08 octobre 2013

Top Pilotes Comédies [Saison 2013/2014]

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t_l_chargement1. BROOKLYN NINE-NINE (FOX)

What? La vie au sein du commissariat de police de Brooklyn n'est pas de tout repos : une pléiade d'inspecteurs un poil loufoques doivent jongler entre leur mission de protéger et servir les habitants de la ville, leur vie personnelle et surtout celle du bureau.

Who?  Andy Samberg, Andre Braugher, Terry Crews, Melissa Fumero, Jo Lo Truglio...

  

21029267_201308200951059372. THE CRAZY ONES (CBS)

What? Simon Roberts, le patron excentrique d'une agence de pub de renom, travaille avec sa fille, Sydney, son total opposé. Entourés d'une équipe de talentueux publicitaires, ils s'efforcent de rester dans le coup malgré la concurrence et la folie qui s'emparent d'eux bien souvent...

Who? Robin Williams, Sarah Michelle Gellar, James Wolk, Amanda Setton, Hamish Linklater...

How? Fous ? Pas tant que ça ! Surexcités ? Carrément ! The Crazy Ones possède un pilote hyper efficace, qui évite tous les pièges dans lesquels il était censé tomber : Robin Williams n'en fait pas trop mais juste ce qu'il faut, Sarah Michelle Gellar ne se contente pas d'être la rabat-joie, elle a ses petits moments de comédie qui lui vont si bien, et James Wolk -qui n'en finit plus d'être une révélation- est par-fait. Ce trio se suffit presque à lui-même. Ensuite, les possibilités offertes par l'agence de pub et les cas farfelus auxquels elle risque d'être confrontée, David E. Kelley style, ne fait qu'augmenter mon enthousiasme quant à suivre la fine équipe semaine après semaine. J'avais peur d'un truc ringard : c'est tout le contraire ! C'est moderne ET drôle. Par contre, la même série en format 42 minutes aurait été encore plus intéressante à mon sens... 

Then? Le deuxième épisode a confirmé ma bonne impression et je rajouterai que CBS semble avoir mis les moyens pour que la série ressemble à quelque chose : effets-spéciaux dignes de ce nom, beaucoup de scènes en extérieur, générique hyper sympa... Une vraie plus-value visuelle !

 

3. SUPER FUN NIGHT (ABC)

21040677_20130916153902915What? Trois jeunes femmes coincées et mal dans leur peau tentent par tous les moyens de passer une soirée "super fun" chaque vendredi. Mais le résultat est souvent loin de leurs espérances, surtout lorsque Kimmie reçoit une promotion qui va chambouler son quotidien puisqu'elle va faire de nouvelles rencontres...

Who? Rebel Wilson, Liza Lapira, Lauren Ash, Kebin Bishop...

How? Certes, c'est de la triche, le premier épisode diffusé n'est pas le véritable pilote MAIS il est génial et c'est tout ce qui compte à ce stade. En revanche, je crains que comme Don't Trust The B**** la comédie déjantée n'ait pas d'avenir à long terme sur ABC -elles auraient d'ailleurs formé un duo sympa, voire un carré génial avec Happy Endings et Mixology- l'humour y est trop particulier pour que le grand public s'y retrouve. A tel point d'ailleurs que les critiques américains n'ont pas apprécié non plus. PLein de gens n'ont pas apprécié en fait. Je ne comprends pas bien... Oserais-je dire que les gens n'ont pas envie de voir une fille bien en chair se moquer d'elle-même ? Non, je n'irai pas jusque là. En attendant, je trouve Rebel Wilson géniale et il faut plus de femmes comme elle à la télévision. Tina Fey et Lena Dunham ont creusé le sillon. Ceux qui entourent l'héroïne doivent par contre encore faire leurs preuves. Il va falloir profiter de ces super fun épisodes je crois, on risque de ne pas en avoir beaucoup... 

Lire la critique du script (version CBS)

 

4. THE GOLDBERGS (ABC)

the_goldbergsWhat? Grandir dans les années 80 au sein d'une famille complétement barrée mais aimante, c'était le quotidien d'Adam, aujourd'hui trentenaire, qui se demande comment il a pu devenir si "normal" dans de telles conditions. A partir des vidéos qu'il a tournées pendant toute son enfance, il en retrace les événéments les plus marquants...

Who? Wendi McLendon-Covey, Jeff Garlin, George Seagal, Troy Gentile, Hayley Orrantia... 

How? C'est vrai, les Goldberg crient souvent (tout le temps ?) et très fort. C'est vrai qu'ils en font trop (des tonnes ?) et que ça pourrait devenir usant. Mais avant d'en arriver là, j'ai envie de leur donner leur chance. Je trouve qu'ils la méritent amplement. Leurs accoutrements me font rire. Leurs références aussi. Plein de répliques font mouche dans ce premier épisode. D'autres tombent à l'eau, j'avoue. Ce petit vent de nostalgie fait du bien. La tendresse qui se dégage de cette famille aussi. Wendy McLendon-Covey est excellente on l'a-do-re. ABC nous a apporté The Middle et Modern Family, ainsi que l'excellente The Neighbors : The Goldbergs est dans cette digne lignée. 

Lire la critique du script 

 

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5. TROPHY WIFE (ABC)

130647_group_01r3_fulWhat? Kate, une ancienne fêtarde, change de vie instantanément lorsqu'elle tombe amoureuse d'un homme qui a déjà trois enfants, très manipulateurs, et deux ex-femmes, très présentes, qui la jugent sans cesse. En emménageant avec lui, elle n'imaginait pas devoir faire autant de sacrifices...

