Once Upon A Time [2x 12]
In The Name Of The Brother // 7 680 000 tlsp.
Je crois que je commence à comprendre ce qui me déplait dans cette saison 2 de Once Upon A Time, malgré de bons épisodes : elle est dirigée par les intrigues et non par les personnages. Plus que jamais, on a l'impression que ce sont des pions que les auteurs font avancer, case par case. C'est très mécanique et ça manque d'émotion. L'histoire de Frankenstein, puisque c'est celle qui nous a été racontée ici, en manquait grandement. Ce n'est pas tant le docteur qui m'a posé problème d'ailleurs, mais son frère, son "monstre", car je n'ai pas trouvé l'acteur très expressif, et surtout son père, joué par Gregory Itzin. C'est plutôt un bon élément en général, je suppose donc que ce sont les changements de comportement incessants de son personnage qui ont complètement tué la compassion que l'on aurait dû avoir pour lui. Une minute il est fier de son fils, le considère comme un génie même et l'encourage. La suivante, il le hait. Et il en va de même pour son autre fils, qu'il ne perd pas de temps à haïr non plus. Tout ça n'est pas très humain. Et pas très intéressant en plus. J'aime bien l'idée que des vilains viennent peupler Storybrooke, mais le résultat n'est pas très convaincant pour l'instant. On verra ce que les autres auront à offrir... Finalement, la seule scène qui m'a vraiment plu, c'est celle où le Dr Whale et Ruby échangent quelques mots au bord de l'eau et mettent en lumière une facette de la malédiction à laquelle nous n'avions pas pensé : elle n'est pas négative pour tout le monde. Elle ne l'est pas pour eux. Elle leur laisse une chance de devenir meilleurs. Et la rédemption dans les contes de fées, c'est inévitable. Bon, sinon, les questionnements pour savoir si oui ou non il faut sauver l'inconnu sont complètement idiots. Qui peut en douter ? D'ailleurs, Emma n'a pas fait grand chose mais elle m'a pas mal agacé. Elle a des drôles de manières de mener ses enquètes. Cela ne l'intéresse pas de savoir qui est l'étranger, d'où il vient et ce qu'il vient faire ici ? Apparemment non.
Et puis il y a Cora. Cette horrible et odieuse femme qui n'a de pitié pour personne et surtout pas pour sa propre fille. C'est triste de voir Regina se faire prendre aussi facilement. Mais c'est émouvant en même temps. Elle a tellement besoin d'amour... Oui, c'est niais à dire. Avec Once Upon A Time, on se cogne de toute façon très rapidement aux travers habituels des contes de fées : c'est vite creux. Il faudrait penser sérieusement à étoffer les personnages, au risque de n'avoir plus rien à dire sur eux d'ici à la fin de la saison en cours. Il faut aller au-delà des évidences. Un peu comme ils réussissent assez bien à le faire avec Rumplestiltskin même si, ici, tout le déroulement était parfaitement prévisible. Par contre, je ne comprends pas pourquoi il veut absolument qu'Emma vienne avec lui. Et je n'ai qu'une théorie : scénaristiquement, c'est plus intéressant si sa quête n'est pas solitaire, peu importe l'excuse que l'on nous donnera...
// Bilan // Je suis un peu amer devant Once Upon A Time ces temps-ci. En voulant faire "mieux", ils font moins bien. Faire mieux, ce n'est pas forcément multiplier les personnages et les intrigues. C'est d'abord soigner le bijou d'origine...
Big Love [5x 07 & 5x 08]
Til Death Do Us Part // The Noose Tightens
1 o5o ooo tlsp. // 1 36o ooo tlsp.
