Fatrick [Pilot Script]
FATRICK
Comédie single-camera // 22 minutes
Ecrit par Nahnatchka Khan & Corey Nickerson (Don't Trust The Bitch in Apartment 23). Réalisé par Jim Rash & Nat Faxon (The Descendants, The Way Way Back). Pour FOX & 20th Century FOX Television. 36 pages.
Lorsqu'il réalise qu'il ne mène pas la vie dont il a toujours rêvé, Patrick, un trentenaire athlétique et tombeur de ces dames, gros quand il était enfant et copieusement moqué par ses camarades qui le surnommaient "Fatrick", décide de reprendre sa vie en main : il ne se laissera plus jamais marcher sur les pieds par qui que ce soit, et surtout pas par sa mère envahissante, et laissera une bonne fois pour toutes son passé douloureux derrière lui...
Avec Zach Cregger (Friends With Benefits, Guys With Kids), Marcia Cross (Melrose Place, Desperate Housewives), Ray Ford (Don't Trust The Bitch in Apartment 23)... (casting en cours)
Qu'on se le dise, cette saison 2014/2015, les gros sont tendance ! Enfin surtout si ce sont d'anciens gros ou des gros sur le point de ne plus l'être. En clair, le message de Super Fun Night et de son héroïne en surpoids mais la plupart du temps bien dans sa peau n'est pas passé. On pourrait le regretter, ou alors voir le bon côté des choses : il était temps de leur accorder une place à la télévision, en dehors du populaire jeu de télé-réalité The Biggest Loser qui en fait plus des bêtes de foire qu'autre chose. Ils seront donc peut-être représentés par la bande de Losin' it (projet pas encore commandé en pilote chez NBC), Ellen More Or Less (pilote commandé, toujours chez NBC) et ce cher Fatrick, l'objet de cet article -et de tous les désirs- donc laissons-lui maintenant la place.
D'abord, je crois n'avoir jamais vu un pilote dans lequel le héros passe environ 18 minutes sur 22 torse nu ! J'exagère... à peine. En fait, quand il ne l'est pas, c'est parce que c'est le Patrick jeune qui est à l'écran et non la version adulte. Mon petit doigt me dit que le craquant Zach Cregger va passer des heures et des heures à la salle de muscu avant le tournage. Et c'est vrai qu'il a quelques progrès à faire (=> Not really NSFW). Il commence, passe et termine l'épisode shirtless. Au-delà de ça, le jeune homme a un timing comique parfait et ce rôle principal, il le mérite amplement. Il n'aura aucun mal à endosser ce costume, surtout que euh... il n'en porte pas. Il est touchant P(F)atrick. On a autant envie de lui faire un câlin -ou une tape dans le dos selon votre sensibilité- en flashback qu'au présent. Mais pas tout à fait pour les mêmes raisons. Même si la charge émotionnelle du pilote est amenée sans subtilité aucune en jouant sur des ressorts bien connus (humiliations en milieu scolaire, culpabilisations et punitions domestiques...), elle arrive à bon port. Le passage constant d'une ligne temporelle à une autre, notamment dans l'introduction très énergique mais aussi très agaçante à cause de ce procédé, ne se révèle pas toujours pertinent. Il a tendance à alourdir le propos inutilement bien qu'il offre aussi parmi les meilleures répliques. Je ne sais pas si ce système sera gardé tel quel par la suite, mais il serait de bon ton de calmer le jeu. Un flashback en intro suffirait amplement à mon avis.
