Un Village Français [2x 05 & 2x 06]
Danger de Mort // Le Coup de Grâce
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A l'occasion des deux derniers épisodes de sa saison 2, Un Village Français relève enfin le niveau ! Il n'est jamais trop tard. Je félicite d'abord les scénaristes pour avoir eu l'idée de génie de ne pas y faire figurer l'institutrice stupide. Hormis une apparition furtive dans le premier épisode, elle est aux abonnés absents pour le bien de tous. Ceci dit, ça tombe au moment où son intrigue avec l'officier allemand devenait presque intéressante. Ils auraient pu choisir un autre moment. Jean aussi est absent et, pour le coup, c'est plus préjudiciable. Normal, c'est le personnage que je préfère avec Hortense. Elle même n'est pas très présente à part à la fin du 2ème épisode où elle fait bien comprendre à son médecin de mari qu'elle lui en veut terriblement. De manière générale, la tendance est à la rebellion et ça fait du bien. Les personnages paraissent tout de suite moins lisses, un reproche que je leur ai beaucoup fait par le passé. C'était particulièrement intéressant du coté du triangle amoureux Marie/Lorrain/Raymond. Je ne m'attendais pas à ce que Lorrain réagisse aussi violemment, au point de quasiment pendre son rivale dans la grange ! Malheureusement, le flic est arrivé au bon moment et a sauvé la peau de Raymond. Cela aurait fait un peu trop pour la ménagère de France 3. Elle a déjà dû être assez bouleversée comme ça par toutes ces histoires d'amour contrariées et souvent impossibles. Mais, sans rigoler, cette intrigue a été vraiment bien menée et nous a offert les meilleurs moments d'action de la série. Elle prouve ainsi qu'elle est capable d'être prenante. Il faudrait maintenant que ça ne soit pas que réservé aux derniers épisodes de saison. A la fin de l'épisode 5, on a même eu droit à un vrai beau cliffhanger ! Croyez-vous ça ?
Deux autres intrigues ont su tirer leur éplingle du jeu : celle avec les enfants dans Danger de mort. C'était gentillet mais ça apportait un peu de fraîcheur et d'humour à la série. Puis c'est bien de ne pas oublier que l'occupation a été aussi vécue à travers les yeux des petits français de l'époque. J'aime beaucoup l'ivrogne que le petit Schwartz a pour mère. L'actrice (Emmanuelle Bach) est bonne et elle fait partie des quelques personnages qui ont un mauvais fond, trop rares. L'autre intrigue que j'ai aimé, ou plutôt l'autre personnage que j'ai aimé, c'est celui de la prostituée interprétée par Armelle Deutsch. Enfin une actrice dont les répliques sonnaient juste ! Mais je suis un peu méchant : Audrey Fleurot est bonne aussi, Nade Dieu a fini par me convaincre après des débuts laborieux. Toujours est-il qu'Armelle Deutsch est au-dessus du lot. Dommage que son personnage meure. Elle était attachante. La toute fin du dernier épisode de la saison (je ne ferai pas l'affront d'utiliser le terme Season Finale !) manque d'un petit quelque chose qui donne envie de revenir. On aurait aimé que plus de personnages se retrouvent dans une impasse, et on aurait tout simplement aimé en revoir certains que l'on a quitté au beau milieu d'une intrigue. Cela fait un peu brouillon.
// Bilan // Un Village Français ne tient absolument pas ses promesses et se révèle être une simple saga à la française, comme il y en a eu tant. La seule différence, c'est que c'est une saga qui dure un peu plus que le temps d'un été. Une fois que l'on a accepté cela, on peut éventuellement y trouver un certain plaisir. La saison 2 est globalement moins bonne que la saison 1 mais le dernier épisode est le meilleur de la série à ce jour. Vais-je regarder la suite ? J'aurai tendance à répondre non aujourd'hui car je ne me suis pas assez attaché aux personnages. Mais d'ici à ce que la saison 3 arrive, j'aurai peut-être retrouvé un début d'excitation qui sait (et j'aurai oublié à quel point certains épisodes ont pu être ennuyeux) ?
