American Horror Story [2x 12 & 2x 13]
Continuum // Madness Ends (Season Finale)
2 300 000 tlsp. // 2 290 000 tlsp.
"If You Look In The Face Of Evil, Evil's Going To Look Right Back At You" C'est assurément LA phrase que l'on retiendra de cette deuxième saison d'American Horror Story absolument formidable. Elle aura mis en lumière, entre deux délires scénaristiques, les parcours de deux femmes abusées par la vie, dont l'une aura fini par totalement sombrer malgré des éclairs miraculeux de lucidité et dont l'autre sera sortie plus forte mais plus ambitieuse et impitoyable que jamais. Je n'irai pas jusqu'à dire que tous les autres personnages étaient accessoires, mais disons que si l'on devait résumer la saison, ce serait à Sister Jude et à Lana Winters que reviendrait, logiquement, toute la gloire. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ce sont précisement les deux personnages sur lesquels s'achève le dernier épisode et si tout y est raconté du point de vue de la journaliste, qui revient au cours d'une interview pour un magazine de télévision sur son parcours depuis sa sortie de Briarcliff, de son combat pour dénoncer les conditions de vie inhumaines dans les asiles psychiatriques jusqu'à sa grossesse indésirée, ses mensonges, son mea culpa et sa libération, en tuant son fils. Celui qu'elle n'a jamais aimé, qu'elle n'aurait jamais pu aimer de toute façon, et dont la disparation l'éloigne définitivement des démons de son passé, de Bloody Face, de l'enfer. C'est une manière tout à fait adaptée de conclure le chapitre Asylum. Ces deux derniers épisodes étaient bons, ils m'ont touché, mais ils n'étaient pas remarquables, ni inouabliables. C'est là leur seul crime. Ah oui, avec celui de ne pas avoir expliqué ce que les petits bonhommes verts venaient faire là-dedans !
Pourtant, dans Madness Ends, ce que j'ai préféré, c'est la mise en scène de la spirale vertueuse dans laquelle Jude se glisse lorsque Kit la récupère à Briarcliff et la ramène chez lui. Sans l'intervention des enfants divins, elle n'aurait sans doute jamais trouvé la paix. Mais qu'avaient ces gamins de si spécial ? Peut-être rien. Ou peut-être simplement l'amour que quelqu'un comme Johnny n'a jamais eu, celui d'une mère, de deux même, et d'un père. Leur innocence l'a guérie, elle qui n'en avait plus le moindre soupçon après son calvaire. J'ai trouvé ça superbe, et j'en ai même pleuré. Au fond, peu importe que les aliens soient venus tout compliquer. C'est la symbolique qui compte. C'est le moment de redire que Jessica Lange est une très grande actrice. A mon sens, elle a même été encore meilleure en saison 2 qu'en saison 1 car elle a pu déployer une palette encore plus large d'émotions, dont la folie évidemment, mais des tas d'autres aussi. Elle a été grandiose. Sarah Paulson nous a elle aussi gâté. Sa prestation en sosie de Catherine Deneuve dans le final était particulièrement poignante. Et Joseph Fiennes a très bien joué le mort dans la baignoire. Très très bien même. Sa meilleure composition depuis bien longtemps ! On parle moins d'Evan Peters en général, parce qu'il n'est pas nommé dans les cérémonies de récompense et qu'il est plus jeune, mais il mérite aussi que la qualité de son jeu soit soulignée. Il a encore été fordmidable cette année et dans un registre très différent. Et puisqu'on en est à faire des compliments à la distribution, permettez-moi de féliciter Frances Conroy, fascinante en ange de la mort, mais aussi en terrible et vulgaire compagne de cellule de Jude. J'aurais aimé entrer plus dans les détails des intrigues, mais je me rends compte qu'ils m'importent finalement assez peu. Les scénaristes ont réussi à rejoindre progressivement le passé et le présent avec brio. J'ai trouvé les procédés narratifs très maîtrisés et pertinents, que ce soit dans Continuum ou Madness Ends. La réalisation, comme toujours, était à tomber. Et "Dominique" nous a dignement raccompagné vers la sortie.
// Bilan // American Horror Story ne déçoit pas avec sa saison 2. C'est même tout le contraire : plus consistante, moins fouillie et toujours aussi bien interprétée, elle n'a rien à envier à sa prédécesseuse, qui était pourtant bonne aussi. L'hôpital psychiatrique est un lieu qui méritait d'être exploré à la télévsion et il l'a été ici "Ryan Murphy Style", avec tout ce que cela suppose de qualités comme de défauts. Bref, ce serait une folie de passer à côté, ne serait-ce que pour l'expérience.
American Horror Story [2x 07, 2x 08 & 2x 09]
Dark Cousin // Unholy Night // The Coat Hanger
2 270 000 tlsp. // 2 360 000 tlsp. // 2 210 000 tlsp.
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Après avoir proposé six premiers épisodes extrêmement riches, délicieusement pervers et confus, la saison 2 d’American Horror Story a quelque peu dérivé de sa trajectoire dans les trois épisodes suivants pour nous offrir des intrigues plus à la marge, moins consistantes et dont les répercussions ont été moindres sur les patients de Briarcliff et leurs bourreaux. Ce qui ne veut pas dire que l’on s’est ennuyé. Dans Dark Cousin, ce qui est assez décevant, c’est que tous les personnages qui ont quitté l’institut de gré ou de force reviennent finalement à leur point de départ, comme si le destin avait décidé de ne pas les lâcher jusqu’à ce qu’ils rendent définitivement les armes, vidés de tout espoir et de toute force, et même de la force du désespoir. La tentation d’en finir avec la vie, présentée comme un choix, est ainsi sublimée par l’ange de la mort, tout de noir vêtu, incarné par l’éblouissante et rassurante Frances Conroy. Lorsqu’elle déploie ses ailes, que la poésie s’invite dans la série, c’est absolument grandiose. J’ai particulièrement aimé sa douce confrontation avec Sister Jude, après que cette dernière ait envisagé de se trancher les veines dans les toilettes d’un diner chaleureux. Elle était bouleversante. Lana part quant à elle plusieurs fois à la rencontre de la dame sombre, lorsqu’elle se fait violer par Thredson notamment, mais elle refuse toujours de l’embrasser malgré l’épuisement. Les auteurs en ont-ils trop fait en l’assommant à nouveau lorsqu’elle pensait s’en être enfin sortie, échappée des griffes de Bloody Face ? Certainement, mais l’on en attendait pas moins de leur part. Le cas échéant on aurait forcément été déçu et, accessoirement, le personnage n’aurait plus eu sa place dans la série. Or, il est devenu indispensable. C’est celui auquel on est le plus attaché. La seule qui choisit la mort plutôt que la vie, c’est Grace, dans un sale état après son hystérectomie. On a évidemment de la peine pour elle, et pour Kit qui se retrouve du coup seul face aux monstres, mais elle repose peut-être enfin en paix… Pendant ce temps, le Diable refuse de quitter le corps de Mary Eunice, mais la jeune Sœur refait surface l’espace de quelques secondes, juste le temps de crier de tout son corps pour qu’on la sauve. Encore une fois, l’émotion prend le dessus.
