Nip/Tuck [6x 18]
Edith & Walter Krieger // 1 52o ooo tlsp.
Avant-dernier épisode de Nip/Tuck cette semaine. Quand je pense qu'à une époque j'attendais chaque nouvel épisode avec beaucoup d'impatience, que l'attente entre deux saisons me semblait interminable... Que reste-t-il de tout ça aujourd'hui ? Pas grand chose, un vague attachement aux personnages et encore. Ils ont tellement tout fait, ils ont été si émouvants et si détestables. Cet épisode m'a rappelé, même si je ne l'avais pas vraiment oublié, combien la saison 2 avait été bonne et combien elle restera la meilleure de l'histoire de la série. Les scénaristes avaient réussi à résister jusqu'ici mais ils n'ont pas pu tenir plus longtemps : Ava Moore, LE personnage secondaire le plus fascinant de la série, est de retour dans la vie de nos chirurgiens. Un retour que j'aurai voulu plus soigné. L'argument de base est un peu léger : Ava a adopté/volé un bébé et souhaite que les deux hommes opérent son bébé qui a des marques noires au visage. Mouais. L'enfant devient heureusement vite secondaire puisqu'Ava retrouve Matt à quelques jours de son mariage et, comme prévu, il tombe dans ses filets avec une facilité déconcertante. Il n'aurait pas pu en être autrement. Ava réussit son coup et part avec lui dans sa grande limousine noire... Ava n'a pas perdu de sa majesté mais son intrigue est un peu baclée, peu inspirée. Famke Janssen est au top en revanche. Je crois qu'elle aussi avait hâte de retrouver le personnage. Finalement, la scène qui m'a le plus marqué est lorsqu'Ava s'approche de la fille de Matt et la dévore des yeux comme si elle allait la manger. C'était court mais impressionnant.
Le retour d'Ava n'est pas le seul de l'épisode. Julia aussi a décidé de rendre une visite à Sean et Christian, on voyait mal comment cela aurait pu être évité si près de la fin de la série. Elle était pour le meilleur et pour le pire au centre des deux premières saisons, objet de désir partagé entre les héros. 7 ans plus tard, rien n'a vraiment changé. Sean est toujours amoureux d'elle et Christian... eh bien Christian prétend l'être aussi. Mais le concernant, Julia n'a toujours été qu'une proie ultime pour prouver à Sean qu'il en avait une plus grosse que lui, qu'il avait toujours une longueur d'avance. L'amour de Sean pour Julia a toujours été plus sincère et plus déstructeur aussi. Ce qui change cette fois, et ça fait du bien, c'est que Julia semble enfin être passée à autre chose. Elle a trouvé un nouveau mec -oui, sa période lesbienne est finie- et elle compte partir avec lui dans son Angleterre natale, emmenant avec eux les enfants, Annie et Connor. A ce propos, Wilbur est aussi utile dans la série qu'un sac à main. On le sort de temps en temps parce qu'on l'aime bien et qu'il peut être pratique mais la plupart du temps, il prend la poussière dans un placard. Pour en revenir à Julia, pour la première fois depuis une éternité, je l'ai trouvé agréable et sereine. Belle même. J'espère qu'on restera sur cette image-là d'elle, sans qu'il y ait un retournement de dernière minute bien lourd. Un petit mot pour finir sur le cas "médical" du jour qui semblait bien éloigné des préoccupations du reste de l'épisode : deux survivants des camps de concentration souhaitent qu'on leur retire leur tatouage au bras mais le mari a un secret : il était nazi, en fait. S'ensuit un discours léger sur le pardon. L'émotion recherchée n'est pas vraiment passée, pas plus que le message.
// Bilan // Force est de constater qu'à un épisode de la fin de Nip/Tuck, les scénaristes ne savent toujours pas quoi raconter de plus alors ils sortent quelques vieilleries de leur chapeau en espérant retrouver la magie des premières saisons. Le souvenir est doux mais il est très lointain... Je crains que le dernier épisode soit une déception énorme.
Nip/Tuck [6x 17]
Christian Troy II // 1 49o ooo tsp.
