Saint Francis [Pilot Script]
SAINT FRANCIS
Comédie (Multi-camera) // 22 minutes
Ecrit et produit par Christopher Moynihan (Man Up!, 100 questions). Réalisé par James Burrows (Friends, Will & Grace, Cheers, Frasier, 2 Broke Girls). Pour ABC, ABC Studios & Tagline Television. 55 pages.
Francis Quinlan, flic et père de famille à Long Island, est aussi vieux jeu que sa soeur de 29 ans, Heather, est moderne. Ils passent leur temps à se chamailler et lorsqu'elle annonce qu'elle est enceinte alors qu'elle n'est pas mariée, Francis voit rouge, rien ne va plus ! Et ce n'est pas leur frère, Tommy, un fainéant invétéré, ni leur mère, Janice, une bigote autoritaire, qui risquent d'arranger les choses...
Avec Michael Imperioli (Les Soprano, Les Affranchis, Detroit 1-8-7), Paget Brewster (Esprits Criminels), Spencer Grammer (Greek), Henry Simmons (Man Up!, New York Police Blues, Ravenswood), Sharon Gless (Queer As Folk US, Cagney & Lacey, Burn Notice), Mary Mouser (Body Of Proof), Jeremy Luke (Mob City)...
Après avoir abandonné un peu n'importe comment Malibu Country et après avoir associé l'excellente The Neighbors à la ringarde mais glorieuse Last Man Standing, ABC est à la recherche de la sitcom multi-camera parfaite pour accompagner Tim Allen le vendredi soir. Je vous ai déjà parlé de The Winklers, une sérieuse concurrente bien sympathique, et voici une autre option -il y en a trois- imaginée par un monsieur qui a déjà deux flops successifs à son actif. Comme dans l'un d'entre eux, Man Up!, il est en partie question de virilité en danger, de l'homme d'hier, rustre, versus non pas l'homme d'aujourd'hui, mais la femme d'aujourd'hui, indépendante et fière de l'être. Un frère et une soeur très différents qui doivent composer, bon gré mal gré, avec leurs sautes d'humeur respectives et leurs deux conceptions opposées de la vie. Ma foi, tout ça n'est ni très excitant, ni très moderne.
Même si l'idée est clairement de faire évoluer le héros vers une plus grande ouverture d'esprit, il passe la quasi-totalité du pilote à grogner sur tout le monde et distiller ses idées conservatrices bien déprimantes. Cela dit, c'est aussi ce qui se passe dans Last Man Standing. Saint Francis a parfaitement ses chances de plaire à ces téléspectateurs-là et c'est le but. Moi ça me fait toujours un pincement au coeur, surtout venant de la part d'ABC qui est très ouverte et qui fait évoluer à sa manière les mentalités avec des séries aux castings diversifiés et contenant des personnages homosexuels de premier plan et pas clichés (la plupart du temps). Ce que j'aurais adoré par exemple, c'est que la soeur soit lesbienne (comme son autre frère le soupçonne et le répète à longueur de temps, comme si ça ne pouvait qu'être une bonne blague et surtout pas la réalité). Mais non. Et bien qu'elle prétende être célibataire et avoir été inséminée artificiellement -ce qui aurait été un peu osé- la vérité dévoilée en guise de cliffhanger est tout autre : elle est en fait secrètement en couple avec le meilleur ami de son frère et c'est apparemment un problème. Bon, certes, il est noir, mais je ne crois pas qu'ils iront jusqu'à expliquer que le souci vient de là. Quoique tout est possible après tout... Bref, Saint Francis véhicule, qu'elle le veuille ou non, des idées d'un autre âge qui ne mériteraient pas d'être mise en avant de la sorte. Et je m'en fiche un peu qu'au bout de 5 saisons, le héros évolue enfin et ne soit plus si conservateur que ça...
