Tueurs En Séries [Adieux à "Damages" et "Weeds"]
Au sommaire : Notre hommage à la discrète mais néanmoins excellente "Damages" qui vient de s'achever après 5 saisons, avec Glenn Close en guest, s'il vous plait - L'hommage des objets de "Weeds" à la comédie qui vient de se terminer après 8 ans - Petit tour du coté du Festival de la Fiction de La Rochelle avec Hervé Hadmar au micro qui évoque ses projets - Une nouvelle bande-annonce de "The Walking Dead" saison 3 - La bande de "Cougar Town" annonce son retour en chanson...
Damages [5x 01 & 5x 02]
You Want To End This Once and For All? (Season Premiere) // Have You Met The Eel Yet?
Audience inconnue
Depuis le premier épisode de la première saison de Damages, on attend un affrontement direct, brutal et saignant entre les deux héroïnes de Damages, Patty Hewes et Ellen Parsons. Et c'est précisément ce que nous promet cette 5ème et ultime saison avec ses deux premiers épisodes brillants, où chaque seconde compte. La bienséance voudrait que l'on soit dans le camp de la plus jeune, d'autant que Rose Byrne est irrésistible, mais, dans les faits, on adore tellement détester la doyenne, en grande partie grâce à une Glenn Close constamment magistrale, que l'on change un peu d'avis à chaque cliffhanger. A mesure que l'une prend l'avantage sur l'autre, avant qu'un nouveau rebondissement ne vienne bousculer l'ordre établi, on se dit qu'il n'y aura de toute façon aucune gagnante dans ce combat. Si toutefois Patty venait à gagner la nouvelle affaire qui l'oppose à Ellen, si toutefois Ellen n'exposait pas ses secrets, que lui resterait-il de toute façon ? Sa vie est devenue misérable. Elle n'est plus que haine et solitude. Et Ellen n'y est pour rien ! Tout porte donc à croire qu'elle mourra seule et malheureuse. Quant à son ancienne protégée, devenue sa grande rivale, elle ne semble pas avoir un futur plus radieux, au contraire : le traditionnel flashforward de la saison la montre les yeux écarquillées, allongée dans une mare de sang au pied d'un immeuble dont elle semble avoir sauté, à moins que l'on ne l'ait poussée (plus probable). Dans trois mois, Ellen Parsons sera vraisemblablement morte (on peut encore penser qu'elle est "juste" inconsciente... mais bon...). C'est indéniablement culotté de commencer la saison sur une telle révélation. Ca aurait pu l'être encore plus si Tom n'était pas déjà passé par là en saison 3. Les circonstances étaient différentes et son importance moindre mais quand même. On se rend d'ailleurs compte à quel point il manque lorsque Patty n'a plus que ce vieux machin bougon et quasiment atteint d'Alzheimer pour enquêter pour elle. Mais c'est aussi une question de budget : comme dans la saison 4, DirecTV fait en sorte de réduire les coûts en réduisant le nombre de personnages secondaires afin de ne pas avoir à se priver de posséder quelques têtes d'affiche importantes aux cotés des deux actrices principales.
En l'occurence, cette année, ce sont Ryan Phillippe, John Hannah, Jenna Elfman (enfin dans un rôle dramatique, merci mon Dieu !) et Janet McTeer qui se partagent les affaires courantes avec jusqu'ici grande justesse. Et il n'y a pas de raison que ça change. Le premier est au coeur de l'affaire de la saison, largement inspirée de Wikileaks qui a fait la une des journaux il y a quelques mois. Un excellent choix, qui nous amène dans un univers encore jamais exploré dans la série, très différent de l'ambiance des saisons précédentes. C'est sans doute un peu moins caractérisé puisque l'on parle d'internet, que les lignes sont un peu floues, mais le personnage de Channing McClaren se fait un plaisir -pervers- de nous embarquer dans ses magouilles à l'échelle mondiale. Son "second", si l'on peut dire, comme tous les personnages qui ont eu un rôle équivalent dans les affaires précédentes, se fait encore discret dans les deux premiers épisodes mais nul doute qu'il sortira bien vite de l'ombre et saura nous surprendre. Naomi Walling, en dommage colatéral pas si innocente qu'elle en a l'air, a offert dès le départ à l'intrigue une dimension humaine. Sa fille est là pour prendre le relais. Dommage que la jeune actrice, Alexandra Socha, soit si moyenne. Elle ne parvient pas à émouvoir comme elle devrait. Ce qui n'était pas le cas de Jenna Elfman, particulièrement bonne. J'espère qu'on la reverra abondamment en flashbacks par la suite (et c'est bien parti vu sa relation mystérieuse avec Channing). Quant à Kate Franklin, énigmatique et inquiétante, voire même fascinante, elle fait un pont idéal entre Patty et Ellen, et semble partager beaucoup de leurs qualités et de leurs défauts. Elle devient instantanément une pièce maîtresse dès lors que Patty la manipule et qu'elle prétend en savoir beaucoup sur le passé de la célèbre avocate. Mais quelles sont ses véritables motivations ? Pourquoi se réveille-t-elle maintenant, 25 ans plus tard ? Est-ce que Patty est justement responsable de l'arrêt de ses activités professionnelles, en tout cas dans le milieu juridique ?
