30 mars 2013

The Hundred / The 100 [Pilot Script]

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THE HUNDRED / THE 100

Drama // 42 minutes

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Ecrit par Jason Rothenberg. Adapté du roman de Kass Morgan. Pour Warner Bros. Television, Alloy Entertainment & The CW. 61 pages.

Après une apocalypse causée par l'Homme lors d'une troisième Guerre Mondiale, les 318 survivants recensés se réfugient dans des stations spatiales et parviennent à y vivre et à se reproduire, atteignant le nombre de 4000. Mais 97 ans plus tard, le vaisseau mère, The Ark, est en piteux état. Une centaine de jeunes délinquants emprisonnés au fil des années pour des crimes ou des trahisons sont choisis comme cobayes par les autorités pour redescendre sur Terre et tester les chances de survie. Dès leur arrivée, ils découvrent un nouveau monde dangereux mais fascinant...


Avec Eliza Taylor (Neighbours), Eli Goree (Emily Owens, MD), Thomas McDonnell (Suburgatory), Henry Ian Cusick (Lost, Scandal), Paige Turco (Damages, Person Of Interest), Isaiah Washington (Grey's Anatomy), Bob Morley (Neighbours, Home & Away), Kelly Hu (Arrow, Vampire Diaries), Marie Avgeropoulos (Cult, The Inbetweeners US)...

 

   Cette année, je le répéte : la CW ne se fiche vraiment pas de nous. L'ère Dawn Ostroff est loin. Jamais l'ancienne présidente du network n'aurait commandé un pilote comme celui de The Hundred. Jamais ! Mark Pedowitz, son remplaçant, est bien plus ambitieux, ce qu'il a tenté de prouver cette saison avec Arrow et Cult. On va dire que la mission est à moitié remplie.  Entre The Selection, Reign, Oxygen et The Tomorrow People, qui ont tous des atouts indéniables -mais aussi quelques défauts plus ou moins grands- et dans des styles différents, les décisions finales risquent d'être difficiles à prendre, surtout si l'on considère que le spin-off de Vampire Diaries, The Originals, est quasi-certain de faire partie de la grille de rentrée. Il ne restera donc probabement que trois places... Une chose est sûre : après avoir lu le script de The Hundred, c'est sans aucun doute celui que j'ai le plus envie de voir se matérialiser en série. Mais c'est aussi le plus ambitieux et donc, à première vue, celui qui coûtera le plus cher. Autant dire que ce n'est pas gagné !

   Je ne sais pas si mon synopsis rend tout à fait justice au pilote. Sans doute pas. La notion d'aventure qui se dessine dans la dernière ligne est très importante. C'est précisément son plus gros point fort. Mais la détailler serait aussi vous priver de quelques surprises savoureuses. Peut-être que je ne devrais pas dire ça, ça va tout de suite mettre la barre trop haut, mais je le fais quand même : toutes proportions gardées, j'ai parfois pensé à Lost en lisant ce script. Il faut dire qu'on parle ici d'un groupe de "survivants" pas vraiment soudés, qui se crashent -non pas en avion mais en navette...- au beau milieu d'un endroit où la nature est hostile, où les menaces sont nombreuses et où il règne une atmosphère étrange... Il y a quelques moments de grâce aussi. Ceux où ces jeunes gens contemplent une nature qu'ils n'avaient connu jusqu'ici qu'en dessins ou en photos. Leur première averse de pluie. Leur premier bain dans une rivière... disons peu accueillante. Et puis cette nuit étoilée, où les arbres et les plantes se mettent à scintiller. Pour ceux qui l'ont vu, ça ressemble à une scène du film L'Odyssée de Pi, lorsque le héros se réveille sur une île qui brille de mille feux. Bien sûr, ici, le rendu ne sera pas le même. Je suis d'ailleurs un peu inquiet quand à la réalisation. Elle a été confiée à celui qui a commis le -pas si mauvais- pilote d'Emily Owens, MD. C'est quand même un tout autre univers. Et puis surtout, le tournage se déroule à Vancouver. Ce qui veut dire beaucoup de fonds verts. Pour les scènes -assez nombreuses- se déroulant sur The Ark, je comprends. Mais pour les séquences d'extérieur, si on a une forêt à la Once Upon A Time, donc jolie mais sans sentiment d'espace, d'immensité, ça va gâcher l'esprit du script, qui a quelque chose d'épique, d'impressionnant. Hawaii aurait mieux convenu...

   Parmi les autres bonnes nouvelles que j'ai à vous apporter : The Hundred évite de trop accentuer l'aspect romantique inhérent à tout projet développé par la CW ! Il y a évidemment quelques approches amoureuses, mais ça reste léger. Attention, je n'ai pas dit subtil... Concernant les personnages, on évite les trop grosses caricatures de manière générale. L'héroïne est... comme celles de The Selection, The Tomorrow People, Reign et Oxygen : jolie, curieuse, intelligente, brave, touchante... le package complet. Seules les interprètes peuvent permettre de faire la différence. A la place de la CW, j'aurais casté Aimee Teegarden dans tous les pilotes. Mais bon... On a aussi la mère courage, finalement pas si courante dans les shows de la chaîne. La mère est souvent morte, dépassée par les événements, trop égoïste ou inexistante. Ici, elle a un rôle important à jouer et elle est aimante, dévouée, obstinée. Les vilains représentants de l'autorité sont relativement discrets dans ce premier épisode, mais ils ne sont clairement pas secondaires quand on prend un peu de hauteur et que l'on imagine ce à quoi va ressembler la saison. Henry Ian Cusick ne devrait avoir aucun mal à être convaincant dans son rôle. J'ai envie de dire la même chose de Isaiah Washington. Mais je le déteste tellement... Il serait parfait dans la peau de son personnage si ce dernier était profondément détestable. Malheureusement, il montre à quelques reprises des signes inquiétants d'humanité... Concernant la tripotée de délinquants qui constitue la grande majorité des protagonistes, disons que les rôles sont bien répartis : il y a celui qui les fait toutes craquer, celui qui est un peu geek, celui qui est trop méchant, ceux qui suivent aveuglément le trop méchant parce qu'ils n'ont pas de personnalité ni de cerveau en état de marche, quelques filles plus rares mais qui se font toujours remarquer par leur beauté... Bon voilà, faut quand même que ce soit vendeur. Et puis ils sont tellement nombreux que de nouvelles têtes peuvent émerger régulièrement, au fur et à mesure que d'autres disparaîtront. 

   Une fois le premier acte passé -un peu mou, qui sert à introduire une histoire somme toute complexe- The Hundred nous embarque dans un voyage haletant entre l'Espace et la Terre ferme, qui regorge de moments forts et de promesses pour l'avenir. Sans doute l'un des pilotes les plus ambitieux tous networks confondus cette saison, qui parvient à mélanger space opera, teen soap et show d'aventure avec aisance, naturel et même un peu de subtilité. Que demande le peuple ?