Who? Malin Akerman, Marcia Gay Harden, Bradley Whitforld, Michaela Watkins, Natalie Morales...

How? Trophy Wife est la preuve que même avec un super script, une super distribution et un super réalisateur aux commandes, on n'obtient pas toujours la réussite escomptée. J'attendais beaucoup de ce pilote et il m'a déçu. Pourtant, les quelques changements que j'ai repéré par rapport au scénario d'origine sont plutôt bien vus. Non, ce qui pose problème c'est qu'il n'y a pas encore d'alchimie entre les acteurs. Ils sont tous bons séparément mais ensemble, ça ne fonctionne pas (encore). Du coup, le rythme s'en retrouve impacté. Malin Akerman paraît bien seule parfois à se démener dans tous les sens pour un résultat moyen. Son talent comique n'est pourtant plus à prouver. En tout cas, le potentiel est indéniablement là. Cette cellule familiale originale peut amener vers des intrigues variées et vraiment drôles. A la Modern Family, clairement son modèle. Espérons qu'elle ait le temps de trouver son ton... 

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6. SEAN SAVES THE WORLD (NBC)

Sean_Saves_The_World_NBC_season_1_2013_posterWhat? Le quotidien de Sean, un père gay divorcé, qui doit jongler entre sa carrière compliquée par la présence d'un patron insupportable et l'arrivée à plein temps d'Ellie, sa fille de quatorze ans sous son toit...

Who? Sean Hayes, Linda Lavin, Megan Hilty, Samantha Isler, Thomas Lennon, Ech Kellum...

How? Si vous ne supportez pas Sean Hayes (oubliez son atroce apparition dans Smash !) et les rires enregistrés, vous allez forcément détester cette sitcom à l'ancienne. Suis-je trop nostalgique de Will & Grace pour l'apprécier à sa juste valeur ? Possible. J'ai en tout cas passé un bon moment devant ce pilote, conforme à ce que j'en attendais. Les répliques fusent, le héros cabotine à mort. Et alors ? Megan Hilty est très à l'aise dans ce registre et l'ensemble de la distribution est solide. C'est sûr que Sean et sa bande auraient plus eu leur place sur TV Land que sur NBC (et auraient eu plus de chance de survivre aussi), mais je ne bouderais pas mon plaisir tant qu'il durera ! Je la troquerais contre tous les Whitney et Guys With Kids du monde.

 

7. THE MICHAEL J. FOX SHOW (NBC)

Michael_J_Fox_Show_NBC_season_1_2013_posterWhat? Le quotidien de Sean, un père gay divorcé, qui doit jongler entre sa carrière compliquée par la présence d'un patron insupportable et l'arrivée à plein temps d'Ellie, sa fille de quatorze ans sous son toit...

Who? Michael J. Fox, Betsy Brandt, Wendell Pierce, Katie Finneran, Juliette Goglia...

How? Je m'attendais à un Modern Family-bis. Je me retrouve avec un sous-Modern Family. Passé la déception, je trouve que The Michael J. Fox Show a plein de qualité et qu'on ressent une véritable authenticité et de l'émotion. Mais on rit peu. Très peu. Merci Katie Finneran de remplir le quota minimum de loufoquerie car le reste de la série est très sage finalement. Les gosses ne sont pas très attachants. J'adore Betsy Brandt mais elle n'a pas franchement la comédie dans le sang et Michael J. Fox fait parfois peine à voir. Il se bat comme un lion, c'est parfaitement admirable, mais c'est aussi dérangeant : on ne comprend pas ce qu'il dit sans sous-titres et ses mouvements mal assurés l'empêchent de faire marcher à pleine puissance son sens comique inné. Et puis franchement, NBC qui réussit une fois de plus à nous caser les coulisses de la télé dans une de ses séries... C'est tellement fatiguant ! 

Then? Le deuxième épisode ne m'a pas plus convaincu mais pas déplu non plus. C'est correct, mais ça ne donne pas plus envie que ça de revenir semaine après semaine... 

 

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8. MOM (CBS)

mom_612x907What? Christy, une mère de famille célibataire, tout juste sortie de cure de désintoxication, doit remettre de l'ordre dans sa vie. Mais sa mère, Bonnie, une alcoolique notoire avec qui elle n'a plus eu de contact depuis plusieurs années, refait surface et lui complique infiniment la tâche. Lorsque ses enfants et son boss s'y mettent à leur tour, rien ne va plus pour Christy... à nouveau !

Who? Anna Faris, Allison Janney, Nate Corddry, French Stewart, Matt L. Jones...

How? Pourquoi Diable CBS a-t-elle choisi d'édulcorer l'héroïne de Mom et changer tant de blagues si efficaces du premier script du pilote ? Ce n'est pas comme si les bêtises des excellentes 2 Broke Girls n'avaient pas habituer le public à un peu plus de vulgarité féminine ! En tout cas, c'est certainement pour ne pas trop ressembler à sa consoeur que Christy ne travaille plus dans un dinner mais dans un grand restaurant. Le résultat est forcément moins chaleureux, d'autant que le chef qui n'existait pas à la base n'apporte absolument rien à mon sens ! Avec tout ça, Anna Faris est en sous-régime et Allison Janney n'est pas au maximum de ses capacités. Le potentiel est pourtant là ! Laissez les acteurs et les scénaristes se lâcher et tout devrait bien se passer... 

