Awkward. [Saison 2]
Saison 2 // 1 870 000 tlsp. en moyenne
La première saison d'Awkward. avait surpris son monde. Personne ne l'avait vue venir, la petite comédie de MTV. Et pourtant, elle a su allier humour et originalité à des qualités d'écriture indéniables. Elle est vite devenue addictive et indispensable. Le petit rayon de soleil de l'été 2011. En 2012, elle n'a malheureusement pas brillé aussi fort. Il fallait s'y attendre. On en attendait beaucoup (trop). Et la fraîcheur des débuts ne peut pas durer éternellement. Je ne cherche cependant pas à trouver des excuses aux auteurs. Ils ont globalement fait du bon boulot mais certains de leurs choix ont laissé à désirer et certains personnages ont déjà épuisé leur potentiel. Je pense surtout à Tamara en fait. Je l'aimais bien la première année, elle me faisait vraiment rire avec ses expressions et son état de transe constant. Mais elle s'est vite révélée épuisante. Elle parle trop, tout le temps, trop vite. Et son obsession pour ce Ricky Schwartz ne l'a vraiment pas aidée à devenir supportable. On n'a jamais compris ce qu'elle lui trouvait. Je crois que si on avait pu lui demander, elle n'aurait vraiment pas su quoi répondre. Alors l'idée de la caser avec Jake à la fin de la saison est surprenante et semble sortir de nulle part mais je demande à voir. Je ne suis pas totalement contre. Si le but n'est que de provoquer une réaction de la part de Jenna, sans chercher à développer un peu plus les personnalités de Tamara et Jake, alors ce n'est pas la peine.
A l'inverse, certains personnages ont un potentiel qui tarde à être exploité. Sadie et ses "You're Welcome" (que j'imite à la perfection entre nous soit dit) ne me lassent pas et on ne peut pas dire que la garce a été peu présente cette saison. Mais c'est toujours pour jouer la garce justement, pas tellement pour l'approfondir. Je suis pourtant sûr qu'il y a plein de choses à dire à son sujet. J'attends donc le moment où les scénaristes se pencheront vraiment sur son cas. Lissa ? On s'en fiche un peu de Lissa. C'est à peine si je me suis rendu compte de ses (nombreuses) absences. Elle n'est clairement pas indispensable au bon fonctionnement de la série. Ming, une fois cette saison, a été débarrassée de son fichu bonnet. Elle a même eu un amoureux et elle a pu participer à des des fêtes. C'était un peu l'année de la libération pour elle en clair. Pour autant, ses scènes semblaient plus servir d'interludes qu'autre chose. Elle m'intrigue beaucoup. J'aimerais en savoir plus sur elle. J'espère que la saison 3 saura me contenter... Le meilleur ajout de la saison, le seul peut-être, c'est sans conteste Becca et sa "mafia des asiatiques" ! Quelle brillante idée ! Sans déconner, c'était vraiment très drôle. J'aurais voulu en avoir davatantage mais les scénaristes ont bien fait de ne pas trop en abuser. Ils avaient un peu fait cette erreur avec Valerie en saison 1. Au sujet de la conseillère d'orientation déjantée, devenue temporairement principale, elle nous a encore offert des passages hilarants, entre ses imitations, ses gestes incongrus, son don pour s'incruster partout et tout plein d'autres délires. Desi Lydic est promise à un bel avenir. C'est un peu la nouvelle Christina Applegate. Faudrait juste qu'elle pense à se barrer de The Client List. Elle vaut mieux que ça !
La saison a mis du temps à trouver son rythme. Les premiers épisodes étaient corrects mais il leur manquait le petit quelque chose qui rendait tous ceux de la saison 1 parfaitement excellents. A partir du 4ème épisode, on sentait déjà une amélioration lors du petit voyage initiatique de Jenna en compagnie des adorateurs de Dieu. C'était piquant, légèrement irrévérencieux. Pile ce qu'il nous fallait. Le 5ème épisode a été à mon avis un tournant : c'est à partir de là que la saison 2 a vraiment démarré. A vrai dire, je ne sais plus très bien ce qui m'a à ce point plu mais je me souviens m'être dit "Voilà le Awkward que j'aime tant !". Dans l'épisode 6, c'est l'arrivée de la meilleure amie de Lacey qui est venue bousculer l'ordre établi. Le personnage en lui-même n'avait pas grand intérêt mais qu'est-ce qu'il m'a fait marrer ! Il y aussi Kristofer Polaha qui a débarqué dans la série en parallèle dans le rôle du premier amour de Lacey. Je n'aime pas cet acteur, je n'y peux rien. Son personnage ne m'a pas plu non plus. Je veux dire : personne ne peut arriver à la cheville de Kevin Hamilton ! Lacey glisse que son mari l'a vraiment traitée comme de la merde à une époque. J'espère que ce sujet sera exploré plus tard. On a dû mal à l'imaginer méchant. Il est si charmant ! La séparation des parents de Jenna était l'une des intrigues les plus fortes de la saison. C'était vraiment touchant. Leur réconciliation est arrivée à point nommée. C'est rare que les personnages adultes d'une série dite "pour ados" réussissent à plaire autant. Normal ici : ce sont de grands adolescents ! Valerie n'est pas tellement plus mature. Après la résolution de l'intrigue "lettre", un nouveau mystère a fait son apparition : mais qui donc lit le blog censé être privé de Jenna ? Les auteurs n'ont pas trop insisté dessus et ont bien fait vu la réponse : c'est le petit gay de la série, qui est très drôle d'ailleurs, mais très peu présent aussi. On s'attendait forcément à mieux. Cela n'apporte rien concrètement.
Bien entendu, une majeure partie de la saison est consacrée au triangle amoureux Matty/Jenna/Jake. On en a marre des triangles amoureux. Mais vraiment. Alors c'est dur de faire original et prenant. Awkward a en partie réussi son coup, l'originalité étant que Jake est longtemps resté dans l'ignorance sur le passé de Matty et Jenna. On attendait tous que la vérité éclate au grand jour et, grâce à Sadie, cela n'a pas traîné. Le petit couple n'a donc pas tellement eu le temps d'être heureux mais de toute façon, ça n'aurait pas été très amusant pour nous. Les confrontations entre Matty et Jake étaient géniales, de même que le compromis qu'ils ont réussi à trouver. Bien sûr, on savait tous qu'il ne tiendrait pas la route mais c'est bien d'avoir essayé. J'aurais préféré que Jenna ne fasse pas de choix au final. Pas cette saison en tout cas. Qu'elle se laisse l'opportunité de rencontrer quelqu'un d'autre. Ou de faire autre chose de sa vie. Mais je conçois qu'une adolescente "normale" n'a en général pas d'autre centre d'intérêt. Matty l'a donc emporté. Je suppose que cela contente une majeure partie des fans de la série. Pour ma part, je n'ai jamais réussi à choisir mon camp. J'aime beaucoup Jake. Mais j'aime beaucoup Matty aussi. Et je crains le pire pour la saison 3. Si Jenna est frappée du syndrôme Joey Potter, on est très mal barré...