07 janvier 2013

Scandal [2x 01 > 2x 09]

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Saison 2, épisodes 1 à 9 // 6 530 000 tlsp. en moyenne

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   Après une première saison très courte mais parfaitement maîtrisée, Scandal avait encore tout à prouver, d'autant que peu d'yeux avaient eu la bonne idée de se poser sur elle, les préjugés sur les oeuvres de Shonda Rhimes n'aidant pas. Ni le pilote d'ailleurs, qui était bon, mais qui donnait la fausse impression que l'on allait assister à un procedural certes un peu inhabituel dans ses thèmes mais procedural quand même. Et le procedural, on est tous d'accord : c'est le mal ! Que nenni donc. Scandal est extrêmement feuilletonnante malgré ses "cas du jour", régulièrement abandonnés d'ailleurs quand la pression est à son maximum chez Pope & Associates. C'est à dire souvent. Grâce au  cliffhanger précédent, le "Who really is Quinn Perkins?" très efficace, la deuxième saison pouvait démarrer soit sur une frustration de ne pas avoir la réponse à LA question et de devoir encore attendre un, deux, trois, dix épisodes (et le public d'ordinaire peu patient aurait fui); soit sur une réponse, satisfaisante ou pas, qui permettrait en tout cas de faire avancer les intrigues,  quitte à passer à autre chose rapidement. Scandal a choisi la sécurité mais pas la facilité : on apprend dès le Season Premiere la véritable identité de la jeune femme, et je n'ai ressenti aucune déception à ce sujet, assez content même que ce ne soit pas une affaire trop alambiquée et soapy à mort. Car, même si la série utilise de nombreux ressorts classiques du genre, elle va bien plus loin, notamment dans l'exploration du monde de la politique au plus haut niveau de l'Etat. On est à mi-chemin entre un univers réel et un univers fantasmé, tant dans l'aspect ultra-glamour que dans l'aspect ultra-conspirationniste. C'est très américain, très Kennedy. C'est too much, mais parfaitement assumé. 

   Rhimes et son équipe savent exactement ce qu'ils font, ou en donnent du moins l'impression, et ne reculent devant rien pour surprendre, toujours à un rythme effréné. Il est absolument impossible de s'ennuyer ne serait-ce qu'une seule seconde devant un épisode, et quelque soit le personnage mis en avant à ce moment-là. Il n'y a d'ailleurs pas de maillon faible. Quinn passe au second plan une fois la révélation faite, et Harrison peine parfois à trouver sa place mais maintenant, au moins, il n'a plus Stephen pour lui faire de l'ombre, Henry Ian Cusick ayant quitté la série entre les deux saisons. Les scénaristes ne se sont pas encombrés d'explication. J'espère qu'un jour, ils trouveront une bonne idée pour permettre son retour le temps de quelques épisodes. Je suis sûr qu'il y avait des choses à dire sur ce personnage, il n'y avait juste pas assez de place pour lui au départ, ce que l'acteur n'a pas tellement dû apprécier. Abby a ainsi pu gagner du temps d'antenne, associée à David Rosen (l'excellent Joshua Malina est devenu régulier) qui est un ennemi de plus en plus sérieux et crédible pour Olivia; Huck a été le focus d'un épisode et a été globalement très présent, offrant parmi les meilleures scènes de ce début de saison, très "Dexterienne" d'ailleurs; et Mellie, la femme du Président, a pris de l'envergure, tout en exerçant une certaine fascination grâce à son tempérament de feu, sa position délicate, peu enviable, mais dont elle sait tirer un grand bénéfice. Cyrus reste l'un de mes personnages favoris de la série, si ce n'est mon préféré. Son ambiguïté est toujours désarmante et j'aime par dessus tout ses moments de complicité avec Olivia, un verre de vin à la main. Le fait que son mari, reporter à la Maison Blanche, reprenne ses activités, a beaucoup apporté à tous les points de vue et a ajouté une dimension nécessaire à la série. Shonda n'a pas encore eu sa série sur des journalistes, malgré ses tentatives. Elle sera un peu moins frustrée comme ça ! Les fins d'épisodes sont toujours aussi soignées, le meilleure exemple après le coup de feu étant la fin du 5ème épisode, lorsque l'on découvre "le complot" avec tous ces personnages réunis à une même table, dont Olivia... 

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   Ce que cette saison 2 a également réussi, en tous cas partiellement, c'est de faire parler d'elle ! De plus en plus de gens se mettent à regarder Scandal, à force d'en entendre du bien, les articles élogieux se multiplient dans la presse et l'épisode Happy Birthday, Mr. President, l'une des meilleures heures de télévision de 2012, est peut-être LE moment pivot qui a permis à la série de ne plus être aussi confidentielle. En terme d'audience, il y a eu clairement un rebond à cette occasion. Sur le long terme, il ne faut toutefois pas s'attendre à des merveilles, mais si cela peut permettre de la sauver une année de plus alors ce sera déjà pas si mal. Pour en revenir à ce fameux épisode, il m'a littéralement scotché et vraiment touché. Il était prenant et passionnant, mais ce que je retiens surtout, ce sont les séquences où Olivia se remémore ses premiers instants heureux avec Fitz, ce moment où ils ont osé passer à l'acte, même si c'était fou, dangereux, risqué. Wouah ! Ce qui me fait penser d'ailleurs que Scandal se permet, mine de rien, de repousser certaines limites en terme de contenu explicite. Plutôt que de montrer -ce qu'elle ne peut de toute façon pas faire qu'elle le veuille ou non- elle titille et se permet d'aller un peu plus loin que les dramas de networks habituels, à quelques exceptions près comme The Good Wife, avec laquelle elle partage décidément de nombreux points communs. Abby et David sont assez forts pour ça. Je me souviens tout particulièrement d'une scène où elle le chevauche à même le sol, dirigeant les opérations presque comme si elle le violait. Une affaire de dominant/dominé somme toute classique... si l'on était sur le câble ! Un jour, on remerciera peut-être la série pour avoir franchi certaines barrières. Il en faut pour que la cause avance...

   Ce qui est formidable avec Scandal pour un sériephile, c'est que les invités de marque s'enchaînent. C'est toujours un plus très apprécié. On savait que Shonda était une grande fan de Buffy et qu'elle casait dès qu'elle le pouvait certains acteurs dans Grey's Anatomy et Private Practice (comme Nicholas Brendon, Emma Caulfield, Alexis Denisof...). Mais elle adorait aussi Gilmore Girls (comme on a pu le constater avec Liza Weil et Keiko Agena) et Everwood ! Pour cette dernière, c'est carrément un festival, un super crossover où les anciens se croisent : Debra Mooney (dans un rôle génial), Tom Amandes, Brenda Strong... et on attend plus que Treat Williams et Gregory Smith pour que la fête soit complète. 

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// Bilan // Dans cette série où tout scandale en engendre un autre, où les choix de chaque personnage ont une influence sur la vie des autres, et parfois de la Nation tout entière, où chacun de leurs secrets sont déterrés un à un, il n'y a pas de place pour la lenteur, la tiédeur et l'ennui. Chez Olivia Pope, on est constamment à fleur de peau, toujours entre deux crises à gérer, entre deux enquêtes à mener, entre deux conférences de presse à organiser, entre deux désirs à assouvir, entre deux larmes à écraser. Nous, téléspectateurs fascinés, nous retrouvons emportés dans ce flot continu de paroles, dans ce tourbillon médiatique, dans cette grande valse des sentiments, avec la sensation que rien ne peut plus arrêter Scandal. La machine est définitivement lancée.

23 mai 2012

Scandal [Saison 1]

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Saison 1, 7 épisodes // 7 010 000 tlsp. en moyenne

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   Oubliez tout ce que vous connaissez des séries de Shonda Rhimes ! Scandal, dont j'avais fait l'éloge dès la diffusion du pilote (ICI), n'a pas grand chose à voir avec les précédentes productions de la créatrice -qui marque un sans faute jusqu'ici avec trois séries lancées et trois réussites à la clé : un gros succès, un petit succès et un succès d'estime- même si on y retrouve certains de ses tics, notamment le goût pour les dialogues débités à toute vitesse par des personnages rongés par l'angoisse et le stress, ou alors traversés par une hystérie passagère. On lui reproche souvent de verser dans la larme facile, d'utiliser à outrance la musique pop pour faire passer des émotions, de faire coucher tout le monde avec tout le monde, on lui reproche plein de choses en fait mais, en toute bonne foi, on ne peut pas nier l'efficacité de son écriture et son amour pour ses personnages, qu'elle bichonne et dont elle se soucie toujours de l'évolution. Après une première saison courte de 7 épisodes seulement, on est d'ores et déjà en mesure de dire que Scandal, contrairement aux apparences, n'est pas une série qui tient sur une formule usée façon cop-show mais sur ses héros. Je ne vais donc pas tellement parler ici des "enquêtes du jour" car il n'y a pas grand chose à en dire, à part souligner leur efficacité et éventuellement tiquer sur la rapidité et la facilité avec lesquelles elles sont dénouées. Et puis il n'y en a pas dans les épisodes 6 et 7 et elles ne manquent pas particulièrement. Au contraire. Elles sont cependant une excellente distraction entre deux scènes qui nous prennent aux tripes, centrées sur les vrais enjeux dramatiques de Scandal. Ce qui fait l'originalité de la série, c'est tout ce qui se passe dans le bureau oval... de la Maison Blanche !