Fatrick est une comédie familiale avant tout, même si ce n'est pas exactement ce que le pitch nous vend. Les séquences présentes ou passées avec la mère du héros, son père ou ses deux soeurs sont nombreuses, pour ne pas dire majoritaires. Et même si tout ce petit monde est parfaitement dysfonctionnel, il se dégage de la chaleur de ce foyer. Un regret toutefois : que l'une des soeurs -qu'ils soupçonnent tous d'être lesbienne- n'apparaissent pas au présent. Je m'attendais à ce qu'elle débarque à la fin, mais pas du tout. Peut-être dès l'épisode 2, pour muscler la galerie de personnages secondaires même si elle n'en a pas vraiment besoin. En effet, Patrick peut aussi compter sur ses collègues déménageurs, des beaufs qu'il n'apprécie guère; sa voisine, future love interest qui pour le moment le déteste parce qu'il lui vole toujours sa place de parking; sa nemesis de l'école, son autre love interest d'aujourd'hui; et son meilleur ami black ET gay, qui s'assumait déjà quand il avait 10 ans. Evidemment, LE rôle qui va être au centre de toutes les attentions, c'est celui de la maman, Arlene. Pourquoi ? Parce qu'elle est interprétée par la Housewife Marcia Cross pardi ! Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi elle a accepté de jouer dans cette comédie. Non pas qu'elle ne soit pas bonne -elle est très correcte- mais on pouvait s'attendre à ce qu'elle soit plus exigeante pour son premier rôle après celui de Bree Van de Kamp, d'autant plus que c'est peu ou prou le même personnage. C'est une nutrionniste névrosée, envahissante mais aimante, qui a passé sa vie à réprimander son fils et castrer son mari. D'un autre côté, l'actrice et la production sont sûrs de ne pas se tromper : elle sublimera ses répliques -par ailleurs plutôt bien écrites- et attirera la curiosité des téléspectateurs. Et puis elle sera plus peinarde que dans un drama où elle est l'une des héroïnes et je pense que c'est exactement ce qu'elle recherchait. Moment amusant mais gênant : quand Arlene déclare "Look at me now! Smooth as a baby seal!". Et là, on s'imagine bien la tête toute botoxée de madame (alors que le personnage vante les mérites du naturel, du bio...).
Fatrick est une comédie amusante, positive, malheureusement pas aussi transgressive que Don't Trust The Bitch -de la même créatrice- mais certainement tout aussi attachante. Une fois qu'elle se sera modérée voire débarrassée de sa double temporalité, je ne vois pas ce qui pourrait l'empêcher de devenir un passage hebdomadaire obligatoire.
PS: Sur le même thème, Brenda Forever était évidemment mille fois plus réussie ! (Remember Brenda !)
A VENIR : HIEROGLYPH, TIN MAN, THE MIDDLE MAN, HERE'S MY DAMN FAMILY, CLEMENTINE, CONSTANTINE, HOW TO GET AWAY WITH MURDER, SENSE 8, SEA OF FIRE, BAD JUDGE, LIFESAVER, SECRETS AND LIES...
Don't Trust The B---- In Apartment 23 [Saison 1]
Saison 1, 7 épisodes // 5 710 000 tlsp. en moyenne
J'aurais bien accordé quatre étoiles à la première saison de Don't Trust The B---- car aucune autre comédie cette saison ne m'a fait autant rire qu'elle et ne m'a autant enthousiasmé (même si Suburgatory, 2 Broke Girls, Modern Family, Cougar Town, Parks And Recreation, Happy Endings et quelques autres se sont bien voire très bien débrouillées). Son pilote était PARFAIT (souvenez-vous). La suite a réussi l'exploit d'être d'aussi bonne facture semaine après semaine. Oui mais voilà : les 13 épisodes prévus et tournés n'ont pas tous été diffusés du fait du lancement très tardif de la série. On en a donc vu 7, qui ne correspondent pas à l'ordre de production (en détails, on a eu droit au pilote puis aux épisodes 2, 9, 4, 3, 7 et 10). On peut supposer qu'ABC a choisi les meilleurs et a gardé les moins bons pour la saison 2, mélangés aux nouveaux tournés. Bref, cette saison courte et tronquée est une mise en bouche extrêmement savoureuse mais Don't Trust The B---- doit encore prouver qu'elle peut tenir la route sur une saison complète (si toutefois ses audiences le lui permettent...).
