Pulling (US) [Pilot Script]
PULLING (US)
Comédie (Single-Camera) // 22 minutes
Ecrit par Gene Stupnitsky & Lee Eisenberg (Bad Teacher, The Office). Adapté de la série anglaise du même nom. Pour ABC Studios. 36 pages.
Alors qu'elle est sur le point de se marier, ce dont elle a toujours rêvé, Donna, la trentaine, réalise que son mari parfait et la vie de famille qui l'attend ne correspond plus à ses envies. Elle décide alors de tout annuler et de retourner vivre avec ses deux meilleures amies, Karen et Louise, comme à l'époque de la fac...
Avec June Diane Raphael (Bachelorette, New Girl), Jenny Slate (Saturday Night Live, Bored To Death, Girls), Kristen Schaal (30 Rock), Matt Oberg (The Onion)...
Retenez bien les noms de Gene Stupnitsky et Lee Eisenberg. En cette saison des pilotes, ils ont le vent en poupe ! Ils ont réussi à vendre pas moins de 4 projets : outre Pulling, ils ont écrit le Trophy Wife d'ABC, la version télé de leur film Bad Teacher pour CBS, ainsi que la dramédie Hello Ladies pour HBO, et cette dernière a d'ailleurs déjà été commandée en série. Ce serait vraiment pas de chance si aucun des trois premiers ne voyait le jour. Pulling mérite-t-il d'être l'heureux élu ? Sans avoir encore lu les autres, je ne peux pas établir de comparaisons. Je peux toutefois dire que c'est typiquement le genre de comédie que j'aime et que je regarderais les yeux fermés -enfin pas trop quand même- à la rentrée, si ABC se laisse aussi tenter.
Le principal défaut du pilote de Pulling, c'est qu'il part d'une idée hyper basique. La mariée qui ne veut plus se marier à quelques jours de la cérémonie, c'est vieux comme les sitcoms. C'est ainsi que Friends a commencé pour Rachel. Plus récemment, Happy Endings nous a aussi fait le coup. Ce sont en même temps deux exemples de comédies réussies. Pulling a au moins la décence de nous épargner la scène gênante du départ en furie de l'autel, puisque l'héroïne en question annule tout la veille, lors du dîner de répétition (un concept américain absurde dont je ne comprends toujours pas l'intérêt). Cela n'empêche pas d'avoir une triste sensation de déjà vu et revu tout au long de l'épisode. Et c'est vraiment dommage parce qu'à côté de ça, on s'amuse bien en compagnie de ces trois copines attachantes et pleine d'énergie, qui n'hésitent pas à se vanner dès que l'occasion se présente, mais qui savent aussi se serrer les coudes dans les moments difficiles. Certaines répliques et situations font mouche, d'autres, un peu plus paresseuses, font simplement sourire, mais rien ne tombe à plat. Je me pose quelques questions sur le personnage de Louise, qui devait à l'origine être joué par Mandy Moore avant qu'elle ne cède sa place à Kristen Schaal. En fait, tel qu'il est écrit, je vois mal comment Mandy Moore aurait pu se glisser dans le rôle alors que sa remplaçante semble parfaite. Louise est, en gros, une désespérée de l'amour, qui "stalke" les mecs qui lui plaisent, qui redouble d'ingéniosité pour les faire accepter un rendez-vous galant et qui est de manière générale légèrement timbrée ! Je l'adore déjà.
Pulling -outre le fait qu'elle doit absolument changer de titre- est une comédie classique mais prometteuse, qui mériterait de faire partie de la future grille d'ABC. Mais la concurrence est très rude. Et puis, comme pour toutes celles qui ne sont pas familiales, on se demande ce que la chaîne va bien pouvoir en faire. Je l'imagine très bien avec Happy Endings, Mixology et Super Fun Night. Elles formeraient un super carré, de qualité. Mais les audiences seraient probablement abyssales. Et de toute façon, ça n'a aucune chance de se produire !
Super Fun Night [Pilot Script]
Ecrit par Rebel Wilson pour Warner Bros. Television et CBS. 53 pages.
Trois jeunes geekettes un peu coincées tentent par tous les moyens de passer une soirée "super fun" chaque vendredi. Mais le résultat est souvent loin de leurs espérances...
Avec Rebel Wilson (Mes meilleures amies), Kevin Bishop (L'Auberge Espagnole), Jenny Slate (Saturday Night Live), Alan Ritchson (Smallville), Edi Patterson...