   Nombreux sont les shows à s'être risqués à pousser les portes de ce lieu ô combien fantasmé, une poignée de comédies notamment, le modèle du genre coté drama, The West Wing, et quelques erzats comme Commander In Chief. Sans compter toutes celles comme 24, The Event et bien d'autres qui s'en sont servies au sein d'un récit mettant en lumière les thèmes de la conspiration, du combat contre le terrorisme et autres réjouissances de ce type. Scandal tente une approche différente et risquée où le président, l'homme le plus puissant du monde -chose qui est sans cesse rappelée de peur, peut-être, qu'on oublie ce détail- est aussi un homme à femmes, coincé dans un mariage de façade, amoureux fou de sa conseillère en communication -notre valeureuse héroïne Olivia Pope- et capable de coucher, en plus, avec une assistante -celle qui par le "Scandal" arrive ! Après l'affaire Bill Clinton, les facéties de notre ancien (que c'est bon de l'écrire!) président Nicolas Sarkozy ou encore l'ami DSK, ce portrait semble plus vrai que nature ! Fitzgerald Grand ne passe pas pour autant pour un porc, contrairement à d'autres, mais pour un homme bien, un homme de conviction, qui sait toutefois user de son charme et de son pouvoir quand son pénis le lui dicte. Il est attachant à sa façon et Tony Goldwyn est parfait dans ce rôle, totalement crédible. Toutes les scènes opposant ou rassemblant, selon les moments, le président et son conseiller Cyrus Beene sont d'une puissance incroyable. Les dialogues sont écrits à la perfection et sonnent juste. Il s'y dit des choses "importantes", pertinentes. Et de toute manière, dès que Cyrus est dans les parages, le niveau augmente considérablement (pas qu'il soit bas en temps normal hein...). Jeff Perry est très bon dans le rôle du père de Meredith Grey mais il est encore meilleur dans celui-là. Dans le même genre, Kate Burton en vice-présidente, c'est quelque chose ! En fait, la distribution dans son ensemble, des premiers aux seconds rôles, est juste parfaite. Je ne connaissais pas bien Kerry Washington mais elle me fait à chaque nouvel épisode de plus en plus d'effet. 

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   Plus la saison avance, plus Olivia Pope nous dévoile ses faiblesses et ses fêlures, mais aussi sa force et son courage, sa détermination sans failles, ce qui fait probablement d'elle une héroïne bien plus complexe qu'il n'y parait -à la Meredith Grey- et je fais entièrement confiance à Shonda Rhimes pour continuer à creuser tout cela en saison 2, et j'espère au-delà si elle en a la chance. Ce serait encore mieux si on arrêtait de nous bassiner avec les phrases toutes faites du type "Trust your guts", qui fatiguent à la longue. La série possède un rythme très rapide, qui a beaucoup d'avantages comme ceux d'éviter l'ennui et d'empêcher de trop réfléchir à des situations ou des ressorts scénaristiques peu crédibles, mais elle sait aussi ralentir et prendre son temps lorsqu'il s'agit d'offrir une scène poignante ou vibrante entre Olivia et le président. C'est notamment le cas quand, en flashback, les deux personnages se donnent une minute, rien qu'une petite minute, pour se regarder droit dans les yeux et profiter l'un de l'autre avant de retourner dans l'arêne. Le silence est d'or, alors. Puis le flot de paroles reprend de plus belle ! Lors du quatrième épisode de la saison, sans doute mon préféré d'ailleurs, les auteurs se penchent habilement sur tous les disciples d'Olivia dont on sait alors peu ou carrément rien. On en apprend alors beaucoup et peu à la fois. Des brêches sont ouvertes pour une future dissection plus complète. Stephen, Harrison et Abby servent donc plus d'outils à Olivia et aux scénaristes dans ces sept premiers épisodes mais je ne doute pas que leurs heures de gloire viendront. Et je les attends avec grande impatience ! En revanche, Huck, qui n'est pas nécéssairement celui dont on attendait quelque chose, en tout cas aussi rapidement, nous donne de nombreuses clés sur son passé. C'est en quelques sortes un serial killer, rien que ça, qu'Olivia a sauvé. Le passage où il torture une des pièces maitresses de l'affaire Amanda Tanner était très réussi, très Dexterien. Guillermo Diaz a trouvé LE rôle profond qu'il méritait depuis longtemps. Du coté de Quinn Perkins, c'est avant tout le mystère sur son identité qui est mis en avant et qui fait d'ailleurs l'objet du cliffhanger de la saison. On a toutefois assez peu de matière pour spéculer : a-t-elle un rapport direct avec le président ou un membre proche de son entourage professionnel ? La Mazarine Pingeot de Scandal ? Est-elle une criminelle recherchée par la police ? On a intérêt à nous donner la réponse dès le Season Premiere ! Pour créer un tel suspense autour de ça, Shonda Rhimes doit être sûre de son coup. On risque d'être surpris ! 

   La surprise fait d'ailleurs partie intégrante du code génétique de Scandal. Chaque fin d'épisode donne très envie de voir le suivant. On peut dire que la série est addictive. Parviendra-t-elle à le rester avec une saison plus longue et qui ne pourra pas être aussi travaillée que la première, pour une question de délai ? C'est tout ce que j'espère. The Good Wife y arrive bien, avec des univers assez proches. Pourquoi pas elle ? Ah oui. Peut-être parce que The Good Wife, c'est The Good Wife quoi. Qui s'attendait à ce qu'Amanda Tanner soit tuée ? L'enlèvement ne m'a pas partiiculièrement surpris -la réalisation était absolument formidable à ce moment-là soit dit en passant- mais je pensais qu'elle sera enlevée, torturée, possiblement exécutée au bout du compte mais pas si vite et pas comme ça. C'était choquant. Dès lors, les spéculations vont bon train sur la personne qui a commandité ce meurtre. La vice-présidente ? Cyrus ? Le président lui-même ? La femme du président, Mellie ? Je m'attendais vraiment à ce que ce soit cette dernière. Donc agréablement surpris de m'être trompé... 

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// Bilan // Je ne pensais vraiment pas dire ça en regardant les premières bandes-annonces ou meme en découvrant le premier épisode -très réussi mais pas particulièrement exaltant- mais Scandal est, pour moi, l'une des meilleures nouveautés de l'année, qui lorgne plus du coté de certaines excellentes séries du câble d'ailleurs. Un addictif soap-opera judiciaire et politique mâtiné de thriller: voilà qui la définit à la perfection ! Vivement la saison 2...

27 avril 2012

Fringe [4x 18 & 4x 19]

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The Consultant // Letters Of Transit

2 840 000 tlsp. // 3 080 000 tlsp.

