30 mai 2012

New Girl [Saison 1]

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Saison 1, 24 épisodes // 6 500 000 tlsp.

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   La New Girl m'en aura fait baver cette année : elle ne m'avait pas tellement convaincu lors de la diffusion de son pilote mou du genou (Lire la critique) mais, vu le succès qui semblait l'attendre, je me sentais le devoir de poursuivre l'aventure pour au moins deux ou trois épisodes supplémentaires avant de me prononcer définitivement sur son sort dans ma "To Watch List". Ceux-ci ne m'ont pas vraiment plu non plus, mais la FOX s'est mise à annoncer quelques noms de guest-stars alléchantes comme la sublime Katie Cassidy, la symathique Lake Bell ou encore la rigolote Lizzy Caplan. La curiosité était trop forte : j'ai persévéré... et j'ai souffert. Et visiblement, je n'étais pas le seul puisque le public a déserté peu à peu l'appartement de Jess et de ses coloc' déjantés. Des 10,3 millions de curieux devant le premier épisode, il n'en restait plus que 5,6 lors du final (et la série est régulièrement passée sous la barre des 5 millions). Alors, malgré ce que peuvent en dire les réseaux sociaux -beaucoup de bien dans l'ensemble- je me vois dans l'obligation de dire beaucoup de mal de New Girl de mon coté. Vous ne pourrez pas me rétorquer le classique : "Non mais ça s'améliore après, tu verras..." Car j'ai vu. Tout vu. Et je ne peux plus encadrer Zooey Deschanel, ni la voir en peinture maintenant, alors que je l'adorais...

   Jess Day est sans conteste l'un des personnages les plus atypiques de la télévision. Sa supposée naïveté, son sens inné de l'étrangeté et son optimisme quasi-surréaliste la rendent unique en son genre. J'aurais vraiment aimé l'aimer, d'autant qu'à la base, je la trouvais fraîche et amusante. Elle me plaisait. Pourtant, petit à petit, j'ai commencé à trouver ses réactions démuserées ou incohérentes de moins en moins mignonnes et de moins en moins drôles. De temps en temps, j'ai même eu envie de lui donner une bonne petite claque, histoire de lui remettre les idées en place. Puis je suis passé par le stade de l'irritation extrême en milieu de saison jusqu'au désintérêt le plus total sur les derniers épisodes. Elle ne m'énerve plus aujourd'hui. Elle ne m'amuse plus non plus, ou rarement. En gros, si je devais continuer la série -ce qui me pose un véritable cas de conscience je vous l'avoue- ce ne serait certainement pas pour elle ! Mais sachez quand même que dans les choses que j'ai bien aimé la concernant, il y a eu son histoire avec Paul. Zooey Deschanel et Justin Long vont si bien ensemble qu'on ne pouvait que craquer. En faire le pendant masculin de Jess était une excellente idée, car l'acteur maîtrise à merveille lui aussi le "quirky" et le "awkward". Ils faisaient une belle paire. Si belle d'ailleurs que les scénaristes ont dû commencer à paniquer : mince, leur héroïne avait déjà trouvé sa parfaite moitié après six épisodes ! Alors il a fallu leur inventer des complications ridicules, les amenant jusqu'à la rupture. Puis Jess a passé la saison à enchaîner les conquètes, toutes plus inintéressantes les unes que les autres. A la limite, l'idiot qu'elle s'est coltinée lors de la St Valentin et joué par un Ryan Kwanten tout droit sorti de True Blood m'a fait rire un peu. Le pire à mon sens a été Russell, incarné par Dermort Mulroney. Je ne voudrais pas remettre en cause les talents de l'acteur en matière de comédie, mais avouons tout de même qu'ils sont limités (pour ne pas dire inexistants). Jess et Russell, c'était d'un ennui mortel et je crois que c'est quand elle était à ses cotés que j'ai le plus détesté Jess de toute la saison. Elle était lourde, nulle, encombrante. Seule la venue de Jeanne Tripplehorn (que j'adore) a permis d'apporter un semblant d'intérêt à l'intrigue. Mais le fond du problème, de toute façon, c'est qu'il est trop évident depuis le tout premier épisode que l'on veut nous faire espérer un couple Jess/Nick, dans l'optique de les faire devenir les nouveaux Ross et Rachel. Ce chemin-là, on l'a trop emprunté. Et puis de toute façon, je ne trouve pas d'alchimie incroyable entre Zooey et Jack M. Johnson. Eux aussi, quand ils se tournent autour, ils m'ennuient. Et quand ils s'engueulent -ce qui arrive au moins une fois par épisode- j'ai juste envie d'appuyer sur avance-rapide. Il est essentiel, pour pouvoir pleinement apprécier New Girl, de croire en ce couple, je crois...

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   Vous avez remarqué vous aussi que la Jess "timide" et pas très femme des débuts s'est transformée au fur et à mesure en une petite bombe sexy ? Cela m'a beaucoup dérangé, je dois dire. Comme si on nous avait un peu trop vite trahis (car on savait pertinemment que c'est ce vers quoi on se dirigeait à terme). Puisque Zooey est toute jolie, puisque n'importe quelle frippe lui va à ravir, les stylistes, coiffeurs et maquilleurs de la série se sont faits une joie de s'amuser avec leur nouvelle poupée. C'était un peu trop flagrant parfois, renforçant l'aspect vraiment pas naturel de la série, de ses personnages à ses histoires. Winston reste pour moi un mystère après 23 épisodes de présence : qui est-il ? A quel moment faut-il rire quand il intervient ? Il me faut d'urgence un mode d'emploi, un "Petit Winston illustré". Sa relation avec Shelby ne m'a pas passionné non plus. A croire que tous les couples de la série sont maudits. Elle est aussi peu drôle que lui. En cela, ils s'accordent bien. Je pense que les scénaristes s'en sont bien rendus compte remarque, ils leur ont tellement peu souvent donner l'occasion de briller d'une manière ou d'une autre... Je ne sais pas si Coach, le colocataire incarné par Damon Wayans Jr. dans le pilote , aurait été plus drôle sur la longueur, mas je l'ai souvent regretté. Nick, je l'ai déjà un peu évoqué, mais je peux en reparler encore : il m'insupporte, je ne le trouve pas attachant une seule seconde, il passe son temps à se plaindre, à grogner, à végéter. Il ne m'intéresse pas et je ne vois pas ce que Jess, inconsicememnt, peut lui trouver. Son histoire avec son ex a permis parfois quelques passages réussis mais, dans l'ensemble, rien de positif ne me vient à son sujet... Ah si, j'aime bien quand il danse !