Associer deux opposés et les faire cohabiter, c'est vieux comme la télévision. June et Chloe, que l'on pourrait facilement taxer de gentille et de méchante, ne font jamais rien comme tout le monde et les auteurs se sont creusé la tête pour les mettre dans des positions originales, souvent inédites et surtout osées. Dès le second épisode par exemple, Chloe embarque June pour un rendez-vous galant avec... son père ! Chose que Chloe ne découvre bien évidemment qu'après avoir couché avec lui. Et à chaque épisode, c'est un festival ! Je me souviens aussi de cette scène où Chloe tombe sur June en train de se masturber dans son bain et décide du coup qu'il est temps pour elle de trouver un sex friend pour satisfaire ses désirs. Ou encore de l'intrigue de l'enfant adopté, qui se transforme rapidement en secrétaire esclave. Ce n'est tout de même pas commun ce genre d'histoires dans une comédie de network, surtout que les dialogues qui vont avec sont dans le même esprit : audacieux. Don't Trust The B---- s'inscrit parfaitement dans cette évolution dont on a pas fini de parler des comédies de network, poussées dans leurs derniers retranchements par celles du câble. Elles sont obligées de dépasser certaines limites établies depuis la nuit des temps pour ne pas creuser un trop grand écart. Parfois, on verse dans la vulgarité facile mais ce n'est pas le cas ici. Malgré les thèmes abordés et certaines blagues qui frôlent le mauvais goût, la série reste classe. Il faut dire aussi qu'elle est très cynique, ce qui lui donne une profondeur insoupçonnée. Les actrices sont excellentes et viennent parfaire un travail d'écriture déjà irréprochable. Et je tiens à mettre Dreama Walker sur un pied d'égalité avec Krysten Ritten. Il serait facile, vu la nature du personnage de cette dernière, de ne retenir que sa prestation. Et ce serait profondément injuste pour la première, qui parvient à ne pas rendre June irritante de naïveté. Le duo fonctionne à merveille et on se régale au moins autant qu'elles.
La série pourrait presque fonctionner sans James Van Der Beek dans le rôle de James Van Der Beek. Mais il est la cerise sur le gâteau et, personnellement, je guette chacune de ses apparitions avec avidité. Cela permet d'aller encore plus loin dans le cynisme en exploitant le thème des acteurs has been avec beaucoup de second degré et certainement une pointe de réalisme. En cela, les venues de Kevin Sorbo puis de Dean Cain, respectivement connus pour avoir incarner Hercule et Clark Kent, étaient amusantes, bien qu'anecdotiques. La porte est grande ouverte pour que plein d'autres guests viennent se frotter à Dawson et c'est d'ailleurs déjà prévu en saison 2 avec Mark-Paul Gosselaar, Frankie Muniz... et Busy Phillipps ! En espérant que ce soit la première d'une longue liste d'anciens de Dawson. Il ne faut toutefois pas que cela devienne le "James Van Der Beek show", déjà qu'on a un peu l'impression parfois qu'il a son spin-off à l'intérieur même de la série malgré les efforts des auteurs pour l'intégrer au reste de la bande. La storyline au long cours Dancing With The Stars, que l'on ne peut pas vraiment qualifier de parodique, est très ingénieuse, d'autant que les deux programmes sont sur ABC. James Van Der Beek n'est donc pas le seul à faire preuve de second degré... Je suis assez impatient que l'assistant de James prenne un rôle plus important car ses quelques répliques en saison 1 étaient très drôles. Les autres personnages se font inévitablement écraser par le trio principal et on ne peut pas dire pour le moment que les auteurs fassent en sorte d'éviter ça : ils tournent tous en rond que ce soit le voisin pervers, la voisine groupie et le collègue de boulot de June, dont les blagues tombent souvent à plat. Il ne faut pas nécessairement s'en débarrasser mais juste s'en servir mieux.
// Bilan // Ne faites pas confiance à la salo** qui habite à l'appartement 23 mais ayez confiance en moi : cette comédie est hilarante, l'une des meilleures du moment, et l'essayer c'est l'adopter ! Alors foncez !