A deux épisodes de la fin, Nip/Tuck renoue avec son ambiance originelle et propose une sorte de best-of du personnage de Christian à travers un rêve qu'il fait sous anesthésie. Ce n'est pas la première fois que les scénaristes usent de ce procédé narratif pour mettre en lumière les angoisses d'un personnage de la série. On se souvient notamment de ce fantasme homoérotique où Christian et Sean roucoulaient en maillots de bain dans une villa bondée. Cette fois, il est plongé dans une soirée mondaine où les flashs des photographes crépitent, le centre de l'attraction étant Sean, pendant que lui est invisible puis rejeté par tous. Une manière bien peu subtile d'illustrer sa peur maladive de la solitude. On nous évoque également dans ce rêve son angoisse de la vieillesse et de la mort, ses démons d'enfance avec ce père qui abusait de lui, sa culpabilité face à la disparition de Kimber et on nous ressort en guests Joan Rivers, Joan Van Ark et Donna Mills, aux figures pathétiques et inhumaines, qui lui rappellent les dérives de son métier. Mon principal reproche sera le même que pour tous les autres épisodes de cette saison 6 : on remue encore et toujours les mêmes thèmes. On connaît Christian par coeur et ce rêve n'a pour seul intérêt que de le replacer dans un contexte où il n'est pas qu'une ordure, où il souffre. Il aurait mieux valu inscrire cela sur l'ensemble de la saison, comme l'avait d'ailleurs fait la saison 5, plutôt que soudainement à l'approche du dénouement...
Quelque chose m'a dérangé, c'est ce nouveau propos qui sort de nulle part et qui est plusieurs fois illustré dans cet épisode à travers des patients et divers intervenants : la chirurgie c'est has-been, les gens préfèrent revenir à des choses plus naturelles. Ce sera sûrement vrai dans quelques années mais au jour d'aujourd'hui, la chirurgie est toujours un business qui cartonne et qui séduit même des classes de plus en plus populaires ! Nip/Tuck est un peu trop en avance, d'autant que j'ai l'impression que l'on se dirige du coup vers la fermeture définitive du cabinet McNamara/Troy. Ce ne serait pas une mauvaise chose au fond mais on sort de la réalité... Et puis il y a Liz, définitivement le personnage le plus touchant de la série, qui croit encore une fois avoir trouvé l'amour de sa vie, la connexion tant attendue, et qui se retrouve en larmes sur le pas d'une porte. Pas de voleuse de rein cette fois mais une femme mariée qui n'assume pas son homosexualité et pour cause : elle est une femme-fontaine (tiens, serait-ce la première fois que le thème est abordé dans la série ? Il fallait bien le faire avant de partir) et qui donc préfère rester avec son mari qui ne lui fait pas prendre son pied plutôt que d'être avec une femme qui l'a fait jouïr mais qui du coup la fait tremper ses draps aussi. Je croyais vraiment que cette fois c'était la bonne pour Liz. Les scénaristes sont cruels.
// Bilan // On sent enfin avec cet épisode que la fin de la série est toute proche, les scénaristes semant quelques pistes sur le contenu du dénouement et offrant à Christian un best-of de sa misérable personnalité. Pas déplaisant à suivre mais toujours ce sentiment que Nip/Tuck est en mode déstockage avant fermeture définitive.
Nip/Tuck [6x 16]
Dr. Griffin // 1 73o ooo tlsp.
Après des semaines et des semaines de déroute, là je dis bravo ! Nip/Tuck n'a plus grand chose à dire, c'est certain, mais dans cet épisode, tout ce qui doit être dit l'est franchement, sans détour, sans parasites et sans coucheries et provocations faciles. En s'inspirant de la série de HBO In Treatment, trois séances de thérapie de nos deux chirurgiens nous sont présentées. Bien que l'on n'apprenne rien de nouveau, l'affrontement entre ces deux hommes faux-frères/vrais amis, vaut à lui seul le détour. Face au thérapeute (qui en impose), ils restent fidèles à ce qu'ils ont toujours été : Christian se comporte en parfait salaud et l'assume, on ne peut pas lui reprocher d'être malhonnête; Sean cherche à prouver par tous les moyens qu'ils en sont arrivés là à cause de Christian et uniquement à cause de lui, il ne semble rien avoir à se reprocher. Certaines révélations vont alors avoir lieu : la fraude de Christian d'un coté, la tromperie avec Kimber de l'autre. C'est plutôt malin de s'en être servi dans cet épisode et pas avant ni après. En dehors du bureau du psy, on aurait eu des réactions classiques que l'on connaît par coeur. Là, ça se passe un peu différemment.