   Schmidt est sans doute le plus grand mystère de la série pour moi : je l'avais détesté dans le pilote, mais vraiment vraiment, et au bout du compte, c'est le personnage que je préfère, et de loin ! Son coté loser me fait énormément rire, parce que son originalité à lui c'est qu'il est le seul à ne pas se rendre compte qu'il est un loser ! Il vit constamment dans le déni ! Il se croit attirant, voire même irrésistible, alors que la plupart de ses postures et de ses tentatives de drague sont affligeantes. La pitié qu'il pouvait inspirer au départ s'est transformée en force. Son acharnement pour obtenir les faveurs de Cece, la meilleure amie mannequin de Jess, est devenu le fil rouge le plus attrayant de la série, si bien que j'ai applaudi quand il a enfin atteint son but. Lorsqu'ils sont devenus un couple -enfin plus ou moins- ils auraient pu devenir ennuyeux comme leurs compagnons mais c'est tout le contraire qui est arrivé : ils sont devenus encore plus drôles ! Et, au passage, le personnage de Cece s'est trouvé une raison d'exister car, jusqu'alors, elle était de trop et les auteurs galéraient comme pas permis pour l'intégrer au scénario. Schmidt est la meilleure chose qui pouvait lui arriver ! Du coup, si je devais regarder la saison 2, ce serait entièrement pour eux ! Et je ne sais pas si c'est bien raisonnable...

   Au cours de la saison, quelques épisodes ont quand même retenu mon attention comme The Landlord, lorsque Jess fait la rencontre du propriétaire de l'appartement. Celui-ci m'a vraiment fait rire. Ou bien Kids, ou le bras de fer entre Jess et la fille -en chaleur- de Russell. Bad In Bed, dans lequel Jess demande des conseils sexuels aux garçons avant de passer à l'acte avec Paul. Naked, dans le même genre, était pas mal non plus : Jess voit accidentellement le pénis de Nick, ce qui la traumatise au plus haut point tandis que Schmidt est jaloux comme un pou de ne pas avoir eu ce privilège après tant d'années d'amitié. Je dois reconnaître aussi que la réalisation de la série est efficace. On y voit un Los Angeles un peu différent comparé aux comédies habituelles. Beaucoup de décors naturels sont utilisés, notamment dans le dernier épisode avec une virée dans le désert. C'est un atout indéniable même si ce n'est pas ça qui fait rester. Les scènes d'émotion ont souvent peiné à me convaincre, sans doute à cause de la distance énorme qui me sépare des héros. Toutefois, j'apprécie ces moments où New Girl devient plus tendre et favorise une certaine vision fantasmée de l'amitié. C'est quelque chose que beaucoup de sitcoms classiques n'arrivent jamais à faire entre deux bonnes vannes. Comme New Girl n'en pas beaucoup, de bonnes vannes, la transition vers les moments émotion est facilitée ! Je peux bien lui reconnaître ça...

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 // Bilan // Quand j'entends parler de New Girl, les mots "frais", "moderne", "décalé" et "charmant" reviennent toujours dans la conversation, à tort ou à raison, mais jamais les termes "hilarant" ou "original" et pour cause : la comédie de la FOX n'a rien inventé et elle attendrit bien plus qu'elle ne fait rire. Je ne parviens pas à m'en contenter, malgré toute ma bonne volonté. Dans ce format-là, ce que j'attends, c'est de la vivacité, de l'humour, de l'irrévérencieux, un peu de fond aussi si possible et tout cela, à mon sens, lui fait défaut. Et puis franchement, New Girl, sans Zooey Deschanel, ça ne vaudrait pas un clou !


10 mai 2011

Big Love [5x 07 & 5x 08]

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Til Death Do Us Part // The Noose Tightens

1 o5o ooo tlsp. // 1 36o ooo tlsp.

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   Til Death Do Us Part. Il m'est toujours aussi difficile d'écrire sur Big Love, peut-être plus encore maintenant que je ne suis plus tout à fait sûr d'apprécier la série qu'elle est devenue. "Home. Is this my home?" Il se passe tant de choses, pour tout le monde et à de multiples niveaux. Les scénaristes ont pourtant décidé d'en rajouter quelques couches, à travers le rachat des locaux de Home Plus par Alby par exemple. Je ne sais pas si c'était nécessaire. S'il s'agissait de nous montrer que le fake prophète était vraiment prêt à tout, eh bien... on le savait déjà. Plus la peine de nous le prouver. J'ai également beaucoup de mal à m'intéresser à tout ce que Goji Juice implique pour Margene. Le personnage de Grant Show n'apporte finalement rien. Je doute que cela change d'ici à la fin de la série. Ce qui est beaucoup plus intéressant concernant la dernière sister-wife, c'est le mensonge sur son âge qui prend désormais l'ampleur que l'on imaginait. Plusieurs éléments (Heather, pas dans son meilleur jour; le discours suspicieux de Margene...) servent à faire monter le suspense jusqu'à la scène finale, où tout retombe presque comme un soufflé. Je m'attendais à quelque chose de plus dramatique, à l'arrestation de Bill pour tout dire. Finalement, ce n'est "que" Barb qui se fait interroger. Je suis par contre ravi de la tournure que prend la relation entre Cara Lynn et son professeur. Je n'avais pas encore saisi le parallèle avec les débuts de l'histoire entre Margene et Bill. Dès lors, c'est extrêmement intéressant d'impliquer Margene dans leur séparation (forcée). Ben tente également de s'affirmer à travers cette intrigue et celle de Heather et sa mère. Ah, si seulement Sarah avait été là... C'est amusant de constater que dans cet épisode, les rôles entre les hommes et les femmes sont souvent inversés. Barb marie Bill et Nicky, le "tueur à gages" d'Alby devient aussi sa bitch, Ben se transforme presque en mère de famille pendant le mariage... L'intrigue de Lois est toujours aussi bien traitée, avec beaucoup de talent et d'émotion. On ne sait jamais très bien si c'est sa maladie ou sa folie naturelle qui la pousse à agir de la sorte, mais elle est aussi flippante que bouleversante. Pam et Carl ? Je ne comprends pas pourquoi on parle d'eux. Ils ne m'intéressent pas.