// Bilan // Déjà beaucoup de questions se posent en ce début de saison 5 de Damages et le rythme est soutenu dans les deux premiers épisodes. L'ultime affaire s'annonce passionnante avec des protagonistes aussi prometteurs que leurs prédécesseurs. L'affrontrement entre Patty et Ellen est d'ores et déjà grandiose. Les regards qui en disent long, les petites et les grandes piques, les coups de pute... Tout y est. Il ne manque plus que le sang coule. Et il coulera, assurément. On ne pouvait pas espérer plus efficace entrée en matière.
Damages [Saison 4]
Saison 4 // Audience inconnue
Je terminais ma critique du dernier épisode de la saison 3 de Damages publiée le 4 Mai 2010 sur ces quelques mots : "(...) une belle saison 3, terminant comme il se doit ce petit chef d'oeuvre (...) (je ne vais pas avoir l'air con si elle est sauvée in extremis !)". Je peux le dire maintenant : j'ai eu l'air con car, si FX a bien choisi d'annuler la série, DirecTV, elle, a choisi de la sauver pour deux saisons supplémentaires. Je persiste et signe : la saison 3 était de très bonne facture et la dernière scène concluait parfaitement la trilogie. La saison 4 partait donc avec deux handicaps : celui de ne pas être nécessaire et celui de devoir faire face à une restriction budgétaire. Dans les deux cas, l'équipe s'est très bien débrouillée pour effacer nos craintes et nos doutes.
La saison 4 de Damages n'est pas la saison de trop. Le changement de chaîne n'a pour ainsi dire rien changé. Certes, il n'y avait "plus" que 10 épisodes mais ils étaient plus long d'une dizaine de minutes et l'affaire High Star a été pensée pour tenir la route dans ce laps de temps. Les scénaristes ne sont pas tombés dans le piège de la saison 2 et ont rendu tout de suite l'affaire claire, en en présentant efficacement les enjeux dans les trois premiers épisodes. La différence, en revanche, par rapport aux autres saisons, c'est que les protagonistes principaux étaient peu nombreux et qu'il n'y en avait quasiment pas de secondaires. Une question de budget sans aucun doute. Ce qui aurait pu être considéré comme une faiblesse a été transformé en force : on a ainsi pu apprendre à connaître chacun d'entre eux plus en profondeur, sans jamais s'éparpiller. Chris Sanchez était le good guy de l'histoire, celui pour qui Ellen avait des sentiments et qu'il fallait absolument sauver. Chris Messina a été parfait dans le rôle et l'on suppose qu'il sera toujours là en saison 5... Howard T. Erickson, interprété par l'excellent John Goodman -qui est définitivement meilleur dans les rôles dramatiques-, était le plus complexe du trio : son patriotisme, ses croyances et ses fêlures le rendaient presque... attachant. Mais sa véritable nature a repris le dessus dans les derniers épisodes. Ce n'est probablement pas le plus fascinant des bad guys que Damages ait connu mais il s'est bien défendu ! Il était peut-être un trop mou... En revanche, Jerry Boorman entre facilement dans le top 3 des meilleurs salauds de la série ! J'ai toujours eu un faible pour Dylan Baker, qui sait jouer les méchants à la perfection et qui l'a prouvé ici à nouveau et avec plein de nuances (ce que certains de ses précédents rôles ne lui avaient pas vraiment permis, celui de The Good Wife mis à part). C'est lui le vrai bad guy de la saison, même s'il avait bien entendu de "bonnes" raisons de faire ce qu'il a fait. C'est lui qui a offert les meilleurs rebondissements et les plus grandes surprises et c'est aussi lui qui a procuré les scènes les plus intenses. Et il n'avait pas nécessairement besoin d'être confronté à Patty ou Ellen pour cela. Le plus décevant finalement dans toute l'affaire High Star, ce sont les flashforwards. Redondants. Cheaps. Et tous ces allers-retours si faciles entre New York et le Moyen-Orient...
