offrir une partition plus intéressante. Il réussit parfaitement à être crédible sous les traits de revanchard que plus rien n’arrête. Le plan du visage en sang face à une foule voyeuriste, qui immortalise son combat en pleine rue, est une réussite : on y voit toute la frénésie de l’homme et, en parallèle, la curiosité malsaine d’une société avide de sensationnel. Celle-ci n’hésite pas à faire partager sur les plateformes de vidéos en ligne du contenu à la limite du raisonnable. Si le propos n’est pas abordé en profondeur, il en est toujours question quand Machado se sert de cette curiosité pour enregistrer la mort factice de Bridget et ainsi la protéger. J’ai trouvé ingénieux de la part des scénaristes d’avoir ouvert l’épisode « Let’s kill Bridget! » sur un flashforward Le procédé aurait prêté à rire il y a encore deux mois, mais désormais, il intrigue, Ringer étant devenue assez imprévisible. Je l’avoue, lors de la reconstitution de la scène, je me suis même surpris à me demander ce qu’il pourrait advenir de la suite de la série en l’absence de son héroïne.
Au-delà de la revanche, une question se pose : et si Ringer traitait de la résilience ? Question légitime à ce stade, même s’il est bien trop tôt pour se la poser de façon définitive. Le travail de deuil passera-t-il par le renoncement du côté de Siobhan ? La vengeance enferme les gens dans leur passé. Elle les rattache à des fantômes, au point de leur empêcher de profiter du présent. C’est ce que Henry cherche à faire comprendre à son interlocutrice. On doute de la pertinence du discours, mais quand Siobhan regarde sa sœur dans le bar et s’imagine la tuer, les intentions du personnage deviennent floues. À mon avis, les producteurs ne reproduiront pas deux fois une scène et si cette dream sequence (ce n’en est pas vraiment une) est une facilité, employée honteusement dans la bande-annonce (bravo CW !), elle n’est pas forcément là pour tromper le public. Dans son traitement, il est évident qu’il ne s’agissait pas de la réalité. Siobhan a certes échoué dans son mariage et dans sa quête, mais il reste à savoir si elle est capable de vivre pleinement une histoire avec l’homme qu’elle aime, d’apprécier ce qui lui est offert, tout en laissant vivre sa jumelle. La probable arrestation de Henry risque d’ailleurs de changer la donne.
Au début de la série, je regrettais l’absence d’un personnage féminin capable de tenir tête à Sarah Michelle Gellar. Je n’ai pas cru un instant au potentiel d’Andrea Roth. Et si je m’étais trompé ? Clairement, Catherine n’a pas la moindre once de morale et est prête à tout pour arriver à ses fins. Mais quelles fins ? Le fait de ne pas connaître précisément son but la rend particulièrement dangereuse. Le dernier plan de « Let’s kill Bridget » m’a rappelé Heather Locklear… Ou du moins Heather Locklear il y a dix ans. Au-delà d’un visage peu naturel en commun, les deux actrices ont cette expression semblable lorsqu’elles sont intriguées. Catherine n’a peut-être pas le charisme d’Amanda Woodward, mais elle peut se montrer finalement plus manipulatrice que son aînée. Elle semble tirer ici toutes les ficelles. Pour le rappeler, l’épisode répond à des questions laissées en suspend au début de la saison et les flashbacks sont, pour une fois, presque tous indispensables. On a donc peut-être enfin trouvé plus redoutable que Bodaway Macawi…
// Bilan // Le sentiment (s’il en est un) de revanche est finalement bien exploité à travers tous ses stades, que ce soit via Bridget, Siobhan ou Machado. Après l’épisode 16, ce dernier personnage confirme dans le 19 tout son potentiel. La quête de chacun s’entremêle et même si le genre et le contexte ne permettent pas une observation sur la nature humaine, l’aspect thriller est désormais suffisamment bien mené pour le clamer haut et fort : oui, Ringer est une bonne série et on ne pas va s’excuser de l’aimer désormais.