   The Noose Tightens. Devant un épisode comme celui-ci, je n'ai plus de doute : Big Love est toujours une grande série, qui s'est simplement trompé de chemin pendant quelques temps. Malgré toutes les intrigues qui se battent dans tous les sens, on en revient petit à petit aux basiques : à ce quatuor dysfonctionnel que l'on a tant aimé, et à cette opposition entre la vision de la religion de Bill, progressiste, et celle d'Alby, destructrice. Sans m'en rendre compte, depuis quelques épisodes, je ne ressens plus de haine envers le héros de la série. Il n'en reste pas moins un être abject, plus intelligent et subtil qu'un Alby, mais dangereux quand même. A ce stade de la série, alors qu'il ne reste plus que deux épisodes, je commence à imaginer une fin, celle que les scénaristes semblent nous suggérer mais qui ne sera pas celle finalement choisei, car ils sont plus malins que ça... J'imagine Margene quitter cette famille qui lui a tout donné mais aussi tout volé, son innocence en premier lieu. Si l'intrigue de Goji Juice doit servir à quelque chose, c'est bien à cela. Lui ouvrir les yeux sur le culte dont elle fait partie, presque malgré elle. J'imagine aussi Barb se séparer définitivement de Bill, car à elle aussi il lui a volé sa vie. Contrairement à Margene, elle n'a plus toute sa vie devant elle, il sera plus difficile de se reconstruire mais elle est forte, elle en est capable. Margene elle-même n'a jamais été aussi forte. Ginnifer Goodwin interprète cette évolution à la perfection. Nicky a-t-elle tué son frère, après qu'il l'ait enfermé dans un placard (un vrai cette fois, pas un métaphorique comme celui dans lequel il est coincé) puis menacé de mort, arme à l'appui ? Elle en est capable en tous cas, mais j'imagine mal un événement comme celui-ci avoir lieu hors-caméra, même si on peut y revenir via un flashback. Et puis ce serait sans doute trop tôt. C'est sans doute Bill qui achèvera Alby dans le final. Prendra-t-il alors sa place à Juniper Creek, avec Nicky en femme dévouée ? 

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// Bilan // Pour ceux qui ont déjà vu le final de la série, vous avez bien dû bien rire à lire mes théories. Je suis certainement à coté de la plaque. Qu'importe: je reprends un plaisir fou à suivre les aventures au bout de l'enfer des Henrickson.  

14 avril 2011

Big Love [5x 05 & 5x 06]

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The Special Relationship // D.I.V.O.R.C.E.

99o ooo tlsp. // 1 o4o ooo tlsp.

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    Alors que je suis moi-même de plus en plus partagé, je ne peux pas m'empêcher de cogiter sur cette question : pourquoi les deux dernières saisons de Big Love sont-elles si décriées, même par les fans de la première heure ? Parmi les réponses que je suis capable d'apporter, la mort de Roman me semble être un tournant stratégique. C'est probablement à partir de ce moment-là que toutes les intrigues liées à Juniper Creek sont devenues moins passionnantes, voires ennuyeuses à l'occasion. Il y a tout de même eu quelques grands moments. Aujourd'hui, le compound est loin et il me manque. Alby a beau être effrayant quand il le veut, et il l'a prouvé à plusieurs reprises la saison dernière, je le trouve trop cliché cette année. Il est finalement le seul "grand méchant" qu'il reste. Il porte difficilement tout ce poids sur ses épaules. Cela étant dit, sa première attaque dirigée contre Don était bien amenée et particulièrement bien filmée. J'aurais d'ailleurs préféré que la mission réussisse. Mais peut-être était-ce too much ? Tiens, on en vient justement à ce défaut du "trop" qui a dû perdre et faire fuir certains téléspectateurs. J'ai toujours admiré cette capacité qu'ont les scénaristes de Big Love à multiplier les intrigues tout en restant cohérents mais il faut avouer que depuis le début de la saison 5, ils les gérent moins bien. On passe en plus souvent à coté de l'émotion. Si les questions sur la foi ont toujours été au centre de la série, et pour cause, la manière dont elles sont traitées aujourd'hui à travers le prisme de Barb sont un peu réductrices. Il est beaucoup plus compliqué de s'identifer à sa quête. Ce défaut est plus général. La série, avec son sujet pourtant très "spécial" et inédit, a toujours su adopter un discours universel et il était possible de se reconnaître en certains des personnages. Maintenant, ils sont allés beaucoup trop loin pour que l'on puisse s'y retrouver. 

   Barb est décidément au coeur de cette saison, bien plus que dans les précédentes, et bien plus que ses sister-wives. En particulier Margene, qui a tendance à faire de la figuration ces derniers temps quand elle n'est pas avec Grant Show. Je suppose que c'est précisément ce rapprochement douteux et peu naturel qui la remettra sur le devant de la scène le moment venu. En attendant, c'est Barb, encore Barb et toujours Barb. Je ne vais pas tenter le jeu de mot foireux... oh et puis si : elle commence en fait à me... barber. Clap. Clap. Je l'adore pourtant et ce qui lui arrive aujourd'hui est la suite logique des 4 premières saisons. Mais c'est trop attendu, et trop religieux sans doute pour que je sois touché et pour que je comprenne son chemin de croix. Et puis ce divorce, que j'attendais avec impatience au fond, ne se déroule pas comme je l'aurais souhaité. C'est un divorce qui n'y ressemble pas. Et ce malgré les lettres capitales du titre de l'épisode ! Je vois mal Barb revenir en arrière et je ne veux pas qu'elle le fasse. Je veux que la fin soit sombre, très sombre. Pas d'"happily ever after". Ce ne serait pas le lieu. Quand je disais qu'il devenait de plus en plus difficile de se sentir concerné par toutes ces histoires qui sont allées trop loin, j'en excluais une et j'en suis le premier surpris. Le retour de Frank, bien qu'inévitable, m'ennuyait d'avance. Eh bien c'est au final ce qui m'a le plus touché. Malgré leur excentricité et leur folie,  malgré leurs dialogues plein de second degré, dans ces scènes sur la plage, ils n'étaient qu'un couple âgé ordinaire, qui savent combien l'amour est grand et fort mais qui savent aussi combien ilfait souffrir et combien il abîme. J'ai trouvé ça poignant. On peut d'ailleurs mettre en parallèle cet amour qui ne fane pas  à celui de Bill et Barb, qui pourrit.

   Les ados et jeunes adultes de la série continuent de faire des bêtises, plus ou moins grandes, mais il n'y a rien à faire : sans Sarah, rien ne va. Voilà un autre problème de la série. Elle manque terriblement. Elle offrait toujours un regard distancé et différent sur les problèmes de ses parents et de sa grande famille, tout en gérant les siens. Cara Lynn est bien brave, mais elle ne lui arrive pas à la cheville. L'histoire avec son professeur est toujours aussi... ennuyeuse tant elle est prévisible de a à z. Combien de temps avant que Nicky le découvre et fasse un scandale ? Big Love est si originale que, quand elle ose traiter une intrigue plus conventionnelle, déjà vue, elle devient soudain très fade, du moins pendant ces quelques minutes-là. Quant à Ben, il n'a pas le capital sympathie qu'avait sa soeur. Probablement parce qu'il a longtemps été ignoré. Son réveil est un peu tardif mais de nombreux efforts ont été faits depuis la saison 3, il faut le reconnaître. Pas assez ? Peut-être. Sa rupture avec Heather est soudaine. Mais son baiser avec Rhonda l'est encore plus ! Je n'aime pas cette idée saugrenue mais j'ai hâte de voir ce qu'ils vont en faire. Je les sais capable de la rendre cohérente. Oh et puis sinon il y a toutes ces histoires autour du Sénat mais mes défaillances en politique américaine ont tendance à me faire décrocher. Je ne peux que me prendre à moi. Je ne compte pas reprocher aux scénaristes de ne pas se la jouer plus mainstream. Ce serait un comble ! Mais ça doit quand même jouer sur l'avis général mine de rien : Big Love est une série complexe à plusieurs niveaux et ce n'est jamais flatteur pour le téléspectateur de se sentir... pas assez cultivé pour (tout) comprendre.     

