30 juin 2013

Pilotes Mix [Été 2013 - Partie 2]

 

UNDER THE DOME - CBS

Les habitants d’une petite communauté se réveillent un matin, coupés du monde et piégés dans la ville à cause d’un immense dôme transparent. Certains tenteront, de manière dissimulée, de tirer profit de cette situation inquiétante et inexpliquée, afin de prendre le pouvoir. Mais une résistance va s’organiser autour d'un vétéran de la guerre en Irak, pour empêcher ces personnes malveillantes de parvenir à leur fin...

Créé par Brian K. Vaughan (Lost). Avec la participation de Stephen King, auteur des romans Under The Dome. Produit par Stephen Spielberg. Avec Mike Vogel (Pan Am, Bates Motel), Rachelle Lefevre (Off The Map, A Gifted Man), Dean Norris (Breaking Bad), Britt Robertson (Life Unexpected, Secret Circle), Natalie Martinez (Les Experts Manhattan), Alexander Koch, Aisha Hinds (True Blood, The Shield), Nicholas Strong (Nashville), Colin Ford...

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   Le pilote d'Under The Dome correspond-t'il à la naissance d'un phénomène ? Avec les 13,5 millions de curieux qui se sont amassés devant en pleine période estivale, on peut légitimement le penser. Les scores des prochaines semaines nous le diront... En tant que grand fan de la littérature de Stephen King un peu déçu par la lecture de son Dôme, je suis à deux doigt d'écrire une chose rare : et si la série était meilleure que le matériau d'origine ? C'est en tout cas l'impression que m'a donné cette entrée en matière très efficace, sans temps mort, qui passe à une vitesse hallucinante à tel point qu'au bout de 42 minutes, on en veut encore et tout de suite. Combien de fois ce sentiment m'a traversé avec un nouveau drama la saison passée ? Euh...

   Under The Dome aurait tendance à réussir là où beaucoup d'autres ont échoué : elle parvient à installer des personnages forts au coeur d'une intrigue mystérieuse. Peut-être parce que le créateur vient de l'école Lostienne... Dès le pilote, les héros ont plus d'épaisseur que dans le livre où ils étaient extrêmement caricaturaux, et c'est là le principal reproche que je ferai à l'oeuvre de King. Et puis il y a la fin aussi, très décevante, voire ridicule. On nous a promis qu'elle avait été changée pour la série ! Ouf. Mike Vogel, Rachelle Lefevre et Britt Robertson ne sont pas les acteurs les plus charismatiques de leur génération, mais j'ai beaucoup de sympathie pour eux et je les trouve ici très bons. Les quelques changements apportés par rapport au livre me séduisent, comme le télescopage de deux personnages qui permettra d'ajouter du mélo (Julia est une célibataire féministe à l'origine, pas une femme mariée et bientôt veuve). La scène gore de la vache est assez impressionnante, comme l'ensemble des effets-spéciaux. On sent que le budget n'est pas non plus énorme, mais ils ont réussi à faire quelque chose de très correct. Et au fond, le pourquoi du comment de l'apparition de ce dôme devient vite une question secondaire grâce à toutes les sous-intrigues qui se mettent en place. Under The Dome promet d'être un divertissement de qualité, avec même un peu de substance car ne perdons pas de vue que ce dôme est une parabole de la folie humaine poussée à son paroxysme. Je me demande toutefois si le fait que le projet ait vu le jour sur CBS et non sur Showtime -comme c'était prévu à l'origine- ne va pas mettre un frein à un certain nombre d'événements glauquissimes présents dans le roman... Dans tous les cas, on a trouvé là LA série de l'été qu'il ne faudra pas rater.

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SIBERIA - NBC

Sur le lointain territoire de Toungouska, en Sibérie, 16 candidats de télé-réalité sont expédiés dans cette zone anéantie en 1908 par une énorme explosion, suite à l'impact d'une mystérieuse météorite avec la Terre. Quand l'un des participants est grièvement blessé, et qu'aucune aide n'arrive, l'inquiétude monte d'un cran. D'autant que certains événements ne semblent pas liés au show. Face au danger, les compétiteurs doivent se serrer les coudes pour survivre...

Créé par Matthew Arnold. Avec Joyce Giraud, Miljan Milosevic, Natalie Scheetz, Johnny Wactor, Sabina Akhmedova, Sam Dobbins...

