American Horror Story [1x 06 & 1x 07]
Piggy Piggy // Open House
2 830 000 tlsp. // 3 060 000 tlsp.
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Halloween passé, American Horror Story retrouve un rythme moins soutenu qui laisse une plus large place à la réflexion et à l'émotion. Aucun nouvel ancien habitant de la maison ne nous est introduit, on en découvre en revanche davantage sur ceux que l'on connait déjà et qui n'avaient pas encore délivrés tous leurs mystères. Curieusement, tous ou presque ont pour point commun d'avoir eu Constance dans leurs vies. C'est évidemment le cas de Tate puisqu'il est l'un de ses enfants, appartenant à une belle lignée de freaks -tout portant à croire que les enfants sont maudits lorsqu'ils naissent ici- et l'on nous dévoile en guise de première séquence le massacre du lycée qu'il a perpétué dans les années 90. Le résultat est impressionnant et, à mon sens, on a beaucoup plus peur devant ce type de "scène du réel" que devant une monstruosité qui ne parait pas humaine (je pense à l'autre enfant que Constance cache dans son grenier, hommage à Elephant Man). La tension et l'atrocité étaient bien mieux retranscrites dans le film Elephant de Gus Van Sant mais American Horror Story ne pouvait de toute façon pas faire mieux. Le carnage terminé, on se concentre sur les répercussions de cet acte sur Constance, aidée d'une médium incarnée par Sarah Paulson, et l'émotion est alors à son comble, surtout quand la femme se réconcilie par l'esprit avec Addie. Je comprends que Jessica Lange n'ait pas pu refuser ce rôle quand on lui a proposé... Puis c'est au tour de Violet d'apprendre la vérité en fuyant le fantôme de Tate pour finalement mieux le retrouver. On apprend aussi en parallèle que l'histoire raconté par Larry à Ben n'était pas tout à fait vraie et qu'il a vécu un temps avec Constance lui aussi. On ne s'en étonne même plus !
Moira et Constance font à nouveau équipe pour notre plus grand plaisir afin d'aider Vivien à faire grandir cet enfant en elle du mieux possible. La solution étant de manger de la cervelle. Ragoûtant ! Ill se trouve d'ailleurs qu'il s'agit de jumeaux. Maléfiques ? Je les vois bien siamois tiens... Moira se donne également beaucoup de mal pour convaincre le potentiel nouvel acheteur de la maison qu'il la lui faut. Les dialogues sont tendancieux au possible. Excellents ! Mais elle va finalement le tuer, aidée de Larry, sous les ordres de Constance. On s'habitue peut-être un peu trop aux meurtres dans la série pour être véritablement surpris et effrayés mais la bite arrachée avec les dents, ça reste tout de même peu habituel. Tout cela ne va pas l'affaire de l'agent immobilier, qui me fait beaucoup rire. La journée portes ouvertes n'aura finalement servi à rien ! Pendant ce temps, Ben essaye tant bien que mal d'exercer son métier et reçoit pour l'occasion Eric Stonestreet dans le rôle d'un homme hanté par la légende urbaine du Piggy Man. La star de Modern Family avait déjà goûté à l'univers de Ryan Murphy dans un épisode de la dernière saison de Nip/Tuck, où il incarnait le mal à l'état pur condamné à la chaise électrique. Il a l'occasion ici de s'essayer à une autre composition et s'en sort toujours aussi bien.
// Bilan // C'est sans doute par le biais de Violet et de ses recherches que nous découvrirons à la fin de cette première saison d'American Horror Story qui sont vraiment tous ces gens torturés et si les Harmon connaîtront le même sort. Je ne vois pas comment tout cela pourrait s'achever en happy-end. J'espère que le dénouement sera aussi glauque et dépressif que le reste. En optant pour plus de sobriété, la série gagne aussi en émotion et en profondeur.
[DNES Awards 2009/2010] Meilleur Second Rôle Masculin dans une Comédie
Sincèrement, j'ai failli être déraisonnable et proposer les 4 acteurs masculins principaux de Modern Family parmi les nommés. Cela aurait été mérité, sans aucun doute, mais ça aurait splité les votes de telle manière qu'aucun d'entre eux n'aurait pu gagner. Alors mes excuses à Jesse Tyler Ferguson et Ed O'Neil. Maybe Next Year !
Dans la catégorie "Meilleur Second Rôle Masculin dans une Comédie" de la saison 2009/2010, les nommés sont : Aziz Ansari (Parks And Recreation), Ty Burrell (Modern Family), Jack McBrayer (30 Rock), Danny Pudi (Community), Eric Stonestreet (Modern Family) et Rainn Wilson (The Office).
