Tueurs En Séries [Episode du 26 Août 2011]
Au programme cette semaine : une récap' des annulations et des renouvellements de ces dernières semaines, Jesse Tyler Ferguson nous raconte la saison 2 de Modern Family, les premières images d'American Horror Story et la campagne virale, J.J. Abrams nous confie un secret, bientôt un remake de Ma Sorcière Bien-Aimée, es réponses à vos questions, la bande-annonce du retour de Grey's Anatomy...
Modern Family [Saison 1]
Saison 1 // 9 37o ooo tlsp. en moyenne
Sensation comique de l'année, Modern Family est aussi bonne qu'on le dit ! En utilisant le système du mockumentary, elle aurait pu se vautrer de tout son long, elle aurait pu faire fuir les amateurs de sitcoms dites classiques, en gros, elle aurait pu se transformer en Arrested Development-bis (une excellentissime sitcom qui n'a jamais trouvé son public car trop en avance sur son temps et pas programmée sur la bonne chaîne) et pourtant, ça ne s'est pas du tout passé comme ça. La curiosité et le buzz passés, les téléspectateurs lui sont restés fidèles et elle ressort de la saison 2009/2010 victorieuse. Il s'agit d'un des plus beaux accomplissements de ces dernières années. Non seulement elle est originale et irrésistible mais, en plus, elle a relancé le genre de la sitcom qui était en perte de vitesse. Bien-sûr, c'est aussi un concours de circonstances. Elle est arrivée au bon moment. Mais son succès d'estime a largement contribué à cette petite révolution dont on mesurera réellement les effets la saison prochaine avec une avalanche de nouvelles sitcoms !
Je ne vais pas refaire les présentations dans cet article. Je renvoie ceux qui n'ont pas encore regardé la série vers ma critique du pilote (ICI) mais je vais vous parler des personnages qui m'ont le plus amusé au cours de cette saison et ce n'est pas si facile de choisir quand j'y pense. D'abord, un grand bravo aux auteurs pour avoir réussi à intégrer les enfants dans la série en les mettant au même niveau que leurs parents. Ils ne sont pas secondaires. Ils sont même essentiels. Mon chouchou, c'est Manny. Non seulement le personnage m'a fait éclater de rire plus d'une fois mais en plus le jeune acteur qui l'interpréte est absolument bluffant ! Je fantasme encore d'un crossover entre Modern Family et Desperate avec Manny qui tombe follement amoureux de Juanita, pendant que Gaby et Gloria se crépent le chignon. Au pire, si les dirigeants d'ABC me lisent (et c'est forcément le cas, non ?), pensez à une campagne marketing autour de ces duos ! Ce serait énorme. Mais bon, je ne vais pas non plus salir cette review en parlant trop de Desperate. Le duo Manny/Jay nous a offert d'excellents moments de comédie, surtout en début de saison, et a permis à ce bougon de Jay de montrer qu'il pouvait être touchant. Ed O'Neill a su y faire. Si l'on y ajoute la bombe électrique Sofia Vergara, on obtient un cocktail des plus efficaces. J'avoue que l'accent très prononcé de Gloria me tape un peu sur les nerfs au bout d'un moment mais ça fait partie de son charme on va dire... Au passage, je suis super fan des moments tendancieux entre Gloria et Phil, lequel est mon personnage adulte préféré. Je n'aurais pas cru au début. Il m'éclate tout particulièrement dans les passages d'interviews. C'est le seul qui se démarque d'ailleurs, là où les autres tournent toujours un peu en rond autour du principe de mauvaise foi. Un petit défaut à corriger pour la saison 2, encore que ça reste très drôle jusqu'ici.