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   The Consultant. Le petit être sensible que je suis a été très touché par cet épisode, porté avant tout par ses acteurs. Ce ne sont peut-être que des "petits moments" mais, mis bout à bout, ils forment une ligne constante d'émotion qui soutient à merveille les délires mythologiques de Fringe. Je pense ainsi à Walter qui s'exclame avec un sourire gigantesque "There's My Son! And His Girlfriend!". Je pense à la complicité de Peter et Olivia qui se lit sur leurs visages dans la scène qui suit alors que l'enquête commence et que à quoi ils doivent faire face ne prête pas franchement à sourire. Ils sont encore dans leur bulle. Il leur faut encore un instant pour en sortir. Je pense aussi à Astrid, très heureuse de revoir son alter, et qui lui offre un cadeau qui la ravit. Et puis bien sûr, il y a la peine de FauxLivia d'avoir perdu son partenaire. Et celle de FauxBroyles,  forcé à se rendre afin de protéger son fils. Cela faisait un moment que cette histoire n'avait pas été revisitée. Elle explique parfaitement le double jeu du personnage, qui n'est donc pas un shapeshifter, et elle refléte à merveille, bien que trop facilement, le combat passé et quelque part toujours présent de Walter à l'égard de son fils. Tout cela m'a ému. Et puis j'ai beaucoup ri aussi grâce aux réfléxions de Walter. Mais est-ce bien encore utile de le préciser ?

   D'un point de vue structurel, cet épisode nous offre enfin l'occasion de suivre une enquête réellement menée entre les deux univers. On se dit que c'est un peu dommage de ne pas en avoir saisi l'opportunité plus tôt. Ca nous aurait évité des cas tristement redondants et ennuyeux. Excellente idée donc que ces personnes qui subissent les chocs et les blessures de leurs alters egos de l'univers d'en face. Bien évidemment, les auteurs ont tendance à rapidement faire passer l'investigation au second plan pour se concentrer sur les personnages mais ce n'est pas bien grave dans le fond. Pas cette fois en tout cas. Au final, la même question se pose que depuis plusieurs épisodes : quel est le véritable but de David Robert Jones ? S'il cherche à détruire les deux univers alors on peut parler de suicide ! Que va-t-il se passer pour lui ? Il sait déjà qu'un troisième univers peut l'accueillir ? Ou s'agit-il d'une fusion ? A quoi lui servirait son armée d'hybrides de toute façon sans un monde qui lui appartiendrait ?

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   Letters Of Transit. Chaque saison, Fringe, pour sa 19ème ou 20ème pièce, pousse le délire encore un peu plus loin qu'à l'accoutumée. La saison précédente, les personnages se retrouvaient transformés en cartoon. Celle encore d'avant, ils chantaient (sort of). Mais cela n'avait pas de véritable conséquence sur la suite des événements. C'était une parenthèse. Cette fois, c'est un voyage dans le futur qui nous attendait, mais pas n'importe quel futur : un futur où les Observers ont arrêté d'observer pour prendre le pouvoir ! S'agit-il du "vrai" futur ? D'un futur alternatif ? Il y a peu de chance pour qu'il se réalise. On ne nous le montrerait pas sinon ! Mais c'est un twist intéressant qui aura semble-t-il des conséquences. On imagine mal qu'il faille ne prendre ça que "pour le fun". Une petite partie de moi a envie de croire que c'est à cela que la saison 5 de Fringe pourrait ressembler si elle venait à être commandée (chose qui, selon les dernières rumeurs et contre toutes attentes, devrait bel et bien arriver). Imaginez une saison 5 -plus courte de préférence- où toute la bande est réunie pour littéralement sauver le monde ? Ca me plairait beaucoup. Et me voilà à espérer une saison 5 maintenant alors que je m'étais très bien fait à l'idée que la série puisse nous quitter cette année ! Ces scénaristes sont fous ! Ils sont incroyables !

   Ce qui était le plus risqué dans cet épisode au fond, c'était d'en confier les rênes à deux nouveaux personnages, seulement accompagnés d'un Walter très affaibli et à la mémoire encore plus défaillante que quand on avait fait sa connaissance la toute première fois (ce qui a empêché l'épisode de véritablement démarrer dans les 15 premières minutes). C'était un plaisir de retrouver Henry Ian Cusick alias le Desmond de Lost dans ce rôle qui lui allait parfaitement. Georgina Haig s'est également super bien débrouillée. Une super découverte. D'ailleurs, le fait qu'elle ne soit dans aucun projet de la saison prochaine me fait dire que les producteurs se la sont réservés en cas de renouvellement... Ce n'est pas de sa faute à elle mais j'ai tout de suite deviné qu'elle était la fille de Peter et d'Olivia. Et rien à voir avec son prénom Henrietta, version féminine de Henry, le prénom du supposé fils de Peter selon September. Je n'y ai pensé qu'après. Je sais pas, ça se sentait. Ce n'était pas du tout finement amené. Pas grave : l'émotion était présente quand même au moment de la révélation à la toute fin de l'épisode. Sinon, la Nina Sharp aux cheveux blancs était d'une classe folle ! Et le générique spécial : super ! (ils se cassent le cul quand même, c'est très appréciable). Et euh... what the fuck ?! Bell est ENCORE vivant ? Il ne mourra donc jamais...

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// Bilan // Deux épisodes de Fringe de haute volée : le premier parvenant avec brio à casser la routine et utiliser la configuration de la saison au mieux; le second en réinventant une fois de plus la série mais de manière bien plus convaincante que la dernière fois, au point de vouloir qu'elle continue encore... et ce sera le cas puisque la FOX vient d'annoncer la commande d'une ultime saison de 13 épisodes !

12 avril 2012

Scandal [Pilot]

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Sweet Baby (Pilot) // 7 330 000 tlsp.

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What About ?

La vie professionnelle et personnelle d'une experte en relations publiques, Olivia Price, particulièrement réputée pour sa gestion des crises, et de son staff, composé d'avocats débutants et confirmés, d'un expert en litige, d'un hacker et d'une détective. Fitzgerald Grant, le président des Etats-Unis, est un vieil ami d'Olivia qui demande son aide lorsqu'une de ses assistantes fait courir le bruit qu'ils couchent ensemble...

Who's Who ?

Créé et produit par Shonda Rhimes (Grey's Anatomy, Private Practice). Avec Kerry Washington (Ray, Mr. & Mrs. Smith), Henry Ian Cusick (Lost), Katie Lowes (Super 8), Columbus Short (Steppin'), Darby Stanchfied (NCIS, Jericho), Guillermo Diaz (Weeds, Mercy), Jeff Perry (Grey's Anatomy), Tony Goldwin (Ghost, Le Dernier Samouraï)...

So What ?

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   Cela fait des lustres que j'attends de découvrir Shonda Rhimes dans un autre registre que celui du soap médical où, pour moi, elle excelle. Après plusieurs rendez-vous ratés, avec le journalisme notamment -les projets Correspondents et Inside The Box étant restés sans suite- la voilà qui propose enfin quelque chose de différent grâce à Scandal (autrefois connue sous les noms de In Crisis et Damage Control, qui me semblaient mieux convenir d'ailleurs). On pourrait parler de série judiciaire, et c'est bien de ce genre dont elle se rapproche le plus, mais ce serait presque réducteur : elle est aussi en partie policière et politique. Elle est beaucoup de choses à la fois en somme, si bien que le mélange est très original sur le papier, le résultat l'est un tout petit peu moins, l'ombre des horribles cop shows de CBS n'étant jamais loin, surtout sur la forme. Mais on connait Shonda : ce sont ses personnages, plus que les "cas du jour", qui comptent avant tout. Il faudra un peu de temps avant de tous bien les connaître mais ce qu'ils laissent entrevoir de leurs personnalités me donne très envie de découvrir la suite. J'ai l'impression que la bougresse voulait faire son Good Wife à elle et, toutes proportions gardées, je crois qu'elle a réussi...