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 J'adore l'idée de Siberia. Comme j'adorais le point de départ de Persons Unknown, il y a deux étés, déjà sur NBC, ou même de The River l'an passé sur ABC. Mais je regrette que le budget alloué à ce type de projet soit toujours trop faible pour nous en mettre plein les yeux. Siberia avec les moyens de Terra Nova ? Là ça aurait de la gueule ! La force de cette nouveauté, en tout cas sur le pilote, est aussi sa faiblesse. Elle veut jouer à fond le jeu de la télé-réalité à tel point que l'on a vraiment l'impression de regarder, pendant environ 35 minutes, un épisode d'introduction tout à fait classique de Survivor ou Amazing Race. Tous les codes sont respectés. Ce n'est pas une parodie, c'est une exacte réplique de ce qui se fait. C'est donc assez déstabilisant. Le moment où les choses commencent à dérailler arrive trop tard à mon sens. On a déjà eu le temps de s'ennuyer, de piquer du nez même. J'aurais limite préféré que la série commence sur un flashforward, et je déteste pourtant ce procédé ! La toute dernière scène placée au tout début, par exemple. Mais je dois reconnaître un sacré talent à tous ces comédiens inconnus dont les dialogues sonnent hyper justes, improvisés, alors qu'ils ne le sont évidemment pas. Je ne peux pas dire que je me sois attaché aux candidats, mais il y a quelques personnalités qui se détachent et qui pourraient se révéler intéressantes par la suite. Mais la suite justement, à quoi doit-on s'attendre ? Ce pilote ne nous laisse pas d'indice. J'aurais voulu que l'émission s'arrête à la fin du premier épisode et que le chaos le plus total débute officiellement à partir de ce moment. Or, là, "l'aventure continue" comme on dit. Au-delà du malaise que cela provoque quand on pense à ce qui s'est passé dans la dernière édition de notre Koh Lanta, ça a tendance à couper l'envie de continuer... On ne passera probablement pas notre été en Sibérie en somme. 

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RAY DONOVAN - NBC

Un spécialiste des litiges les plus compliqués, controversés et confidentiels des familles les plus aisées de Los Angeles, a bien du mal à régler ses problèmes à lui, bien souvent d'ordre familial...

Créé par Ann Biderman (Southland). Avec Liv Schreiber (Scream 3, Les Insurgés), Jon Voight (Heat, Transformers, 24), Paula Malcomson (La Ligne Verte, Deadwood), Katherine Moennig (The L Word), Elliott Gould (American History X, M.A.S.H., Friends)...

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   Je l'avoue, je partais sur un a priori négatif en découvrant le pilote de Ray Donovan. En fait, depuis que ce projet de Showtime est dans les tuyaux, je ne le sens pas. Non seulement il ne m'attire pas à titre personnel mais je ne vois pas non plus comment il pourrait intéresser les autres. En clair, je pensais que ça ne marcherait jamais. Après avoir vu le premier épisode, je le pense toujours. Et ce n'est pas une question de fierté. Si j'avais été emballé, je n'aurais pas eu honte de le dire. Non vraiment, Ray Donovan a bien peu d'atouts à son actif. A vrai dire, je ne comprends pas bien pourquoi la chaîne câblée lui a donné son feu vert. Peut-être parce qu'elle a un côté Californication + House Of Lies, deux séries qui ont fait leurs preuves ? Autant j'ai de la sympathie pour la dernière, sans l'avoir poursuivie, autant la première est à mon sens ce que Showtime a fait de pire (et j'en ai vu 5 saisons !). Ray a un côté Hank Moody. Ray est tout sauf attachant, malgré ses failles. Ray n'a rien mais alors rien à voir avec la délicieuse et attendrissante Olivia Pope de Scandal. Poutant, ils ont le même métier. Sauf que l'une l'exerce dans dans le monde de la politique à Washington, et l'autre dans le Los Angeles des célébrités et des millionnaires. Parfois, j'ai pensé à Dirt en regardant ce pilote. Et ce n'est pas un compliment de ma part. En fait, j'ai pensé à plein de choses, mais je n'ai pas trouvé que Ray Donovan avait sa propre identité, ni de quoi nous donner envie de rester, au moins pour lui laisser une seconde chance. Ca part un peu dans tous les sens. Il y a peut-être trop de personnages, trop d'intrigues qui se mêlent (celle du retour du père de Ray étant tout sauf excitante) et une prétention dans le style qui n'a pas lieu d'être. Bon et puis je dois dire que la prestation de Liv Schreiber m'a totalement laissé de marbre, de même que celles de ses compagnons qui forment, globalement, une distribution bien peu attractive. Bref, je ne saurais quoi vous dire de plus. Ray Donovan sera peut-être le premier échec de Showtime depuis longtemps, et il sera mérité !

 


23 janvier 2011

Off The Map [1x 02]

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Smile. Don't Kill Anyone. // 5 79o ooo tlsp.