Un des grands thèmes qui s'est dégagé de cette saison 4 est celui de la filiation. A la fois à travers l'intrigue fil rouge dans sa dernière ligne droite, lorsque l'on a appris qui était vraiment pour Boorman le petit garçon qu'il retenait prisonnier -une révélation qui a d'ailleurs un peu trop traînée tant elle devenait évidente- mais aussi et surtout grâce à Patty à travers sa relation avec Ellen, sorte de fille spirituelle qui l'a trahie, sa petite fille et évidemment son fils, qui l'a trahie lui aussi, plus d'une fois même. La question qui se pose pour Patty est très simple : que va-t-il rester de l'empire qu'elle a construit après sa mort ? Qui va prendre sa suite ? Elle aurait voulu que ce soit son fils à la base mais cela fait bien longtemps qu'elle a compris que ça n'arriverait jamais. Puis elle a tout misé sur Tom, mais il est mort "au combat". Et elle refuse que ce soit Ellen, et cela ne devrait pas changer en saison 5 puisque ce qui s'annonce est l'ultime affrontement entre les deux femmes. Comment pourrait-il se dénouer sur un happy ending pour l'une et pour l'autre ? Il y aura une gagnante et une perdante, voire deux perdantes à la limite. Mais deux gagnantes ? J'en doute. Les intrigues sur la vie privée de Patty n'ont pas toujours été intégrées à l'ensemble avec pertinence mais ce sont celles qui m'intéressent le plus de manière générale. Alors... Quant à Ellen, elle a tout simplement mis sa vie personnelle entre parenthèses pour se concentrer sur Chris Sanchez et High Star. Son nouveau petit ami -à la tête carré- est à peine apparu au cours de la saison, mais sa dernière scène avec elle était d'une grande justesse : il l'a mise face à ses contractions et elle en avait grandement besoin. Au final, les rôles qui s'étaient inversés entre Patty et Ellen à la fin de la saison 3 ont repris leur ordre initial, sauf que maintenant Ellen est plus forte. Elle n'arrivera jamais à la cheville de son maître, à moins que...
// Bilan // Si cette saison 4 de Damages n'était pas nécessaire, elle est tout de même parvenue à prolonger le plaisir sans trahir l'esprit de la série, quitte même à ne rien apporter d'innovant que ce soit dans la construction des intrigues ou dans l'évolution des héroïnes. L'intensité et le suspense n'étaient pas systématiquement au rendez-vous de chaque épisode mais l'affaire High Star a connu quelques moments forts, elle tenait debout, elle avait même un sens en dénonçant un système absolument honteux et qui constitue un sujet véritablement sensible aux Etats-Unis. Bref, je suis heureux que cette saison 4 ait pu voir le jour et j'ai la sensation qu'elle servait en quelque sorte d'introduction à la 5ème, sur laquelle je mise beaucoup en espérant qu'elle soit vraiment la dernière, cette fois.
[DNES Awards 2009/2010] Meilleur Second Rôle Féminin dans un Drama
Fans de Mad Men, c'est le moment de vous mobiliser ! Pour les autres, si vous vous demandez ce que Elizabeth Mitchell fait là alors qu'elle n'était que guest dans la saison 6 de Lost, j'ai presque envie de répondre simplement "parce que". Ses prestations, aussi peu nombreuses soient-elles, méritaient sa nomination. Et puis comme il n'y aura pas de catégorie "guest" dans ces DNES Awards...
Dans la catégorie "Meilleure Actrice de Second Rôle dans un Drama" pour la saison 2009/2010, les nommées sont : Christine Baranski (The Good Wife), Rose Byrne (Damages), Anna Gunn (Breaking Bad), Christina Hendricks (Mad Men), Elizabeth Mitchell (Lost) et Mae Whitman (Parenthood).
Elles auraient pu être nommées aussi : Lily Tomlin (Damages), Morena Baccarin (V), Elisabeth Moss (Mad Men), Mary Kay Place (Big Love), Sissy Spacek (Big Love), Grace Zabriskie (Big Love), Heather Locklear (Melrose Place), Sharon Gless (Burn Notice)...
Hors de question de les nommer, non mais franchement : Lourdes Benedicto (V), Peyton List (FlashForward), Emilie De Ravin (Lost)...
Damages [3x 13]
The Next One's Gonna Go In Your Throat (Season -Series ?- Finale) // 91o ooo tlsp.