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// Bilan // A trop vouloir comprendre la défection du public pour Big Love, je ne me sens plus capable de l'apprécier à sa juste valeur. Comme si j'avais passé la saison dernière à ne pas voir ses défauts lorsque tout le monde ne voyait que ça. Alors je me rattrappe cette année. Heureusement, je suis encore capable de la trouver bonne mais moins souvent et moins intensément. Comme Barb, je questionne là ma foi mais je crois encore.  

20 mars 2011

Big Love [5x 04]

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The Oath //

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    En ce triste jour où Big Love va s'éteindre à jamais, je me devais de la faire figurer sur le blog malgré mon retard. Un retard qui m'arrange d'ailleurs, quelque part. Je retarde l'échéance à mon rythme... The Oath était un bel épisode, particulièrement émouvant, qui a revisité brillamment le passé des Henrickson, bien avant qu'on ne les rencontre. Toutes les fêlures d'aujourd'hui sont nées dans les souffrances d'hier. La scène la plus saisissante ? Celle où Barb avoue qu'elle n'était pas heureuse dans son mariage lorsqu'ils n'étaient que trois avec Bill et Nicky. L'arrivée de Margene lui a permis de retrouver le sourire en comblant sa solitude. Margene avait également besoin d'elle, et de la famille dans son ensemble, pour se reconstruire, pour faire face à la mort de son père, à la dureté de sa mère. Elle était perdue, ils l'ont sauvé. Et oui, elle avait 16 ans et c'est difficile à accepter, même pour Bill qui tente de faire bonne figure mais qui est clairement rongé par ce qu'il a fait. Don enfonce un peu plus le clou en lui disant qu'il savait au fond que quelque chose clochait avec Margene mais qu'il a fermé les yeux parce qu'il avait besoin d'elle. Et parce qu'il avait des envies... pressantes. Barb partage ce point de vue. Nicky aussi, plus encore que les autres. On connaît sa vision du sexe. Tout cela nous ramène aux premiers épisodes, où le sexe était un thème important. Bref, les bases de ce mariage sont on ne peut plus fragiles depuis le départ. Il n'est donc pas étonnant que tout s'effondre. Malgré tout, lorsque Barb, Margene, Nicky et le reste de la famille viennent défendre l'honneur de Bill au Sénat, on sent que tout n'est pas perdu. Ils tiennent toujours les uns aux autres et se soutiennent malgré les blessures. Tout cet amour, c'est bien celui du titre de la série.

   Entre autres scènes d'une grande tristesse, je pense naturellement à celle de Loïs, dehors, la tête contre un mur, qui dit se sentir sale. J'ai appris quelque chose grâce à cet épisode de Big Love : une MST mal soignée peut entraîner la démence ! C'est bien noté. Je ferais plus attention la prochaine fois que j'en chope une ! Plus sérieusement, ça m'a fendu le coeur de la voir dans cet état, au moins autant que Barb et Nicky qui ont assisté, impuissantes, au spectacle. Bill provoque rarement chez moi de l'empathie mais je dois dire que quand il est face à sa mère, il me fait de la peine. Il a constamment les yeux au bord des larmes. La voilà sa plus grande faiblesse... Frank ne devrait pas tarder à faire son retour étant donné qu'il est responsable de ce qui arrive à Loïs. En même temps, je voyais mal la série ne pas lui dire adieu. Il fait partie de l'Histoire. C'est pour cela que je n'ai pas été très étonné de revoir Rhonda. C'était un passage obligé. Pour le moment, elle s'est tenue relativement tranquille. Mais il faut se méfier de l'eau qui dort... Je ne lui laisse même pas un épisode pour foutre la merde ! Son mari, Verlan, devrait l'aider mais il ne m'inspire pas. Je regrette que Sarah ne soit pas dans les parages. L'intrigue de Rhonda a souvent été reliée à elle. Ben et Heather assurent l'intérim comme ils peuvent. Ils sont mignons ensemble mais ça s'arrête là. J'ai un peu de mal à y croire, sans doute parce que dans ma tête, Heather a toujours été amoureuse de Sarah. Du coté de Juniper Creek, Alby se sert d'Adaleen pour monter un nouveau plan machiavélique. Cette femme a toujours besoin d'un homme à ses cotés pour survivre. Il faut qu'elle marche dans ses pas. Elle n'est rien le cas échéant. Je lui prédis un sombre destin. Et puis sinon Cara Lynn va sortir avec son professeur incessamment sous peu. C'est sans doute l'intrigue la plus prévisible de l'histoire de la série.

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// Bilan // Rarement des personnages de fiction auront réussi à me fendre autant le coeur. J'ai sans doute trop d'amour pour eux.

08 mars 2011

Big Love [5x 02 & 5x 03]

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A Seat At The Table // Certain Good Shepherds

1 23o ooo tlsp. // 1 12o ooo tlsp.

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    Cette année, Big Love peut gravement nuire à la santé. Je ressors du visionnage de ces deux épisodes un peu sonné. Il ne s'y est pas passé tant de choses que ça, en particulier dans le premier que j'ai trouvé lent, mais l'atmosphère y est plus lourde que jamais. Malgré Noël. Le retour de la mère de Barb m'a un peu ennuyé. Je ne l'ai pas trouvé essentiel. On était vraiment dans la redite. Ellen Burstyn est toujours géniale cela dit. Jeanne Tripplehorn lui tient la dragée haute. Mais il y avait une logique à ce retour puisque la mère était le thème central du premier épisode. Celle de Margene brillait par son absence. Rappelons qu'elle est morte il y a deux saisons de cela. Je me souviens encore de ce moment où elle fait tomber par inadvertance ses cendres sur la voie ferrée. Ca m'avait beaucoup marqué. Aujourd'hui, Margene ressentait plus que jamais le besoin de lui parler. Ce qui, cumulé au départ d'Anna quasi-forcé par Bill, l'a fait en quelques sortes régresser. La scène où elle se met à danser sur du Jewel (quel bonheur de l'entendre ici) est très significatif. De toute façon, Margene a grandi trop vite. Et sa révélation à la fin du second épisode tend encore plus à le prouver : elle n'avait pas 18 ans quand elle est devenue la femme de Bill, mais 16 ans. Une enfant. La nouvelle est pour le moins choquante. Une fois de plus, cette union semble avoir été basée sur le mensonge. Là-dessus, Margene et Nicki ne peuvent que s'entendre. On a quand même plus facilement de la compassion pour la plus jeune. A tort ? Le rapport de Nicki à sa mère est sans doute le plus complexe de tous. Elle semble l'aimer autant qu'elle la déteste. Mais dans cet épisode, c'est surtout son rôle de mère à elle qui est exploré. J'ai parfois du mal à cerner le personnage de Cara Lynn, qui arrive après Sarah et surtout Rhonda. Elles sont toutes les trois très différentes mais leurs histoires se rejoignent parfois un peu trop. Si Adaleen est très présente, Lois fait également son grand retour et les scénaristes ont choisi un chemin évident : elle débloque comme jamais. On parle de démence. Alzheïmer n'est pas loin. Le sujet est abondamment traité ces derniers temps. Je compte sur Big Love pour le faire autrement mais pour le moment, ça ressemble à ce que l'on a déjà vu si ce n'est que Loïs... disons que c'est Loïs. Elle est née folle. Bref, l'épisode ne se serait pas déroulé en plein mois de Décembre, j'aurai cru à un spécial fête des mères !