Unholy Night part d’une contrainte très simple –comment fêter noël dans une série à mille lieux des réjouissances familiales ?- pour déboucher sur un épisode presque trop évident, trop facile, sur un père noël évidemment meurtrier. Le very bad Sanda est interprété par l’excellent et charismatique Ian McShane, qui habite son personnage avec sa conviction habituelle, sans jamais trop en faire malgré un script qui ne fait clairement pas dans la dentelle. Il impose naturellement par sa présence un climat inquiétant, et c’est là la plus grande réussite de ces festivités sanglantes. La plupart des personnages font du coup du surplace, même si l’intrigue de Lana prend un nouveau virage intéressant et que Mary Eunice s’éclate comme une petite folle maintenant qu’elle règne sans partage sur l’hôpital. Elle a largement pris l’ascendant sur Arden, de toute façon trop occupé à voir des petits hommes verts. Car oui, après avoir été suffisamment discrets pour qu’on les oublie, ils sont de retour et on ne comprend toujours pas où l’on veut en venir à ce sujet. Je mise beaucoup là-dessus pour secouer les derniers épisodes, même s’il ne faut surtout pas que ce délire fasse de l’ombre aux autres.
The Coat Hanger nous renvoie brutalement au présent et relie merveilleusement les événements des années 60 à ceux survenus plus récemment dans les ruines de Briarcliff. Première bonne surprise : Dylan McDermott est de retour. Il arbore un nouveau look de bad boy qui lui va à ravir. J’ai toujours considéré qu’il était le point faible du casting de la première saison, mais son nouveau rôle pourrait enfin lui permettre de se lâcher un peu sans être nécessairement à poil pour ce faire. Pas que l’on se plaigne quand il enlève le haut et le bas, hein, mais il mérite son heure de gloire. On sait depuis The Practice qu’il peut être brillant avec le bon matériel. Deuxième surprise : le nouveau Bloody Face n’est autre que le fils de l’ancien, le Dr. Thredson ! L’idée est bonne, d’autant qu’il serait aussi celui de Lana, ayant été conçu pendant le viol. Vu l’état psychologique dans lequel il est maintenant, je suppose que sa maman n’a pas survécu longtemps après sa naissance. Je me demande même si elle ne va pas finir vraiment folle à lier. Ce ne serait pas étonnant… Mais attention à ne pas écarter une possibilité : peut-être que le quarantenaire croit que son père était Kit ! Peut-être qu’il est le bébé alien de Grace… Troisième surprise : le père noël n’est pas mort ! Tout compte fait, le personnage n’était pas une simple distraction temporaire. Ma foi, cela me console un peu de la disparition totale de Shelley. Certes, elle avait atteint une sorte de stade maximal dans la déchéance, mais je pensais que les scénaristes avaient quand même des projets pour elle. J’ai eu cette même croyance quant au Monsignor Timothy, mais il s’est avéré être le personnage le plus insipide et décevant de la saison ! Son coup de sang face à Arden n’était qu’un leurre : celui qui se voyait Pape n’avait pas de couilles. J’ai beau avoir beaucoup aimé les circonstances de sa mort et l’imagerie du Christ sur sa croix, je reste sur ma faim… Remarque, est-ce que Joseph Fiennes méritait mieux ? Qautrième et dernière surprise : c’en est fini de « Dominique » : Sister Jude ne supportait plus Sœur Sourire et l’a réduite en miettes ! Une symbole fort pour montrer qu’en passant de l’autre côté de la barrière, elle a compris l’enfer qu’elle faisait vivre à ses patients. Son rapprochement avec Lana était aussi sympathique que le duo X-Filien Arden/Kit. Les ennemis d’hier sont les alliés d’aujourd’hui. Face au Diable et aux petits bonhommes verts, on doit bien se serrer les coudes, nous autres pauvres mortels.
// Bilan // Certaines séries douteuses sont constamment sur un fil, prêtes à basculer d’un épisode à l’autre dans le grand n’importe quoi. Tôt ou tard, elles finissent toujours par toucher le fond. Depuis sa conception, American Horror Story n’a pas ce problème là : elle assume son goût des extrêmes, le too much fait partie intégrante de son ADN et elle n’a jamais peur de rien, ni de choquer, ni d’agacer, ni de surprendre. Dès lors, on l’aime pour ce qu’elle est, pas pour ce que l’on aimerait qu’elle soit. Et quand on aime, les défauts on ne les voit pas, ou on les accepte. Ces trois épisodes en avaient, mais je les ai acceptés, quand je les ai repérés.
American Horror Story [1x 12]
Afterbirth (Season Finale) // 3 220 000 tlsp.
Voyez-vous, après avoir écrit ma review des deux épisodes précédents, je m'en voulais un peu de ne pas avoir attendu le final pour déclarer mon amour pour American Horror Story. Tout compte fait, ce n'était pas une bêtise car ce n'est pas après cet Afterbirth que j'aurais pu dresser les mêmes éloges, même si je ne retire pas un mot de ce que j'ai dis. Je l'ai pensé sur le moment et je le pense toujours. C'est juste que Birth, avec une demi-heure supplémentaire sans doute, aurait été un final bien plus satisfaisant et marquant. Finalement, aucune nouvelle réponse ne nous a été donnée. Nous savions déjà tout. Du moins tout ce que les auteurs voulaient que l'on sache. Le reste... ma foi, le reste n'a pas beaucoup d'importance. Pourquoi vouloir à tout prix expliquer des choses inexplicables ? La "Murder House" n'a plus de secrets pour nous. Les protagonistes, morts ou vivants, non plus.