   Olivia Pope (inspirée librement de l'experte Judy Smith) n'est pas l'héroïne typique que l'on apprécie instantanément. Elle est froide, concentrée, implacable. Pas très sympathique au premier abord, quoi. Mais plus l'épisode avance, plus on admire sa force de caractère et son intuition, dite "sans faille". Sauf quand ses sentiments entrent en ligne de compte bien sûr. C'est là sa faiblesse, la seule peut-être. Sans conteste, la partie la plus intriguante et fascinante de ce pilote concerne sa relation complexe avec le président des Etats-Unis. Il fallait oser se lancer dans une telle histoire ! Shonda l'a fait et elle ne s'est pas plantée. On arrive à y croire. Ainsi, les méthodes d'Olivia ne rencontrent aucune limite tant qu'elles sont efficaces. On la pardonne : elle est animée par un désir profond de vérité et de justice. Elle n'est pas chaleureuse mais elle est humaine.

   Ses collaborateurs sont ses disciples. Elle est la grande prêtresse. Ou plutôt la grande papesse, si l'on se réfère à son nom. Elle décide et ils suivent. L'introduction à travers les yeux de la nouvelle recrue est un outil scénaristique des plus banals mais qui fonctionne à merveille ici. Quinn, à l'inverse de sa patronne, nous est d'emblée sympathique. Le personnage ressemble d'ailleurs beaucoup à celui de Sarah Drew -April- dans Grey's Anatomy, sans le coté "totally awkward". Je suis déjà assez fanatique d'Abby, à qui l'on doit les meilleurs passages humoristiques (car il y en a quand même quelques uns malgré le ton plutôt sérieux adopté). Les hommes ont plus de mal à se faire une place, comme toujours dans les productions de Shonda, mais Harrison, à travers sa complicité avec Olivia, se présente d'ores et déjà comme l'objet de l'affection de ces dames, et Huck, malgré sa relative discrétion, marque indéniablement des points lorsqu'il vient réconforter Quinn en trouvant les mots justes. Les acteurs sont tous bons, Kerry Washington en tête qui fait forte impression. On ne manquera d'ailleurs pas de souligner l'audace d'offrir le rôle principal à une afro-américaine, chose encore très rare malheureusement. L'affaire principale du jour s'inspire de faits réels, qui ont engendré une polémique il y a quelques mois. Elle s'achève dans une certaine utopie, propre aux meilleures séries judiciaires (je parle bien entendu de celles de David E. Kelley). On est alors en terrain connu. Presque un peu trop. Qu'importe...

   Scandal est une série étonnante, qui ne ressemble que par bribes seulement à ce que Shonda Rhimes fait depuis maintenant 8 ans avec Grey's Anatomy et 5 ans avec Private Practice. Les personnages se lancent dans de grandes tirades à une vitesse incroyable, par exemple. L'une de ses marques de fabrique. Mais elle en a gardé le meilleur pour partir sur quelque chose de complètement différent, très stylé, austère et sexy à la fois, tiré par les cheveux par moment, risible même, mais terriblement prenant et efficace. Scandal n'a pas l'intelligence et la grandeur de The Good Wife mais ses bases sont suffisamment solides pour en être une version allégée plus qu'agréable à suivre ! Shonda a encore frappé. Vive Shonda !

What Chance ?

 En imaginant que la série réussisse à se maintenir au-dessus des 7 millions de téléspectateurs, elle a une petite chance de revenir en 2ème saison... Mais ce lancement tardif, pas plus mérité que ceux de GCB et Don't Trust The B-----, n'est vraiment pas un cadeau de la part d'ABC...

How ?

08 avril 2010

LOST [6x 11]

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Happily Ever After // 9 5oo ooo tlsp.

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What about Desmond ? What about the Flash-sideways ?


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   "See Ya In Another Life, Brotha" A vous aussi cette phrase prononcée par Desmond dans le premier épisode de la saison 2 et régulièrement depuis sonne différemment aujourd'hui ? Je me suis toujours demandé ce qu'elle pouvait bien vouloir signifier, au-delà du coté "super-social" de ce bon vieux Desmond. On a enfin une réponse à cette question qui n'en était une que dans ma tête et dans celles de quelques illuminés qui me ressemblent. Il fallait la comprendre au premier degré. Bien-sûr, cette phrase qui s'adressait à Jack à la base, faisait écho à sa deuxième rencontre avec Desmond quelques mois plus tard sur l'île, et plus précisément dans le bunker. Mais on peut dire désormais qu'elle faisait également référence à une autre rencontre entre les deux hommes, dans un hôpital cette fois et au cours d'un flash-sideways ! Jusqu'à preuve du contraire, Desmond a prononcé ces mots en toute innocence. C'est plutôt la malice des scénaristes que je tenais à saluer ! On va encore me dire que je divague mais, pour moi, ça prouve bien qu'ils savaient où ils allaient globalement et qu'ils connaissaient déjà l'importance de ce personnage dans la série. Tout ce qui lui est arrivé dans la station du Swan n'est pas anodin de toute façon. Il fait partie des quelques personnages satellites, presque hors du temps et de l'espace, qui sont indispensables à la résolution de l'énigme. Le retour de Desmond marque bien un tournant dans la sixième saison et on peut légitimement s'attendre à ce que les événements s'accélérent à partir de maintenant et jusqu'à la fin. Evidemment, le prochain épisode viendra me contredire avec un flash-sideways sans grand intérêt et des scènes sur l'île très accessoires... Phase de pessimisme aigü terminée.

   Pas de Jacob ni de Man In Black cette semaine mais Desmond et des revenants. Tout en bas de la liste, on assiste, impassibles, aux apparitions de Minkowski en chauffeur de limousine. Souvenez-vous, c'est le mec du cargo dont la conscience a voyagé dans le temps sans qu'il puisse revenir au présent. Il est donc mort dans les bras de Desmond. On s'étonne un peu de le revoir tant son importance était limité mais on va dire que l'acteur était libre et que les producteurs l'aimaient bien. Sans rire, il y a une logique à ce qu'il apparaisse dans le flash-sideways de Desmond mais ça n'apporte rien concrétement. Même pas un peu de plaisir. Et puis il y a Eloïse, aka Line Renaud ! Là pour le coup, c'est du bonheur. Elle nous gratifie en plus d'une choucroute mémorable. Elle reste parmi les personnages de la série les plus intriguants après que Ben et Richard, entre autres, aient perdu ce statut si précieux. Quelque soit l'endroit où on la voit, elle a l'air parfaitement consciente de tout ce qui se passe. Elle sait. Quelle théorie peut-on bien imaginer la concernant ? J'opterai pour un pacte passé avec Jacob ou avec MIB. Si Jacob lui a donné un don, c'est celui de voyager dans le temps. Si elle est associée à MIB, on peut imaginer un chantage douteux qui tournerait autour de son fils, Daniel. Daniel comment ? Daniel Faraday Widmore. Oui ! Dans les flash-sideways, il n'a pas honte de porter son vrai nom. Il n'est plus scientifique mais musicien. Mais il était déjà un peu musicien avant et il est toujours un peu scientifique inconsciemment. Lui aussi a beaucoup d'importance puisqu'il enclenche tout le mécanisme qui va amener Desmond à... On y reviendra ! Pour en revenir à Eloïse, le fait qu'elle veuille absolument empêcher Desmond de rencontrer Penny est très louche. Elle ne doit pas beaucoup l'aimer puisque son ancien (actuel ?) bonhomme l'a eu avec une autre femme, dont l'identité restera peut-être secréte jusqu'au bout. Mais a-t-elle une importance ? On ne connaît pas d'autres vieilles de toute façon. Mais je ne serais pas contre voir débarquer un sosie de Régine ! Sinon, c'est amusant de constater que dans les flash-sideways, les personnages n'ont plus de daddy issues, sauf peut-être Sun. Tout va bien entre Locke et son père, Jack a un fils, et maintenant Daniel a l'air de s'entendre avec Charles Widmore. Y'a juste un truc qui m'a chagriné dans tout ça : à la base, les Widmore vivaient à Londres. Pourquoi tout à coup tout leur univers est transporté à Los Angeles ? Une facilité sans doute.   