Je peux dire avec bonheur que Damages a quitté le petit-écran sur un excellent épisode, sans fausses notes. Ou presque. La série n'est pas encore officiellement annulée mais il va falloir se faire une raison. J'ai regardé cet épisode comme le dernier et j'ai trouvé la conclusion parfaite, à croire qu'en l'écrivant les scénaristes savaient déjà que tout était fini. Et tant mieux. Terminer Damages sur un cliffhanger aurait été le pire qui puisse lui arriver. Cela dit, je ne suis pas en train de dire que je suis heureux de voir la série partir. Je suis plutôt en colère. Les fins de Lost et de 24 cette saison sont déjà assez dures à encaisser (je ne regarde pas la deuxième mais quand même...). C'est une page qui se tourne. Les séries hyper-feuilletonnantes des années 2000 n'ont plus le droit de citer. Les téléspectateurs sont passés à autre chose. Ils veulent plus de simplicité. Pas moi. Que vais-je devenir ? Un ancien fan de séries ? En tous cas, Patty Hewes et Ellen Parsons vont me manquer. Voilà deux femmes qui auront marqué la télévision.
Comme chaque saison depuis trois ans, les scénaristes de Damages font un travail admirable en bouclant 12 heures de mystère et de spéculation en 1 petite heure passionnante. C'est impressionnant et encore plus cette année que l'année dernière, mais pas autant que l'année d'avant. L'Affaire Tobin n'avait pas l'éclat de l'Affaire Frobisher mais elle était à bien des niveaux excellente. Chaque membre de la famille Tobin et chaque personnage influent gravitant autour d'eux étaient fascinants. Sauf peut-être Carol, d'ailleurs totalement oubliée du final. Leonard Winstone était sans conteste le plus intriguant et ce jusqu'au bout. Il a même réussi l'impossible : battre Patty à plates coutures ! La chose que l'on croyait tous impossible. C'est d'ailleurs intéressant de se dire que la série se termine sur le premier gros échec de l'héroïne. Martin Short était génial. Campbell Scott était pas mal non plus. Joe Tobin était un personnage passionnant lui aussi, notamment par ses pulsions qui finiront meurtrières. C'est lui qui a tué Tom Shayes. La scène de son exécution était particulièrement insoutenable. Pourtant, on savait depuis le début de la saison qu'il allait mourir. Je regrette un peu que sa femme ne soit pas évoquée mais qu'aurait-elle pu offrir à part des cris de douleurs ? Tous les éléments qui aménent à son meurtre s'imbriquent parfaitement. En revanche, on se rend compte qu'il n'y avait au final pas assez de matière pour faire autant de flashforwards que d'épisodes. D'où leurs absence pesante parfois. Ou alors il aurait fallu s'y prendre autrement. Mais la série est tellement complexe... Marylin Tobin ne m'a pas déçu. Son suicide est une grande surprise. J'ai eu du mal à avoir de la peine pour elle en revanche, mais c'est bien normal après ce qu'elle a fait à son fils et surtout à sa petite-fille... En bref, on peut dire que l'Affaire Tobin, en s'appuyant vaguement sur l'actualité, a été extrêmement convaincante avec quelques moments de flottement de temps en temps.