// Bilan // J'aime toujours beaucoup Awkward. et son ton décomplexé, sa fraîcheur (un peu moins fraîche) et sa sincérité, mais il a manqué quelque chose à la saison 2 pour atteindre le niveau de la première. Le fait que la saison 3 comporte 20 épisodes me soucie beaucoup je dois dire (idem pour Teen Wolf) mais, avec un peu de chance, cela permettra d'explorer davantage les personnages secondaires qui méritent eux aussi leur heure de gloire. Parce qu'au fond, Jenna on l'aime bien mais elle ne deviendrait pas un peu agaçante avec ses hésitations à tout hasard ?
Ringer[1x 22]
Par UglyFrenchBoy
I'm the Good Twin (Season Finale) // 1 200 000 tlsp.
Sarah Michelle Gellar entendait prouver qu'une actrice de plus de 30 ans pouvait encore porter une série télévisée sur son seul nom. En débarquant à l'antenne d'une chaîne destinée à un public plus jeune qu'elle, celle-ci avait pour ligne de conduite de ne jamais tomber dans le salace pour attirer le chaland. Sur ce point, l'intéressée est restée intègre: au cours de cette saison, les téléspectateurs n'ont pu trouver le moindre plan dénudé de l'ancienne Buffy Summers en dessous de la poitrine. La grossesse de l'actrice lui a sans doute permis d'imposer plus facilement ses joues charnues et ses vêtements amples au pays des visages émaciés. Mais s'affranchir des règles est aussi respectable que suicidaire. Ringer a clairement subi l'impitoyable loi des audiences, habituellement entérinée par les fameux « 18/49 ans », devenus ici les « moins de 35 ans ». Pour ne pas faciliter la tâche, les scénaristes ont imposé des intrigues en tiroirs, étirées en longueurs et parfois même particulièrement alambiquées. Pour les fidèles, la série aura cependant réservé quelques moments de stupeur. Elle aura également prouvé que des mauvais rôles peuvent condamner leurs interprètes avec. Heureusement, les personnages incarnés par Andrea Roth et Nestor Carbonell ont eu le droit à une évolution inespérée et ces deux acteurs ont montré toute l'étendue de leur talent lors de la deuxième partie de la saison.
Reste que les deux seuls enjeux de Ringer à l'issue de son pénultième épisode étaient la révélation de Bridget à Andrew sur son identité et la rencontre entre les deux sœurs. Qu'on se le dise : cette dernière n'a pas lieu lors de ce « I'm the good twin ». Une déception. L'ultime cliffangher est peut-être le moins efficace des 22 épisodes, de quoi accentuer le désappointement quand on sait qu'il s'agit de la réussite de la fiction tout au long de son parcours. L'absence de Catherine et l'inévitable retour de Bodaway Macawi n'annonçaient également rien de bon sur le papier. On peut dire qu'il en est de même à l'écran. Au cours de cette ultime aventure, l'héroïne décide de mettre carte sur table. Une fois de plus, les scénaristes surprennent avec la réaction d'Andrew et celle de Juliet (« You think my mom is an awful person. You are exactly like her. Actually, worse... She's sick. What's your excuse? »). Après la résilience, il est à nouveau question de rédemption. Bridget est touchante de sincérité dans ses aveux pendant lesquels l'absence d'effet dramatique, à l'exception peut-être des notes de piano lors de la déclaration, apporte à la scène un minimalisme aussi agréable qu'efficace. L'ancienne addict avoue que sa vie a complètement changé après sa rencontre avec Andrew, il y a sept mois. Son interlocuteur la coupe alors pour préciser qu'il s'agit de « sept années », persuadé d'avoir affaire à Siobhan (notons que le chiffre, équivalent au nombre de péchés capitaux, n'est probablement pas utilisé par hasard). À mesure que la vérité est présentée à Andrew, il est difficile de ne pas anticiper sa réaction, jusqu'à nous interroger sur notre propre faculté à pardonner. Nul doute, les répliques de l'épisode font mouche et c'est là son principal atout.
On peut regretter l'annulation quasi assurée de la série. L'évolution du personnage de Bridget, sans le moindre allié et dont le secret est désormais connu, peut être intéressante à explorer, entre la tentation de céder à ses démons du passé et la potentielle guerre psychologique livrée contre sa jumelle. En matière de bataille, Sarah Michelle Gellar a, elle, eu le pouvoir sur ce projet dont l'une des ambitions était de faire oublier une carrière jugée par les plus cyniques comme « en chute libre » depuis l'arrêt de son rôle de tueuse de vampires. Mais la star a nourri à son insu une nostalgie qu'elle s'est d'abord efforcée d'enterrer, puis de déconsidérer.
// Bilan // Probablement, si on devait compacter vingt-deux épisodes en deux heures destinées aux salles obscures, Ringer n'aurait pas mérité une sortie en grande pompe. Mais en étant traité sur la longueur, le résultat s'avère appréciable, a fortiori si l'on prend en compte sa présence à l'antenne de la CW. Également, l'évolution de la fiction et sa perception confèrent à Ringer un statut singulier: d'aucuns parlent de retour raté de Sarah Michelle Gellar au service d'un scénario paresseux et d'une mise en scène sans génie, d'autres, essentiellement ceux qui seront restés jusqu'au bout, avouent que le tout est bien plus maîtrisé qu'il en a l'air. L'œuvre d'Eric C. Charmelo et Nicole Snyder restera probablement à jamais source de conflits, peut-être davantage auprès des fans de Buffy que de l'ensemble des sériephiles.
Ringer [1x 20 & 1x 21]
Par UglyFrenchBoy
If You're Just An Evil Bitch Then Get Over It // It's Called Improvising, Bitch!
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Avec peu de temps morts, ces deux épisodes proposent l'émergence de l'amorale Catherine. Le premier arrive à convaincre dans l'action, l'autre peut-être plus dans le suspense. Une chose est certaine : Andrea Roth assure dans sa partition. Vindicatif, son personnage sombre dans la folie pour notre plus grand plaisir. Paradoxalement, j'ai trouvé l'actrice plus convaincante avec son sourire machiavélique lors de ce plan où, assise, elle laisse Bridget quitter la pièce péniblement sous l'effet des médicaments, que lorsqu'elle tient en otage Andrew, Bridget et Juliet. La majeure partie de « It's Called Improvising, Bitch » aurait d'ailleurs pu gagner en tension avec ses scènes façon huis clos s'il n'y avait pas les cas de Siobhan et Henry au milieu. La résilience de celle-ci est certes intéressante, mais son évolution tombe un peu à plat et le pénultième épisode aurait très bien pu se passer de « la méchante jumelle » et son accouchement vite expédié. On se doute d'ailleurs qu'elle risque bien de tout perdre lors de la conclusion de la série.