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   S'il y a bien une chose que confirme cet épisode, c'est que l'Amour est ce qui guide tous les personnages et c'est le moteur même de la série ! Qui dit centric-Desmond dit retour de Penny et retour du couple impossible qui a pourtant fini par devenir possible la saison dernière. Le sort devait à nouveau les séparer. Et ça pourrait bien être définitif cette fois : Widmore insiste bien sur le "sacrifice" que représentent les futures actions de Desmond. L'amour de Daniel pour Charlotte et celui de Charlie pour Claire, qui dépassent les frontières du monde et du temps, conduisent Desmond à se souvenir de Penny et de l'importance qu'elle a pour lui. Elle est sa constant après tout. Il va la retrouver, la rencontrer et lui donner rendez-vous. Cette scène dans le stade était très forte, très belle, Henry Ian Cusick et Sonya Walger étaient parfaits, mais toute l'émotion qu'ils ont pu nous faire vivre par le passé était bien plus intense. On ne peut pas reproduire à l'infini la quasi-perfection. Et puis, même si ça avait sans doute un sens, couper la scène en plein milieu pour la reprendre plus tard n'a pas aidé. On remarquera que lorsque Desmond s'évanouit dans le flash-sideways, il reprend conscience au présent...

   Mais venons-en aux faits si vous le voulez bien ! Comme on nous le dit plus ou moins clairement, les flash-sideways ne sont pas une finalité, comme certains le pensaient, mais bien comme une alternative. Ils seraient ce qui défile devant les yeux des losties après l'explosion de la bombe H. Ce à quoi ressemblerait leur vie si... Mais ce n'est en aucun cas une réalité. La mission de Desmond va alors être de réunir les passagers du vol 815, leur expliquer sa folle théorie et puis... et puis quoi ? Que faire ensuite ? Desmond a la particularité, comme le vérifie Widmore à l'aide d'un donut géant, d'être peut-être la seule personne au monde à pouvoir survivre à une catastrophe électromagnétique. Pourquoi ? Et puis quand on y pense, Eko et Locke aussi ont survécu à l'explosion du Swan. Très rapidement, et comme toujours avec les épisodes centrés sur Desmond, on est plus perdus qu'autre chose. Pourtant, cette fois, on est plus que jamais proche du but. Encore qu'il va falloir relier cette mission de Desmond à tout ce qui concerne Jacob, MIB et l'histoire de l'île. Et là, comme ça, à brûle-pourpoint, on a un peu de mal à voir le rapport...          

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// Bilan // Un épisode centré sur Desmond ne déçoit jamais. C'est une régle immuable qui aura été vérifiée  jusqu'au bout. Celui-ci n'était pas le meilleur car pas le plus émouvant, mais il était malgré tout excellent et il éclaire (un peu) le système si controversé des flash-sideways, même s'il ne le justifie pas encore totalement. Les dialogues sont bien meilleurs que dans les épisodes précédents et les acteurs aussi (mais ce ne sont pas les mêmes). Etonnamment et pour mon plus grand plaisir, on revient beaucoup sur les événements de la saison 2. Peut-être la reverra-t-on avec plus d'indulgence une fois la série terminée...   

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01 avril 2010

LOST [6x 10]

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The Package // 1o 13o ooo tlsp.

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   "The War Is Coming". Je ne voudrais pas être pessimiste mais avec la vitesse à laquelle on avance, la série sera déjà terminée quand la guerre commencera... Cette phrase, ça doit faire la quatrième fois qu'on l'entend en deux ans. Depuis, on la met en place et quand on croit qu'elle est enfin arrivée... eh ben finalement non. Je crois qu'il va falloir se faire une raison : elle commencera vraiment dans le Series Finale et s'y terminera naturellement. Tout ce qui précéde est de la préparation et du placement de pion. C'est d'ailleurs ce placement qui est le plus frustrant dans cet épisode. Les camps se croisent via quelques personnages qui passent de l'un à l'autre mais ils ne se réunissent jamais. L'avantage, en revanche, c'est que contrairement à la plupart des épisodes précédents, on voit les deux en parallèle. Cela dit, la plupart des personnages sont réduits à de la figuration, hormis quelques-uns à qui l'on offre une ligne de dialogue ou deux, souvent bien senties et drôles mais un peu trop superficielles à mon goût. C'est le même problème avec ce choix des scénaristes de contempler le passé en saison 6 et de revisiter les lieux mythiques de l'île. On a droit cette fois au jardin de Sun qui est en train de dépérir (on peut bien y voir une métaphore mais c'est léger) et la Room 23 (mais elle n'est pas vraiment exploitée). On la rappelle juste à notre bon souvenir comme pour nous dire "Vous ne l'aviez sans doute pas oublié, nous non plus. Mais on ne vous dira pas à quoi elle sert. Démerdez-vous, c'est pas très important". Cela dit, c'est un bon moyen de remettre la Dharma Initiative sur le devant de la scène.

   C'est l'épisode de son grand retour et il y a quelques petites choses intéressantes à relever. Par exemple, que l'équipe de Widmore n'est pas composée de "mercenaires" mais de "géo-physiciens". C'est en tous cas le cas de Zoey. On peut dès lors imaginer que pour se débarrasser du Man In Black, il faudra avoir recours à des méthodes scientifiques. De quoi peut-être contenter ceux qui déplorent le virage trop fantastique pris par la série. On peut même aller plus loin en imaginant que tout cela est en rapport direct avec l'électro-magnétisme extraordinaire de l'île. Zoey aimerait quelques explications sur la carte réalisée par Jin (probablement lors de son passage en 1977) au sujet des poches d'énergie de l'île. Pas sûr qu'il sache grand chose. Dans mon idée, et si l'on suit les propos de Jacob, l'électro-magnétisme est le feu de l'enfer qui, une fois libéré, détruirait le monde. C'est de cela que l'île protége le monde. On en revient encore et toujours à la station du Swan qui a définitivement une importance capitale. Et ce serait bien, ça permettrait peut-être à ceux qui ont detesté la saison 2 de la revoir avec plus d'indulgence. Ca n'enlévera jamais tous ses défauts mais... Cela étant dit, qui sont Jacob et surtout MIB dans cette théorie ? Des démons échappés de l'enfer ? Des produits de l'électro-magnétisme qui se sont matérialisés sous forme humaine en arrivant sur l'île ? Sachant qu'"humaine" est un bien grand mot. La fumée noire est sans doute la forme originelle de MIB. Enfin bref. Tout cela nous amène logiquement vers Desmond ! Après nous avoir offert le meilleur épisode de la série ou du moins le plus émouvant ("The Constant"), après avoir quasiment disparu de la circulation en saison 5, il est de retour ! Il est, comme on s'y attendait un peu, le "prisonnier" de Widmore et surtout le "package" du titre de l'épisode. Ce garçon a toujours été spécial mais il semble désormais acquis qu'il est encore plus que ça. La clé de Lost ? Une d'entre elles en tous cas. Le fait d'avoir été à ce point exposé à l'électro-magnétisme lui a offert la possibilité de voyager dans l'espace-temps, de voir l'avenir notamment, et peut-être même de passer d'une réalité à une autre. Vous voyez où je veux en venir ? Il est peut-être tout simplement celui qui peut relier, ou au contraire délier, le présent des flash-sideways. A vrai dire, j'en viens même à me demander si les flash-sideways ne sont pas "la vraie réalité", celle de base, et que tout ce que l'on a vu depuis le début de la série est la réalité alternative. Et cela expliquerait pourquoi MIB veut retourner à la maison. Depuis qu'il est prisonnier sur l'île (depuis qu'elle sert de bouchon ?), le monde a basculé dans l'autre réalité. Le monde à l'origine serait-il foncièrement mauvais ?            