   Le suivant fête comme il se doit Noël. Les décorations sont là, le sapin, les déguisements, la crèche vivante (quelle scène finale sublime, riche et pleine de sens !) mais le coeur, lui, n'y est pas. Ou pas longtemps. Le seul événement heureux, hormis la séance de patinage, c'est le retour de Heather, à défaut d'avoir pu obtenir celui de Sarah. Amanda Seyfried devait tourner un film et n'était pas disponible. C'est regrettable, mais passons... Heather a bien changé. Elle est plus jolie, plus souriante, visiblement plus heureuse. Cela n'échappe pas à Ben, qui obtient enfin par la même occasion une intrigue. Un couple est en train de se former. J'aime assez l'idée. Entre autres tristes moments, Cara Lynn apprend la vérité sur la mort de son père, d'abord à demi-mot par Adaleen puis de la bouche de Nicki, qui n'aura pas eu la force de mentir plus longtemps, pour une fois. C'est fou ce que Nicki et sa fille peuvent être différentes. Et encore, Cara Lynn a déjà appris à mentir. Barb a confirmé son penchant pour l'alcool. Et Alby est également très présent et affronte de nouveau Bill dans une scène presque parodique de leur relation. C'était bien vu de se pencher sur le cas de Laura, souvent muette mais jamais invisible. Quand on y pense, Alby a de moins en moins de fidèles et risque de bien vite se retrouver seul, et c'est aussi le cas de Bill. Leurs destins sont inéxorablement liés... 

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// Bilan // Je crains, une fois de plus, de ne pas avoir trouvé les mots justes pour exprimer ce que je ressens à propos de Big Love, en particulier face à l'épisode 3 qui fait partie, à mon sens, des meilleurs. Oui mais voilà, ce n'est pas une série qui se raconte mais qui se vit. C'est une expérience. 


07 février 2011

Big Love [5x 01]

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Winter (Season Premiere) // 1 21o ooo tlsp.

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   "I'm a bigger person now, I won't go back to being small". Ces quelques mots prononcés par Nicky dans cet épisode suffisent à résumer la décision conjointement prise par HBO et les créateurs de Big Love : cette saison 5 sera la dernière, la série se terminera à son apogée créative. Je ne fais pas partie des déçus de la saison 4. Bien au contraire. J'ai sans doute préféré la saison 3 mais le crescendo destructeur entamé depuis la saison 2 est absolument divin. Big Love n'a plus rien à prouver. Big Love est unique. Big Love est un chef d'oeuvre. Big Love peut s'en aller en paix (oui, je conclus la saison avant même de l'avoir commencée).   

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   Ce Season Premiere débute sur un chant, balayé par le vent du désert, et s'achève sur les premiers flocons de neige, synonymes d'espoir. La scène d'ouverture ne laisse aucun doute sur l'après-élection de Bill : l'égoïsme et l'obstination envers et contre tous du patriarche tout-puissant ont conduit à la déstruction de sa belle et grande famille. Les fissures creusées au fil des années se sont transformées en crevasses. Cet épisode va alors nous exposer, personnage après personnage, l'étendu des dégâts. C'est en cela qu'il n'est pas totalement réussi car les surprises sont peu nombreuses, voire inexistantes. Nous savions que les choses allaient se passer ainsi. Bill savait la souffrance à laquelle il s'exposait, et celle qu'il imposait à sa famille, en choisissant de révéler au monde qui il est, quels sont ses croyances. So monologue en fin d'épisode, alors que Don vient, à notre plus grand soulagement, de le confronter à ses erreurs et ses contradictions, est d'une force inouïe. Pour la première fois peut-être depuis le tout début de la série, il craque. Les larmes ne coulent pas, mais sa voix est tremblante, son visage est décomposé, on peut y lire sa douleur, son amertume et sa honte. Regrette-t-il pour autant ses choix ? Probablement pas. Il n'y a de toute façon plus aucun moyen de revenir en arrière. Accomplir sa destinée, c'est sans doute ce qui le fera tenir jusqu'au bout...

  Barb, l'aînée des Sister Wives, est celle qui a le plus souffert de la révélation. Sous son apparente force, on devine ses faiblesses, de plus en plus nombreuses. Elle en est à peu près au même stade que lorsque nous l'avions quittée. Bill semble lui avoir pardonné, Nicky a plus de mal à l'accepter. Mais qui sont-ils pour la juger ? Margene ne se prononce pas, mais on la sent plus proche de Barb, elle aussi a beaucoup souffert. La nouveauté, et pas des moindres, c'est que Barb a trouvé refuge dans l'alcool. A vrai dire, elle cherche à combler un vide et son cheminement de pensée l'a étonnamment menée vers cette idée saugrenue. Doit-on la considérer comme une alcoolique ? J'en doute. Elle n'a pas vraiment cherché à se cacher, Nicky s'en est rendue compte, puis Bill. Ils ne la laisseront pas plonger. N'était-ce pas tout simplement un appel au secours, plus soft qu'une tentative de suicide par exemple ?

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   Margene perd son boulot, comme on pouvait s'y attendre. Je suis d'ailleurs surpris qu'elle soit surprise ! Elle avait enfin trouvé son truc à elle. La revoilà incomplète, inconsistante. Sa brève rencontre avec un "gourou", incarné par un Grant Show que l'on attendait pas là, pourrait changer sa vision de la vie mais certainement au détriment de sa famille. Le sujet n'est qu'effleuré pour le moment, mais elle a tout à fait le profil pour tomber dans les filets de cet homme (qui chante du Bon Jovi lors de ses meetings tout de même). On avait tendance à associer Ben à Margene ces derniers temps, une des intrigues que j'ai préféré l'an passé, mais ce n'est apparemment plus le cas. Ben était quasiment absent de tout cet épisode. Drôle de sensation. L'absence de Sarah est assez difficile à supporter comme ça. En plus, on a envoyé Tancy à ses cotés ! Les enfants sont de moins en moins nombreux dans la casa Henrickson. Ceux qui restent sont encore trop petits pour avoir un véritable intérêt.