Then?  Le deuxième épisode était beaucoup plus réussi que le premier. Me voilà rassuré. Mom mérite de faire son trou sur CBS. Elle n'est pas moins bonne que les autres, elle est même meilleure que certaines...

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9. BACK IN THE GAME (ABC)

back_in_the_game_posterWhat? Une mère célibataire, divorcée, qui n'a pas sa langue dans sa poche, emménage avec son fils chez son père, un joueur de baseball à la retraite et veuf, lui aussi grande gueule. Lors de son temps libre, elle coache l'équipe de baseball de son fils...

Who? Maggie Lawson, James Caan, Ben Koldyke, Griffin Gluck, Lenora Crichlow...

How? Ecoutez, je n'ai rien contre Back In The Game, qui est une comédie tout à fait honnête, mais je trouve que c'est le maillon faible des quatre nouvelles comédies lancées par ABC cette saison. C'est la moins efficace, la moins originale et celle qui possède à mon sens le moins de potentiel sur le long terme. Ensuite, je dois bien reconnaître que l'univers du baseball ne me parle pas du tout et que ça ne m'a pas aidé à me laisser prendre au jeu. Le casting est plutôt bon, dela dit. Mais je crois que j'ai un problème avec James Caan. Il ne me fait pas rire. Je le trouve même très antipathique dans une comédie. Il a un personnage équivalent à celui d'Ed O'Neill dans Modern Family, mais lui a une bonhommie qui rend le monsieur attachant. Par contre, j'adore le petit Griffin Gluck qui faisait déjà des merveilles dans Private Practice. Bref, je n'ai pas crié au scandale devant ce pilote mais je passe volontiers mon tour pour la suite !

 

10. THE MILLERS (CBS)

the_millers_612x907What? Un homme fraîchement divorcé voit ses parents très envahissants emménager chez lui contre son gré...

Who? Will Arnett, Margo Martindale, Beau Bridges, Jayma Mays, Nelson Franklin, J.B. Smoove...

How? Pitch on ne peut plus simpliste : humour on ne peut plus basique, regressif même, essentiellement à base de pets. The Millers ne fait pas dans la finesse pour son entrée en matière et c'est franchement décevant de la part de Greg Garcia, le papa de Earl et Raising Hope, qui a toujours su faire du white trash intelligent et attachant. Oops, il ne faut pas oublier qu'il a aussi commis l'inintéressante Oui Chérie au début des années 2000 ! Pourtant, je n'arrive pas à complètement détester cette sitcom, qui jouit quand même d'un savoureux casting -qui mérite mieux- et qui peut encore évoluer dans le bon sens. Il va falloir redoubler d'effort. Relever le niveau. Et croiser les doigts pour que ça marche ! En attendant, on ne comprend toujours pas pourquoi CBS a préféré commander The Millers à Super Clyde. Ah oui ! Parce qu'elle a préféré priver une autre chaîne de ce sympathique projet même s'il n'avait rien à faire chez elle. Mais en mettant le pilote en ligne sur son site n'exprime-t-elle pas une forme de regret ? Ne serait-elle pas capable de revenir sur sa décision si le buzz est positif ? 

 

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11. WELCOME TO THE FAMILY (NBC)

Welcome_To_The_Family_NBC_season_1_2013_posterWhat? Après avoir obtenu son diplôme, Molly Yoder quitte ses parents pour l'Arizona. Tandis que Miguel devient la fierté de sa famille en devenant le premier diplômé des Hernandez. Seulement tous deux n'avaient pas prévu que leurs projets futurs prennent une telle direction quand Molly apprend à Miguel qu'elle attend un enfant de lui. Les Yoder et les Hernandez, que tout oppose, vont devoir apprendre à vivre ensemble....

Who? Mike O'Malley, Ricardo Chavira, Mary McCormack , Justina Machado, Ella Rae Peck...

How? Qu'est-ce qui différencie Welcome To The Family des comédies de la fin des années 90-début 2000 ? Rien ! Elle est datée, tant dans le propos que dans l'humour. Les personnages sont inspides. Le message de tolérance est d'une pauvreté abyssale. Tout compte fait, si l'on fait abstraction de la réalisation, elle aurait même pu naître dans les années 80. Elle aurait super progressiste à l'époque. Mais toujours pas drôle. Que NBC ait choisi de lui donner sa chance à elle et non à Brenda Forever (à tout hasard hein... Bon allez, j'arrête !), ça dépasse l'entendement. Le casting est pas dégueu, mais il ne parvient pas à sauver ce naufrage qui mérite de passer vite fait à la trappe. Les cartouches de mi-saison de la chaîne comme About A Boy, Growing Up Fisher ou même Undeatable ont l'air plus prometteuses. 

 

12. WE ARE MEN (CBS)

We_Are_Men_Poster_CBSWhat? Les exploits d'un jeune homme qui apprend sur les choses de la vie au contact d'hommes plus âgés et expérimentés au sein du complexe de location où il travaille...

Who? Christopher Nicholas-Smith, Kal Penn, Tony Shalhoub, Jerry O'Connell...