La tension monte d'un cran lors de la venue de Liz. L'occasion de constater à nouveau que c'est bien elle le personnage le plus normal, le plus lucide et le plus censé de la série. C'est la seule qui n'a jamais plongé dans le pathétique même si elle a connu sa zone de turbulences. C'est la seule qui a su rester touchante aussi. Elle l'est encore dans cet épisode quand elle parle du manque de reconnaissance, de toutes ces années passées dans l'ombre sans jamais trouver grâce aux yeux de ses employeurs. En revanche, je n'ai pas du tout aimé le fait qu'elle soit enceinte de Sean. Par don de sperme Dieu soit loué ! Mais je le vois un peu comme sa revanche vis à vis de Christian après ce qu'il lui a fait. Dommage qu'elle ne l'assume pas comme tel mais peut-être ne s'en rend-t-elle même pas compte ? Elle est bien plus forte pour analyser les autres et on l'en remercie. Quel soulagement quand elle leur dit leurs quatres vérités ! Elle est un peu la voix des téléspectateurs. Puis il y a le retour de Matt qui ne changera visiblement jamais. Il emmène avec lui sa nouvelle petite-amie, or elle n'avait rien à faire là. Il tente un nouveau coup d'éclat pour se faire remarquer en espérant que Christian réagisse : il annonce qu'il part et qu'il ne souhaite plus les revoir. Jamais ! C'est ridicule dans le fond. Mais pour tout dire, on aimerait ne plus jamais le revoir non plus.
La scène d'introduction, telle un prologue, et la scène de conclusion, telle un épilogue, enrobe cet épisode à la perfection. Malgré cette narration particulière exceptionnelle, on n'oublie pas que l'on est dans Nip/Tuck et qu'un rebondissement est toujours à venir. Cette fois, c'est le Dr. Griffin qui se fait tirer dessus par une autre patiente au beau milieu d'une consultation. Rien de tellement choquant puisque la série nous a habitué à ce genre de choses et que l'on sentait un peu le coup venir. L'occasion de retrouver Molly Price (New York 911) dans un rôle qui lui va bien et qui est un grand classique de la série : une femme folle à lier, hystérique, psychopathe qui se venge de l'homme.
// Bilan // Cela faisait bien longtemps que Nip/Tuck n'avait pas pris de risques en proposant un épisode à la narration bouleversée. Au final, il est plutôt maîtrisé et la guerre entre Christian et Sean atteint son paroxysme avant un affrontement final que l'on espère grandiose, à moins que les scénaristes décident de prendre un autre chemin, moins attendu... En tous cas, j'ai soudainement très envie de reprendre In Treatment !
Nip/Tuck [6x 15]
Virginia Hayes // 1 54o ooo tlsp.
Parce que Nip/Tuck est sur le point de refermer ses portes, ses scénaristes se sont sentis obligés de revenir sur la toute première histoire, celle du pilote, qui mettait en scène Escobar Gallardo, un monstre d'arrogance et de cynisme tatoué prêt à tout pour sauver son honneur. Personne ne l'a oublié, c'est un des visages marquants de la série et il est revenu plusieurs fois hantés nos deux chirurgiens, enfin surtout Sean puisque Christian n'a pas de morale et ne connaît pas la culpabilité. Je ne suis pas certain qu'il était primordial de revenir sur cette affaire, elle s'était achevée logiquement avec sa mort à la fin de la 4ème saison, juste avant que McNamara/Troy ne file à L.A. La boucle était bouclée, la série aurait dû s'arrêter là mais passons... Il revient donc à travers sa fille qui veut savoir ce qui s'est vraiment passé dans son enfance, vis à vis de son oncle, Silvio Perez, qui la violentait et que Sean et Christian ont jeté dans la gueule d'un alligator. Sean ne peut s'empêcher de lui dire la vérité contre l'avis de Christian et les voilà avec des fédéraux aux fesses.