La pendaison de Ben est le dernier rebondissement que la saison nous offre. Le dernier, mais pas le plus surprenant. On se doutait qu'il allait mourir, rejoindre les siens, les femmes de sa vie (cette satanée Hayden compris) et faire la paix avec elles et surtout avec lui-même. On imaginait simplement qu'il mettrait fin à ses jours -ce qu'il était effectivement sur le point de faire- pas qu'il serait assassiné. Le dénouement ne m'a pas déçu, il a juste oublié de me surprendre et c'est un peu dommage dans une série qui est parvenue, tout au long de sa première saison, à instaurer un vrai suspense et créer régulièrement la surprise. Et puis les scénaristes sont allés un peu vite en besogne, bâclant la scène de retrouvailles entre Ben, Vivien et Violet. Je l'espèrais plus bouleversante. De la même manière, le dialogue entre Ben et Tate ne m'a pas autant touché que je l'aurais souhaité, même si j'ai ressenti une peine infinie pour le "jeune" homme, un monstre, certes, mais auquel on s'est abominablement attaché. Je me trompe peut-être mais je crois que tout ça est de la faute de Dylan McDermott. Ses performances ont toujours été de moins bonne qualité que celles de ses co-stars et c'était particulièrement flagrant et dérangeant ici. Connie Britton, Taissa Farmiga, Evan Peters et Frances Conroy ont énormément donné. Il n'a pas fait preuve de la même générosité. Il a du talent pourtant... En revanche, ce n'est pas de sa faute si le moment où il comprend qu'il est maintenant seul, que sa femme et sa fille ne reviendront pas, manque de puissance et d'intensité. Il n'a juste pas arrangé la chose. Au bout du compte, le "happy-end" pour les Harmon m'a plu. Il leur a fallu mourir pour l'atteindre. C'est une idée séduisante.
Et puis il y a tout le reste de l'épisode. Afin de faire comprendre très clairement aux téléspectateurs qui en doutaient encore que la saison 2 se concentrerait sur un nouveau mystère et une autre "story", les auteurs ont voulu montrer en accéléré -mais pas assez tant c'est laborieux- l'arrivée de nouveaux habitants, les Ramos. Juste pour voir ce que ça aurait pu donner. Les Harmon mettent ainsi tout en oeuvre pour les faire fuir dès leur première nuit dans la demeure. Et ils réussissent ! Et c'est plutôt fun pour nous. Ces pauvres gens seront sans doute traumatisés à vie. Après ça, inutile de poursuivre la série dans le même décor : les Harmon sont éternellement condamnés à protéger ceux qui tentent de s'installer dans la "Murder House" où seul la souffrance et la solitude subsistent. Tout est dit. Ou presque. Il reste quand même le cas de Constance à régler et ce n'est pas une mince affaire ! Il s'agit quand même de l'un des personnages les plus fascinants créé ces dernières années à la télévision. Je ne vais pas me lancer à nouveau dans une tirade interminable sur le talent inouï de Jessica Lange, vous savez tous ce qu'il en est. Elle l'a prouvé encore une fois à chacune de ses apparitions mais encore plus particulièrement lors de son monologue chez la coiffeuse, qui se déroule trois ans après les événements. Elle pense avoir enfin pu accomplir ses deux rêves : devenir et une star et une bonne mère ! Une star parce qu'elle élève l'antéchrist, ni plus ni moins; une bonne mère parce que celui-là, elle ne le laissera pas mourir. Dans la dernière séquence, ce n'est finalement pas Michael qui effraie mais bien elle. Quelle femme !
Que doit-on attendre de la saison 2 désormais ? Ryan Murphy a déclaré que la plupart des acteurs principaux ne reviendraient pas, si ce n'est, très éventuellement, sous forme d'apparition ou de caméo mais dans des rôles différents. C'est ce à quoi je m'attendais et ça me satisfait pleinement ! Il était hors de question de rester dans le manoir auprès des Harmon. Je n'en vois vraiment pas l'intérêt et ceux qui se plaignent de cette décision aujourd'hui auraient été les premiers à se plaindre d'une saison 2 qui n'aurait rien eu à dire, qui aurait tourné en rond. C'est bien mieux ainsi, même si, évidemment, rien n'assure que la nouvelle intrigue sera aussi bonne. Je me demande quand même s'il y aura un lien, même infime, entre les deux saisons. Parmi les options qui me paraissent envisageables, je pense instinctivement à Billie Dean Howard. J'ai eu le sentiment lors de sa dernière apparition dans Birth qu'elle avait encore des choses à dire et raconter. Et puis il y a cette soeur de Vivien qui est évoquée très souvent mais qui n'est jamais apparue. On pourrait très bien imaginer une saison centrée sur elle et sa famille, là-bas à Boston. Autre zone d'ombre qu'il pourrait être intéressant d'explorer : le quatrième enfant de Constance, dont on a à peine entendu parler et qui n'est pas apparu. C'est l'idée qui me plait le plus car ça laisserait une porte ouverte pour un retour de la vieille dame. Bref, nous verrons bien mais Ryan Murphy assure qu'un indice sur le prochain mystère est caché dans l'un des trois derniers épisodes...
// Bilan // Le premier cycle d'American Horror Story s'achève malheureusement sur une fausse note, mais qui ne gâche pas pour autant tout ce qui a été construit précédemment, admirablement. Cette série, aussi imparfaite soit-elle, est une curiosité portée par une excellente distribution qui méritait d'exister et qui, probablement, marquera les esprits.
American Horror Story [1x 08 & 1x 09]
Rubber Man // Spooky Little Girl
2 810 000 tlsp. // 2 850 000 tlsp.
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Ces deux nouveaux volets d'American Horror Story se concentrent, chacun leur tour, sur Vivien puis Ben, alors que Hayden tire les ficelles d'une machination toujours plus perverse. La jeune femme a un avantage sur tous les autres fantômes qui hantent le manoir : les vivants la croient encore en vie. Elle peut donc torturer psychologiquement Vivien en toute quiétude et elle atteint d'ailleurs son but puisque la future mère se retrouve internée. Ben et la police la croient folle. Je n'aime pas beaucoup le personnage de Hayden mais c'est grâce à elle que l'on apprend tout un tas de choses sur ce qui se trame dans la maison. Je ne peux nier son utilité. Visiblement, Kate Mara inspire beaucoup les auteurs qui la casent un peu partout. Elle se retrouve même à coucher avec le petit ami de Constance au cours d'une intrigue secondaire qui pourrait paraître superflue. Et qui l'est bel et bien, je crois, mais elle permet au moins d'illustrer l'idée que tout se répéte à l'infini ici. Les couples se déchirent jusqu'à la mort. Dans le même temps, on en apprend un peu plus sur les jumeaux des Harmon : ils n'ont pas le même père et l'un d'eux est, ni plus ni moins, le fils du Diable, en quelque sorte. C'est par sa naissance, en tous cas, que l'humanité est censée disparaître. Probablement une réfèrence, comme souvent, à tout un tas d'oeuvres horrifiques et plus particulièrement à The Omen qui date de 1976. Et c'est ainsi que l'identité du fameux Rubber Man/Homme en latex, nous est révélé...