On peut également reprocher la représentation de « l'homosexualité féminine » (si l'on peut dire). On a la fâcheuse impression que c'est parce qu'elle est bisexuelle (depuis peu ?) que Catherine a des pulsions meurtrières. L'ex-femme d'Andrew avait cependant engagé un homme pour tuer Siobhan avant de connaître Olivia, comme l'expliquent les flashbacks. On s'éloigne légèrement de Basic instinct et ses dérivés: la bisexualité a souvent été associée à la confusion, l'obsession, voire l'absence d'émotion. Plusieurs communautés ont reproché à Hollywood de confondre « biphobie » et « bisexualité ». La relation Catherine / Olivia pourrait elle aussi déranger par quelques aspects, mais vu qu'elle n'est traitée que le temps d'un épisode, on peut difficilement en tirer de telles conclusions. On a toutefois connu plus progressiste. Le bon côté de cette intrigue, au-delà de la surprise (j'avais évoqué cette possibilité sans y croire vraiment), c'est qu'elle permet d'avoir un plan de deux femmes qui s'embrassent. Rien de bien révolutionnaire me direz-vous ? À l'heure où une comédie grand public met en scène un couple gay, parents d'une petite fille adoptée, dont les marques d'affection sont souvent inexistantes et où un prime-time soap particulièrement en vogue procède à une coupe à la seconde même où deux lèvres de garçons sont sur le point de se toucher, voir deux femmes, dont l'une de plus de 40 ans, échanger un baiser en gros plan est un pas en avant.
L'autre victoire, c'est celle de proposer une dernière scène assez peu tape-à-l'œil. Tout au long de sa diffusion, Ringer aura eu le mérite de réussir ses cliffanghers. Cette fois, pas de fin abrupte pour annoncer la dernière, et probablement ultime, note. Le sort de Catherine Martin est visiblement scellé. L'enquête de Machado ne promet plus aucune révélation. Reste la confrontation très attendue des deux jumelles, même si rien n'indique qu'elle aura finalement lieu. Un peu plus subtile, la dernière réplique « Whose life is so pathetic that they have to live someone else's to be happy? » percute une Bridget qui pourrait ne plus accepter le « confort » de sa situation...
// Bilan // L'heure des aveux a sonné pour l'héroïne de Ringer et sans doute aussi pour les téléspectateurs : c'est qu'elle risque bien de nous manquer cette série... Dernier épisode la semaine prochaine.
Ringer [1x 18 & 1x 19]
Par UglyFrenchBoy
That Woman's Never Been A Victim Her Entire Life // Let's Kill Bridget!
1 160 000 tlsp. // 1 110 000 tlsp.
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« This is not a story about forgiveness… » Voila six mois que la série Revenge nous assène de ce précepte somme toute éternel. Curieusement, alors que l’on n’attendait plus grand-chose d’elle, Ringer s’approprie parfaitement cet adage jusqu’à atteindre une perversité aussi insoupçonnée que délectable. Il va sans dire que la deuxième partie de saison élève très nettement le niveau de la série et celle-ci se transforme progressivement en un thriller de plus en plus méticuleux et où l’attention du téléspectateur est primordiale. Le portrait des personnages s’étoffe au fil des épisodes et l’enquête policière de l’agent Mochado, très ennuyeuse au début, prend une tournure inattendue. Il est donc question de revanche, sur le passé, et plus globalement sur soi-même (Bridget), ou sur une personne spécifique suite à la disparition d’un être cher (Machado, Siobhan). Une notion traitée avec une noirceur qui manque cruellement au « Comte de Monte-Cristo à la plage » d’ABC…
Le personnage de Victor Machado se laisse ainsi engloutir dans sa quête. Faire condamner Bodaway Macawi est devenu une affaire d’obsession travaillant au corps et à l’esprit cet intrépide agent du FBI. Au point où celui-ci est désormais mis à pied. Nestor Carbonell se voit enfin offrir une partition plus intéressante. Il réussit parfaitement à être crédible sous les traits de revanchard que plus rien n’arrête. Le plan du visage en sang face à une foule voyeuriste, qui immortalise son combat en pleine rue, est une réussite : on y voit toute la frénésie de l’homme et, en parallèle, la curiosité malsaine d’une société avide de sensationnel. Celle-ci n’hésite pas à faire partager sur les plateformes de vidéos en ligne du contenu à la limite du raisonnable. Si le propos n’est pas abordé en profondeur, il en est toujours question quand Machado se sert de cette curiosité pour enregistrer la mort factice de Bridget et ainsi la protéger. J’ai trouvé ingénieux de la part des scénaristes d’avoir ouvert l’épisode « Let’s kill Bridget! » sur un flashforward Le procédé aurait prêté à rire il y a encore deux mois, mais désormais, il intrigue, Ringer étant devenue assez imprévisible. Je l’avoue, lors de la reconstitution de la scène, je me suis même surpris à me demander ce qu’il pourrait advenir de la suite de la série en l’absence de son héroïne.
Au-delà de la revanche, une question se pose : et si Ringer traitait de la résilience ? Question légitime à ce stade, même s’il est bien trop tôt pour se la poser de façon définitive. Le travail de deuil passera-t-il par le renoncement du côté de Siobhan ? La vengeance enferme les gens dans leur passé. Elle les rattache à des fantômes, au point de leur empêcher de profiter du présent. C’est ce que Henry cherche à faire comprendre à son interlocutrice. On doute de la pertinence du discours, mais quand Siobhan regarde sa sœur dans le bar et s’imagine la tuer, les intentions du personnage deviennent floues. À mon avis, les producteurs ne reproduiront pas deux fois une scène et si cette dream sequence (ce n’en est pas vraiment une) est une facilité, employée honteusement dans la bande-annonce (bravo CW !), elle n’est pas forcément là pour tromper le public. Dans son traitement, il est évident qu’il ne s’agissait pas de la réalité. Siobhan a certes échoué dans son mariage et dans sa quête, mais il reste à savoir si elle est capable de vivre pleinement une histoire avec l’homme qu’elle aime, d’apprécier ce qui lui est offert, tout en laissant vivre sa jumelle. La probable arrestation de Henry risque d’ailleurs de changer la donne.