Comme si cela ne suffisait pas, ils se retrouvent avec une autre mort sur la conscience, celle d'une patiente qui a usurpé l'idendité d'une femme et a détruit sa vie sans même le vouloir. Un cas désespéré et désespérant qui nous rappelle vaguement celui de Kimber, encore dans toutes les mémoires. Il n'y aurait pas une très légère ressemblance physique, ce rapprochement aurait été vraiment tiré par les cheveux. Mais passons, là encore... Ca n'a finalement pas d'effet sur Christian mais ça fout le cabinet dans la merde alors ils la jettent dans un trou dans le désert, l'ensevelissent et devront assumer ce nouveau mensonge qui rappelle évidemment le tout premier suscité. Ce que je retiens dans tout cela, c'est une scène classique de Nip/Tuck où Sean affronte le fantôme d'Escobar tout en déchiquetant le corps d'un alligator qu représente Christian. Il trouve à l'intérieur des morceaux de son propre corps et comprend que pendant toutes ces années, la culpabilité l'a rongé et Christian l'a mangé ! C'est parfaitement exact mais cela fait 5 fois que chaque épisode se termine sur le même triste constat. J'en ai marre. La toute dernière scène dans la voiture était pas mal non plus, émouvante grâce à la musique toujours bien choisie.
// Bilan // Les scénaristes n'ont visiblement qu'un seul et même message à faire passer depuis le début de cette saison. On l'a compris depuis longtemps, bien avant même qu'ils ne songent à nous en donner les clés. Cet épisode est peut-être celui qui l'a le mieux traité, revisitant des passages cultes de la série. N'empêche qu'on s'ennuie profondément...
// Bonus // Deux titres marquants de cet épisode que j'ai pris plaisir à ré-entendre : Please Please Please Let Me Get What I Want des Smiths et Drive de The Cars. Que serait Nip/Tuck sans sa B.O. ?
Nip/Tuck [6x 13]
Joel Seabrook // 1 98o ooo tlsp.
Kimber Henry n'a pas toujours été le personnage le plus intéressant de Nip/Tuck mais pour quelqu'un qui ne devait rester qu'un épisode à la base, on peut dire qu'elle a parcouru beaucoup de chemin et a su se faire une place à part dans la série. Nip/Tuck ne serait pas Nip/Tuck sans Kimber. Et Nip/Tuck ne sera plus Nip/Tuck sans Kimber d'ailleurs, si elle est bel et bien morte. Nip/Tuck n'étant pas du genre à faire les choses à moitié, je crois que nous pouvons commencer notre deuil. Rien ne l'empêchera d'apparaître sous forme fantômatique de toute façon. Christian aura le poids de sa mort sur la conscience car il faut bien avouer qu'il est allé trop loin avec elle, une fois de plus, pour la dernière fois. Je ne parle pas seulement de l'orgasme par étranglement qui n'était finalement qu'une broutille à l'échelle de la série, une simple bizarrerie sexuelle de plus, mais plutôt de la façon qu'il a eu de la jeter dans cet état second, après lui avoir tout promis. On a du mal à plaindre Kimber puisqu'elle l'a bien cherché en revenant encore et toujours vers lui mais on lit à travers elle comme un livre ouvert (vu qu'elle a toujours les cuisses écartées, j'admet que ça facilite la tâche) et on a de la peine pour cette femme. Elle ne vit qu'à travers le regard des hommes. Quand plus aucun ne la regarde, elle meurt. C'est d'une logique implacable et ça m'a ému. Kelly Carlson est une bonne actrice, au-delà de son apparence de bimbo (forcée pour incarner ce personnage). Kimber sera donc allé au bout du bout du pathétique, comme Matt en fin de saison dernière, elle peut s'en aller tranquille.
Pendant que Kimber et Christian se déchirent, Sean semble finalement assez à l'aise dans la trahison qu'il vient de faire subir à son meilleur-ami. Il a sans doute l'impression de prendre sa revanche mais c'est tout le contraire : il est en train de de devenir comme Christian et il n'y a rien qui puisse lui arriver de pire. D'un point de vue professionnel, il était sur le point de faire un grand pas en avant -partir en mission humanitaire- mais il renonce au dernier moment. Je m'y attendais un peu. C'est décevant parce que ça rend son intrigue du jour bien inutile mais là encore, c'est d'une logique implacable.
// Bilan // FX nous promettait 9 derniers épisodes de Nip/Tuck grandioses. Pour le moment, la promesse est loin d'être tenue. Ce ne sont pas les pires épisodes que Ryan Murphy et son équipe aient enfanté mais ce sont loin d'être les meilleurs...
Nip/Tuck [6x 11]
Dan Daly (Season Premiere) // 1 7oo ooo tlsp.