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Til Death Do Us Part. Il m'est toujours aussi difficile d'écrire sur Big Love, peut-être plus encore maintenant que je ne suis plus tout à fait sûr d'apprécier la série qu'elle est devenue. "Home. Is this my home?" Il se passe tant de choses, pour tout le monde et à de multiples niveaux. Les scénaristes ont pourtant décidé d'en rajouter quelques couches, à travers le rachat des locaux de Home Plus par Alby par exemple. Je ne sais pas si c'était nécessaire. S'il s'agissait de nous montrer que le fake prophète était vraiment prêt à tout, eh bien... on le savait déjà. Plus la peine de nous le prouver. J'ai également beaucoup de mal à m'intéresser à tout ce que Goji Juice implique pour Margene. Le personnage de Grant Show n'apporte finalement rien. Je doute que cela change d'ici à la fin de la série. Ce qui est beaucoup plus intéressant concernant la dernière sister-wife, c'est le mensonge sur son âge qui prend désormais l'ampleur que l'on imaginait. Plusieurs éléments (Heather, pas dans son meilleur jour; le discours suspicieux de Margene...) servent à faire monter le suspense jusqu'à la scène finale, où tout retombe presque comme un soufflé. Je m'attendais à quelque chose de plus dramatique, à l'arrestation de Bill pour tout dire. Finalement, ce n'est "que" Barb qui se fait interroger. Je suis par contre ravi de la tournure que prend la relation entre Cara Lynn et son professeur. Je n'avais pas encore saisi le parallèle avec les débuts de l'histoire entre Margene et Bill. Dès lors, c'est extrêmement intéressant d'impliquer Margene dans leur séparation (forcée). Ben tente également de s'affirmer à travers cette intrigue et celle de Heather et sa mère. Ah, si seulement Sarah avait été là... C'est amusant de constater que dans cet épisode, les rôles entre les hommes et les femmes sont souvent inversés. Barb marie Bill et Nicky, le "tueur à gages" d'Alby devient aussi sa bitch, Ben se transforme presque en mère de famille pendant le mariage... L'intrigue de Lois est toujours aussi bien traitée, avec beaucoup de talent et d'émotion. On ne sait jamais très bien si c'est sa maladie ou sa folie naturelle qui la pousse à agir de la sorte, mais elle est aussi flippante que bouleversante. Pam et Carl ? Je ne comprends pas pourquoi on parle d'eux. Ils ne m'intéressent pas.
The Noose Tightens. Devant un épisode comme celui-ci, je n'ai plus de doute : Big Love est toujours une grande série, qui s'est simplement trompé de chemin pendant quelques temps. Malgré toutes les intrigues qui se battent dans tous les sens, on en revient petit à petit aux basiques : à ce quatuor dysfonctionnel que l'on a tant aimé, et à cette opposition entre la vision de la religion de Bill, progressiste, et celle d'Alby, destructrice. Sans m'en rendre compte, depuis quelques épisodes, je ne ressens plus de haine envers le héros de la série. Il n'en reste pas moins un être abject, plus intelligent et subtil qu'un Alby, mais dangereux quand même. A ce stade de la série, alors qu'il ne reste plus que deux épisodes, je commence à imaginer une fin, celle que les scénaristes semblent nous suggérer mais qui ne sera pas celle finalement choisei, car ils sont plus malins que ça... J'imagine Margene quitter cette famille qui lui a tout donné mais aussi tout volé, son innocence en premier lieu. Si l'intrigue de Goji Juice doit servir à quelque chose, c'est bien à cela. Lui ouvrir les yeux sur le culte dont elle fait partie, presque malgré elle. J'imagine aussi Barb se séparer définitivement de Bill, car à elle aussi il lui a volé sa vie. Contrairement à Margene, elle n'a plus toute sa vie devant elle, il sera plus difficile de se reconstruire mais elle est forte, elle en est capable. Margene elle-même n'a jamais été aussi forte. Ginnifer Goodwin interprète cette évolution à la perfection. Nicky a-t-elle tué son frère, après qu'il l'ait enfermé dans un placard (un vrai cette fois, pas un métaphorique comme celui dans lequel il est coincé) puis menacé de mort, arme à l'appui ? Elle en est capable en tous cas, mais j'imagine mal un événement comme celui-ci avoir lieu hors-caméra, même si on peut y revenir via un flashback. Et puis ce serait sans doute trop tôt. C'est sans doute Bill qui achèvera Alby dans le final. Prendra-t-il alors sa place à Juniper Creek, avec Nicky en femme dévouée ?
// Bilan // Pour ceux qui ont déjà vu le final de la série, vous avez bien dû bien rire à lire mes théories. Je suis certainement à coté de la plaque. Qu'importe: je reprends un plaisir fou à suivre les aventures au bout de l'enfer des Henrickson.
Big Love [5x 01]
Winter (Season Premiere) // 1 21o ooo tlsp.
"I'm a bigger person now, I won't go back to being small". Ces quelques mots prononcés par Nicky dans cet épisode suffisent à résumer la décision conjointement prise par HBO et les créateurs de Big Love : cette saison 5 sera la dernière, la série se terminera à son apogée créative. Je ne fais pas partie des déçus de la saison 4. Bien au contraire. J'ai sans doute préféré la saison 3 mais le crescendo destructeur entamé depuis la saison 2 est absolument divin. Big Love n'a plus rien à prouver. Big Love est unique. Big Love est un chef d'oeuvre. Big Love peut s'en aller en paix (oui, je conclus la saison avant même de l'avoir commencée).