Au début de la série, je regrettais l’absence d’un personnage féminin capable de tenir tête à Sarah Michelle Gellar. Je n’ai pas cru un instant au potentiel d’Andrea Roth. Et si je m’étais trompé ? Clairement, Catherine n’a pas la moindre once de morale et est prête à tout pour arriver à ses fins. Mais quelles fins ? Le fait de ne pas connaître précisément son but la rend particulièrement dangereuse. Le dernier plan de « Let’s kill Bridget » m’a rappelé Heather Locklear… Ou du moins Heather Locklear il y a dix ans. Au-delà d’un visage peu naturel en commun, les deux actrices ont cette expression semblable lorsqu’elles sont intriguées. Catherine n’a peut-être pas le charisme d’Amanda Woodward, mais elle peut se montrer finalement plus manipulatrice que son aînée. Elle semble tirer ici toutes les ficelles. Pour le rappeler, l’épisode répond à des questions laissées en suspend au début de la saison et les flashbacks sont, pour une fois, presque tous indispensables. On a donc peut-être enfin trouvé plus redoutable que Bodaway Macawi…
// Bilan // Le sentiment (s’il en est un) de revanche est finalement bien exploité à travers tous ses stades, que ce soit via Bridget, Siobhan ou Machado. Après l’épisode 16, ce dernier personnage confirme dans le 19 tout son potentiel. La quête de chacun s’entremêle et même si le genre et le contexte ne permettent pas une observation sur la nature humaine, l’aspect thriller est désormais suffisamment bien mené pour le clamer haut et fort : oui, Ringer est une bonne série et on ne pas va s’excuser de l’aimer désormais.
Ringer [1x 17]
Par UglyFrenchBoy
What We Have Is Worth The Pain // 1 110 000 tlsp.
Je pourrais m’attarder sur Andrew dans cette critique, souligner l’évolution du personnage, son ambivalence, mais aussi sa capacité à être touchant. Je devrais forcément citer « I don't care how much you hate me right now. I'll accept it ‘cause I believe that what we have is worth the pain.» Je pourrais difficilement éviter d’évoquer la dernière scène, plutôt surprenante. Je préfère cependant aborder cet épisode à travers le prisme de trois femmes : Juliet, Siobhan et… Regina Spektor !
J’ai une théorie selon laquelle une chanson de Regina Spektor peut conférer de l’émotion (quelle qu’elle soit) à n’importe quelle scène. Depuis longtemps, les titres de l’égérie de l’ « anti folk » sont diffusés dans les séries américaines. Fidelity dans Grey’s Anatomy, Better quand Ted comprend que Stella est plus heureuse sans lui, lors de la quatrième saison de How I met your mother, ou encore Human of the year, en fin du pilote d’Enlightened. Bien sûr, il arrive que la chanteuse soit utilisée à mauvais escient, mais elle pourrait même être capable de faire verser quelques larmes lors d’un épisode de Recherche appartement ou maison. J’ai souvenir, malgré mon aversion pour la franchise des Experts, avoir eu l’épiderme de gallinacé lors d’une scène avec Melina Kanakaredes sur Samson. Pourquoi s’attarder de la sorte sur cette artiste ? Tout simplement parce que son single All the rowboats a fait l’objet d’une promotion un peu inhabituelle, avec une annonce en fin d’épisode, mais surtout la citation de l’interprète par Juliet (« Go back to your Katy Perry, princess.» « For your information, it's Regina Spektor »). La scène en question, quand la fille d’Andrew fait la connaissance d’un garçon, n’était pas spécialement intéressante et débouchait sur la révélation de l’agresseur de Tessa de manière peu subtile et très prévisible. Qu’importe, le morceau fait tout le travail et l’épisode confirme mon attachement pour le personnage incarné par Zoey Deutch.
What we have is worth the pain, réalisé par le père de l’actrice, met en valeur Juliet. Certaines de ses répliques font mouche, lorgnant du côté de Veronica Mars (« It’s a little break in the education system. I like to call it Saturday »), tout en ayant un air faussement hautain particulièrement appréciable (« Do I know you ? » « No » « Okay. Let’s keep it that way! »). L’archétype de la « pauvre petite fille riche à papa » a évolué. Insupportable, vicieuse (car manipulée par sa mère), elle montre une autre facette d’elle, et l’on sent cette fois une certaine sincérité. On peut d’ailleurs voir un lien entre les paroles de All the rowboats et plusieurs personnages de la série. La chanson évoque en effet des œuvres d’art dans un musée où toutes les peintures sont prisonnières des cadres et se contentent d’être affichées alors qu’elles pourraient être libres. Loin de moi l’envie de comparer Ringer à une œuvre d’art, mais les personnages deviennent progressivement moins unidimensionnels, sortant du descriptif strict que l’on a bien voulu leur donner, et ce, pendant trop longtemps. À ce stade, Juliet est l’exemple parfait de cette évolution, même si la palme devrait revenir à Siobhan.
Ses intentions étaient peut-être déjà connues, mais celle que l’on pouvait réduire à « la méchante jumelle » est devenue un peu plus humaine lors de ses aveux à Henry. Le personnage affirme avoir droit au bonheur après les épreuves traversées. Je dois avouer que son discours m’a fait penser à une scène de Sexe Intentions où Kathryn Merteuil s’autoproclame « la plus grande baisée pour compte des beaux quartiers ». Toutes deux forcent le respect (à leur manière) au vu des stratagèmes mis en place pour arriver à leurs fins. Siobhan tient ainsi Bridget responsable de la mort de son fils et est incapable de lui pardonner. On peut alors comprendre le cheminement de pensée d’être remplacée par sa sœur face à un mari particulièrement menaçant, aussi tordu cela soit-il. Après tout, cette dernière est recherchée par un ponte de la mafia du Wyoming, et donc condamnée. Dans sa démarche, Siobhan compte également dénoncer les manigances financières de Martin/Charles et semble le faire autant par conviction que par vengeance. Un sens de la justice très particulier qui ne fait qu’accroitre l’intérêt autour de ce personnage, à défaut peut-être de trop d’empathie.
// Bilan // Au vu des réactions sur Twitter, je ne pense pas être le seul à avoir apprécié cet épisode. Les fameux « OMG moments » ne manquaient pas, les personnages s’étoffaient davantage et la bande son était une nouvelle fois plaisante. On assistait à une jolie montée en puissance avec des références à des anciens épisodes et quelques incohérences justifiées. Malgré les nombreux sarcasmes dont Ringer fait objet, il parait évident que le tout est plus maitrisé que ce que l’on pourrait penser !
Ringer [1x 13 & 1x 14]
Par UglyFrenchBoy
It's Easy To Cry When This Much Cash Is Involved // Whores Don't Make That Much
1 100 000 tlsp. // 1 250 000 tlsp.
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Qui aurait pu s’imaginer, il y a encore trois épisodes, que l’intrigue du prétendu viol de Juliet allait devenir plus intéressante et surprenante que le plan machiavélique de Siobhan ? Lors de ma précédente review, j’évoquais la notion de « viol consenti » et les probables questions que la série aurait pu soulever. J’ai sans doute surestimé Ringer dans sa capacité à faire réfléchir, mais surement pas dans celle de divertir. Le trio Juliet/Tessa/M.Carpenter livre une révélation aussi inespérée qu’inattendue, sortie tout droit de Sexcrimes. On comprend un peu mieux la démarche de Jason Dohring d’avoir accepté de tourner dans la série, ses apparitions ayant été jusqu’ici totalement anecdotiques.