Ils auraient pu être nommés eux-aussi : Jesse Tyler Ferguson (Modern Family), Ed O'Neil (Modern Family), Justin Kirk (Weeds), Nick Offerman (Parks And Recreation), Chevy Chase (Community), John Corbett (United States Of Tara), Zach Galifianakis (Bored To Death), Ted Danson (Bored To Death), Peter Facinelli (Nurse Jackie) ...
Ils ne méritaient pas d'être nommés : Tracy Morgan (30 Rock)...
Modern Family [Saison 1]
Saison 1 // 9 37o ooo tlsp. en moyenne
Sensation comique de l'année, Modern Family est aussi bonne qu'on le dit ! En utilisant le système du mockumentary, elle aurait pu se vautrer de tout son long, elle aurait pu faire fuir les amateurs de sitcoms dites classiques, en gros, elle aurait pu se transformer en Arrested Development-bis (une excellentissime sitcom qui n'a jamais trouvé son public car trop en avance sur son temps et pas programmée sur la bonne chaîne) et pourtant, ça ne s'est pas du tout passé comme ça. La curiosité et le buzz passés, les téléspectateurs lui sont restés fidèles et elle ressort de la saison 2009/2010 victorieuse. Il s'agit d'un des plus beaux accomplissements de ces dernières années. Non seulement elle est originale et irrésistible mais, en plus, elle a relancé le genre de la sitcom qui était en perte de vitesse. Bien-sûr, c'est aussi un concours de circonstances. Elle est arrivée au bon moment. Mais son succès d'estime a largement contribué à cette petite révolution dont on mesurera réellement les effets la saison prochaine avec une avalanche de nouvelles sitcoms !
Je ne vais pas refaire les présentations dans cet article. Je renvoie ceux qui n'ont pas encore regardé la série vers ma critique du pilote (ICI) mais je vais vous parler des personnages qui m'ont le plus amusé au cours de cette saison et ce n'est pas si facile de choisir quand j'y pense. D'abord, un grand bravo aux auteurs pour avoir réussi à intégrer les enfants dans la série en les mettant au même niveau que leurs parents. Ils ne sont pas secondaires. Ils sont même essentiels. Mon chouchou, c'est Manny. Non seulement le personnage m'a fait éclater de rire plus d'une fois mais en plus le jeune acteur qui l'interpréte est absolument bluffant ! Je fantasme encore d'un crossover entre Modern Family et Desperate avec Manny qui tombe follement amoureux de Juanita, pendant que Gaby et Gloria se crépent le chignon. Au pire, si les dirigeants d'ABC me lisent (et c'est forcément le cas, non ?), pensez à une campagne marketing autour de ces duos ! Ce serait énorme. Mais bon, je ne vais pas non plus salir cette review en parlant trop de Desperate. Le duo Manny/Jay nous a offert d'excellents moments de comédie, surtout en début de saison, et a permis à ce bougon de Jay de montrer qu'il pouvait être touchant. Ed O'Neill a su y faire. Si l'on y ajoute la bombe électrique Sofia Vergara, on obtient un cocktail des plus efficaces. J'avoue que l'accent très prononcé de Gloria me tape un peu sur les nerfs au bout d'un moment mais ça fait partie de son charme on va dire... Au passage, je suis super fan des moments tendancieux entre Gloria et Phil, lequel est mon personnage adulte préféré. Je n'aurais pas cru au début. Il m'éclate tout particulièrement dans les passages d'interviews. C'est le seul qui se démarque d'ailleurs, là où les autres tournent toujours un peu en rond autour du principe de mauvaise foi. Un petit défaut à corriger pour la saison 2, encore que ça reste très drôle jusqu'ici.
Chez les enfants, je suis assez fan d'Alex également. Elle me fait penser à moi à son âge en fait. Luke étant mon frère, en moins stupide quand même, je vous rassure. Sa façon toujours très habile de mettre le feu aux poudres ou d'aguicher ses frères et soeurs me plaît beaucoup. Sa soeur, Haley, puisqu'on en parle, n'est vraiment pas la plus marrante, ou disons qu'elle l'est à ses dépens, mais j'adore son petit-ami par dessus tout. Je me souviens encore de cet épisode où il lui avait écrit une chanson. C'était super drôle et assez osé. Et puis on en vient à ceux qu'on surnomme vulgairement "le couple homo", qui valent un peu mieux que cette appellation simpliste, d'autant que leur homosexualité n'est absolument pas importante au bout du compte. Ils sont aussi frappés et touchants que les autres et la caricature est relativement fine même si les scénaristes en font parfois un peu trop au sujet de Cameron. C'est en même temps ce qui le rend génial et totalement imprévisible. Le coup du roi Lion dans le pilote, c'est juste inoubliable ! Il y aussi cet épisode où le couple recevait une femme que la petite Lily a appelé "Maman", ce qui reste encore à prouver soit dit en passant. C'était borderline et j'aime le fait que la série puisse se permette ça sans tomber pour autant dans la facilité. Elle n'y cède d'ailleurs jamais et même quand on voit les catastrophes arriver à quinze kilomètres, on ne sait jamais comment on va y arriver. C'est dans ce chemin semé d'embûches que la série nous procure le plus de plaisir. Tout se complique toujours très vite, tout le monde y met du sien et c'est le fou rire assuré. Ce que j'aime moins c'est le systématique "tout est bien qui finit bien" mais qui est presque obligatoire dans ce type de format. Et parfois, c'est super mignon, comme dans l'épisode en deux parties à Hawaii. L'apogée de la saison, encore que j'ai dû préférer de tous les épisodes celui de la St Valentin ou éventuellement celui de l'anniversaire de Luke. A noter enfin l'utilisation intéressante des guest-stars, avec une grosse préfèrence pour la venue de Shelley Long en ex-femme hystérique hilarante. J'espère la revoir régulièrement.