Un Village Français [2x 03 & 2x 04]
La leçon de choses // Votre nom fait un peu juif
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Je vais encore m'en prendre à la fiction française, mais quand je vois un si grand potentiel gâché, ça m'énerve au plus haut point ! Je croyais vraiment en cette série mais il faut se rendre à l'évidence : les producteurs et les scénaristes n'ont rien compris. Avoir l'ambition de raconter une histoire sur plusieurs saisons, c'est un début. Mais il faut avoir le talent de son ambition. Et ils ne l'ont pas. Ou alors France 3 les a forcés à rester dans les clous et offrir aux Français une fiction comme on en a déjà vu des tas. Le concept de cliffhanger, ils ne connaissent pas. Tous les épisodes se terminent sur une scène plate, qui ne donne pas spécialement envie de revenir pour la suite. L'idée d'une série chorale, pareil, ils ne connaissent pas. Il y a beaucoup de personnages dans la série et il y en a toujours plusieurs qui sont zappés à chaque épisode, sans raison. Ce ne sont pas toujours les mêmes, fort heureusement. Il y a une sorte de roulement. Mais cela provoque un vrai déséquilibre, surtout quand il manque les personnages les plus attachants, ce qui est le cas dans l'épisode 4. Les gros boulets par contre, ils sont toujours là. Créer une tension, ils ne savent pas faire non plus. Et pourtant, avec un sujet comme l'occupation, il y avait moyen d'en offrir. Prenons par exemple la scène où un groupe de juifs tente de passer la ligne. Ca aurait pu être trépidant, épique ! Le résultat est très mauvais. On ne ressent aucune pression particulière, on ne voit rien en plus tellement il fait noir. Et quand les juifs se font prendre, qu'un enfant est tué, ça se passe hors caméra. Bien dommage. Cela aurait pu donner une belle scène déchirante. On veut bien nous montrer la réalité mais à condition qu'elle ne soit pas trop déprimante. La ménagère fuirait.
Par contre, la ménagère adore les histoires d'amour alors on met le paquet à ce niveau-là ! Et comme on a pas mille choses à raconter, on les fait toujours durer super longtemps. Lucienne s'est enfin taper l'officier allemand ! Enfin taper, on n'en sait rien. Touche-pipi peut-être. Là encore, l'histoire aurait pu être romanesque, passionnante. Mais non, on s'ennuie ferme. Ils ont failli se faire prendre sur le fait par le directeur de l'école. Ca aurait ajouté un peu de piquant. Les scénaristes se dégonflent au dernier moment. Ils préfèrent faire traîner la chose sur quelques épisodes supplémentaires. J'en profite à nouveau pour souligner la performance médiocre de Marie Kremer. C'est de pire en pire étant donné qu'on la voit de plus en plus ! Elle minaude sans arrêt, c'est insupportable. Je sais que je me répéte mais ça gâche tellement le peu de plaisir que la série me procure... Bref. Après avoir dit tant de mal, je vais dire un peu de bien quand même : le souci de coller à la réalité historique, bien que je ne sois pas expert en la matière, est un point très positif. Je pense qu'effectivement, tout est à peu près fidèle à ce qui s'est vraiment passé. J'apprends des choses et ça me plaît. La suspicion autour des origines juives de Schwartz a été admirablement traitée. On ressent un profond malaise et une certaine horreur dans la scène où Raymond se fait ausculter par un expert qui est chargé de définir s'il est juif ou non. De même, la réaction de sa femme, complètement puante, permet d'apporter un peu de relief à des personnages qui en manquent terriblement. Ceci dit, les scénaristes ne se mouillent pas trop et laissent entendre que le renvoi de la petite juive n'est pas un coup monté de Jeannine, bien que ça l'arrange, mais le résultat d'un jeu d'enfant innocent. Oui oui, il est important que tout le monde ait un bon fond (à part les allemands bien-sûr), c'est dans le cahier des charges de toute bonne série française qui se respecte. On ne s'étonnerait presque pas de voir apparaître Mimi Mathy apparaître au beau milieu du Village français. Malheureusement, elle n'a pas encore le don de voyager dans le temps. Enfin j'crois.