Si cet épisode emaillé de flashbacks sur les années universitaires de Sean et Christian était survenu plus tôt dans la série, il aurait pu avoir un véritable intérêt. Malheureusement, revenir là-dessus au bout de sept ans alors que l'on sait déjà tout de leur relation dominant/dominé était une très mauvaise idée, qui s'est traduite chez moi par un ennui profond. Jusqu'au bout j'espérais une petite surprise, un truc que l'on ne savait pas déjà, mais rien de rien ! Enfin si, Christian a copié sur Sean à un examen important. Mouais... La façon dont est décrite le Christian de l'époque laisse entendre qu'il ne serait absolument pas compétent dans son boulot puisqu'il passait son temps à niquer toutes les filles du campus et à piquer les notes de son pote. C'est beaucoup trop caricatural pour être crédible. Il n'a pas pu devenir le chirurgien qu'il est devenu sans avoir du talent. Il doit beaucoup à Sean, on l'a bien compris et on insiste lourdement dessus, mais il ne lui doit pas tout ! Pendant que l'on essaye de rendre Christian plus salaud qu'il ne l'est vraiment, on rend Sean toujours plus navrant. Après tant d'années, 25 ans de collaboration quand même, comment peut-on vouloir nous faire croire qu'il n'a pas encore accepté la vraie nature de Christian ? Et comment peut-il le rendre responsable de tous ses maux alors qu'il a toujours fait n'importe quoi, avec ou sans l'influence de son meilleur ami ? On a tellement fait le tour de ces deux personnages qu'ils en deviennent bien plus antipathiques qu'il ne faudrait.
Le cas médical du jour, inédit, nous présente un homme extrêmement perturbé qui, à cause de la maladie qui le ronge depuis son enfance, ne peut s'empêcher de s'automutiler. Ses doigts, il les a en partie dévorés. Sa bouche n'est qu'un terrain ravagé. C'est assez fort visuellement. A une époque, une telle intrigue aurait pris plus de place et aurait été émouvante. Là, on doit se contenter de bien peu. Son seul intérêt est finalement de montrer à Sean que sa naïveté le perdra. Il veut voir le bon en son prochain mais il se fait constamment blesser. Il s'automutile de l'intérieur et c'est peut-être pire que tout. Tout cela est joliment mis en scène, avec une belle bande-originale, mais l'ennui est là quand même. Et ce n'est pas la présence furtive de Kimber qui réveillera quoi que ce soit. Cette femme peut-être touchante dans un épisode et profondément détestable dans le suivant. Quand on y réfléchit bien, c'est le cas de tous les personnages de la série maintenant...
// Bilan // L'ultime salve d'épisodes de Nip/Tuck commence mal. La délivrance est prévue dans 8 semaines maintenant. Je me demande ce que Ryan Murphy et son équipe nous ont concoctés. En tous cas, ils ont perdu leur précieux temps restant avec cet épisode raté.
Nip/Tuck [6x 10]
Wesley Clovis // 2 o9o ooo tlsp.
Cette courte saison 6 de Nip/Tuck aura été éprouvante, dans le sens où l'on est sans cesse passé d'un bon à un mauvais épisode. Je suis globalement satisfait car les bons épisodes étaient vraiment bons et les mauvais, à part le 9ème, n'étaient pas si mauvais. On ne retrouve pas le niveau des deux premières saisons, bien entendu, mais le sérieux avec lequel certains sujets ont été traités me les ont rappelés. Cet épisode est un très bon exemple. Il me semble que c'est la première fois que le thème de la peine de mort est abordé dans la série et cela a été fait avec beaucoup de justesse, en Nip/Tuck-style évidemment. Je tiens d'abord à saluer l'excellente prestation d'Eric Stonestreet, à mille lieux de son personnage dans la sitcom Modern Family. C'est lui qui incarne le condamné à mort obèse qui, par un twist que j'ai un peu senti venir mais qui a quand même fait son effet, n'était pas coupable ! La symbolique très forte de la fin de l'épisode, lorsqu'il est enfin tué quinze ans après que sa sentence soit tombée, a été parfaitement gérée par les scénaristes et le réalisateur. Cela nous renvoit évidemment au Christ crucifié de par la position du corps et le sang qui coule du ventre. Une image extrêmement choquante, d'autant que le véritable coupable assiste à la scène. Parce qu'il fallait bien qu'il gâche un peu la fête, comme à son habitude, le clan McNamara m'a grandement irrité. Les questions d'éthique que se pose Sean m'ont fait doucement rire dans le sens où il n'a plus d'éthique depuis bien longtemps. En plus, en temps normal, il est prêt à tout pour sauver sa famille alors c'était un peu étrange de le voir refuser le deal qui permettait de sortir Matt de prison. D'un autre coté, il y a eu quelques fulgurances qui m'ont serré le coeur, notamment quand Matt prononce ces terribles mots à son père sous le coup de colère "You're dead to me", ou quand, à l'inverse, il lui dit qu'il l'aime à la fin. En réalité, j'aurai préféré que Sean justifie son premier choix en insistant sur le fait que c'est peut-être en prison que Matt était le mieux. On verra si le temps de la rédemption est enfin venu pour lui dans la dernière saison...