Dans "It's Easy to Cry When This Much Cash Is Involved" tout est enfin expliqué : les incohérences du témoignage de Juliet, la vidéo montrant l’élève et son professeur dans le couloir du lycée et surtout l’absence de scène entre les deux sans la présence d’un tiers. Tout concorde (je n’aurais jamais pensé dire ça un jour devant un épisode, je l’avoue). On peut regretter d’être passé jusqu’ici par des phases très ennuyeuses. D’aucuns diront que le rebondissement est peu crédible. Mais à force d’être invraisemblable, Ringer parvient à devenir captivant. Et même les empreintes de pas découvertes dans le bureau à Harlem par Bridget et son chauffeur n’amenuisent pas mon enthousiasme. Alambiqué ? L’adjectif me parait totalement justifié pour décrire les récents épisodes. Mais à la différence de beaucoup de sériephiles, je ne suis pas sûr que ce soit par défaut une mauvaise chose.
L’intrigue autour d’Olivia n’a m’a guère passionné, par principe la présence à l’écran de Jaime Murray me révulse. J’ai cependant espoir que celle-ci vienne compromettre le plan de Siobhan. Il manque clairement un personnage féminin fort capable de tenir tête à Sarah Michelle Gellar. Alors, faute de mieux… À moins qu’Andrea Roth ne soit une candidate à ce poste ? L’éventualité ne me réjouit pas spécialement. Force est de constater que Catherine risque de prendre un peu plus de l’importance au vu de la scène finale de l’épisode "Whores Don't Make That Much". Celui-ci était d’ailleurs marqué par la révélation autour de la mort de Sean, le fils de Siobhan. On savait dès le pilote que Bridget avait un lien dans la disparition de l’enfant. On peut donc comprendre un peu plus facilement les mauvaises intentions de sa sœur. En revanche, j’ai du mal à saisir les raisons qui poussent à inclure Andrew dans son plan, mais je ne doute pas que tout cela soit expliqué prochainement. Les scénaristes auraient dû faire venir Misha Collins plus tôt. Non pas que l’acteur soit épatant, mais la présence de Dylan en flashback permet d’expliquer les différends entre les deux sœurs. Surtout, en dehors d’une petite référence, le téléspectateur n’a pas entendu parler de l’enfant décédé pendant une dizaine d’épisodes. Mais puisque l’on peut facilement accepter ailleurs qu’une fille milliardaire perde des milliers de dollars en bourse pour piéger un adversaire, qu’elle achète des immeubles juste pour placer une caméra de surveillance dans une des chambres et qu’elle se sorte de toutes les situations avec l’aide de son encore plus riche meilleur ami qu’elle ne connait que depuis quelques jours, pourquoi ne pas pardonner à Ringer ses défauts ? Au moins, la série a eu le mérite de ne pas faire croire pendant 15 épisodes à la prétendue mort d’un personnage principal pour ne faire au final disparaitre qu’un second rôle dont l’évasion de prison ni les intentions n’ont été expliquées…
// Bilan // La série prouve une nouvelle fois sa capacité à surprendre, sans forcément miser exclusivement sur des facilités scénaristiques. Si ces deux épisodes surprennent, le timing est mauvais. Ces événements se seraient déroulés plus tôt dans la saison, Ringer aurait probablement gagner en intensité plus vite.
Ringer [1x 11 & 1x 12]
Par UglyFrenchBoy
It Just Got Normal // What Are You Doing Here, Ho-Bag?
1 400 000 tlsp. // 1 180 000 tlsp.
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À ses débuts, Ringer faisait essentiellement l’objet d’analyses dans les médias pour la présence, puis la performance de Sarah Michelle Gellar. L’actrice avait-elle réussi son retour ? Etait-elle bonne dans un tel double rôle ? Honnêtement, en mettant de côté mon admiration pour celle qui a incarné avec brio la célèbre chasseuse de vampires, je me suis longtemps posé la question. Il était difficile de juger puisque jusqu’ici, la série se concentrait avant tout sur la distinction entre les deux sœurs, de leurs traits de caractère stéréotypés à leur environnement, sans oublier leur apparence. Difficile donc d’être réellement crédible dans ces conditions, ce que soulevait très justement le Los Angeles Times au mois de septembre.
Désormais, Bridget et Siobhan sont toutes les deux à New York. Elles n’interagissent pas (encore) ensemble, mais se retrouvent dans les mêmes lieux et côtoient chacune Henry. Exit les décors de faux bars parisiens, la présence de la tour Effel à toutes les fenêtres ou encore les tenues vestimentaires improbables inspirées par les grands créateurs français. Les deux Américaines sont dans la même ville et le look ne suffit plus. C’est ici même que la plus grande difficulté commence. Et comme le rappelle également le quotidien américain, même pour des comédiens confirmés, incarner des jumeaux est loin d’être une chose aisée, citant au passage les performances décevantes de Jeremy Irons ("Faux-semblants") ou encore John Lithgow ("L’esprit de Caïn"). Sarah Michelle Gellar n’est peut-être pas Bette Davis ("La Mort frappe trois fois"), mais on la sent véritablement à l’aise dans ces rôles. Bien sûr on peut regretter qu’une des sœurs soit obligée d’avoir une frange et les cheveux détachés pour se différencier de l’autre dans It Just Got Normal. Passé ce défaut, on peut apprécier la performance de SMG, avec une composition plus solide que lors de la première partie de la saison. Le personnage de Siobhan prend un peu plus d’épaisseur au même moment où le naturel d’une Bridget impulsive revient au galop. Le coup de poing à Jason Dohring était appréciable, au même titre que le « Oh screw you bitch! » lâché en pleine face (botoxée) d’Andrea Roth. Côté guests, notons dans le même registre une Mädchen Amick au visage assez peu naturel et au jeu caricatural (« You really want to do this, now? ») ainsi qu’une mini réunion "Sexe Intentions" avec la présence de Sean Patrick Thomas en chauffeur de limousine dans What Are You Doing Here, Ho-Bag?.
Au-delà du casting, Ringer ne manque pas de quelques incohérences et des flashbacks du plus mauvais effet. Mais que serait la série sans ses défauts qui lui confèrent presque un certain charme ? Le flashforward en ouverture du 11e épisode n’apportait pas grand-chose au récit, l’effet scénaristique n’était pas forcément réussi, mais j’ai apprécié l’esthétique de la scène et sa référence à Psychose. En espace d’un instant, le thème archi rebattu de la dualité s’harmonisait à celui du voyeurisme (trop peu abordé à ce stade) et du désir, ces deux derniers étant souvent associés dans les fictions. Une nouvelle fois le résultat est inégal, le 12e épisode étant supérieur à son prédécesseur. L’enquête sur le « bain de sang » (l’expression prête à sourire avec l’absence à l’écran de toute trace d’hémoglobine) éveille enfin un petit intérêt, tandis que l’agression sexuelle supposée de Juliet pourrait presque lancer un débat sur la notion de « viol consenti ». Que s’est-il réellement passé entre l’adolescente que l’on devine en mal d’attention et son nouveau professeur ? Il est trop tôt pour le dire, mais les événements permettent de faire avancer la relation entre Bridget et sa (fausse) belle-fille. Un lien que j’apprécie. Peut-être que Sarah Michelle Gellar pourra, après l’annulation prévisible de la série, camper le rôle d’une jeune mère de famille ? L’idée est plaisante. En attendant, la confrontation entre les deux sœurs ne devrait plus tarder, en espérant que les scénaristes ne la réservent pas pour le series season finale et parviennent également à plonger le téléspectateur dans une confusion volontaire, façon The Vampire Diaries (Elena / Katherine).
