12 août 2010

True Blood [Saison 1]

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   Trois ans plus tard, un peu honteusement, je me suis emparé à mon tour de True Blood. Entre la série et moi, c'est une simple histoire de rendez-vous manqué, un malentendu. J'avais aimé le pilote, que j'avais d'ailleurs vu deux fois comme en témoigne ma critique de l'époque : ICI. Pourquoi n'ai-je pas regardé la suite ? Je me le demande encore. Je ne me souviens plus. Je sais qu'à l'approche de la saison 2, quelques mois plus tard, j'avais repris mon visionnage et j'étais allé jusqu'au bout du troisième épisode, non sans mal. Je me rappelle m'être ennuyé comme rarement devant une série. Du coup, j'ai abandonné. Puis la saison 2 a été acclamée par la critique. J'ai eu la terrible sensation d'être passé à coté de quelque chose et je n'avais en même temps pas du tout envie de me plonger dans True Blood à nouveau. Pourquoi je me lance maintenant ? Parce que la honte devenait trop grande. Et j'aime à croire que The Vampire Diaries, dans un autre registre, m'a réconcilié avec les vampires. Parce qu'eux et moi, depuis toujours, on n'est pas copains !

   Il y a deux semaines donc, j'ai repris la série depuis le début. J'ai revu le pilote, que je connais désormais par coeur, et les deux épisodes suivants qui m'ont au moins autant emmerdé que la première fois, si ce n'est plus ! Je vous jure, je les trouve complétement ratés. C'est à partir du 4ème épisode que j'ai commencé à saisir ce qu'on pouvait trouver de bien à True Blood. Je crois qu'il faut un petit temps d'acclimatation. Tout ce qu'on nous présente est tellement atypique, des décors aux personnages. C'est sans doute trop dense d'un seul coup. Il faut s'habituer au mélange des genres puisque la série réussit à verser à la fois dans le soap, le thriller, le fantastique et même la comédie voire la parodie. C'est là d'ailleurs que le talent d'Alan Ball intervient. Il trouve le moyen de rester subtile et simple là où tous les autres scénaristes seraient tombés dans le piège de la surrenchère. C'est vrai que les scènes de sexe sont un peu trop nombreuses et pas toujours excitantes mais je suis certain que si beaucoup de téléspectateurs ont tenu toute la première saison, c'est grâce à elles. On peut les remercier. Et puis peu de séries, même sur le câble, vont aussi loin dans l'exposition de la chair. C'est on ne peut plus raccord avec les thèmes de la série. Curieusement, la violence est rare quand elle n'est pas sexuelle. Tout le fil rouge de la saison est justement basé sur ce serial-killer qui tue les jeunes (ou moins jeunes) femmes fascinées par les vampires. C'est sans doute ce qui m'a le moins convaincu au fil des 12 épisodes. Ce n'était pas haletant. Je ne me suis jamais sérieusement posé la question : mais qui cela peut-il bien être ? Je n'ai pas cherché à soupçonner untel ou untel. Peut-être était-ce voulu parce que le principal ne réside pas dans cette intrigue et que ce sont ses répercussions et uniquement ses répercussions qui sont intéressantes, sur les personnages bien-sûr et sur Sookie en particulier. D'ailleurs, le dernier épisode est très raté. Entre le meurtrier dont on devine l'identité dès la scène d'ouverture et ces morceaux de flashbacks qui font penser à un épisode des Experts, c'est l'ennui qui domine. Le cliffhanger est bien pourri aussi dans son genre. Très série B. Heureusement, quelques pierres sont jetées pour poser les bases de la 2ème saison, qui s'annonce un peu plus excitante et ceux qui l'ont déjà vu (tous ceux qui me lisent quoi) ne me contrediront sans doute pas !

   La vérité, c'est que derrière tout ce sang ce sont les personnages qui comptent. Je retrouve bien là mon Alan Ball. Sookie ? Eh bien je ne la déteste pas. On m'avait prévenu que j'allais sans doute avoir envie de la claquer à chaque instant et ça n'a pas été le cas. Je ne dis pas que l'idée ne m'a jamais traversé l'esprit mais je l'ai trouvée touchante dans l'ensemble, surtout à partir de la mort de sa grand-mère. Son histoire avec Bill (que je n'aime vraiment pas tant il est un cliché ambulant du vampire) ne m'a pas passionné mais tout le reste, tout ce qui l'a touchée de près ou de loin, m'a intéressé. Et j'aime le fait que l'origine de son don ne soit pas (encore ?) expliqué. C'est assez logique finalement. Dans un monde où se cotoient vampires, loup-garous et êtres-humains, il est inutile d'expliquer la moindre anomalie. La prestation d'Anna Paquin est à saluer. Elle s'améliore au fur et à mesure. Quant à Jason, disons que je l'aime beaucoup parce qu'il m'a fait drôlement rire. Sa bêtise congénitale fait tout son charme (bon, son corps parfait aussi) et il en devient touchant. Son histoire avec le personnage incarné par la toujours convaincante Lizzy Caplan était très réussie d'ailleurs, quoiqu'elle tirait un peu trop en longueur. C'était l'occasion aussi d'offrir un peu d'onirisme. C'était joli. Et mignon. Ma chouchoute pour le moment, c'est Tara. Sa carapace faite d'insultes en tous genres et d'agressivité me plaît énormément. Je trouve Rutina Wesley très douée pour faire passer l'émotion, surtout dans la rage. Son intrigue avec sa mère était déchirante. J'ai adoré ! Lafayette est marrant aussi. Il manque juste d'approfondissement pour le moment. Et puis Sam... Disons qu'il commence à devenir intéressant quand on apprend (sans grande surprise) qu'il est un shapeshifter. Avant, il est juste inintéressant. Et après, il reste parmi les personnages les moins intéressants. Toute la galerie de personnages secondaires est bien travaillée et offre des tas de possibilités, que ce soit du coté des villageois que du coté des vampires. Les personnages qui arrivent en cours de route ont d'ailleurs tendance à voler la vedette aux autres, d'autant que les acteurs sont particulièrement bien choisis. Je n'ai pas d'avis sur le fameux Alexander Skarsgard pour le moment. Je l'ai trop peu vu. Mais il ne m'a pas fait beaucoup d'effet en tous cas. A la limite, je préfère la pute qui l'accompagne tout le temps !