Il s'agit donc de Tate, le mass-murderer, fils de Constance et petit ami de Violet. J'aurais aimé être surpris. J'aurais aimé que tout soit remis en question à travers cette révélation. J'aurais voulu être secoué. Or, je n'ai rien ressenti de tout ça. C'était l'option qui paraissait la plus logique depuis le départ -surtout lorsque l'on croyait encore que Tate était vivant- et c'est celle qui a été choisie. Il faut donc l'accepter mais je ne peux pas m'empêcher d'être déçu. L'histoire de la désormais célèbre combinaison nous est donc racontée à travers quelques flashbacks, eux aussi sans surprises. Ce n'est, en gros, qu'une mise en image de ce que nous savions déjà. Les motivations de Tate sont explicitées mais restent peu recevables. On comprend en tous cas que des gens comme Chad et Patrick, qui sont morts dans la demeure, n'ont pas véritablement de raisons de tourmenter les Harmon. Ils étaient des esprits purs, malgré certaines de leurs perversions. Ce n'est pas le cas de la plupart des autres, qui ont encore des problèmes à régler et des pulsions à assouvir jusqu'à épuisement. Tate continue de tuer parce que c'est tout ce qu'il sait faire. Aimer Violet pourrait changer la donne mais sa véritable nature revient toujours. Charles continue de découper des corps -avec une intéressante incorporation de l'histoire vraie du Dahlia Noir qui a défrayé la chronique dans les années 50 à Hollywood- Moira ne peut s'empêcher de séduire et détruire, Nora pleure éternellement la perte de son enfant... Le rôle de Larry dans tout ça reste flou. Il apparait peu mais il est toujours là, tapi dans l'ombre. Au bout du compte, Ben est le dernier de nos personnages principaux à ne pas savoir la vérité sur la maison et ses nombreux habitants. Peut-être que cela fait de lui le seul espoir aussi ? Car Violet semble définitivement être passée du coté obscur de la force par amour.
// Bilan // American Horror Story est incapable de nous laisser une minute de répit, ce qui est à la fois sa force et sa faiblesse à l'heure actuelle. On ne peut décemment pas s'ennuyer en la regardant mais elle n'est jamais proprice à la réflexion voire à l'introspection, ce qu'une oeuvre de cette ampleur est censée pourtant procurer au-delà du divertissement basique.
American Horror Story [1x 04 & 1x 05]
Halloween (Part. 1 & 2) // 2 850 000 tlsp.
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Et si American Horror Story n'était qu'une complexe histoire de fantômes ? Halloween était en tous cas l'occasion parfaite pour que ceux-ci sortent de leurs placards et effraient encore un peu plus les Harmon, désormais habitués aux apparitions et aux tentatives de meurtres. Ne dit-on pas que l'on s'habitue à tout ? Les premiers à faire leur creep show ont été Chad (Zachary Quinto) et Patrick (Teddy Sears), le couple gay qui a précédé nos héros dans la demeure, au cours d'une scène inaugurale plus faible que les précédentes mais qui faisait directement écho aux problèmes de Ben et Vivien : c'est l'adultère qui les a déchirés eux aussi. Et c'est le Rubber Man qui les a massacrés. J'ai l'intuition -sans doute fausse- que c'est ce dernier le seul véritable être humain vivant dans cette maison en dehors de Ben, Vivien et Violet. Il n'est en tous cas "pas comme les autres". Son identité est d'ailleurs peut-être la dernière chose qui nous sera révélée...
Le rapport de Ryan Murphy avec les trisomiques est toujours aussi fascinant : après avoir tué la soeur de Sue dans Glee, c'est au tour d'Addie, la fille de Constance, d'y passer. Sa mort était certainement une des plus belles scènes de ce début de série, autant d'un point de vue esthétique (avec ce masque, qui rappelle les meilleures heures de Nip/Tuck) que d'un point de vue émotionnel. On notera que Constance cherche à tous prix à ramener le corps meurtri sur l'herbe du jardin des Harmon. Pour que son esprit puisse rester hanter les lieux ? L'adieu à la morgue était sans doute encore plus beau et bouleversant. Jessica Lange, mon Dieu... Jessica Lange. Frances Conroy, une fois de plus, n'est pas en reste lorsque Moira débranche sa mère, loin très loin de la "Murder House". Est-ce que cette vieille femme a elle aussi un rapport avec elle ? Y a-t-elle vécu ? Nous ne connaissons probablement pas encore tous les anciens résidents, en particulier ceux des années 40/50...
Le retour de Hayden ne m'a pas beaucoup plu et c'est pour cela que j'ai préféré le passer sous silence jusqu'ici. Je crois que vais continuer à le faire, mais non sans mentionner le fait que, grâce à elle, nous savons maintenant avec certitude que Ben est une ordure de la pire espèce qui a menti encore et encore à sa femme en la trompant allégrement encore après lui avoir affirmé que tout était terminé. Après réflexion, je pense que Larry Harvey est le produit du subconscient de Ben. Il n'existe pas. Il n'a jamais tué toute sa famille. En revanche, Ben y a souvent pensé sans jamais passer à l'acte. Et s'il finissait par en arriver là ? Il ne semble en tous cas pas prêt de s'en sortir. Il sort même de ce double épisode plus blessé que jamais. On sous-entend au détour d'une scène un peu ridicule -lorsqu'il fond en larmes pendant la consultation de Tate- qu'il a vécu une enfance difficile, violente ? Il me rappelle de plus en plus Christian Troy de Nip/Tuck sans le narcissicisme poussé à l'extrême.