How? Voilà notre comédie annuelle sur un groupe de mecs virils et antipathiques, qui sera annulée après une poignée de diffusions parce qu'elle n'a rien de drôle et d'attachant à offrir. Celle-ci a l'avantage de posséder une distribution solide et une ambiance ensoleillée/vacances qui donnerait presque envie de rester... sur un malentendu. Honnêtement -et je le dis le plus sérieusement du monde- je pense que la série n'a pas été commandée parce que CBS y croyait mais parce qu'elle l'avait achetée à prix d'or au moment de son développement et qu'il était plus rentable de lui laisser sa chance que de la tuer dans l'oeuf. Mais le résultat est celui que l'on attendait tous. C'est médiocre et rétrograde. Et puis qui a envie de voir Jerry O'Connell en speedo ? La phrase peut se terminer avant "en speedo", ça marche aussi.  

 

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13. DADS (FOX)

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What? Warner et Eli, deux papas trentenaires, voient leurs vies basculer dans l'absurdité quand leurs pères décident d'emménager avec eux.

Who? Seth Green, Giovanni Ribisi, Peter Riegert, Martin Mull, Brenda Song...

How? Tout a été dit sur Dads. Cette sitcom est offensante (bon, peut-être pas non plus de quoi en faire tout un foin comme on a pu l'observer sur les sites américains et les réseaux sociaux) et surtout abominablement mauvaise. On a de la peine pour les acteurs et encore plus pour la FOX qui aurait mieux fait de ne jamais passer commande de cette série à Seth MacFarlane et l'équipe de l'horrible Ted à l'aveugle, sans passer par la case pilote. Voilà ce qui arrive... Le pire dans tout ça, c'est qu'elle handicape Brooklyn 99 diffusée juste après.

 

BONUS : FRIENDS WITH BETTER LIVES (CBS) 44030376

What? Des amis trentenaires mènent tous une vie qui les insatisfaits, qu'ils soient éternels célibataires, mariés ou fraîchement séparés. Pire, ils se jalousent les uns les autres, persuadés qu'ils seraient plus heureux en échangeant leurs quotidiens...

Who? James Van Der Beek, Kevin Connolly, Brooklyn Decker, Majandra Delfino, Zoe Lister-Jones...

How? Cette nouvelle sitcom attendue à la mi-saison sur CBS a bien peu de chances de devenir le nouveau How I Met Your Mother. Mais on sent bien que l'intention est là. On est malheureusement plus proche de Rules Of Engagement. Autant dire qu'elle est inoffensive, vaguement amusante. Ses atouts tiennent en deux noms : James Van Der Beek, une sorte de Barney Stinson de la gynécologie, et Zoe Lister-Jones, une débutante vue dans Whitney qui est LA révélation de la série. Chacune de ses répliques font mouche. Son personnage est absolument hilarant ! Rien que pour elle, il faudra être attentif à son arrivée dans quelques mois. 

Lire la critique script 


09 janvier 2013

Political Animals [Saison 1]

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6 épisodes // 2 120 000 tlsp. en moyenne.

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   Le pilote de Political Animals était loin d'être parfait (lire ma critique ICI), mais j'avais bon espoir que la mini-série, pouvant devenir une "vraie série", s'améliore rapidement, efface quelques unes de ses faiblesses et embrasse naturellement sa destinée, celle d'une grande saga familiale, portée par un casting quatre étoiles. Comme une certaine Brothers & Sisters en son temps, qui ne s'est pas bâtie en un jour. Et d'une certaine manière, elle y est parvenue. Si les épisodes 2, 3 et 4 sont dans la même veine que le premier, voire même un peu moins bons, cherchant leur rythme et se perdant parfois dans des considérations peu engageantes, les deux dernières pièces de cette première et désormais unique saison étaient exaltantes et excitantes... pour la suite, qui ne viendra jamais. Elle a trouvé sa voie, comme des tas d'autres séries, après une poignée d'épisodes, au moment des au-revoirs, qui se sont transformés en adieux. C'est rageant. La faute à qui ? En premier lieu à USA Network. Quand on a un tel bijou entre les mains, on ne le bazarde pas de la sorte. Political Animals a dû s'en sortir face à une concurrence câblée très rude et déjà bien installée, sans lead-in fort et sans campagne promotionnelle à la hauteur de l'événement. C'était quand même la première série de Sigourney Weaver, bon sang ! Et puis ce format de 6x 42 minutes n'était vraiment pas adapté à cette histoire. Pour le coup, USA n'est peut-être pas seule à blâmer. Est-ce que l'actrice a refusé d'en faire plus ? Est-ce que Berlanti lui-même a préféré partir là-dessus par manque de temps ? A mon avis, Political Animals aurait dû être un grand soap politique de prime-time sur un network, pas sur une chaîne du câble. Elle aurait parfaitement eu sa place sur ABC ou même NBC. Elle n'aurait pas forcément marché, mais on en aurait davantage entendu parler, ses chances auraient été plus grandes. Et puis les scénaristes auraient pu développer des arcs plus longs, plus ambitieux, plus approfondis, sur au moins 13 épisodes, ou plus en cas de succès. Mais plutôt que de contempler ce qu'elle aurait pu être, analysons ce qu'elle a été et ce qu'elle ne sera plus jamais. 

