Episodes [Saison 2]
Saison 2, 9 épisodes // 3 760 000 tlsp.
Sans grande difficulté, on peut dire que la deuxième saison d'Episodes est plus réussie que la première. On peut même aisément ajouter qu'elle es devenue plus drôle que 30 Rock, dont les deux dernières saisons sont assez affligeantes et ont largement perdu de vue l'aspect "coulisses de la télévision" pour davantage se pencher sur les amourettes de ses personnages principaux. Ici, Episodes a trouvé le juste milieu. Les deux sujets sont traités sur un pied d'égalité et s'entremêlent obligatoirement puisque Matt Le Blanc couche avec la femme -aveugle- de son boss et ce même boss couche -toujours- avec sa directrice de la fiction. Cela engendre des parallèlismes intéressants et tout finit par se rejoindre et se savoir dans le final. Ce vaudeville -parce que c'est exactement ce que c'est- aurait pu devenir très lourd sur la longueur mais sur 9 petits épisodes, ça fonctionne parfaitement ! Parmi mes coups de coeur, je dirais que toutes les blagues sur le handicap de Jamie m'ont fait beaucoup rire. Jamie manque de tomber dans une marre à un enterrement. Jamie joue au golf... C'est cruellement délicieux. Son mari, Merc Lapidus, ne vaut pas un Jack Donaghy mais il se défend très bien, avec ses coups de colère légendaires agrémentés de noms d'oiseaux au kilomètre. C'est à se demander pourquoi John Pankow est si peu présent à la télévision depuis l'arrêt de Dingue de Toi. Il assure ! Sa relation avec Carol est intéressante, puisque l'on ne comprend jamais très bien ce qu'elle fait avec lui. On aimerait dire que c'est de la "promotion canapé" -et ça a peut-être commencé comme ça- mais elle a l'air d'en être sincèrement amoureuse. Sa rebellion progressive au fil de la saison fait plaisir à voir, jusqu'à la libération dans le final, avec un sacré cadeau en prime : la place de son désormais ex ! De manière générale d'ailleurs, ce dernier épisode était très réussi, dans une tonalité différente des précédents, clairement plus dramatique avec une réalisation et un montage particulièrement soignés. Pour en revenir à Carole, c'est de loin mon personnage préféré de la série ! Elle est vraiment attachante. Ses appels téléphoniques sont toujours un grand moment. Kathleen Rose Perkins est une star de la comédie en devenir. Je le sens ! Carol a en plus réussi à décoincer un peu Beverly en créant un lien d'amitié avec elle. En gros : elle est indispensable à Episodes.
La relation compliquée entre Beverly et Sean est évidemment au centre de la saison, mais le fait qu'ils soient séparés les rend bien plus supportables : Sean m'a fait rire lorsque Morning s'est entichée de lui; et Beverly m'a disons... amusé quand elle a osé accepter un date avec le frère de Morning, joué par James Purefoy. Lui n'a une fois de plus pas brillé, mais Tamsin Greig a enfin pu se lâcher un peu plus à l'écran. L'évolution du "couple" au fil des épisodes reste néanmoins assez prévisible. C'est un peu moins vrai pour Matt et Jamie, surtout qu'il y a la stalker de l'acteur qui vient brouiller les pistes à un moment donné, mais ça marche quand même assez bien et ce que j'en conclus c'est que les personnages sont devenus plus réels dans cette saison 2 et plus attachants. Matt reste un OVNI parce que la caricature de l'acteur à l'égo démesuré n'est jamais très fine, ni réussie, mais c'est autre chose que Tracy Jordan ! De là à faire gagner un prix à Matt Le Blanc... Oui oui, il a remporté le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie l'an passé ! Autre point fort appréciable : les auteurs ont beaucoup moins joué -voire pas du tout- sur les différences entre le mode de vie anglais et l'American way of life. C'était devenu lourd en saison 1 et ça tournait déjà en rond ! Le petit plus qui les a rendus plus sympathiques malgré eux : leur assistante totalement incompétente, une version allégée d'April dans Parks And Recreation. On ne pouvait que compatir face à ses réflexions toutes plus idiotes les unes que les autres.