// Bilan // Deux épisodes meilleurs que ceux de la semaine dernière, clairement, mais toujours remplis de défauts qui rendent le visionnage parfois un peu pénible. Heureusement que certains personnages sont attachants, heureusement !
Un Village Français [2x 01 & 2x 02]
La Loterie // L'engagement
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Retour du Village Français de France 3 après quelques mois d'absence pour une saison 2 de 6 épisodes. La chaîne a choisi de déplacer la série au mardi soir, au lieu du jeudi soir où elle marchait pourtant très bien. A croire qu'ils veulent flinguer même l'embryon d'un succès. Honnêtement, je n'étais pas impatient à l'idée de découvrir ces nouveaux épisodes mais, une fois le DVD entré dans mon ordinateur, j'avais bon espoir que la qualité soit au rendez-vous. Pour rappel : la saison 1 ne m'avait complètement déplu (la preuve : je ne serai pas revenu sinon) mais m'avait laissé sur ma faim. Il y avait clairement un potentiel mal exploité et beaucoup d'erreurs à corriger. Le sont-elles ? Non. Peut-être parce que ces épisodes étaient déjà tournés lors de la diffusion de la première saison. Les critiques éventuels du public n'ont donc pas pu être entendues. Peut-être pour la saison 3 ?
La première scène du premier épisode nous plonge dans un univers innatendu puisqu'il s'agit de "Chez Berthe", la maison close du village. Cela aurait pu être l'occasion d'offrir une intrigue moins lisse à la série mais c'est peine perdue. L'endroit sert de décor à une mort soudaine sur laquelle les policiers du coin vont devoir enquêter. Ben oui : il n'y a que les séries policières qui marchent en France donc les scénaristes s'en sont inspirés. Le résultat est sans appel : on s'ennuie terriblement, on ne rit pas car l'humour fait toujours défaut à deux-trois rares exceptions, et les intrigues principales n'avancent pas d'un pouce. En clair, les amoureux potentiels continuent à se tourner autour. Ca se jette des regards qui en disent long mais ça n'ose jamais aller plus loin. Rien de plus énervant, surtout quand un des couples est en gestation depuis déjà 7 épisodes ! La seule vraie bonne idée de l'épisode, c'est de mettre davantage en lumière le personnage de Nicolas Gob, Jean, qui reste l'un des plus intéressants jusqu'ici. Bon nombre de personnages secondaires manquent à l'appel ou n'apparaissent que quelques secondes. Même si on n'était pas pressé de les retrouver, c'est quand même un peu gênant. L'autre flic, De Kerven, est également très présent et ce n'est pas franchement une bonne chose : il est rasoir. En plus, entre la saison 1 et la saison 2, il semble s'être endurci pour on ne sait quel raison. Certes, le mort était un de ses amis mais est-ce que cela justifie sa soudaine violence, envers la pute notamment ? Non. Cette dernière va d'ailleurs bien vite lui pardonner...
Le deuxième épisode est meilleur mais on a connu mieux en saison 1. Les deux flics sont toujours très mis en avant, on se demande presque pourquoi ils prennent tant de place soudainement. C'était mieux équilibré avant. Certains personnages sont toujours étonnamment absents, les Schwartz notamment, et il y en a certains dont on se passerait bien. Je pense surtout à la toujours aussi mauvaise Lucienne (Marie Kremer) dont la candeur (la bêtise en fait) devient insupportable. Son histoire d'amour naissante avec un officier allemand n'arrange rien. C'est dommage parce que ça aurait pu être une bonne intrigue mais avec elle, non, ce n'est définitivement pas possible. Puis les allemands sont tellement caricaturaux et irritants ! En revanche, Jean et Hortense passent enfin à l'action après huit épisodes et se sautent littéralement dessus dans le bureau du médecin/maire/sauveur de la ville. Cette scène était intense, les gros plans sur les visages des acteurs assez fascinants et on sentait une certaine tension sexuelle excitante. Dommage que la scène s'arrête trop vite. Dommage aussi que le mari ait déjà quelques soupçons. Cette histoire risque d'être tuée dans l'oeuf. Le reste n'est guère passionnant.