Ringer [1x 17]
Par UglyFrenchBoy
What We Have Is Worth The Pain // 1 110 000 tlsp.
Je pourrais m’attarder sur Andrew dans cette critique, souligner l’évolution du personnage, son ambivalence, mais aussi sa capacité à être touchant. Je devrais forcément citer « I don't care how much you hate me right now. I'll accept it ‘cause I believe that what we have is worth the pain.» Je pourrais difficilement éviter d’évoquer la dernière scène, plutôt surprenante. Je préfère cependant aborder cet épisode à travers le prisme de trois femmes : Juliet, Siobhan et… Regina Spektor !
J’ai une théorie selon laquelle une chanson de Regina Spektor peut conférer de l’émotion (quelle qu’elle soit) à n’importe quelle scène. Depuis longtemps, les titres de l’égérie de l’ « anti folk » sont diffusés dans les séries américaines. Fidelity dans Grey’s Anatomy, Better quand Ted comprend que Stella est plus heureuse sans lui, lors de la quatrième saison de How I met your mother, ou encore Human of the year, en fin du pilote d’Enlightened. Bien sûr, il arrive que la chanteuse soit utilisée à mauvais escient, mais elle pourrait même être capable de faire verser quelques larmes lors d’un épisode de Recherche appartement ou maison. J’ai souvenir, malgré mon aversion pour la franchise des Experts, avoir eu l’épiderme de gallinacé lors d’une scène avec Melina Kanakaredes sur Samson. Pourquoi s’attarder de la sorte sur cette artiste ? Tout simplement parce que son single All the rowboats a fait l’objet d’une promotion un peu inhabituelle, avec une annonce en fin d’épisode, mais surtout la citation de l’interprète par Juliet (« Go back to your Katy Perry, princess.» « For your information, it's Regina Spektor »). La scène en question, quand la fille d’Andrew fait la connaissance d’un garçon, n’était pas spécialement intéressante et débouchait sur la révélation de l’agresseur de Tessa de manière peu subtile et très prévisible. Qu’importe, le morceau fait tout le travail et l’épisode confirme mon attachement pour le personnage incarné par Zoey Deutch.
What we have is worth the pain, réalisé par le père de l’actrice, met en valeur Juliet. Certaines de ses répliques font mouche, lorgnant du côté de Veronica Mars (« It’s a little break in the education system. I like to call it Saturday »), tout en ayant un air faussement hautain particulièrement appréciable (« Do I know you ? » « No » « Okay. Let’s keep it that way! »). L’archétype de la « pauvre petite fille riche à papa » a évolué. Insupportable, vicieuse (car manipulée par sa mère), elle montre une autre facette d’elle, et l’on sent cette fois une certaine sincérité. On peut d’ailleurs voir un lien entre les paroles de All the rowboats et plusieurs personnages de la série. La chanson évoque en effet des œuvres d’art dans un musée où toutes les peintures sont prisonnières des cadres et se contentent d’être affichées alors qu’elles pourraient être libres. Loin de moi l’envie de comparer Ringer à une œuvre d’art, mais les personnages deviennent progressivement moins unidimensionnels, sortant du descriptif strict que l’on a bien voulu leur donner, et ce, pendant trop longtemps. À ce stade, Juliet est l’exemple parfait de cette évolution, même si la palme devrait revenir à Siobhan.