   Elaine Barrish. Voilà une héroïne qui avait des choses à dire, de l'humour à revendre et un charisme incroyable. Une femme politique comme on en voit trop peu souvent dans la vie et à la télévision. Une mère de famille qui a fait beaucoup d'erreurs, qui en paye le prix, mais qui n'abandonne pas les siens et qui ne baisse jamais les bras. Elaine Barrish n'est pas parfaite et ne prétend pas l'être. J'aurais aimé suivre son parcours et son évolution sur plusieurs années, au fil de ses ambitions, de ses coups durs, de ses coups bas et de ses grands moments de joie. En six épisodes pourtant, elle a réussi à nous montrer les différentes facettes de sa personnalité. J'ai tout particulièrement aimé ses scènes avec son ex-mari, ancien Président des Etats-Unis, Bud Hammond, où elle se montrait plus vulnérable. Bien des années après, ils avaient l'air de s'aimer toujours aussi fort et malgré ses infidélités et toutes les tempêtes qu'ils ont essuyé ensemble ou séparement. Bud est un personnage que j'ai mis du temps à apprécier, tant je le trouvais caricatural et dégoûtant dans les premiers épisodes. Mais il a dévoilé peu à peu son humanité et son interpréte, Cirian Hinds, a trouvé le ton juste. Sigourney Weaver n'a pas eu ce problème et a tout de suite incarné son rôle à la perfection. Elle a souvent surpassé les scénarios, donnant de l'ampleur à des scènes peut-être un peu faciles, ou manquant de subtilité. Political Animals ne pouvait pas rêver meilleure tête d'affiche. Lorsque les auteurs se sont aventurés plus en profondeur dans les affaires politiques, ils ont souvent échoué à rendre les enjeux crédibles et forts. Peut-être parce qu'Elaine Barrish était toujours plus intéressante que ses interlocuteurs, et ce malgré le talent d'Adrian Pasdar, de Dylan Baker et de Roger Bart, parmi les figures les plus importantes qui l'entouraient. On en revient au format de la série : avec plus de temps, chacun aurait pu être développé comme il le méritait et, ainsi, les affrontements comme les collaborations auraient eu plus d'impact. Pourtant, lorsqu'Elaine trouve un terrain d'entente avec Garcetti, le Président actuel, il se dégage quelque chose de fort grâce à la mise en scène. Et lorsque son avion sombre dans l'océan, on chavire avec lui et la Nation. Qu'est-ce que ça aurait été si ça s'était passé en mi-saison ou même en fin de saison, après avoir appris à mieux le connaitre ! Et Collier, cette ordure, on aurait aimé avoir le temps nécessaire pour adorer le détester ! Quel gâchis...

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   Mais Political Animals, c'est aussi l'histoire d'un pacte passé entre une figure importante de la politique et une journaliste ambitieuse, semble-t-il prête à tout pour gravir les échelons et décrocher des scoops. Dès leur première scène ensemble, Sigourney Weaver et Carla Gugino m'avaient fait forte impression, et cela s'est confirmé à chaque fois qu'elles se sont croisées, c'est à dire pas si souvent que cela. Mais même individuellement, Susan Berg a fait des merveilles. Ses séquences avec son patron, ex-amant par ailleurs, étaient pleine de panache. Le rapide ajustement en un triangle amoureux m'a un peu moins convaincu au départ, mais il a fini par porter ses fruits, notamment dans l'épisode 5 où Susan se remémore ses premières années au journal alors que sa rivale prend un chemin pas si éloigné du sien, mais encore plus impitoyable. Si le dispositif était efficace dans cet épisode-là, le recours systématique aux flashbacks dans la série m'a souvent dérangé car il était rarement justifié. Il est toujours préférable que les personnages se dévoilent par eux-même, à travers des gestes et des confidences. Qu'on nous impose des morceaux de leur passé pour justifier leurs actions au présent ne fonctionne pas à tous les coups. Je suppose que le format -on y revient toujours- ne permettait pas de faire autrement. Rajoutez à cela un montage hasardeux et une réalisation un peu trop clinquante, à la limite du toc, qui sont pour le coup impardonnables, et vous obtenez un résultat confus et vraiment pas à la hauteur de la distribution !

   Dans son volet politique, la série s'est montrée très inégale, mais dans son volet familial, elle a réussi à faire quelques merveilles. Encore une fois, elle a utilisé des ficelles classiques, propres à tous les soaps, mais elle n'a jamais versé dans le ridicule pour autant. L'intrigue de T.J., le fils "difficile" de la famille puisque homosexuel ET drogué, m'a beaucoup touché. Elle a toujours permis de relier tous les personnages entre eux, que ce soit pour être à son chevet ou pour le pousser à enfin grandir et changer. Il m'a souvent fait penser à Justin dans Brothers & Sisters. Sebastian Stan a habité son rôle avec conviction, et avouons qu'il est en plus terriblement craquant. Ses quelques scènes un peu osées étaient les bienvenues (il y en a quand même une où un mec sniffe de la coke sur ses abdos !) et étaient d'ailleurs les seules qui ne seraient peut-être passées si Political Animals avait été diffusé sur un network... Celles de l'autre fils, Douglas, le sage qui révèle peu à peu ses failles, étaient plus softs. Mais je me souviens vivement des passages dans l'avion avec Susan, qui étaient ultra hot. L'alchimie entre Carla Gugino et James Wolk crevait l'écran ! Et rien que pour leur "couple", je regrette qu'il n'y ait pas de suite. La petite amie de Doug, Anne, n'a eu aucun intérêt jusqu'au 5ème épisode. Mais pour cela, il a fallu qu'elle fume un pétard avec la grand-mère ! Et c'est surtout cette dernière qui était irrésistible. J'ai vraiment pris du plaisir à voir Ellen Burstyn dans un rôle lumineux, qui la change de ceux qu'elle a tenu dans Big Love ou le film Another Happy Day dernièrement. Certes, le personnage n'a pas été très approfondi et servait surtout de ressort comique, mais elle a eu de belles scènes avec sa fille et T.J. Bref, j'ai beau avoir beaucoup de reproches à faire à la série, elle a au moins réussi l'essentiel : rendre ses héros attachants. Ah et elle a aussi un super générique !