Tate est, à ce jour, le personnage que je préfère dans la série. Je ne pensais pas qu'il était un fantôme lui aussi mais tout porte à croire que c'est le cas. S'est-il suicidé ? En tous cas, les envies de mass-murder qu'il confessait dans le pilote n'étaient apparemment pas que des fantasmes. Il est passé à l'acte et ses victimes (la Jenna d'Awkward, Alessandra Toressani de Caprica...) ont profité d'Halloween pour venir le hanter. Sauf que Violet était là. Elle a tout vu, tout entendu. Sera-t-elle plus maligne ses parents ? C'est tout ce qu'on lui souhaite ! Chaque réplique de Tate avait un poids incroyable, je trouve. Ce garçon fait froid dans le dos mais il est inspiré de tous ces ados qui ont vraiment existé et qui ont tué leurs "camarades" par dizaine (la tuerie de Columbine notamment) parce qu'ils souffraient de leur transparence. C'est un sujet très sensible aux Etats-Unis mais qui est pourtant peu exploité en télévision. Merci à American Horror Story de le faire, à sa manière. A noter enfin la révélation que je n'avais pas du tout vu venir : Tate est un des enfants de Constance. N'a-t-elle enfanté que des "monstres" (pardon pour Addie) ? Ce ne serait pas étonnant et c'est ce qui risque bien d'arriver à Vivien aussi. Pas très crédible d'ailleurs ce départ précipité de l'hôpital pendant une échographie alors que, clairement, le docteur a fait comprendre que quelque chose clochait avec ce bébé...
// Bilan // Les semaines passent et American Horror Story ne perd pas en intensité. Elle se permet même de donner des réponses, bien que celles-ci engendrent irrémédiablement de nouvelles questions. Si les tourments des héros ne parviennent pas à émouvoir ou passionner autant qu'il le faudrait, ceux des personnages satellites, ensentiellement des fantômes, sont bien plus fouillés, fascinants et bouleversants. Les adjectifs finissent par me manquer pour définir ce que la série me fait ressentir. Mais ce n'est pas de la peur en tous cas. De la souffrance ?
How I Met Your Mother [7x 03 > 7x 08]
Ducky Tie // 10 500 000 tlsp.
The Stinson Missile Crisis // 10 390 000 tlsp.
Field Trip // 8 890 000 tlsp.
Mistery Vs. History // 9 810 000 tlsp.
Noretta // 9 790 000 tlsp.
The Slutty Pumpkin Returns // 10 700 000 tlsp.
J'avais promis de vous redonner des nouvelles de la bande d'How I Met à l'occasion de la venue de Katie Holmes pour l'épisode d'Halloween. Je ne voyais plus l'intérêt de proposer des critiques épisode par épisode d'une série qui accumulait déception sur déception depuis trois ans. Je n'ai pas changé d'avis sur la question mais je suis quand même heureux de vous annoncer que sur les six derniers épisodes diffusés, seulement deux étaient mauvais -mais même pas totalement- et trois étaient franchement sympas voire bons. C'est donc plutôt positif dans l'ensemble. Je reste toutefois sur mes gardes. La sitcom est devenue très imprévisible, capable du pire comme du meilleur d'un épisode à l'autre. Rien ne dit que la suite de la saison sera réussie...
Je vais commencer par évoquer tout ce qu'il y avait de mauvais et j'ai bien envie de parler en premier lieu de cette manie des scénaristes de vouloir souligner le fait que la relation amicale mais quasi-fusionnelle entre Ted et Robin est un problème pour leurs couples respectifs. C'est à cela qu'a servi le surprenant mais finalement décevant retour de Victoria, la patissière, mais aussi l'arrivée de Kal Penn, ancien de Dr. House, parti pour travailler à la Maison Blanche et qui se retrouve maintenant dans How I Met ! De la même manière que son ancienne collègue Jennifer Morrison, même si son cas n'est pas à ce point grave, il n'a pas la comédie dans le sang et propose donc des prestations peu convaincantes. Bien sûr, le personnage en lui-même est le premier responsable puisqu'il ne cherche pas plus que ça à nous faire rire. Les auteurs ne savent pas écrire pour les acteurs de passage ou les guests, ce n'est pas une découverte. C'est sans doute pour cela aussi que la fameuse Nora de Barney a tant de mal à nous faire décrocher un sourire malgré tous les efforts du blondinet s'agitant à coté d'elle. Et puis merde, ce dernier a raison : une femme qui n'aime pas les Ewoks, quelque soit son âge, ne vaut rien ! Cela dit, les scénaristes ne savent plus non plus écrire pour Lily et Marshall, qui n'obtiennent une bonne intrigue qu'une fois sur deux. Le petit extrait de l'accouchement de Lily donne envie de tenir bon mais le reste du temps, cette grossesse tant attendue et maintes fois repoussée ne produit rien de bon, et surtout pas quand Lily souhaite que ses amis se censurent en sa présence. Espérons qu'elle oublie vite l'idée (ce qui semble être le cas...). Marshall nous a encore bien gonflé et surtout ennuyé avec son boulot et ses grandes utopies pour l'environnement, et la présence de Martin Short n'a malheureusement pas suffit à rendre cette histoire-là supportable. Il y a eu bien entendu d'autres mauvaises idées mais je ne m'en souviens même plus et c'est mieux comme ça.
Le positif maintenant ? L'épisode Mystery Vs. History dans sa quasi-intégralité d'abord ! Il était bien construit, moderne (avec les réfèrences tellement justes à Google, Facebook & co) et vraiment drôle. Petit coup de coeur pour Amber Stevens, une ancienne de Greek, qui jouait une excellente petite amie potentielle de Ted, avant qu'il ne découvre LA vérité la concernant... La satire sur les nouvelles technologies et notre incapacité de plus en plus grande à communiquer n'était pas fine mais l'illustration parfaite ! Dans l'épisode Noretta, ce qui était génial, c'était ce gimmick commun à tous les personnages qui s'imaginaient ou imaginaient leurs amis et/ou partenaires en leurs parents respectifs. Le gag a été utilisé à outrance mais c'était amusant à chaque fois et je pense en particulier au duo Nora/Loretta Stinson (d'où le titre de l'épisode) avec l'apparition toujours appréciable de Frances Conroy. L'épisode d'Halloween, qui permettait de revisiter enfin l'histoire de la Slutty Pumpkin, était pas mal du tout et ma fidélité devant l'éternel à Katie Holmes n'est pour rien dans mon resenti (ou si peu) ! Je suis quand même super content de l'avoir retrouvé à la télévision à cette occasion (ça n'était plus arrivé depuis Eli Stone - et les Kennedys bien entendu...) La comédie lui va bien. Le duo Ted/Naomi fonctionnait à merveille même si, dans le fond, il n'y avait rien d'original là-dedans. Il me semble qu'il était déjà arrivé ce même genre de mésaventure à Ted par le passé. C'est sûr même ! Les excentricités de Barney, visant à prouver que non, il n'avait pas 1/4 de sang canadien, m'ont amusé, ce qui est de plus en plus rare avec lui.