Au-delà de cette intrigue fil-rouge, plusieurs petites intrigues secondaires trouvent une conclusion satisfaisante, à commencer par les explications de Wes sur le meurtre de David (et de Messer). Enfin quand je dis "petite intrigue secondaire", je parle là de ce qui nous a passionné en saison 1. Je trouve ça vraiment bien d'avoir pensé à éclaircir toute cette histoire une bonne fois pour toutes. Il ne reste plus aucune zone d'ombre. Et c'était convaincant là aussi. Que demander de plus ? Petit bémol : l'histoire sur le film de Frobisher aura finalement plus servi à faire du remplissage. Certes, sans elle, cette conclusion n'aurait pas pu être apportée mais il y avait peut-être un moyen moins fastidieux pour ce faire. Ravi des apparitions de Ray Fiske, un sacré personnage ! Les passages familiaux d'Ellen pourraient sembler inutiles aussi mais ce n'est pas le cas à mon sens. Ils ont permis d'appronfondir encore un peu plus le personnage et lui offrir des motivations supplémentaires pour aller au bout de ses ambitions. C'était en plus raccord avec les propos de Patty dans le premier épisode. On en vient à Patty donc. On a d'abord une réponse quant à son accident de voiture : c'est son fils qui lui a foncé dedans. Etait-ce prémédité ? Probablement. Ce n'est pas explicité mais je doute que les scénaristes aient pu croire qu'une coïncidence nous suffirait. On va dire que c'est bien tombé ! Je ne m'y attendais pas du tout en tous cas, sauf évidemment au moment où la voiture d'Ellen est volée. L'épisode se termine par un retour sur le passé trouble de Patty, à l'époque où elle était enceinte de la petite Julia qu'elle a plus ou moins perdu parce qu'elle l'a voulu si fort que c'est arrivé. Intervention divine ? Non. Juste une Patty qui se voile un peu la face, qui ne veut pas s'avouer tout haut qu'elle est responsable. C'est là que Julian entre dans le tableau. Il est plus ou moins celui qui lui a fait prendre conscience de ce qu'avoir un enfant à soi représentait. Et c'est là que j'ai compris qu'à chaque fois que l'on a vu Julian dans le présent, ce n'était qu'une hallucination de Patty. Une manifestation de sa conscience. D'autres l'avaient déjà compris ? Je me sens un peu con. C'est en tous cas la seule explication qui puisse justifier que Julian n'a pas vieilli en 25 ans ! Le dialogue final entre Patty et Ellen est géniale. Une longue agonie sans conclusion. "Was It Worth It, Patty ?". Pourquoi avoir collé une chanson country à ce moment-là ? Ca gâche tout. Un grand silence aurait suffit.
// Bilan // Damages est une série magistrale qui se termine aussi parfaitement qu'elle a commencé il y a trois ans. Elle a offert à Glenn Close le rôle de sa vie. A Rose Byrne sans doute aussi. Elle n'a pas passionné les foules, du moins pas aussi largement qu'elle aurait mérité, mais il ne pouvait en être autrement : l'exigence paye rarement en télévision, surtout quand elle est doublée d'un fond de prétention qui lui a valu une bien mauvaise saison 2. Mais la plus grande intelligence a été d'avoir su se remettre en question et de proposer une belle saison 3, terminant comme il se doit ce petit chef-d'oeuvre. Et c'est sur ce mot que je veux la quitter. (je ne vais pas avoir l'air con si elle est sauvée in extremis !)
Tueurs En Séries [Episode du 30 Avril 2010]
Au programme cette semaine : Opération "Il faut sauver Damages", Grey's Anatomy façon Colombie, "Fringe" version film noir, "Catch-Moi Si Tu Peux"...
Damages [3x 12]
You Were His Little Monkey // 76o ooo tlsp.
On nous a offert cette semaine du Damages grand cru ! Rien de très étonnant étant donné que la saison est plutôt bonne dans son ensemble et que c'est quand elle distribue ses dernières cartes que la série est la meilleure. A un épisode du fin mot de l'histoire, les révélations s'enchaînent et nous surprennent. Une fois n'est pas coutume, je vais commencer par les intrigues secondaires récurrentes. Pourquoi ? Comme ça, pour changer. Michael est de retour et il a la preuve formelle que l'enfant que Jill attend est bien le sien. La nouvelle ne ravit évidemment pas Patty qui a la bonne surprise de voir revenir Jill quelques temps plus tard, prête à accepter son offre précédente : une rondelette somme contre un Michael qui ne serait plus sous son emprise. Elle accepte le deal mais ne respecte visiblement pas les termes du contrat. Et c'est là que la petite histoire pourrait rejoindre la grande histoire : et si c'était Jill qui allait provoquer l'accident de voiture de Patty ? Autre intrigue secondaire qui prend un tournant très intéressant : le cas Frobisher, l'interminable. Si l'homme n'apparaît pas, son acteur, lui, vient à la rencontre de Patty, officiellement pour en apprendre davantage sur son personnage. Une chose en amenant une autre, il lui confesse quelques informations qui vont permettre, ni une ni deux, de relancer l'affaire du meurtre de David, l'ex d'Ellen ! Et c'est là que l'on se dit, encore une fois, que le hasard n'existe pas dans Damages. Tout est parfaitement pensé au préalable et tout finit toujours par s'imbriquer. Mine de rien, la résolution de cette histoire qui date de la saison 1 confirme que la saison 3 ressemble de plus en plus à la dernière... Pour terminer, c'est toujours le flou artistique concernant les rêves d'étalon de Patty. Un rapport au père ne m'étonnerait pas tellement. Après tout, on ne sait rien de sa famille, quasiment rien de son passé. Ce sang sur ses mains est forcément suspect. Aurait-elle tué son père ? Pourquoi ce souvenir la hante maintenant ? Je suis sûrement loin du compte. Mais je suis très intrigué, n'est-ce pas le principal ?