// Bilan // Je voudrais tellement aimer Un Village Français... Mais la vérité c'est qu'elle m'intéresse de moins en moins, malgré l'ambition avouée des producteurs et de la chaîne. Le contenu ne suit pas, c'est bien dommage. C'est plat, c'est lent, c'est chiant.
Un Village Français [1x o5 & 1x o6]
Marchés Noirs // Coup de Froid
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Plus ça va, plus les défauts de la série ressortent. Son coté "saga de l'été" surtout, qui s'intensifie beaucoup trop à mon goût. Même dans les sagas de l'été d'ailleurs, il n'y a pas autant de couples. On dirait que les scénaristes avaient pour obligation de lier amoureusement chacun des personnages à un autre. Il y a les romances sous-jacentes, pas encore exploitées, telles que celle du vieux commissaire et de l'ex-directrice de l'école, et celles qui tournent au vaudeville pas inspiré du tout. Jusqu'ici, je trouvais la relation Jean/Hortense pas subtile mais intéressante, surtout qu'il s'agit de deux des meilleurs personnages. Le problème, c'est qu'à force de retarder l'échéance, on ne s'y intéresse plus. J'en ai marre de les voir se tourner autour et se jeter des regards sans jamais passer aux choses sérieuses. Puis le fait qu'il y ait une autre romance adultérine en parallèle, le triangle amoureux Marie/Raymond/Jeannine, rend la chose très redondante. Certes, les deux histoires n'en sont pas du tout au même stade mais dans deux saisons, on risque de revoir ce que l'on a déjà vu. Une autre histoire en est à ses prémices, celle de la niaise -l'institutrice- et l'officier Allemand. Là, on pourrait avoir quelque chose de beaucoup plus "original". Mais ça ne changera pas le fait que l'actrice est mauvaise de chez mauvaise. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que l'on puisse parler d'actrice à ce niveau. Ma boulangère doit jouer aussi bien qu'elle ! J'avoue que je suis un peu méchant et que c'est gratuit mais la faute revient aux casteurs après tout ! Piston ?
La structure du 5ème épisode est la même qu'un précédent, c'est-à-dire que les habitants du village se rebellent et que les officiers Allemands veulent qu'un coupable soit désigné et puni. S'ensuit donc une enquête pour le trouver. C'était ennuyeux, lent comme jamais et prévisible. Le 2ème épisode était nettement plus réussi, en tous cas au niveau de l'intrigue principale. Marcel décide de monter une opération de distribution de tracts communistes avec l'aide de Suzanne, la chef du bureau de poste. Ce qui manquait, c'était une explication sur les motivations de Marcel. Il y a des moments où il est difficile de comprendre son engagement, qu'il puisse à ce point mettre sa vie en danger, ainsi que celle de son fils, pour le Parti Communiste. Au-delà de ça, le suspense a été bien maîtrisé; plusieurs éléments importants ont été habilement parsemés en début d'épisode avant de prendre de l'ampleur par la suite; et la conclusion de tout ça est assez surprenante. Je pensais que Marcel allait s'en sortir, du moins qu'il allait réussir à s'enfuir. J'évoque souvent les prestations calamiteuses de certains acteurs mais là je tiens à tirer mon chapeau à Fabrizio Rongione. Il habite véritablement son personnage et jamais ses dialogues ne sonnent faux. Le petit gamin qui joue son fils est excellent, lui aussi. Il apporte la petite touche d'humour qui manque souvent à la série.