Chez les enfants, je suis assez fan d'Alex également. Elle me fait penser à moi à son âge en fait. Luke étant mon frère, en moins stupide quand même, je vous rassure. Sa façon toujours très habile de mettre le feu aux poudres ou d'aguicher ses frères et soeurs me plaît beaucoup. Sa soeur, Haley, puisqu'on en parle, n'est vraiment pas la plus marrante, ou disons qu'elle l'est à ses dépens, mais j'adore son petit-ami par dessus tout. Je me souviens encore de cet épisode où il lui avait écrit une chanson. C'était super drôle et assez osé. Et puis on en vient à ceux qu'on surnomme vulgairement "le couple homo", qui valent un peu mieux que cette appellation simpliste, d'autant que leur homosexualité n'est absolument pas importante au bout du compte. Ils sont aussi frappés et touchants que les autres et la caricature est relativement fine même si les scénaristes en font parfois un peu trop au sujet de Cameron. C'est en même temps ce qui le rend génial et totalement imprévisible. Le coup du roi Lion dans le pilote, c'est juste inoubliable ! Il y aussi cet épisode où le couple recevait une femme que la petite Lily a appelé "Maman", ce qui reste encore à prouver soit dit en passant. C'était borderline et j'aime le fait que la série puisse se permette ça sans tomber pour autant dans la facilité. Elle n'y cède d'ailleurs jamais et même quand on voit les catastrophes arriver à quinze kilomètres, on ne sait jamais comment on va y arriver. C'est dans ce chemin semé d'embûches que la série nous procure le plus de plaisir. Tout se complique toujours très vite, tout le monde y met du sien et c'est le fou rire assuré. Ce que j'aime moins c'est le systématique "tout est bien qui finit bien" mais qui est presque obligatoire dans ce type de format. Et parfois, c'est super mignon, comme dans l'épisode en deux parties à Hawaii. L'apogée de la saison, encore que j'ai dû préférer de tous les épisodes celui de la St Valentin ou éventuellement celui de l'anniversaire de Luke. A noter enfin l'utilisation intéressante des guest-stars, avec une grosse préfèrence pour la venue de Shelley Long en ex-femme hystérique hilarante. J'espère la revoir régulièrement.
// Bilan // En une saison et 24 épisodes, Modern Family a réussi à obtenir une adhésion critique et populaire rare et nous a fourni tout un tas de souvenirs comiques que l'on n'oubliera pas de sitôt ! Si j'étais fou, je crois que je prendrais du plaisir à revoir la saison 1 là, tout de suite, maintenant. Elle me ferait toujours autant rire. Les Pritchett-Delgado-Dunphy sont déjà entrés dans le panthéon des familles les plus attachantes de la télévision. Bel exploit ! En espérant que la saison 2 sera à la hauteur...
// Bonus // La chanson de Dylan, In The Moonlight (Do Me), parce que c'est du bonheur !
Ugly Betty [4x 10]
The Passion Of The Betty // 5 o8o ooo tlsp.
Tout comme Betty ne se passionne plus pour Matt, je ne me passionne plus pour Betty. Et pourtant, je dois dire que depuis deux-trois épisodes, le niveau remonte un peu. Du coup, la saison 3 pourrait rester la pire de la série. Je ne sais pas si c'est voulu ou si c'est un heureux hasard de la programmation, mais j'ai trouvé cet épisode particulièrement drôle et la série vient justement de prendre ses quartiers d'hiver au sein de la "Comedy Wednesdays Night" de ABC. Une demande de la chaîne de muscler Betty pour l'occasion ? Les dialogues étaient très soignés, plus encore que d'habitude; Le duo Marc/Amanda a repris des couleurs; Wilhelmina nous a sorti quelques piques bien senties et Matt nous a dévoilé son talent caché pour la peinture sous forme d'oeuvres représentant Betty dans des positions... comment dire ? Etranges ! Ca aurait pu être plus trash, clairement, mais c'était déjà très amusant. Et puis mine de rien, ça représente du boulot tout ça ! Je trouve dommage que Matt soit une telle girouette et qu'il n'ait strictement aucune personnalité, c'est selon le bon vouloir des scénaristes et ce qui les arrange, mais il est moins chiant qu'avant. Il va falloir s'en contenter. Doucement mais sûrement, Betty se décoince. J'ai adoré le court passage en noir et blanc où elle devenait hystérique. On aimerait la voir comme ça sans que ce soit un rêve, de temps en temps. Et puis la première scène avec son dentiste (le retour pour l'occasion de Jesse Tyler Ferguson, actuellement dans Modern Family) m'a bien fait rire aussi. Cerise sur le gâteau : on l'a vue au lit avec Matt ! Ils dormaient, ou essayaient de dormir, mais c'est déjà un pas énorme. Betty couche quoi ! Betty baise !
Le mot-qu'il-ne-faut-pas-prononcer a été prononcé. Sacrilège ! Comment ABC a pu laisser passer ce "abortion" dans la bouche de Cal ? Ah ça y est, je sais : c'était pour accentuer le coté "grand méchant" du personnage à ce moment-là. Et par la même occasion, montrer à quel point Claire a eu raison de ne pas s'être faite avorter il y a 30 ans. La morale est sauve, Dieu merci ! Cette intrigue autour de l'enfant caché de Claire a enfin pris tout son sens, servant à instrumentaliser le grand retour de Wilhelmina à Mode et le départ de Cal. Il y a comme un arrière-goût de déjà-vu (dans Ugly Betty même) mais ça reste divertissant. Surtout quand Wilhelmina cherche à faire parler Amanda en l'appâtant comme un chien non pas avec des croquettes mais avec des colliers et des chaussures. Quant à l'ami Marc, il ne sait pas comment se débarrasser de son amoureux-transi suite à une folle nuit aux Bahamas et c'est moyennement drôle. Au départ, on ne comprend pas bien pourquoi il est si réticent à l'idée d'être en couple avec ce garçon, niais mais charmant, et plus tard, même si on a compris, on a envie qu'il lui laisse une chance. Ce qu'il fait d'ailleurs. On verra ce que ça va donner. Cette intrigue a clairement été inventée pour offrir à Marc un peu de bon temps et un petit quelquechose rien qu'à lui mais ils auraient pu trouver mieux, plus original.