Ce Season Premiere débute sur un chant, balayé par le vent du désert, et s'achève sur les premiers flocons de neige, synonymes d'espoir. La scène d'ouverture ne laisse aucun doute sur l'après-élection de Bill : l'égoïsme et l'obstination envers et contre tous du patriarche tout-puissant ont conduit à la déstruction de sa belle et grande famille. Les fissures creusées au fil des années se sont transformées en crevasses. Cet épisode va alors nous exposer, personnage après personnage, l'étendu des dégâts. C'est en cela qu'il n'est pas totalement réussi car les surprises sont peu nombreuses, voire inexistantes. Nous savions que les choses allaient se passer ainsi. Bill savait la souffrance à laquelle il s'exposait, et celle qu'il imposait à sa famille, en choisissant de révéler au monde qui il est, quels sont ses croyances. So monologue en fin d'épisode, alors que Don vient, à notre plus grand soulagement, de le confronter à ses erreurs et ses contradictions, est d'une force inouïe. Pour la première fois peut-être depuis le tout début de la série, il craque. Les larmes ne coulent pas, mais sa voix est tremblante, son visage est décomposé, on peut y lire sa douleur, son amertume et sa honte. Regrette-t-il pour autant ses choix ? Probablement pas. Il n'y a de toute façon plus aucun moyen de revenir en arrière. Accomplir sa destinée, c'est sans doute ce qui le fera tenir jusqu'au bout...
Barb, l'aînée des Sister Wives, est celle qui a le plus souffert de la révélation. Sous son apparente force, on devine ses faiblesses, de plus en plus nombreuses. Elle en est à peu près au même stade que lorsque nous l'avions quittée. Bill semble lui avoir pardonné, Nicky a plus de mal à l'accepter. Mais qui sont-ils pour la juger ? Margene ne se prononce pas, mais on la sent plus proche de Barb, elle aussi a beaucoup souffert. La nouveauté, et pas des moindres, c'est que Barb a trouvé refuge dans l'alcool. A vrai dire, elle cherche à combler un vide et son cheminement de pensée l'a étonnamment menée vers cette idée saugrenue. Doit-on la considérer comme une alcoolique ? J'en doute. Elle n'a pas vraiment cherché à se cacher, Nicky s'en est rendue compte, puis Bill. Ils ne la laisseront pas plonger. N'était-ce pas tout simplement un appel au secours, plus soft qu'une tentative de suicide par exemple ?
Margene perd son boulot, comme on pouvait s'y attendre. Je suis d'ailleurs surpris qu'elle soit surprise ! Elle avait enfin trouvé son truc à elle. La revoilà incomplète, inconsistante. Sa brève rencontre avec un "gourou", incarné par un Grant Show que l'on attendait pas là, pourrait changer sa vision de la vie mais certainement au détriment de sa famille. Le sujet n'est qu'effleuré pour le moment, mais elle a tout à fait le profil pour tomber dans les filets de cet homme (qui chante du Bon Jovi lors de ses meetings tout de même). On avait tendance à associer Ben à Margene ces derniers temps, une des intrigues que j'ai préféré l'an passé, mais ce n'est apparemment plus le cas. Ben était quasiment absent de tout cet épisode. Drôle de sensation. L'absence de Sarah est assez difficile à supporter comme ça. En plus, on a envoyé Tancy à ses cotés ! Les enfants sont de moins en moins nombreux dans la casa Henrickson. Ceux qui restent sont encore trop petits pour avoir un véritable intérêt.
Le jeune Wayne va pourtant apporter sa pierre à l'édifice puisqu'il est persécuté par ses petits camarades à l'école. La réaction de Nicky est immédiate et typique du personnage : elle part en croisade mais aussi maladroitement qu'à son habitude, avec son lot de mensonges habituels. On nous offre alors la partie la plus cocasse et drôle de l'épisode, la seule d'ailleurs. Celle de l'affrontement entre Nicky et un petit garçon pas très malin de 6 ou 7 ans. Bilan : une dent cassée et un nouveau méfait à ajouter à la longue liste de la blonde hystérique. Si tout cela prouve qu'elle n'a pas beaucoup changé et qu'elle ne changera de toute façon jamais, Nicky reste persuadée d'être devenue une bonne personne et pense le montrer en défendant Bill autant qu'elle peut. Elle agit à l'inverse de ses soeurs, comme toujours. Sauf que la situation s'est inversée. Sa fille représente désormais le quota adolescent qui nous manquait. Problème : elle n'a pas l'air très différente d'une Rhonda pour ne citer qu'elle. On croit même reconnaître en elle les traits de la disparue. On sent aussi qu'elle est bien la fille de sa mère, mais ça on l'avait déjà compris la saison passée.
// Bilan // Un Season Premiere de Big Love qui choisit de se concentrer sur les Henrickson, en particulier sur les sister wives, plutôt que sur les intrigues satellites, qu'elles soient politiques ou issues de Juniper Creek. Une décision logique compte-tenu des récents événements mais qui laisse un goût d'inachevé. Si l'essentiel est bien là, tout ce qui aurait pu être considéré comme du superflu par le passé ne l'est plus. Toutes les intrigues forment un ensemble cohérent, et elles méritent toutes d'être traitées à chaque épisode. D'autant que la fin est proche...