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  Ce deuxième épisode d’Off The Map n’est pas très différent du premier, que j’avais aimé, sauf qu’il est davantage centré sur les cas médicaux et qu’il brouille légèrement les pistes sur les personnages que l’on croyait bien connaître. Je prendrais pour exemple Mina, qui est à mon sens celle que l’on a le plus de mal à cerner. Je m’excuse d’avance pour les comparaisons mais je ne peux pas m’empêcher de prendre Grey’s Anatomy comme point de repère. Dans le pilote, j’avais l’impression d’une Izzie Bis, moins jolie et moins diva. Dans cet épisode, elle était plus proche de Cristina, hautaine et désagréable. Moi qui avais imaginé qu’elle serait l’atout comique de la série, je suis tout d’un coup saisi d’un gros doute, et un peu déçu j’avoue. Ce personnage mériterait un portrait plus approfondi. On l’a d’ailleurs peu vue dans cet épisode. Et puis sa compagne de galère, Ryan, lui a volé la vedette. Une histoire de charisme peut-être, Rachelle Lefevre en a pas mal. Et elle est mille fois plus jolie, mais c’est une autre histoire. Je suis sûr que Mamie Gummer vaut mieux que ça ! Quant à Tommy, il m’a paru moins amusant que dans le pilote, beaucoup trop proche d’Alex Karev dans sa multiplication de conquêtes et son ton désinvolte. J’avais eu un coup de cœur pour lui et là encore je doute. Son intrigue était en tous cas intéressante et mettait parfaitement en avant les différences entre la médecine occidentale et la médecine non conventionnelle, à base d’esprits et de croyances locales. Ce qui est encore plus appréciable, c’est qu’il n’y a pas réellement de moral au final et plutôt un arrangement à l’amiable. Content de revoir Cheech Marin sur l’île de Lost sinon (vous savez, il jouait le père de Hurley).

   Le personnage de Lily n’est pas encore totalement attachant mais c’est en bonne voie. On ne sait juste pas si l’on doit la considérer comme l’héroïne. Elle est en tous cas mieux mise en avant que les autres puisqu’elle part sur le terrain pour la deuxième semaine consécutive. Cette fois, un photographe est prisonnier d’un anaconda qui, paradoxalement, le maintient en vie. C’est sûr que ce n’est pas le genre d’intrigues que l’on retrouverait au Seattle Grace. Off The Map marque clairement sa différence, sans tomber dans le cheap. Je n’arrive toujours pas à savoir si le serpent que l’on voit est réel ou une image numérique. Donc soit je suis aveugle et con, soit c’est plutôt pas mal fait ! Les choses avancent doucement mais sûrement entre Lily et Ben, qui vont clairement former LE couple phare de la série si on lui laisse le temps de s’installer. Les quelques scènes « hors médical » sont celles qui me plaisent le plus, d’autant que le réalisateur profite particulièrement bien des magnifiques décors. La douche dans la cascade, le petit bar en bord de mer… Tout ça me plaît beaucoup. Le gros point noir à l’heure actuelle, et pardon pour le jeu de mot maladroit, c’est Otis et accessoirement sa copine Zee. Ils sont transparents, indéfinis. Il va falloir s’attaquer à eux.

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// Bilan // Ce second épisode confirme que Off The Map est une série très sympathique qui ne demande qu’à devenir attachante. Mais pour cela, il va falloir se préoccuper davantage des héros et un peu moins des patients. Rendez-vous en fin de saison pour une review complète !

16 janvier 2011

Off The Map [Pilot]

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What About ?

Jusqu'où est-il possible d'aller pour guérir ? Bienvenue dans "La Ciudad de Estrellas", un petit village perdu dans la jungle en Amérique du Sud, où trois médecins qui ont désespérement besoin de prendre un nouveau départ viennent vivre. La jeune et idéaliste Lily, accompagnée de ses collègues Mina et Tommy, vont désormais travailler dans une clinique de fortune où ils seront confrontés à des cas médicaux des plus exotiques. Pour les former, le légendaire Dr Ben Keeton, qui fut le plus jeune diplômé en médecine à l'université de Los Angeles, et son assistant, Otis Cole, vont mettre tout en oeuvre. A l'autre bout du monde, cinq médecins qui se sont perdus en chemin vont apprendre à vivre ensemble, à reprendre confiance en eux et à redécouvrir les raisons qui les ont fait choisir ce métier...

Who's Who ?