// Bilan // A mon agréable surprise, ce début de saison 7 d'How I Met Your Mother est moins catastrophique que prévu. Les intrigues des uns et des autres n'avancent pas tellement mais les scénaristes ont su trouver de bonnes idées et de bons gags pour faire passer le temps. Tout n'est pas bon, loin de là, mais la série parvient à redresser légèrement la barre. On ne va pas s'en plaindre... Rendez-vous à Noël pour un bilan des épisodes suivants !
American Horror Story [1x 02 & 1x 03]
Home Invasion // Murder House
2 460 000 tlsp. // 2 580 000 tlsp.
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Que vous fassiez partie de ceux qui ont aimé le pilote d'American Horror Story (On en parle ICI) ou de ceux qui ont détesté (on en parle LÀ), vous n'êtes pas restés impassibles et indifférents face à cet objet téléphagique et je crois que le deuxième épisode, avec un peu de bonne foi, pourrait réconcilier tout le monde. Certains tiques de réalisation du premier épisode disparaissent tandis que d'autres se font plus discrets. La forme semble passer au second plan afin de laisser une place plus ample à l'histoire qui, ça se confirme, est bien plus complexe qu'on aurait pu l'imaginer. Alors que Ben Harmon est en déplacement professionnel à Boston officiellement -officieusement il est en compagnie de son ancienne étudiante et maîtresse qui lui annonce qu'elle est enceinte de lui- Vivien et Violet sont livrées à elles-mêmes dans la "Murder House", comme elle est surnommée. Sur fond de haine de la fille pour sa mère, essentiellement basée sur une incompréhension qui sera finalement levée puis digérée, un nouveau drame traumatisant et sanglant va survenir.
Un groupe de cinglés, dont une patiente de Ben, souhaite reproduire l'un des nombreux meurtres qui a tâché les murs de la demeure, lequel nous a été exposé avec brio en ouverture de l'épisode. Nos deux héroïnes se retrouvent ainsi victimes des pervers qui les brutalisent, les déguisent, les attachent et comptent bien les tuer. La tension est palpable et n'a rien à voir avec celle du pilote dans le sens où elle ne se concentre que sur une peur, essentielle : celle de mourir. Pas de fantômes, de monstres ou de violeurs en combi latex. Moi qui suis très effrayé par l'idée même du cambriolage -pour l'avoir vécu mais de manière soft- je me suis vraiment senti angoissé face à leur détresse. La peur ne les a cependant pas empêchées de rester forte et de se battre jusqu'au bout. C'est finalement l'inquiétant petit ami de Violet qui les délivrera du Mal, mais aussi le gâteau empoisonné de leur bienveillante voisine, de plus en plus flippante. Jessica Lange signe une perfomance à nouveau incroyable, qu'elle se comporte en cougar vénéneuse ou en bourreau (elle enferme tout de même sa fille trisomique dans une salle remplie de miroirs qui la rendent folle). J'ai trouvé cet épisode plus "sobre", si tant est que la série puisse l'être, plus classique aussi mais diablement efficace sans perdre en fascination.
Le troisième épisode laisse momentanément tomber l'horreur pour user davantage d'humour -avec l'agent immobilière notamment- et approfondir certains personnages en dévoilant des morceaux de leur tragique passé. Il s'ouvre ainsi sur l'assassinat du mari infidèle de Constance, lequel l'a trompée avec Moira, la gouvernante perverse. Celle que voit Ben est donc bien la version jeune de la vieille femme rousse. Ce n'est pas simplement une vue de son esprit, un fantasme. On constate d'ailleurs que les autres hommes semblent la voir comme lui la voit (le détective par exemple). Moira est bel et bien morte ce jour-là, tuée d'une balle dans la tête par Constance (qui explique son oeil de verre au passage), mais ni son corps ni son âme ne sont capables de quitter les lieux. Elle donne l'impression d'être prisonnière mais l'on ignore véritablement de qui, de quoi... De Constance ?
L'ex de Ben débarque à Los Angeles mais ne fera pas long feu, tuée par Larry Harvey. Je suis moins fan des absences du héros, de ses réveils dans le jardin et de la compagnie de cet homme totalement ravagé, toujours là "au bon moment". Alors qu'en revanche, je trouve toujours Vivien absolument passionnante à suivre dans le moindre de ses faits et gestes. Peut-être parce que Connie Britton est bien meilleure que Dylan McDermott ? Peut-être parce qu'elle est la "sainte" de l'histoire jusqu'ici. N'a-t-elle pas elle aussi des choses à se reprocher, des démons qui la hantent autre que le traumatisme de sa fausse couche ? Le bébé qui grandit en elle la fait déjà souffrir et littéralement saigner. Va-t-elle enfanter le Diable ? Cet épisode explicite également l'histoire du manoir, de la date de sa construction (1922) à ses premiers propriétaires (un scientifique fou, sa femme dévouée mais tout aussi folle...), avec une valse de guest-stars à la clé parmi lesquelles Eric Close (FBI: Portés Disparus) et Matt Ross (Big Love). La prestation de Frances Conroy dans cet épisode était particulièrement impressionnante et son duo avec Jessica Lange est extraordinaire.
// Bilan // Avec ses épisodes 2 et 3, American Horror Story calme le jeu, abandonne la fureur des premiers instants, accrocheurs ou répulsifs selon les téléspectateurs, pour raconter une véritable histoire, mystérieuse, complexe et passionnante, aux protagonistes tous plus fascinants les uns que les autres, sans mettre de coté pour autant son ambiance si singulière. Quelques premières réponses nous parviennent mais nous en font poser des milliers d'autres. L'addiction est en marche !
American Horror Story [Pilot]
Pilot // 3 200 000 tlsp.
What About ?
La famille Harmon, composée d'un psychiatre pervers, de sa femme meurtrie et de leur fille satanique, s'installe dans un manoir... hanté, après l'adultère du père et la fausse couche de la mère. Les esprits rôdent et sont bien décidés à les torturer, afin de les confronter à leurs plus grandes peurs...
Who's Who ?
Créée par Ryan Murphy (Popular, Nip/Tuck, Glee) et Brad Falchuck (Glee, Nip/Tuck). Avec Dylan McDermott (The Practice, Big Shots, Dark Blue), Connie Britton (Friday Night Lights), Jessica Lange (King Kong, Frances, Tootsie), Denis O'Hare (True Blood, The Good Wife), Frances Conroy (Six Feet Under), Alexandra Breckenridge (Dirt), Evan Peters (Kick-Ass), Taissa Farmiga...