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Selon Moi
Le sort de ce pilote est encore en suspens : développé puis tourné pour CBS, il n'a pas été pris (au profit de Partners et Friend Me) mais il a tapé dans l'oeil d'ABC qui était, il y a quelques semaines, selon le site Deadline, "sur le point de la commander". Depuis, plus de nouvelles. Une chose est sûre : si ABC souhaite vraiment en faire une de ses nouvelles comédies, il va falloir procéder à quelques modifications car tout sonne dans Super Fun Night comme une sitcom CBS classique ! A commencer par le format : il s'agit d'un multi-camera et un passage en single-camera s'impose afin de s'associer au mieux à des séries comme Happy Endings ou Don't Trust The B-----. Cela signifie donc que le pilote doit être ré-écrit entièrement. Les blagues peuvent rester les mêmes, d'autant qu'elles sont bonnes à 80%, mais la mise en scène doit être entièrement revue. Il y a cependant un passage façon "Sex & The City" ou les trois filles marchent dans la rue, cheveux au vent, avec un look improbable, qui ne fait pas très multi-camera dans l'esprit. J'ai l'impression que si ça n'avait tenu qu'à Rebel Wilson, la créatrice, elle en aurait fait une single, mais CBS oblige, elle n'a pas tellement eu le choix...
La meilleure façon de décrire Super Fun Night, même si c'est réducteur, c'est de dire qu'il s'agit d'un Big Bang Theory au féminin sauf que, bien heureusement, toutes les répliques ne tournent pas autour des obsessions geeks des héroïnes. Il y a des références, notamment à une certaine Xena La Guerrière, mais cela reste léger et amusant. Dans tout le pilote, elles essayent en vain de passer une super soirée mais le destin joue toujours contre elle. Il faut dire qu'elles sont prêtes à troquer à tout moment leurs parures scintillantes pour un pyjama, une pizza et un DVD. Mais Kimmie (Rebel Wilson) est bien décidée à changer de vie. On suit un peu sa vie au bureau, et ce sont à mon sens les passages les moins inspirés, entre des péripéties avec sa robe et une agrafeuse et sa rencontre avec ses nouveaux collègues dont une pimbêche qui est tout son opposé et un anglais voué à devenir son intérêt amoureux de la série. La soeur de Kimmie et son frère apparaissent quelques secondes, pour des passages pas extraordinaires. C'est donc essentiellement lorsque les trois filles sont réunies -la plupart du temps donc- que la comédie bat son plein et qu'on sourit franchement. Dans ces moments-là, elle est efficace et n'aurait vraiment pas dénoté aux cotés de 2 Broke Girls par exemple. Je ne sais pas ce qui a retenu CBS de la commander -si ce n'est un manque de place dans sa grille- mais je sais pourquoi ABC s'y est intéressé : il y a là un vrai potentiel et Rebel Wilson est sans doute une actrice sur laquelle il faudra compter dans le futur, d'autant que le cinéma lui tend les bras. La version mainstream de Lena Dunham en quelque sorte...
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Selon UglyFrenchBoy
Parfois, une comédie peut s'attarder sur des tabous avec humour. Ce n'est pas le cas ici. Parfois, une comédie arrive à naviguer aisément entre rire et émotion. Ce pilote en est dénué. Parfois encore, une comédie aborde un sujet prompt à faire naître une certaine forme de réflexion chez le public. Inutile de dire que Super fun night est loin du compte. Qu'apporte alors ce pilote ? Pas grand-chose. Le script de Rebel Wilson, ultra scolaire (on dirait un premier brouillon après la lecture de trois chapitres de « Écrire son premier scénario pour les nuls »), provoque, tout au mieux, de l'apitoiement. On sourit à quelques reprises, notamment lors des premières pages, mais pour combien de soupirs ? L'ensemble est consternant.
On pourrait présenter Super Fun Night comme, plus ou moins, le pendant féminin d'un Inbetweeners. Tous les défauts du genre sont ici concentrés avec, en prime, les inconvénients du format multi-camera ou du moins ceux que l'on devine. Même dans une version single-camera, comme il en a été question pour un projet de reprise par ABC, il faudrait une réécriture complète. Sur le papier, les répliques sont peu subtiles, le tout est poussif et il est impossible d'imaginer le casting, quelle que soit l'énergie insufflée, sauver la donne.
Les héroïnes, dont les traits sont grossis et exagérés comme il est coutume dans les sitcoms, découvrent la ville. Un « running gag », si l'on peut dire, consiste à imaginer que les gens « dehors » après minuit finissent capturés au Mexique... S'agit-il d'une référence d'un film culte chez les « dorks » ? Toujours est-il que l'auteure veut forcer le rire du public: quand les filles croisent un SDF, elles s'immobilisent espérant être confondues avec des statues (si si). Celui-ci verse alors son urine au pied de l'une d'elle... J'imagine parfaitement la scène accompagnée de 3 minutes de rires pré enregistrés façon mauvais remake des pitreries de Rowan Atkinson. Dans le même genre, l'héroïne craque sa robe, portée à l'origine pour les besoins de son travail, et tente alors de la rattraper... avec une agrafeuse. Trop à l'étroit dans sa tenue, elle imite un robot tout en se déplaçant d'une manière saccadée... Même la peu regrettée Work it n'aurait pas osé.
En d'autres termes : c'est laborieux et affligeant.