Kimber m'a beaucoup ému dans cet épisode. Je ne pensais pas redire ça un jour car elle a quand même bien touché le fond elle aussi ces derniers temps. Disons que sa scène avec Liz à l'hôpital était superbe, en partie grâce à Liz car a su trouver les mots justes mais aussi parce que Kelly Carlson n'est pas une mauvaise actrice et que ce rôle lui appartient, lui colle à la peau. Pour en revenir à son intrigue de manière général, j'ai enfin eu ce que je voulais : un vrai avortement ! C'est vrai, le sujet de la grossesse non désiré revient tout le temps dans tout un tas de séries américaines mais elle n'est quasiment jamais traitée via l'avortement à cause de ce foutu puritanisme. Nip/Tuck ose le faire, mais ce n'est pas surprenant venant d'elle. Autre dialogue fort, que l'on doit encoreà Liz d'ailleurs : lorsqu'elle parle franchement à Christian de l'épreuve que Kimber vient de traverser et du mal qu'il lui a fait et qu'il lui fera encore... C'était tellement vrai quoi. Sacrée Liz ! Le retour express de Mario Lopez m'a fait bien plaisir même s'il n'a servi à rien.
// Bilan // Un épisode assez émouvant qui clôt parfaitement la saison sur une scène inhabituelle dans Nip/Tuck : une table, un repas, une famille, des rires... oui mais beaucoup de faux-semblants aussi ! Le calme avant la tempête des 9 derniers épisodes j'imagine...
// Bonus // Une mini-affiche pour annoncer l'ultime saison (qui commence le 6 Janvier) et une bande-annonce !
Nip/Tuck [6x 09]
Benny Nilsson // 1 75o ooo tlsp.
Comment peut-on produire d'aussi bons épisodes que les deux précédents et produire ensuite cette sombre merde ? Je sais bien que les scénaristes principaux changent à chaque épisode mais la différence de niveau n'a jamais été aussi flagrante. Tout -ou presque- était à jeter dans cet épisode et la seule étoile que je lui décerne est pour la prestation des acteurs qui réussissent à rester juste malgré le matériel fourni. Voilà que l'on découvre après six ans passés à ses cotés que Sean a un frère. On en a jamais entendu parler. Pourtant Sean semble très affecté par son retour. Il le croyait mort. Il avait quand même engagé depuis près de trois ans un détective pour le retrouver, sans succès. Brendan, puisque c'est son prénom, a longtemps été addict à la meth mais il promet à son frère qu'il n'y touche plus. Il a besoin de lui pour lui reconstruire son visage, qu'il a ravagé à cause de la drogue. Une opération gratuite bien-sûr qui n'est pas au goût de Christian qui est en plein dans sa crise financière à lui et qui est jaloux comme tout de voir ce frére ré-apparaître car il l'a remplacé, en quelques sortes, dans le coeur de Sean depuis bien longtemps. Il nous dévoile alors un de ses visages les plus honteux. Il va même jusqu'à trahir son grand ami. C'est surprenant quelque part, car jusqu'ici, la seule trahison qu'ils s'autorisaient était au lit, en couchant avec les copines de l'un ou l'autre. Là, Christian va beaucoup plus loin et cela ne sera pas sans répercussions dans les prochains épisodes, j'imagine. Toute cette storyline a été écrite avec les pieds : impossible d'adhérer à cette arrivée soudaine d'un personnage dont on ignorait l'existence, et puis le sujet de l'addiction est traité avec tellement de poncifs que c'en est ridicule, d'autant qu'il a déjà été abordé dans la série plusieurs fois de manière bien plus convaincante.