Ses intentions étaient peut-être déjà connues, mais celle que l’on pouvait réduire à « la méchante jumelle » est devenue un peu plus humaine lors de ses aveux à Henry. Le personnage affirme avoir droit au bonheur après les épreuves traversées. Je dois avouer que son discours m’a fait penser à une scène de Sexe Intentions où Kathryn Merteuil s’autoproclame « la plus grande baisée pour compte des beaux quartiers ». Toutes deux forcent le respect (à leur manière) au vu des stratagèmes mis en place pour arriver à leurs fins. Siobhan tient ainsi Bridget responsable de la mort de son fils et est incapable de lui pardonner. On peut alors comprendre le cheminement de pensée d’être remplacée par sa sœur face à un mari particulièrement menaçant, aussi tordu cela soit-il. Après tout, cette dernière est recherchée par un ponte de la mafia du Wyoming, et donc condamnée. Dans sa démarche, Siobhan compte également dénoncer les manigances financières de Martin/Charles et semble le faire autant par conviction que par vengeance. Un sens de la justice très particulier qui ne fait qu’accroitre l’intérêt autour de ce personnage, à défaut peut-être de trop d’empathie.
// Bilan // Au vu des réactions sur Twitter, je ne pense pas être le seul à avoir apprécié cet épisode. Les fameux « OMG moments » ne manquaient pas, les personnages s’étoffaient davantage et la bande son était une nouvelle fois plaisante. On assistait à une jolie montée en puissance avec des références à des anciens épisodes et quelques incohérences justifiées. Malgré les nombreux sarcasmes dont Ringer fait objet, il parait évident que le tout est plus maitrisé que ce que l’on pourrait penser !
Ringer [1x 15 & 1x 16]
Par UglyFrenchBoy
P.S. You're An Idiot // You're Way Too Pretty To Go To Jail
1 150 000 tlsp. // 1 250 000 tlsp.
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Ringer me rappelle par certains aspects Damages… N’imaginez pas une seconde que je puisse mettre sur un pied d’égalité ces deux séries. Force est de constater qu’il existe bel et bien des analogies. Bien sûr, Sarah Michelle Gellar n’a ni la carrure, et encore moins la carrière, de Glenn Close. Évidemment, les deux productions ne disposent pas du même budget et ne s’adressent pas, du fait de leur diffuseur, à la même cible. Quand l’une doit produire en flux tendu 22 épisodes, l’autre bénéficie d’un laps de temps plus important pour en concocter une dizaine. Et si Ted Danson, Lily Tomlin, Marcia Gay Harden et Dylan Baker ont fait confiance à la première, la seconde a, elle, vu défiler Michelle Stafford, Jason Dohring, Misha Collins ou encore Andrea Roth. Le jugement est sans appel, encore eût-il fallu qu'il y en ait eu… Je pourrais commencer à aborder les ressemblances entre les deux fictions en citant Mädchen Amick, guest à la fois dans Damages et Ringer, mais ce serait bien trop simple, et surtout inutile vu l’anecdotique apparition de l’actrice dans cette dernière.
Chacune des deux séries plante le décor avec une héroïne plongée dans un univers qui lui est étranger. Une descente à l’issue de laquelle personne ne ressort indemne. La redoutable Patty Hewes a sous ses griffes la candide Ellen Parsons et les deux femmes entretiennent une relation antagoniste et complexe. Un de mes confrères a décrit ce lien comme si les intéressées « représentaient les deux faces d'une même pièce ». Une comparaison que l’on pourrait appliquer aux jumelles de The CW et l’on attend avec impatience que la nouvelle venue fasse chavirer l’autre. Pour autant, tout comme les personnages incarnés par Glenn Close et Rose Byrne, le portrait des deux héroïnes n’est pas unidimensionnel. Pas de place au manichéisme. « Personne n'est blanc ou noir : tout est gris », résumait Ted Danson en décrivant Damages. Des propos tenus au mot prés par Eric Charmelo & Nicole Snyder, créateurs de Ringer. Ces derniers ne se sont pas trompés. Dans l’épisode "P.S. You're an Idiot", Andrew, l’un des rares personnages monochromes, prend de l’épaisseur. Quant à l’agent Victor Machado, il montre les limites de son sens de l’éthique avec sa relation avec la strip-teaseuse Shaylene (Nikki Deloach). On comprend alors mieux cette traque et les motivations du professionnel à vouloir coffrer coûte que coûte Bodaway Macawi, au risque même de mettre la vie de Bridget en jeu. Une semi-aliénation qui rattrape (presque) l’ennui de l’enquête au cours des précédents épisodes.
