NBC's Hatfields & McCoys [Pilot Script]
Drama // 42 minutes
Par John Glenn (L'oeil du mal). Produit par Charlize Theron. Pour ABC Studios & NBC. 62 pages.
A Pittsburgh, lorsqu'un homme puissant est assassiné alors qu'il vient juste de sortir de prison après avoir été condamné pour un crime qu'il n'a pas commis, deux familles rivales légendaires, les Hatfield et les McCoy, se refont la guerre, malgré des années de trêve, afin de prendre le contrôle de la ville...
Avec Virginia Madsen, Rebecca De Mornay, James Remar, Patrick Flueger, Jesse Lee Soffer, Sophia Bush, Nick Westrate, Annie Ilonzeh...
Plutôt que de miser sur Venice/Westside, ABC aurait dû se garder pour elle Hatfields & McCoys, qu'elle produit du coup pour NBC. Ce pilote a bien plus de caractère et d'envergure. Il est par contre beaucoup plus sombre, plus désespéré. C'est peut-être ce qui a déplu aux dirigeants de la chaîne de Disney. On voit bien avec Revenge qu'ils ont du mal à dépasser une certaine limite dans la noirceur. NBC n'est pas en mesure de se poser ce genre de question et encore moins de faire la fine bouche. Pas de grand soleil ni de sable chaud ici, mais des rivières, des forêts humides, de la pluie, des usines... C'est moins glamour, mais il faut se méfier de l'eau qui dort. A Pittsburgh, ça bout à l'intérieur.
Tel qu'il est, ce script, sous-titré "Some Feuds Never Die", offre tout ce que l'on on peut attendre d'un soap de prime-time, mais aussi tout ce dont on aimerait se débarrasser une bonne fois pour toutes. Disons qu'il y a des ingrédients qui sont nécessaires, voire indispensables, mais qui ne surprennent plus du tout une fois que l'on a vu Dallas, Côte Ouest, Dynastie, Melrose Place... et tous les ratés du genre. Il faut alors prendre son mal en patience et attendre le rebondissement suivant. Et il y en a beaucoup dans ces 62 pages à vrai dire. Des masques qui tombent, des alliances inattendues qui se forment... du sang, du sexe, des trahisons, des bagarres... et surtout : deux personnages féminins forts, deux divas en puissance, cinquantenaires, que je me plais à imaginer encore plus énigmatiques et impitoyables que Victoria Grayson et Amanda Woodward réunies. Bon, on n'en est pas encore là. Mais leurs débuts sont encourageants. La matriarche McCoy est la plus sympathique des deux. La plus aimante et la plus sincère. Mais quand on la pousse à bout, elle peut devenir mauvaise. C'est cette facette-là qui sera explorée par la suite, j'espère. La matriarche Hatfield est plutôt du genre de celles que l'on adore détester. Elle a bien entendu une bonne raison d'agir ainsi, mais ce qui nous importe présentement c'est les vannes qu'elle envoie et les stratégies qu'elle met en place. Ah oui : c'est la Maire de Pittsburgh. Autant dire qu'elle a le bras très long. Je fais confiance à Virginia Madsen et Rebecca de Mornay pour incarner ces deux personnages avec brio, et ainsi trouver une nouvelle jeunesse à la télévision. Elles le méritent bien. Si les femmes ont le pouvoir dans la série, les -jeunes- hommes ne sont pas en reste. Rien que des chiens fous qui s'amusent à se mordre les uns les autres. On verse souvent dans le cliché avec leurs dialogues, surtout ceux entre les deux frères McCoy. Mais on parvient à s'en accommoder, d'autant qu'on sait qu'ils vont être plaisants à regarder. Sinon, je préfère tout de suite prévenir les fans de Sophia Bush : dans ce pilote, elle n'a pas grand chose à faire et à dire. On n'est pas loin de la figuration. La jeune médecin qu'elle interpréte manque cruellement de développement, mais il y a tellement de personnages qu'il était difficile de leur offrir à tous un temps d'antenne équivalent. Elle prendra sûrement sa revanche par la suite, si suite il y a.
Je ne peux en dire plus sur ce pilote, sous peine de gâcher certains effets de surprise, mais je serai en tout cas étonné que NBC ne lui laisse pas sa chance. Elle a quand même validé Deception ! Dans le genre du soap, Hatfields & McCoys est mille fois plus intéressante, avec un véritable ton, une ambiance, des personnages forts, un classicisme aussi, qui a son charme, et une distribution solide.
Scoundrels [Pilot]
And Jill Came Tumbling After (Pilot) // 5 23o ooo tlsp.
What About ?