// Bilan // En une saison et 24 épisodes, Modern Family a réussi à obtenir une adhésion critique et populaire rare et nous a fourni tout un tas de souvenirs comiques que l'on n'oubliera pas de sitôt ! Si j'étais fou, je crois que je prendrais du plaisir à revoir la saison 1 là, tout de suite, maintenant. Elle me ferait toujours autant rire. Les Pritchett-Delgado-Dunphy sont déjà entrés dans le panthéon des familles les plus attachantes de la télévision. Bel exploit ! En espérant que la saison 2 sera à la hauteur...
// Bonus // La chanson de Dylan, In The Moonlight (Do Me), parce que c'est du bonheur !
Nip/Tuck [6x 10]
Wesley Clovis // 2 o9o ooo tlsp.
Cette courte saison 6 de Nip/Tuck aura été éprouvante, dans le sens où l'on est sans cesse passé d'un bon à un mauvais épisode. Je suis globalement satisfait car les bons épisodes étaient vraiment bons et les mauvais, à part le 9ème, n'étaient pas si mauvais. On ne retrouve pas le niveau des deux premières saisons, bien entendu, mais le sérieux avec lequel certains sujets ont été traités me les ont rappelés. Cet épisode est un très bon exemple. Il me semble que c'est la première fois que le thème de la peine de mort est abordé dans la série et cela a été fait avec beaucoup de justesse, en Nip/Tuck-style évidemment. Je tiens d'abord à saluer l'excellente prestation d'Eric Stonestreet, à mille lieux de son personnage dans la sitcom Modern Family. C'est lui qui incarne le condamné à mort obèse qui, par un twist que j'ai un peu senti venir mais qui a quand même fait son effet, n'était pas coupable ! La symbolique très forte de la fin de l'épisode, lorsqu'il est enfin tué quinze ans après que sa sentence soit tombée, a été parfaitement gérée par les scénaristes et le réalisateur. Cela nous renvoit évidemment au Christ crucifié de par la position du corps et le sang qui coule du ventre. Une image extrêmement choquante, d'autant que le véritable coupable assiste à la scène. Parce qu'il fallait bien qu'il gâche un peu la fête, comme à son habitude, le clan McNamara m'a grandement irrité. Les questions d'éthique que se pose Sean m'ont fait doucement rire dans le sens où il n'a plus d'éthique depuis bien longtemps. En plus, en temps normal, il est prêt à tout pour sauver sa famille alors c'était un peu étrange de le voir refuser le deal qui permettait de sortir Matt de prison. D'un autre coté, il y a eu quelques fulgurances qui m'ont serré le coeur, notamment quand Matt prononce ces terribles mots à son père sous le coup de colère "You're dead to me", ou quand, à l'inverse, il lui dit qu'il l'aime à la fin. En réalité, j'aurai préféré que Sean justifie son premier choix en insistant sur le fait que c'est peut-être en prison que Matt était le mieux. On verra si le temps de la rédemption est enfin venu pour lui dans la dernière saison...
Kimber m'a beaucoup ému dans cet épisode. Je ne pensais pas redire ça un jour car elle a quand même bien touché le fond elle aussi ces derniers temps. Disons que sa scène avec Liz à l'hôpital était superbe, en partie grâce à Liz car a su trouver les mots justes mais aussi parce que Kelly Carlson n'est pas une mauvaise actrice et que ce rôle lui appartient, lui colle à la peau. Pour en revenir à son intrigue de manière général, j'ai enfin eu ce que je voulais : un vrai avortement ! C'est vrai, le sujet de la grossesse non désiré revient tout le temps dans tout un tas de séries américaines mais elle n'est quasiment jamais traitée via l'avortement à cause de ce foutu puritanisme. Nip/Tuck ose le faire, mais ce n'est pas surprenant venant d'elle. Autre dialogue fort, que l'on doit encoreà Liz d'ailleurs : lorsqu'elle parle franchement à Christian de l'épreuve que Kimber vient de traverser et du mal qu'il lui a fait et qu'il lui fera encore... C'était tellement vrai quoi. Sacrée Liz ! Le retour express de Mario Lopez m'a fait bien plaisir même s'il n'a servi à rien.