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// Bilan // Désespérément inaboutie, Political Animals est loin d'avoir tenu toutes ses promesses, celles que son excellente distribution laissait présager et celles que son histoire permettait. Tantôt indigeste, tantôt trop légère, elle n'a pas réussi à trouver le ton et le rythme justes, mais elle était en nette progression sur la fin, prouvant qu'elle était capable du meilleur si on lui laissait encore un peu de temps. On se souviendra surtout de sa famille atypique, mais pas si éloignée de n'importe quelle autre; et de ses personnages attachants, avec lesquels on aurait assurément aimé passer plus de temps. De ce "soap politique", on ne retiendra donc que le soap.  

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07 août 2012

Happy Endings [Saison 2]

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Saison 2 // 6 180 000 tlsp.

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   J'ai toujours un peu de mal à écrire mes critiques de comédies et c'est précisément pour cette raison, au cas où vous vous poseriez la question, que je n'ai plus rien dit sur Modern Family, par exemple, depuis belle lurette, et que l'analyse qui suit sera relativement courte. J'apprécie vraiment la série et je suis toujours content de voir un épisode mais elle ne me manque pas particulièrement quand elle est en pause, ou que je prends du retard sur la diffusion. Les personnages n'évoluant que très peu voire pas du tout dans certains cas, il n'y a pas tellement de nouveaux commentaires à faire d'une saison à l'autre. Souvent, les épisodes se suivent et se ressemblent, mais certains sont plus marquants que d'autres. C'est un peu la même chose avec Happy Endings, que j'ai dévoré en marathon tout récemment. 

   Après une première saison courte mais prometteuse et un sauvetage in extremis, Happy Endings est revenue avec une deuxième salve d'épisodes tout aussi convaincante, si ce n'est plus. On sent toutefois qu'une vraie réflexion a été menée au sujet des personnages et de l'importance qui leur était accordée en terme de temps d'antenne. Clairement, Penny et Max avaient tendance à voler la vedette aux autres, un peu à la manière d'un Jack et d'une Karen dans Will & Grace, un degré de folie en moins. De la même façon que Cougar Town et de plus en plus de comédies modernes, Happy Endings repose presque essentiellement sur l'alchimie entre les membres principaux de son casting, et sur leur talent respectif aussi bien évidemment. S'ils n'étaient pas à ce point au diapason, alors qu'en plus le rythme des répliques est soutenu, la plupart des blagues tomberaient à l'eau et la série serait déjà morte depuis longtemps, comme tant d'autres du genre. Elle a depuis le départ ce truc en plus que les autres n'avaient pas et elle a su le faire fructifier en saison 2.

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   Bizarrement, ce ne sont plus Max et Penny qui me font le plus rire. Les rôles se sont inversés. Je n'étais pas fan du couple Jane/Brad à la base, surtout à cause de monsieur, mais j'ai trouvé leurs intrigues cette année beaucoup plus réussies bien que redondantes, avec la gentille réconciliation à chaque fin d'épisode qui devient lourdingue. Le jeu de Damon Wayans Jr. est toujours aussi atypique, et je suis sûr que s'il était resté dans New Girl, il aurait vraiment apporté quelque chose et l'aurait rendue meilleure, tout comme il a donné beaucoup de sa personne dans Happy Endings et ça a payé au final. Les mimiques d'Eliza Coupe sont toujours aussi irrésistibles et, malgré les points communs de son personnage avec la Monica de Friends, elle arrive largement à exister sans donner l'impression qu'on la connait déjà par coeur et qu'elle ne saura jamais nous surprendre. Mais la vraie surprise, c'est... Alex ! Plutôt transparente en saison 1, elle s'est révélée en saison 2, sa stupidité devenant un ressort comique tout ce qu'il y a de plus classique mais néanmoins terriblement efficace. Elle en est même devenue attachante, la petite ! Finalement, Elisha Cuthbert se débrouille bien en comédie et ça, c'est une grande nouvelle ! Parce que coté drama, c'est vraiment pas ça... Entre les très amusants et inspirés Jane, Brad et Alex et le duo Max/Penny de la mort qui tue mais qui gonfle un peu quand il y a surenchère et hystérie, on retrouve ce bon vieux Dave, le "Ted Mosby" de Happy Endings, maladroit, bonne poire et drôle uniquement par intermittence. On aime son obsession pour les t-shirts en col en V, on adore ses super sandwichs personnalisés, mais on aime un peu moins ses aventures amoureuses rocambolesques et cette tentative de le caser avec Penny, assez peu séduisante.