// Bilan // Loin des yeux, loin du cœur ? Après sa pause hivernale prolongée, Ringer a peut-être du mal à fidéliser son public, mais la série prouve qu’elle a encore du potentiel avec son 12e épisode. Les intrigues à tiroir et la mise en scène se montrent plus discrètes, au profit des acteurs, exception faite des guests. À ce stade, la série aurait tout de même besoin d’un nouveau rôle féminin de taille.
Ringer [1x 09 & 1x 10]
Par UglyFrenchBoy
Shut Up And Eat Your Bologna // That's What You Get For Trying To Kill Me
1 830 000 tlsp. // 1 600 000 tlsp.
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Il y a quelques semaines, un commentaire de ce blog décrivait Ringer comme un « méli-mélo d'intrigues à tiroirs ». On ne peut être plus d’accord avec cette description. Malgré tout, la volonté de bien faire des producteurs, le schéma narratif un peu moins fluide que les autres productions à l’antenne et la présence de Sarah Michelle Gellar continuent de susciter notre curiosité. Les deux derniers épisodes diffusés sur The CW sont fidèles à l’esprit de la série : certaines semaines, on y reste juste pour voir comment les choses évoluent, pour la promesse que Ringer laisse espérer. Et parfois, peut-être moins souvent, on arrive à apprécier un épisode pour ce qu’il est. Mon bilan, à ce stade, c’est qu’il se dégage une atmosphère assez sombre. Jamais l’hommage au film noir tant évoqué ne se fait à ce point ressentir que lors du 10e épisode, qui marque aussi la pause hivernale. La dernière scène fait office d’une conclusion idéale : le sort de deux personnages est scellé, plusieurs questions ont des réponses et la série laisse une porte grande ouverte avec le retour de Siobhan sur le sol américain. D’aucuns diront qu’il s’agit d’un effet cheap (split screen) et un jeu caricatural. J’y ai retrouvé une référence évidente. Le film noir ou « neo-noir » est pessimiste par essence. Le fatalisme inhérent à ces productions est parfaitement présent dans ce dernier épisode. Le précédent était peut-être plus « classique », mais pas totalement inintéressant…
Shut up and eat your bologna comprend de nombreux flashbacks. Le procédé peut être ennuyeux, mais il arrive qu’il serve correctement le récit. Il est agréable de voir qu’au 9e épisode de la série, une scène du pilote est expliquée. La fuite de Bridget est désormais justifiée : elle n’a pas quitté la Wyoming uniquement par peur de la menace Macawi, mais aussi parce que Jimmy, employé par Charlie, l’a encouragée. La fugitive n’a pas vraiment assommé un flic, du moins pas volontairement (merci pour cette courte réminiscence de Buffy), ni dérobé son arme. L’héroïne est donc un peu plus irréprochable, un bon comme un mauvais élément. Reste à savoir comment Jimmy s’est auto-ligoté à la douche de la chambre du motel… Pour revenir à Bridget, elle déçoit quand il s’agit d’en découvrir plus sur son double. Après avoir posé les bonnes questions à l’avocat de sa sœur, la tâche est beaucoup moins aisée face à sa psychologue. L’échange entre les deux femmes est embarrassant. C’est avec un vrai manque de subtilité, et cette fois une utilisation inutile du flashback, que Bridget prend conscience qu’elle aime vraiment Andrew. En revanche, on en apprend un peu plus sur la note dérobée dans le dossier de Siobhan, ou du moins celui de Cora Farrell. Cette dernière se fait prescrire des antidépresseurs pour la paranoïa (depuis quand cette profession a le droit de prescrire des médicaments ?) et craint pour sa sécurité. Serait-ce pour cette raison qu’elle a fait venir Bridget à New York en premier lieu ?
Shut up and eat your bologna marque également l’apparition tant attendue… des jumeaux de Gemma et Henry ! Même si on ne voit pas vraiment leur visage, les deux petits bambins sont roux, comme la fausse couleur capillaire de leur mère. Cette dernière est également vivante. Une doublure de Tara Summers est d’abord embauchée, idéal pour une raison budgétaire et pour éviter de gâcher la surprise avec le nom de l’actrice affiché à l’écran. On se doutait bien que le personnage n’était pas mort à ce stade : à aucun moment dans les échanges entre Charlie et Siobhan, le mot « meurtre » n’a été prononcé, sans compter le titre évocateur de l’épisode suivant.
Dans une série qui enchaîne les incohérences, je considère la façon dont Malcolm suspecte Charlie comme ingénieuse. La présence d’un produit pour l’haleine à base d’alcool dans la salle de bain d’un sponsor aurait pu être une négligence de plus, comme la coupe de champagne dans les mains de Bridget lors de sa fête d’anniversaire (épisode 4) l’a été, mais c'est le point de départ des doutes de l’invité pour son hôte. Il faudra attendre That's what you get for trying to kill me (le titre en question), soit deux semaines si on suit la diffusion américaine, pour que les hostilités soient officiellement déclarées entre Charlie et le duo Malcolm / Bridget. Et tandis que cette intrigue avance à grands pas, ce qui se passe du côté du Wyoming reste toujours aussi peu captivant. Les faiblesses du début de la série n’étaient peut-être pas uniquement dues au personnage incarné par Mike Colter. Tout est décevant du côté de l'État le moins peuplé des États-Unis, principalement la trop courte apparition de la méconnaissable Amber Benson, sans la moindre interaction avec Buffy Sarah Michelle Gellar. Même pour payer le loyer, l’actrice aurait pu se contenter de mieux/plus.
Quant à Jason Dohring, je ne vois pas où les auteurs veulent en venir. Si ce n’est qu’à chaque scène, je n’ai de cesse de m’interroger sur l’utilité de sa présence en dehors d’un clin d’oeil pour sériephiles. La « relation » entre Juliet et son professeur n’annonce rien de bon. La référence à Bella et Edward de Twilight pour justifier la différence d’âge aurait très bien pu être remplacée par Buffy et Angel. Regrettable, même si ce n’est qu’un détail. Le vrai test pour juger l’écriture de Ringer va être de savoir si et comment les auteurs vont mener la suite de la trame narrative et réunir la relation M.Carpenter / Juliet avec le plan démoniaque de Siobhan, qui semble, pour notre plus grand plaisir, tenir les rênes coûte que coûte.