   Le jeune Wayne va pourtant apporter sa pierre à l'édifice puisqu'il est persécuté par ses petits camarades à l'école. La réaction de Nicky est immédiate et typique du personnage : elle part en croisade mais aussi maladroitement qu'à son habitude, avec son lot de mensonges habituels. On nous offre alors la partie la plus cocasse et drôle de l'épisode, la seule d'ailleurs. Celle de l'affrontement entre Nicky et un petit garçon pas très malin de 6 ou 7 ans. Bilan : une dent cassée et un nouveau méfait à ajouter à la longue liste de la blonde hystérique. Si tout cela prouve qu'elle n'a pas beaucoup changé et qu'elle ne changera de toute façon jamais, Nicky reste persuadée d'être devenue une bonne personne et pense le montrer en défendant Bill autant qu'elle peut. Elle agit à l'inverse de ses soeurs, comme toujours. Sauf que la situation s'est inversée. Sa fille représente désormais le quota adolescent qui nous manquait. Problème : elle n'a pas l'air très différente d'une Rhonda pour ne citer qu'elle. On croit même reconnaître en elle les traits de la disparue. On sent aussi qu'elle est bien la fille de sa mère, mais ça on l'avait déjà compris la saison passée.      

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// Bilan // Un Season Premiere de Big Love qui choisit de se concentrer sur les Henrickson, en particulier sur les sister wives, plutôt que sur les intrigues satellites, qu'elles soient politiques ou issues de Juniper Creek. Une décision logique compte-tenu des récents événements mais qui laisse un goût d'inachevé. Si l'essentiel est bien là, tout ce qui aurait pu être considéré comme du superflu par le passé ne l'est plus. Toutes les intrigues forment un ensemble cohérent, et elles méritent toutes d'être traitées à chaque épisode. D'autant que la fin est proche...   

21 mars 2010

Big Love [4x 09]

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End Of Days (Season Finale) // 1 71o ooo tlsp.

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   Je proclame Big Love Best. Series. Ever. Ce n'est plus une série d'ailleurs, c'est une oeuvre d'art, une leçon de télévision. HBO en a produit des séries incroyables mais aucune, pour moi, n'arrive à la cheville de Big Love. Et je suis heureux qu'elle la préserve malgré des scores d'audiences probablement en-deçà de leurs espérances. Une 5ème saison a d'ores et déjà été commandée et c'est bien pour l'amour de l'art. J'espère qu'elle ne contiendra pas moins de 9 épisodes. Aussi denses soient-ils. C'est trop frustrant et c'est pour cette raison que j'ai tardé à visionner ce Season Finale. Je ne voulais pas quitter les Henrickson. C'est désormais chose faite et ils vont terriblement me manquer. Même Bill, cette ordure de Bill, qui est arrivé à ses fins, comme je l'espérais, mais non sans dommages collatérals. En voulant offrir le meilleur à sa famille, il l'a détruit, comme en témoigne le nouveau générique dont je ne me lasserais jamais. L'ambition de Bill aura été le fil rouge de la saison et offrir à la série une dimension politique était à la fois osé et casse-gueule. Les scénaristes s'en sont sortis avec brio et l'ont ainsi enrichi considérablement. Ils sont allés jusqu'au bout et c'est admirable. Bill est sénateur et Bill a outé sa famille. Autant dire que la saison prochaine s'annonce passionnante. Je ne serais d'ailleurs pas contre le fait que ce soit la dernière, à moins que les scénaristes aient encore d'autres idées géniales. Dans un sens, je suis intiment persuadé que Bill, à la fin, deviendra le nouveau prophéte de Juniper Creek même si cela a été momentanément abandonné.

   L'évolution des sister-wives, et c'est ce qui m'a toujours le plus intéressé dans la série, est impressionnante une fois encore. Et d'ailleurs, elles ont toutes connues leurs moments forts, aucune n'a été lésée. Evidemment, Barb est sans doute celle qui a le plus ému et qui a vécu le plus grand rollercoaster d'émotions. Son avenir s'annonçait très sombre depuis la fin de la saison 3 et ça s'est confirmé. Je ne m'attendais pas une seule seconde à sa trahison et la conclusion de tout ça est terrible : elle ne croit plus en la polygamie. C'est en tous cas ainsi que je l'ai compris. Je ne serais pas étonné qu'elle cherche par tous les moyens à se racheter auprès des Flute la saison prochaine, même si elle n'est responsable de rien, et peut-être tomber dans les bras de Jimmy. J'avoue que j'aimerais beaucoup cela. Bill serait dévasté et ce ne serait que justice. Quant à Nicky, son évolution n'est pas qu'intérieure, elle est aussi physique. C'est un grand bonheur de voir Chloé Sévigny ainsi, si belle, rayonnante. Et Nicky qui cherche par tous les moyens à s'épanouïr en tant que femme malgré tous les dangers et toute la souffrance qui l'entoure. Sa relation avec sa fille, Cara-Lynn, fait d'ailleurs partie des plus belles réussites de la saison parmi celles qui se sont faites discrétement, petit à petit. Il y a les coups d'éclat à coté, qui sont tout aussi intéressants. Margene en a d'ailleurs réalisé quelques-uns car elle ne fait jamais rien dans la demi-mesure. Comme elle le dit, elle n'a pas de limites. Sa relation quasi-incestueuse avec Ben (un grand regret malgré tout cette intrigue tuée dans l'oeuf même si elle a été brillamment orchestrée), et ce mariage-blanc qui l'a lie à Ana et son copain pendant un bon moment. D'ailleurs, leur dernière scène tous les trois est très troublante... 