   Happy Endings n'avait pas besoin d'invités prestigieux pour plaire mais elle s'est quand même octroyée les services de Megan Mullally dans le rôle de la mère de Penny - je l'adore mais à force de faire le tour de toutes les comédies existantes, ses apparitions perdent de leur saveur- ainsi que de Brian Austin Green dans le final, voué à revenir pour notre plus grand plaisir en saison 3; puis Colin Hanks aussi, dans l'improbable rôle... de son propre rôle; ou encore James Wolk, transformé en Grant, le parfait petit ami de Max que l'on aurait presque aimé voir intégrer la distribution définitivement tant il était devenu attachant en l'espace de seulement deux petits épisodes. Il a pourtant fallu s'en séparer et c'était presque aussi douloureux pour nous que pour Max et ses amis ! C'est davantage à travers différents contextes que la série a réussi à créer l'événement : je pense aux épisodes dédiés à Halloween (ces costumes... mon Dieu !), à Nöel ou encore à la St Valentin, qui étaient particulièrement bien écrits. De temps en temps, Happy Endings  tente de lorgner vers des structures originales "à la How I Met Your Mother" mais en général avec moins de succès que sa grande soeur. Sinon, on retiendra l'épisode où Brad ressort déboussolé de chez son dentiste et se met à comparer ses compagnons aux héros de Friends, un clin d'oeil très appréciable. D'ailleurs, la série joue plus que jamais la carte des réfèrences à la culture populaire, et quand on n'est pas américain, on est parfois un peu largué malheureusement (je n'ose imaginer la tronche de la future VF). Le quiproquo entre Jane et Brad autour des etrennes de leur femme de ménage était particulièrement croustillant et cruel. La fête d'anniversaire catastrophe de Penny était assez géniale aussi. Bref, je ne me souviens pas de tout mais je peux dire qu'ils m'ont fait beaucoup rire les héros de Happy Endings

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// Bilan // Ce serait une grossière erreur que de sous-estimer Happy Endings : si vous ne la regardez pas encore, il serait temps de lui laisser une chance. Vous pourriez en tomber amoureux ! On n'a rien fait de mieux en "comédies d'amies" depuis Friends et les premières saisons d'How I Met Your Mother.

23 juillet 2012

Political Animals [Pilot]

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Pilot // 2 600 000 tlsp.

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What About ?

Portrait d'une ancienne famille présidentielle en plein désarroi. Divorcée, l'ex-Première Dame Elaine Barrish, devenue Secrétaire d'Etat, s'efforce de garder sa famille unie alors qu'il lui faut constamment affronter des crises au sein du département d'Etat. Elle trouve heureusement une improbable alliée en la personne de Susan Berg, une journaliste qui n'a cessé de s'en prendre à elle tout au long de sa carrière...

Who's Who ?

Drama créé et produit par Greg Berlanti (Everwood, Jack & Bobby, Eli Stone, Brothers & Sisters). Avec Sigourney Weaver (Alien, S.O.S. Fantômes, La jeune fille et la mort, Avatar), Carla Gugino (Karen Sisco, Entourage, Sin City), James Wolk (Lone Star, Happy Endings), Sebastian Stan (Gossip Girl, Once Upon A Time, Black Swan), Ellen Burstyn (L'exorciste, Requiem For A Dream, Big Love), Ciaran Hinds (There Will Be Blood, Munich, Les sentiers de la perdition), Brittany Ishibashi et les participations d'Adrian Pasdar, Dylan Baker, Roger Bart...

So What ?

    Ce qu'il est doux et confortable de découvrir la nouvelle série d'une personne dont on a tant admiré le travail par le passé, dont on partage la sensibilité, mais qui s'est un peu perdu depuis (en voulant se lancer dans le blockbuster de super-héros, par exemple, ou en devenant une machine à projets...). Political Animals est née de l'envie de Greg Berlanti de parler à nouveau de politique dans un contexte familial, comme il l'avait brillamment fait avec Jack & Bobby puis Brothers & Sisters, mais en y ajoutant une certaine vision du féminisme, s'inspirant très largement du parcours atypique d'Hillary Clinton, et en s'installant en partie à la Maison Blanche, ni plus ni moins. Le créateur et producteur n'a certainement jamais eu l'ambition de faire de Political Animals un The West Wing bis. Il n'a pas le talent d'Aaron Sorkin et je suis sûr qu'il le sait très bien. Il a voulu faire un soap politique, et non ce n'est pas un gros mot. Tout ce qui traite de près ou de loin de ce thème n'a pas nécessairement besoin d'être ultra sérieux et réaliste, ou porteur de message idéaliste. Après tout, on accepte assez facilement les comédies qui mettent en scène des politiques, et on en a encore eu la preuve dernièrement avec Veep. Alors pourquoi le soap ne s'y frotterait pas lui aussi avec tous les ingrédients qui en font le sel ? Se lancer dans Political Animals, c'est donc être conscient que l'on ne regarde pas un programme qui vise à nous élever l'esprit ou à façonner notre pensée, mais qui cherche simplement à nous divertir et éventuellement nous émouvoir. Et ça, Greg Berlanti sait très bien le faire. C'est tout ce que je lui demandais...