Si l'épisode n'avait pas contenu le détail qui vient, il aurait sans doute mérité quatre étoiles. Oui mais voilà : les scénaristes m'ont grandement déçu en ayant recours, peut-être pour la première fois de l'histoire de la série, a une facilité navrante. Le journaliste avec qui Ellen couche de temps à autres permet de relancer toute l'affaire Tobin, qui était toujours au point mort, grâce à une découverte sur la fausse identité de Leonard Winstone. Alors certes, ça ne sort pas totalement de nulle part puisque les scénaristes avaient préparé le terrain dès le début de la saison mais ça reste un coup de pouce paresseux. Toujours est-il qu'ensuite, tout s'enchaîne. Le Tom Shayes, que l'on croyait au bout du rouleau, au bord du suicide, est encore plus malin qu'on ne le pensait ! Il a même réussi à dépasser le maître (Patty) dans l'art de la manipulation, tout en prenant des risques inconsidérés qui forcent le respect. Tout devient plus clair et les éléments qui conduiront à sa mort certaine se mettent en place rapidement. Il y a encore beaucoup de choses à expliquer et on n'est sans doute pas au bout de nos surprises. Les Tobin vont bien tenter un dernier coup d'éclat ! Comment pourrait-il en être autrement ?
// Bilan // Excellent épisode pré-final qui augure du meilleur pour la conclusion de la saison (et peut-être de la série). Les dernières secondes, qui ressemblent presque à une bande-annonce qui aurait été intégrée à l'épisode, sont particulièrement efficaces pour faire monter la tension d'un cran. Plus que 3 jours avant l'accident de Patty Hewes et la mort de Tom Shayes... A noter que le final durera exceptionnellement 90 minutes (avec les pubs a priori) et que les producteurs de la série cherchent une chaîne pour co-produire la prochaine saison avec FX, laquelle ne peut plus la financer toute seule compte tenu des audiences très moyennes réalisées et du coût de production relativement élevé. Entre nous, je crois qu'il faudrait mieux que la série s'arrête au terme de la saison 3. Je ne veux pas d'une saison 4 au rabais et je ne veux pas que Damages s'éternise. Une "trilogie", c'est bien.
Damages [3x 11]
All That Crap About Your Family // 75o ooo tlsp.
Patty Hewes est au plus mal, Damages aussi. Nul n'ignore désormais que la série est menacée d'annulation par FX et que ses producteurs cherchent à lui trouver une nouvelle maison. A mon avis, elle ne la trouvera pas et cette si grande oeuvre s'arrêtera comme ça, sur le 13ème épisode de la 3ème saison (qui durera exceptionnellement 90 minutes). Pourquoi suis-je si fataliste ? Parce que je préfère me faire à cette idée, quitte à avoir une bonne surprise au final. C'est plus sage. En attendant, revenons-en à Patty qui flanche comme jamais elle n'a flanché jusqu'ici. A chaque fois qu'elle avance dans l'affaire Tobin, un élément la fait reculer contre son gré. Cette fois, c'est la bêtise conjointe de Tom et d'Ellen qui est responsable du nouvel échec cuisant de l'avocate. Elle s'en prend d'ailleurs à Ellen avec une violence verbale rare, bien aidée par les litres de Whisky qu'on la suppose avoir bu. J'étais mal à l'aise lors de cette scène. Preuve qu'elle a parfaitement fonctionné ! Dans un autre genre, le renvoi d'Alex Benjamin ne m'a pas mis spécialement à l'aise non plus. Si Patty a été plus éteinte cette saison que les précédentes, elle se réveille enfin et ça fait mal. On peut remercier son ex et son fils pour l'avoir poussée à bout. Pendant ce temps-là, Frobisher travaille toujours sur le film de sa vie accompagné d'un acteur de plus en plus louche, qui tient absolument à entrer dans la peau du personnage en vivant ce qu'il a vraiment vécu et en partageant ses secrets. Je commence enfin à comprendre l'utilité de cette intrigue parallèle : d'une manière ou d'une autre, ce projet de film n'est qu'un prétexte pour tirer les vers du nez d'Arthur, lui faire avouer ce qu'il a fait de plus moche et, peut-être à la fin, le faire emprisonner comme il se doit. A-t-on demandé à l'acteur de jouer le rôle de l'acteur pour faire tomber Frobisher ? Patty aurait-elle pu avoir cette idée tordue ? L'a-t-il fait de son propre chef car il est lié à une ou plusieurs victimes de l'affaire Frobisher ? Ca devient tout à coup beaucoup plus intéressant !
