Super Clyde [Pilot Script]
SUPER CLYDE
Comédie (Single-Camera) // 22 minutes
Ecrit par Greg Garcia (My Name is Earl, Raising Hope). Pour CBS Television Studios. 40 pages.
Clyde, le doux mais névrosé employé d'un fast-food, décide de devenir un super-héros lorsqu'il hérite de 100 000 dollars de son oncle excentrique qui vient de mourir. Il veut mettre cet argent au profit du bien et espère par la même occasion soigner son problème d'anxiété et son agoraphobie. Mais il doit aussi s'occuper de son grand frère et de sa grande soeur, encore plus immatures que lui...
Avec Rupert Grint (Happy Potter), Justine Lupe (Harry's Law), Tyler Labine (Invasion, Reaper), Stephen Fry, ... (casting en cours)
Mesdames, messieurs, Greg Garcia did it again ! Si vous avez aimé Earl et que vous êtes dingue de Raising Hope, il y a à peu près 0 chance pour que Super Clyde ne vous plaise pas. Le scénariste applique la même recette de loufoquerie et de tendresse que dans ses deux autres oeuvres. On pourrait presque les voir comme une trilogie d'ailleurs, mais ne nous avançons pas trop ! Ce pilote est quand même destiné à CBS... et au-delà du fait que les places sont chères sur le network, cette série n'a rien à y faire ! C'est très bien que la chaîne cherche à de diversifier, mais y'a-t-il vraiment une chance pour qu'elle ose préférer ce projet, forcément plus coûteux et ambitieux, à une énième sitcom de Chuck Lorre (Oui, je pense à toi Mom) ?
Si Clyde est bien le héros de cette comédie, ne nous y trompons pas : il y est surtout question d'une famille "larger than life", de deux frères et une soeur, qui n'ont plus de parents, ni d'oncle, certes, mais qui savent occuper l'espace ! Leur passé nous est d'abord raconté sous forme de flashbacks, lesquels sont introduits malicieusement par des vignettes façon comics, puisque Clyde en est évidemment un lecteur assidu. Comme Garcia sait si bien les écrire, ils sont le fruit d'un savant mélange de nostalgie douce-amère et de blagues potaches, qui nous font instantanément adhérer aux personnages. Leur bêtise et leur naïveté les rend touchants. Ce pourrait être des cousins des Chance. Ils évoluent dans le même univers, celui qui n'appartient qu'à l'auteur. Randoph, l'ancien homme à tout faire de l'oncle, vit désormais avec eux et apporte aussi sa touche d'excentricité, ainsi qu'un peu d'ironie. La formule de la série se déploie à deux niveaux : d'un côté Clyde, qui se lance des missions pour aider son prochain, mais qui se fourre du coup illico presto dans les ennuis (ici, la femme qu'il est censé aider le prend pour un stalker); et de l'autre sa soeur Faith, une ancienne obèse qui cherche à se venger de ses anciens camarades d'école à l'aide d'une petite liste qui n'est pas sans rappeler celle d'un certain Earl... Entre les deux, il y a Duke, le grand frère, qui assure les pitreries et qui cultive un sens prononcé pour le mauvais gôut; et l'intérêt amoureux de Clyde, une certaine Jolene, assez peu présente mais so sweet.
Super Clyde a tout de la comédie attachante feel-good. Le seul reproche qu'on peut lui faire finalement, c'est de ne pas être si originale que ça dans son originalité !
Raising Hope [Saison 1]
Saison 1 // 6 ooo ooo de tlsp. en moyenne
L'an passé, Modern Family créait la surprise, devenant la meilleure comédie familiale lancée ces cinq dernières années. The Middle ne déméritait pas. Ces deux séries ont un point commun : elles détournent les petites scènes de la vie quotidienne avec humour et tendresse. Cette saison, leur cousine barrée, Raising Hope, est née. Elle a réussi à combler un vide laissé par Arrested Development en osant la folie, l'absurde et le politiquement incorrect. Le pilote, très bien réalisé et particulièrement rythmé, n'était pas un leurre : toute la saison est dans la même veine. Malgré quelques faiblesses, qui viennent à mon sens surtout des délires autour du supermarché Howdys, il n'y a que des bons épisodes et quelques très bons épisodes. En la matière, le final est à la hauteur du premier épisode : il y fait abondamment référence, tout en racontant avec ingéniosité comment nos personnages chéris en sont arrivés là où ils en sont aujourd'hui. C'était malin et infiniment touchant.