Et sinon, les coulisses de la télévision dans tout ça ? Je n'ai vraiment pas été déçu sur cet aspect. Là où ils restaient parfois encore un peu timides en saison 1, les scénaristes ont foncé en saison 2 ! A partir du moment où le pilote de Puck est commandé en série et que le tournage commence, ils prennent un plaisir fou à égratigner dès qu'ils peuvent les dirigeants de chaine et de départements. On est bien évidemment dans la caricature, mais ça sent le vécu. Je ne peux pas l'assurer, n'observant ce milieu que de très loin, mais il me semble qu'Episodes propose au final un portrait assez réaliste de la situation actuelle des networks. On insiste beaucoup sur le rapport aux audiences, sur la pression exercée sur les producteurs et les scénaristes pour aller le plus possible là où le public est censé vouloir qu'ils aillent selon "des études" toujours un peu nébuleuses. Le poids de Matt Le Blanc devient même un sujet de railleries et de discorde. Ca m'a d'ailleurs fait penser à ce cher Nathan Fillion, qui va sûrement finir par exploser. Mais ABC n'a pas l'air de vouloir qu'il maigrisse à tout prix puisque ça fait deux saisons que c'est comme ça... Comme quoi ! Non et puis il y a tout ce discours sur les 18/49 ans, sous-jacent, sur lequel j'aurais aimé qu'ils insistent davantage. La lâcheté des puissants est soulignée par le fait que Beverly et Sean sont toujours ceux qui doivent annoncer les mauvaises nouvelles aux acteurs. Enfin il y a des tas de choses qui m'ont fait beaucoup rire. Je ne parle même pas des réunions entre responsables, toujours tordantes, et du sort sans pitié qui est réservé à Merc Lapidus parce qu'un show à succès lui est passé sous le nez. Comment ne pas penser à tous ces anciens d'ABC ou de NBC qui se sont fait virer pour les mêmes raisons ? C'était d'ailleurs très marrant de passer par le site Deadline pour annoncer la nouvelle. Ce site a une véritable influence dans le milieu maintenant. Nikki Finke peut ruiner une carrière si elle le veut !
// Bilan // Le plus triste avec Episodes, c'est que tout ce qu'elle raconte, à peu de choses près, est vrai. Mais le plus amusant, c'est qu'elle réussit à en faire une comédie douce-amère, un peu osée, qui a beaucoup de faiblesses mais qui tient la route au final, et à laquelle on finit par s'attacher. Il faudra maintenant attendre début 2014 pour avoir la suite ! Un rythme à l'anglaise voire même à la française, qui parait franchement hors-sujet...
Episodes [Saison 1]
Episodes m'a déçu. Je lui voyais beaucoup de potentiel, malgré un pilote quelque peu raté. Tout ce que j'attendais d'elle n'est jamais vraiment arrivé. Je voulais une critique acerbe et référencée de la télévision en bonne et due forme. Je voulais que l'on me raconte en détails les coulisses du tournage d'un pilote et les étapes qui le précédent puis qui le suivent. Je voulais une série télévisée sur la télévision en somme. Cela dit, on ne nous avait pas fait de promesses. Le concept d'Episodes a toujours été flou, des premiers teasers aux dernières bandes-annonces. Tout ce qu'elle a réussi à faire, mais de manière peu approfondie, c'est de nous montrer comment et pourquoi les remakes américains de séries britanniques sont presque toujours ratés ! Par conséquent, j'ai adoré toutes les scènes où apparaissaient les personnages directement liés à la chaîne fictive en question, du patron cinglé, à son assistante avec qui il couche, jusqu'à la directrice en charge des comédies, malheureusement trop discrète. L'ensemble était parfois trop grossier. Il devenait difficile de distinguer ce qui était crédible et ce qui ne l'était pas. Mais c'était plutôt drôle. J'ai souvent pouffé. Mais très vite, c'est l'idée du rêve américain qui a été remise en question. Les pailletes hollywoodiennes factices. Un sujet donc plus large mais moins original...