// Bilan // Le retour de Siobhan et la future confrontation avec sa sœur laissent espérer le meilleur pour la suite. Il est appréciable de constater une atmosphère sombre et qu’en dehors des acteurs « réguliers », tout le monde est en danger. Plus Bridget parle, plus son entourage disparait. Un constat qui confère à la série une noirceur insoupçonnée, ou plutôt inespérée. Si la deuxième partie de la saison reste fidèle à l’ambiance du dernier épisode, le pari peut être gagné.
Ringer [1x 07 & 1x 08]
Par UglyFrenchBoy
Oh Gawd, There's Two Of Them? // Maybe We Can Get A Dog Instead
1 800 000 tlsp. // 1 750 000 tlsp.
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Les épisodes passent et l’exercice des critiques se complique. Comment écrire sur Ringer sans entrer dans les détails sous prétexte de faire du « bric à brac de l'épisode » ? Après tout, certains se « foutent des incohérences » ou « de telle ligne de texte qui cloche »… Et peut-on se permettre le moindre commentaire par rapport au diffuseur et aux autres séries occupant l’antenne de celui-ci sans être un « anti CW » ? A-t-on le droit d’évoquer et de rapporter un débat sur un autre support sans, en retour, que certains disent que ce « blog devient hermétique à ceux qui ne sont pas inclus dans un "groupe d'amis" twitter » ? Et quand les amateurs de la série ne montent pas au créneau, ses détracteurs prennent le relai et de manière beaucoup plus virulente. Difficile ainsi d’évoquer des références, puisqu’on parlera alors de « litanie ne faisant pas la qualité », ni même des bons éléments de la réalisation, sous prétexte « qu’il y a tellement mieux » ailleurs… Alors que dire de Ringer ?
Si je devais me contenter d’une critique d’ensemble, sans évoquer la moindre scène ou décrire la façon dont je l’ai perçue, je me contenterais probablement de quelques mots. Oui, la série est plaisante à regarder, beaucoup plus aujourd’hui que lors de ses trois premiers épisodes. Malgré tout, il faut noter (désolé) les faiblesses des deux derniers diffusés avec le cas Malcolm. Ce personnage était LE mauvais élément aux yeux d’un grand nombre à en croire les différents témoignages. Alors, quand Mike Colter revient à la charge et occupe un temps d’antenne supérieur, la crainte est de mise et à juste titre. Son évasion échoue lamentablement : pas de suspense. Et sa venue à New York parait bien dispensable, même si l’on se doute que Malcolm va permettre à un moment donné d’éclairer Bridget sur les mauvaises intentions de Charlie. En attendant, le lien entre le nouveau sponsor et Siobhan est révélé. Pas une grande surprise, la voix mystérieuse au téléphone à chaque scène à Paris était semblable à la sienne. Terminer l’épisode 7 de cette manière n’était pas nécessaire. J’aurais préféré l’échographie, le cliffangher aurait été plus efficace je pense. De même, le pré-générique avec le split-screen et l’étonnant « Bridget Kelly » scandé par Andrew et Henry aurait été, à mon sens, une fin parfaite pour le précédent, surtout compte tenu des deux semaines d’interruption entre le 6e et 7e épisode. Oui, la frustration a du bon…
Je ne suis pas là pour remplacer les réalisateurs et les auteurs de la série. D’ailleurs, c’est Eriq La Salle (le Dr. Benton d'Urgences) qui signe « Oh Gawd, There's Two of Them? ». On dit souvent que, quand un comédien passe derrière la caméra, la gestion des acteurs est mieux réussie, ou du moins celui-ci est plus à l’écoute. Je ne sais pas si concrètement cela se ressent à l’écran, chacun semble dorénavant maîtriser son personnage. Sarah Michelle Gellar est d’ailleurs plus à l’aise. La réalisation de cet épisode était intéressante. Le flashback couplé avec la révélation à Andrew et Henry n’était probablement pas l’idée la plus originale, mais l’effet était bien mené. Quant aux scènes de miroir, elles semblent devenir un gimmick dans la série. Je me demande si cela fait d’ailleurs partie d’un cahier des charges où chaque réalisateur doit inclure au moins un reflet dans « son » épisode. La démarche reste intéressante.
Pour « Maybe We Can Get a Dog Instead » (notons l’invraisemblance du titre), on retrouve une Sarah Michelle Gellar d’une beauté saisissante, et surtout évidente. L’amour ne rend pas aveugle pour autant et j’ai noté une incohérence. Dans le précédent épisode, un flashback “9 months ago” voyait Bridget fêter ses 3 mois de sobriété avec Malcolm. Pour quelle raison celui-ci lui donne-t-il aujourd’hui son « jeton » des 6 mois? Sachant qu’un trimestre en arrière, Bridget était toujours dans le Wyoming à ses côtés… Autre interrogation : Machado veut enfermer coûte que coûte Macawi. Pourquoi ne pas évoquer la possibilité de se servir de Malcolm ? Compte tenu de la torture dont il a été victime, ce simple acte ne peut-il pas lui garantir la prison à son agresseur ? Quant à Mr C. (A-t-on besoin d’avoir là aussi l’influence Gossip Girlienne ?), enfin Logan Echolls, je trouve le personnage dénué d’intérêt à ce stade. Je m’abstiens donc de commentaire, si ce n’est que la perspective d’une Juliet vicieuse (à son niveau) et marchant sur les pas de sa vraie belle-mère peut être intéressante. Jusqu’ici j’ai l’impression que l’on a toujours de l’empathie pour elle, ce qui ressort de la prouesse vu son arrogance, notamment lors d’une nouvelle confrontation avec Tessa: « We tried to hire your mom but she couldn't handle the big words ».
Alors que dire de Ringer ? Malgré ses incohérences, une galerie de personnages secondaires peu reluisante et certaines facilités scénaristiques, la série sait créer des tensions à des moments inattendus, à l’instar de la confrontation Tyler / Bridget au restaurant, en plus de cliffanghers (généralement) réussis. La bande-son propose des morceaux de la scène indépendante européenne et d’autres pays en dehors du continent Américain (des artistes français illustraient les scènes à Paris lors des premiers épisodes). Le groupe australien The Jezabels y voit même son planant Catch Me utilisé dans ce 8e épisode (à écouter ci-dessous). Pour toutes ces raisons, ainsi que son interprète principale, Ringer est à mon sens une série qui mérite une certaine attention. Ses défauts ne sont pas rédhibitoires et le mystère autour du plan de Siobhan (et des scénaristes) suscite l’intérêt. Et ce n’est pas faire preuve de peu d’exigence que de l’avouer.