   ... et je ne peux définitivement pas être satisfait du produit final. Il a ses faiblesses, clairement. Mais comme dans le cas de  Brothers & Sisters, qui n'a pas été dès le premier épisode la merveilleuse série qu'elle est devenue, la marge de progression existe. Le point de départ est bon, les personnages aussi. Il faut maintenant laisser la magie opérer, ou pas. Et voir la série évoluer sous nos yeux, ou pas. La seule différence ici, c'est qu'elle n'a plus que 5 épisodes après le pilote pour convaincre. Pour une raison que j'ai un peu de mal à comprendre, mais qui vient certainement de la frilosité de USA Network, pas prête à s'engager sur le long terme sur un show qui n'est pas dans l'esprit du reste de sa line-up et qui ne correspond pas à sa "politique du ciel bleu",  Political Animals est une mini-série, qui pourrait se transformer en "véritable" série en cas de succès. Ce qui est déjà compromis après les très décevants premiers résultats d'audience. Je ne vais pas me lancer ici et maintenant dans de grandes analyses, mais ce n'était vraiment pas malin de la proposer le dimanche face à Breaking BadThe Newsroom, Weeds, Longmire et Army Wives, pour ne citer que les séries... Ce qui cloche dans ce premier épisode en fin de compte, ce qui m'a vraiment déçu et dérangé venant de la part de Berlanti, c'est le manque global d'émotion. Elle est effleurée à quelques reprises, notamment lorsque Elaine reconnait combien il a été difficile pour son fils de vivre librement sa jeunesse et plus particulièrement son homexualité devant les caméras du monde entier, ce qui l'a visiblement détruit. Mais ça s'arrête là pour le moment. Sans doute parce que les personnages sont sur la réserve, qu'ils ne sont pas du genre à éclater en sanglots à tout moment ou à partir dans une crise de rire interminable, ni même à crier très fort les uns sur les autres. Ils n'ouvrent pas leur coeur facilement. L'effet tire-larmes est donc soigneusement évité cette fois. Le dîner de la famille, par exemple, est très sobre, loin de ceux des Walker dans Brothers & Sisters, qui étaient toujours des scènes d'anthologie. En revanche, sans être d'une efficacité redoutable, l'humour prend une place importante dans les situations et dans les répliques. Elaine Barrish est drôle. Pas tout le temps, uniquement quand elle l'a décidé, mais elle peut l'être. Sa mère, Margaret, pour le coup, ne sert qu'à ça à l'heure actuelle. Elle est indigne, un peu vulgaire. On ne peut que l'adorer. Sa relation avec l'un de ses petits fils est en plus très amusante, très fraîche. Le rôle va à la perfection à Ellen Burstyn, qui a déjà prouvé qu'elle pouvait être excellente dans tous les registres. Celui qui ne me fait pas rire, qui me dégoûte même, mais qui sans doute se croit drôle, c'est Bud Hammond, l'ancien président des Etats-Unis. On a un peu de mal à croire qu'il ait pu accéder à une telle fonction. Il ressemble plus à l'homme politique de seconde zone, bedonnant et grande gueule, qui se croit drôle et qui se sert du pouvoir qu'il représente pour se taper des ambitieuses et/ou des putes. Toute ressemblance avec une ou plusieurs personnes existantes est purement fortuite. Il n'a pas l'air bête cela dit, et il a du charisme en plus, mais ce n'est définitivement pas un personnage qui attire la sympathie et qui correspond à la haute image que l'on se fait de cette fonction. En clair, ce n'est pas Obama du tout. Ni Clinton. Bush ? Là, ça de discute...

   Qu'est-ce qui a bien pu convaincre Sigourney Weaver d'accepter ce rôle alors qu'elle a longtemps refusé de faire de la télévision, au-delà du fait de s'inscrire dans la tendance donc ? Peut-être est-elle proche de Berlanti, à qui elle avait déjà fait l'honneur d'apparaitre brièvement dans Eli Stone ? Peut-être qu'elle admire tout simplement son travail et qu'elle a vraiment trouvé le script bon ? Peut-être que son fantasme de jouer un personnage d'une telle envergure a été plus fort que tout ? Ce qui est sûr, c'est que sans elle, quelque soit celle qui aurait été à sa place, Political Animals n'aurait pas eu le même goût. C'est un euphémisme que de dire qu'elle crève l'écran. C'est même presque ridicule de le signaler, tant ça semble évident et tant elle n'a plus rien à prouver depuis longtemps. Mais il fallait que ce soit dit. Face à elle, Carla Gugino est loin de démériter. Elle est même très convaincante et toutes les scènes qu'elles partagent sont intenses. Ce sont les mieux dialoguées, les plus soignées et les plus prometteuses aussi. Cette alliance incrongrue a un potentiel fou et j'espère qu'il sera exploité à fond. C'est forcément par ce biais-là que la série deviendra meilleure, plus riche. Evidemment, les membres de la famille auront tous un rôle important à jouer, notamment le fils parfait, dont on attend de découvrir les failles avec impatience; sa future femme, dont la boulimie n'est pas la piste la plus excitante ni amibitieuse qui soit j'avoue; le jeune Thomas, qui apporte déjà beaucoup au pilote; et puis cette histoire qui n'est pas terminée entre Bud et Elaine. Qu'éprouvent-ils encore vraiment l'un pour l'autre ? Plusieurs figures politiques, dont l'actuel président et ancien rival de notre héroïne, ne sont pas en reste. Les jeux de pouvoir, qui ont toujours été au coeur du soap, sont un terrain plus que fertile en politique. 

   Political Animals manque encore un peu de caractère, coincée entre son envie de plaire au plus grand nombre et, surtout, au public de USA Network -qui ne demande qu'à être diverti- et son désir de profondeur dans l'exploration d'un univers qui manque par principe cruellement de fantaisie. De ce paradoxe est née une saga à la distribution parfaite mais à la réalisation trop commune. Pourtant, tout porte à croire que cette (mini) série a toutes les clés en main pour devenir passionnante, addictive et... meilleure !

How ?

 Le pilote dans son intégralité :