// Bilan // Finalement, Un Village Français ressemble de plus en plus à Terre Indigo mais sans Cuba et sans Francis Huster. Et avec la Guerre en toile de fond. C'est certainement pour ça que ça marche d'ailleurs ! Les Français ont toujours adoré les sagas de l'été, Francis Huster et tout ce qui pouvait toucher à la guerre. Pour ma part, je suis déçu. Je m'attendais à mieux, certains personnages et certaines intrigues étaient prometteurs mais ça ne décolle toujours pas après 6 épisodes. On s'embourbe dans des histoires d'amour plus ou moins passionnantes et on effleure tout le reste. Ce n'est pas désagréable à suivre pour autant mais bon. Alors que la série se retire pour quelques mois, il aurait été bon de terminer sur un petit cliffhanger, histoire de. Mais non, ça ne rentrera décidément jamais...
Un Village Français [1x o3 & 1x o4]
Passer la ligne // Sur la Terre comme au Ciel
4 59o ooo tlsp. // 4 71o ooo tlsp.
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Je n'avais prévu de reviewer tous les épisodes d'Un Village Français mais je dois reconnaître que je me suis laissé prendre au jeu et j'avais envie de le partager avec vous. Si les deux premiers épisodes étaient assez manichéens, lents et pas toujours inspirés, les deux suivants sont meilleurs. Les personnages (et les acteurs) prennent leurs marques et on commence doucement à s'attacher à eux. Ils gagnent (presque) tous en profondeur et, petit à petit, les bons se révélent moins bons que prévu tandis que les méchants... restent méchants ! Ici, les méchants, ce sont surtout les Allemands bien-sûr. J'ai du mal à dire si les traits sont exagérés ou si au contraire cette peinture est fidèle à la réalité. En tous cas, la série ne fait pas preuve d'originalité de ce coté-là et nous sert des personnages Allemands autoritaires et sans pitié. Un peu de nuance aurait été bienvenue mais on ne peut pas tout avoir. Puis ça viendra peut-être. En attendant, plusieurs héros, si ce n'est tous, sont obligés de faire des choix, des choix qui les font parfois basculer dans l'illégalité. C'est un angle intéressant. Ainsi, le couple de bourgeois, le médecin/maire et sa femme, vont faire le choix de ne pas rendre l'enfant qu'ils élévent depuis plusieurs mois à son père car ils n'ont jamais été aussi heureux que depuis qu'il est parmi eux. La femme va même jusqu'à dénoncer ce père en le faisant passer pour un évadé qu'il n'est pas. Elle qui était si gentille et si douce passe du coté obscur de la force et c'est à la fois bien vu et poignant. A cela se mêlent les sentiments de Jean, le jeune policier interprété par Nicolas Gob, et leur romance se met tranquillement en place. Ce n'est pas particulièrement subtil mais ça passe bien.
Le personnage interprété par Francis Renaud (qui est vraiment le sosie de Jacques Gamblin, c'est perturbant) est certainement un des plus intéressants, probablement parce qu'il est mystérieux et plein de nuances, justement. Il y a un décalage entre son discours, sa violence, et certains de ses gestes qui le trahissent. J'espère que l'on découvrira davantage de son histoire prochainement. Là où l'on reconnaît bien que l'on est dans une série française, c'est que l'excellent rebondissement du deuxième épisode n'a pas lieu à la fin, pour donner envie de revenir la semaine suivante, mais au milieu. C'est un peu dommage de gâcher ses cartouches comme ça mais ça n'en est pas moins innatendu. La fermière, Marie, était persuadée que son mari était mort au front, lettre à l'appui, elle s'est donc donnée à son amant comme jamais... sauf que son mari est revenu. Il s'était fait passer pour mort mais il est bien vivant. Et ça change forcément tout pour ce couple digne des plus grandes sagas de l'été ! Heureusement que les deux acteurs en question sont bons. Une qui n'est pas bonne et je crois que c'est définitif, c'est Marie Kremer, alias l'institutrice cruchasse. Je ne sais pas si c'est le rôle qui veut ça mais bon Dieu que j'ai envie de la claquer ! Et ça comprend pas, et ça minaude, et ça pleure, et ça sourit bêtement, et ça repleure... Insupportable ! C'est d'autant plus flagrant qu'elle a face à elle une bonne actrice -la directice de l'école- très émouvante dans la scène où elle apprend son renvoi parce qu'elle est Juive. Et j'apprends au passage quelque chose que je ne savais pas (ou que j'ai appris à l'école mais que j'ai oublié !) : une loi a été votée sous l'occupation interdisant aux Juifs de travailler dans la fonction publique. C'est agréable de s'instruire en regardant une série ! Et c'est rare !