Créée par Shonda Rhimes (Grey's Anatomy, Private Practice) et Jenna Bans. Avec Caroline Dhavernas (Wonderfalls) dans le rôle de Lily, Zach Gilford (Friday Night Lights) dans le rôle de Tommy, Mamie Gummer (The Good Wife) dans le rôle de Mina, Martin Henderson dans le rôle de Ben, Valerie Cruz (Nip/Tuck) dans le rôle de Zee et Jason Winston George (Grey's Anatomy) dans le rôle de Otis. 

So What ?

Si vous saviez comme j'en ai marre de lire un peu partout "Off The Map: le Grey's Anatomy de la jungle" et la critique assassine qui va avec. Oui, c'est évocateur. Oui, c'est en partie vrai. Mais non, en tant que fan inconditionnel du travail de Shonda Rhimes, je ne comprends pas pourquoi lui reprocher d'adapter ce qui a fait son succès -la dramédie médicale- à un autre univers, plus sauvage et plus dépaysant. Cela dit, c'est une habitude plus générale. On se plaint que David E. Kelley ne soit jamais meilleur que quand il fait une série judiciaire. On reproche à J.J. Abrams d'entourer toutes ses séries de mystères. D'ailleurs, quand il ne le fait pas (Undercovers) on lui reproche aussi. C'est fatigant. Jamais content. Pour en revenir à Shonda Rhimes, au-delà du fait qu'elle ne soit "que" productrice de ce projet, il faut reconnaître qu'à chaque fois qu'elle propose autre chose à ABC -comme Inside The Box ou Correspondents, reprenant le savant mélange soapesque habituel dans le monde du journalisme- on lui demande gentiment de revenir à ses classiques. C'est dans ce contexte que Off The Map est née, avec ce besoin vital d'ABC de trouver un nouveau hit. Peu de chance qu'ils aient réussi.

Pourtant, tout est fait dans ce pilote de Off The Map pour que le public se sente chez lui, en terrain connu, alors que les personnages eux, paradoxalement, découvrent une terre qui ne leur appartient pas encore. La série étant tournée à Hawaii, on croit reconnaître à chaque instant un ancien décor de Lost. Je me suis senti chez moi. La nostalgie est forcément en marche même si les deux séries n'ont rien à voir. Et puis mince, c'est juste super beau ces couchers de soleil intenses, cette jungle dense et cette mer turquoise. Je suis extrêmement sensible aux décors naturels, comme vous aviez déjà dû le constater, et de coté-là on ne peut rien reprocher à la série ! Pas même des décors en carton-pâte pour les scènes se situant dans la clinique. Certes, c'est roots chic mais il faut bien nous faire rêver un peu. Pour bien marquer la différence avec les séries médicales habituelles, on joue à fond sur l'aventure et le danger. On est très loin de la blancheur immaculée du Seattle Grace ou du confort propice à la confidence de l'Oceanside. L'intrigue de Lily et Ben, dans les airs, est une bonne mise en bouche. Prenante, sanglante et touchante, elle résume bien l'efficacité made in Shonda Rhimes. Les deux autres intrigues médicales sont plus classiques mais permettent de présenter les personnages auxquels elles sont associées de manière peu subtile mais... efficace ! Les méthodes médicales présentées sont pour le moins originales, certains diront même ridicules, mais tout est justifié et en faisant quelques recherches, on se rend compte que l'utilisation du jus de coco et la transfusion spéciale de Ben par exemple ne sont pas des extravagances. Cela a bien été utilisé pendant la Guerre. Off The Map nous aura appris quelque chose au moins !

Je ne dirais pas que je suis déjà hyper attaché à Lily, Tommy, Mina et les autres, mais ils me plaisent tous à leur façon. J'aime bien les acteurs et je crois beaucoup en eux. Ils n'ont pas fait d'étincelles particulières dans cet épisode mais ils sont bons et quand ils auront la matière pour le montrer, je suis sûr qu'ils pourront nous bluffer. Après tout, est-ce que dans le pilote de Grey's Anatomy Sandra Oh était déjà extraordinaire ? Elle était juste bonne. Je n'ai pas eu l'impression d'avoir en face de moi des personnages que je connaissais déjà, des copier-coller des autres séries Shondaland. On peut toujours trouver des similitudes bien entendu mais elles sont vagues. Alors oui, personne ne m'a fait éclater de rire et personne ne m'a encore fait fondre en larmes mais n'est-ce pas un peu tôt ? On en demanderait pas un peu trop ? Curieux quand on voit toutes les nouveautés que l'on a dû se coltiner cette année et qui étaient bien moins réussies que ça ! Off The Map est dans le haut du panier pour moi et j'espère qu'elle aura l'occasion d'évoluer et de plaire à un plus grand nombre. Laissons aux personnages le temps de s'installer, d'apprivoiser ce village d'Amérique du Sud, de tomber amoureux tous les uns des autres...