Pour revenir à l’œuvre de FX et DirecTV, comme chacun sait, sa construction narrative éclatée fait sa particularité. Le téléspectateur est baladé jusqu’à assembler morceau par morceau les pièces d'un puzzle. On sent dans l’écriture de la série avec Sarah Michelle Gellar une volonté de faire de même en multipliant les flashbacks, à défaut de pouvoir compter sur une chronologie vraiment déstructurée. Le problème majeur reste qu’il ne s’agit que d’un effet, souvent dispensable puisque n’apportant pas toujours des informations essentielles à la compréhension de l’intrigue. Le tout dans une atmosphère trop obscure en comparaison à ce que le public de la chaîne jeunesse peut appréhender. À l’antenne, celui-ci passe donc de références à Manolo Blahnik à… Bernard Madoff. C’est là où je ressens un certain enthousiasme : cette audace d’évoquer l’homme d’affaires américain et d’incorporer une chaîne de Ponzi à l’histoire, sans doute prévue dans les grands arcs narratifs lors du développement de la série pour CBS. La notion m’était étrangère, je l’avoue, et Ringer aura eu au moins le mérite de me l’enseigner. Pourtant, le cas de figure a déjà été vu dans… Damages ! Au cours de la saison 3, le cabinet Hewes & Associates poursuivait en effet Louis Tobin, responsable de la banqueroute de nombreuses personnes via le même procédé.
Bien sûr, Damages et Ringer ont aussi des défauts communs, comme des séquences assez artificielles et des facilités, à l’instar des déplacements à l’étranger. Les personnages de Siobhan et Tyler vont et viennent entre Paris et New York comme s’ils allaient faire leurs courses au supermarché du coin, sans passer par le décalage horaire ni les heures d’attentes avant l’embarquement. Au cours de la quatrième salve de Damages, il en était de même avec les voyages des protagonistes entre Manhattan et l’Afghanistan. Mais j’avoue qu’il est bien plus facile de pardonner à la première ce manque de réalisme qu’à sa grande sœur pour lesquelles les exigences sont forcément élevées.
// Bilan // Ringer n’est pas Damages et ne le sera jamais. Mais quitte à reprendre certains codes et utiliser des références communes avec une autre production, il est sans doute plus judicieux de le faire avec les péripéties de Patty Hewes que celle des frères Scott ou de Serena van der Woodsen et sa clique. Les deux derniers épisodes prouvent une fois de plus que Ringer a de l’ambition, sans doute trop, mais elle n’empêche nullement cette série à tiroirs de rester un bon divertissement.
Ringer [1x 13 & 1x 14]
Par UglyFrenchBoy
It's Easy To Cry When This Much Cash Is Involved // Whores Don't Make That Much
1 100 000 tlsp. // 1 250 000 tlsp.
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Qui aurait pu s’imaginer, il y a encore trois épisodes, que l’intrigue du prétendu viol de Juliet allait devenir plus intéressante et surprenante que le plan machiavélique de Siobhan ? Lors de ma précédente review, j’évoquais la notion de « viol consenti » et les probables questions que la série aurait pu soulever. J’ai sans doute surestimé Ringer dans sa capacité à faire réfléchir, mais surement pas dans celle de divertir. Le trio Juliet/Tessa/M.Carpenter livre une révélation aussi inespérée qu’inattendue, sortie tout droit de Sexcrimes. On comprend un peu mieux la démarche de Jason Dohring d’avoir accepté de tourner dans la série, ses apparitions ayant été jusqu’ici totalement anecdotiques.