// Bilan // Comme il est important de laisser un auteur s’exprimer, laissons la série s’installer en assistant à son développement en prenant conscience que les attaques faciles et les sarcasmes ne changeront pas grand-chose.
// Bonus // Catch Me, entendue dans l'épisode :
Ringer [1x 06]
Par UglyFrenchBoy
The Poor Kids Do It Everyday // 1 810 000 tlsp.
D’aucuns diront de Ringer qu’elle est « mal écrite ». Mais comment qualifie-t-on l’écriture d’une fiction ? Et qu’est-ce qu’une « série mal écrite » précisément ? Après un rapide sondage sur Twitter, les réponses s’accordent plus ou moins pour définir de la façon suivante: un caractère « artificiel », « de trop grosses ficelles narratives », « des personnages qui tournent en rond », une accumulation « de clichés, de lieux communs », des « dialogues creux » ou encore des « intrigues simplistes et paresseuses ». Ces critères, ou du moins ces défauts, s’appliquent-ils à Ringer ? Il est encore trop tôt pour avoir un avis catégorique sur la question. Mais à ce stade, son évolution va dans le bon sens, même si en matière de clichés, la série n’en manque pas…
Lors du précédent épisode, Juliet évitait ainsi la cure de désintoxication… au profit de l’école publique ! Réaction : « Why am I being punished ? » Eléments de réponses : pour avoir mis en pagaille le loft de ses parents ? Pour être fréquemment en état d’ébriété ? Pour consommer des stupéfiants ? Ou peut-être pour avoir traité sa belle-mère de « putain » (whore) ? Reste que la situation est une vraie caricature de l’adolescente fortunée pour qui l’éducation gratuite représente la punition suprême. Il est question pour Andrew d’isoler sa fille de ses mauvaises fréquentations. L’intention prête à sourire au vu du portrait de ses nouveaux camarades de classe dans ce sixième épisode. Pour rester dans le caricatural, Juliet fait son entrée dans l’établissement comme dans un centre pénitencier. 90210 ne l’aurait sans doute pas traité différemment… Puis, le « can I borrow 5 bucks » laisse sans voix. Vraiment ? Heureusement, l’invraisemblance de la situation est rattrapée par la nouvelle élève qui distribue un billet de 20 dollars avant de lâcher, avec une arrogance habilement dissimulée, un « Now you and your family can eat for a whole month ». Si Juliet s’en sort, il n’en est pas de même pour Macawi qui représente, sans aucune nuance, le mal absolu et toujours avec une quasi absence de réplique. Son intrigue, ou du moins celle autour de Malcolm, fait du sur place et reste inintéressante. Le regard de Macawi à l’agent Machado en dit évidemment long sur sa personnalité, mais, paradoxalement surprend quand on sait que l’individu s’entoure d’un homme suffisamment stupide pour laisser des cigarettes avec son ADN sur le lieu de la disparition. Pour des prétendus spécialistes du crime organisé, on a vu plus crédible !
D’autres personnages vont commettre des aberrations dans la même veine. D’abord Bridget qui, lors d’un des multiples messages sur le répondeur de Gemma (« Don’t be boring » est désormais phare), en dit trop. Pour une personne sur ses gardes, notamment après le message enregistré lors de son appel au secours sur le bateau par le FBI, annoncer un « I would like to be the friend to you that my sister never was » est assez stupide. Puis, Henry, de son côté, va garer le véhicule de sa femme disparue sur le « long term parking » de JFK. Si l’on devait choisir un endroit sur Terre où la présence de caméras de surveillance immortalise le moindre fait et geste de tous les individus, le premier aéroport américain en termes de passagers devrait arriver juste derrière la Maison Blanche ou le Pentagone. Puis, sous la pression, le personnage interprété par Kristoffer Polaha va même jusqu’à accuser (celle qu’il croit être) Siobhan du meurtre de sa femme. Pour le justifier, celui-ci avance un prétendu silence: « I realized there had to be a reason you didn't call me. And it hit me. You didn't want our phone records showing that we were in contact the night Gemma went missing ». La faute ne serait-elle pas à incriminer aux scénaristes ? En effet, la veille au soir, soit dans l’épisode précédent, Henry indiquait que Bridget/Siobhan l’avait appelé « à six reprises » avant de le voir à 23h15 ! Mettons cet oubli sous le coup du stress. Mais pour quelle raison ce dernier accuse-t-il l’héroïne de la disparition de Gemma ? Flashback. Huit mois plus tôt, Siobhan sous entend vouloir se débarrasser d’Andrew et Gemma lors d’une de leurs retrouvailles crapuleuses. L’action se situe dans la chambre à coucher du loft de Siobhan. On avait pourtant cru comprendre par l’agent du FBI et par Henry lui-même que les deux amants avaient pour habitude de se retrouver à l’hôtel en lieu et place de sa résidence particulièrement surveillée…
En fin d’épisode, Bridget va protéger son secret en innocentant Henry puisque celle-ci laisse volontairement ses empreintes. Récemment, un épisode de Law & order SVU (avec le très bon T.R. Knight en guest) a mis en lumière une information intéressante: les jumeaux partagent le même ADN, mais pas les mêmes empreintes digitales. Espérons juste que les scénaristes de Ringer n’oublient pas ce détail pour la suite. D’ailleurs, si Bridget voulait être impliquée n’aurait-il pas été plus judicieux qu’elle laisse, par exemple, un cheveu ?
En dehors de ces incohérences, l’absence de Gemma est inquiétante. Aucun rôle féminin autre que ceux de Sarah Michelle Gellar ne vient contrebalancer un Malcom ou un agent Machado un peu fade. Et ni l’intermittente Jaime Murray ni la relative importance (soudaine) de Juliet ne peuvent faire le poids. J’attends donc avec impatience Mädchen Amick, fantastique dans Twin Peaks. La description de son personnage semble intéressante. En attendant, il faudra faire avec Jason Dohring, encore un membre de la gent masculine. Cette première apparition est cependant une vraie déception. Les univers de Veronica Mars et Buffy se sont entrecroisés à plusieurs reprises et partagent de nombreux fans en commun (Le maître Joss Whedon a lui-même fait une apparition dans la série). On aurait donc pu s’attendre à une interaction, même minime, entre Logan et Sarah Michelle Gellar. Quant à son rôle de professeur, sa participation était trop anecdotique pour se permettre le moindre commentaire sur sa prestation d’acteur. Comme son nouveau personnage le dit lui-même, au cours de l’une de ses rares répliques,« everyone desserve a fresh start » ! Heureusement, la fin de l’épisode est à nouveau réussie avec une Siobhan finalement de retour et dont le plan machiavélique suscite toujours autant d’interrogation
// Bilan // Si la trame narrative n’est pas vraiment limpide, celle-ci a au moins le mérite de pouvoir compter sur un déroulement imprévisible quand il le faut. Alors Ringer une série « mal écrite » ? On penche malgré tout pour répondre par la négative…