Il y a deux règles que les West ont toujours tenu à respecter : ne jamais cambrioler une maison, du moins quand ses habitants sont à l'intérieur, et ne jamais utiliser la violence, sauf en dernier recours. Lorsque Wolf, le patriarche, est envoyé en prison pour 5 ans, sa femme, Cheryl, réalise qu'elle va désormais devoir mener une vie de mère célibataire avec des enfants qui ont grandement besoin de revoir leurs priorités. La vie de petits criminels, c'est fini. Enfin c'est ce qu'elle souhaite...
Who's Who ?
Entre autres qualités, Scoundrels réussit à nous accrocher grâce à son casting. Cela dit, pour ma part en tous cas, il n'y a que Virginia Madsen que j'ai vraiment pris du plaisir à retrouver. Les autres... Disons qu'on connaît leurs visages mais que leurs rôles précédents n'étaient pas inoubliables. Et leurs rôles dans cette série ne le seront sans doute pas non plus ! Virginia Madsen, donc. Un sex-symbol des années 80, qui a surtout tourné dans des films pour ados à l'époque, mais dont on retiendra les participations au Dune de Lynch, à Candyman, et plus récémment au joli film Sideways, qui lui a permis d'obtenir l'Oscar du meilleur second rôle féminin en 2004. Elle n'a jamais boudé la télévision puisqu'elle est apparue dans le superbe final de Dawson, mais aussi dans Frasier, Boomtown, Monk... On retrouve également au casting David James Elliott, ancien héros de JAG, Carlos Bernard, le Tony Almeida de 24, Patrick Flueger, un des 4400 (qui joue ici deux rôles à la fois, les deux fils de la famille étant jumeaux), Leven Rambin, l'idiote de fille de McSteamy dans Grey's Anatomy, et Vanessa Marano, vu l'an passé dans la saison 4 de Dexter.
So What ?
Cet été, ABC a décidé de miser sur l'inédit le Dimanche soir en proposant deux nouveautés : Scoundrels et The Gates (la critique arrive bientôt). Une initiative qu'on ne peut que saluer, d'autant qu'il ne s'agit pas de séries au rabais, comme les grands networks en proposent chaque année. Les moyens sont là et, franchement, j'aurais très bien vu Scoundrels dans la grille de rentrée de la chaîne. Elle a limite plus de potentiel que ce qui nous attend ! Mais on en reparlera en temps en en heure. Il faut savoir que Scoundrels est adaptée de la série néo-zélandaise Outrageous Fortune et qu'il ne s'agit pas de la première tentative puisqu'un premier pilote avait été tourné en 2009, Good Behavior, avec Catherine O'Hara et Gary Cole. Le casting était plus alléchant (il y avait aussi Mae Withman, Jeffrey Tambor, Treat Williams) et la série semblait plus noire avec un point de départ plus grave (la mort accidentelle d'un ami des West). En plus, ça se passait à Las Vegas. Ca nous aurait changé de la belle Californie. Bref, Scoundrels est beaucoup plus sage et beaucoup plus tournée vers la comédie. C'est sans doute là qu'elle déçoit.
On ne peut pas dire que le pilote ne soit pas rythmé : on suit la journée de Cheryl, de sa partie de jambes en l'air avec son mari qui se transforme en arrestation matinale à son craquage nerveux dans sa voiture après avoir constaté l'étendu des dégâts, suite à des années de laisser-aller. On ne peut pas dire non plus que l'on s'ennuie. Les répliques ne sont pas toujours bonnes mais les enfants West ont un certain sens de la répartie et de la malice qui les rend amusants, à défauts d'être attachants. Le ton est résolument tourné vers la comédie mais on regrette que les scénaristes n'aillent pas plus loin dans le délire. Le résultat est un peu tiède. Je pense au personnage du mari qui est complètement raté. Peut-être est-ce dû au changement de dernière minute quant à l'acteur qui l'interpréte puisque Neal McDonough, l'albinos de la saison 4 de Desperate Housewives, a finalement choisi de ne pas faire parti de l'aventure à cause de la scène de sexe d'ouverture qui va, soit-disant, à l'encontre de ses principes. No Comment. Je ne le porte pas dans mon coeur mais il aurait été meilleur que David James Elliott, c'est certain. Rien à dire sur la prestation de Virginia Madsen, elle est parfaite. Les enfants ne sont pas mauvais, et moins bêtes qu'ils n'en ont l'air. Mais n'est-ce pas justement le problème ? Ils auraient été plus drôles s'ils avaient été stupides !
Ce pilote, correct mais qui ne provoque la petite étincelle qui donne envie de voir la suite, a un gros défaut : il présente des personnages et une situation qui sont censés changer dès le second épisode. Alors, ce qui a plu est-il voué à disparaître ? Si les West rentrent dans le rang, où sera l'originalité de cette famille ? Scoundrels risque de n'être qu'une comédie sympathique mais un peu molle que l'on oubliera vite. La première version était bien plus prometteuse...