Dans "It's Easy to Cry When This Much Cash Is Involved" tout est enfin expliqué : les incohérences du témoignage de Juliet, la vidéo montrant l’élève et son professeur dans le couloir du lycée et surtout l’absence de scène entre les deux sans la présence d’un tiers. Tout concorde (je n’aurais jamais pensé dire ça un jour devant un épisode, je l’avoue). On peut regretter d’être passé jusqu’ici par des phases très ennuyeuses. D’aucuns diront que le rebondissement est peu crédible. Mais à force d’être invraisemblable, Ringer parvient à devenir captivant. Et même les empreintes de pas découvertes dans le bureau à Harlem par Bridget et son chauffeur n’amenuisent pas mon enthousiasme. Alambiqué ? L’adjectif me parait totalement justifié pour décrire les récents épisodes. Mais à la différence de beaucoup de sériephiles, je ne suis pas sûr que ce soit par défaut une mauvaise chose.
L’intrigue autour d’Olivia n’a m’a guère passionné, par principe la présence à l’écran de Jaime Murray me révulse. J’ai cependant espoir que celle-ci vienne compromettre le plan de Siobhan. Il manque clairement un personnage féminin fort capable de tenir tête à Sarah Michelle Gellar. Alors, faute de mieux… À moins qu’Andrea Roth ne soit une candidate à ce poste ? L’éventualité ne me réjouit pas spécialement. Force est de constater que Catherine risque de prendre un peu plus de l’importance au vu de la scène finale de l’épisode "Whores Don't Make That Much". Celui-ci était d’ailleurs marqué par la révélation autour de la mort de Sean, le fils de Siobhan. On savait dès le pilote que Bridget avait un lien dans la disparition de l’enfant. On peut donc comprendre un peu plus facilement les mauvaises intentions de sa sœur. En revanche, j’ai du mal à saisir les raisons qui poussent à inclure Andrew dans son plan, mais je ne doute pas que tout cela soit expliqué prochainement. Les scénaristes auraient dû faire venir Misha Collins plus tôt. Non pas que l’acteur soit épatant, mais la présence de Dylan en flashback permet d’expliquer les différends entre les deux sœurs. Surtout, en dehors d’une petite référence, le téléspectateur n’a pas entendu parler de l’enfant décédé pendant une dizaine d’épisodes. Mais puisque l’on peut facilement accepter ailleurs qu’une fille milliardaire perde des milliers de dollars en bourse pour piéger un adversaire, qu’elle achète des immeubles juste pour placer une caméra de surveillance dans une des chambres et qu’elle se sorte de toutes les situations avec l’aide de son encore plus riche meilleur ami qu’elle ne connait que depuis quelques jours, pourquoi ne pas pardonner à Ringer ses défauts ? Au moins, la série a eu le mérite de ne pas faire croire pendant 15 épisodes à la prétendue mort d’un personnage principal pour ne faire au final disparaitre qu’un second rôle dont l’évasion de prison ni les intentions n’ont été expliquées…
// Bilan // La série prouve une nouvelle fois sa capacité à surprendre, sans forcément miser exclusivement sur des facilités scénaristiques. Si ces deux épisodes surprennent, le timing est mauvais. Ces événements se seraient déroulés plus tôt dans la saison, Ringer aurait probablement gagner en intensité plus vite.
Ringer [1x 11 & 1x 12]
Par UglyFrenchBoy
It Just Got Normal // What Are You Doing Here, Ho-Bag?
1 400 000 tlsp. // 1 180 000 tlsp.
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À ses débuts, Ringer faisait essentiellement l’objet d’analyses dans les médias pour la présence, puis la performance de Sarah Michelle Gellar. L’actrice avait-elle réussi son retour ? Etait-elle bonne dans un tel double rôle ? Honnêtement, en mettant de côté mon admiration pour celle qui a incarné avec brio la célèbre chasseuse de vampires, je me suis longtemps posé la question. Il était difficile de juger puisque jusqu’ici, la série se concentrait avant tout sur la distinction entre les deux sœurs, de leurs traits de caractère stéréotypés à leur environnement, sans oublier leur apparence. Difficile donc d’être réellement crédible dans ces conditions, ce que soulevait très justement le Los Angeles Times au mois de septembre.