En s'éloignant de cet aspect très repoussant -et je ne vous ai même pas parlé du tâcle envoyé discrétos à Obama- il faut reconnaître que les vannes fonctionnent bien, que Francis fait preuve de beaucoup d'humour, que Sharon Gless, dans le rôle de la mère/grand-mère, a tout ce qu'il faut pour être hilarante, être LE personnage dont on attend chacune des répliques, que Heather est forcément attachante puisqu'elle est un peu la seule représentante de la modernité, que la femme de Francis, Stephanie, est amusante même si elle a le cul entre deux chaises, coincée entre son désir de défendre les positions de sa belle-soeur et rester la gentille femme de son mari qui ne le contredit jamais trop longtemps et qui n'oublie pas de lui préparer de bons petits plats quand il rentre du boulot... oui, je n'arrive jamais à être totalement positif même sur ce qui devrait l'être car le fond de ce pilote me dérange.
Saint Francis plaira forcément à une frange très conservatrice de la population américaine si elle est commandée, ce qui en fait de facto la parfaite compagne pour Last Man Standing le vendredi soir. Et ça me fait un peu mal de le dire. Et ça me fera mal qu'elle soit commandée aussi. Mais on va dire qu'il y a pire. Qu'il ne faut pas trop prendre au sérieux une sitcom de ce genre. Que tout ça n'est pas bien grave... Mais quand même !!!
Spy (US) [Pilot Script]
SPY
Comédie (Single-Camera) // 22 minutes
Ecrit par Simeon Goulden, créateur de la série anglaise originale. Pour Hat Trick Productions & ABC Studios. 33 pages.
En instance de divorce, Tim Eliott doit se battre pour reconquérir l'estime de Marcus, son fils de 9 ans dont il espère obtenir la garde. Alors que sa vie est déjà compliquée, comme si cela ne suffisait pas, il est recruté accidentellement par la CIA. Il lui faut dès lors jongler entre ses débuts d'agent secret et sa vie personnelle chaotique.
Avec Rob Corrdry (Children's Hopsital), Mason Cook (Mockingbird Lane), Paget Brewster (Esprits Criminels), Moshe Kasher (Shameless US), Camille Guaty (Prison Break, Cupid), Nat Faxon (Ben & Kate), Ken Jeong (Community)...
Aïe. Je sens que ce Spy sera à l'antenne d'ABC à la rentrée. Cette comédie a un côté hyper familial, qui sera sans doute rassembleur, et elle a semble-t-il déjà fait ses preuves en Angleterre (bon, elle a été annulée au bout de deux saisons quand même...). Le problème, c'est qu'elle n'est pas drôle. Le potentiel est là. Mais les répliques ne suivent pas du tout. Et sur le papier, tous les personnages sont un peu agaçants : que ce soit le père, qui passe vraiment pour un gros débile, mais dont la bêtise est censée nous faire rire; le fils, un petit génie comme on a du mal à les supporter en général; une mère et un beau-père relativement inexistants; et des secondaires tout à fait anecdotiques. Est-ce que les acteurs choisis peuvent sauver du naufrage la série ? Je l'ignore totalement. Je les connais tous très mal. Toutefois, si je ne m'abuse, ni Paget Brewster ni Camille Guaty n'ont la comédie dans le sang. Les autres... à voir. Le matériel qu'on leur fournit n'est quand même pas formidable. Je ne veux pas être complètement négatif non plus dans le sens où ce pilote met en place de manière rocambolesque -et absolument pas crédible- une situation somme toute peu banale, mais ne donne pas réellement d'indices sur ce que sera la suite. Le père va-t-il systématiquement partir en mission, avec ou sans son fils ? Et dans quel genre de mission ? J'aurais presque eu envie de faire un rapprochement avec The Neighbors, qui partait d'une idée farfelue, mais qui a finalement donné lieu à la meilleure nouvelle comédie de l'année. On touche peut-être au même genre d'humour, totalement absurde. Et c'est probablement une chose qui se regarde plus qu'elle ne se lit. De ce que j'ai lu jusqu'ici, ABC a bien mieux à nous offrir la saison prochaine que Spy...