So What ?
Le sucre acidulé ne dégouline plus de la bouche de Ryan Murphy, le créateur de Glee. Quelle est donc cette substance sombre et rance mais familière qui suinte de son esprit malade ? American Horror Story vous pénétre par tous les pores, vous met tout les sens en éveil, vous fascine et ne vous lâche plus. La question n'est finalement pas de savoir s'il s'agit d'une bonne série, car c'est indéniablement le cas -elle est originale, dérangeante, marquante et bouleversante à sa manière, ce que la quasi-totalité des dramas d'aujourd'hui ne sont pas- mais plutôt pendant combien de temps et jusqu'à quel degré êtes-vous capable de résister à son ambiance foutraque et angoissante, coincé entre son manoir glauque et ses héros cafardeux, parfois sinistres. Il y a les téléspectateurs qui aiment se faire bousculer, pousser dans leurs retranchements, qui acceptent de faire sonder leur noirceur et leur part de perversion -je fais partie de ceux-là- et qui apprécieront donc la série à sa juste valeur, uniquement pour ce qu'elle est, jusque dans ses maladresses, et puis les autres, plus fragiles, plus cartésiens, plus prudes, qui ne verront dans cette tentative qu'un vain besoin d'effrayer et de choquer.
A moins d'être terrorisé à la vue de la moindre goutte de sang, du premier squelette venu ou du trisomique du coin, il ne me semble pas que l'on puisse être horrifié une seule seconde par cette Story qui suggère bien plus qu'elle ne montre. Décrite comme un thriller psychosexuel, une définition qui lui sied effectivement bien, la série privilégie toujours l'ambiance, quitte à user d'effets de style peu convaincants. Le style vieux film avec la bande qui saute, par exemple, n'est pas une grande réussite. La réalisation de Ryan Murphy est proche de celle de Nip/Tuck lors de ses heures les plus glorieuses (j'ai pensé inévitablement au Découpeur en voyant arriver cette silhouette toute de latex vêtue) et un excellent travail a été fait au niveau de la bande-son tant dans les morceaux choisis que dans les compositions originales. Les sons étranges et sourds, mettalliques, se confondent aux chuchottements et aux gémissements qui bruissent de toutes parts dans la maison des fantasmes et des phobies.
La distribution est absolument impeccable, du plus petit au plus grand rôle. Dylan McDermott, après des années de perdition, retrouve enfin un personnage d'envergure, dont les consultations, proches de celles de Troy et McNamara, risquent de nous réserver parmi les scènes les plus profondes et introspectives de la série. Le patient du premier épisode, dangereux et amené à rester dans les parages, est ahurissant. Sa vision de la vie, qui consiste à la réduire à la mort, témoigne d'une réalité d'aujourd'hui qui rappelle la tuerie de Colombine, entre autres. Passera-t-il à l'acte ? C'est d'ailleurs dingue comme les passages se déroulant au lycée sont à l'opposé, au moins dans la forme, de Glee. On est dans un tout autre monde, alors que les problèmes rencontrés par ce garçon ou par la fille du héros, sont les mêmes que ceux de la chorale de McKinley. De toute façon, tous les personnages d'American Horror Story, sans exception, de la voisine psychotique (exceptionnelle Jessica Lange) à la gouvernante provocante (étonnantes Frances Conroy et Alexandra Breckenridge) en passant par le serial-killer brûlé vif (toujours parfait Denis O'Hare), sont d'une force incroyable. Vivien Harmon, la mère de famille, obtient probablement la palme du personnage le plus habité grâce à la performance sans fausse note de Connie Britton. La scène de dispute est un des moments les plus intenses à la télévision cette année.
American Horror Story, comme Nip/Tuck en son temps, repousse les limites de ce qu'il est possible de faire à la télévision américaine en osant le malsain, en déjouant le Malin. Ultra-référencée, elle est une poupée vaudou désarticulée qu'il faudra apprendre à apprivoiser avec le temps, pour qui se sent d'attaque.
How ?
United States Of Tara [3x 03]
The Full Fuck You Finger // 406 ooo tlsp.
Les femmes Gregson sont définitivement folles (et je n'inclus pas là-dedans Marshall hein). Après la mère, la soeur et la fille, voici la belle-mère ! Comme d'habitude, Frances Conroy incarne à la perfection une timbrée, la mère de Max, qui reste enfermée chez elle depuis que son mari l'a abandonné et qui s'amuse beaucoup avec sa boîte aux lettres en attendant. Ah et l'actrice louche comme jamais mais je n'arrive pas à savoir si c'est voulu, histoire de donner une allure encore plus excentrique au personnage, ou un vrai problème contre lequel elle ne peut rien faire. La scène qu'elle a partagé avec Marshall au beau milieu d'une pièce remplie de décorations de noël m'a beaucoup touché. Cela dit, j'ai dû mal à interpréter la réponse du jeune garçon : lorsque sa grand-mère lui demande ce que ça fait d'être gay, il lui répond que "C'est un peu noël tous les jours". Conviction ? Ironie ? Tentative de la rassurer ? Cette rencontre nous en dit en tous cas long sur Max, le secret et discret Max, parfois un peu transparent même. S'il s'est marié avec Tara, folle à sa manière, ce n'est pas un hasard : sa mère, même si elle ne se transforme pas, est loin d'être nette elle aussi. Il parait que les hommes cherchent toujours en la femme de leur vie quelque chose qui leur rappelle leur mère. Je crois qu'il a trouvé, mais vraiment bien trouvé !
Avez-vous trouvé cet épisode aussi bavard que moi ? Kate n'a pas arrêté ! C'était sa façon à elle d'exprimer à la fois son stress et son excitation. Ca peut être agaçant, surtout pour les gens qu'elle inonde de paroles et qui n'ont rien demandé, mais c'est beaucoup moins nocif que ce que fait sa mère alors... Le monde est contre elle et il se déchaîne : son départ au Japon est rapidement rendu impossible. D'une part, on sent que ce n'est pas le monde qui est contre elle mais les scénaristes, qui veulent absolument la garder avec eux et qui n'ont certainement jamais eu l'intention de la laisser vraiment partir. D'autre part, ces gens sont devins ! Voir cet épisode quelques jours après la catastrophe en Asie, c'est un peu perturbant. Mais ça inscrit aussi la série dans une réalité, sans le vouloir, et ça la rend certainement encore plus forte. J'ai particulièrement apprécié la petite lettre d'adieu que Kate a écrit à sa famille. C'était court mais émouvant.