// Bilan // Je tiens tout de même à nuancer mon enthousiasme après le visionnage de ces deux nouveaux épisodes : Un Village Français s'améliore, ça devient vraiment prenant mais les défauts sont encore nombreux : Les dialogues restent relativement plats, l'humour manque cruellement et les baisses de rythme sont fréquentes.
Un Village Français [1x o1 & 1x o2]
Le Débarquement // Chaos
5 5oo ooo tlsp.
De quoi ça cause ?
En juin 40, Villeneuve, petite ville du centre de la France, est bouleversée par l'arrivée de l'armée allemande. L'Occupation vient de commencer et va durer cinq ans. Hortense, Jean, Raymond, Marie étaient des Françaises et des Français ordinaires, maris, femmes, notables ou paysans... ils deviendront patriotes, traîtres, collaborateurs ou résistants. Après s'être effondrée, la France se reconstruit jour après jour, mais à l'heure allemande. Avec cette période incertaine et dangereuse de notre histoire s'ouvre une ère nouvelle : aux règles imposées par l'occupant répondent celles de la désobéissance civile ou de la clandestinité. On y a peur, on y a faim, on s'y déchire au nom des valeurs et d'une certaine idée de la France... ou parfois simplement par amour.
C'est avec qui ?
Le grand héros, car il en faut toujours un, est interprété par Robin Renucci, et bien évidemment, il est médecin. Cet acteur n'a plus à faire ses preuves. Je ne dirai pas qu'il est excellent mais il est en tous cas convaincant. Sa femme est jouée par Audrey Fleurot, qui, elle, pour le coup, est vraiment convaincante. Les connaisseurs l'ont certainement déjà vue dans Engrenages. Et puis il y a Nicolas Gob, un Bleu, qui garde son costume de flic débutant mais opte pour une version plus classe, façon dandy. Je suis un peu déçu, je l'aurai préféré plus champêtre et plus déshabillé. Francis Renaud, un habitué de l'univers d'Olivier Marchal (36, quai des Orfèvres, MR-73), fait également partie du casting aux cotés d'illustres inconnus (pour moi et peut-être à tort) dont Marie Kremer, Emmanuelle Bach, Thierry Godart ou encore Nade Dieu.
C'est comment ?
Un village français est certainement le projet le plus ambitieux de la télévision depuis un bon bout temps, si l'on met à part toutes les sagas de Josée Dayan à l'image des Misérables ou du Comte de Monte-Cristo. France 3 fait là un vrai pari, qui j'espère sera récompensé en termes d'audience. Si la première saison fonctionne (elle compte douze épisodes dont 6 sont diffusés à partir de soir et 6 autres à la rentrée - il aurait été plus malin de les diffuser par 12 pour fidéliser le public mais il ne faut pas trop en demander...), la série pourrait compter en tout 5 saisons de 12 épisodes, correspondant chacune à une année de guerre. J'aime l'idée d'un plan à long terme. Ca me donne davantage envie de m'investir. En temps normal, je ne me serai certainement pas penché sur la série mais là, je me suis dit qu'il se cachait peut-être quelque chose d'intéressant et de novateur, pour nous maudits français. Et effectivement, il y a un peu de ça. Un peu.