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   J'avais prévu de parler d'abord des flashs de Sun et Jin mais je me suis laissé emporter sur une autre voie, la plus essentielle. Et je vais d'ailleurs continuer quelques instants histoire de remettre les choses au clair du mieux que je peux, comme ont tenté de le faire les scénaristes avec plus ou moins de succès. Si l'on résume : le Man In Black est prisonnier sur l'île; Jacob est son gardien; Jacob cherche son remplaçant et désigne ainsi plus d'une centaine de candidats à travers le Monde (mais qui habitent quand même de préférence à Los Angeles); il les fait venir sur l'île afin de les tester et élimine (mais ne tue pas) un à un ceux qui ne correspondent pas à ses attentes, quelles qu'elles soient; il n'en reste plus que six à l'heure actuelle parmi lesquels Jack, Sawyer, Hurley, Jin ou Sun... mais pas Kate, on nous le reconfirme; le but de MIB est de faire quitter l'île à tous les candidats restants afin qu'il puisse être libéré puisqu'il ne restera plus personne pour le garder et que Jacob est "mort"; cependant, il existe des règles à ce petit jeu et MIB ne peut pas tuer les candidats, ce qui aurait été évidemment plus simple; il peut en revanche tuer ceux qui ne le sont plus mais ne le fait pas systématiquement puisque certains lui permettront d'arriver à ses fins; en effet, on pourrait résumer les choses ainsi, par exemple : Claire est l'appât de Kate, qui est l'appât de Sawyer, et on pourrait même aller encore plus loin en imaginant que Sawyer deviendra l'appât de Jack du fait de leur antagonisme irréconciliable (car Jack sera le candidat ultime, non ?) ! Ma foi, si je ne me trompe pas dans mon résumé, les choses sont finalement plus claires que l'on ne veut bien l'admettre. Ca fait beaucoup de réponses tout ça...

   Mais alors, Sun et Jin. Il faut bien en parler. Autant j'ai toujours adoré Sun (sans pour autant adorer ses flashbacks), autant j'ai longtemps détesté Jin avant qu'il ne me rende finalement indifférent. C'est pour cela que je préférerais, à choisir, que ce soit Sun la candidate à la succession de Jacob et non lui. En même temps, ça me semble compromis. J'ai toujours cru depuis leur séparation post-cargo que le jour où ils se retrouveraient enfin, l'un des deux mourraient sur le champ. Personne n'est mort pour le moment mais on se dirige doucement vers celle de Sun. En tous cas, dans le dernier flash-sideways, elle n'est pas loin d'y passer. Je m'attendais d'ailleurs à une dernière scène où Jin l'emmenérait à l'hôpital et où Jack, comme de par hasard, la sauverait in extremis mais elle n'est pas arrivée et tant mieux. Ca aurait pourtant eu un sens au niveau de l'effet miroir puisque sur l'île, Jack lui tend la main. Mais finalement, et c'est ce que je trouve le plus intéressant, c'est que Jack reprend de plus en plus de place dans les intrigues, en prévision de la lutte finale sans doute. Tout dépendra de son choix à la fin. Il peut rester au présent et en imaginant que Sun meurt, il restera à Jin sa fille Ji Yeon. Il peut à l'inverse aller vers les flash-sideways et réunir Jin et Sun pour l'éternité mais sans Ji Yeon puisqu'il y a de fortes chances que le coup de feu qu'elle a reçu ait tué le bébé dans son ventre. Peut-être aussi qu'elle mourra dans les deux réalités. Evidemment, tout le problème est qu'il n'y a pas que le destin de Sun et Jin dans la balance. Il y a aussi celui de tous les autres et il ne peut pas être positif pour tout le monde des deux cotés. Le bonheur des uns fera le malheur des autres quoi. Bref, pour en revenir à des considérations plus simples, le flash-sideways était plutôt réussi dans l'ensemble, nous montrant en gros tout ce qui s'est passé entre l'atterrissage du vol 815 à LAX et la présence de Jin dans un frigo. Tout s'embrique assez bien malgré la présence catastrophique de Keamy. Un très mauvais personnage doublé d'un acteur grotesque. On parle beaucoup de Mr. Paik mais on ne comprend toujours pas pourquoi il semble si important dans l'histoire générale de la série. Il y a toujours sa connexion avec Widmore mais on n'en reparle plus. Il y quelques détails intéressants à relever comme le fait que Sun se regarde dans la glace comme l'ont tous fait les autres personnages dans leurs flashs mais pas Jin. Impossible de savoir par ailleurs si dans cette réalité-là, Sun parle l'anglais. On peut se dire que non, puisqu'elle a pu ne pas rencontrer son amant (chauve) qui lui a tout appris, et qu'elle et Jin ne sont pas mariés même s'ils couchent ensemble. Elle ne ressent pas le besoin de le tromper. A noter la présence -gadget- de Mikhaïl, qui perd d'ailleurs là encore son oeil, et la courte scène très émouvante, au présent cette fois, où Widmore montre des photos de Ji Yeon à Jin qui fond en larmes.      

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// Bilan // The Package est un bon épisode de Lost, bien emballé et bien rempli, sans temps morts, sans grandes révélations, mais qui remet bien les choses à plat. Il permet en plus de ré-habiliter le personnage de Sun devenu complètement inutile ces derniers temps et de donner une place plus importante à Jin. Parmi le défauts de fabrication, les dialogues peu inspirés et toujours très caricaturaux sont regrettables, ainsi que la faiblesse du cliffhanger, qui se transforme d'ailleurs en habitude. Le retour de Desmond à la fin de l'épisode pourrait marquer un tournant décisif dans la saison finale, à moins que les scénaristes retardent à nouveau l'échéance... 

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10 avril 2009

LOST [5x 12]

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Dead Is Dead // 8 56o ooo tlsp.

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   Dead Is Dead est l'épisode gâchis de la saison, en espérant qu'il n'y en ait pas d'autres d'ici sa fin. Tout était réuni pour en faire un épisode exceptionnel mais pour des raisons que je vais vous exposez tout de suite, il ne l'était pas complétement. D'abord, un centric sur Ben est un gage de qualité certain. Parce que Michael Emerson est extraordinaire et parce que Ben reste un des personnages les plus énigmatiques et impressionnants de Lost. Dès la première scène, on comprend que ses jours sont comptés. Ben annonce à Locke qu'il est revenu sur l'île pour son jugement dernier. Il a bien l'attention d'affronter le monstre de fumée noire et lui laisser choisir sa sentence. Alors que jusqu'ici la mort de Ben m'avait toujours semblé impensable, je me suis surpris à l'envisager. J'étais donc tiraillé entre l'envie de le voir mourir de façon spectaculaire et marquante, et l'envie de le voir survivre parce que Lost sans Ben, c'est plus vraiment Lost. Plus l'épisode avançait, plus il me parassait évident qu'il allait mourir, si toutefois il rencontrait bien Smokey. Tout le chemin parcouru pour arriver jusqu'à elle était terriblement prenant : le retour dans sa maison à Othersville, le double passage secret... et puis patatra. Mais bon Dieu qu'est-ce que c'est que cet évier bouché au fin fond des entrailles de l'île ? C'était parfaitement ridicule de voir Ben accomplir ce geste pour appeler la fumée. J'espère vraiment qu'il y aura une explication précise à ça parce que là, je patauge. C'est le cas de le dire. On pourrait imaginer qu'au plus profond de l'île se trouvent des vestiges d'une civilisation très ancienne, submergés par les eaux. L'île serait alors la protection de l'Atlantide, en quelques sortes. Mais partir sur un tel délire rien qu'avec un évier bouché est certainement aussi stupide que cette scène ! 