Du coté de Tara, c'est un festival ! Charmaine, comme Kate, n'arrête pas de se plaindre. Les hormones ,se défend-t-elle. Tara s'en prend donc plein la gueule et comme elle veut gérer à la fois sa vie de famille, ses nouvelles activités d'étudiante et la baby shower de sa soeur, elle explose. L'occasion rêvée pour voir défiler les alters les uns après les autres. Alice est revenue quelques instants et c'était, comme toujours, très drôle. Puis Buck a commis un ou deux méfaits tranquillement, sans que Max ne s'inquiéte outre-mesure (ce que j'ai trouvé bizarre sur le coup, surtout après ce qu'a fait Buck la saison passée). Et enfin, T. nous a offert du grand T. dans un supermarché. L'hystérie a monté crescendo au fil de l'épisode et se termine de manière gentiment dramatique : Charmaine perd les eaux au moment où T. se fait percuter par une autre voiture. Mais ça aurait bien pu être bien pire : je voyais déjà T. foncer dans Charmaine !
// Bilan // Un épisode mené tambour battant par une distribution particulièrement inspirée, de la nouvelle venue Frances Conroy, à l'habituelle habitée Toni Collette, en passant par une Brie Larson qui n'a pas à rougir à coté de ses collègues féminines. Fuck yeah !
Grey's Anatomy [7x 04]
Can't Fight The Biology // 12 11o ooo tlsp.
Casser la routine, voilà le leitmotiv de cet épisode ! Tandis que le Chief, Bailey et Derek sont au second plan, les petits nouveaux se font tout doucement une place au sein du Seattle Grace. Certains diront qu'il est temps. De mon coté, je préfère largement que les personnages s'imposent à nous et non qu'on nous les impose. Jackson aura mis du temps avant d'avoir son intrigue (hormis une petite la saison dernière) mais le moment est venu et sans grande surprise, c'est à Teddy qu'on l'associe maintenant que son psy est parti. C'est quelque chose que je souhaitais depuis longtemps donc je ne vais pas me plaindre. Et je préfère largement ça à un couple Jackson/Lexie, ou Teddy/Alex, qui étaient des options envisageables. Jackson sait user de son charme et de ses abdos pour obtenir ce qu'il veut. On n'avait pas encore eu ce genre de specimen chez les médecins de Grey's Anatomy. Quoique McSteamy est un peu dans ce genre-là mais il est beaucoup moins subtil dans son approche. Toujours est-il que Teddy n'est pas tombée dans le panneau bien longtemps et a su le remettre en place bien comme il fallait. Cela ne devrait pas les empêcher de coucher ensemble. L'opération séduction a commencé ! Puis il doit aimer ça Jackson les femmes qui lui résistent. De son coté, April s'affirme grâce Meredith qui l'aide pas mal à intégrer le groupe, ce qui créé une rivalité avec Lexie assez intéressante dans le fond mais pas tellement dans le déroulement. Ce n'était pas particulièrement drôle de les voir se chamailler mais ça en dit long sur la relation entre Lexie et Meredith qui est toujours difficile malgré le temps qui passe. Meredith ne va pas se confier à sa soeur. Lexie en (c)rêve. "You're not crazy. You're a Grey".
Pilier de la série souvent contesté, Meredith est devenue indispensable et surtout infiniment attachante. Les intrigues "bébé" ne me plaisent pas en général toutes séries confondues mais là je dois dire que ça part plutôt bien. Et puis à moins d'un miracle, ils ne sont de toute façon pas prêts de l'avoir ce bébé avec Derek. La biologie est contre eux, pourtant leur union n'est pas contre-nature. Pour complexifier les choses intelligemment, on revient sur la maladie d'Ellis Grey et sur l'importance qu'elle pourrait avoir dans le futur pour Meredith. Et si elle était elle aussi atteinte d'Alzheimer ? Comment pourrait-elle assumer l'éducation de son enfant dans ces conditions ? Ce sont des questions qu'elle ne devrait pas se poser mais c'est Meredith, elle est angoissée et torturée et les tentatives d'apaisement de Derek n'y feront rien. On ne peut d'ailleurs pas s'empêcher de se placer de son coté à elle dans le sens où il faut du courage pour affronter les choses comme elle le fait actuellement. Elle a un comportement d'adulte, et Derek voudrait l'en dissuader, lui qui est médecin en plus ! Curieux mais pas complètement illogique.
Les cas médicaux de la semaine, plutôt nombreux, m'ont bien plu. Il n'y avait rien de très original ni rien de drôle mais des petites histoires émouvantes bien que survolées. Recevoir Frances Conroy en guest-star, c'était un événement il y a trois ans mais plus du tout aujourd'hui. Elle est partout : Desperate Housewives, How I Met Your Mother, Nip/Tuck, Happy Town... A chaque fois, elle est un peu voire beaucoup folle. Elle a les "crazy eyes" il faut dire. Elle est toujours géniale mais on se lasse forcément de toutes ses prestations similaires. Ce n'est pas de sa faute à elle, faut bien qu'elle mange ! Le cas du danseur était très joli, même s'il me semble qu'on avait eu une ou deux fois des histoires similaires. Le petit passage où il danse était mignon, bien que la danse exécutée était un peu bizarre. Le cas de "l'homme aux vers" n'avait qu'un intérêt : celui de montrer à Cristina qu'il fallait qu'elle reprenne la bataille à tous les niveaux : dans sa vie professionnelle bien-sûr mais aussi dans sa vie personnelle. Elle devrait rapidement retourner au bloc opératoire et pour l'appartement avec Owen, c'est fait ! A ce propos, j'ai adoré ce dialogue : "Hostile Uterus. Looking for an apartment with my husband. At least it's not cancer !". Je n'ai pas énormément accroché au cas de la femme interprétée par Diane Farr mais c'est à cause de l'actrice que je n'aime pas du tout. Les répercussions déjà évoquées sur Meredith étaient plus intéressantes. Sinon, j'ai bien aimé la soudaine "haine" d'Arizona pour Mark. Il est tellement envahissant que je ne peux que la comprendre. Ca s'est arrangé rapidement. Bon ben voilà, il faut aussi des petites intrigues comme ça de temps en temps pour maintenir ou affirmer les complicités.
// Bilan // Il en faut du talent pour caser autant d'intrigues dans un épisode de 42 minutes. Et il en faut encore plus pour que tout s'articule à la perfection. Ce talent, les scénaristes de Grey's l'ont depuis toujours.