// Bilan // Cet épisode m'a été agréable. On dirait que les scénaristes se sont dopés pour son écriture. Le rythme et l'humour étaient là. Les bonnes idées sont aux abonnées absentes mais on ne peut plus tout avoir...
Modern Family [Pilot]
Pilot // 12 61o ooo tlsp.
What About ?
Quand les familles voisines Pritchett, Delgado et Dunphy acceptent qu'un documentaire soit tourné sur leurs vies, elles étaient loin d'imaginer qu'elles allaient tant en révéler... Jay Pritchett a rencontré la très sexy Colombienne Gloria Delgado le jour où sa femme l'a quitté. Leur différence d'âge est pour lui un challenge de tous les jours. Sa fille, Claire, a elle-même bien du mal à gérer sa vie de famille depuis que son mari, Phil, est persuadé d'être en phase avec ses enfants adolescents alors qu'il ne fait que les embarrasser ! Quant au frère de Claire, Mitchell, il vit avec son petit-ami Cameron et ils viennent d'adopter Lily, une petite Vietnamienne... (AlloCiné)
Who's Who ?
Dans le rôle du patriarche de cette grand famille, on retrouve Ed O'Neill, patriarche d'une autre famille célèbre dans les années 90 : les Bundy de Mariés, deux enfants. C'est un plaisir de le retrouver dans un genre qui lui sied mieux que le policier (Dragnet) ou le mystérieux (John From Cincinnati). Sa femme est interprétée par la plantureuse Sofia Vergara, vue dans quelques sitcoms foireuses. Elle n'est pas aussi bonne qu'Eva Longoria mais elle a du chien ! Les deux enfants de Jay Pritchett sont joués par Julie Bowen, une actrice qui ne chôme pas (Lost, Boston Legal, Weeds, Ed...), et Jesse Tyler Ferguson, que j'avais adoré dans The Class, et qui était le seul atout de Do Not Disturb. Leurs compagnons respectifs sont interprétés par Ty Burrell et Eric Stonestreet. Et puis il y a tous les enfants, avec de petits acteurs très talentueux !
So What ?
Quoi ? Une bonne sitcom familiale ?! Mais on avait plus connu ça depuis Arrested Development ! Modern Family est très très loin de toutes les sitcoms familiales auxquelles ABC nous avait habitués. Rien à voir avec les affligeantes Ma Famille d'abord ou According To Jim par exemple. En prenant la forme d'un documentaire, ou plutôt d'un mockumentary comme on dit, elle se démarque déjà grandement. Nous autres petits français ne pouvons nous empêcher de penser à la série de France 2 Fais pas-ci fais pas-ça, dont ABC avait d'ailleurs récupéré les droits d'adaptation, et qui est plutôt sympathique. Dans ce pilote, les trois familles nous sont présentées séparément dans des situations presque classiques de la vie quotidienne, avant de n'en former plus qu'une lorsque le couple gay annonce à tout le monde qu'ils viennent d'adopter un enfant. Ce système de narration est une brillante idée, ainsi que les quelques confessions face caméra des protagonistes. L'ensemble est très cohérent et vraiment drôle. On ne rit pas forcément aux éclats mais les répliques font mouche et les intéractions entre les nombreux personnages sont très réussies. D'ailleurs, le casting est solide et l'alchimie semble immédiate ! C'est très rare. Un sentiment de réalisme parcourt tout le pilote, pas tellement dans les situations, qui sont tout de même très spéciales, mais dans les relations de couple et les relations familiales. Ou la difficulté d'être en couple et d'être parents, que l'on soit dit "normaux", "gays" ou avec une différence d'âge. Le spectre présenté est suffisamment large pour que chacun puisse se retrouver dans tel ou tel personnage.
En bref, je comprends maintenant pourquoi les critiques américains étaient dithyrambiques au sujet du pilote de Modern Family ! Il est effectivement original et presque parfait, je m'attendais simplement à ce qu'il soit encore plus drôle. J'espère que le public continuera de répondre présent car c'est amplement mérité.
// Bonus // Un trailer pour vous donner une idée de ce que ça donne...