// Bilan // Un épisode assez émouvant qui clôt parfaitement la saison sur une scène inhabituelle dans Nip/Tuck : une table, un repas, une famille, des rires... oui mais beaucoup de faux-semblants aussi ! Le calme avant la tempête des 9 derniers épisodes j'imagine...
// Bonus // Une mini-affiche pour annoncer l'ultime saison (qui commence le 6 Janvier) et une bande-annonce !
Modern Family [Pilot]
Pilot // 12 61o ooo tlsp.
What About ?
Quand les familles voisines Pritchett, Delgado et Dunphy acceptent qu'un documentaire soit tourné sur leurs vies, elles étaient loin d'imaginer qu'elles allaient tant en révéler... Jay Pritchett a rencontré la très sexy Colombienne Gloria Delgado le jour où sa femme l'a quitté. Leur différence d'âge est pour lui un challenge de tous les jours. Sa fille, Claire, a elle-même bien du mal à gérer sa vie de famille depuis que son mari, Phil, est persuadé d'être en phase avec ses enfants adolescents alors qu'il ne fait que les embarrasser ! Quant au frère de Claire, Mitchell, il vit avec son petit-ami Cameron et ils viennent d'adopter Lily, une petite Vietnamienne... (AlloCiné)
Who's Who ?
Dans le rôle du patriarche de cette grand famille, on retrouve Ed O'Neill, patriarche d'une autre famille célèbre dans les années 90 : les Bundy de Mariés, deux enfants. C'est un plaisir de le retrouver dans un genre qui lui sied mieux que le policier (Dragnet) ou le mystérieux (John From Cincinnati). Sa femme est interprétée par la plantureuse Sofia Vergara, vue dans quelques sitcoms foireuses. Elle n'est pas aussi bonne qu'Eva Longoria mais elle a du chien ! Les deux enfants de Jay Pritchett sont joués par Julie Bowen, une actrice qui ne chôme pas (Lost, Boston Legal, Weeds, Ed...), et Jesse Tyler Ferguson, que j'avais adoré dans The Class, et qui était le seul atout de Do Not Disturb. Leurs compagnons respectifs sont interprétés par Ty Burrell et Eric Stonestreet. Et puis il y a tous les enfants, avec de petits acteurs très talentueux !
So What ?
Quoi ? Une bonne sitcom familiale ?! Mais on avait plus connu ça depuis Arrested Development ! Modern Family est très très loin de toutes les sitcoms familiales auxquelles ABC nous avait habitués. Rien à voir avec les affligeantes Ma Famille d'abord ou According To Jim par exemple. En prenant la forme d'un documentaire, ou plutôt d'un mockumentary comme on dit, elle se démarque déjà grandement. Nous autres petits français ne pouvons nous empêcher de penser à la série de France 2 Fais pas-ci fais pas-ça, dont ABC avait d'ailleurs récupéré les droits d'adaptation, et qui est plutôt sympathique. Dans ce pilote, les trois familles nous sont présentées séparément dans des situations presque classiques de la vie quotidienne, avant de n'en former plus qu'une lorsque le couple gay annonce à tout le monde qu'ils viennent d'adopter un enfant. Ce système de narration est une brillante idée, ainsi que les quelques confessions face caméra des protagonistes. L'ensemble est très cohérent et vraiment drôle. On ne rit pas forcément aux éclats mais les répliques font mouche et les intéractions entre les nombreux personnages sont très réussies. D'ailleurs, le casting est solide et l'alchimie semble immédiate ! C'est très rare. Un sentiment de réalisme parcourt tout le pilote, pas tellement dans les situations, qui sont tout de même très spéciales, mais dans les relations de couple et les relations familiales. Ou la difficulté d'être en couple et d'être parents, que l'on soit dit "normaux", "gays" ou avec une différence d'âge. Le spectre présenté est suffisamment large pour que chacun puisse se retrouver dans tel ou tel personnage.
En bref, je comprends maintenant pourquoi les critiques américains étaient dithyrambiques au sujet du pilote de Modern Family ! Il est effectivement original et presque parfait, je m'attendais simplement à ce qu'il soit encore plus drôle. J'espère que le public continuera de répondre présent car c'est amplement mérité.
// Bonus // Un trailer pour vous donner une idée de ce que ça donne...