   On nous l'a fait miroiter toute la saison et je n'ai pas été déçu une seule seconde personnellement : le secret de J.J. nous a été révélé et il est aussi atroche qu'on pouvait l'imaginer, peut-être même plus encore. Un trafic d'ovules qui résulte en presque-incestes multiples (une obsession des scénaristes visiblement et à juste titre puisqu'il s'agit du plus grand tabou de ce monde). Mêlé cette révélation à tous les événements hors-Juniper Creek était un peu risqué, on aurait pu se sentir moins concerné, mais cela a été intelligemment relié à tout le reste. Si Zeljko Ivanek est un putain d'acteur, Mary Kay Place n'a pas déméritée. Adaleen est un personnage fascinant, comme tant d'autres, et peut-être encore plus depuis que Roman est mort. J'ai d'ailleurs apprécié que sur ce coup-ci, Bill ne soit pas le grand héros, le sauveur. Adaleen et Nicky se sont débrouillées toutes seules. J'ai moins compris pourquoi ils ont laissé Adaleen avec le couple démoniaque mais peu importe, elle a réglé leur compte comme il le fallait. Et puis je terminerais en évoquant le retour de Don, qui était primordial car je trouvais inconcevable qu'il soit à ce point écarté des intrigues après ce qui s'était passé. Les quelques scènes ont suffit. Marylin a été un excellent ajout cette saison et elle devrait rester dans le coin à ma grande joie. Tous les face-à-face entre Bill Paxton et Sissy Spacek étaient sacrément forts. On ne peut plus se passer de cela. Enfin, Alby, bien qu'en retrait cette fois-ci, nous a offert parmi les meilleures scènes de la saison qu'elles soient atroces ou déchirantes. A-t-il égorgé sa femme ?      

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// Bilan // Les mots me manquent pour dire combien Big Love est une très grande série. Encore une fois, je pousse tous les curieux à la découvrir en pronfondeur (en ne s'arrêtant pas à la première saison donc). Comme je le disais en introduction, c'est plus qu'une série : c'est une oeuvre d'art et une leçon de télévision. Cette surperposition d'intrigues, ce nombre impressionnant de protagonistes, ces scènes d'une force émotionnelle dévastatrice en quelques secondes seulement et avec parfois peu de mots, ce sens de la mise en scène très cinématographique et cette ambition assumée et parfaitement maîtrisée me laissent sans voix. Big Love n'est que perfection. Qui a dit que l'amour parfait n'existait pas ? Et la série parfaite ?   

10 mars 2010

Big Love [4x 08]

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Our Next Ticket Out // 1 92o ooo tlsp.

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   Les adjectifs commencent à me manquer quand il s'agit de qualifier Big Love. Alors je n'en utiliserais pas cette semaine et je vous dirais simplement que j'ai trouvé cet épisode exemplaire, des événements aux dialogues percutants qui ont rythmé son ascension vers une scène finale d'une beauté rare (rare mais pas dans Big Love). Nous perdons Sarah, nous perdons Amanda Seyfried, et c'est une chose triste qui l'on ne mérite pas mais les scénaristes ont su intégrer la demande de départ de l'actrice a une évolution logique du cheminement personnel du personnage, qui la conduit à Portland avec son amoureux (qui restera malheureusement off) où on lui souhaite de s'épanouïr enfin pleinement loin de cette famille qu'elle aime et qu'elle déteste. C'est toute la force de cette dernière scène d'ailleurs, cette amertume mêlée d'amour profond. J'ai bien conscience que mes phrases sont trop longues et qu'elles ne veulent pas dire grand chose mais je n'ai malheureusement pas le talent des scénaristes et dialoguistes de la série qui se sont surpassés cette semaine !

   Barb a toujours été la sister-wife la plus battante, la plus à même de déstabiliser Bill aussi, et on lui découvre un féminisme qui pourrait paraître inadéquate à la série mais qui lui sied pourtant parfaitement. Barb n'a jamais été aussi rebelle et aussi franche. Elle fait des erreurs, les assume, et en commet d'autres consciemment car elle a besoin d'affirmer sa position auprès de Bill et du reste de la famille. J'aime infinement cette Barb-là, même si j'ai beaucoup aimé les autres et que toutes réunies, elles ne font qu'une. Confrontations au sommet entre Jeanne Tripplehorn et Bill Paxton, jusqu'à ce que Sissy Spacek vienne mettre son grain de sel et rende le tout encore plus magistral. Cette scène où Marylin appelle Barb à la tombée de la nuit était extrêmement effrayante. Je n'imaginais pas Marylin à ce point vicieuse et mauvaise. C'est très prometteur, car il ne fait aucun doute que le Season Finale ne suffira pas à boucler cette intrigue. Elle ne fait que commencer, la campagne aussi.

   Comme d'habitude, ça foisonne de tous les cotés, on ne sait où donner de la tête. J'adore la nouvelle Nicky qui se veut plus femme, qui crie sur tous les toits qu'elle aime Bill, qui veut de nouveau avoir des enfants. Ce nouveau look va à ravir à Chloé Sevigny et je n'ai pas le sentiment que l'on trahisse le personnage initial. Même avec ces belles parures, Nicky reste Nicky. Elle est toujours autoritaire, hystérique et inadaptée au monde. Je regrette qu'elle ne soit pas restée plus longtemps dans cet état mais son retour au chignon n'était peut-être que passager après les atrocités proférées par son père, ou par Roman d'ailleurs. J'en viens d'ailleurs au tout petit petit bémol de l'épisode : Alby n'est pas assez présent et j'ai le sentiment que l'on frôle seulement son intrigue alors qu'il y a beaucoup de choses à dire encore. Ce n'est que partie remise j'imagine. Du coté de J.J. et de Wanda, le mystère reste entier. Mais Adaleen étant sur le point de découvrir la vérité, j'ai bon espoir que nous aussi. J.J. est sacrément flippant quand même ! Je ne me lasse pas de le dire. 

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// Bilan // Les cinq étoiles se suffisent à elles-même, encore qu'elles ne sont sans doute pas assez...

28 février 2010

Big Love [4x 07]

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Blood Atonement // 1 71o ooo tlsp.

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   A travers ce nouvel épisode, je me suis rendu compte que Big Love avait beaucoup perdu en noirceur cette saison. Depuis la mort de Roman Grant en réalité. Ce n'est absolument pas négatif que de pointer cela du doigt. Une simple constatation. Blood Atonement a renoué avec cette noirceur, dont le paroxysme avait été atteint en saison 2, et les personnages de Hollis et Selma Green n'y sont pas étranger. Ils m'ont toujours fasciné tant je les trouve terrifiants. Retenus prisonniers, surveillés par des autruches malfaisantes, Ben, Loïs et Frank sont jugés par ces deux êtres abjectes. Tout semblait fou, impossible, c'en était presque drôle. Au début. Puis la tension est montée d'un cran après une mort secondaire mais soudaine et choquante. La suite était parfaitement prenante jusqu'à l'arrivée de Bill, tel Indiana Jones, qui est venu sauver les siens et même son père pour qui il n'a pourtant plus d'amour. Frank aurait pu mourir là, il venait de se repentir devant une Loïs apeurée mais émue. Puis est venu le moment le plus choquant : Loïs a littéralement coupé le bras de Hollis alors que Bill était sur le point d'être exécuté. Le plan sur le corps sans bras droit était-il nécessaire ? Cela a donné un petit air de série B à une série qui en est très loin. De même, tout ce petit monde s'en sort un peu trop facilement sur la fin. Au final, ce que je retiens avant tout de ce road-trip au Mexique, ce sont les aveux de Joey, essentiels et poignants, et la photographie superbe de toutes ces scènes. Les couleurs étaient particulièrement belles. C'était beau comme du Breaking Bad. Si Big Love et elle ne sont pas les meilleures séries du moment (et je ne suis pas d'accord avec cela), on ne pourra jamais leur enlever le titre des séries les mieux réalisées.