Désormais, Bridget et Siobhan sont toutes les deux à New York. Elles n’interagissent pas (encore) ensemble, mais se retrouvent dans les mêmes lieux et côtoient chacune Henry. Exit les décors de faux bars parisiens, la présence de la tour Effel à toutes les fenêtres ou encore les tenues vestimentaires improbables inspirées par les grands créateurs français. Les deux Américaines sont dans la même ville et le look ne suffit plus. C’est ici même que la plus grande difficulté commence. Et comme le rappelle également le quotidien américain, même pour des comédiens confirmés, incarner des jumeaux est loin d’être une chose aisée, citant au passage les performances décevantes de Jeremy Irons ("Faux-semblants") ou encore John Lithgow ("L’esprit de Caïn"). Sarah Michelle Gellar n’est peut-être pas Bette Davis ("La Mort frappe trois fois"), mais on la sent véritablement à l’aise dans ces rôles. Bien sûr on peut regretter qu’une des sœurs soit obligée d’avoir une frange et les cheveux détachés pour se différencier de l’autre dans It Just Got Normal. Passé ce défaut, on peut apprécier la performance de SMG, avec une composition plus solide que lors de la première partie de la saison. Le personnage de Siobhan prend un peu plus d’épaisseur au même moment où le naturel d’une Bridget impulsive revient au galop. Le coup de poing à Jason Dohring était appréciable, au même titre que le « Oh screw you bitch! » lâché en pleine face (botoxée) d’Andrea Roth. Côté guests, notons dans le même registre une Mädchen Amick au visage assez peu naturel et au jeu caricatural (« You really want to do this, now? ») ainsi qu’une mini réunion "Sexe Intentions" avec la présence de Sean Patrick Thomas en chauffeur de limousine dans What Are You Doing Here, Ho-Bag?.
Au-delà du casting, Ringer ne manque pas de quelques incohérences et des flashbacks du plus mauvais effet. Mais que serait la série sans ses défauts qui lui confèrent presque un certain charme ? Le flashforward en ouverture du 11e épisode n’apportait pas grand-chose au récit, l’effet scénaristique n’était pas forcément réussi, mais j’ai apprécié l’esthétique de la scène et sa référence à Psychose. En espace d’un instant, le thème archi rebattu de la dualité s’harmonisait à celui du voyeurisme (trop peu abordé à ce stade) et du désir, ces deux derniers étant souvent associés dans les fictions. Une nouvelle fois le résultat est inégal, le 12e épisode étant supérieur à son prédécesseur. L’enquête sur le « bain de sang » (l’expression prête à sourire avec l’absence à l’écran de toute trace d’hémoglobine) éveille enfin un petit intérêt, tandis que l’agression sexuelle supposée de Juliet pourrait presque lancer un débat sur la notion de « viol consenti ». Que s’est-il réellement passé entre l’adolescente que l’on devine en mal d’attention et son nouveau professeur ? Il est trop tôt pour le dire, mais les événements permettent de faire avancer la relation entre Bridget et sa (fausse) belle-fille. Un lien que j’apprécie. Peut-être que Sarah Michelle Gellar pourra, après l’annulation prévisible de la série, camper le rôle d’une jeune mère de famille ? L’idée est plaisante. En attendant, la confrontation entre les deux sœurs ne devrait plus tarder, en espérant que les scénaristes ne la réservent pas pour le series season finale et parviennent également à plonger le téléspectateur dans une confusion volontaire, façon The Vampire Diaries (Elena / Katherine).
// Bilan // Loin des yeux, loin du cœur ? Après sa pause hivernale prolongée, Ringer a peut-être du mal à fidéliser son public, mais la série prouve qu’elle a encore du potentiel avec son 12e épisode. Les intrigues à tiroir et la mise en scène se montrent plus discrètes, au profit des acteurs, exception faite des guests. À ce stade, la série aurait tout de même besoin d’un nouveau rôle féminin de taille.