Les sept épisodes ont été assez inégaux, deux en particulier ne m'ont vraiment pas plu. Les deux qui se concentraient bien plus sur le couple star que sur tout le reste. J'ai fini par trouver Sean et Beverly attachants, mais ils ne pouvaient pas s'empêcher d'être agaçants en même temps. Sean fonçait tellement droit dans le mur... Et Beverly était so psychorigide... Le travail des acteurs n'est en revanche pas à remettre en cause. Ils sont bons ! Ce qu'on leur a donné à jouer laissait parfois à désirer, surtout sur la fin. L'enchaînement des événements qui ont conduit au flashforward du pilote n'était pas subtil du tout, et les conséquences dans le dernier épisode m'ont moyennement convaincu. Le cliffhanger est intéressant, même si on le sent venir à des kilomètres ! Il m'a quand même semblé précipité : un pilote n'est pas validé ou refusé à peine tourné ! M'enfin, on va dire que c'est un détail...
Et Matt LeBlanc dans tout ça ? Je ne l'ai pas trouvé exceptionnel mais il faut reconnaître que c'est grâce à lui que cette série est classée en comédie. Il n'est pas tordant, loin de là. Mais son personnage engendre quelques moments sympas. Les scénaristes s'amusent à mélanger éléments de sa vie réelle et inventions. Il y a quelques piques qui font sourire. La "blague" du sexe énorme est un peu facile, mais, selon les rumeurs, elle est surtout vraie ! Je me souviens aussi d'une réplique sur sa carrière peu fournie au cinéma. Bref, l'acteur fait preuve de second degré mais on aurait aimé qu'il aille un peu plus loin. En tous cas, on n'a pas particulièrement cherché à nous le rendre sympathique et ça, c'est bien. J'avais peur d'une entreprise de réhabilitation (même si ce pauvre homme n'est pas un monstre non plus, juste un has been). Son comportement est très stéréotypé, et je soupçonne Matt LeBlanc de ne pas être comme ça. Mais ce n'est pas naïf, ce n'est pas un Joey bis. C'est rassurant pour lui.
// Bilan // Qu'y a-t-il de plus embarrassant qu'une série qui cherche à dénoncer une superficialité en le faisant de façon... superficielle justement ? Episodes n'est pas une mauvaise série, mais il ne faut pas la prendre autrement que comme un sympathique divertissement, qui aurait mérité plus d'attention de la part de ses créateurs. Il est encore possible de rectifier le tir en saison 2, mais en s'attachant davantage aux coulisses du show dans le show qu'aux personnages, relativement banals dans le fond.
Episodes [1x 02]
Episode 2 //
Je le sentais ! L’arrivée de Matt LeBlanc - la vraie j’entends, pas ses 25 secondes de guest comme dans le pilote – permet à Episodes de profiter de tout son potentiel. Ce n’est pas que l’acteur, dans son propre rôle, soit hilarant mais on lui a offert de bons dialogues et on sent qu’il prend plaisir à jouer de nouveau. Sa scène avec Beverly au bord de la piscine était particulièrement réussie. La caricature est un peu grossière et on aurait aimé que l’on nous surprenne en ne nous présentant pas un Matt LeBlanc qui ressemble finalement beaucoup au personnage de Joey qui lui colle à la peau, l’idiotie chronique en moins, mais il est désormais établi que cette comédie ne fera pas dans l’originalité et la surprise. Ce qui compte à ce stade, c’est qu’elle nous fasse suffisamment rire pour que l’on reste toute la saison et à ce petit jeu-là, je crois que je suis conquis.
C’est étrange mais j’ai le sentiment de m’être déjà pas mal attaché aux personnages. Pas qu’ils me touchent hein, mais je guette les répliques de certains avec une grande impatience. Surtout celles de Myra, la blonde qui fait de la concurrence à Brittany de Glee sauf qu’elle n’est pas complètement conne : c’est la moins hypocrite de toutes. Elle n’a pas été particulièrement gâtée dans cet épisode mais je suis déjà fan. Idem pour Carol, qui est un cliché sur pattes mais qu’importe, elle est excellente ! Le directeur de la chaîne avec sa femme aveugle, c’est cruel mais vraiment drôle… Enfin voilà, je ne vais pas passer en revue toutes les situations qui m’ont amusé : elles étaient nombreuses ! Le couple d’anglais reste à mon sens le point faible mais il y a déjà du mieux dans cet épisode, je ne désespère pas.
// Bilan // Deuxième épisode plus réussi que le premier, plus drôle, mieux ficelé. On ne reconnaît pas la patte Showtime, la BBC a clairement pris le dessus. Et alors ? Rendez-vous en fin de saison pour une review complète !