Ellen n'est pas franchement à la fête non plus. Elle apprend la vérité sur cette femme dont elle avait gardé un souvenir lointain et qui n'était autre que sa nounou, qui aurait pu devenir sa mère adoptive si sa vraie mère l'avait abandonnée comme elle l'envisageait pendant un temps. Les scénaristes s'amusent en inventant une histoire à laquelle on n'aurait jamais pu penser. C'est toujours agréable de se faire surprendre de la sorte ! Après, l'intérêt reste relatif. Oui, ça permet de creuser encore un peu plus le personnage d'Ellen, d'expliquer ses motivations et son ambition sans borne. Mais un dialogue comme celui qu'elle a eu avec David aurait pu suffire. A ce propos, j'ai trouvé cette scène "rêvée" simple mais magnifique.
Et puis il y a les Tobin qui n'ont définitivement que l'argent toujours l'argent à l'esprit. C'est tout ce qui compte pour eux : s'assurer un avenir de luxe. Et qu'importe le prix ! Ils sont tous plus mauvais les uns que les autres, avec un petit bémol pour Carol qui est plus victime de ses congénaires qu'aute chose. Joe n'hésite pas à faire tuer la fille de Danielle Marchetti et de son père. Enfin... On apprend avec stupéfaction que c'est lui son père, pas son père. Ca paraît compliqué dis comme ça mais c'est très simple en fait. Marilyn dévoile à son tour son coté sombre en ne révélant pas à son fils sa paternité et en le rassurant même sur le bienfondé de son geste. Je crois qu'il est inutile de chercher un coupable en particulier dans cette famille. Ils le sont tous. Sans exception. Et Leonard Winstone est sans doute le pire...
// Bilan // Encore un bon épisode de Damages. On peut désormais dire sans problème que la saison 3 est excellente ! Elle se perd parfois un peu en chemin mais elle retrouve toujours sa route. Le panneau "Stop" n'est plus très loin et il reste pourtant encore de nombreux kilomètres à parcourir. C'est tout le paradoxe...
Damages [3x 10]
Tell Me I'm Not Racist // 654 ooo tlsp.
Pour la deuxième fois de la série et de la saison, Damages se retrouve dépourvue de flashforward. Les scénaristes s'en sont bien mieux sortis que la première fois, sans doute grâce au fait que la fin de saison approche désormais à grand pas et que le rythme s'accélère naturellement au présent. Pas de temps morts donc, d'autant que Arthur Frobisher était aux abonnés absents. C'est pas plus mal comme ça. Plus que jamais, cet épisode a mis en avant la grande thématique de la saison : la famille. Il y a les Tobin évidemment, dont l'affaire n'a jamais cessé de piétiner. Concrétement, elle n'avance pas plus dans cet épisode que les précédents, on n'apprend rien de consistant. On nous confirme juste que Leonard Winstone est plus anarqueur qu'avocat à travers le retour de son père qui est bien décidé à obtenir une part du gâteau. Tel père tel fils. Eh bien curieusement, c'est suffisant pour nous tenir en haleine. On comble intelligemment en poussant le portait de Marilyn Tobin un peu plus dans la caricature de la femme riche qui s'ennuie terriblement dans la vie et qui se donne bonne conscience en participant à des oeuvres caritatives. Lily Tomlin est toujours impeccable. Et puis Tessa Marchetti est plus que jamais au centre de toutes les attentions. Patty a bien failli la ralier à son camp définitivement grâce à l'aide d'Ellen mais c'était sans compter le patron de cette dernière qui rattrape vite son retard. Clairement, Ellen le sous-estime. C'est vrai qu'il ne paye pas de mine comme ça... Au final, le plus intéressant, ce sont les victimes de la fraude de Tobin (trop peu présents) qui souhaitent que Patty ne les représente plus puisqu'il n'y a toujours pas eu de résultat concrêt. De quoi mettre le feu aux poudres dans la relation entre Patty et Tom. Les pièces du puzzle se mettent en place doucement mais sûrement.