   Il n'empêche que ce qui avait été jusqu'ici seulement évoqué se précise : d'une façon ou d'une autre, les Egyptiens ont vécu sur cette île. Ca nous ramène bien-sûr au point de sortie de la roue en Tunisie. Les premiers signes de cette civilisation ont été les hiéroglyphes qui apparaissaient dans le Swan lorsque les chiffres maudits n'étaient pas entrés dans l'ordinateur, puis il y a eu la statue à quatre orteils évidemment, que l'on a revu récemment de dos et qui ressemblait à s'y méprendre à Anubis, Dieu de la mort dans la mythologie Egyptienne, celui qui accompagnait les morts dans l'autre Monde et protégeait leurs tombes... tout cela tient debout quand on sait l'importance de la mort dans la série, et puis il y a le fameux Temple bien-sûr, dont les murs extérieurs sont remplis de hiéroglyphes. Nous avons pu découvrir l'intérieur, du moins une partie, la partie basse sous Terre. Là aussi les hyéroglyphes tapissent les murs et il y en a un en particulier sur lequel on insiste, avec Anubis face à un monstre. L'heure du face à face avec la fumée noire a sonné pour Ben et re-patatra. Cette scène aurait pu être infiniment émouvante si les effets-spéciaux n'avaient pas aussi cheaps. On commence à avoir l'habitude mais franchement, ils exagérent. Je pense surtout au moment où Ben est emporté dans ses souvenirs, avec ces écrans de fumée très mal fichus. J'ai découvert récemment la série V (puisqu'un remake est en préparation, je voulais voir d'abord à quoi ressemblait l'original) et je crois bien que dans 20 ans, on reverra cet épisode avec une certaine tendresse teintée de honte. C'est kitsch à mort. J'essaye de ne pas m'arrêter à ça car ça vient clairement d'un manque de moyens mais le problème c'est que ça empêche de profiter pleinement de cette scène déjà mythique. Par ailleurs, j'ai un autre problème avec ce moment. Le fait que l'on assiste plus ou moins à une redite de la rencontre entre Mr Eko et la fumée en saison 3 ne me dérange pas plus que ça. En revanche, j'ai vraiment dû mal à comprendre comment la fumée a pu tuer Eko et laisser Ben en vie ! Il lui a désobéit, il a fait des choses atroces, il a tué des gens et elle se contente de se transformer en Alex pour lui dire qu'il a intérêt à suivre les ordres de Locke maintenant ! Même s'il est bien secoué, c'est très décevant et plutôt injuste. Alors certains diront que la différence c'est que jusqu'au bout, Eko a défié la fumée alors que Ben, lui, semblait vraiment regretter ses actes. C'est tout de même un peu léger à mon goût comme défense. La mort de Ben à ce moment-là aurait été parfaite... Mais bon, rien ne dit que Ben va suivre les ordres de Locke. Ce serait assez ennuyeux d'ailleurs. Et dans ce cas, la fumée le rattrapera pour de bon !

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   En marge de ce trek palpitant dans la jungle, avec, j'allais oublier d'en parler, Sun qui se joint à Ben et Locke, les autres survivants du crash du vol Ajira 316 prennent une nouvelle dimension. On se doutait que Ceasar était louche, et on soupçonnait Illana de l'être tout autant. Et en effet, ce ne sont pas des naufragés comme les autres. Qui sont-ils précisément ? Disons qu'il y a 90% de chance qu'ils forment une nouvelle équipe Widmore. Ils ont une caisse avec eux mais on ne sait pas ce qu'elle renferme. Ben trouve le temps de tuer Casear, c'est que l'on suppose en tous cas vu l'impact du coup de feu ! Casear est projeté vers l'arrière et on ne le revoit pas ensuite. J'ose espérer que Saïd Taghmaoui n'a pas juste été casté pour ça : se ballader sur la plage 30 secondes par épisode avec un regard mystérieux. On commence à avoir l'habitude des nouveaux personnages qui ne servent à rien mais ça m'agace là. On peut au moins espérer le voir dans des flashbacks sur son recrutement par exemple. En tous cas, ça a le mérite de piquer notre curiosité et d'ouvrir une nouvelle perspective pour les prochains épisodes. Sauf si on a droit uniquement à du Dharma façon 70's.

   On arrive à la partie qui m'a le plus déçu et dans laquelle réside le vrai gâchis, au-delà des effets spéciaux à deux euros : les flashbacks de Ben ! Ce n'est pas qu'ils ne sont pas intéressants. Ils mettent en image des événements dont on avait entendu parler et ils offrent quelques réponses. Il y a dans un premier temps l'enlèvement d'Alex à Rousseau. C'est un des trucs que j'attendais le plus depuis le début de la série et c'est torché en quelques secondes ! Et torché est le bon mot parce qu'on est à la limite de l'incohérence. Même s'il faisait noir et que c'était il y a 16 ans, Danielle a bien vu Ben lors de l'enlèvement. Elle aurait dû le reconnaître quand elle l'a capturé en saison 2 avant de l'amener aux losties. Au moins la silhouette je ne sais pas. Certes, à l'époque Ben avait encore des cheveux (perruque absolument affreuse !) et encore une fois, il faisait noir mais quand même... Et puis finamelement, tout s'est passé comme Rousseau l'avait raconté. Aucun mystère là-dessous. Peut-être que c'est nous qui nous sommes montés la tête pour rien en nous imaginant plein de choses. Le flashback en présence d'un Widmore d'une trentaine d'années était plutôt utile mais l'acteur choisi ne ressemble pas du tout à Alan Dale. Difficile d'y croire du coup. Alors l'origine de la querelle entre Widmore et Ben serait Alex ? Visiblement, Widmore a eu une dent contre Ben dès son arrivée chez les Autres lorsque Richard l'a emmené, mais ça s'est amplifié avec les années et, on ne sait comment, Ben a finit par réussir à le bannir de l'île. Il nous manque clairement un morceau pour bien tout comprendre mais du coup ça semble précipité et factice. On rentiendra la remarque de Ben concernant les allers et retours de Charles entre l'île et le continent. Il a bien dû avoir Penny en dehors de l'île. Ca écarte un peu l'hypothèse qu'Eloïse soit sa mère et Faraday son frère. Encore qu'Eloïse n'est peut-être plus sur l'île, on en sait rien ! Le dernier flashback super décevant et qui passe à la vitesse de l'éclair est celui de Ben qui tente de tuer Penny. Il ne réussit pas, contrairement à ce que l'on avait pu s'imaginer. Il se fait juste tabasser par Desmond, sur qui il a tiré copieusement d'ailleurs. Ce qui le freine, c'est le petit Charlie. Le liant entre tous les flashs était l'enfance. Traumatisé à cette époque de sa vie, Ben a toujours une tendresse particulière pour les enfants (rien de pédophile heureusement). J'étais tellement persuadé que Penny allair mourir tragiquement que je suis super déçu par la tournure très simple prise par les événements. Et puis comment ré-intégrer Penny et Desmond dans l'histoire maintenant ? J'ai bien l'impression qu'on ne les reverra plus beaucoup...      

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// Bilan // Le format classique de 42 minutes ne suffit plus à Lost. Il lui faudrait des épisodes de 55 minutes, comme sur le câble. Là on aurait peut-être moins l'impression que tout se déroule à une vitesse folle, que l'on ne prend pas le temps d'appronfondir les choses, même les plus importantes et les plus attendues. Il fallait caser un maximum d'événements en un minimum de temps. Si l'on ajoute à cela des effets spéciaux à la limite du médiocre, eh bien on passe à coté d'un épisode qui aurait pu être extraordinaire. C'est rageant ! Mais au fait, "What lies in the shadow of the statue ?" 

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