   Les autres intrigues sont loin d'avoir déméritées même si j'ai ressenti comme un relâchement de la part des scénaristes. Le calme avant la tempête ? On prend le temps de revenir sur l'impossible nouvelle grossesse de Nicky. Elle est apparement devenue stérile même si tout espoir ne semble pas perdu. Ironie du sort, même après vérification, Adaleen, sa mère, est enceinte, elle ! Et de JJ bien entendu. Si toute cette histoire était malsaine, elle le devient encore plus. J'admire Big Love pour oser tout ça. Malgré la gravité de la situation, certains passages étaient extrêmement drôles. J'admire Big Love pour réussir tout ça. Il y avait de l'humour aussi et du burlesque dans la folle initiative de Margene qui consiste à se marier au nouveau mec d'Ana afin d'éviter leur départ du pays. So Margene ! J'ai trouvé Barb particulièrement agaçante et injuste envers Ana, et même aussi envers Margene même si pour le coup on peut comprendre. De tous les personnages, s'il y en a bien qui est au bord de la crise de nerfs, c'est elle. Voilà qu'une bombe est déposée au casino ! Too much ? Non, rien n'est jamais too much dans Big Love. Si la fin de la saison doit être explosive, ce sera sûrement de ce coté-là. La campagne de Bill sera probablement davantage creusée la saison prochaine. Reste le cas Maryline à régler, ou pas. Pas bien compris ce qu'elle trafiquait, pas plus que JJ et Wanda d'ailleurs. J'ai hâte de connaître le secret qui les lie, au-delà du sang.      

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// Bilan // La dernière fois que Big Love nous faisait voyager, c'était dans l'épisode Come Ye Saints de la saison 3. Le meilleur épisode de 2009 toutes séries confondues selon moi. Blood Atonement n'est malheureusement pas à la hauteur, même s'il est bon, palpitant et magnifiquement réalisé.

16 février 2010

Big Love [4x 06]

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Under One Roof // 1 5oo ooo tlsp.

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   Je ne sais pas exactement ce que les scénaristes de Big Love cherchent à prouver mais ils réussissent. Je comprends maintenant pourquoi cette saison 4 ne compte que 9 épisodes. C'est avant tout une question de budget bien-sûr, la série rapporte sans doute peu mais coûte cher en casting (un nombre impressionnant de personnages dont certains sont interprétés par de grands noms), mais c'est aussi et surtout une façon de se rajouter des challenges ! On n'aura pas 12 épisodes pour raconter tout ce qu'on veut raconter ? Pas de problème. On va caser ça en 9 épisodes et même que ça sera pas bâclé ! Parce que de toutes les mérites de la série, celui qui est le plus impressionnant c'est de réussir à jongler avec autant d'intrigues et autant de personnages avec une telle dextérité, sans jamais passer à coté d'une émotion. Les scènes fortes se sont encore accumulées dans cet épisode...

   Je préfère d'abord parler de ce qui m'a le moins passionné : le casino ! L'arrivée de Marylin à la direction est un soulagement puisque c'est ce qui se tramait depuis plusieurs épisodes et qu'il était temps d'en arriver au fait, mais c'est aussi une grande crainte. On sent bien qu'elle cache quelque chose, qu'elle en sait plus qu'elle ne veut bien le faire croire, mais impossible de dire pour le moment ce que c'est. Je ne peux pas m'empêcher de penser que quelque soit cette chose elle sera de trop. On atteint de tels sommets dramatiques de tous les cotés qu'il va bien falloir calmer le jeu quelque part et le casino me semble être l'élément le moins intéressant. Mais je ne me fais pas d'illusions. Les scénaristes ont l'air d'y tenir et ils iront jusqu'au bout. Je suis content en tous cas que Sissy Spacek reste de ce fait dans les parages. Elle est géniale ! Chez les Henrickson, Ana refait surface. C'est au moment où l'on s'y attend le moins qu'elle revient et avec en bonus un polichinelle dans le tiroir (j'affectionne beaucoup cette expression). Il ne manquait plus que ça ! Autant à une époque je militais pour qu'elle devienne vraiment une sister-wife, autant je suis content aujourd'hui qu'elle n'en soit pas une. Elle n'est pas à la hauteur des trois autres. Elle est fade, elle manque de personnalité. Elle reste néanmoins touchante et on ne peut que comprendre son envie de rester éloignée des Henrickson et de tout le drama qu'ils déversent sur qui les approche. On n'est même pas sûr que cet enfant soit de Bill en plus. Un retournement de situation ne m'étonnerait pas, d'autant que son nouveau copain n'a pas l'air fin. Il lui aurait soufflé cette bien mauvaise idée que ça ne m'étonnerait pas. Cerise sur le gâteau : Barb découvre que Bill lui a encore une fois menti. Eh oui, on avait oublié que Bill avait chevauché Ana avant le mariage et ça, c'est très mal chez les Mormons...

   Pendant que Ben et ses grands-parents sont de passage à Mexico pour un road-trip qui va tourner au drame avec le retour de Josée Dayan (si vous voyez de qui je parle), Adaleen est sur le point de se marier avec JJ ! Nicky est évidemment furax et quand elle découvre que JJ a l'intention de marier aussi Cara-Lynn, elle débarque à Juniper Creek habillée comme une traînée et nous offre une scène intense à base de cris, de rires et de larmes. La scène suivante, celle où Adaleen s'offre pour la première fois à JJ, est très choquante en toute simplicité. De la même façon, l'intrigue d'Alby et de Dale nous a fait vivre de belles émotions jusqu'ici mais pas autant que dans cet épisode où tout s'achève cruellement. Dale avoue contraint et forcé son secret à Bill puis se pend. Terrible. Autant dire que la haine de Alby vis à vis de Bill ne va pas s'amoindrir. Si en plus il apprend que Lura a tout révélé à la femme de Dale, je ne donne pas cher de sa peau. J'ai dû oublier d'évoquer d'autres intrigues mais il y a tant à dire...         

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// Bilan // Big Love frose l'overdose d'intrigues. Tout se termine toujours dans les larmes, dans les cris, dans le drame. C'est fascinant, c'est un objet télévisuel unique et incroyable, mais c'est aussi un jeu dangereux que jouent les scénaristes. S'ils se calment, on va le leur reprocher. S'ils en rajoutent, on risque aussi de le leur reprocher. Il va falloir garder ce rythme et cette intensité jusqu'au bout. Un défi qu'ils sont capables de relever !