La famille toujours avec Ellen et les grands soucis que lui causent sa soeur. C'est qu'elle commence à devenir mauvaise la droguée ! On va rapidement dériver vers autre chose, de très surprenant : Ellen ne serait pas la fille de sa mère ! Elle se souvient soudainement d'une femme chez qui elle dormait régulièrement et dont elle semblait proche. On nous propose à cette occasion une scène rêvée courte mais fascinante dans sa mise en scène. Alors, quel est ce lourd secret que cachent les Parsons ? J'aurais tendance à penser qu'il ne faut pas aller vers l'évidence, c'est autre chose que ce que l'on s'imagine, d'autant qu'Ellen y pense elle-même instantanément. Ce doit être autre chose. J'espère que c'est glauque et violent. Cette saison, la série a laissé un peu tomber cet aspect de sa personnalité et c'est un peu dommage. Il y a bien la mort de Tom mais bon...
// Bilan // Le Season Finale de Damages approche (plus que trois épisodes cette saison) et ça se sent ! On passe à la vitesse supérieure de façon à amener tranquillement les révélations, les derniers rebondissements puis le dénouement. Il n'y a rien à jeter dans cet épisode, même les intrigues minimes ou celles qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe. Elles doivent bien avoir un sens...
Damages [3x 09]
Drive It Through Hardcore // 93o ooo tlsp.
Encore un épisode qui part dans tous les sens. Voilà ce que je me suis dis à mi-parcours. Au bout des 40 minutes, l'impression est toujours la même mais j'ai pourtant aimé cet épisode. Je l'ai trouvé assez intense, grâce à cette multiplication d'intrigues, et intriguant sur certains points. Notamment sur ce mur, et ce trou, et tout ce que ça peut bien vouloir dire selon le niveau de lecture et l'importance qu'on leur apporte. On peut parfaitement prendre les choses au premier degré et croire Julian Decker quand il dit que la valeur de l'appartement de Patty se cache derrière les murs. Je ne vois pas très bien où cela peut nous amener à long terme mais cela expliquerait en tous cas l'arrivée soudaine de ce personnage. Il sait qu'il y a quelque chose à découvrir, peut-être connait-il il la valeur de cette chose et ça c'est très excitant. Mais on peut également l'interpréter uniquement de manière métaphorique. Avant de pouvoir reconstruire sa vie, Patty a besoin de la déconstruire, à coup de marteau s'il le faut. Les mensonges de son fils Michael la blessent plus qu'elle ne veut bien le montrer et le rempart qu'elle a construit autour de ses émotions cède peu à peu. Son évolution est passionnante, comme celle de sa relation avec Ellen. Cette dernière va à nouveau faire un pas vers elle, cette fois parce qu'elle a besoin de son aide pour éviter la prison à sa soeur.
Arthur Frobisher croyait avoir évolué, il croyait en la rédemption, mais Patty n'a pas changé d'avis sur lui. Magistrale scène où elle le présente ainsi : "Foolish, Vain, Pathetically Insecure, a Despicable Bully". Rien que pour ça, le retour de Frobisher valait le coup. Maintenant, je m'interroge toujours sur l'intérêt de son intrigue. Elle est bien trop éloignée des préoccupations principales pour nous captiver. Peut-être aura-t-elle un intérêt plus tard, quand le film sera tourné puis qu'il sortira et que Patty sera présentée comme un monstre aux yeux du monde. Mais d'ici là... La série existera-t-elle toujours l'année prochaine ? On ne le sait pas. Les scénaristes font quand même bien de placer leurs pions même si ça paraît hors-sujet pour le moment. Tout ça nous éloigne en tous cas de l'affaire Tobin qui, à 4 épisodes de sa résolution, avance à vitesse d'escargot. On se concentre depuis deux épisodes sur Carol Tobin, la plus pathétique de la bande et forcément la moins fascinante. C'est le boulet de la famille. Elle a son importance, comme tous les autres, et elle amènera vers la vérité à sa manière mais j'ai hâte que l'on se concentre sur quelqu'un d'autre, que ce soit Winstone, ou même Marilyn qui reste désespérement discréte malgré sa rencontre avec la fille de Danielle Marchetti. Concernant Winstone, ses relations avec les femmes Tobin me semble toujours un peu ambigüe. Il ne couche ni avec Carol ni avec Marilyn jusqu'à preuve du contraire mais il se comporte parfois avec elle comme si c'était le cas. Agit-il comme un frère ou comme un potentiel amant ?
// Bilan // Pas l'épisode le plus mémorable de la saison, c'est certain. Mais les scénaristes font toujours du bon boulot pour nous captiver. Un bravo également à Tate Donovan qui a réalisé cet épisode et qui s'en est très bien sorti. C'est sans doute pour cela que Tom était si peu présent d'ailleurs, à part pour donner sa lettre de démission en flashforward...