Petit à petit, l'éducation de Hope, le propos initial, est abandonnée pour laisser à Virginia et Burt toute la place qu'ils méritent, volant même bien souvent la vedette à Jimmy, qui est très attachant mais qui ne serait pas grand chose sans la galerie de personnages doux-dingues qui l'entourent. D'ailleurs, ses sentiments pour Sabrina, bien qu'attendrissants, n'apportent pas grand chose à l'ensemble la plupart du temps. Mais Lucas Neff est vraiment bon, une belle révélation, et il tient la dragée haute à Martha Plimpton, absolument géniale, et Garret Dillahunt, étonnamment charmant. Ils excellent dans la registre de la comédie alors que ce n'est pourtant pas celui qui les a faits connaître. Je ne suis pas un grand fan de My Name Is Earl, plus par méconnaissance qu'autre chose, mais j'ai le sentiment que Greg Garcia, le créateur des deux séries, a réussi à insuffler ici plus de tendresse et d'émotion. Et ça fait pour moi toute la différence. Maw Maw, qui est sans conteste mon personnage préféré, est le parfait exemple de cette réussite : elle est attachante, et parfois franchement émouvante, tout en étant hilarante et totalement irrévérencieuse. Il fallait oser se servir de la maladie d'Alzheimer de cette manière. Je me souviens de cet épisode où Burt et Virginia l'enferment dans sa chambre et ne la nourrissent qu'à travers un tuyau. C'était choquant quelque part, je n'étais pas certain d'avoir le droit d'en rire, mais c'est l'humour qui l'a finalement emporté. Cloris Leachman, du haut de ses 85 ans, a du mérite ! Je suis également très fan des délires musicaux de Shelley et j'aimerais beaucoup que le personnage soit encore plus présent en saison 2. En revanche, les producteurs ont bien fait de se débarrasser de l'oncle, pas très drôle. Je n'ai d'ailleurs pas adoré l'épisode où il revient avec une bande de polygames. L'idée était géniale mais le résultat pas vraiment à la hauteur. Et Mary-Lynn Rajskub méritait mieux ! D'autres guest sont venus égayer la saison avec plus ou moins de réussite, dont l'ensemble du casting de My Name Is Earl : Jason Lee en rockeur sur le retour, Jaime Pressly en épouse hystérique et Ethan Suplee dans le rôle de son mari "battu". Ca me donnerait presque envie de redonner une chance à cette série tiens... Parmi les meilleurs épisodes de la saison, outre le premiere et le finale, je retiendrais l'épisode Blue Dots, super osé sur le sujet des déliquants sexuels, l'épisode d'Halloween, celui de Thanksgiving, l'épisode sur les germes, celui où Hope tombe malade, ce qui créé un vent de panique chez les Chance car ils n'ont pas d'assurance maladie... Car, sous couvert d'humour, Raising Hope dénonce certaines faiblesses et hypocrisies typiquement américaines. Elle se permet cela aussi. Sans compter les nombreuses réfèrences télévisuelles, même aux séries concurrentes comme... Modern Family !
// Bilan // Raising Hope ou la série qui, cette saison, m'a redonné foi en la comédie, et qui a mis la barre très haut. L'espoir d'un avenir meilleur pour le genre ? En la matière, la saison prochaine pourrait être exceptionnelle... En attendant, les Chance vont me manquer. Je ne m'attendais pas à ça. Ca faisait combien de temps qu'une comédie ne m'avait pas autant amusé et étonné ? Ah oui, depuis Arrested Development (bis repetita) !
Raising Hope [Pilot]
Pilot // 7 31o ooo tlsp.
What About ?
A 23 ans, Jimmy Chance fonce droit dans le mur. Il n'a pas de but dans la vie, pas d'envie. Il nettoie des piscines pour gagner un peu d'argent et passe ses nuits à faire la fête. Il vit toujours chez ses parents. Tout va changer le jour où il a va coucher avec une femme envoyée en prison, ce qui l'oblige, le jour où elle accouche, à s'occuper lui-même du bébé. Sa famille va alors l'aider. Ou plutôt tenter de l'aider...
Who's Who ?
Créée par Greg Garcia (My Name Is Earl). Avec Lucas Neff alias Jimmy Chance, Martha Plimpton (vue l'an passé dans Fringe et Grey's Anatomy) dans le rôle de Virginia Chance, Garret Dillahunt (Terminator) dans le rôle de Burt Chance, Shannon Woodward (The Riches) dans le rôle de Sabrina et Cloris Leachman (Malcolm, Ellen, Phyllis, Mary Tyler Moore Show...).
So What ?
De toutes les nouvelles comédies lancées cette saison, Raising Hope fait le pari de l'originalité sur un ton décalé et légèrement cynique qui n'est pas sans rappeler My Name Is Earl. Rien de très étonnant, elles partagent toutes les deux le même créateur, Greg Garcia. Earl m'a vite saoulé, mais j'ai l'agréable impression qu'il faudra plus de temps à la famille Chance pour me donner envie de zapper. Ils sont stupides et paresseux mais super attachants. Il faut dire que le casting est très réussi, à commencer par ce jeune Lucas Neff, dont c'est le premier grand rôle, et Martha Plimpton, dont je suis un fan absolu. Le pilote est énergique, rempli de bonnes idées (je pense spontanément à Bébé Jimmy qui passe sa tête par le trou de la voiture), bien réalisé et osé, quand même. Ca m'a même fait penser à Weeds par moment, pour le coté barré. Evidemment, comme on est sur la Fox, c'est beaucoup plus sage que ça ne pourrait l'être et les dialogues ne sont pas aussi finement écrits. Mais il y a de l'idée... Le double-vomi sur "Princess Beyoncé", fallait quand même oser ! Le coup de la chaise électrique aussi.
Irrévérencieuse et sympathique, Raising Hope a toutes les cartes en main pour devenir une série sur laquelle il faudra compter cette saison. A un détail près : depuis quand les sitcoms marchent sur la FOX ?