    Pour conclure, en cette saison inaugurale, c'est son style totalement atypique qui sauve True Blood. Elle fait penser à un Twin Peaks qui aurait été envahi par les vampires, ce qui est un joli compliment, mais 15 ans plus tard quand même. Entre fascination et révulsion, je n'ai pas encore choisi. En revanche, l'ennui m'a souvent choisi et c'est ce qui pourrait m'avoir à l'usure si le rythme n'est pas plus soutenu à l'avenir. Je vais déposer mes valises à Bon Temps et prolonger mon séjour. Ce n'est pas la destination de vacances rêvée mais à défaut de pouvoir partir cet été, je vais m'en contenter.


30 mars 2009

Party Down [Pilot]

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Willow Canyon Homeowner’s Annual Party //

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What About ?

Les déboires d'un groupe de six amis trentenaires qui ont toujours rêvé d'accéder au rêve Hollywoodien sans jamais y parvenir et qui doivent faire face à la dure réalité. Afin de gagner leurs vies, ils décident de se lancer dans le business de la restauration en tant que traiteurs. (AlloCiné)

Who's Who ?

Un casting bien fourni pour cette comédie puisque l'on y retrouve plusieurs anciens de Veronica Mars : Ken Marino, ex-Vinnie Van Lowe qui devient ici Ron Donald, le petit chef de la bande; Ryan Hansen, ex-Dick Casablancas qui interpréte ici le petit jeune de la bande; et des apparitions en guests (car il y en a dans chaque épisode) de Enrico Colantoni, ex-Keith Mars, dans le pilote, Jason Dohring, ex-Logan Echolls, et pas moins que Kristen Bell, LA Veronica, dans le season finale. Rien de plus logique, Party Down est une création de Rob Thomas ! Parmi les réguliers, on retrouve également Lizzy Caplan (The Class, Cloverfield, True Blood), Adam Scott (Tell Me You Love Me) et Jane Lynch, bientôt dans Glee ! Y'a pas à tortiller du *** pour ***** droit, ce casting est solide !   

So What ?

De bons acteurs, c'est bien. Mais de bons personnages, c'est encore mieux. C'est même indispensable. Et c'est ce dont manque cruellement Party Down. C'est en tous cas l'impression que laisse ce pilote. Il y a d'un coté ceux qui agacent tout de suite : Ron Donald, juste insupportable, il parle tout le temps et la moitié de ses vannes tombent à plat; et Kyle Bradway (Ryan Hansen), qui est trop idiot pour être attachant. Il y a de l'autre coté des personnages a priori sans saveur aucune : Casey Klein (Lizzy Caplan) qui manque clairement de mordant, Henry Pollard (Adam Scott) qui est simplement transparent et Roman DeBeers (Martin Starr), juste pas drôle. Heureusement, les personnages secondaires de cet épisode valent le détour ! Le concept de la série est simple : un épisode = une soirée/fête. Ce qui veut forcément dire que selon le contexte, les épisodes seront plus ou moins réussis. Peut-être qu'il aurait fallu taper un peu plus fort pour le pilote que de se contenter d'une party bourgeoise de quartier. Ce n'est pas très original et terriblement convenu. Dans l'ensemble, ce n'est pas drôle, malgré quelques gags sympas. Puis aligner les "fuck" ne suffit plus. On a compris que le câble était un bel espace de liberté depuis le temps, ce serait bien de le prouver en passant par autre chose que les gros mots. Ou alors il faudait les varier davantage ! Le signe qui ne trompe jamais : j'ai passé mon temps à regarder ma montre. Je me suis ennuyé. Manque de rythme et d'énergie ! Bref, je n'ai pas envie d'en voir plus mais je laisserai quand même une seconde chance à la série car elle possède un certain potentiel. 


// Bonus // L'épisode dans son intégralité est dispo sur YouTube, profitez-en pour vous faire votre avis !