Encore la guerre ? Oui, encore. Je me demande souvent ce à quoi la fiction du service public aurait ressemblé s'il n'y avait pas eu les deux guerres mondiales, tant le sujet est traité encore et encore sous divers angles par ses séries et téléfilms dits "événements". Cette fois, on joue la carte du feuilleton et on a même l'impression par moments d'assister à une saga de l'été classique avec amour, haine et trahisons. Dans les deux premiers épisodes, plusieurs romances nous sont présentées, dont une adultérine et une autre adultérine en devenir. Le message est certainement que même pendant la guerre (sutout pendant la guerre ?), les gens tombaient amoureux et vibraient de désir et de passion. Soit. Ca fait tout de même un peu cheap, surtout que les acteurs ont bien peu d'alchimie pour le moment. Entre Ingrid Chauvin qui se fait bouffer les seins dans Dolmen et Nade Dieu qui se fait bouffer la chatte ici, entre deux coups de canon, il n'y a qu'un pas. Très rapidement, les personnages féminins posent problème : ils sont soumis et pas très loquaces. J'irai même jusqu'à dire que certaines passent pour des idiotes. L'institutrice par exemple. Certes, un drame qui s'est déroulé sous ses yeux l'a traumatisée mais on a juste envie de lui mettre des claques pour qu'elle se bouge un peu et qu'elle cesse de jouer la brebis égarée. Puis soyons francs, le jeu de l'actrice fait peine à voir. Il y en a une autre, la fameuse qui se fait bouffer la chatte, qui agace par ses airs de ne pas y toucher et par ses "non non non" qui veulent dire "oui oui oui". Elle, on a juste envie de lui dire d'arrêter ses simagrées puis lui baisser sa culotte, que l'on passe aux choses sérieuses sans plus attendre. L'image de la femme ici renvoyée n'est donc pas flatteuse mais je suppose assez fidèle à l'époque. Il a fallu attendre la fin de la guerre pour qu'elles puissent commencer à s'affirmer (le droit de vote des femmes a été accordé en 1944, pour rappel - eh oui, on apprend des choses aussi sur le blog !).
Au-delà donc de ces personnages qui manquent encore de profondeur, je dois dire que j'ai passé un agréable moment. Je ne me suis pas vraiment ennuyé bien que le rythme soit lent, surtout dans le 2ème épisode. C'est dommage car il y a matière à rendre les choses plus palpitantes. La réalisation est très classique et s'il y a beaucoup de moyens mis en oeuvre, on ne peut pas dire que cela transparaisse tellement. Peut-être en décors, et encore. La bande-son n'est pas non plus une grande réussite. Elle est censée souligner l'action, faire monter la pression lorsque les choses se compliquent, et souligner l'émotion aussi. Elle ne fait rien de tout ça. Elle est juste posée là en attendant que ça se passe. En gros, on retrouve dans Un Village Français tous les défauts des séries françaises habituelles. Je pourrai aussi citer le manque d'humour mais disons que le contexte ne s'y prête guère. Les quelques tentatives ne sont pourtant pas mauvaises ("Te Quiero", "C'est quand même con de mourir avec la chiasse"...) L'histoire en elle-même, impossible de la juger. On est dans du réalisme romancé. Tout repose sur les personnages et leurs choix, qu'ils soient bons ou mauvais. Les personnages et les choix. C'est intéressant et cela peut donner quelque chose de bien sur la longueur mais il y a encore du boulot.
Alors, on regarde ?
Oui ! On essaye ! L'entreprise est ambitieuse, elle mérite qu'on lui donne sa chance. Si les deux premiers épisodes ne sont pas totalement convaincants, la suite pourrait se révéler plus intense au fur et à mesure que notre attachement pour les personnages sera grand. Un Village Français : une série française. Avec tout ce que cela implique de défauts et d'envie de faire bien sans y parvenir réellement.
J'aurai aimé vous mettre une bande-annonce mais France 3 ne maîtrise pas encore l'art du teaser. Mieux vaut ne rien voir avant la diffusion que de voir ce qu'ils ont fait.