L'autre intrigue du jour aurait-elle eu plus d'effet sans le récapitulatif des épisodes précédents qui pointait exactement sur le twist ? Probablement. Mais ça serait resté médiocre, quoi qu'il arrive. Un homme d'affaires suédois vends donc les charmes de son fils afin de se faire un peu d'argent de poche et va même jusqu'à le sodomiser devant une assemblée de pervers afin d'en amasser encore un peu plus. Mais parce qu'il a le souci du détail et qu'il sait exactement ce qui fait bander son public, il demande à Christian Troy de faire en sorte que son fils lui ressemble davantage. Vous avez dit glauque ? Oui. C'est le fond de commerce de la série. Parfois c'est intelligemment utilisé. Là, ça ne comporte aucun autre intérêt que de choquer. Et ça aide Christian à mettre en place sa trahison. Revenir sur les blessures d'enfance de Christian une dernière fois avant la fin de la série, je ne dis pas non. Mais pas comme ça. Ca ne vaut rien.
// Bilan // Sans doute l'un des plus mauvais épisodes de Nip/Tuck toutes saisons confondues. C'est paresseux, ennuyeux, pas subtil mais bien joué. Heureusement.
Nip/Tuck [6x 08]
Lola Wlodkowski // 2 41o ooo tlsp.
Cet épisode était brillant ! Pour une fois, le fond a clairement été privilégié à la forme et on se serait presque cru en pleines saisons 1 ou 2. D'ailleurs, on peut dire qu'il s'agissait d'un stand-alone quelque part puisque les intrigues des précédents épisodes ont été mises au placard afin de se concentrer sur les cas médicaux et leurs répercussions sur nos deux chirurgiens toujours en pleines crises existentielles. Nous avons donc d'un coté Christian qui s'occupe de Lola, une amie de Liz obèse mais qui n'est pas venue pour se faire liposucer, et de l'autre Sean qui s'occupe de Tracy, une Barbie skinny qui ne veut plus de ses têtons toujours à l'affût alors qu'elle entretient une relation amoureuse avec un Ken qui se les a déjà fait retirer. Eh bien les scénaristes prennent le contrepied de ce que l'on aurait pu imaginer puisque la femme épanouïe et libérée sexuellement est l'obèse, tandis que la femme mal dans sa peau est la Barbie. Commence alors une réflexion intéressante sur la place du sexe dans le couple et plus généralement dans la vie. Serait-on plus heureux sans sexe ? Le sexe nous rend-t-il finalement malheureux, au-delà du plaisir qu'il procure mais qui est éphémère ? Ne vaut-il mieux pas vivre une histoire d'amour sans sexe et sans enfant comme Ken et Barbie qui sont ensemble depuis... 50 ans ou au contraire de tous ces couples qui se déchirent à cause des plaisirs coupables ? Ceux qui cogitent le plus sur tout ça ne sont pas les téléspectateurs mais Sean et Christian. On nous offre alors deux scènes très drôles et décalées qui nous montrent, dans la première, un Christian qui ne sait pas quoi faire du corps d'une Kimber obèse lorsqu'ils font l'amour, et la seconde, un Sean en noir et blanc marié à une Bree de Van de Kamp des années 50 avec qui il n'entretient pas de rapports sexuels jusqu'au jour où il demande une pipe et qu'il se découvre, comme Ken, dépourvu de pénis ! La morale de l'histoire ? Il n'y en a pas. Christian se lance finalement dans une partie de jambes en l'air avec Kimber ET Tracy. Quant à Sean, il se tape une pute ! Tout est bien qui finit bien, en somme. Tout rentre dans l'ordre.
Kimber bénéficie d'un coup de projecteur plus important lorsqu'elle se rend compte, mais dix ans après tout le monde, que Christian la hait et qu'il n'est avec elle que parce qu'il se hait lui-même et qu'il estime ne pas mériter mieux. Par dessus le marché, elle se sent grosse alors elle se fait vomir, de peur de le perdre car Christian n'a jamais caché son dégoût pour les femmes corpulentes. En même temps, avant d'en arriver-là, elle a de la marge... Cette partie de l'épisode était beaucoup moins intéressante car ça sentait le réchauffé. De toute façon, le couple en lui-même sent le réchauffé même s'ils sont faits pour être ensemble et que l'on imagine mal la série les séparer définitivement avant qu'elle ne se termine. A contrario, Julia nous a fait le plaisir de ne pas apparaître dans cet épisode pour la simple et bonne raison qu'elle est repartie avec ses enfants à New York. Un peu abrupte de passer de la fin de l'épisode précédent à cette absence totale mais bon, c'est sans doute mieux comme ça jusqu'à la prochaine fois...
// Bilan // Intelligent et vraiment bien écrit, cet épisode nous ramène quelques années en arrière lorsque Nip/Tuck était une nouvelle série détonnante dans le paysage audiovisuel. Un voyage plaisant donc mais qui laisse un goût amer quand on jette un oeil sur le présent.
Nip/Tuck [6x 06]
Alexis Stone // 1 89o ooo tlsp.
La fin de la Nip/Tuck approche doucement. Il ne reste pas tant d'épisodes que ça et on sent le vent tourner chez les scénaristes qui amorcent les grandes lignes de ce qui devrait constituer les dernières intrigues de la série. Quelques rebondissements sont sans doute à prévoir mais l'idée générale est là : réunir la famille McNamara après l'avoir fait toucher le fond. D'ailleurs, je n'avais pas compris à la fin du précédent épisode que Sean faisait une tentative de suicide. Je croyais qu'il avait simplement besoin de se purifier. Non, il voulait mourir noyé. Le retour de la vieille peau Erica, la mère de Julia, est assez innatendu. Il faut dire que sa dernière apparition date de 2005. On l'avait presque oubliée. Elle revient plus en forme que jamais puisqu'elle a l'intention de prendre ses enfants à sa fille et à Sean et les élever avec son nouveau mari, un jeune étalon italien interprété par... Gilles Marini ! Il est partout. Tantôt français, tantôt italien... Je l'aime bien, je suis content. Vanessa Redgrave est toujours parfaite, avec un charisme mille fois plus important que celui de sa propre fille, Joely Richardson. Quelque part, ça colle parfaitement aux personnages donc ce n'est pas gênant. Elle aurait quand même pu donner quelques cours de comédie à sa fille depuis le temps ! Pour en revenir à l'intrigue en elle-même, elle n'est pas hyper passionnante, tout étant extrêmement prévisible mais à coté de tous les délires improbables que peut nous sortir la série parfois, celle-ci semble presque normale, soft, alors qu'elle ne l'est pas tant que ça. Face à l'épreuve, Sean et Julia devraient se rapprocher et ce sera peut-être pour se remettre ensemble une dernière fois...
Kimber est toujours amoureuse de Christian : la belle affaire ! Il n'y a qu'elle qui l'ignorait. Même Christian l'a toujours su au fond. Pour le coup, je trouve que les scénaristes vont un peu trop vite, du moins si leur but est de les remettre ensemble une bonne fois pour toutes, ce dont je ne suis pas forcément partisan d'ailleurs. Et puis ça arrive au mauvais moment puisque Christian commençait à développer une histoire intéressante avec un... transsexuel ! Pour qui a vu Dirty Sexy Money (où Candis Cayne jouait déjà un transsexuel puisqu'elle en est véritablement un), la surprise en milieu d'épisode n'en était pas une. En tous cas, il y a une étrange alchimie entre les deux personnages qui donne envie qu'ils construisent quelque chose de sérieux. Et pour une fois, Christian ferait preuve d'une certaine ouverture d'esprit. Ca changerait un peu. Mais je ne me fais pas d'illusions, ça n'ira pas bien loin, surtout maintenant que les cuisses bras de Kimber lui sont grand ouverts ! Pauvre Mike. Il apportait un peu de fraîcheur au cabinet mais je crains qu'il ne disparaisse bien vite. La petite scène entre Christian et Liz ne m'a pas tellement plu. Je déteste l'idée que Liz pardonne à Christian et qu'elle veuille que tout redevienne comme avant. Franchement, elle n'aurait pas de mal à trouver du travail ailleurs. Pourquoi reste-t-elle ? Elle est à ce point maso ? J'adore Roma Maffia mais je préférerais qu'elle quitte la série plutôt que de voir son personnage s'enfoncer de la sorte. C'est le seul qui avait su garder un peu de réalisme.
// Bilan // On s'ennuie un peu devant cet épisode prévisible mais Nip/Tuck renoue avec un ton plus sérieux qui lui sied bien mieux que l'overzetop.